Livre sur le Tamil Nadu

Ces deux années à Chennai m’auront permis d’écrire un livre sur le Tamil Nadu.  Je viens ici étoffer mon article annonçant la naissance du bébé.  On m’a en effet souvent demandé d’expliquer la genèse de ce projet. J’avais prévu de faire des conférences sur des sujets transversaux à l’Angleterre où je conservais des élèves et l’Inde où je venais de m’installer. J’avais ainsi commencé à rassembler du matériel sur l’histoire du thé et sur celle des textiles.

Des rencontres, un livre sur le Tamil Nadu

C’est en décembre 2022 que j’ai croisé Mélanie Bass, une jeune américaine installée à Chennai. Je lui ai parlé de mon envie de décorer mon texte d’enluminures à la manière d’un manuscrit médiéval. Intéressée par le projet, elle m’a proposé d’illustrer mes premiers textes. Avec beaucoup d’humour, elle a su interpréter en images mes impressions de Chennai. Nous nous sommes prises au jeu et avons décidé de continuer l’aventure. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un livre sur le Tamil Nadu.

Il nous fallait maintenant trouver un fil directeur. A cette époque-là, je m’étais mise au Tamoul et j’apprenais, avec difficulté, l’alphabet. L’idée d’utiliser ces jolies lettres rondes et douces pour mes enluminures s’est rapidement imposée.

En septembre dernier, j’avais bien avancé l’écriture de 4 autres chapitres, lorsque Mélanie m’a annoncé qu’elle rentrait aux Etats Unis. Pour de bonnes raisons puisque, enceinte, elle voulait vivre sa grossesse et son accouchement entourée des siens. Il m’a fallu alors retrouver un autre artiste.

Un livre et une exposition

J’ai immédiatement pensé à mon amie Catherine Delmas Lett avec laquelle j’avais participé à une exposition au Qatar il y a une dizaine d’années. Nous sommes toujours restées en contact. Surprise, celle-ci a eu l’air intéressée. Après quelques semaines pour nous organiser, nous avons commencé à retravailler sur l’idée du livre. Il a fallu redimensionner les images, les positionner différemment et repenser la présentation.

Il m’a aussi fallu passer de la collaboration avec Mélanie à laquelle j’envoyais le texte pour recevoir quelques mois plus tard une version totalement illustrée à Catherine, peintre de renom. Avec celle-ci, nous avons mis au point une routine fort différente. Nous nous parlions le matin, échangions des images et surtout je lui précisais ce que je voulais et l’image que j’avais en tête. C’est ainsi que sont nées certaines de ses images les plus inspirées, comme les petites écolières, le filter coffee ou le schtroumpf qui a perdu son bleu.

Face à la quantité de dessins et lavis (monochromes) produits, s’est rapidement imposée l’idée d’une exposition. J’ai eu la chance que Patricia Théry Hart, directrice de l’Alliance française de Pondichéry m’ouvre les portes de sa Galerie 24 pour la semaine de la Francophonie. Nous y exposons jusqu’au 28 Mars 2024 une soixantaine d’œuvres ainsi que le livre. Pour plus d’information ou pour vous procurer le livre, vous pouvez me contacter directement.

Le style indo-sarracénique

Le style indo-sarracénique désigne les bâtiments de l’époque victorienne en Inde. Sur le sous-continent d’une manière générale, et plus précisément à Madras qui présente une belle collection, on découvre avec amusement les vestiges du Raj. Ce mot hindi désigne le gouvernement colonial britannique en Inde.

 Également nommé indo-moghol ou indo-gothique, gothico-moghol ou néo moghol, ce style affecte essentiellement des monuments publics ou des bâtiments administratifs du Raj.

Formation du Raj

En 1857, la compagnie des Indes orientales qui contrôlait de larges pans du sous-continent, légitimise son pouvoir en prenant sous sa protection l’empereur moghol Shah Alam II. La rébellion des princes indiens et des soldats anglais marque la fin de l’empire moghol. Celui-ci est dissous officiellement par les Britanniques. Les territoires de la Compagnie des Indes sont alors transférés à la couronne qui implante son administration de façon officielle. La colonisation anglaise a débuté.

Pour afficher ce nouveau pouvoir tout en l’inscrivant dans la continuité de l’héritage moghol, Les architectes empruntent leur vocabulaire décoratif à l’architecture indo-islamique laissée par les prédécesseurs et inspirateurs des Britanniques. En revanche, ceux-ci empruntèrent assez peu aux temples hindous.

Vers une architecture officielle

Dans les faits, les colons construisirent des bâtiments contemporains en leur ajoutant une décoration qui leur paraissait locale. En l’occurrence, ils s’inspiraient des descriptions de l’Inde de la fin du 18e siècle. Les architectes anglais mélangèrent joyeusement ces images exotiques avec des lignes plus européennes. De fait, on retrouve le style indo-sarracénique de la Malaisie au Sri Lanka et jusqu’ aux Iles Britanniques avec l’extraordinaire Royal Brighton Pavillon construit pour George IV (1787–1823). Plus largement ,le style néo arabe se retrouve à travers l’Europe et aux Etats Unis . On peut penser ici aux bâtiments près de Brick Lane à Londres, école de mode de style néo mudéjar espagnol.

