La Tour de Londres

Et pourquoi ne pas visiter la Tour de Londres ?

Vous me connaissez, je ne suis pas une grande fan des visites touristiques incontournables. C’est donc pour accompagner un de mes visiteurs qui avait très envie que j’ai accepté de dépenser 27 Livres pour visiter ce « must see ». Eh bien le croiriez-vous je n’ai pas regretté. Et même, je recommande chaudement cette visite aux néophytes, aux apprentis londoniens, aux amateurs de Moyen-Age, aux historiens en culotte courte, aux admirateurs de la monarchie et j’en passe. https://www.hrp.org.uk/tower-of-london/#gs.fndjfn

La tour de Londres, une visite haute en couleur et en verbe

Car la tour de Londres offre une belle demi-journée de découvertes en tous genres. Surtout lorsque l’on suit le tour guidé. Assuré par un Beefeater c’est une expérience haute en couleur. Ces officiers de carrière dévoués à la garde personnelle de sa Majesté mettent en scène l’histoire de la Tour et de la monarchie avec beaucoup de panache. Maniant avec brio Histoire et histoires ils donnent un aperçu coloré et très vivant de la chronologie depuis la fondation de la tour par Guillaume le Conquérant. C’est avec truculence que sont évoquées les heures sombres et sanguinaires des règnes de Henri VIII et de ses successeurs. A commencer par l’assassinat des femmes de l’impérieux souverain, notamment Anne Boleyn et Catherine Howard. La période révolutionnaire a, elle aussi, entaché l’histoire de la tour. Du complot des poudres avec l’exécution de Guy Fawles au Commonwealth, la tour de Londres a été un lieu de tortures, de prisons et d’exécutions.

Puis avec la restauration, les bâtiments ont été affectés à la monnaie et la vieille tour est devenue geôle. Aujourd’hui musée, elle accueille les visiteurs dans des bâtiments répartis dans un immense espace qui ressemble à un village, préservé de la grande capitale derrière ses murs séculaires.

Que voir à la tour de Londres

On va surtout à la  tour de Londres pour les joyaux de la couronne. C’est vrai qu’ils sont extraordinaires. Il est vrai aussi que les couronnes et sceptres du passé et du présent s’admirent depuis un tapis roulant pour éviter que les foules ne s’agglutinent trop longtemps devant les vitrines. Mais il y a beaucoup d’autres points d’intérêts dans la visite de la Tour.

Mur romain devant la Tour Blanche

D’un point de vue historique, cet immense espace qualifié de tour en raison de son donjon central ou tour blanche présente un panorama quasi complet de l’histoire londonienne. Au pied de cette tour blanche qui date de l’arrivée des normands, un pan de mur romain correspond à l’emplacement de la muraille de londinium. La tour blanche occupe 3 étages. Au-dessus des somptueuses caves, se trouve l’étage des officiers et gardes, puis celui de la cour et enfin les appartements royaux. Les immenses surfaces évoquent la puissance des normands. La chapelle romane est un morceau de France particulièrement beau et bien rénové en plein cœur de l’Angleterre. La tour présente également des armures des rois d’Angleterre.

les armures dans la Tour Blanche
Chapelle normande, un joyau roman

Autour de la tour, s’ouvre le musée de l’armée. Sur la grande place haute, des maisons géorgiennes hébergent encore les officiels du lieu. La belle demeure Tudor était le logis de la Reine. De la même place, on accède à l’église st Pierre aux Liens, lieu de sépulture des grandes figures médiévales. Les tours mènent aux remparts desquels la vue sur la city et la Tamise sont incomparables. Elles ont « accueilli » nombre de prisonniers.

Accès à la tour depuis le quai

D’autres salles rappellent le palais royal avec sa salle du trône, mais aussi la ménagerie. Dans les bastions extérieurs, l’atelier de la monnaie rappelle le rôle essentiel d’un de ses directeurs, le célèbre Newton.

Porte des Traitres et logis du roi

Bref une visite très touristique mais à la hauteur des attentes pour célébrer le 5 Novembre en compagnie d’un prisonnier célèbre Guy Fawkes ou au moment des festivités de Noël. https://londresmag.com/2019/11/04/qui-est-guy-fawkes-la-star-de-la-bonfire-night/

Les enfants abandonnés

Dans cet article sur les enfants abandonnés je voudrais partager un lieu étonnant et émouvant. Son influence s’étend à tout le quartier.

Face à la multitude d’enfants abandonnés dans l’Angleterre du XIXe siècle, quelques belles personnes ont tenté d’organiser des secours. On trouve la trace à la fois des enfants abandonnés et des philanthropes au petit musée Foundling ou musée des enfants trouvés mais aussi dans le quartier environnant. https://foundlingmuseum.org.uk/

Un musée hommage aux enfants abandonnés

Du vaste hospice fondé en 1739, il ne reste que ce joli bâtiment reconstitué lors du déménagement de l’hospice dans la campagne. Cette décision prise dans les années 1920 permit de libérer des espaces dans le centre de Londres pour financer un nouveau complexe.

La visite, édifiante, se révèle également très émouvante. Le musée occupe les 3 étages de cette jolie maison du 18e s.

