Visiter Chandigarh

Visiter Chandigarh oblige à aller au-delà du Capitole et de la simple déambulation. Les rues larges et longues se succèdent sans intérêt particulier.  Les guides insistent sur la découverte du secteur 17. Il apparait comme le cœur palpitant de l’activité commerciale. Je parle ici de Neelam Piazza. En dehors des petites fontaines musicales je n’ai rien trouvé de bien excitant dans ce quartier néanmoins. On n’est pas non plus à Dubaï !! La vie semble se concentrer dans les cafés et restaurants bien sympathiques et abondants en l’occurrence. En revanche, les multiples parcs et musées méritent la visite.

mosaiques Rock Gdn Chandigarh

Espaces verts et parcs

La ville abonde en espaces verts, rond points, jardins de quartiers ou arbres plantés le long des rues. Pourtant, 4 grandes zones vertes méritent de visiter Chandigarh.

Le Rock Garden

Selon Internet,’il émane du projet un peu fou d’un seul homme, Nek Chand.  Pendant 18 ans ce fonctionnaire se serait livré dan le plus grand mystère à l’érection de cet énorme jardin. Son concepteur rêvait d’un jardin des dieux. Commencé en 1958, il n’aurait été « découvert » et ouvert au public qu’en 1976.

Chandigarh Rock Garden

 Pourtant, si vous visitez cet énorme parc vous vous interrogerez sur ce projet. Comment un seul homme peut il avoir tout fait ? La foi peut certes déplacer des montagnes. Mais de là à déplacer des blocs de béton nuitamment, il y a un pas…de géant. On a aussi du mal à envisager qu’un tel projet n’ait été vu par personne. Certes la ville était en chantier et le lieu un peu reculé. Néanmoins il a fallu charrier des tonnes de déblais, des montagnes de chutes de béton, ou de céramiques. Dans un pays où toute personne voit sa vie disséquée et colportée on a du mal à concevoir que la construction de ce gigantesque jardin soit passée sous les radars. Ceux de l’administration centrale éventuellement, pour le reste je vous laisse juge.

entrée rock garden Chandigarh

En la matière la lecture du livre de mon amie Anuradha Uberoi m’a donné quelques clés.

Le musée de poupées

rock Garden Chandigarh

Quoiqu’il en soit, le jardin est hallucinant et vaut vraiment d’y consacrer une demi-journée. cette sorte de capharnaüm céramique en hommage aux divinités indiennes et à la diversité du pays n’est pas sans rappeler l’oeuvre de Gaudi à Barcelone. Il vaut aussi la peine de parachever la découverte de ce lieu improbable avec le musée de poupées.

Celui ci fut terminé en 2017 par le fils de Nek Chand. Ces pantins de toiles récupérées racontent l’histoire familiale des déportés du Punjab occidental. On voit leur arrivée dans une Inde inconnue et étrangère. Emouvant et drolatique, ce petit musée s’ouvre sur un énorme espace. Les enfants y jouent à la balançoire pendant que les singes se balancent eux sur les poubelles. Une sorte de palais des mille et une nuit du Facteur Eléphant.

musée de spoupées Chandigarh

Le rose garden dans la vallée verte,

Zakir Hussain Rose Garden. A priori je n’étais pas venue à Chandigarh pour y admirer des roses fanées. Mais l’honnêteté m’oblige à reconnaitre que la roseraie est magnifique. Ses plus de 1500 variétés constituent un lieu bien agréable. Ce Jardin gratuit s’ouvre dans le prolongement de la vallée verte, une coulée verdoyante au cœur de la ville.

roseraie Chandigarh

Le lac Sukhna

Là encore, la lecture d’internet ne me donnait guère envie de m’aventurer sur les berges de ce lac artificiel.. Et pourtant, c’est un joli lieu très populaire le soir. Il offre une balade bien agréable et fraiche.

Lac Sukhna Chandigarh

Punjab University

Bâtiment jeanneret, université Punjab, chandigarh

Les grandes universités indiennes s’inspirent de leurs grandes sœurs britanniques. Leurs pavillons de savoir s’éparpillent dans de grands parcs aux abords de la ville. L’université du Punjab ne fait pas exception à la règle. Cette université est connue et prestigieuse en Inde, notamment en ingénierie, IT et médecine. Elle complète bien ct article visiter Chandigarh. Quelques bâtiments attirent l’amateur d’architecture. Ainsi la bibliothèque et surtout le Gandhi Bhavan considéré comme le chef d’œuvre de Pierre Jeanneret. Celui-ci ressort comme le grand artisan de la ville.

bibliothèque musée du Punjab

Les Musées à visiter à Chandigarh

1/maison Jeanneret

escalier maison Jeanneret Chandigarh

La maison s’attache à l’homme, très apprécié localement, et à la qualité de son œuvre. Modèles, articles s’insèrent dans la maison meublée avec ces meubles simples et fonctionnels qui l’ont rendu célèbre. Ses maisons, petits collectifs, son travail à l’université rappellent son sens de la symétrie et de l’harmonie. Mais on voit aussi les énormes contraintes budgétaires auxquelles il du faire face. On comprend à quel point l’homme aimait l’Inde au point de faire disperser ses cendres dans le lac Subka. Ainsi ses maisons empruntent autant au fonctionnalisme occidental qu’aux détails de la vie indienne.

maison Jeanneret Chandigarh

2/ Le centre Corbusier

 Ces énormes hangars conçus comme ateliers temporaires pendant la construction de la ville se sont mués en musée. La correspondance expose les décisions de Corbusier, ses échanges avec la tête de l’Etat indien. Des photographies illustrent la naissance de la ville et la genèse des grands bâtiments. Une école d’art et un petit café dans le jardin complètent la visite. Ce musée épatant donne la mesure du caractère et de l’ego démesuré du grand architecte.

chaises Jeanneret

3/ Le musée d’état

chapiteau Bouddha, musée Chandigarh

Ce musée permet de visiter une structure corbuséenne. Amateur de brutalisme vous allez vous régaler. C‘est l’un des 3 seuls musées conçus dans le monde par Corbusier avec Tokyo et Ahmenabad. Pour les autres, les collections extraordinaires de miniatures mogholes et de sculptures Greco bouddhistes devraient vous emballer.  Car ce musée doit sa renommée à son impressionnante collection de 627 sculptures de Gandhara. Beaucoup se trouvent au musée Guimet à Paris. Les Bouddha apparaissent dans une fusion de styles indien et gréco romain durant la période Kushan. On peut aussi y admirer des peintures Pahari, sikhs, mogholes et rajasthani miniatures. Ces magnifiques collections proviennent de Lahore et ont été divisées en deux au moment de la partition. Attention simplement, la billetterie ferme à 16h30.

