Pains indiens

De quels pains indiens parler en Inde, civilisation du riz? Depuis la révolution néolithique, vers -5000 l’Inde est devenue une civilisation du pain. Mais faut-il parler du naan synonyme de nourriture indienne partout dans le monde ou de quel autre type de pain ?

Selon les régions le grain varie en Inde. Entre le nord producteur de blé et le sud cultivateur de riz, deux mondes s’affrontent en effet. J’avais déjà survolé le sujet lors d’un précédent article.

Voici 10 pains indiens pour s’y retrouver au petit déjeuner.

Petit déjeuner typique du sud, photo Catherine Girod

5 Pains au blé dans le nord

Chapati, le pain de base
  • Le Roti est le nom générique des pains indiens. Le double roti est d’ailleurs le mot local pour le hamburger.
  • Le Chapati est un petit pain plat fait avec de la farine non levée (moitié blanche moitié complète) et de l’eau.  Il est si populaire en Inde du Nord qu’il a donné son nom à la révolte du 10 mai 1857. Les cipayes, troupes indiennes commandées par des officiers européens, se sont alors rebellées et ont pris Dehli. Cet épisode tragique de la colonisation britannique a commencé avec une chaine humaine. Chaque gardien de village remettait effectivement 2 chapatis au gardien du village d’à côté avec pour mission de redistribuer à 5 villages proches. Grace à ce signal, l’insurrection mit moins de 10 jours pour s’étendre à la vallée du Gange. Malheureusement, elle fut étouffée dans un long bain de sang.
  • Le Naan est un pain de farine levé cuit dans un four d’argile, le tandoor. On peut le manger fourré au fromage, aillé ou couvert de graines.
  • Le Puri est une galette de farine de blé gonflée dans l’eau bouillante. il accompagne les plats de pois chiches en sauce, ghana masala ou chole, Cette galette gonflée et vide à l’intérieur et frite accompagne généralement les plats végétariens
  • Le Papadam ou popadum est une fine galette croustillante relevée à base de farine de lentilles grillée ou frite. Elle complète le thali, repas végétarien du Nord ou le tifen du sud. Dans le sud d’ailleurs, on l’appelle apalam. On la mange aussi en guise de gouter ou d’apéritif.
Le même chapati, prétexte à une déferlante de Side dishes

5 Pains indiens généralement de lentilles et riz au sud

Globalement, les Indiens du sud consomment assez peu de farine de blé. Les idlis et dosas du matin voire du diner sont confectionnés avec de la farine de riz, ou de lentille voire de millet. Le nom et la forme de ces pains indiens dépend de la poêle utilisée en fait et du mode de cuisson.

le traditionnel dosa , pain typique du sud de l'Inde
le traditionnel dosa du sud
  • Les Idlis sont des petits pains de riz et lentilles cuits à la vapeur trempés dans une sauce pimentée ou chutney.
  • Le Dosa est une crêpe de farine de lentilles et de riz fermenté, grillée. Elle peut être fourrée de pdt, oignons. Elle s’accompagne en général de chutney de coco et de sambar, un ragout de légumes épicé.
  • Le Parotta ou paratha contient lui de la farine de blé blanche maida. Cette galette feuilletée se cuit avec de l’huile. On la sert nature ou avec chutney ou fourrée de légumes épicés ou pommes de terre ou viande.
  • L’Uttapam, ressemble à un pancake avec une pate similaire à celle des dosas et idlis.  Plus épaisse on la mange souvent avec légumes et coco.
  • Enfin, les appams sont des crêpes de farine de riz et eau plus dodues au centre et fines sur les côtés. Originaires du Kerala, on les mange avec de la coco
et l’idli tout aussi traditionnel au sud

Le pain une alternative au riz dans le sud

Jusqu’à récemment, les repas comportaient néanmoins presque toujours du riz. Mais les chapatis ou dosas ont tendance à remplacer le riz du soir dans une volonté de lutter contre le fléau local : le diabète.

riz parota et sides
  • A midi, le repas se compose de riz. Il en va de même le soir si le déjeuner s’est résumé à une tifen box, ou lunch box, moins complète. Celle-ci se compose en général de 3 étages, pour le riz, le side dish et la sauce.  Le side dish peut se réduire à un œuf ou des légumes non liquides (vegetable pouriel). La sauce s’appelle aussi colombo à la viande, aux poissons, ou aux légumes. C’est une version minimaliste du déjeuner traditionnel composé de riz et d’une multitude de petits à cotés.
  • Le riz peut se présenter sous des formes variées, au citron, biryani (plat de fête), au yaourt, aromatisé ou blanc. Il constitue la base de l’alimentation, à tel point que la racine du mot nourriture/ manger est sapad (riz cuit= riz bon à manger).
  • Au contraire, le arici n’est pas cuit et correspond au riz en sac, le neileu est lui le riz dans les rizières. Comme les inuits ont de nombreux mots pour designer la neige, les tamuls eux précisent l’état du riz dans leur vocabulaire même.
chapati et autres side dishes
  • Outre les petites sauces et assortiments de légumes plus ou moins très épicés, le repas s’initie avec un sambar, soupe de légumes et de dahl épicé. Puis vient le riz. Le tout se termine avec du rasam, un bouillon d’eau, très liquide à base de tamarin, de tomates, de cumin et de beaucoup voire beaucoup beaucoup de poivre. Il est sensé aider la digestion.
  • Les sucreries et fruits s’absorbent à intervalle des repas. Les desserts sucrés quant á eux s’apprécient pendant les fêtes.  

Légumes indiens bizarres

 Les premières sorties au marché en quête de légumes indiens peuvent s’apparenter à des découvertes parfois affolantes. Mais si vous devez préparer votre pitance et n’êtes pas habitués aux ressources locales, vous pouvez parfois vous retrouver « lost in translation ». Alors voici un petit guide.

1/Piments

Parce qu’il faut bien un paragraphe complet pour traiter de ces légumes indiens pas si légumes et pas si indiens. Il s’agit en effet de fruits. Pour autant, sauf à assaisonner des ananas trop peu sucrés, on les consomme essentiellement salés.