Le rdc s’intéresse à la fondation de l’institution et son fonctionnement . Il s’axe aussi sur le destin de certains de ses pensionnaires. On y voit des objets de leur quotidien (lit, uniformes assiettes) et surtout les tokens. Ces tokens sont les petits témoignages déposés avec les nourrissons au moment de leur abandon. Ils attestent de l’extrême dénuement des mamans au moment de cette séparation. Ils jouaient le rôle de témoin et preuve dans les rares cas où les enfants étaient réclamés par la suite.

 Après la chambre du comité, et sur les 2 étages supérieurs, le musée regroupe des dons laissés par de généreux contributeurs, parmi lesquels le grand peintre Hogarth et l’immense musicien Haendel.

 Ce dernier a tellement marqué la capitale britannique qu’un autre musée lui est d’ailleurs consacré. Il s’agit de sa maison, voisine de celle d’ un autre musicien 2 siècles plus tard, Jimi Hendrix https://handelhendrix.org/

Des bienfaiteurs de renom

Avant l’escalier, on voit aussi la marche des soldats vers Finchley, un fantastique tableau de Hogarth dépeignant des soldats avinés courtisant des femmes de tous âges. Comme toujours, Hogarth excelle dans la peinture des mœurs. Alors peu connu, le peintre de genre eut l’idée de donner ses œuvres pour faire de l’hospice la première galerie d’art publique du pays et ainsi attirer les donateurs. Une exposition sur ce peintre ouvre d’ailleurs dans quelques semaines à la Tate Gallery. https://www.tate.org.uk/whats-on/tate-britain/exhibition/hogarth-and-europe

Au premier étage, on appréciera dans la galerie de peinture qui recrée l’originale, les portraits de différents gouverneurs. On admire surtout le fondateur de l’Institution Josef Coram peint par Hogarth, bien sûr. Bien que star de la collection, le tableau se cache pratiquement entre deux portes sur le mur le moins visible de la salle.

De là, on accède au grand salon, la pièce maitresse de l’édifice. Il a conservé toute sa beauté et son lustre du XVIIIe. On le considère comme la plus belle pièce rococo de la ville. Les moulures encadrent des tableaux religieux qui illustrent le destin des enfants trouvés, de leur abandon jusqu’à leur entrée dans des pensionnats religieux ou des familles.

Ici encore, Hogarth a offert un tableau représentant Moise. Le peintre se montre néanmoins moins à l’aise dans la peinture d’histoire que dans la peinture de genre. De petits tondos scandent le rythme des murs. Ils représentent les différents hôpitaux et organisations caritatives de la Londres du 18e. Parmi ceux-ci on distinguera charter house, une œuvre de jeunesse de Gainsborough encore un peu maladroite.

On accède alors au 2e étage consacré au musicien Haendel. Très engagé pour soulager les enfants pauvres, il a beaucoup œuvré ici. Cette collection est la plus importante consacrée au musicien. On y voit des originaux comme son testament, des écrits et partitions, mais aussi sa signature (dans un tiroir). Il suffit de demander à un bénévole, très serviable, de vous expliquer ce qui est exposé au moment de votre visite.

Des jardins mémoriaux

statue de Coram

Outre le musée, les terrains alentours rappellent la destinée de l’hospice des enfants trouvés. Juste devant le bâtiment, une statue de Coram nous interpelle. Il s’agit de l’une des statues parlantes de Londres (un QR code permet d’ « entendre » le personnage nous raconter sa vie). Juste derrière, une curieuse et touchant œuvre pourrait passer inaperçue. Il s’agit d’une petite moufle accrochée à la grille. Elle évoque les fameux tokens ou la présence fragile de ces petits êtres oubliés.

Le musée se trouve dans un écrin de verdure. Derrière le bâtiment moderne, qui retrace également le destin de ces enfants, se trouve un ravissant jardin public. Celui-ci correspond à l’ancien cimetière de st Georges. Des tombes évoquent encore l’histoire du lieu.

Devant le musée, s’étend un parc fermé par de grandes grilles. On y distingue la colonnade qui servait de préau aux petits pensionnaires. Fidèle à sa vocation première, le jardin est consacré aux enfants et l’on ne peut y entrer qu’accompagné d’eux. Juste devant les grilles, une niche accueillait justement les enfants abandonnés. Ils furent plusieurs milliers par an dans les pires années du XIXe. La tradition du quartier se perpétue avec l’hôpital des enfants malades qui occupe une partie des installations médicales du quartier jusqu’ au joli Queen square garden.

Coram Field

Pour parachever cette visite et plonger encore davantage dans le destin terrible des enfants pauvres de l’Angleterre victorienne on peut rejoindre, dans une rue voisine le musée maison Dickens. https://dickensmuseum.com/

L’Art Islamique

Le terme Art Islamique désigne l’Art produit d’une civilisation et non l’art au service d’une religion. Comment le caractériser? Quelques éléments pour mieux comprendre

Un art décoratif et religieux

Ce que l’on appelle art islamique correspond à des objets utilitaires pour la plus grande partie. La plupart du temps, une inscription ou une décoration les magnifient.

Ces objets s’utilisent souvent au quotidien. On trouve aussi bien des panneaux décoratifs que des candélabres, assiettes, pots à encre. Selon les régions, et les périodes, le type d’objets et de décorations changent.

Globalement les motifs décoratifs sont calligraphiques, géométriques ou végétaux. Quant aux sujets, il s’agit soit d’objets de la vie quotidienne, soit d’objets cérémoniels, voire d’éléments architecturaux. En général ils témoignent d’un message religieux.