Le terme médiéval sarracène désignait les musulmans arabophones. Et les Anglais furent les premiers à utiliser le mot indo-sarracénique pour évoquer l’architecture moghole indo-islamique. Ce style mêlant grandeur anglaise et héritage indien aux yeux des colons légitimait pour eux leur présence en ces territoires.

Naissance de l’architecture indo-sarracénique

Le premier bâtiment indo-sarracénique est né à Madras, au Chepauk Palace. D’ailleurs, la ville reste un bel endroit pour voir ce style si particulier qui se retrouva également dans les deux centres de Bombay et Calcutta. Ironiquement, Madras en fut un des centres. Ironiquement, car le Tamil Nadu avait été épargné de la tutelle directe des Moghols. En outre, les détails indo-sarracéniques empruntent souvent à l’architecture rajahsthani ou même aux premières incursions turques. Mais, ils ne font aucunement référence à l’histoire tamoule.

Chepauk Palace

La majorité de ces bâtiments indo-sarracéniques remontent donc à la colonisation britannique, de 1858 à 1947, avec un pic dans les années 1880. Elle correspond en partie aux aspirations britanniques pour un style impérial et proclame le concept inaliénable de l’empire invincible. Il s’agit en général de bâtiments imposants et couteux. Les matériaux et l’ornementation demandent beaucoup de savoir-faire. On compte peu de résidences privées dans ce style.

Ce style est donc à la fois proclamatif et fonctionnel car il visait à accueillir des fonctions nouvelles. Gares, bâtiments administratifs pour une bureaucratie croissante, tribunaux, universités, tours horloges, musées. Ce sont tous des bâtiments de grandes dimensions. Souvent, ils incorporaient des méthodes constructives modernes. Même si les façades étaient souvent de pierre, la structure recourait à l’acier, au fer et au béton, puis au béton armé.

Particularités du style indo-sarracénique

Le style indo-sarracénique se caractérise par des motifs nouveaux mais aussi imités d’écoles d’architecture locales ou régionales, notamment Bengali ou Gujarati

  • Avant-toits en surplomb, souvent soutenus par des corbeaux saillants
  • Dômes en bulbe (oignon) ou toits arrondis.
  • chajja : brise soleil ou avant-toit sur un porte à faux fixé dans le mur d’origine Bengali ou Gujarati
  •  arcs en pointe,  arcs festonnés,  motifs tels les encorbellements avec de riches stalactites sculptés
  • arcs en fer à cheval caractéristique de l’Espagne islamique ou Afrique du nord mais souvent utilisé
  • Couleurs contrastantes des arches (rouge et blanc comme en Espagne )
  •  chhatri avec un dôme, kiosques sur le toit
  • pinacles, tours, minarets, balcons, kiosques
  • Pavillons ouverts ou avec toits bengali.
  • jalis ou écrans ouverts, ou fenêtres travaillées d’origine moghole.
  • Mashrabiya or jharokha-fenêtre écrans.
  • Iwans, en guise d’entrée en retrait par rapport à la façade, sous un arc.

Influences Londres-Paris

Une histoire d’influences Londres-Paris

Les destructions et (re)constructions croisées permettent de souligner les influences Londres-Paris mais aussi les grandes directions prises. Les deux capitales monde se sont longtemps disputé la place dominante. Si Londres semble avoir gagné la bataille, il n’en a pas toujours été ainsi.

Deux villes de construction romaine

Bien que de fondation celtique, les deux villes ne sont devenues cités que grâce à l’effort urbanistique romain. Toutes les deux nées le long du fleuve, près d’un gué, elles se sont développées ensuite sur les deux rives du cours d’eau.

De leur fondation romaine, elles conservent l’une et l’autre le plan hippodaméen de la colonie. Les cardo et decumanus se lisent d’ailleurs encore à Paris (rue St Jacques et rue Soufflot) autour du forum. Les thermes de Cluny restent en outre s très visibles. Cependant, il faut aller chercher les vestiges du Bas-empire sous la crypte archéologique devant Notre-Dame de Paris.

En revanche, Londres, qui avait presque tout gommé de son passé romain le redécouvre peu à peu, à la faveur des destructions et (re)constructions. C’est par exemple après les bombardements qu’est réapparu le Mitraeum. https://visitesfabienne.org/londinium-londres-romain/

Une forte influence française à Londres

Avec le Moyen-Age et la conquête normande (1066), l’influence française devient prééminente. Bien à l’ouest de la cité romaine de Londinium, le conquérant renforce la muraille antique d’un fort, la Tour de Londres, et fonde un noyau royal autour de Westminster. https://visitesfabienne.org/westminster/

La chapelle romane dans la Tour de Londres montre les influences Londres-Paris

De l’époque romane et de l’influence française, subsistent quelques vestiges quoique parfois lourdement remaniés. L’Abbaye de Westminster a subi de nombreuses transformations. Néanmoins on lit aisément le roman d’origine normande (norman style) dans la chapelle royale de la Tour de Londres, à la Tour des Bijoux ou la chapelle Savoie.

Les périodes d’épidémies et de guerres qui frappent nos deux pays ne favorisent pas précisément un échange d’idées ou d’influences. Pourtant, des deux côtés de la Manche, les deux capitales se fortifient. Le mur de Londres est rehaussé. Quant à Paris, Philippe-Auguste qui y établit définitivement son siège, choisit de la protéger depuis l’ouest avec la construction du Louvre, qui clôt l’enceinte de la ville contre une éventuelle incursion angloise.

