Regla

     Regla est aujourd’hui une des banlieues de la Havane.  Village autochtone, elle devint  marché aux esclaves puis faubourg industriel. Elle apparait désormais comme une bourgade décrépie aux accents campagnards. Elle est surtout un lieu religieux très important à Cuba. Et l’on y accède très rapidement depuis la vieille Havane.

Pourquoi et comment se rendre à Regla

On commence par prendre le bateau sur le quai de l’Alameida de Paula. Un nouveau terminal accueille les voyageurs, mais l’organisation reste inchangée. Devant le quai, une toute petite pancarte de carton indique la destination : Regla ou Casablanca, à l’entrée de la Baie. Si Casablanca rapproche des foreteresses des rois et de la Cabana, Regla est un faubourg industriel, l’un des chantiers navals de la Havane.

La ville est surtout connue pour le pélerinage et l’église de la Vierge noire vers laquelle affluent les fidèles. Ce pélerinage s’est formé à la fin du XVIIes. Mais Regla est aussi renommée pour son caractère patriotique. C’est ici que José Marti aurait délivré l’un de ses premiers discours en faveur de l’indépendance. Sous Batista, elle était devenue un foyer de résistance.

La petite ville  compte aujourd’hui  près de 50 000 hab. Endormie, elle recèle le charme d’une ville de province. Pourtant, elle ne se situe qu’à 5mn de traversée de la capitale poussiéreuse et buyante. De vieilles maisons de planches  alternent avec des masures éventrées, des fresques aux couleurs éclatantes.

Les habitants se concentrent sur la place qui borde le chantier naval, profitant d’un accès wifi public. Au centre de la ville, un théatre fermé en ruine, un batiment municipal décrépi et une pizzeria vert sale donnent le ton.

De la Vierge à Yemaya

Mais découvrir Regla c’est surtout visiter l’église blanche et bleue, une petite église de pêcheurs. Sa vierge noire de pitié synchrétise les religions catholique, la religion des conquérants, et afro-cubaine en un savant mélange dont Cuba a le secret.

Dans ce sanctuaire, la Vierge de Regla est assimilée à Yemaya. Cette dernière est l’Orisha des mers, déité associée aux éléments marins. Ce qui explique sa représentation avec des pêcheurs qu’elle sauva. Ceci explique également ses couleurs le bleu et le blanc. La Vierge trône sur un bel autel espagnol du 17es, copie de celui du sanctuaire de Chipiona-Cadix. Selon la legende, l’image de la Vierge de Regla viendrait de st Augustin. L’ Evêque d’Hippone , fameux auteur des Confessions, chassé lors des invasions barbares aurait débarqué en Espagne au Ve siècle. La légende le peint accompagné de la sainte image.  Cette image  fut redécouverte au 15es et diffusée ensuite par les conquistadores.

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Des pêcheurs construisirent la chapelle  dans la baie de la Havane en 1682. Malheureusement, un ouragan la détruisit  10 ans plus tard . Les fidèles la reconstruisirent alors .

Le noir de la vierge ne semble ne pas avoir d’origine ethnique . En fait, il semble venir la couleur du bois utilisé.

Les marins arrivant dans le port de la Havane voyaient en premier lieu  la forteresse du Morro et, en face la chapelle. De ce fait ils adoraient tout particulièrement cette Vierge, symbole de la terre qui les accueillait. Elle leur offrait un signe de protection et d’affection maternelle. A tel point qu’elle devint la sainte protectrice du port de la Havane en 1714.

Le grand jour de célébration est le 8 septembre. Et le 8 de  chaque mois a lieu un rituel unissant les deux cultures catholique et afro-cubaine si typique de Cuba.

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