L’art islamique est globalement stylisé et iconoclaste. En architecture, il se manifeste dans les mosquées, les madrasas (Ecoles coraniques), Mausolées mais aussi Palais et forteresses. Il est très lié aux sciences.

Le magnifique Musée de Doha,http://www.mia.org.qa/en/ mais aussi les galeries d’art islamique du Louvre ou du Met illustrent magnifiquement cet art. Tout comme le fantastique musée du Caire ou celui de Kuala Lumpur. https://www.iamm.org.my/

https://visitesfabienne.org/musee-dart-islamique-de-doha/

Chapiteau de Mdinat al Zahra, MIA, Doha

Jalons historique sur l’art islamique

Voici les grandes périodes de l’art Islamique, avec les noms des dynasties, les lieux clés et les oeuvres représentatives.


1/Les débuts (VIIe–IXe siècles)

1 Pré dynastique : Mahomet 570-632,  Califes 632-661 : Abou Bakr, Omar, Othman, Ali

2 L’art Omeyyade 661-756, Mosquée Damas, Dôme du Rocher

3 L’art Abbasside , 1001 Nuits, Hôpital de Bagdad, Samara

2 La période médiévale (IXe–XVe siècle)

1 Espagne et Maghreb : Omeyyades, Almohades, Almoravides, Nasrides – Mosquée Cordoue, Giralda  Séville, Alhambra Grenade, murs et mosquées de Fès, de Rabat, Koutoubia de Marrakech

2 Égypte et Syrie : Fatimides puis Mamluks

3 Iran et Asie Centrale XIIIe s : Seldjuks, Mongols (Gengis Khan) Ilkhanides Puis Horde d’Or Tamerlan XIV-XVe, Samarkand

3 Les trois empires (XVe–XIXe siècles)

1 Ottomans en Turquie, 1453-1914 Suleymanie, Palais de Topkapi

2 Moghols en Inde 1526-1878 : Taj Mahal, Bijouxs et miniatures

3 Séfévides (1501-1786) et Kadjars en Iran : Ispahan, tapis

Jarre, MIA

Musées Historiques de Toronto

Toronto regorge de petits musées, mémoriaux, maisons d’hommes célèbres localement regroupés sous le nom de Musées Historiques de Toronto.

origines toronto

Pour beaucoup il s’agit de maisons particulières, conservées ou recréeées. Ce sont souvent aussi des sites dont l’atmosphère a été restituée au moyen de mises en scène. Ils visent à garder vivante l’empreinte de ceux qui y ont vécu ou défendu de quoi forger le visage actuel de la ville.

https://visitesfabienne.org/belles-demeures-de-toronto/

Des petits musées facilement accessibles

Les Musées Historiques de Toronto sont disséminés à travers le GTA (General Toronto Area). Le site de la ville les répertorie et les a rendus accessibles au public. https://www.toronto.ca/explore-enjoy/history-art-culture/museums/

Vous acquiterez des droits d’entrée  minimes. L’entrée sera même  gratuite pour peu que vous passiez par une inscription à votre bibliothèque locale. Il suffit alors de demander un « Museum pass ».

 Des guides parfois très pittoresques et costumés les animent. Alors que des ateliers pour enfants, des reconstitutions très parlantes leur donnent un aspect ludique. Un conteur costumé vous fera ainsi parcourir les charmants salons victoriens de la belle demeure Spadina. Celle-ci domine les escaliers Baldwin et jouit d’un magnifique parc. Les dimanche d’eté, un concert classique a lieu  dans le verger  à 13h.

Vous pourrez également explorer l’imprimerie et la vie de William Mackenzie, premier Maire de Toronto et l’un des pères de la Confédération canadienne. Là encore une visite conte de manière amusante la leçon d’histoire locale.

Vous aurez le choix entre une dizaine de sites, de la maison bourgeoise, (Gibson House) à la ferme (Scarborough House) . Vous pouvez préférer l’école (Sion School House) ou le site du 1er Fort, lieu de naissance de Toronto (Fort York). Il y en a pour tous les goûts . Ainsi, la Galerie au premier étage du marché Saint-Lawrence se visite rapidement. En revanche Fort York a de quoi occuper un après-midi plus clément avec ses baraquements disséminés le long du Gardiner Expressway.

De quoi occuper agréablement quelques dimanches pluvieux avant le retour des beaux jours !!!

casa Loma

L’AGO, Galerie d’Art d’Ontario

Le grand canot moderniste posé sur la verrière le long de la rue Dundas  fait aujourd’hui figure de symbole de l’AGO, Galerie d’Art d’Ontario. https://ago.ca/

Pourtant, pour qui prend la peine de contourner le pâté de maison, une toute autre image de l’AGO apparait. Elle révéle une construction biséculaire. Ses agrandissements reflètent d’ailleurs  l’évolution d’ un quartier en constante redéfinition.

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Ici une visite du quartier de l’AGO : https://visitesfabienne.org/lheritage-colonial/

L’AGO, un bâtiment remarquable

Sur le parc accolé au musée s’ouvre en effet l’ une des rares demeures coloniales de Toronto « The Grange ».