Villes ouvertes, villes planifiées ?

Les deux capitales croissent très vite à l’ère « moderne ». Au 17e siècle, les murailles tombent. Pourtant Paris en garde la trace avec ses boulevards et ses portes. Londres efface quant à elle toute empreinte du passé. Le pouvoir royal cherche à planifier en France dès le 16e siècle avec les places royales. Ainsi, Henri IV prévoit-il trois places, une carrée (Vosges), une triangulaire (Dauphine), et une semi-circulaire, (la Place de France) jamais construite. En revanche, loin de toute scénographie, Londres croit en fonction des besoins des marchands et des aristocrates, le long des voies de communication entre la City et Westminster, le long de la Tamise ou près des routes reliant la province.

Le Grand Incendie, peinture anonyme, Musée de la Ville de Londres

Avec le grand incendie de 1666, la City disparait sous les flammes. Dès lors, l’opportunité s’offre de la rebâtir totalement. Les trois plans d’urbanisme proposés seront rejetés par les hommes d’affaire. Ceux-ci presseront le roi pour reconstruire au plus vite le long des rues existantes. Bien que la ville change de visage avec des constructions plus homogènes, en pierre ou brique, aucune place ou espace ne sera perdu en décorum couteux et superfétatoire. https://www.historic-uk.com/HistoryUK/HistoryofEngland/The-Great-Fire-of-London/

Christopher Wren, artisan d’une des (re)constructions de Londres après le Grand incendie
Assurance contre le feu

(Re)constrcutions du 19e

Le Pont de Hammersmith, chef d’oeuvre de Bazalgette

Avec la Révolution industrielle, tout change. Londres affirme sa domination. Sans murailles, la ville s’étend de plus en plus. A l’Est, les quartiers ouvriers s’opposent à l’élégance du West-End. Londres détrône même sa rivale sur le marquage du temps. Ainsi, l’observatoire de Greenwich devient-il maître de l’horloge mondiale, reléguant l’observatoire de Paris et son méridien au passé. Des ingénieurs d’origine française déploient leur science au service de l’Angleterre. Ainsi la dynastie Brunel construit ponts et tunnels, gares et usines. C’est à Joseph Bazalgette que l’on doit le système d’égout, l’assainissement et la modernisation d’une ville autrefois insalubre. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Bazalgette

Isambart Brunel

Bien qu’enfermée dans de nouvelles murailles, Paris elle se réinvente grâce à la vision de deux hommes, Napoléon III et le Préfet Haussmann. Cette reconstruction totale, à coup d’expropriations, de démolitions et de nouveaux bâtiments montre la volonté urbanistique des Rois et empereurs.

Paris, ville du prince, Londres ville des marchands

 A Paris, le fait du Prince perdure. Lorsque les présidents laissent leur empreinte sur la ville au 20e ou 21e siècle à travers un opéra, un musée, ils illustrent que les constructions de Paris obéissent à la volonté planificatrice et édificatrice de sa tête. La beauté et l’homogénéité restent de mise dans une ville dont les murs et limitations freinent la croissance.

Barbican, une des (re)constructions de quartier londonien dévasté par le Blitz

 En revanche, la croissance de Londres est le fait des puissants. Celle qui, entièrement détruite à deux reprises par le Grand Incendie et le Blitz, a eu maintes fois l’occasion de se reconstruire. Systématiquement, à un plan général s’oppose la volonté des élites. Aujourd’hui ouverte, dominante, triomphante, Londres peut regarder avec amusement Paris enserrée dans son périphérique mais fière de son harmonie urbanistique.

Londres égyptienne

Londres se veut égyptienne dès après la bataille d’Egypte. La vogue égyptienne trouve d’ailleurs son apogée avec la spectaculaire découverte de la tombe de Toutankhamon par Howard Carter pour le compte de Lord Carnavon. (Seigneur de Highclere connu grâce à la série Downton Abbey).

OUchebtis du Musée Pétrie

L’Egyptomanie dans les musées

  • Pour les égyptophiles, toute balade commencera par la fantastique collection du British Museum. Elle se compose de deux parties. Dans les galeries du RDC, on verra les chefs d’œuvres et les grosses pièces de la Pierre de Rosette aux fausses portes caractéristiques de l’ancien Empire. Au second étage, les collections s’axent sur la vie quotidienne avec une approche plus thématique. Des sarcophages, momies décrivent la vie, la mort, les rites. Le parcours s’effectue chronologiquement et aborde les zones périphériques. https://www.britishmuseum.org/collection
Tombe de Nebamun British Museum
  • Pour les amoureux de l’étrange, le John Soane Museum. Cette incroyable collection amassée par l’architecte de la Banque d’Angleterre a tout d’un bric à brac fascinant. Entre les tableaux (merveilleuse collection de védutistes et de Hogarth) et les objets de toutes sortes, les amateurs découvriront le tombeau de Sethi 1er, le père de Ramsès II. https://www.soane.org/
  • Il faut courir au Petrie Museum, un musée étonnant, tout petit, au sein même de l’Université. Il se compose de deux salles seulement. On y voit 8000 sur les 80000 objets collectionnés par le père de l’égyptologie Flinders Petrie. Un peu difficile à aborder sans préparation mais riche de véritables merveilles comme des portraits du Fayoum. On y découvre également des vêtements de ce lin si fin présent sur les reliefs. Le website n’est pas forcément parfait mais l’app recense tous les objets. https://www.ucl.ac.uk/culture/petrie-museum
fusaiolles Musée Petrie
Musée Petrie, 1 des 52 Portraits du Fayoum

Les rues de Londres à l’heure égyptienne

Si vous souhaitez découvrir des rappels de l’Egyptomanie dans les rues de Londres, vous pouvez commencer devant l’obélisque de Cléopâtre sur Embankment.