Musée Chandigarh

4/ le Musée d’architecture

Ce petit musée insiste sur les différentes phases de construction de la ville. Pour moi, il est indispensable pour qui veut visiter et comprendre Chandigarh. On y découvre la vision de Nehru, puis la réflexion de Mayer et Novicki. Ces architectes des origines s’inspiraient du mouvement des cités jardins .

On y voit comment l’équipe initiale, américaine, s’est vue remplacée en pleine guerre froide. Un plan orthogonal a remplacé le plan en éventail plus souple et plus humain. Les Européens menés par Corbusier ont alors développé une idée certes visionnaire mais aussi jusqu’au boutiste. Elle a été portée sur le terrain par le couple Maxwell Fry/ Jane Drew et Pierre Jeanneret. Ce dernier, entièrement dédié au projet, y a consacré sa carrière et sa vie personnelle. On y comprend mieux l’aspect visionnaire de la ville. Le projet prévoyait le développement automobile, l’importance de l’ écologie mais aussi le pragmatisme du mobilier.

entrée musée d'architecture Chandigarh

Une approche passionnante de la construction de la ville

On y apprend surtout le rôle fondamental de Pierre Jeanneret. Le musée expose d’ailleurs les fameuses chaises et canapés alliant simplicité, fonctionnalité et indianité avec le rotin. On y découvre aussi l’extraordinaire contribution de Maxwell Fry et de son épouse Jane Drew. Conscients du risque de se faire écraser par Corbusier, le couple britannique ne resta que 3 ans. Mais, il marqua de son empreinte la ville.  J’ai particulièrement été sensible à Jane Drew spécialiste de l’architecture tropicale et de la formation de jeunes. Une fois de plus le livre de mon amie Anu s’est révélé une bible en la matière.

modèle chaise Jeanneret

 Dans le même parc, l’Ecole d’Art et d’Architecture date de 1950-1965. Corbusier a conçu l’extérieur en brique, moins noble et moins onéreuse que le béton brut réservé au complexe du Capitole. Ateliers et salles de classes s’articulent autour de cours intérieures.

musée d'architecture Chandigarh

Ernakulam

Cet article sur Ernakulam s’adresse à tous ceux qui restent plus d’une demi-journée dans la ville et qui veulent explorer ses environs. En effet, j’avais déjà évoqué dans un premier article les incontournables de la ville coloniale avec son Palais et le quartier juif. Dans un second article, je me suis intéressée à Fort Cochin et autour du Fort. Il est temps maintenant de déborder du quartier historique et de s’intéresser à tout ce qui fait le charme de cette énorme métropole.

Il est temps maintenant de déborder du quartier historique et de s’intéresser à tout ce qui fait le charme de cette énorme métropole.

Ernakulam correspond à la bande de terre continentale agglomérée aux vieux quartiers de Fort Cochin, sis sur une presqu’ile lagunaire. Moins touristique, cette zone abrite les bâtiments administratifs, universités, centres commerciaux. C’est aussi un grand quartier marchand. On y trouve donc sans surprise de grands temples, comme celui de Shiva et des marchés bien fournis. Globalement, si l’on veut passer une journée à Ernakulam, voici des idées de balades :

Marchés supermarchés et temples

 Le temple de Shiva non loin de l’embarcadère impressionne pour la ferveur de ses fidèles. Il faut s’y rendre le matin ou le soir pour profiter des célébrations colorées. On peut y accéder par le Durbar, un bâtiment colonial dont le nom évoque la cour royale. Tout autour, se pressent de petits restaurants végétariens.

temple de Shiva Ernakulam

Entre le débarcadère et le métro, Market road la bien nommée regroupe une grande partie des petits commerces. Les ruelles adjacentes donnent des airs de souk à ce quartier extrêmement animé. Certainement plus populaire mais aussi plus authentique que Fort Cochin, Ernakulam abonde en marchés et magasins très bien achalandés.

Le marché aux légumes n’est plus que l’ombre de ce qu’il était. La végétation luxuriante du Kerala permet en effet de se régaler de fruits et légumes en avance par rapport au Tamil Nadu. En revanche, les ruelles commerçantes continuent à offrir toutes sortes de marchandises bon marché et organisées par spécialités. le quartier abrite une communauté musulmane et s’endort le vendredi lorsque les fidèles se rendent dans les différentes mosquées.

La Promenade

Le long de la lagune, elle s’étend entre le débarcadère de ferries pour Fort Cochin et le quartier commerçant de Market Road. Les jardins joliment dessinés donnent des allures européennes à ce long ruban vert très apprécié par les locaux en soirée et le week-end. De là, on peut se diriger vers le ferry qui dessert Fort Cochin. On peut également se rendre vers le métro et au-delà vers la ville moderne. Sans charme, cette partie de Ernakulam fait penser aux villes d’extrême orient par son animation, ses grands et petits commerces, et même, chose rare dans le sud, ses gigantesques grands magasins comme le Lulu mall, un must pour ceux qui arrivent de Chennai en manque d’hypermarché.

Par le métro, on atteint la gare (Ernakulam Junction) mais aussi le quartier plutôt huppé d’Aluva. De la station de métro, des autobus flambant neufs permettent de relier l’aéroport au-delà des embouteillages. Ce quartier résidentiel, s’étend le long de la rivière Periyar et offre de jolies vues sur les berges et les ponts.

Aluva, les bords de la rivière Periyar

fresque Kochi es a feeling

Musée du folklore

Il se situe au sud du quartier Thevara, à la pointe de la bande de terre que constitue Ernakulam. Bien que privé, ce musée du folklore offre une foultitude d’objets à découvrir, voire à acheter, on s’y perd un peu. C’est un peu chaotique mais tellement fourni, que l’on y trouve toujours son bonheur.

Musée du folklore

Le musée lui-même est une recréation architecturale à partir de maisons traditionnelles en bois. Sa structure avec ses toits quasi en pagode emblématiques du Kerala, et ses décorations, valent la visite. Des petits panneaux permettent de se repérer à minima.

marionettes au musée du folklore Ernakulam

Sortis de cet étonnant capharnaüm, on peut se faire conduire en tuk tuk un peu plus au nord vers la promenade ou carrément les plages ou les lagunes.

tablette de cuivre ancienne musée Folklore

Plus au nord d’Ernakulam

C’est aussi depuis Ernakulam que l’on accède à la zone des plages. Attention néanmoins à la foule des fins de semaine et à l’extrême chaleur. La longue bande de terre qui fait face à la mer accueille d’immenses plages dont certaines sont considérées comme parmi les plus belles du pays. Parmi celles-ci, Cherai Beach.