The Grange Toronto

Construite entre 1812 et 1815 pour d’Arcy Boulton, gentilhomme britannique, cette belle maison géorgienne en briques rouges, rappelle l’époque des « Family Compact ». A l’époque,  la ville naissante de York motivait les aristocrates à venir d’Angleterre s’installer sur ces terres lointaines.  La ville se situait alors entre le petit centre urbain, autour de l’actuel marché St Lawrence et Fort York, près de Bathurst Street. L’idée consistait à attirer des colons pour  asseoir la couronne. Pour ce faire, celle-ci accordait des parcelles de 100 ares. Celle de D’Arcy Boulton, toute en longueur,  s’étendait de la rue Queen au Sud à la rue Bloor au Nord et  de la rue Mc Caul à l’est à la rue Beverley à l’ouest. Elle était donc très longue et étroite.

Pour subvenir aux besoins de sa nombreuse famille de 8 enfants, le propriétaire des lieux démembra dès les années 1840. Il vendit en effet des parcelles de ses terres au Nord au King College. Puis il céda au sud pour la construction de l’église anglicane st George le martyr .

On perça alors  les rues Dundas, St Patrick . pour être loties. En effet, des immigrants s’installaient dans le quartier autrefois aristocratique. Ils arrivaient par vagues  successives, d’abord des Iles Britanniques, puis d’Europe Centrale, et enfin de Chine.

Pendant ce temps, La maison,  passa entre les mains de William Boulton puis de sa veuve Harriet et de son second  époux, l’ érudit Golwin Smith. Le couple lègua la demeure familiale à la ville pour y abriter la première Galerie d’Art.

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De collections éclectiques à l’AGO

A mesure, que la ville croissait,  l’AGO s’enrichissait et s’agrandissait, devenant le miroir des modes architecturales. Une adjonction néo renaissance dans les années 1920 sert aujourd’hui de cour intérieure, puis les ajouts en béton brut des années 1969 et 1970 modernisèrent les galeries. Enfin,  le grand architecte local  mais oublié Franck Gehry n’habilla l’ensemble d’une enveloppe résolument contemporaine. Il couvrit ainsi de verre la façade Nord et de titane bleu la façade sud comme pour mieux la lier au lac.

ago toronto

A l’intérieur, les collections répondent à l’éclectisme architectural du bâtiment . Une remarquable collection d’ivoires anciens voisine avec un salon de collectionneur à l’ancienne,. Quelques très beaux hollandais répondent au « salon des  Impressionnistes » européens. L’étage se veut résolument  canadien exposant aussi bien des œuvres autochtones, que des impressionnistes et académistes locaux mais aussi le “groupe des sept”, ici Lawren Harris..L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est groupe-des-7-ago-1024x768.jpg.On remarquera la magnifique collection du peintre autochtone Norval Morisseau. Son oeuvre très colorée illustre la richesse des arts canadiens. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/article/norval-morrisseau

On ne saurait finir une visite de l’AGO sans un crochet par la magnifique salle des Moore. Celle-ci correspond à la plus grande collection publique d’œuvres de l’immense sculpteur anglais. Elle jouxte une toute petite mais magnifique salle consacrée aux petits objets autochtones et aux arts premiers.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Moore-AGO-768x1024.jpg.

Puis s’ouvre la « Galleria  Italia » chef d’œuvre architectural de Gehry, élégant  trait d’union entre les galeries et la rue . On y déguste un merveilleux chocolat maya en surplombant  l’un des quartier les plus animés de Toronto.

Henry Moore, à l’AGO

Le Musée des Beaux-Arts de la Havane

Le Musée des Beaux-Arts de la Havane comprend un batiment des années 1950/60 consacré à l’art cubain  http://visitesfabienne.org/wordpress/beaux-arts-cubains/  et le Palacio del Centro Asturiano, imposant immeuble de style néoclassique. Ce dernier construit pour la communauté asturienne est devenu un musée depuis 1927. Il regroupe les collections dites d’Art universel . http://www.bellasartes.co.cu/

Le Musée des Beaux-Arts de la Havane se dresse face au Parque Central et au Gran Teatro de La Habana. Les tableaux et oeuvres exposés révèlent les goûts (et les moyens) de la bonne bourgeoisie cubaine d’avant la Révolution.

Les écoles du Nord au Musée des Beaux-Arts de la Havane

Juste après le guichet (5 CUP/ CUC), Sur la droite, on peut voir les peintures du continent américain, riches en Madonnes du sud du continent. Ainsi qu’un très beau Childe Hassam, Vue du Paseo de Prado. Au fond de ces salles,  l’ascenceur mène en haut du très beau batiment éclectique. On peut commencer la visite au 5e avec les écoles du Nord. L’école allemande possède  un joli Cranach, et des élèves du maitre. Chez les Hollandais, on distingue quelques beaux portraits de Van Dyck. Chez les flamands un Jan Brueghel le Jeune malheureusement mal exposé, sur une petite paroi mobile et obscure.

Les salles ont été réaménagées. Cependant l’éclairage n’est pas toujours optimal et le nombre important d’œuvres et l’absence de cartels explicatifs nuisent à la visite.

Une étonnante collection d’Antiques

Les troisième et quatrième étages sont occupés par l’importante Collection Lagunilla. On y trouve une Amphore panathénaïque et de nombreuses céramiques grecques. La disposition étouffe quelque peu la vraie richesse de la collection. Par manque d’espace, statues archaiques, classiques se mélangent avec les bustes hellenistiques. Ainsi, une tête ionique jouxte un buste classique, lui-même quasi adossé à des statuettes de Tanagra.et à une belle tête d’Alexandre le Grand.