  • Pour les amateurs de kitsch l’extraordinaire hall égyptien du grand magasin Harrods s’impose. L’ambiance est complètée par les effluves d’Oud vendu aux riches clients orientaux.
escalier égyptien
  • Extraordinaire également, la façade Art Déco de l’usine de cigarettes Carreras, claire référence à l’architecture des temples égyptiens avec son armée de chats Bastet montant la garde. https://visitesfabienne.org/Trim,. Le Quartier Général de ASOS siège désormais dans cet étonnant bâtiment de 1926 inspiré par les aventures d’Howard Carter alors occupé à fouiller la Vallée des Rois.
Usine de cigarettes typique de la mode égyptienne à Londres
  • L’étonnante Richmond Avenue à Islington pourrait s’appeler Nile Street. Tout près du Barnard Park, une armée de sphinxes et obélisques miniatures garde les maisons. Elles datent de 1841 et rappellent la Bataille du Nil et la victoire de Nelson sur Napoléon en 1798, prélude à l’égyptomanie londonienne.

Enfin, un petit tour dans le cimetière de Highgate donne une jolie illustration de cette vogue d’une Londres égyptienne.

L’Art Islamique

Le terme Art Islamique désigne l’Art produit d’une civilisation et non l’art au service d’une religion. Comment le caractériser? Quelques éléments pour mieux comprendre

Un art décoratif et religieux

Ce que l’on appelle art islamique correspond à des objets utilitaires pour la plus grande partie. La plupart du temps, une inscription ou une décoration les magnifient.

Ces objets s’utilisent souvent au quotidien. On trouve aussi bien des panneaux décoratifs que des candélabres, assiettes, pots à encre. Selon les régions, et les périodes, le type d’objets et de décorations changent.

Globalement les motifs décoratifs sont calligraphiques, géométriques ou végétaux. Quant aux sujets, il s’agit soit d’objets de la vie quotidienne, soit d’objets cérémoniels, voire d’éléments architecturaux. En général ils témoignent d’un message religieux.

L’art islamique est globalement stylisé et iconoclaste. En architecture, il se manifeste dans les mosquées, les madrasas (Ecoles coraniques), Mausolées mais aussi Palais et forteresses. Il est très lié aux sciences.

Le magnifique Musée de Doha,http://www.mia.org.qa/en/ mais aussi les galeries d’art islamique du Louvre ou du Met illustrent magnifiquement cet art. Tout comme le fantastique musée du Caire ou celui de Kuala Lumpur. https://www.iamm.org.my/

https://visitesfabienne.org/musee-dart-islamique-de-doha/

Chapiteau de Mdinat al Zahra, MIA, Doha

Jalons historique sur l’art islamique

Voici les grandes périodes de l’art Islamique, avec les noms des dynasties, les lieux clés et les oeuvres représentatives.


1/Les débuts (VIIe–IXe siècles)

1 Pré dynastique : Mahomet 570-632,  Califes 632-661 : Abou Bakr, Omar, Othman, Ali

2 L’art Omeyyade 661-756, Mosquée Damas, Dôme du Rocher

3 L’art Abbasside , 1001 Nuits, Hôpital de Bagdad, Samara

2 La période médiévale (IXe–XVe siècle)

1 Espagne et Maghreb : Omeyyades, Almohades, Almoravides, Nasrides – Mosquée Cordoue, Giralda  Séville, Alhambra Grenade, murs et mosquées de Fès, de Rabat, Koutoubia de Marrakech

2 Égypte et Syrie : Fatimides puis Mamluks

3 Iran et Asie Centrale XIIIe s : Seldjuks, Mongols (Gengis Khan) Ilkhanides Puis Horde d’Or Tamerlan XIV-XVe, Samarkand

3 Les trois empires (XVe–XIXe siècles)

1 Ottomans en Turquie, 1453-1914 Suleymanie, Palais de Topkapi

2 Moghols en Inde 1526-1878 : Taj Mahal, Bijouxs et miniatures

3 Séfévides (1501-1786) et Kadjars en Iran : Ispahan, tapis

Jarre, MIA

Le Paris de Haussmann

Haussmann est indissociable du Paris d’aujourd’hui. Fut-il architecte, urbaniste, ou créateur d’un style ? Fut-il réformateur ou destructeur comme on l’a longtemps dit ? Génie visionnaire ou homme d’une époque ? Bras armé ou âme damnée ?

Paris au milieu du XIXe

Homme providentiel, le baron Haussmann intervient dans un contexte de renouveau de la capitale. En effet, au milieu du XIXe siècle, Paris souffre de divers maux : surpopulation, insécurité, insalubrité et épidémies et surtout (déjà) d’encombrements.

La ville change peu à peu pour s’adapter à de nouveaux défis : la Révolution industrielle, l’explosion démographique, la paupérisation des quartiers anciens et l’éloignement progressif du centre mais aussi les Révolutions. Napoléon 1er puis le Préfet Rambuteau amorcent des changements.