Le piment vert est supportable

-Les piments, indissociables de la cuisine indienne

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le piment n’est pas endémique de l’Inde. Encore un apport mexicain ! Vasco de Gama le navigateur portugais en gagnant l’Inde ouvre la voie à la transmission de racines et légumes d’un continent à l’autre. Pourtant aujourd’hui la cuisine indienne qui épiçait alors au poivre ne s’imagine pas sans piments.

Mais il en existe de nombreuses variétés plus ou moins fortes.

Avant de continuer, Première recommandation très importante en Inde, si vous trouvez un plat trop piquant surtout évitez l’eau. Tournez vous vers les laitages, meilleurs extincteurs de feu. Pourquoi croyez vous que les repas indiens incluent lassi, curd ou raita . En effet, la caséine du lait baisse la capsaïcine du piment.

L’échelle de Scoville mesure d’ailleurs la concentration de capsaïcine et le piquant du piment.

Les petits rouges ridés vous pouvez y aller

Quelques types de piments

En gros les rouges vermillon sont des tueurs d’européens, les rouges secs et ridés et les verts supportables. En revanche il ne faut même pas s’approcher en rêve des petits oranges

  • Les piments Guntur, petits rouges et pointus viennent de l’Andar Pradesh et sont très très forts.
  • Les piments Byadagi, rouges et longs mais séchés et ridés viennent eux du Karnataka et épicent moins fortement les sambar et rasam, ils colorent joyeusement les plats
  • Les Piments du Kashmir, rouges ridés et d’aspect sec proviennent des régions du Nord. On les trouve principalement en poudre et ils s’emploient dans la cuisine quotidienne car ils ne sont pas trop forts. Eux aussi colorent les plats
  • Le Ghost pepper en revanche est dangereux, orange et petit il est l’un des plus forts du monde. Les fermiers l’utilisent d’ailleurs pour tenir les éléphants à distance.
  • Le Jwala chilli originaire du Gujarat, est vert et long et absorbable à dose homéopathique.
  • Le Bird’s eye chilli . Encore un petit rouge dangereux, venu du Kerala et utilisé pour les currys locaux, il faut le tenir à distance.
  • Le salem Gundhu bMilagai, lui aussi rouge et ridé, donc pas trop épouvantable est le local de l’équipe dans le Tamil Nadu.

2 / Légumes indiens verts

Evidemment les étals de légumes indiens abondent en choux fleurs, voire haricots kilométriques mais on fait moins le malin quand on se retrouve face à une snake gourd ou un pied d’éléphant. Alors suivez le guide !

Les choux-fleurs même pas peur !

– Les okra ces baveurs

L’okra ou lady finger se trouve en Afrique, en Asie et en Amérique du sud. Attention, l’eau le fait copieusement baver. Si vous ne voulez pas vous retrouver collé au plafond de votre cuisine, neutralisez-le avec du citron ou de l’huile. Il se mange en sauce tomate ou frit.

-mon chouchou

Appelé christophine ou chayote dans les Antilles, le chouchou a un gout de navet et s’améliore considérablement grâce à des préparations, rissolé avec des lardons et oignons puis cuit en gratin c’est un délice.

– surtout ne pas être trop gourde

very bitter gourd

A défaut de gout, Il y en a de toutes les formes les tailles. Comme tous les légumes, les Indiens les coupent en dés et les intègrent à des préparations épicées. Attention néanmoins au bitter gourd vraiment terriblement amer. Cette espèce de cornichon frisoté est parait-il très bon à la santé. Ce qui est toujours mauvais signe pour décrire le gout d’un aliment. De fait il vaut mieux le blanchir, le vider de ses graines, le peler et le mélanger à beaucoup beaucoup de pomme de terre, de crème de ce que vous voulez pour l’ingurgiter. Excellente punition si vous voulez vous venger de quelqu’un.https://timesofindia.indiatimes.com/life-style/food-news/different-types-of-gourd-their-benefits-and-how-to-prepare-them

Ashgourd,à vous de juger

3/ Légumes indiens et légumineuses

– sa majesté l’aubergine

Voici enfin une autochtone. Si la grande majorité des légumes indiens viennent en fait d’extrême orient et d’Amérique centrale, la Brinjal elle est née en Inde. On en trouve d’ailleurs des tonnes de variétés toutes délicieuses, petites à déguster caramélisées, grosses, vertes, allongées elles sont essentielles à la gastronomie indienne

Profusion des légumes indiens : Binjal, ou petite aubergine

– le règne de l’oignon

Autre incontournable parmi les légumes indiens et né sur le sous-continent, l’oignon. Il est roi sur les étals. L’inde est d’ailleurs le plus gros producteur d’oignons au monde

des oignons par milliers

– les ignames (yam)et pied d’éléphant

des ignames

Ces espaces de racines terreuses peu appétissantes recèlent des trésors pour la santé. Elles sont surtout nourrissantes, ce qui dans des pays pauvres est une énorme qualité. Ces tubercules calent autant que du riz et permettent un petit changement de régime, ce n’est déjà pas si mal. On en fait de la farine ou on les utilise dans l’ayurvédique. Certaines formes se retrouves dans toutes les zones tropicales. Le pied d’éléphant est typique des marchés du Tamil Nadu. Encore une fois, la diversité des épices et préparations permet d’avaler ce genre d’aliments caché dans une sauce…

Ignames, oignons et Pieds d’éléphants, toute la variété des Légumes indiens

Ou acheter toutes ces merveilles à Chennai ? outre les multiples petits marchés de rues, vous pouvez magasiner dans les supermarchés de légumes genre Nilgiris, Pazham mundir ou fruit n fresh ou Sunny bee. Les plus branchés peuvent préférer Garden Gourmet en ligne. Les plus routards peuvent se rendre dans l’immense marché de Koyambedu divisé en 3 sections : fleurs, légumes et fruits.

Donner aux enfants démunis du Tamil Nadu

Dans une salle de classe

Il existe une multitude d’Organisations non gouvernementales dont le but est d’aider les nécessiteux et surtout de donner aux enfants démunis. Voici 3 associations francophones œuvrant à Chennai ou autour. Leur but est de soutenir des enfants de milieux très défavorisés par des circuits courts. Chacune a donc ciblé des écoles ou types de population en grande difficulté et s’applique à soutenir des fondations indiennes. Eviter le maximum de rouages administratifs en s’appuyant sur des bonnes volontés locales identifiées garantit que le don atteint celui qui en a besoin.

une crèche financée par Heart For India

Chacune de ces organisations répond au défi énorme de la scolarité des plus pauvres à sa manière. Si vous ressentez le désir bien légitime de contribuer à ces jolis projets, voici leurs coordonnées et leurs besoins.