On descend un niveau de mezzanine pour accéder à une enfilade consacrée aux étrusques, aux Romains et aux Egyptiens …. Et là quelques merveilles apparaissent dans le corridor entourant l’atrium. A commencer par le Papyrus Hood ou Livre des Morts de Bakenwerel, (assez moisi) découvert à Louxor, acquis par le comte de Lagunillas en 1949. Plus loin,  la Tête de la statue d’Amon, en basalte noir, dont le corps se trouve au musée du Louvre. Dans un recoin un sarcophage et surtout huit merveilleux portraits du Fayoum plongés dans le noir…. de nombreuses têtes et lampes romaines, une magnifique collection de verres, quelques mosaiques en tesselatum, une en opus vermicullatum. Malheureusement aucune trace  de provenance.

Collection française et italienne

En face la peinture francaise. La peinture du XIXe s est à l’honneur. Outre les pompiers (Bouguereau, Meissonnier) et troubadours,  on retrouve l’École de Barbizon. Les paysages de Millet, Daubigny, Corot, Troyon  ont eu leur heure de gloire chez les riches cubains. On trouve également un magnifique Courbet. Il cohabite avec  un tigre de Delacroix de jolie facture. Ingres nous gratifie d’un portrait disproportionné. Sur les murs bleus, ressortent également  un Greuze, deux  Vernet (le marseillais pas celui du templete). Malheureusement l’air conditionné est en panne depuis un temps indéterminé et les tableaux se craquelent et/ ou moisissent. On voit les champignons à l’œil nu !!!!!!!

http://visitesfabienne.org/wordpress/au-secours/

 

La collection italienne, pour sa part, montre l’hôpital de Chelsea vu par Canaletto, coupé en deux par le peintre lui-même. Il a cherché à vendre les deux moitiés. Aujourd’hui, une moitié du tableau se trouve à Norfolk (UK), alors que l’autre est exposée au Musée des Beaux-Arts de La Havane.

L’Espagne est sans aucun doute la mieux représentée avec des œuvres de Joaquin Sorolla, mais aussi de l’École du Greco, de Zurbaran et de Murillo, Ribera.

La vague de Courbet, au Musée des Beaux-Arts de la Havane

Le musée Napoléon de la Havane

Le bruyant quartier du Vedado  http://visitesfabienne.org/wordpress/la-havane/le-vedado/ offre de vraies merveilles et de véritables surprises, comme le Musée Napoléon de la Havane. Il s’agit peut être du plus exotique des musées de la Havane. Car on peut  se demander ce que fait Napoléon à la Havane.

Le grand salon du musée Napoléon de la Havane

La Dolce Dimora

Fondé en Décembre 1961, Le Musée Napoléon est le seul du genre en Amérique latine tant par le nombre et la diversité des collections que par leur valeur. La Dolce Dimora l’accueille. C’était la demeure de l’homme politique italo-cubain Orestes Ferrara Marino. Il la construisit entre 1926 et 1929 dans un style évoquant la Renaissance florentine.

Cette demeure magnifique héberge un fond thématique sur Napoléon 1er constitué en grande partie par la collection de Julio Lobo Olavarria. Ce dernier fit fortune dans le sucre. Il possédait 14 raffineries et était surnommé le tsar du sucre. Sa collection de peintures se trouve aujourd’hui au Musée des Beaux-Arts. Exilé aux US en 1962, l’industriel y mourut.

La disposition des galeries suit la chronologie de la période révolutionnaire, Directoire et Consulat (au rdc) à l’Empire (1er), aux défaites, à l’exil et à la mort (2nd ).

Dans le hall d’accès, le portrait du propriétaire des lieux Oreste Ferrara Marino nous accueille. Il se passionna par les luttes pour l’indépendance dans les Caraïbes. Avocat, écrivain, il participa au Gouvernement Machado puis Battista. Il devint alors diplomate en Europe d’où l’éclectisme de la maison. Ses voyages inspirèrent  ce palais florentin aux plafonds coloniaux, avec des vitraux quasi médiévaux. A la révolution, Ferrara était ambassadeur aux Etats-Unis et y resta. Sa maison fut alors convertie en musée en 1971 et on y exposa les collections napoléoniennes de Julio Lobo qui habitait esq 11 y 4 .

Du Consulat à l’Empire

L’escalier d’accès expose des gravures concernant la fin de la monarchie, notamment un émouvant billet d’adieu de Marie-Antoinette à ses enfants.

Le grand salon, éclairé par d’immenses vitraux retrace l’évolution de la période du Directoire, au Consulat, à l’Empire. Ce salon concentrait la vie sociale du propriétaire célibataire et diplomate. Le long de la paroi d’accès,  deux belles chaises Directoire signées Jacob ont été récemment restaurées et retapissées à l’identique. Juste au dessus on peut noter le tableau d’Edouard Detaille, La conquête d’Egypte. Cette toile annonce  l’orientalisme. Une gravure du sphinx, évoque également la campagne d’Egypte.

Sur le mur de droite, se détache un buste du 1er Consul par Canova. Au dessus d’une console de Thomire (bronzier) et Jacob (ébéniste), se trouve une belle horloge à mécanisme apparent. Au-dessus, un portrait à l’huile du Consul par Gros. Entre les deux vitraux, encore une belle commode Empire avec des éléments antiques, colonnettes, figures ailées. Ces figures féminines et animalières (comme les cygnes qu’elle introduisit à la Malmaison) témoignent de l’influence de Joséphine de Beauharnais.