Mais il faut attendre l’action de deux hommes providentiels pour que la capitale se transforme réellement.

Un duo providentiel : Napoléon III et Haussmann

C’est en effet l’action conjuguée de l’Empereur et de son préfet qui vont transformer la ville de fond en comble.

Lorsque Louis Napoléon Bonaparte est élu premier président de la République Française, peu imaginent la volonté dont il fera preuve. Plébiscité, il devient Empereur après le coup d’Etat de 1852 et, fort de ses pouvoirs, va faire de Paris une ville plus belle, plus aérée. Sur le modèle anglais,) il désire la doter d’espaces verts. Philanthrope et préoccupé par les conditions de vie des classes populaires, il souhaite assainir la cité et la rendre plus accueillante pour la nouvelle classe ouvrière. Il veut affermir et légitimer un Empire en plein croissance, faire de Paris une ville modèle de la Révolution industrielle, capitale du Nouvel Empire, connectée, attirante, sûre, aérée, fluide.

Pour ce faire, il a besoin d’un bras armé, qui jouera un peu le rôle d’âme damnée. Il le trouve en la personne de Georges Eugène Haussmann. Huguenot, ce parisien d’origine alsacienne, juriste de formation, devient préfet de Bordeaux, où il est très marqué par les travaux de Tourny. Haut Fonctionnaire ambitieux il se fait remarquer par ses remarquables qualités de gestionnaire et financier. Travailleur infatigable, il s’entoure remarquablement. Pour mener la tâche à bien, Haussmann s’entoure d’équipes compétentes et dévouées, qui l’accompagnent souvent depuis ses postes en province. Il remplace ainsi la bourgeoisie parisienne par un corps de hauts fonctionnaires zélés et travailleurs, notamment des architectes et des Ingénieurs des Ponts et chaussée (Belgrand pour l’assainissement et Alphand pour les parcs).

Les moyens du renouveau :

Pour transformer la capitale encombrée et archaïque, le duo veut améliorer les circulations au départ des gares au moyen de larges boulevards homogènes, assainir la distribution de l’eau, moderniser la ville, mettre en valeur les monuments au moyen de perspectives. Pour ce chantier colossal, Haussmann met en œuvre une méthode qui fera de la ville un chantier pendant ses 17 ans de mandat et bien au-delà. Celle-ci passe par plusieurs étapes :

  • La Cartographie (grâce à l’architecte voyer Eugène Deschamps)
  • La Réglementation : 1853 Commission Siméon. Suivront des lois facilitant les grands Travaux, sur la hauteur des maisons, la largeur des rues. On peut notamment citer la loi sur les expropriations et en 1859, la loi sur l’annexion.
  • Le Financement. Haussmann use et abuse de l’emprunt, de la spéculation, des montages financiers ingénieux.
  • La Destruction. Celle-ci effraye tant les Parisiens, que Haussmann est surnommé l’Attila Alsacien,  ou l’éventreur.
  • Les Percées. Le percement des voies se fait en trois étapes :

-1er réseau : grands axes perpendiculaires (rue de Rivoli/ Bd Sébastopol / Bd St Michel ). On modernise la croisée antique en reliant les lieux de pouvoir du Louvre à l’Hôtel de ville pour créer axe est-ouest vers les Halles.

-2eme réseau, après l’annexion de 11 villages, Paris passe de 12 à 20 arrondissements de 1 à 1,7M.

– Le 3e réseau multiplie les grandes percées.

La dernière étape consiste à Reconstruire. Cette étape se fait de manière systématique et organisée en répétant un modèle d’immeubles alignés, de même hauteur . Le vocabulaire architectural s’uniformise. pierre de taille, balcon filant au 2e et 5e étages. Pour aérer les grandes percées, de grands parcs apparaissent (Buttes-Chaumont, Montsouris). Les grands poumons ouest et est (Bois de Boulogne et de Vincennes) sont redessinés. Des squares à l’anglaises ponctuent les nouveaux quartiers. Les rues s’ornent d’un mobilier urbain dessiné par Alphand. Enfin, Eugène Belgrand repense complètement les systèmes d’adduction d’eau et d’égouts.

Les résultats de l’action du Préfet Haussmann :

  • Des chiffres impressionnants : En 17 ans sont créés 70 voies nouvelles, 9 ponts, 40 000 immeubles, 585 kilomètres de voies, Plus de 20 squares, 2 grands parcs — Montsouris et les Buttes Chaumont — 80 000 arbres d’alignement, bois de Vincennes et de Boulogne.
  • Un nouveau style de vie apparait avec les lieux de fêtes tel l’Opéra. Les premiers Grands Magasins ouvrent. Paris est décloisonnée et le centre reconquis.
  • L’homogénéité architecturale et la mise en valeur des monuments vont inspirer dans les grandes villes de province mais aussi en dehors de la France (Buenos Aires, Berlin, Alger) 
  • Surtout, apparait un nouveau style d’habitat : la maison de rapport. Elle change les répartitions sociales et adapte à la verticale les pratiques de l’aristocratie de l’Ancien Régime.