Sur la ligne de métro, Il existe encore une foultitude de musées et galeries selon les gouts de chacun. Parmi ceux-ci s’imposent le musée du Kerala et le Hill Palace.

Enfin, les quartiers nord desservis par la ligne de métro ouvrent sur les backwaters. Cette zone lagunaire est souvent plus à l’intérieur des terres que du côté d’Allepey et offre de merveilleux paysages.

poster de Jesus sur les murs de Cochin

Trivandrum

A Trivandrum, hors du grand temple d’or et du Palais royal, évoqués la semaine dernière, s’étend une ville fort agréable quoiqu’injustement méconnue. Après avoir visité le Palais et admiré la Gopuram de loin, je vous propose cette semaine de découvrir les beautés cachées de la vraie capitale du Kerala. Je parle de vraie capitale car ce Trivandrum bis se propose d’explorer la capitale administrative et politique du Kerala. Cochin, plus grande et mieux reliée, joue, elle, le rôle de capitale économique.

le Napier Museum, belle construction indo sarracénique avec des relants Arts and Crafts

Le quartier du marché Cherai

Avec ses grands trottoirs ombragés, ses larges avenues, Trivandrum est une ville où il fait bon…marcher ! C’est suffisamment rare en Inde pour être souligné. Le côté provincial et la petite taille font que malgré les embouteillages on n’a pas l’impression d’être pris dans le vacarme habituel aux grosses cités indiennes.

Alors, on quitte le quartier du fort et du temple avec son flot de pèlerins, de marchands de tout et n’importe quoi pour se diriger vers la zone du marché Chelai. A priori le plus ancien du Kerala. Il s’agit d’un dédale de ruelles à l’abri de la circulation automobile. On y trouve toute sorte d’objets du quotidien, nappes criardes, bassines, plats, poubelles et chiens errants en prime. De petites cantines proposent les spécialités locales puttu (rouleau de farine de riz et coco), kadala (purée épaisse et noire de pois chiches) et hakka appam (beignets de bananes) idiyappam (sortes de nouilles très fines de farine de riz).

Balade Le long de MG Road

Comme toute ville indienne, Trivandrum est traversée par une grande artère MG (pour Mahatma Gandhi) Road bordée de tous les grands bâtiments ici administratifs davantage que commerciaux. En quittant le temple d’or, ou en venant du marché, on rejoint le terminus de nombreux bus en face du fort.

En remontant vers le nord, on atteint le temple Pazhavangaadi Sree Maha Ganapathy. On peut le visiter. Même s’il semble relativement récent, son activité y est fort authentique, colorée et réjouissante. Si l’on tourne le dos au temple vers la droite on gagne la gare victorienne.

Plus loin sur la MG road, commence le quartier administratif. On monte vers le Nord et le quartier de Palayam. On peut prendre un transport jusqu’au secrétariat général du Kerala, un bâtiment colonial entouré d’un jardin et d’une grille ouvragée. Un peu plus au nord, se dresse la cathédrale syrienne orthodoxe St Georges, jolie oasis de paix dans une rue à la circulation dense.

L’Université du Kerala à Trivandrum

En face de l’église, commencent les magnifiques constructions de l’Université du Kerala. On distingue d’abord Les façades donnant sur MG Road, un peu décaties au-fond d’un grand jardin. Il vaut la peine de les contourner pour admirer tout ce quartier universitaire en voie de restauration. Leur architecture éclectique en est variée et intéressante. On peut emprunter la rue dr NS Warrior ce qui permet de parvenir au siège du Parti communiste (AKG centre).

En effet, le Kerala est depuis l’indépendance un état resté fidèle au communisme. Avec celui-ci s’affirme l’importance de l’éducation et des droits de la femme. On atteint alors un quartier colonial avec de bien élégants édifices. Les bâtiments de l’université, la bibliothèque avec de jolis cafés comme le bookmark se succèdent le long de grandes allées arborées en cercle.

On revient alors sur la grande avenue Mahathma Gandhi pour déboucher au marché Connemara. Le nom se réfère au gouverneur Lord Connemara qui a donné son nom à la bibliothèque du musée de Chennai.. Moins connu que le marché  Cherai dans le centre-ville, il regroupe sous une halle britannique une série d’étals.

Bâtiments coloniaux

 Juste en face, une mosquée et un temple à Ganapathi illustrent une nouvelle fois le climat de tolérance affiché dans la région.  On traverse pour atteindre la Cathédrale St Joseph, une belle tarte à la crème néogothique sur un modèle britannique à clocher carré. Elle fait face au stade des Nairs cette caste de guerrier particulière au Kerala.

On dépasse l’Assemblée législative, édifice ancien et moderne puis le stade pour tourner à droite. C’est un quartier sympa avec grandes avenus aérées, de grands trottoirs ombragés. On atteint alors un immense et magnifique parc en face du musée d’Histoire. Dans ce grand parc, on peut se diriger vers le zoo ou vers la fantastique construction indo-saracénique du Musée Napier, une vraie réussite architecturale. Malgré la structure de brique, elle arbore des détails Queen Anne (les oriels) et des toits que William Morris et le mouvement anglais Arts and Crafts n’auraient pas rejetés.

Juste de l’autre côté du parc son aborde la colline surmontée par, Kanakakunnu Palace. Au Sommet d’un joli parc public ce palais offre une atmosphère royal, celle de la dynastie Travancore . Des spectacles ont lieu ans ce jardin.

Cette promenade n’est qu’un exemple pour passer une jolie journée dans la bien agréable capitale du Kerala. De nombreux temples et jolis lieux ponctuent la ville et offrent de belles découvertes alors n’hésitez pas et venez visiter cette ville si méconnue.

Bronzes cholas

L’exceptionnelle collection de 1500 bronzes cholas assure la renommée du musée de Chennai.

Ceux-ci jouissent d’ailleurs d’un pavillon privé construit pour eux. La salle reste plongée dans le noir et équipée de vitrines sécurisées éclairées et de climatisation.

Certains des chefs d’œuvres viennent de rejoindre la magnifique salle de la galerie nationale, le plus beau bâtiment du musée. De style indo-sarracénique, voire Gujarati, celui-ci évoque les splendeurs des palais de maharadjas

Qui sont les Cholas

La dynastie chola apparait à plusieurs reprises dans l’histoire du sud de l’Inde. Néanmoins elle a connu son âge d’or entre les 10 et 13e siècle. Venue du delta du Cauvery, elle s’implante à Tanjore. De là, elle lancera un empire au-delà des mers vers la Malaisie, les Maldives et le Cambodge.

