Double exposition

L’écriture de mon livre les Lettres Tamoules a donné lieu, en attendant mieux, à une double exposition.

Première Exposition, à l’Alliance française de Madras

Entre les 22 et 28 mars 2024, l’Alliance française de Madras m’a gentiment prêté ses locaux.

 A ce titre, je remercie ici sa Directrice, Dr Patricia Thery Hart. Dans la belle Galerie 24, j’ai ainsi pu exposer, pendant près d’une semaine, les œuvres de mes amies Mélanie et Catherine.

 Dans le cadre de la Francophonie, la salle d’exposition s’est transformée en un lieu de conférences. Durant ces quelques jours, j’ai eu l’occasion d’expliquer à un public varié l’objet du livre. Des groupes francophones et français ont découvert les lettres de l’alphabet tamoul. Les anglophones se sont davantage intéressés à la découverte des spécificités locales. En revanche, les Tamouls se sont amusés de nos incompréhensions ou de notre vision en tant qu’occidentaux.

Cette exposition a été l’occasion d’échanger sur les nombreux particularismes de la vie au Tamil Nadu. Il a bien sur été question de la beauté et de l’originalité de la langue et de l’écriture tamoule. Nous avons pu également parler de la gastronomie si particulière du sud de l’Inde. L’architecture dravidienne, typique des sites anciens a également été abordée. Nous avons aussi pu évoquer l’uniformisation voulue par les Anglais.

Cette magnifique galerie a permis d’accrocher une soixantaine de dessins, lavis et aquarelles sur des murs blancs, repeints ou percés pour l’occasion. La semaine suivante Jean François Lesage et ses fantastiques broderies étaient l’hôte des lieux.

Seconde Exposition à la Madras Litterary Society

Du 23 au 27 Avril 2024, ce sont les locaux anciens de la société littéraire de Madras qui accueillent une vingtaine de fac simile. Les dessins du livre ornent cette semaine les locaux décrépis de ce bâtiment indo-sarracénique.

Tout ici st resté dans son jus. Et l’accrochage, déjà folklorique à l’alliance française, est devenu un véritable bricolage. Car organiser une exposition en Inde implique disponibilité, bonne humeur et beaucoup de patience.

Car bien sur rien n’est fourni ici. Je ne parle pas des cadres mais des clous, des supports, des marteaux. Il faut venir avec son papier et ses crayons pour d’éventuels cartels. Du scotch et des punaises. Et des chiffons et éponges pour opposer une légère résistance la poussière. A moins d’accepter de coincer ses cadres en lévitation au moyen de ficelles.

Mais dans ce pays ou une bonne partie de la population vit dans des conditions épouvantables, comment se plaindre de ne pas pouvoir exposer décemment. Comment refuser à ces demandes d’aide si souriantes ? Venir exposer à la Madras Litterary Society., c’est je l’espère, donner un peu de visibilité sinon à mon livre et aux dessinatrices qui ont accepté avec tant de talent de l’illustrer. Mais c’est aussi et surtout essayer de faire venir un public un peu plus large dans ces lieux chargés d’histoire,…et de poussière… Peut être l’occasion de fair fleurir quelques donations pour aider cette bibliothèque à survivre.

En attendant une prochaine exposition, certainement dans d’autres conditions à Singapour, Arab Street autour du 15 Mai.

Livre sur le Tamil Nadu

Ces deux années à Chennai m’auront permis d’écrire un livre sur le Tamil Nadu.  Je viens ici étoffer mon article annonçant la naissance du bébé.  On m’a en effet souvent demandé d’expliquer la genèse de ce projet. J’avais prévu de faire des conférences sur des sujets transversaux à l’Angleterre où je conservais des élèves et l’Inde où je venais de m’installer. J’avais ainsi commencé à rassembler du matériel sur l’histoire du thé et sur celle des textiles.

Des rencontres, un livre sur le Tamil Nadu

C’est en décembre 2022 que j’ai croisé Mélanie Bass, une jeune américaine installée à Chennai. Je lui ai parlé de mon envie de décorer mon texte d’enluminures à la manière d’un manuscrit médiéval. Intéressée par le projet, elle m’a proposé d’illustrer mes premiers textes. Avec beaucoup d’humour, elle a su interpréter en images mes impressions de Chennai. Nous nous sommes prises au jeu et avons décidé de continuer l’aventure. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un livre sur le Tamil Nadu.

Il nous fallait maintenant trouver un fil directeur. A cette époque-là, je m’étais mise au Tamoul et j’apprenais, avec difficulté, l’alphabet. L’idée d’utiliser ces jolies lettres rondes et douces pour mes enluminures s’est rapidement imposée.

En septembre dernier, j’avais bien avancé l’écriture de 4 autres chapitres, lorsque Mélanie m’a annoncé qu’elle rentrait aux Etats Unis. Pour de bonnes raisons puisque, enceinte, elle voulait vivre sa grossesse et son accouchement entourée des siens. Il m’a fallu alors retrouver un autre artiste.

Un livre et une exposition

J’ai immédiatement pensé à mon amie Catherine Delmas Lett avec laquelle j’avais participé à une exposition au Qatar il y a une dizaine d’années. Nous sommes toujours restées en contact. Surprise, celle-ci a eu l’air intéressée. Après quelques semaines pour nous organiser, nous avons commencé à retravailler sur l’idée du livre. Il a fallu redimensionner les images, les positionner différemment et repenser la présentation.

Il m’a aussi fallu passer de la collaboration avec Mélanie à laquelle j’envoyais le texte pour recevoir quelques mois plus tard une version totalement illustrée à Catherine, peintre de renom. Avec celle-ci, nous avons mis au point une routine fort différente. Nous nous parlions le matin, échangions des images et surtout je lui précisais ce que je voulais et l’image que j’avais en tête. C’est ainsi que sont nées certaines de ses images les plus inspirées, comme les petites écolières, le filter coffee ou le schtroumpf qui a perdu son bleu.

Face à la quantité de dessins et lavis (monochromes) produits, s’est rapidement imposée l’idée d’une exposition. J’ai eu la chance que Patricia Théry Hart, directrice de l’Alliance française de Pondichéry m’ouvre les portes de sa Galerie 24 pour la semaine de la Francophonie. Nous y exposons jusqu’au 28 Mars 2024 une soixantaine d’œuvres ainsi que le livre. Pour plus d’information ou pour vous procurer le livre, vous pouvez me contacter directement.