Heart for India

Heart for India a été fondée à Genève par la Princesse Sturdza en 2005.  L’idée est de donner aux enfants démunis du Tamil Nadu un accès à l’école. Cette Organisation purement genevoise cherche à motiver les enfants des quartiers miséreux de Chennai (et surtout les familles) à venir régulièrement à l’école dans des conditions correctes.  

la Princesse Sturdza et les enfants du Programme Heart for India, copyright HFI

Celle-ci finance les programmes dans les écoles d’état sélectionnées et assure les repas. Cette idée géniale assure la stabilité de la fréquentation scolaire. L’ONG assure également l’apprentissage de l’anglais, nécessaire pour la pousuite des études. Elle lutte également contre la mal et la sous nutritution et s’applique à enseigner le self défense aux jeunes filles.

le garden kitchen financé par Heart for India, copyright HFI

IEA Trust

IEA trust. Cette ONG indienne s’applique à donner aux enfants démunis du Tamil Nadu une aide extra solaire. Il s’agit en effet de soutenir les petits villageois hors castes. Elle cherche à apporter un soutien logistique à des enfants laissés pour compte par le système social très hiérarchique de l’inde. Ces programmes ciblent l’école mais aussi des activités de soutien pour éviter le décrochage des élèves en difficultés. Elle accorde aussi des bourses pour aider les enfants à aller plus loin dans leurs apprentissages. Deux associations françaises l’appuient : Inde Educ’Actions et Educadev.

Des enfants en soutien scolaire

Inde Educ’Action https://inde-education-actions.org/ est une association de Montpellier. Son site, très bien fait, permet de mieux comprendre la problématique scolaire pour les Indiens le plus pauvres.

une terrasse utilisée en salle de classe

Educadev Cette association créée par un groupe d’amis d’amis en 1991 s’applique à soutenir des projets visant la scolarité d’enfants démunis à travers le monde. En l’occurrence, le donateur peut choisir de manière ciblée le projet qui lui tient à cœur.

des enfants soutenus par IEA trust

Points coeur

Points cœur est une organisation catholique qui vise à réconforter les plus déshérités. Il s’agit ici de donner aux enfants démunis du Tamil Nadu mais aussi aux personnes handicapées ou au plus nécessiteux de la compassion et de l’aide matérielle.

Fondée en 1990, elle est présente dans le monde entier et cherche à « réconforter le plus démunis ». L’objectif est plus large que la simple scolarité. A Chennai, les laïcs et religieux se concentrent sur les habitants les plus démunis des bidonvilles.

alphabet tamil

La visite d’écoles, via les 3 associations et fondations, permet de se rendre compte des problèmes liés à la scolarisation des plus pauvres en Inde. On comprend à quel point l’alimentation, l’hygiène jouent un rôle essentiel mais aussi les mariage précoces, l’éloignement ou le manque d’information. On voit également le poids de l’Anglais en Inde mais surtout dans le Tamil Nadu . Cet Etat s’oppose en effet farouchement à l’apprentissage de l’Hindi au nom de l’identité tamoule. Renée, en charge d’une ONG américaine, me confirme qu’elle rencontre le même type de problèmes à savoir la formation d’enseignants d’anglais et leur affectation dans les quartiers déshérités. Faute de maitrise de cette langue de communication, les enfants ne pourront en effet pas faire d’études supérieures, ni travailler dans des postes autres que subalternes

des enfants villageois attentifs

L’école au Tamil Nadu

L’école au Tamil Nadu voit coexister deux systèmes. Les écoles privées forment l’élite et abordent l’enseignement en anglais dès le plus jeune âge. Elles proposent également d’autres langues, souvent au choix des parents.

une fréquetation pléthorique

En revanche, les écoles publiques qui suivent pourtant un même curriculum fédéral, connait des difficultés. Au Tamil Nadu, au nom de l’identité culturelle et de l’indépendance tamoules, ces dernières proposent un enseignement en tamoul et anglais uniquement.

Les difficultés de l’école publique au Tamil Nadu

Ces écoles n’accueillent en général que les enfants les plus pauvres. Elles ne peuvent refuser aucun de ceux qui se présentent. Ce même si les effectifs sont pléthoriques et les professeurs en nombre insuffisant, les locaux trop exigus.  Il n’est pas rare de voir une cinquantaine d’enfants serrés à même le sol sous la conduite d’une institutrice surmenée. Pour tenir ces hordes de bambins, la sévérité s’impose.

Encore, ces écoles peinent-elles à mener les écoliers jusqu’aux dernières années de secondaire. Ce même si l’école est officiellement obligatoire de 6 à 14 ans. Il faut dire que les écoles sont confrontées à de nombreuses difficultés. Outre l’affluence donc et le manque d’enseignants, la pauvreté et à la problématique linguistique compliquent la donne.

La pauvreté, un obstacle à l’école au Tamil Nadu et dans le reste de l’Inde

Le taux de natalité étant en chute libre en Inde (passant de 5,7 naissances par femme en 1950 à 2 aujourd’hui), les familles, de classes moyennes et hautes, tendent à surinvestir dans leur descendance. Les plus riches choisissent sans hésitation le système privé élitiste anglophone. La classe moyenne concentre également ses efforts sur l’éducation quitte à contracter des emprunts dès l’école primaire.

Les plus démunis sont eux contraints d’envoyer les enfants dans les écoles publiques. D’emblée, le plus pauvres sont donc écartés du système anglophone et des écoles privées.

de l’importance d’aller à l’ecole

Or ces mêmes familles, non éduquées, sont celles qui ont le plus de mal à fournir le matériel scolaire le plus anodin pour nous. Crayons, cahiers et surtout uniformes deviennent des objets de lutte. Le gouvernent prend parfois en charge ces frais. Encore s’agit-il souvent d’effets d’annonce préélectorales.