Le livre Ponnyan Selvan, paru dans les années 1960, les a remis au goût du jour. L’auteur, Kalki, glorifiait cette dynastie locale et conquérante au lendemain de l’indépendance nationale. Le film inspiré de l’épopée a permis au Tamil Nadu d’affirmer son originalité et son brio. C’est notamment en matière de construction de temples et de sculptures que la dynastie chola a brillé. Pourtant plus que dans la pierre, les Cholas se sont illustrés par leur travail du bronze.

Leur art original s’appuie sur celui des Pallavas (IVe au IXe siècles). Mais les Cholas ont affirmé un art plus raffiné et complexe lors de leur Renaissance entre les IX et XIIIe siècles. Grands bâtisseurs et mécènes, ils ont soutenu la construction de temples, le moulage en bronze et la sculpture.  Ils ont encouragé un art religieux spécifique qui n’a pas survécu au déclin de la dynastie.

Les bronzes cholas

Ces statues de bronze de petite taille représentent les dieux hindous.

Le travail du bronze est d’autant plus intéressant chez les Cholas qu’il met à l’honneur un matériau introuvable au Tamil Nadu. Il implique donc des échanges, Or les archéologues ont découvert récemment des gisements de cuivre au Sri Lanka. Ce qui expliquerait l’importance accordée à l’expansionnisme vers l’ile voisine à l’époque.

Le bronze d’alors se constitue d’un alliage un peu particulier. Au cuivre et à la cire traditionnels sont ajoutés un peu de zinc, de plomb et d’argent .

Mais le plus original dans les bronzes cholas est la technique. Il s’agit d’un travail à la cire perdue Pourtant, contrairement aux exemples gréco romains, le centre du modèle est plein. Ce qui explique la petite taille de la statuaire tamoule. Les statues sont lourdes en effet.

Elles se trouvaient dans les temples et étaient promenées lors des processions. Le disque au revers de la tête permettait de fixer les couronnes de fleurs. C’étaient en effet des objets rituels et non des œuvres d’art. On en trouvait dans tous les temples même les plus petits. En effet les temples représentaient le centre des activités religieuses, culturelles et artistiques.

Lors des raids et invasions étrangères beaucoup de ces statues ont été coulées ou enterrées. D’ou leur état, pleines de terre ou passablement oxydées.

Iconographie des Bronzes cholas

Les sculptures en bronze Chola représentaient principalement des divinités hindoues du sud. Shiva et ses diverses formes étant les sujets les plus populaires. C’est sous les Cholas shivates que le culte de Shiva se développe en effet largement dans le tamil Nadu.  Le dieu apparait sous différentes formes. La plus spectaculaire est certainement le Nataraja ou Shiva dansant dans un cercle.

 Tel le narada, chaque posture, assis, debout, dansant, incarne un aspect spécifique du caractère et du rôle de la divinité dans l’ordre cosmique.

Les artisans chola ont démontré une compétence exceptionnelle dans l’ornementation complexe de la tenue et des accessoires. Les détails concernent notamment les visages expressifs, les yeux, les sourires . Fluidité, sensualité et naturalisme caractérisent ces chefs d’œuvre.

Fils de Shiva, Ganesh, dieu de la sagesse et de la connaissance est souvent représenté avec un ventre proéminent, symbole de prospérité et de contentement. Sa défense cassée représente le sacrifice pour la poursuite de la connaissance. Parfois il tient un modak, son aliment favori.

Le mouvement Bhakti, insistant sur un lien personnel et émotionnel avec le divin a beaucoup influencé la sculpture chola. D’où la représentation des divinités sous des formes plus humaines et plus accessibles. La statuaire chola affecte ainsi des postures gracieuses et des expressions faciales subtiles, du mouvement et de l’émotion.

 Les sculptures portaient souvent des bijoux élaborés et des éléments ornementaux, renforçant leur aura divine. Les sculpteurs témoignaient d’une grande compréhension de l’anatomie et des proportions.

 La création de ces sculptures a impliqué une expertise technique et un lien spirituel profond avec le sujet, faisant de chaque pièce une véritable œuvre d’art.

Dakshina Chitra

Dakshina Chitra  (vision du sud) au sud de Chennai regroupe 19 maisons représentant des communautés différentes des 5 états du Sud de l’Inde. Un audio guide est en préparation auquel j’ai eu la chance de contribuer. Dans ce musée architectural, chaque maison a été patiemment démontée et reconstruite pour montrer la technicité et la diversité de l’artisanat et des coutumes.

mur esterieur maison Andhra Pradesh

Le projet d’une vie

Ce musée à ciel ouvert est le projet d’une vie pour le docteur Deborah Thiagarajan. Cette anthropologue américaine s’est installée dans les années 1970 à Chennai. Elle s’y est mariée, y a eu et y a élevé ses filles. L’une de celles-ci, l’aide aujourd’hui sur ce projet extraordinaire crée en 1984 et en évolution permanente. L’idée à l’époque de la fondation était de faire connaitre et apprécier aux Indiens sortant du colonialisme leurs propres traditions.

maison du Cherrinad avec son original toit de tuiles multicouches

Il s’est agi de trouver un terrain dans un lieu alors quasi désertique. Puis a suivi l’aménagement en un vaste musée ethnologique, un peu à la manière des villages reconstruits roumains ou suédois. Celui de Bucarest est un peu un modèle. Reconstituer les maisons permet d’étudier et de tenter de conserver des savoir-faire en perdition aujourd’hui.

Le site comprend désormais 19 maisons, la dernière a été inaugurée en octobre 2024. Il s’agit de la maison de Coorg une communauté isolée de chasseurs dans la jungle du Karnataka. On y présente l’architecture typique du lieu mais aussi les coutumes, les vêtements et les spécificités d’une communauté de 200 000 hab.

travail du bois

C’est d’ailleurs le propos que de mettre en avant des communautés spécifiques. Leurs caractéristiques sont explorées de manière à montrer l’extraordinaire foisonnement culturel de l’Inde du sud

L’Inde du sud en miniature.

Car Dakshina Chitra propose un condensé des 5 états qui constituent le sud de l’Inde. Le plan du site correspond d’ailleurs à la carte de ces régions. En tournant le dos à l’entrée, on rejoint ainsi à main gauche au-delà des jeux pour enfants, les maisons du Kerala. La remarquable liberté religieuse de cet état luxuriant y apparait. On passe ainsi de la maison chrétienne syrienne à celle du marchand musulman. La société y est tolérante mais aussi matrilinéaire. Elle accorde une vraie place à la femme. Le système pluvieux explique quant à lui les toits très pentus.

