L’école au Tamil Nadu

L’école au Tamil Nadu voit coexister deux systèmes. Les écoles privées forment l’élite et abordent l’enseignement en anglais dès le plus jeune âge. Elles proposent également d’autres langues, souvent au choix des parents.

une fréquetation pléthorique

En revanche, les écoles publiques qui suivent pourtant un même curriculum fédéral, connait des difficultés. Au Tamil Nadu, au nom de l’identité culturelle et de l’indépendance tamoules, ces dernières proposent un enseignement en tamoul et anglais uniquement.

Les difficultés de l’école publique au Tamil Nadu

Ces écoles n’accueillent en général que les enfants les plus pauvres. Elles ne peuvent refuser aucun de ceux qui se présentent. Ce même si les effectifs sont pléthoriques et les professeurs en nombre insuffisant, les locaux trop exigus.  Il n’est pas rare de voir une cinquantaine d’enfants serrés à même le sol sous la conduite d’une institutrice surmenée. Pour tenir ces hordes de bambins, la sévérité s’impose.

Encore, ces écoles peinent-elles à mener les écoliers jusqu’aux dernières années de secondaire. Ce même si l’école est officiellement obligatoire de 6 à 14 ans. Il faut dire que les écoles sont confrontées à de nombreuses difficultés. Outre l’affluence donc et le manque d’enseignants, la pauvreté et à la problématique linguistique compliquent la donne.

La pauvreté, un obstacle à l’école au Tamil Nadu et dans le reste de l’Inde

Le taux de natalité étant en chute libre en Inde (passant de 5,7 naissances par femme en 1950 à 2 aujourd’hui), les familles, de classes moyennes et hautes, tendent à surinvestir dans leur descendance. Les plus riches choisissent sans hésitation le système privé élitiste anglophone. La classe moyenne concentre également ses efforts sur l’éducation quitte à contracter des emprunts dès l’école primaire.

Les plus démunis sont eux contraints d’envoyer les enfants dans les écoles publiques. D’emblée, le plus pauvres sont donc écartés du système anglophone et des écoles privées.

de l’importance d’aller à l’ecole

Or ces mêmes familles, non éduquées, sont celles qui ont le plus de mal à fournir le matériel scolaire le plus anodin pour nous. Crayons, cahiers et surtout uniformes deviennent des objets de lutte. Le gouvernent prend parfois en charge ces frais. Encore s’agit-il souvent d’effets d’annonce préélectorales.

Plus grave encore, les plus pauvres, ont souvent besoin de bras pour subvenir aux besoins familiaux. Ce sont aussi les catégories sociales marquées par les mariages des très jeunes filles. Dès lors, il n’est pas étonnant que l’un des problèmes majeurs pour les enseignants soit l’absentéisme et la disparition très précoce des filles dans le cursus scolaire publique.

des petites élèves endimanchées

La distance peut aussi constituer un obstacle pour les écoliers souvent contraints à se rendre à pied à l’école faute de ressources pour emprunter un transport.

Pour contrer ces fléaux, les enseignants et proviseurs développent des trésors d’imagination et de bonne volonté, traquant les absents au téléphone, allant même jusqu’à les chercher chez eux. Certains proposent même des repas pour faire venir et rester le plus pauvres.

La discrimination par l’anglais

La différenciation entre écoles et élèves se fait notamment par les langues. Dès la primaire, l’apprentissage de l’anglais s’impose. Car les universités enseignent pratiquement toutes en anglais. Il est donc quasi impossible de suivre un cursus complet sans une pratique parfaite de l’anglais.

une petite école villageoise

Or les plus pauvres viennent pour la plupart de familles illettrées, incapables de les accompagner scolairement ou de les exposer à l’anglais. En outre les professeurs du public, peu payés ne sont pas toujours les plus anglophones Ainsi le niveau en anglais, langue obligatoire dès le primaire, n’a rien à voir à l’entrée dans le secondaire entre un étudiant d’école privée, quasi bilingue à 11 ans, et un enfant de classes défavorisées exposé à un Anglais souvent erratique.

Les écoles publiques limitent d’ailleurs l’apprentissage linguistique à l’anglais seulement, ce qui coupe les petits tamouls pauvres de toute possibilité d’aller travailler dans le reste de l’Inde faute notamment de maitriser l’Hindi. L’attachement à l’exception culturelle tamoule pose ici une limite. Celle-ci reste acceptable dans la mesure ou le Tamil Nadu est plus une zone d’attraction que d’exode grâce à son grand dynamisme économique.

l’histoire locale

Les programmes scolaires du Primaire dans le Tamil Nadu

Les Programmes voulus au niveau fédéral offrent une approche très pratique. Les exigences sont élevées et les enfants soumis à une discipline sévère. Dans le public, les écoles accueillent les enfants entre 9 et 12h30 puis de 14 à 16h. Les écoles privées sont, elles plus libres dans leurs horaires et dates de vacances. Elles laissent ainsi davantage de temps aux activités extra-scolaire comme le sport.

Le cursus se fait en anglais et/ou tamil à l’école au Tamil Nadu

Ce qui correspondrait à notre socle d’apprentissage obligatoire se compose de 5 matières : mathématiques, sciences, sciences sociales anglais et Tamoul. Le cursus s’enseigne dans les 2 langues. Au Tamil Nadu, l’Hindi n’est pas enseigné dans les écoles publiques.

Connaitre l’environnement

Les sujets sont abordés de manière très pratique. En sciences, les enfants de S6 l’équivalent de notre CM2 sont sensibilisés aux maladies, à la pollution, au réchauffement climatique.

des principes d’agriculture dès le CM2

La primaire compte 6 classes de Standard 1 à standard 6. Le collège ou Secondary comprend les classes Standard 7, 8, 9, 10. Puis le Higher Secondary correspond à notre Lycée et est sanctionné par des examens qui donnent accès au supérieur.

Révisions dans une école du Tamil Nadu

Des cursus plus ou moins favorables

Comme chez nous, le cursus scientifique est plus valorisé que les sections commerce/art.

Dans le public les élèves sont suivis selon leurs origines sociales, religieuse et économique, avec des exigences et accompagnements différenciés. La discrimination positive s’y exerce sous le nom de réservation. Dans les faits elle ne favorise guère les basses castes.

Le système de discrimination opère donc tout au long de la vie, ce dès l’école maternelle. Des associations étrangères/ organisations non gouvernementales tentent d’aider des enfants en grand besoin. Je vous propose de vous les présenter dans des articles futurs.

Pour mieux comprendre le système, un remarquable article émane de l’association Inde éduc’actions : https://inde-education-actions.org/

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