Plus grave encore, les plus pauvres, ont souvent besoin de bras pour subvenir aux besoins familiaux. Ce sont aussi les catégories sociales marquées par les mariages des très jeunes filles. Dès lors, il n’est pas étonnant que l’un des problèmes majeurs pour les enseignants soit l’absentéisme et la disparition très précoce des filles dans le cursus scolaire publique.

des petites élèves endimanchées

La distance peut aussi constituer un obstacle pour les écoliers souvent contraints à se rendre à pied à l’école faute de ressources pour emprunter un transport.

Pour contrer ces fléaux, les enseignants et proviseurs développent des trésors d’imagination et de bonne volonté, traquant les absents au téléphone, allant même jusqu’à les chercher chez eux. Certains proposent même des repas pour faire venir et rester le plus pauvres.

La discrimination par l’anglais

La différenciation entre écoles et élèves se fait notamment par les langues. Dès la primaire, l’apprentissage de l’anglais s’impose. Car les universités enseignent pratiquement toutes en anglais. Il est donc quasi impossible de suivre un cursus complet sans une pratique parfaite de l’anglais.

une petite école villageoise

Or les plus pauvres viennent pour la plupart de familles illettrées, incapables de les accompagner scolairement ou de les exposer à l’anglais. En outre les professeurs du public, peu payés ne sont pas toujours les plus anglophones Ainsi le niveau en anglais, langue obligatoire dès le primaire, n’a rien à voir à l’entrée dans le secondaire entre un étudiant d’école privée, quasi bilingue à 11 ans, et un enfant de classes défavorisées exposé à un Anglais souvent erratique.

Les écoles publiques limitent d’ailleurs l’apprentissage linguistique à l’anglais seulement, ce qui coupe les petits tamouls pauvres de toute possibilité d’aller travailler dans le reste de l’Inde faute notamment de maitriser l’Hindi. L’attachement à l’exception culturelle tamoule pose ici une limite. Celle-ci reste acceptable dans la mesure ou le Tamil Nadu est plus une zone d’attraction que d’exode grâce à son grand dynamisme économique.

l’histoire locale

Les programmes scolaires du Primaire dans le Tamil Nadu

Les Programmes voulus au niveau fédéral offrent une approche très pratique. Les exigences sont élevées et les enfants soumis à une discipline sévère. Dans le public, les écoles accueillent les enfants entre 9 et 12h30 puis de 14 à 16h. Les écoles privées sont, elles plus libres dans leurs horaires et dates de vacances. Elles laissent ainsi davantage de temps aux activités extra-scolaire comme le sport.

Le cursus se fait en anglais et/ou tamil à l’école au Tamil Nadu

Ce qui correspondrait à notre socle d’apprentissage obligatoire se compose de 5 matières : mathématiques, sciences, sciences sociales anglais et Tamoul. Le cursus s’enseigne dans les 2 langues. Au Tamil Nadu, l’Hindi n’est pas enseigné dans les écoles publiques.

Connaitre l’environnement

Les sujets sont abordés de manière très pratique. En sciences, les enfants de S6 l’équivalent de notre CM2 sont sensibilisés aux maladies, à la pollution, au réchauffement climatique.

des principes d’agriculture dès le CM2

La primaire compte 6 classes de Standard 1 à standard 6. Le collège ou Secondary comprend les classes Standard 7, 8, 9, 10. Puis le Higher Secondary correspond à notre Lycée et est sanctionné par des examens qui donnent accès au supérieur.

Révisions dans une école du Tamil Nadu

Des cursus plus ou moins favorables

Comme chez nous, le cursus scientifique est plus valorisé que les sections commerce/art.

Dans le public les élèves sont suivis selon leurs origines sociales, religieuse et économique, avec des exigences et accompagnements différenciés. La discrimination positive s’y exerce sous le nom de réservation. Dans les faits elle ne favorise guère les basses castes.

Le système de discrimination opère donc tout au long de la vie, ce dès l’école maternelle. Des associations étrangères/ organisations non gouvernementales tentent d’aider des enfants en grand besoin. Je vous propose de vous les présenter dans des articles futurs.

Pour mieux comprendre le système, un remarquable article émane de l’association Inde éduc’actions : https://inde-education-actions.org/

Fruits indiens

Sujets à somptueuses photos colorées, les nombreux fruits indiens.

Grenades au marché aux fruits indiens de Chennai

ne sont pas toujours identifiables pour les occidentaux. Ils abondent sur les étals, au coin des rues, dans les magasins. Cependant, peu de ces fruits indiens sont réellement originaires du subcontinent. Le Tamil Nadu jouissant d’un climat tropical, il a pu en effet adapter de nombreuses espèces exogènes.

Sapotilles

Un petit tour d’horizon pour faire de la balade au marché plus qu’un lieu pittoresque.

Les fruits dits exotiques.

Globalement les fruits des pays tempérés ou méditerranéens, communs sous nos latitudes, se rangent dans la section exotique en Inde. Rien d’étonnant à ce qu’ils soient plus chers ou difficiles à trouver.

Ainsi, nos pommes, poires, kiwis, ne se trouvent que dans les magasins un peu haut de gamme. Certaines variétés de pommes sont néanmoins cultivées dans le nord du pays, notamment l’Uttar Pradesh et surtout le cachemire, précisément l’Etat du Jammu et Cachemire à la frontière du Pakistan. Il ne faut pas en effet négliger la taille du pays, qui permet toute sortes de cultures.

Ne parlons pas des baies rouges ou noires, des fraises, véritables denrées de luxe. Le fruit du dragon parait chinois et pourtant il nous vient du Mexique. Il se range souvent dans les produits importés. La grenade méditerranéenne, très fréquente au Tamil Nadu, s’’égrène sur de nombreux plats salés, tel les chats.

Les fruits sud-américains assimilés à des fruits indiens

La belle variété des étals de fruits indiens nous fait souvent oublier que nombre de fruits tropicaux sont nés sur le continent américain. Voici un petit tour d’horizon.