Le modèle perdure au XXIe s

Les critiques :

Face à l’énorme chantier, la critique enfle, menée par les hommes politiques et intellectuels, dont Victor Hugo à l’origine de la légende noire de l’Empire :
– Le surcout des travaux et l’endettement de la ville.
– Les expropriations et la spéculation effrénée et l’enrichissement de la bourgeoisie et la paupérisation. : la gentrification du centre et l’accroissement des clivages spatiaux (Est Ouest)
– La création d’axes stratégiques et militaires anti-démocratiques
– la systématisation, la monotonie des rues  et la destruction du vieux Paris vivant et populeux et de ses monuments

Critiqué par l’opposition, Haussmann, est désavoué. Il finit sa vie près de Bordeaux en 1891 alors que l’Empire sombre à Sedan (Septembre 1870). Ses travaux survivront néanmoins à la vindicte de la Commune.

Haussmann nous est connu à travers son empreinte édilitaire dans Paris mais aussi grâce aux Mémoires, écrites pour justifier son œuvre après sa disgrâce.

En 17 ans, Haussmann a fait de la ville ancienne et insalubre le Paris moderne des XIX et XXe s : plus qu’un style un système. Ce haut fonctionnaire a donné à Paris son identité.

Pour en savoir plus :

Les enceintes de Paris

Disséminées dans le paysage urbain, les enceintes de Paris sont encore bien présentes. La capitale a en effet compté 7 enceintes au cours de son histoire bi-millénaire. Elles expliquent l’expansion concentrique de pat et d’autre de l’Ile de la Cité, berceau fortifié de la ville.

Les 7 enceintes de Paris

Pour faire face aux invasions, Paris s’est très tôt dotée d’enceintes. Mais à mesure que la ville grossissait, elle s’est retrouvée à l’étroit. Les murs se sont ainsi déplacés pour entourer la ville en expansion ainsi que ses nouveaux centres.

Muraille de Philippe Auguste, rue des fossés Saint Paul
  • La première muraille date du Bas -Empire romain (3e/4e siècles). Face à la poussée barbare, Lutèce, prospère sur la rive gauche, se replie sur le Castrum de l’Ile de la cité. Il faut descendre à la crypte archéologique pour découvrir le petit pan de mur évoqué également rue de la Colombe.
  • Le 10e siècle emmure pour la première fois la rive droite. Alors que la rive gauche peine à se remettre des invasions normandes, la rive droite se développe en effet. Cette fortification complètement perdue réapparait depuis une petite vingtaine d’années grâce aux efforts des archéologues de l’INRAP appelés en renfort sur des chantiers de construction.
  • Avant son départ en croisade en 1190, Philippe-Auguste, premier roi véritablement Parisien, dote sa capitale d’une forteresse le Louvre, et d’une muraille destinée à la protéger des dangereux envahisseurs de l’ouest. Cette dernière est la mieux conservée et connue, la plus visible, des enceintes de Paris.
pan de la muraille de Philippe Auguste rue Clovis
  • En pleine Guerre de 100 ans, Charles V décide de protéger la rive droite qui déborde largement de la muraille de Philippe Auguste. Des pans de cette nouvelle fortification du 14eme siècle sont réapparus lors de la construction du Grand Louvre.
Pan de la muraille de Charles V sous le carrousel du Louvre
  • Les Guerres de Religion ont largement détruit Paris et les Bourbons qui accèdent au pouvoir avec Henri IV n’ont de cesse d’embellir puis de protéger la ville. Mais les progrès de l’armement ont rendu les fortifications médiévales inopérantes et la construction de nouveaux remparts doublant la muraille de Charles V s’étale sur plus d’un siècle (16e/fin du 17e). Lorsque Louis XIV monte sur le trône, traumatisé par le souvenir de la Fronde et auréolé de ses conquêtes, emmurer Paris n’a plus de sens. Désormais la protection se fait aux frontières et la ville en pleine expansion s’ouvre. Les remparts sont détruits pour laisser la place à de larges avenues de promenade : les boulevards.

De la ville close à la ville ouverte

  • La ville ouverte de Louis XIV est une nouvelle fois entourée d’un mur cette fois à vocation purement économique. L’enceinte des Fermiers Généraux est une barrière destinée à taxer tout bien rentrant dans la capitale au 18eme siècle. A ce titre, une cinquantaine de pavillons d’octroi pour recouvrer l’impôt la percent. La Révolution s’est empressée de détruire cette barrière, chef d’œuvre du grand architecte Claude-Nicolas Ledoux. Beaumarchais l’avait épinglé grâce au célèbre alexandrin « le mur murant paris rend Paris murmurant ».
Pavillon d’octroi de la barrière d’Enfer, Place Denfert-Rochereau
  • La dernière fortification visant à défendre paris suit l’épisode napoléonien. Votée dès le milieu du 19eme siècle, l’enceinte de Thiers n’arrêtera pas l’invasion Prussienne. Annoncé dès 1919, son démantèlement se poursuivra jusque dans les années 1930. Dans l’immense zone ainsi libérée, la ville de Paris agrandie de près de 25% construira des stades, cimetières, lycées, parcs, mais aussi toute la ceinture de HBM (habitations bon marché).
  • Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, la ville de Paris connait une ultime ceinture cette fois destinée à faciliter les communications et transports : le périphérique. Aujourd’hui considéré comme entrave à la croissance de la ville, celui-ci constitue une muraille entre la ville intra-muros et la banlieue.