Une collection de soldats de plomb polychromes évoque un siège. Juste à côté de cette bataille modélisée, se trouve un très beau guéridon de bois et émaux au pied orné de trois aigles. Le plateau représente les maréchaux d’Empire. Un siège curule montre combien le style empire emprunte au classicisme antique. Sièges de campagne pour les empereurs romains, ce type de tabouret, ici en bronze et tapisserie, fut aussi utilisé par les papes puis réactualisé par Napoléon et utilisé lors des cérémonies officielles par les Maréchaux…

De l’Empire à Sainte-Hélène

La petite salle en enfilade expose des armes blanches et armes à feu. Des sabres et pistolets voisinnent avec des uniformes et des accessoires parmi lesquels un des 16 fameux bicornes de l’Empereur. Dans une petite vitrine, on voit la longue vue utilisée sur l’ile de Ste Hélène. Cette collection montre les progrès de l’armement mais aussi du textile et de la passementerie.

Au 1er , l’étage noble s’intéresse à la formation de l’Empire et la division des territoires conquis entre les membres de la famille. On peut aussi admirer le luxe du Palazzetto. Au débouché de l’escalier, un tableau unique de Jean-Georges Vibert La répétition du sacre. On y voit le futur Empereur assis en compagnie de Joséphine et de prélats. Napoléon installe des miniatures représentant les participants au sacre sur le plan de Notre Dame de Paris et en supprime d’autres…

Au fond de la petite galerie, un grand vase de la manufacture de Sèvres, signé Després illustre le sacre mais aussi les symboles napoléoniens. Il porte le monogramme, l’aigle,. Au mur, des portraits de la famille, Jérôme, Joaquim Murat par Gros.

Des souvenirs étonnants

La galerie puis le petit salon proposent des toiles et sculptures évoquant la famille de l’Empereur. Des meubles de salon de la Villa de Prangin recréent la résidence de Jérôme en Suisse. Un lustre de Percier et Fontaine offert par Napoléon à Joséphine au retour de la campagne d’Italie éclaire la  pièce.. Elle donne sur une salle à manger fabriquée par des ébénistes cubains selon l’opulence de la société française du XIXe siècle avec une belle vitrine de porcelaine de Sèvres.

Dans l’escalier, un tableau de Luca Padillo causa un faux espoir lors de son nettoyage. Passé aux rayons X, il laissa apparaitre la signature de Goya…Malheureusement, il s’agit d’une toile récupérée au grand maitre, recyclée en scène de bataille…

Le 2e étage offre un ensemble de bureau et chambre ainsi que des objets liés à la mort de l’Empereur.  La vitrine du corridor exhibe des souvenirs étonnants comme une pierre de Sainte-Hélène. On découvre avec incrédulité la brosse à dent, une molaire de l’Empereur.  Julio LObo avait même acquis le fac similé d’une lettre d’amour à Joséphine. Dans la chambre, ’un redoutable tableau sur la mort de l’Empereur surmonte le lit. Une petite vitrine exhibe la montre de poche (offert par les descendants du médecin à Raul Castro lors de son mariage). Le couvre lit et  le masque mortuaire ramené à Cuba parproviennent  de Antonmarchi, le médecin de Napoléon, venu mourir à Cuba. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Antommarchi

Le 3e étage du Musée Napoléon est occupé par la bibliothèque  riche de 4000 ouvrages. Son style n’a rien à voir avec le reste du musée.

https://www.napoleon.org/en/magazine/places/museo-napoleonico-cuba-2/

L’art européen a la Havane

   Cette page a pour but de rappeler les jalons de l’histoire de l’Art européen évoquées dans les collections et les murs de la Havane.

La Bourse, sur le modèle d’un Palais italien

Antiquité, Renaissance Baroque et classicisme

Le Musée des Beaux-Arts regroupe un certain nombre de collections intéressantes dans sa section d’art universel. Le musee des beaux-arts

Y sont rassemblés des collections égyptiennes, grecques et romaines. Le Bas-Empire et la période gréco-romaine intéressaient visiblement beaucoup les riches havanais du début du XXième siècle. D’où de très beaux objets égyptiens, des portraits du Fayoum, des pages de Livre des Morts notamment, mais aussi de beaux vases grecs.

Si la ville comme les collections ignorent totalement les périodes médiévales, l’architecture apparait aux débuts de la Renaissance à la Forteresse Royale https://visitesfabienne/forteresse-de-force-royale/. 

Les murs épais et les douves empruntent encore à la fin de la période médiévale, mais le tracé bastionné annonce déjà la période suivante. Pour autant, La Havane illustre surtout les périodes baroques et classiques de l’art européen.

Ces types d’art européen n’existent à Cuba qu’au musée des Beaux-Arts. La Renaissance est perceptible à la forteresse Royale.https://visitesfabienne/forteresse-de-force-royale/ . Cette période correspond en effet à l’arrivée des conquérants sur le territoire de la Juana.