Goyaves vertes et sapotilles
  • Le sapota ou sapotille est ici un petit fruit à la carapace rugueuse et à la chaire orange. Il ressemble un peu au mamey sud-américain. Il aurait peut-être dû rester dans son Mexique natal.
  • Si vous êtes amateurs de maracujas ou fruits de la passion, version tropicale de la passiflore de nos herbiers, passez votre chemin. Ici leur coque jaune ne laisse pas présager les semences visqueuses à l’intérieur. En bref, ces fruits sud-américains sont meilleurs dans leur pays d’origine.
Des fruits de la passion indiens
  • La Papaye. Sa chair orange vif assez odorante ne laisse pas indifférent. La papaye compte adeptes et détracteurs.
  • L’Ananas est certainement le plus commun de ces fruits sud-américains
  • L’Annone, pomme-cannelle ou custard apple fait un peu penser à une grosse pomme de pin vert tendre. Sa chair blanche contient de nombreuses graines. Bien mûre, en saison, (octobre Novembre au Tamil Nadu) les plus gros fruits sont délicieux.
Annones, ces fruits indiens à la chair blanche
  • Les goyaves indiennes peuvent être roses ou blanches. Elles ne sont pas forcément excellentes.

Les fruits importés, cultivés comme des fruits indiens

La pastèque et les dattes sont apparues en Afrique. Néanmoins elles sont très communes dans le Tamil Nadu. La pastèque y est cultivée toute l’année et est souvent délicieuse, juteuse et sucrée. De la famille des cucurbitacées, elle se plait particulièrement dans les régions du Karnataka et du Tamil Nadu. On la cultive particulièrement autour de Pondichéry.

Curieusement aussi, on trouve couramment deux fruits originaires du Moyen-Orient, les figues vertes et le raisin.

L’Inde est également le plus gros producteur mondial de bananes. Elle en produit toutes sortes de variétés particulières. Outre les petites bananes, les grosses que nous connaissons en Europe ou les plantains servies en légumes, on trouve en effet les s bananes rouges très juteuses et savoureuses.

Tout comme la banane, l’orange et le kaki sont originaires d’Asie du Sud-Est. On les trouve facilement parmi les fruits indiens.

On trouve par exemple des monceaux malodorants de ce terrible fruit originaire de Bornéo qu’est le Durian.  De nombreuses boutiques de fruits et légumes les proposent déjà préparés. En revanche, le durian ne se conserve pas du tout sous peine de devenir dangereux à l’absorption et à l’odeur.

Également originaire du sud-est asiatique le lychee garnit les rayons de fruits à l’automne. Mais un lychee jaune assez différent de ceux présents en Europe.

Les fruits indiens endémiques,

Les fruits indiens endémiques sont finalement relativement peu nombreux.

Outre la noix de coco que l’on trouve quasiment dans tous les pays tropicaux, l’Inde a donné naissance à la mangue, au melon et à quelques agrumes. Parmi ceux-ci, on distingue le citron vert, le petit citron jaune beaucoup plus doux et le mosambi. Céstest un agrume endémique de couleur verte. Il a la forme d’une orange et une saveur acidulée à mi-chemin entre le citron et l’orange.

L’Inde offre une variété impressionnante de mangues. On les trouve vertes une grande partie de l’année. Cependant, la grande saison se situe vers le mois de juin. Une foultitude de variétés envahit alors les étals (entre mai et aout en fait).    

Mangues, un des fruits indiens les plus répandus

-Parmi les fruits indiens on trouve aussi aussi des noix notamment des cajous dont l’Inde est le second producteur mondial.  

On trouve même des milk-shakes de fruits secs,

Par ailleurs, nous sommes en Inde et le choix d’épices et tubercules est énorme. De la cardamone, à la girofle, la cannelle, le turmeric ou le safran. En poudre ou râpé, comme le gingembre ou la noix de muscade.

Comment les consomme t on ?

Les Indiens absorbent les fruits tout au long de la journée mais rarement en dessert, sinon incorporés à des préparations. Ils les consomment beaucoup en jus frais, smoothies notamment.

Une foule de desserts utilisent ces fruits, qu’il s’agisse de sablés, de glaces ou encore de ces boissons composites que sont les faloodas, sherbet ou le fameux Jigarthanda de Madurai.

Venir à Chennai

Ça y est vous vous êtes décidé à venir à Chennai et avez même comparé les tarifs aériens. AF propose 3 rotations directes par semaine depuis paris. Emirates ou Qatar Airways entre autres proposent des connexions souvent moins chères mais plus sportives.

Préparatifs pour venir à Chennai

Alors première étape essentielle avant de venir à Chennai : le visa.

Il vous faut vous y prendre 1 mois à l’avance pour le e visa. Munissez-vous de photographies d’identité au format américain carré numérique.

Précautions sanitaires avant de venir à Chennai

Deuxième étape, les vaccins éventuels, à moins de venir vous installer dans la campagne, rien de vraiment obligatoire. La fièvre jaune, la rage et l’hépatite A sont conseillés mais en 1 semaine ou 2 vous n’êtes pas obliges de sortir trop des chemins battus et de prendre des risques sanitaires. En revanche conservez à l’idée que vous arrivez dans un pays tropical dit en développement donc les normes ne sont pas toujours les mêmes. Il faut toujours demander de l’eau bouchée, éviter les glaçons. Vous munir d’anti-moustiques, de gel hydroalcoolique, de sérum physiologique (pour les yeux, allergies…) n’est pas inutile. Vous munir de votre gobelet de vos couverts n’est pas hors de propos. Vous pourrez tout à fait les trouver sur place. Idem pour le chapeau, les lunettes de soleil, le parapluie.

L’argent en avoir ou pas

Pour l’argent inutile de vous en préoccuper avant vous changerez en arrivant et surtout des quantités minimales. Les roupies ne sont pas convertibles donc inutile d’en rapporter sauf si vous voulez montrer la tête de Gandhi au retour en France. La moindre boutique est équipée d’un terminal et on trouve des tirettes partout. Cela étant pour éviter les frais de conversion (Revolut ne sert à rien en Inde) il vaut mieux estimer vos dépenses et tirer une bonne somme en conséquence au début de votre séjour.

Les bagages

On trouve de tout en Inde ou pratiquement. Si vous êtes blonde, avez besoin d’un shampoing particulier, d’une crème ou d’un traitement spécial, il vaut mieux la prendre. Mais les médicaments se trouvent partout, génériques et à prix ridiculement bas. On les trouve quasiment vendus à l’unité. Pour l’instant , nous n’avons pas de 3eme œil ou de 3eme bras.