La triple empreinte des enceintes de Paris

Des enceintes de Paris, il reste trois types de vestiges

1 / d’une part des vestiges formels. Il n’est pas rare de découvrir au détour d’une rue pans de murs ou reliquats de tours. La muraille de Philippe Auguste reste la plus visible notamment rue des fossés Saint Paul ou rue Clovis. Les fouilles de sauvetage, menées par l’INRAP ont mis à jour des fossés ou pierres oubliées et permis de réévaluer notre connaissance des enceintes de Paris. Les fouilles des 20 dernières années ont ainsi permis de préciser le tracé de la muraille du Xe siècle jusque là plus imaginé que véritablement connu. En effet l’Institut National de Recherche archéologique préventive effectue un travail admirable de prospection, analyse et met à disposition de manière très compréhensible les fruits de son travail.  https://www.inrap.fr/

Mur de Philippe Auguste, caserne de la rue Cardinal Lemoine

2/ Outre les vestiges monumentaux, la topographie nous fournit un précieux indicateur. En effet la trace des enceintes de Paris se lit dans la forme des rues. L’enceinte de Philippe Auguste explique le tracé de la rue Jean Jacques Rousseau. Les boulevards des Maréchaux suivent les fortifications de Thiers. Les lignes 2 et 6 du métro (dans la partie aérienne) quant à elles reprennent le tracé de l’enceinte des Fermiers généraux.

l’impasse des peintres à l’emplacement vacant de la muraille de Philippe Auguste

3/ Enfin la toponymie nous aide à imaginer les enceintes de Paris disparues. On l’oublie souvent mais la place de la Contrescarpe rappelle la présence du fossé entourant la ville. Les rues des Fossés saint Bernard, Saint-Victor, entre autres, évoquent les douves protégeant les murailles médiévales.

La ville de paris a accompli un travail de signalétique qui nous permet de retrouver ces enceintes. Si certains vestiges apparaissent au détour d’une rue, d’autres se cachents dans des lieux insoupçonnés. Et il faut parfois aussi ruser pour rentrer dans les cours fermées par des digicodes.

Petit panneau en hauteur indiquant la présence de l’enceinte, rue Saint Denis
Portion du mur de Philippe Auguste au fond d’un parking souterrain, rue Dauphine
Une tour de la muraille de philippe Auguste dans le salon de thé Un dimanche à Paris

La maison, de fond en comble : visite virtuelle

ferme

Voici une invitation pour en savoir plus sur la maison.

En effet, l’hiver promet d’être long et calfeutré. Puisqu’il nous sera difficile de partir en voyage, je vous propose une série sur ce que nous aurons le plus de temps d’explorer : notre humble demeure ! 

Je vous invite à vous connecter, mardi 29 Septembre à 20h, heure de Paris, le temps (1h30 environ) d’évoquer les étapes, mots et lieux qui ont façonné nos logis. 

L’idée est de revisiter les lieux de notre quotidien pour en retrouver l’origine et l’évolution. Comment sommes-nous en effet passés de la cabane de branchage au confort actuel ?

Le lien sera envoyé quelques jours avant à ceux/ celles qui se seront inscrits (un petit message suffit). N’hésitez pas à en parler autour de vous.

Cette première séance sera gratuite.

Pour les conférences suivantes, je vous demanderai une participation. ( 8 euros par visite ou un forfait de 30 euros pour la série de 5 visites) . Un mardi par mois, nous explorerons chacune des pièces de la maison. Les détails vous seront donnés avec le lien de connexion.

Pour ceux qui souhaiteraient assister à cette visite virtuelle mais ne le peuvent pas, n’hésitez pas à me contacter pour trouver une autre date.

Vous pouvez également vous régaler avec la prose de Bill Bryson : https://www.babelio.com/livres/Bryson-Une-histoire-du-monde-sans-sortir-de-chez-moi/609710

Encore un régal du plus britannique des auteurs américains

Nos ancêtres les Wisigoths

A la suite de l’exposition de Toulouse, revenons sur nos ancêtres les Wisigoths. https://visitesfabienne.org/royaume-wisigothique-toulouse/

Exposition 3Royaume de Toulouse”, Musée Saint Raymond

Dans l’imaginaire collectif, les Goths sont associés à des pilleurs, des brutes qui ont détruit Rome. D’ailleurs le XIXème siècle invente l’adjectif gothique pour désigner l’art médiéval issu de la période obscure et opposé à la perfection de la Renaissance.

Couronne du trésor de Guarrazar. Chef d’oeuvre wisigothique réparti entre le Musée de Cluny, le Musée Archéologique de Madrid, San Roman à Tolède.

Qui sont les Wisigoths

L’archéologie corrobore la légende selon laquelle les Goths apparaissent au Nord de l’actuelle Pologne. Dès le 1er siècle de notre ère, s’y mêlent autochtones et Germains scandinaves.
Au début du IIIe siècle, les Goths se dirigent vers la mer Noire et s’allient à d’autres tribus pour attaquer les provinces romaines. Les Romains qualifient ces envahisseurs du Nord du Limes de barbares car ils ne parlent ni grec ni latin.