Proche de l’entrée, après le marché artisanal, se présentent les maisons à toiture travaillée du le Tamil Nadu. A commencer par une superbe maison du Chettinad articulée autour de sa cour intérieure bordée de magnifiques piliers de bois sculptés. Cette communauté de financiers s’est enrichie à l’étranger pendant la période du Raj. Malgré son apparence patriarcale, elle laissait un grand pouvoir de décision aux femmes.

cour maison du Chettinad

Plus à droite, face au restaurant, qui offre des plats typiques, des maisons de pierre d’Andhra Pradesh rappellent la pauvreté en bois de cette zone désertique.

Sur la droite se trouvent les maisons du Karnataka dont celle de Coorg déjà évoquée ainsi qu’un espace d’exposition.

maison du tisserand Andhra

Dakshina Chitra, un lieu de culture vivante.

Dakshina Chitra se veut une vitrine vivante de la culture dravidienne. Outre les reconstitutions, le site accueille donc des artisans. Ainsi, la maison du tisserand dans le Tamil Nadu permet elle à une famille financée par l’entreprise textile Sundari Silk de montrer son travail et surtout sa manière de procéder.

Outre l’artisanat permanent, le site accueille de nombreux événements. Chaque grande fête est l’occasion d’une célébration. Pour Onam, une fête de moisson typique du Kerala, des troupes de danseurs se succèdent alors que le restaurant propose des plats adaptés. Pongal est également l’occasion de manifestations culturelles, expositions, chants danses, films documentaires.

De nombreuses publications ciblées sont disponibles à la boutique du musée qui malgré son aspect chaotique recèle un certain nombre de trésors. Enfin, les différentes maisons abritent des collections permanentes comme l’écriture à la maison du Chettinad ou temporaires, comme à la maison du Kerala.

maison Andhra Pradesh

Bref un lieu ou venir et revenir pour mieux comprendre le sud de l’Inde.

intérieur maison du tisserand

 

Gangtok

Gangtok est la capitale actuelle du Sikkim.

Bâtie a flanc de montagne, elle serpente le long d’une grande rue qui s’élève de 1200 à 1700m. La circulation intense en bloque l’accès. Fait rare en Inde, un trottoir souvent couvert permet néanmoins de marcher. On peut alterner quelques découvertes à pied mais le gros de la visite se fait en voiture même pour les bons marcheurs en raison des distances et des montées.

La capitale du un ancien royaume

Capitale tardive du Royaume du Sikkim, Gangtok a conservé quelques bâtiments administratifs mais surtout de nombreux témoignages bouddhistes.

L’Institut tibétain permet de mieux comprendre la culture tibétaine et bouddhique. Le musée expose une collection donnée par la famille royale. On y découvre livres anciens, manuscrits sur le bouddhisme Mahayana, objets sacrés, superbes thangkas et statues. Réputé dans le monde entier, il est spécialisé dans les recherches sur les traditions, la langue et la religion tibétaine. Tout à côté, le Do Druk Chorten, permet de se familiariser avec chorten, moulins et drapeaux de prières.

Juste avant le musée et le monastère, le rope way ou télécabine relie au sommet de la ville. Des cabines, la vue sur la vallée et la ville est impressionnante.

– Le monastère d’Enchey, récent mais typique domine le Nord de Gangtok sur le chemin de Tsomgo Lake. Bien que datant de 1910 à la place d’un ermitage, il a beaucoup de charme et jouit d’une vue magnifique sur la chaine du Khangchendzonga.

Il fait bon marcher dans cette ville de montagne au charme résolument himalayen.

Devenue capitale du 22e état indien

Quelques temples hindouistes rappellent néanmoins que nous sommes bien en Inde. Ainsi le temple d’Hanuman, un peu à l’extérieur de la ville sur la route de Tsomgo lake. Référence à l’épisode où le dieu singe partit sur le monde Kailash, il est devenu un lieu de pèlerinage hindouiste très important.

Le temple de Ganesh (tok), plus petit, adopte un toit en pagode. Des drapeaux de prières le décorent.

Comme tout ville indienne, Gangtok témoigne d’une animation importante. Les vendeurs d’artisanat alternent avec les petits restaurants et cafés. A l’époque coloniale, des Népalais avaient été forcés de venir travailler dans les plantations. On les voit côtoyer des Limboos et Lepchas autochtones sur MG Margh, certainement l’une des avenues piétonnières les plus agréables d’Inde. Contrairement à beaucoup de villes du sous-continent Gangtok jouit d’une vraie zone commerciale piétonne. Des cafés ravissants et des restaurants excellents voisinent avec des établissements plus modestes et traditionnels. Les piétons arborent des tenues très occidentales, jeans et gilets noirs, loin des saris colorés du sud. Un vrai dépaysement que ces rues piétonnes, coquettes et peu bruyantes.

Peu bruyant également et peu odorant, mais coloré et bien fourni, le marché Lal propose ses étals dans un immeubles de 4 étages sans prétention. Bien qu’intérieur et sur plusieurs niveaux il n’ a rien d’un supermarché. Les stands proposent churpi (fromage de yak traditionnel impossible à mâcher), légumes appétissants, fruits issus de l’agriculture locale bio, épices ou accessoires de cuisine dans un cadre qui rappelle un peu les marchés de Trajan à Rome.

étal de churpi, le fromage de yak immangeable quand il est dur

Gangtok la porte de l’est du Sikkim

A la sortie de Gangtok, la nature prend le dessus avec de belles cascades et un panorama à couper le souffle. On l’admire notamment depuis Tashi Point. Puis la route continue vers Tsomgo lake et Nathu la Pass, à la frontière du Tibet. Elle suit l’antique chemin de la soie entre Chine et Inde, entre Lhassa et le Bengale. On y vendait du thé chinois, de la soie, des bijoux indiens et des chevaux. Au début du XXème siècle 80% du commerce entre les deux géants s’y faisait encore. Tout cessa avec les conflits frontaliers après 1962.

La route en lacets monte au travers des camps militaires et des petits villages himalayens. Car la frontière seulement réouverte depuis 2006 est extrêmement militarisée. Les paysages y sont extraordinaires. On passe des bambous, habitat privilégié du panda roux aux rhododendrons. Ils entourent le lac Tsomgo autour duquel on peut marcher et duquel part une télécabine. On triche ici pour atteindre 4000m sans grand effort. Au-delà de cette altitude, les paysages deviennent austères et dénués de végétation. Si le permis pour se rendre au lac est facile à obtenir, les étrangers ne peuvent pas dépasser ce point et se contentent de regarder la frontière à une dizaine de km et plus de 1000m d’altitude.