Pour vos chargeur et ordi, là encore venir à Chennai équivaut à arriver dans une caverne d’Ali baba. Cela étant les prises ne sont pas les mêmes.

Guides/ Livres

Vous pouvez emporter avec vous un guide papier. En ce cas laissez tomber le routard, préférez le Lonely ou équivalent. Quelques sites se distinguent pour la préparation d’un voyage dans le sud de l’inde. Le mien évidemment, mais aussi

A propos de livres, si vous êtes anglophones ne vous chargez pas. On trouve en effet de très bonnes librairies à Chennai. Elles offrent des ouvrages à des prix incroyablement bas. Alors pourquoi bouder son plaisir. J’ai un faible pour la magnifique boutique de Higginbottams dont certains ouvrages sont vendus à l’aéroport ou dans la jolie chaine de cafés littéraires writer’s cafe.

Vêtements

Inutile de vous charger de vêtements. Ici il faut s’habiller léger mais couvrant. Les bras et les jambes nus sont mal venus. La décence est de rigueur. Même sur la plage. Donc vous pouvez venir avec des valises vides que vous remplirez sur place car la mode est moins chère. En revanche je vous conseille d’emmener votre maillot de bain. Les Indiens ne nagent guère et ne se déshabillent pas donc si vous voulez vraiment nager, équipez-vous en France. Pour le reste Decathlon offre de tout à prix indien, même les bonnets et les doudounes. Néanmoins, vous pouvez embarquer une cargaison de mi bas transparents qui vous permettront de contourner l’obligation de vous mettre pied nu dans les temples sans être trop remarqués.

En revanche vous pouvez tout à fait apporter un vêtement que vous aimez pour le faire copier. Les tissus abondent et il vous suffira d’aller choisir dans les multiples boutiques de T Nagar.

Douceurs de France

Vous voulez apporter des douceurs françaises, alors malheureusement surtout pas de chocolat. Il fait beaucoup trop chaud tout fond. Eventuellement des tablettes de noir et encore (quoiqu’en ce qui me concerne la tablette aux amandes salées ou aux noix de cajou supporte le réfrigérateur) mais trop dommage de mettre des vrais bons chocolats au réfrigérateur.

Amul, le chocolat local sucré à la date qui ne fond pas

En revanche si vous avez besoin de vin, il faudra l’apporter.  Les douanes autorisent 2 bouteilles en soute ou au duty free. Le vin de qualité est quasi introuvable à Chennai.

Si vous avez besoin de votre expresso matinal, là aussi, il vaut mieux vous munir de votre cargaison. On trouve du nescafé à prix fort, sinon c’est du café à la chicorée ou le filter coffee spécialité du Tamil Nadu ¾ de lait épais et une giclée de café très sucré. Le thé c’est bon aussi…. J’espère qu’avec ces quelques éléments vous êtes maintenant prêts à venir à Chennai 

Douceurs indiennes

En cette période de fêtes, voici quelques idées de douceurs indiennes. Les Indiens adorent en effet le sucre. Même si la fête la plus importante reste Diwali, voici quelques idées pour épicer notre Noël si occidental.

Burfi

En effet, de quelles douceurs indiennes se régale-t-on au Tamil Nadu ?

le Mysore Pak, une des douceurs indiennes les plus populaires du sud

Quelques douceurs indiennes traditionnelles

Recettes : https://magikindia.com/fr/desserts-indiens-india/

Deux desserts glacés

– le falooda. Ce dessert intransportable est à la cuisine ce que le Taj Mahal est à l’architecture : un concentré de présence moghole. Il s’agit de la version indienne du Faloodeh persan. Ce mélange de vermicelles, maïzena, sirop de rose, crème glacée, entre autre, peut laisser sceptique. Il en existe une version encore plus exotique dans le sud, le jigarthanda. Personnellement, le mélange de vermicelles, lait concentré sucré, fruits confits, glace et sirop m’est compliqué mais vous pouvez tenter si vous avez le cœur, et l’estomac, bien accrochés.

Les jolies couleurs du Falooda

le Kulfi. Dans la version glacée, les Indiens se délectent de Kulfi. Plus dense et lourd que la glace, le kulfi remonte lui aussi à l’occupation Moghole. Il fond lentement et reste longtemps et beaucoup en bouche.

Deux douceurs indiennes vraiment bien sucrées

-le Gulab jamun. Ce dessert national s’obtient en faisant frire des boulettes de farine et lait. On les immerge ensuite dans un sirop de sucre. Les Indiens les servent accompagnés de kulfi. Pour un gout plus de chez nous, on peut tenter de les tremper dans du rhum, cela donne une sorte de mini baba, version indienne.

– le barfi est un bon exemple des douceurs indiennes. C’est une confiserie traditionnelle à base de sucre et de lait concentré mijoté jusqu’à solidification.

Quelques spécialités typiques du Sud

Deux douceurs indiennes à manger en bouchées

-Le Mysore pak. Cette douceur originaire de Mysore est un joyeux mélange de ghee, sucre et farine de pois chiche. On la trouve partout dans le Tamil Nadu mais les étals de Mysore en proposent des montagnes que l’on peut même déguster chaudes. A vos risques et périls digestifs !

-Le Kozhukattai.. On forme de petites boules de farine de riz que l’on fourre d’un mélange de sucre et jaggery. Puis on les cuit à la vapeur ce qui rend l’extérieur doux alors que l’intérieur reste juteux. Bien fait ce dessert peut être très bon quoique , là encore, un tantinet sucré.

Deux desserts de fête

Le Paal polii se déguste pendant les fêtes du Sud. Il se compose de semoule de blé complet (atta), cardamone, safran et fruits secs

– Le Halba est un dessert du Karnataka à base de riz et noix de coco, cardamone, jaggery et fruits secs

Deux desserts traditionnels

– Les Ney Appam ressemblent à des crêpes à base de riz. On y ajoute sirop de jaggery, bananes et cardamone en poudre.

Le Semiya payasam ’est la version sudiste du kheer. C’est un dessert crémeux à base de vermicelles de riz sucrés cuits dans le lait de coco puis revenus dans le ghee sucré. La crème est ensuite garnie de cajoux et raisins secs frits dans le ghee. Une version plus sophistiquée mêle de l’ananas.

