La Vieille Havane

Patrimoine mondial de l’UNESCO, la Vieille Havane reste une cités coloniales espagnoles très bien conservées. Rien n’a altéré son charme dans ce pays où le temps s’est arrêté. Mieux encore, elle a su profiter des subsides internationaux pour s’offir une cure de jouvence.

Mais en quoi consiste le charme particulier de la Vieille Havane?

Un urbanisme colonial typique mais original

La colonie espagnole typique s’organise autour d’une place centrale qui concentre les pouvoirs économiques, politiques, militaires et religieux.

Cependant, la capitale cubaine se distingue par une organisation polycentrique. Fondée en 1509, après les 7 autres villes coloniales de l’Ile , elle n’est devenue capitale de l’ile qu’en 1607.  Ainsi, le lieu fondateur, la place d’Armes faisait office de traditionnelle plaza Mayor. Aux débuts de la colonie, cette esplanade a cumulé les fonctions militaires, politiques et même religieuse.

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En effet, la forteresse Royale jouait un rôle politique et militaire. Le centre de la place était lui affecté aux manoeuvres. Lorsque la ville a grossi, au XVIIIème siècle, on a construit le Palais des Capitaines Généraux. Celui-ci ne séjournant que peu sur l’Ile, on lui a adjoint un gouverneur en second, logé dans le Palais du Vice Gouverneur ou Palais du Capitaine en second. Le centre de la place a alors été aménagé en un joli jardinet.

Cette place d’Armes, accueillit aussi la première messe comme en attestent les peintures de JB Vermay dans le Templete. La première église, elle, se trouvait dans l’actuel Palais des Capitaines Généraux. Elle s’est ensuite déplacée vers une nouvelle place, celle de la cathédrale.

Un déplacement progressif du centre

La place de la Cathédrale forme donc le second volet de cette organisation polycentrique. Elle s’articule autour de l’immense édifice jésuite et des beaux palais XVIIIe qui l’entourent. Très scénographique cette place baroque est construite sur un marécage. Elle nous ferait presque oublier que les jésuites débarqués sur l’ile en 1566 et installés dans un petit oratoire furent chassés en 1767. L’église fut alors terminée puis consacrée en tant que cathédrale. Le collège de 1721 la jouxtant à l’arrière devint séminaire Saint Charles.La place, rénovée, avec le réaménagement du musée, d’une bibliothèque, d’un café littéraire  est reliée à la troisième grande place.

La rue San Ignazio part du Collège Jésuite et mène à l’ancienne place Neuve, aujourd’hui devenue place vieille. Cette rue est la seule à porter la trace de l’ancien oratoire et de la titulature de l’église de la Compagnie de Jesus.

Cette fois il s’agit d’une place sans vocation religieuse et organisée en tant que marché, ce qui explique l’immense foirail en son centre. Elle a permis de désengorger la place Saint Francois sur laquelle le bruit des commercants mettait en péril l’écoute de la messe….

C’est aussi de la place st Francois, quatrième des places de la Vieille Havane que partait le chemin de croix qui mène à la cinquième et dernière des places havanaises : la place du Christ voyageur. Son caractère presque campagnard l’a longtemps tenue à l’écart des circuits. Ce qui lui a permis d’arriver presque intouchée en ce début de XXIe siècle. Elle s’affirme aujourd’hui comme le centre hype de la capitale cubaine et abonde (à la manière locale : elle abonde modérement et pour l’observateur avisé…) en petits cafés et boutiques.