Eltham Palace

Eltham Palace fut la résidence des Courtauld. Et quelle résidence ! On connait le couple de Stephen et Virginia pour leur fantastique collection de peinture aujourd’hui à Somerset House. Frère du célèbre industriel et fondateur de l’Institut d’art Samuel, Stephen et son épouse furent également de grands amateurs d’art.

Portrait du couple

Une vieille abbaye devenue temple art déco à l’extérieur de Londres

Il faut sortir de Londres, prendre le métro jusqu’à North Greenwich puis le bus 132, l’attendre longtemps et descendre dans le village de Eltham puis marcher. A l’extrémité d’une charmante allée, se dresse l’abbaye. Au sens anglais du terme, à savoir un bâtiment pas forcément religieux. En l’occurrence une énorme halle au plafond en carène de navire. Les volumes imposants ont abrité des banquets de Edouard IV.

https://www.english-heritage.org.uk/visit/places/eltham-palace-and-gardens

Les heures de gloire passées, les bâtiments ont perdu de leur superbe jusqu’à l’heure de leur rachat par le milliardaire britannique Stephen Courtauld et son épouse Virginia. Le couple glamour des années 1930 est passé à la postérité en raison de sa fabuleuse collection d’art. L’on admire celle-ci à Somerset House au centre de Londres au sein du prestigieux Institut d’art. https://courtauld.ac.uk/gallery/

Hôtes prodigues, le couple n’a jamais eu d’enfants mais considéra ses neveux comme tels. Ils  firent de leur maison de campagne un lieu d’hospitalité d’exception en le rénovant selon les modes des années 30 et 40. Celle-ci fut malheureusement très touchée par les bombardements de 1941. Ils l’abandonnèrent pour se réfugier en Ecosse puis en Rhodésie . Les intérieurs 1930 se détériorèrent alors.

L’ensemble est géré depuis 1995 par English Heritage et constitue aujourd’hui l’une des plus fantastiques galeries d’art déco de la capitale britannique.

Visiter Eltham Palace

Passant le petit pont, on accède à un magnifique parc où douves et terrasses sont aujourd’hui des jardins d’agrément.

La visite intérieure commence par la grande salle qui a accueilli les banquets royaux. La rénovation menée dans les années 1930 par les Courtauld a laissé quelques traces, comme un petit relief de mah jong le lémurien du couple, sur une clef de voute.

Au-delà de cette immense salle de l’abbaye, on accède aux appartements restaurés dans le style art déco. Le couple de millionnaires en a fait un véritable temple des arts décoratifs.  S’y succèdent le bureau de monsieur, celui de Madame. L’influence des paquebots et le goût pour les voyages s’y font particulièrement sentir. Ainsi c’est dans la petite pièce aux murs couverts de cartes du monde que se décidaient les expéditions.

Le couloir débouche alors sur le hall d’honneur aux murs somptueusement marquetés. Sous la coupole, le mobilier impose sa sobriété. Une porte mène à une petite pièce destinée à préparer les fleurs ornementales. Dans le couloir se trouvent quelques éléments de modernité comme la cabine téléphonique réservée aux visiteurs et un couloir menant aux espaces ancillaires.

On accède alors à la salle à manger aux panneaux géométriques et au salon plus hétéroclite et d’inspiration espagnole. Dans le hall, les chambres et la salle à manger, les lignes épurées des années 1930 et le modernisme attestent de la sûreté de goût des époux. Chauffage central, sanitaires, tout témoigne de l’adoption des nouvelles technologies par ce couple hors norme.

Un somptueux escalier mène à l’étage et aux chambres des époux. Chacune est dotée d’une salle de bain très moderne. Celle de Madame, entièrement dorée, s’oppose à la sobriété de celle de Monsieur. Même le lémurien avait ses quartiers personnels. La garde-robe de Virginia a été en partie reconstituée.

Pour finir en beauté la visite, un charmant café se niche dans l’orangerie.

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