Bengalore

Pourquoi aller à Bengalore ? Après tout c’est une énorme ville pas particulièrement connue pour ses beautés. Plusieurs raisons peuvent cependant vous pousser à un voyage vers la capitale du Karnataka.

D’abord vous pouvez y aller pour affaires, puisque elle connait l’expansion la plus rapide d’Inde. Elle est aussi moderne et attractive. Cette semaine je vous propose quelques lieux dans cette ville rafraichissante, eh oui.

Une ville pour se rafraichir

 Si vous habitez Chennai, Bengalore présente bien des atouts. Située à 1000m d’altitude il y fait plus frais que dans la capitale du Tamil Nadu. Et 10 degrés en plein été ce n’est pas rien, croyez moi.

Et puis si Bengalore n’est pas la ville la plus spectaculaire du pays, elle jouit de jolis lieux, d’agréables restaurants et bars, de grandes avenues et surtout, fait rare en Inde, quasi inconnu dans le sud du pays, il y a de nombreux parcs aérés et joliment dessinés. En outre on peut s’y déplacer à pied car il y a des trottoirs. Le métro est pratique et permet d’éviter les rues complètement congestionnées par une circulation démentielle.

Le surnom de ville jardin n’est pas usurpé. Du grand poumon vert Cubbon park, au jardin botanique, en passant par une multitude d’espaces verts, la capitale du Karnataka soigne sa chlorophylle.

Cubbon Park

Bien sûr on commence par cet immense parc de 300 acres au cœur de la ville. Bien dessiné, entretenu, on y trouve même des poubelles et des bancs. Venant de Chennai, c’est déjà un exploit. On n’y sent même pas les remugles nauséabonds des égouts ou des pissotières en pleine nature. Des statues et édicules ponctuent les pelouses. Des animaux s’ébattent en liberté, petits écureuils indiens et, moins plaisant, serpents. Attention donc de ne pas partir folâtrer pied nu dans les bosquets… De nombreux chemins mènent à l’aquarium et, en lisière du parc, aux grands musées de la ville. Il s’agit du musée du Gouvernement, de la Galerie nationale et du musée des arts et techniques. Les deux premiers occupent un beau bâtiment néoclassique peint en rouge.

Jardin Botanique de Bengalore, le Lal Bagh

Un tout petit peu plus petit (240 acres) et excentré ce magnifique parc occupe une belle demi-journée voire plus. Moyennant un léger droit d’entrée, on profite de belles allées ombragées d’arbres majestueux. Inutile de se préoccuper de l’horloge florale en dépit de ce que racontent les guides. En revanche l’énorme arbre à coton reste impressionnant. Les serres n’ont conservé que leur toiture mais donnent à imaginer ce qu’était une serre victorienne. Les jardins à thème, qu’ils s’agissent de celui des lotus, des bonsaïs ou de la roseraie offrent de jolis arrêts. Un templounet en guise de tour posé au sommet des monticules rocheux (Lalbagh rock) marque l’un des points cardinaux. Il limitait la ville ancienne. De là on jouit d’une jolie vue sur cette cité qui n’en finit plus de grandir et sur les gratte ciels. On peut encore faire le tour du lac et admirer les palmier royaux alentours.

Ulssor Lake

Vous l’avez compris, en arrivant de Chennai, profiter de la verdure est déjà un programme à part entière. Pour autant tous les parcs ne se valent pas. Celui-ci offre une promenade circulaire pas désagréable pour peu qu’on ait le nez bouché. Sinon l’odeur en est tout de suite moins dépaysante. Pour autant de jolis cafés l’entourent.

Des cafés pour se rafraichir

Le sud de Ulssor lac propose donc de jolies adresses. Un peu plus loin, les cafés se pressent dans le quadrilatère Church street, MGR rd et Brigade. Je ne dis pas ici que l’on ne trouve pas de jolis lieux à Chennai. Mais nulle part l’on n’y ressent l’impression d’être ailleurs. Vous pouvez certes m’objecter qu’on ne vas pas en Inde pour se sentir ailleurs. Pourtant lorsqu’on y réside cela peut parfois faire du bien de se croire ailleurs…Sur Church street les pizzeria et bars se succèdent. Le long de Brigade on trouve plutôt des magasins de vêtements. MGR est moins joli mais il faut bien regarder car de nombreuses terrasses surmontent les immeubles qui font face au métro.

Moins rafraichissant, mais si vous avez besoin d’une cure de shopping vous pouvez compléter votre virée sur Brigade street par un bain du côté de Commercial Road. Vous y trouverez toutes les grandes marques internationales et nationales. Seule une vache perdue pourra vous rappeler que vous vous trouvez encore en Inde.

Singapour bis

Dans ce Singapour bis je ne cherche pas à me prendre pour une grande connaisseuse de la destination. En revanche pour avoir eu la chance d’y passer un peu de temps chez des résidents, voici quelques idées de promenades plus originales. Vous pourrez les explorer si vous restez plus d’une journée dans la cité Etat. Surtout l’idée ici est de donner des idées dépaysantes au départ de Chennai. Je m’intéresse donc davantage aux parcs, jolis musées. Mais il ne faut pas oublier que Singapour est également un paradis pour les accrocs du shopping, qu’on y trouve des plages, des marchés et marches magnifiques, de nombreux musée et galeries et de quoi satisfaire toutes les envies. Voici donc juste quelques idées dans une liste non exhaustive.

 Des parcs en pagailles

Outre les somptueux Garden by the bay Singapour abonde en jardins de toutes tailles, tous admirablement entretenus. Parmi ceux-ci, je peux en citer deux que j’ai particulièrement aimé. En venant de la poussiéreuse et bruyante Chennai ces parcs constituent de véritables paradis certes humanisés mais magnifiques.

  • Fort Canning, près du centre historique, comporte un joli musée, et des arbres somptueux. Le réservoir, plus au nord, offre de de superbes espaces.
  • Le Jardin Botanique est un paradis luxuriant, classé au patrimoine de l’UNESCO. Ses 6 jardins s’étendent sur plus de 60ha. Seul le jardin des orchidées, repère des groupes de touristes, est payant. Pour le reste on se promène de la jungle, au jardin de l’évolution, en passant par le jardin des gingembres, la Porte de Tanglin, et un jardin pour enfants. Des magnifiques maisons noires et blanches comme l’ancienne ambassade de France surplombent les pelouses tirées au cordeau. Dedans une galerie de toute beauté accueille de jolies expositions.

Des joyaux architecturaux.

Outre les impressionnantes prouesses des architectes contemporains qui rivalisent d’audace, Singapour a conservé à grand peine quelques vestiges anciens.