Murs peints d’époque coloniale
Maisons coloniales

Renaissance, Baroque et classicisme

Après les « Les Grandes découvertes » commence la période de colonisation proprement dite. Les 7 premières villes sont fondées au cours du XVIe siècle et les premiers bâtiments surgissent de terre au XVIIème siècle. De cette époque, ne subsistent que quelques constructions coloniales aux balcons de bois. Néanmoins, la vraie fièvre constructive correspond au développement de l’ile et donc au commerce en triangle au XVIIIème siècle. La plupart des beaux bâtiments de la Havane remontent à cette époque..

Avec les esclaves arrivent les styles alors à la mode en Europe. En Espagne prédomine le baroque. Il arrive allégé et simplifié à la Havane notamment. En effet, l’Ile n’apporte pas les richesses d’or et d’argent du continent et ne prédispose pas le colon a trop de dépenses. Par ailleurs, le faible peuplement autochtone n’impose pas d’imposer la foi catholique par tous les moyens. Le baroque cubain parait ainsi bien timide par rapport à celui que l’on peut trouver dans la péninsule ibérique ou en Amérique Centrale. De même il est assez absent des collections. 

Finalement, l’Ile s’épanouit essentiellement à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. Les Américains de plus en plus présents sur l’ile imposent leur esthétique néo-classique symble de Démocratie. C’est donc aussi de cette époque que datent la plupart des collections européennes. Au Musée des Beaux-Arts dans la section peinture. Mais aussi dans deux musées plus insolites et tout aussi intéressants : le Musée Napoléon et le Musée des Arts Décoratifs. Le premier se consacre entièrement à la personne de l’Empereur. Ce qui ne manque pas de piquant si loin de la France. https://visitesfabienne.org/cuba/la-havane/musees-de-la-havane/musee-napoleon/ Le second s’inspire très clairement des Arts Déco Français. https://visitesfabienne/les-arts-decoratif-a-la-havane/

La Cathédrale, le plus bel exemple de barqoue havanais
Musée des Arts Décoratifs

Les musées de la Havane

Vive la Havane ! La Havane regorge de Musées. Malheureusement, la majorité des musées de la Havane sont ouverts toute la semaine de 10 à 17h sauf le dimanche où ils ferment à 13h .

Les institutions incontournables

On peut voir ou revoir les musées les plus classiques, comme les deux musées des Beaux-arts et le Musée de la Révolution. Bien qu’incontournable, celui-ci n’a pas évolué depuis son ouverture et sa visite peut s’avérer rébarbative. Le Musée des Beaux-Arts se divise en deux bâtiments et deux collections distincts. La première section, sur le Parque Central, se consacre à l’Art dit Universel, autrement dit les grandes civilisations. Alors que la section cubaine permet de découvrir peintres et artistes locaux.

Musée de la Peinture murale

Classiques également le Palais des Gouverneurs et le Musée colonial. Les deux ont fort besoin de se voir rénover mais les meubles y sont beaux et l’ambiance emblématique de la période coloniale. La Force Royale, quant à elle, abrite les collections d’Histoire de la ville. On peut compléter la découverte archéologique dans les différentes forteresses. Chacune se visite en effet.

Des maisons musées

Casa Obrapia

Pourquoi ne pas s’intéresser à la multitude de petits musées dont regorge la vieille ville? Il s’agit pour beaucoup de belles maisons coloniales dont les collections s’ouvrent au public de 10 à 17htlj et le dimanche en général jusqu’à 13h. Il suffit de donner une obole aux gardiennes désoeuvrées pour découvrir des collections parfois amusantes voire étonnantes.

On peut s’intéresser aux collections ethnographiques de la Maison d’Asie, de la Maison des Arabes ou de la Maison de l’Afrique ou du Mexique. On peut préférer les maisons d’artistes comme la Casa Guayanil ou la maison de la peinture murale ou les maisons d’hommes connus telle celle de Jose Marti. Pour fétichistes en herbe, cette maison permet de se recueillir devant la cuillère ou le premier livre du héros national. Plus que la collection ou la maison c’est la muséographie et l’idolatrie qui fascinent ici.

Capitole

Pour la période coloniale, la Casa Obrapia est un petit bijou. Alors que les amoureux de Santeria pourront pénétrer la casa de las Orishas, pratiquement en face du Capitole. Celui-ci se visite d’ailleurs également.

On peut préférer les visites gustatives, au Musée du Chocolat (en fait un salon de dégustation) ou au musée du Rhum.

http://www.havanaclubmuseum.com/

Mais la ville regorge également de musées totalement insolites. Le plus exotique est peut être le musée Napoléon. Le plus emblématique le flambant neuf musée de la Dénonciation.

Buste de Napoléon au Musée du même nom

Le musée d’Art colonial de la Havane

Pour aborder l’art colonial cubain, il suffit d’arpenter la vieille ville.

les-belles-places-de-la-vieille-havane

maisons coloniales de la rue Tacon

Palais des Capitaines généraux

On peut commencer par la place d’Armes avec un petit café à l’hôtel Santa Isabel puis une visite du Palais des Capitaines Généraux en restauration pur une période indéterminée.

Le Zaguan (rez-de-chaussée) présente des voitures du XIXe. La pierre tombale sur le mur de droite et la crypte, les salles en bas à gauche rappellent l’emplacement de la première église de la Havane. Cette église disparut au XVIIIe au profit de la cathédrale actuelle.

Articulé autour d’un vaste et beau patio, ce Palais restitue l’ambiance de l’époque coloniale. On reconnaît au centre de la cour une statue de Christophe Colomb . Le navigateur aborda l’ile dès son premier voyage.