De plus en plus de pâtisseries offrent des desserts occidentaux. Du coup, il faut souvent se réfugier dans les restaurants traditionnels ou les petits étals pour se régaler de sucreries indiennes traditionnelles. Ce site recense quelques adresses connues dans la capitale du Tamil Nadu.

Faire un gâteau en Inde

A première vue, l’idée de faire un gâteau en Inde ne concerne que les résidents et le titre de cet article peut vous faire sourire. Néanmoins, rien n’est simple au pays des Maharadjas. Alors voici quelques pistes pour vous retrouver au milieu des ingrédients de base, farines, sucres au pluriel mais aussi laitages.

vous connaissez la farine de Ragi ?

La farine.

 On aborde ici aborde un sujet compliqué. Pour préparer un gâteau en Inde, il faut trouver la farine de blé « maida ». Très traitée il est conseillé de la mélanger avec de la farine complète « ätta ». Pour les plus aventureux, il existe une foultitude de farines exotiques. Vous pouvez les trouver dans n’importe quel magasin bio, de type “Terra”ou non.

Quelle farine pour faire un ga^teau en Inde ?

On commence par les plus compréhensibles, farine de lentilles, de riz, de pois chiche. Avec celles-ci, on peut confectionner les vada, sortes de beignets mangés le matin et en guise d’en cas. .Nous connaissons la farine de maïs utilisée dans les tortillas mexicaines  ou la polente italienne. La farine de riz sert quant à elle pour les dosas, idlis .

Farines de pois chiches e de quinoa

Plus étranges pour nous, la farine de millet, d’amarante de sorgho. Plus étonnante encore, la farine de ragi toute rouge. Elle rentre dans la confection de certains chapatis. De la famille du millet, elle est chargée en protéines végétales. Cuisiner ces farines s’apprend car leur texture peut varier considérablement. Il y en a en effet pour tous les goûts, toutes les croyances ou allergies, mais aussi pour toutes les traditions culinaires.

Le sucre.

Là encore, rien de simple pour un esprit franco-français. Outre le sucre blanc archi raffiné, souvent issu de la betterave, il existe une joyeuse quantité de sucres bruns plus ou moins utilisables pou faire un gâteau en Inde.

On exclut d’office la vergeoise très franco-belge et obtenue en caramélisant du sucre blanc. Parmi les sucres roux présents en Inde, on distingue de fait l’origine naturelle, datte, noix de coco, palme et surtout bien sûr canne. Ici, on consomme principalement du sucre de canne. Mais là encore que choisir pour sucrer son café ou préparer un gâteau ?

Le Muscovado n’est pas raffiné, mais juste purifié, filtré et caramélisé d’où un petit goût parfumé. Le trubinado, quant à lui, désigne un sucre semi-raffiné. Cette version conserve ses cristaux.

Le jaggery très présent sur les ‘étals est peut [être le plus traditionnel en Inde. Ce produit concentré, non raffiné, et de couleur foncée contient encore mélasses et cristaux mais aussi des fibres. Il se présente sous forme solide, râpée ou hachée. Très peu homogène, il n’est pas évident à cuisiner mais délicieux dans le café si la texture ne vous d’dérange pas.

Quel sucre choisir pour faire un gâteau en Inde ?

Le sucre Demerara provient de Guyane. Bien que complètement exogène, il se trouve facilement. Autant savoir néanmoins qu’il n’est pas vraiment local. Sa texture granuleuse et humide peut surprendre. On a en effet l’impression qu’il bouge. Un tantinet perturbant le matin au petit déjeuner mais le goût en est agréable.

https://www.lanutrition.fr/les-differents-types-de-sucres

Les laitages

N’en déplaise aux légendes urbaines concernant le véganisme local, les Indiens adorent les laitages. Ils sont d’ailleurs le plus grands consommateurs et producteurs de lait au monde. Du coup, on trouve de nombreuses recettes à base de laitages.

Si l’on trouve peu de fromages, on trouve en revanche beaucoup de fromage. Je m’explique, peu de variétés mais une grande quantité de ce fromage un peu élastique nommé paneer et utilisé comme source de protéines dans de nombreux plats végétariens. Selon les marques, les producteurs, la qualité, et la provenance, le gout du paneer peut varier énormément.

Les Indiens consomment également beaucoup de yaourts. Sous forme solide, type fromage blanc, on l’appelle curd et on le consomme en accompagnement des plats épicés. Car les laitages permettent de calmer les brulures provoquées par les épices. Sous forme liquide, les Indiens ont véritablement inventé le yaourt à boire. Le lassi se boit sucré, aromatisé ou salé, comme toutes les autres boissons. On trouve également de nombreuses boissons lactées telles le badaam milk (lait aux amandes) ou le rose milk très populaires dans le sud de l’inde.

 La matière grasse traditionnelle, quant à elle, reste le ghee, ce beurre clarifié à très longue conservation.

Circuler à Chennai

Circuler à Chennai peut s’avérer sportif mais pas insupportable comme dans le nord ou dans certains pays du Moyen-Orient. Chennai n’est pas le Caire ou Beyrouth, loin de là. Certes, l’on croise des vaches, chiens sur la route. Certes, des trous obligent parfois à des détours, des barrières de police ralentissent une circulation déjà dense et chaotique. Pour autant, si les trajets tendent à durer, la circulation est supportable.

Pour se déplacer, la location de voiture est déconseillée si vous ne parlez pas la langue locale et ne possédez pas 5 paires d’yeux.

Alors comment se déplacer ?

A l’occidentale

  • Taxi, voiture avec chauffeur, la solution de facilité. Si vous venez pour affaire, votre société pourvoira à la voiture avec chauffeur. Il deviendra vite indispensable, alors autant s’habituer à son anglais rapidement et s’en faire un allié. Pour le taxi, il faut vraiment discuter le prix à l’avance et ne plus y déroger.
  • Avion : très facile d’une ville à l’autre, les Indiens ont l’habitude de se déplacer sur le vaste sous-continent. https://www.goindigo.in/
Un métro tout neuf
  • Métro : à Chennai le métro est extrêmement sûr, neuf et tout propre. Cher pour les locaux, il est assez peu fréquenté et donc idéal aux heures de grande circulation. Annonces et destinations sont indiquées en tamoul et en anglais ce qui le rend facile d’utilisation. Vous pouvez acheter vos billets en avance sur internet https://tickets.chennaimetrorail.org/onlineticket/svc  (moins cher) ou directement au guichet. Sur l’appli, il vaut mieux n’acheter q’un billet à la fois, (car l’appli ne semble garder en mémoire que le dernier billet acheté). Comme dans les aéroports, il faut passer aux rayons X et à la fouille, donc prévoir ce petit temps et compter 10mn entre chaque passage de rame. Il y a une ligne directe (sans changement) de l’aéroport au centre ville. La station se trouve entre le terminal domestique et le terminal international et on la rejoint par des tapis roulants au 1er étage. Les deux wagons de queue sont généralement réservés aux femmes d’où des regards courroucés en cas d’erreur.