Les shop houses

 Ce sont d’abord les shop houses. On les voit dans le quartier malais mais aussi le long du quai Clarke. De petites ruelles débouchent également le long de la grande Mecque des magasins de luxe, Orchard avenue. Armenian street dans laquelle se dresse le musée Peranakan vaut également la peine pour ses jolies maisons colorées. Les shop houses sont en effet des petites maisons étroites et bigarées dont le rez de chaussée correspondait à la boutique alors que les étages servaient d’entrepôts, d’ateliers et de logements. Des façades reconstruites et éclairées font l’objet d’un joli spectacle à l’aéroport Changi.

L’architecture coloniale et Art Déco

Le quartier historique (près du métro city hall) recèle également des merveilles coloniales. On peut s’arrêter à la cathédrale anglicane néo gothique St Andrew dont les origines remontent à la première moitié du XIXème siècle. Le City Hall édifié dans les années 1920, ou le Old Supreme Court Building valent la visite. Une restauration audacieuse relie ce bâtiment à la Galerie d’art de Singapour. A défaut de découvrir les peintres locaux, la boutique et les restaurants proposent des options attractives.

Le superbe hôtel Raffles, remonte lui aussi aux beaux jours de la colonisation britannique. Il en a conservé le charme. Mais là encore, le luxe et la qualité de la restauration nous emmènent bien loin de l’Inde. Il reprend le nom de Sir Thomas Stamford Raffles, qui colonisa la cité en 1819. Sa statue se dresse devant le musée près du quai.

Les « Black and white »

Autre merveille architecturale caractéristiques de Singapour les » black and white » ou maisons noires et blanches. Souvent art deco, il s’agit de belles demeures au milieu de jardins. Elles caractérisent les quartiers huppés. On en trouve à l’extrémité de Orchard avenue mais aussi dans le quartier de Dempsey, derrière le jardin botanique.

Des musées

Musee Peranakan.

Pourquoi privilégier ce petit musée plutôt que les galeries et musées nationaux ? Pour l’originalité de sa culture, emblématique de Singapour. Les Peranakan sont en quelque sorte les créoles locaux. Des marchands du sud est asiatique venus faire des affaires dans la ville et qui y ont laissé des enfants et des femmes. Outre l’intérêt du propos, le musée se situe dans une ravissante demeure du quartier historique. Cerise sur le gâteau, les galeries viennent d’être remarquablement restaurées. On y découvre des bijoux, vêtements, meubles et de belles expositions.

Musée des arts asiatiques

Ce musée des civilisation asiatiques abrite des merveilles. Une extraordinaire collection de céramiques abbassides trouvées dans une épave occupe la verrière aménagée a cet effet. Elle débouche sur des salles consacrées a la céramique, qu’elle soit chinoise, peranakan ou malaise. Le premier étage lui se consacre aux différentes religions présentes sur le petit territoire.

De nombreux autres musées ou galeries, tels le musée national ou la galerie nationale (peinture plutôt contemporaine) permettent d’attendre la fin des ondées ou de découvrir un autre aspect de la diversité culturelle locale.

Enfin, si cela ne suffit pas à vous occuper, il vous reste à découvrir les plages, les magasins, ou encore les studios universal, et les nombreuses promenades.

Jaipur insolite

Pour faire suite aux autres articles sur Jaipur, voici de quoi faire une visite plus insolite.

Sans avoir la prétention de réinventer la roue, j’ai particulièrement apprécié quelques lieux moins connus et pour autant bien passionnants

Un Jaipur plus insolite près du centre

Albert Museum

Cet extraordinaire bâtiment vaut déjà d’être admiré de l’extérieur.

 Car l’édifice lui-même est un morceau de bravoure indo-sarracénique juste en dehors de la muraille de la ville ancienne. Mêlant les influences mogholes et anglaises, il se veut musée victorien typique. Avec des collections balayant l’histoire universelle, de l’Egypte, au monde romain, aux productions plus locales. En fait, il copie, en version indienne, le Victoria and Albert Museum. La célèbre institution londonienne. A l’origine, ce devait être un point central de la culture victorienne. Ainsi, ce musée ambitionne une sorte d’érudition générale. Ses collections éclectiques se répartissent en diverses galeries refaites récemment. Celles-ci échappent donc à la poussière habituelle aux lieux d’expositions indiens.

Le cinéma Raj Mandir

 Construit en 1976 avec une façade genre gâteau rose et une salle incroyable avec balcons mousseux surplombant la fosse. L’ambiance mérite d’être vécue au moins une fois. Lors des projections de films locaux, l’apparition de stars est saluée par des hurlements ahurissants.

Les Haveli

Attention le mot Haveli est générique d’un certain type d’habitation, de grandes maisons. Il n’engage en rien la qualité de l’établissement. En fonction du prix, vous pourrez aussi bien atterrir dans un véritable palace ou un bouiboui. Ne croyez donc pas faire l’affaire du siècle parce que vous avez réservé un Haveli très bon marché. Regardez attentivement les photos et les commentaires. En revanche vous pouvez tomber sur un bijou absolu, en général un peu onéreux.

Derrière le Amber palace

Juste derrière le Amber Palace, une route mène au magnifique réservoir à degrés et passe juste devant le petit musée Anokhi.

Ce Musée Anokhi est un charmant petit musée très peu fréquenté. Il s’agrémente pourtant d’une jolie cafeteria. Pour ceux qui habitent l’Inde, Anokhi est une boutique connue pour ses imprimés batik. En fait l’initiative est partie de Jaipur. L’idée était de relancer les savoirs textiles traditionnels. Le petit musée occupe un Haveli restauré avec intelligence. Il est donc très agréable de découvrir les magnifiques créations des artisans locaux. Une petite boutique et un ravissant salon de thé complètent la visite.

Devant la porte d’Amber, la route décrit une épingle à cheveu et mène vers le réservoir du XVIème siècle.  Panna Meena Ka Kund est extraordinairement photogénique avec ses volumes géométriques et parfaitement symétriques. Comme dans tous les réservoirs, il est interdit d’y descendre.  Il permettait de conserver précieusement l’eau dans ce territoire désertique.

Au-delà d’Amber Fort, un Jaipur plus insolite

Amber Fort faisait partie d’un dispositif de fortifications de la chaine des Aravelli.

 Au-dessus du Palais, le fort de Jaigarh monte la garde depuis le sommet de la colline.  Il offre de beaux points de vue. Il est relié au Palais par un système de tunnels.

