Musée Napoléon

Le bruyant quartier du Vedado offre de vraies merveilles et de véritables surprises, comme le Musée Napoléon. Il s’agit peut être du plus exotique des musées de la Havane. Car on peut  se demander ce que fait Napoléon à la Havane.

Grande salle du musée Napoléon

La Dolce Dimora

Fondé en Décembre 1961, Le Musée Napoléon est le seul du genre en Amérique latine tant par le nombre et la diversité des collections que par leur valeur. La Dolce Dimora en est l’écrin. C’était la demeure de l’homme politique italo-cubain Orestes Ferrara Marino. Il la construisit entre 1926 et 1929 dans un style évoquant la Renaissance florentine.

Cette demeure magnifique héberge un fond thématique sur Napoléon 1er constitué en grande partie par la collection de Julio Lobo Olavarria. Ce dernier fit fortune dans le sucre. Il possédait 14 raffineries et était surnommé le tsar du sucre. Sa collection de peintures se trouve aujourd’hui au Musée des Beaux-Arts. Exilé aux Etats-Unis en 1962, l’industriel y mourut.

La disposition des galeries suit la chronologie de la période révolutionnaire, Directoire et Consulat (au rdc) à l’Empire (1er étage), aux défaites, à l’exil et à la mort au second étage.

Dans le hall d’accès, le portrait du propriétaire des lieux, Oreste Ferrara Marino, nous accueille. Il se passionna par les luttes pour l’indépendance dans les Caraïbes. Avocat, écrivain, il participa au Gouvernement Machado puis Battista. Il devint alors diplomate en Europe d’où l’éclectisme de la maison. Ses voyages inspirèrent ce palais florentin aux plafonds coloniaux, avec des vitraux quasi médiévaux. A la révolution, Ferrara était ambassadeur aux Etats-Unis et y resta. Le gouvernement convertit alors sa maison en musée en 1971 et y exposa les collections napoléoniennes de Julio Lobo qui habitait esq 11 y 4 .

Vase de Sèvres, le couronnement de Napoléon

Du Consulat à l’Empire

L’escalier d’accès expose des gravures concernant la fin de la monarchie, notamment un émouvant billet d’adieu de Marie-Antoinette à ses enfants.

Le grand salon, éclairé par d’immenses vitraux retrace l’évolution de la période du Directoire, au Consulat, à l’Empire. Ce salon concentrait la vie sociale du propriétaire célibataire et diplomate. Le long de la paroi d’accès,  deux belles chaises Directoire signées Jacob ont été récemment restaurées et retapissées à l’identique. Juste au dessus on peut noter le tableau d’Edouard Detaille, La conquête d’Egypte. Cette toile annonce  l’orientalisme. Une gravure du sphinx, évoque également la campagne d’Egypte.

Buste de Napoléon par Canova

Sur le mur de droite, se détache un buste du 1er Consul par Canova. Au dessus d’une console de Thomire (bronzier) et Jacob (ébéniste), se trouve une belle horloge à mécanisme apparent. Sur le mur, un portrait à l’huile du Consul par Gros. Entre les deux vitraux, encore une belle commode Empire avec des éléments antiques, colonnettes, figures ailées. Ces figures féminines et animalières (comme les cygnes qu’elle introduisit à la Malmaison) témoignent de l’influence de Joséphine de Beauharnais.

Une collection de soldats de plomb polychromes évoque les qualités de stratège du militaire. Juste à côté de cette bataille modélisée, se trouve un très beau guéridon de bois et émaux au pied orné de trois aigles. Le plateau représente les maréchaux d’Empire. Un siège curule montre combien le style empire emprunte au classicisme antique. Sièges de campagne pour les empereurs romains, ce type de tabouret, ici en bronze et tapisserie, fut aussi utilisé par les papes puis réactualisé par Napoléon et utilisé lors des cérémonies officielles par les Maréchaux…

De l’Empire à Sainte-Hélène

La petite salle en enfilade expose des armes blanches et des armes à feu. Des sabres et pistolets voisinent avec des uniformes et des accessoires parmi lesquels un des 16 fameux bicornes de l’Empereur. Dans une petite vitrine, on voit la longue vue utilisée sur l’ile de Ste Hélène. Cette collection montre les progrès de l’armement mais aussi du textile et de la passementerie.

Ll’étage noble  (le premier), s’intéresse à la formation de l’Empire et la division des territoires conquis entre les membres de la famille. On peut y admirer le luxe du Palazzetto. Au débouché de l’escalier, un tableau unique de Jean-Georges Vibert La répétition du sacre. On y voit le futur Empereur assis en compagnie de Joséphine et de prélats. Napoléon installe des miniatures représentant les participants au sacre sur le plan de Notre Dame de Paris et en supprime d’autres.

Au fond de la petite galerie, un grand vase de la manufacture de Sèvres, signé Després illustre le sacre mais aussi les symboles napoléoniens. Il porte le monogramme, l’aigle. Au mur, des portraits de la famille, Jérôme, Joaquim Murat par Gros.

Des souvenirs étonnants 

La galerie puis le petit salon proposent des toiles et sculptures évoquant la famille de l’Empereur. Des meubles de salon de la Villa de Prangin recréent la résidence de Jérôme en Suisse. Un lustre de Percier et Fontaine offert par Napoléon à Joséphine au retour de la campagne d’Italie éclaire la  pièce. Elle donne sur une salle à manger fabriquée par des ébénistes cubains mais reprend l’opulence de la société française du XIXe siècle avec une belle vitrine de porcelaine de Sèvres.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est salle-a-manger-musee-napoleon-habana.jpg.

Dans l’escalier, un tableau de Luca Padillo causa un faux espoir lors de son nettoyage. Passé aux rayons X, il laissa apparaitre la signature de Goya…Malheureusement, il s’agit d’une toile récupérée au grand maitre, recyclée en scène de bataille…

Le 2e étage offre un ensemble de bureau et chambre ainsi que des objets liés à la mort de l’Empereur.  La vitrine du corridor exhibe des souvenirs étonnants comme une pierre de Sainte-Hélène. On découvre avec incrédulité la brosse à dent, une molaire de l’Empereur.  Julio Lobo avait même acquis le fac similé d’une lettre d’amour à Joséphine. Dans la chambre, un redoutable tableau sur la mort de l’Empereur surmonte le lit. Une petite vitrine exhibe la montre de poche (offerte par les descendants du médecin à Raul Castro lors de son mariage). Le couvre lit et  le masque mortuaire ramené à Cuba parproviennent  de Antonmarchi, le médecin de Napoléon, venu mourir à Cuba. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Antommarchi

Billet de Marie-Antoinette Brosse à dentsTerrasse de la Doce Dimora

Le 3e étage du Musée Napoléon est occupé par la bibliothèque  riche de 4000 ouvrages. Son style n’a rien à voir avec le reste du musée.

https://www.napoleon.org/en/magazine/places/museo-napoleonico-cuba-2/