Colonne romaine, chapiteau wisigothique dans une mosquée devenue église, S Salvador, Tolède

Les documents évoquent alors deux branches : les Ostrogoths (“Goths de l’Est” ou “Goths brillants”) en Ukraine et les Wisigoths (“Goths de l’Ouest” ou “Goths sages”) en Roumanie et Moldavie.
Polythéistes, les Goths deviennent chrétiens et adoptent l’arianisme vers 240. Selon Arius, Le Christ n’est pas de même nature que Dieu. Après le Concile de Nicée en 325, l’Eglise romaine jugera cette doctrine hérétique.

Des influences germaniques pour les chapitaux d’églises, San Roman, Tolède

Des Barbares romanisés

 A la fin du IVe s, Les Goths fuient la poussée des Huns. Ils pénètrent alors dans l’Empire romain et promettent d’en protéger les frontières.

L’art wisigothique reste germanique d’inspiration, Aigle exposé à Toulouse

Mais, maltraités par les Romains, ils se révoltent, tuent l’Empereur Valens et battent ses troupes à la bataille d’Andrinople en 378. Pendant une trentaine d’années, ils essaient de négocier un territoire auprès de Rome. De guerre lasse, menés par Alaric, ils attaquent Rome. En 408, la ville éternelle s’en tire en payant une énorme rançon mais est pillée en 410. Cet épisode est connu dans l’histoire sous le nom de sac de Rome.

Il faudra une dizaine d’année aux Wisigoths pour obtenir de Rome un territoire où s’installer. Après leurs victoires contre les Alains, Vandales et Suèves, dans les provinces d’Hispanie, l’Empereur Honorius leur accorde en 418 un Royaume, de la Narbonnaise à l’Océan. Cet accord permet enfin une installation durable et Théodoric Ier choisit Toulouse comme résidence royale. Il agrandit son territoire après des victoires en Espagne et contre l’Empire. C’est l’âge d’or du Royaume de Toulouse (418/507).

Colonne, Eglise de la Daurade, Toulouse

Où les voir :

Musée Saint Raymond Toulouse : https://www.saintraymond.toulouse.fr/

Thermes et Musée de Cluny, Paris : https://www.musee-moyenage.fr/collection/oeuvre/couronne-votive-guarrazar.html

Musée Archéologique, Madrid : http://www.man.es/man/coleccion/catalogos-tematicos/tesoros-del-man/hispania-visigoda.html

Eglise San Roman, Tolède : https://cultura.castillalamancha.es/museos/nuestros-museos/museo-de-los-concilios

L’Art Nouveau

En une petite dizaine d’années seulement, les courbes et arabesques de l’Art Nouveau révolutionnent l’art européen. Entre 1890 et 1910 en effet l’académisme de rigueur se voit battu en brêche.

Car, symbole de la Belle Epoque, ce style s’est diffusé à travers toute l’Europe. Voici ses principales caractéristiques, évoquées lors d’une intervention . https://afbristol.org.uk/events/cafe-artistique-art-nouveau/

Gaudi, la Sagrada Familia, Barcelone
Bristol, imprimerie Everard, Broad Street

Un rejet de l’Académisme et de la production de masse….

L’Art Nouveau nait en réaction contre les dérives de l’industrialisation et la reproduction sclérosante des styles académiques. Au contraire, ce style promeut l’artisanat. Il met à l’honneur de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques :  ferronnerie, verrerie, cristallerie.

Les artistes s’engagent le plus souvent dans la lutte pour le progrès social. Pour ce faire, ils traitent des objets quotidiens pour créer un art total. D’où une fusion entre les Arts décoratifs et les Beaux-Arts.

The Willow Tea Room par Mackintosh, Glasgow

Néanmoins l’univers anticonformiste ainsi créé restera limité à la bourgeoisie avant-gardiste des grandes cités industrielles .

Des influences variées

Face à la standardisation industrielle, Les artistes utilisent essentiellement des formes végétales et féminines.

Mucha, les quatre saisons

Les écoles et artistes de l’art nouveau ont des inspirations communes :

  • Le mouvement anglais Art and Craft fondé par W. Morris
  • Les créations du verrier LC Tiffany
  • La mode du Japonisme
  • Les beautés de la nature
  • Les Expositions Universelles

Un mouvement européen mais nationaliste

Toute l’Europe est emportée par ce mouvement parti de Belgique vers les grands centres industriels. Si, les critères restent communs, chaque pays développe un langage adapté.

Et surtout, chaque artiste développe des spécificités. Ainsi, si quelques écoles se distinguent, l’Art Nouveau reste essentiellement le fait de personnalités.

  • Quelques écoles et leurs chefs de file :
Lustre - Accessoire d'éclairage
Willow Tea room, lustre du salon de luxe, Glasgow

* Mackintosh et les 4 à Glasgow,

*Majorelle et l’école de Nancy, https://www.paj-mag.fr/2020/01/15/ecole-nancy-art-nouveau/

*Klimt et la Sécession à Vienne

Otto Wagner, pavillon du métro, Vienne
  • Mais surtout des personnalités locales :
Gaudi, Barcelone
Casa Batlo, Gaudi, Barcelone

*Gaudi à Barcelone,

*Horta à Bruxelles, https://visit.brussels/fr/article/Victor-Horta-et-Bruxelles

*Guimard à Paris, https://visitesfabienne.org/hector-guimard-un-itineraire-dans-le-quartier-dauteuil-2/

*Lechner à Budapest,

Dans le sillage des Ecoles de Glasgow et de la Sécession Viennoise, ce mouvement évolue ensuite vers un style plus géométrique, l’Art déco.