 Le fort de Jaigarh (au Nord) est relié à celui de Nahargarh (au Sud) par un vaste réseau de murs et d’ouvrages fortifiés Nahargarh est aussi appelé demeure des tigres. Il se situe le long des collines d’Aravalli et surplombe un lac. Le fort abrite aujourd’hui le musée de cire de Jaipur et le palais de verre.

Mais il se peut que vous n’ayez pas le temps, ou l’envie, de vous rendre dans ces forts relativement éloignés du centre de la ville. Si vous souhaitez néanmoins prendre de la hauteur pour jouir du panorama pourquoi ne pas escalader l’élégante tour Swargasuli du XVIIIème siècle ?

Egmore Museum

Le Egmore Museum ou musée de Chennai, occupe une dizaine de bâtiments éparpillés dans un grand espace arboré du quartier de Egmore. Les édifices les plus anciens, de style indo-sarracénique, ont été complétés par des constructions plus récentes.

Histoire de Egmore Museum

L’idée d’un musée de Chennai date de 1846 et émane de la société Littéraire de Madras. Dans un premier temps on logea sur le campus st George les 1100 spécimens géologiques.

Les collections s’accrurent régulièrement. Face à la détérioration des lieux et à l’exiguité, le musée déménagea de College Rd à Pantheon Rd dans les Assembly Rooms dans lesquelles l’élite de la ville se retrouvait pour des banquets, bals, conférences à la fin du XVIIIe s.

Dès 1853, une bibliothèque publique s’organisa dans les locaux du Musée. En 1862, commencèrent les travaux de construction d’une salle de lecture. Ouverte en 1896, elle prit le nom des ancêtres du gouverneur de Madras, Lord Connemara. Construite sur les plans de l’architecte Irvin, elle s’enorgueillissait de beaux rayonnages de tek et d’une imposante tour (la plus haute de Madras alors) détruite en 1897 car elle s’écroulait.

Après le centenaire du musée en 1951, un nouveau bâtiment fut construit pour héberger l’exceptionnelle collection de bronzes, ainsi qu’un autre dédié à la conservation. 1963 vit aussi l’ouverture de la galerie des oiseaux. En 1984 la galerie d’art contemporain s’ajouta aux édifices et en 1988 le musée des enfants.

Aujourd’hui, Egmore Museum s’organise en 7 édifices distincts avec des collections disparates.

7 bâtiments pour des collections disparates

  • Le premier, une sorte de délicieuse pâtisserie, abrite la billetterie. Tout à côté, un grand panneau donne le code QR d’une remarquable visite guidée enregistrée par Story trail.
  • Vers la droite de la billetterie, La bibliothèque Connemara occupe un bâtiment plus moderne aux lignes vaguement art déco.  Elle accueille les chercheurs et les étudiants. Il s’agit d’une adjonction au bel édifice ancien vanté par les guides mais caché derrière le théatre.
  • Un magnifique bâtiment rond sert de théâtre. Sa restauration vient de s’achever. Bati sur le modèle du Royal Albert Hall de Londres, c’est une petite merveille architecturale mêlant les influences anglaises à des accents indo-sarracéniques.
  • En contournant le théâtre, on accède à un bâtiment de style flamand. Avec pignons de briques rouges. Ce style est emblématique de l’architecture de Kensington, le quartier de Londres bâti à lé poque victorienne dans le but de créer une enclave culturelle, l’Abertopolis. Cet édifice abrite la collection archéologique. Le rdc expose des collections de marionnettes de toute l’Inde, mais aussi des vases de terre néolithiques. Au premier étage, le palier orné d’un beau plafond victorien, distribue vers la section anthropologique et vers les salles consacrées à la civilisation harappéenne.

-Plus loin encore, se dresse le bâtiment consacré à la monnaie. Les collections numismatiques font en Inde l’objet de soins considérables

– derrière cette magnifique construction de brique rouge, un triste parallélépipède de béton annoncé par un dinosaure en plâtre abrite l’amusant musée des enfants. Des vitrines y regroupent de petites poupées évoquant les autres pays du monde selon une vision indienne.

– enfin le dernier bâtiment, lui aussi moderne et sans grâce, abrite la collection de peintures. Des croutes poussiéreuses égrènent les gouverneurs qui ont marqué la présence coloniale.

La statuaire de pierre

  En contournant le théâtre, on parvient au bâtiment principal abritant les sculptures de pierre puis au pavillon abritant les bronzes cholas. Le bâtiment principal du musée d’Egmore présente au rdc une belle rétrospective des statues des périodes historiques le plus emblématiques du sud de l’Inde. On y admire des statues datant des Pallavas, des Cholas puis des Vijayanagars.

A l’étage, une section est consacrée à l’épigraphie. Elle présente dans une petite salle les premières formes d’écriture consignées sur la pierre mais aussi sur des tablettes de cuivre ou des feuilles de palmier. Un couloir mène aux vestiges les plus impressionnants, comme les sculptures bouddhiques d’Amaravati. De là, on accède au fouillis typique des musées victoriens avec des salles consacrées à la faune et à la flore locales. Des vitrines sur la soie alternent avec des animaux empaillés au siècle dernier ou des fossiles. Des salles de paléontologie suivent en enfilade celles représentant l’habitat des bestioles du cru. La muséographie n’a pas changé depuis le départ des Anglais et le ménage doit remonter à peu près à la même époque.

Juste derrière le jardin de sculptures se dresse le pavillon des bronzes cholas.

Les Bronzes cholas, stars du musée de Chennai

La collection des bronze cholas a été refaite récemment, c’est-à-dire il y a moins de 50 ans. Elle jouit de lumière et d’air conditionné. La salle plongée dans le noir met en scène dans des vitrines éclairées (je le souligne car ce luxe électrique est unique dans les musées de Chennai) les plus belles pièces du musée. Il s’agit de statues de bronze de petite taille représentant les dieux hindous. Elles remontent à l’âge d’or des Cholas entre les XIII et XIVème siècles.

Cette dynastie brilla alors sur le sud de l’Inde depuis sa capitale Tanjore. Les Cholas sont restés célèbres dans l’histoire de l’art pour leur maitrise du bronze à la cire perdue. Il s’agit ici de la plus belle collection au monde. Certains de ces chefs d’œuvres viennent de rejoindre la magnifique salle de la galerie nationale, le plus beau bâtiment du musée de Chennai. De style indo-sarracénique, voire Gujarati, celui-ci évoque les splendeurs des palais de maharadjas.

Comme vous l’aurez compris tout n’est pas incontournable dans ce musée poussiéreux et il n’est pas forcément facile de s’y orienter. Néanmoins certaines sections valent la visite, notamment la galerie des sculptures et celle consacrée aux bronzes cholas.