Plus local

  • Auto : le plus folklorique et facile. L’auto ou Ato est en tamul ce que le tuk tuk ou rikshaw est en extrême orient. Comme le taxi, on peut le héler dans la rue ou utiliser les app Uber ou Ola. https://www.olacabs.com/ Un petit bémol, l’auto ne vient pas vraiment toujours vous chercher, c’est à vous d’aller le trouver, sinon il prend quelqu’un d’autre . En dehors de Chennai, ces deux applications servent surtout à avoir une idée du prix plancher. Rarissimes seront les autos ou taxis à accepter la course. Il faut donc s’attendre à marchander.
  • Le train. Si vous aimez la foule, disposez de beaucoup de temps et cherchez le folklore, prenez donc le train. Pour un long trajet mieux vaut ne pas avoir besoin d’aller aux toilettes. https://www.indiantrain.in/.
  • Bus de ville ; il ne coute vraiment pas grand-chose. Mais si vous ne maitrisez pas le tamul, il est quasi impossible à prendre. Les arrêts sont pris d’assaut et les portes ne ferment pas, il vaut mieux s’accrocher.
  • Marcher, malgré les encombrements, la chaleur, les trous, la quasi-absence de trottoir, c’est tout à fait possible si vous aimez vraiment marcher. 

Départ pour Chennai

Bon vous l’aurez compris, me revoilà repartie sur les routes. : cette fois, il s’agit d’un départ pour Chennai. Après trois années au Royaume-Uni, rendues frustrantes en raison du Brexit et de l’épidémie de Covid, me voici à nouveau dans les malles.

Préparer son départ pour Chennai

D’aucuns m’ont fait remarquer que l’on trouvait de tout en Inde alors pourquoi emmener des paquetages lors d’un départ pour Chennai ? Parce que figurez-vous nous les Français avons de drôles de mœurs et de drôles de physiques. Parce que aussi, on ne s’installe pas comme on voyage. S’inscrire dans la durée implique de recréer a minima sa zone de confort. S’adapter à ce qui existe sans se renier. Certes il va falloir s’adapter qux vaches dans la rue, aux divinités criardes, aux mets brûlants. Pour autant on peut apporter avec soi un petit coin de France.

 Ainsi mes cheveux clairs ne s’accommoderont pas des soins capillaires pour brunes. Mes boucles desséchées ne supportent ni la chaleur, ni la pollution. Evidemment Amazon pourrait me dépanner… Mais qu’en est-il des couteaux dans un pays où l’on mange avec les doigts et éventuellement avec des cuillères ? Où trouver un ouvre-bouteille dans un état où l’alcool, très contrôlé et lourdement taxé, ne se trouve que dans quelques magasins d’Etat. Et la liste s’allonge de ce qui nous parait anodin en France et devient introuvable ailleurs.

Un petit séjour exploratoire et les conseils gentiment distribués par les associations d’expatriés français et internationales permettent de se faire une idée des contraintes et possibilités locales.

Peur et envie d’un départ pour Chennai

A l’annonce de cette nouvelle destination, les sourcils se sont froncés. La majorité m’a plainte. Misère, maladies, promiscuité, pollution, les maux à affronter se comptent en effet à la pelle.

Néanmoins, les connaisseurs, les voyageurs se sont enquis de la localisation exacte. L’idée du sud du sous-continent a cependant animé quelques enthousiastes. Au point que, à notre étonnement, notre carnet d’hébergement affiche déjà un taux de remplissage uniquement rencontré à Londres après le Covid. Alors qu’est ce qui peut rebuter ou attirer à ce point ?

 L’Inde fait peur c’est vrai, elle effraye notamment les voyageurs en pantoufles. Les autres, ceux qui ont déjà traversé le globe considèrent le sud comme une autre expérience. Les « peluts » d’Ariège ou autres hippies me regardent avec envie en me conseillant de m’installer à Auroville. Bref, l’Inde fait rêver ou horrifie.

 A juste titre tant est grande la différence entre le Tamil Nadu où nous débarquons à l’été 2022 et le Rajasthan abordé rapidement en 2012 lors d’un circuit classique. Il est vrai que 10 ans ont passé. Et en 10 ans le pays a connu une croissance à deux chiffres qui a considérablement changé la donne. Surtout comparer Dehli et Chennai revient à comparer Copenhague et Naples ou à peu près.

Syndrome indien et autres chocs en vue

Il faut dire que l’Inde suscite des réactions schizophrènes. Sans parler forcement du fameux syndrome indien étudié par Regis Airault: Fous de l’Inde, délires d’Occidentaux et sentiment océanique (Editions Payot).

 Qu’on rejette en bloc la misère, le capitalisme sauvage, le système social, la pollution ou qu’on adore le panthéon hindou, les couleurs fluos des sarees, le sourire des gens, l’Inde ne laisse pas indifférent pour le moins.

A l’arrivée c’est le choc. Climatique certes mais aussi et surtout culturel. Bref j’ai du travail pour essayer de comprendre comment fonctionne cette société, à quoi correspondent les divinités peintes de couleurs kitchs sur les temples, pour m’y retrouver dans la gastronomie et surtout dans la langue, les langues. Pour ce faire, il me faut commencer par absorber sinon en complet , au moins des bribes du Mahâbhârata, l’épopée originelle de l’Inde.

Je vous propose de me suivre au cours de cette découverte et vous invite à me retrouver le mercredi pour partager mes coups de cœur, mes visites ou mes interrogations du moment. Vous pouvez aussi vous régaler de lectures, aidés en cela par des conseils éclairés de spécialistes.