L’entresol abrite une pinacothèque. Celle-ci expose quelques peintres du Musée des Beaux-Arts mais aussi quelques salles consacrées au premier cimetière de la ville (1802-71). Msgr Espana, le premier évêque de la ville consacra ce cimetière et lui donna son nom.

Ce dernier se trouvait juste à l’extérieur de la muraille et s’ étendait jusqu’à l’actuel monument aux 8 élèves de l’école de Médecine. Accusés d’avoir assassiné un Espagnol, ces jeunes gens furent fusillés contre le mur du cimetière. Ils symbolisent aujourd’hui l’oppression et l’impérialisme.

Le reste du Palais comprend de belles pièces d’époque. Se succèdent ainsi le salon de musique, puis le salon des miroirs. Ces salles donnent sur la Place d’armes. On y voit aussi des collections (uniformes et armes de l’armée espagnole).

Palais du Gouverneur

En sortant du Palais, on rejoint la Place de la Cathédrale. L’actuelle place de la cathédrale est un des ensembles urbanistiques les plus anciens et homogènes de Cuba. C’est une place de type fermé, aménagée au cours des XVI et XVIIe siècles. Un ensemble de constructions coloniales du XVIIIe la bordent. La petite église de bois initiale fut transformée par les Jésuites avant leur expulsion en1767 puis consacrée en tant que cathédrale.  

Le Musée d’Art Colonial

Au même moment,les riches familles édifièrent les palais de la place, comme la maison du Conde de Casa Bayonna  (1726) aujourd’hui Musée d’Art Colonial.

Malgré son nom, la maison eut pour premier propriétaire Don Luis Chacon Lieuenant Colonel et gouverneur militaire de l’Ile de Cuba au début du XVIIIes. A sa mort, elle passa entre diverses mains et devint même siège d’un journal puis d’un magasin et d’une fabrique de liqueurs. La construction est typique de l’époque : patio central entouré de galeries à arcades, plafonds de bois précieux d influence maure, façade simple mais d’inspiration baroque et vitraux sous la charpente.….Rénovée en 1931, déclarée monument national en 1963 elle a été restaurée et transformée en musée avec 8 salles d’exposition un peu désuètes :

1-             La salle des éléments architecturaux : l’architecture des 17 e 18e siècles montre une forte influence espagnole, puis du baroque européen. Au 19es, l’économie insulaire se développe grâce au libre-échange autorisé par l’Espagne. Puis la canne à sucre, le tabac et le café florissent. La bourgeoisie créole s’enrichit. De nouvelles influences culturelles pénètrent l’ile. Le mouvement néo-classique apparait ainsi.

Les toits à deux pans jusqu’alors deviennent plats, la maison est construite sur un podium, le fer s’impose qu’il soit forgé ou fondu. La salle montre ici des exemples de réverbères, grilles, clés, serrures des 17 au 19es.

2-             Salle des carosses et voitures : avec des dessins et gravures, des lampes, des carrosses…

3-             petite salle avec une jolie collection d’éventails et de boites.

4-             Salle du mobilier : au 1er étage cette salle montre le developpement chronologique du mobilier cubain . Les collections proviennent ici du couvent de Sta Clara. On suit l’évolution du XVIIe aux meubles empire cubain du début du 19e s puis les meubles medaillon de la fin du 19e

5-             Salle des vitraux cubains. Elle  montre des mediopunto et lucetas, mamparas-paravents typiquement cubains.

des mamparas

Des salles d’époque donnent une idée de la vie coloniale

– 6            Salles d’époque : les salles les plus importantes, salon, cabinet et salle à manger du 19es face à la cathédrale, résument le caractère bourgeois de la maison . Dans le salon, on admire un mobilier à médaillon typique du 19e avec des motifs nauralistes finement taillés. Se trouve également une commode de sacristie, des armoires ainsi qu’une collection d’objets de porcelaine et de cristallerie de Baccarat et un ensemble d’opalines. Le cabinet était une petite pièce où se réunissait la famille après les repas avec un ensemble de meubles de style empire cubain. On pouvait notamment y fumer. Enfin, dans la salle à manger outre les meubles, on admire une collection de vaisselle de différentes familles cubaines. Les parois recèlent également des tableaux du peintre romantique cubain Eseban Charrand.

collection de chaises dans le Musée d’Art Colonial

On rejoint ensuite par la calle S Ignazio, Obipo puis Mercaderes la rue Obrapia. La casa Obrapia est une ravissante demeure  avec ses salons, chambre, salle à manger officielle et intime. Elle offre un bon aperçu de l’art colonial cubain. 

Le RDC est occupé par des collections amusantes : vêtements de dandy cubain, machines à coudre. Quelques pièces honorent le grand écrivain franco-cubain Alejo Carpentier. Si vous ne l’avez encore lu, je vous recommande de vous plonger avec délices dans ses oeuvres.

Le troisième étage, occupé par les baracones, ou logements des esclaves, ici sur les toits, se visitera un jour.

Pour parachever cette visite, on trouve une multitude de belles maisons organisées autour de ravissants patios dans les rues Mercaderes et Oficios : casa de los Arabes, casa de Asia, maquette de la ville. Bien que les gardiennes de ces maisons vous pourchassent dans l’espoir d’une obole, ces haltes sont souvent bien agréables et intéressantes.