L’école au Tamil Nadu

L’école au Tamil Nadu voit coexister deux systèmes. Les écoles privées forment l’élite et abordent l’enseignement en anglais dès le plus jeune âge. Elles proposent également d’autres langues, souvent au choix des parents.

une fréquetation pléthorique

En revanche, les écoles publiques qui suivent pourtant un même curriculum fédéral, connait des difficultés. Au Tamil Nadu, au nom de l’identité culturelle et de l’indépendance tamoules, ces dernières proposent un enseignement en tamoul et anglais uniquement.

Les difficultés de l’école publique au Tamil Nadu

Ces écoles n’accueillent en général que les enfants les plus pauvres. Elles ne peuvent refuser aucun de ceux qui se présentent. Ce même si les effectifs sont pléthoriques et les professeurs en nombre insuffisant, les locaux trop exigus.  Il n’est pas rare de voir une cinquantaine d’enfants serrés à même le sol sous la conduite d’une institutrice surmenée. Pour tenir ces hordes de bambins, la sévérité s’impose.

Encore, ces écoles peinent-elles à mener les écoliers jusqu’aux dernières années de secondaire. Ce même si l’école est officiellement obligatoire de 6 à 14 ans. Il faut dire que les écoles sont confrontées à de nombreuses difficultés. Outre l’affluence donc et le manque d’enseignants, la pauvreté et à la problématique linguistique compliquent la donne.

La pauvreté, un obstacle à l’école au Tamil Nadu et dans le reste de l’Inde

Le taux de natalité étant en chute libre en Inde (passant de 5,7 naissances par femme en 1950 à 2 aujourd’hui), les familles, de classes moyennes et hautes, tendent à surinvestir dans leur descendance. Les plus riches choisissent sans hésitation le système privé élitiste anglophone. La classe moyenne concentre également ses efforts sur l’éducation quitte à contracter des emprunts dès l’école primaire.

Les plus démunis sont eux contraints d’envoyer les enfants dans les écoles publiques. D’emblée, le plus pauvres sont donc écartés du système anglophone et des écoles privées.

de l’importance d’aller à l’ecole

Or ces mêmes familles, non éduquées, sont celles qui ont le plus de mal à fournir le matériel scolaire le plus anodin pour nous. Crayons, cahiers et surtout uniformes deviennent des objets de lutte. Le gouvernent prend parfois en charge ces frais. Encore s’agit-il souvent d’effets d’annonce préélectorales.

Plus grave encore, les plus pauvres, ont souvent besoin de bras pour subvenir aux besoins familiaux. Ce sont aussi les catégories sociales marquées par les mariages des très jeunes filles. Dès lors, il n’est pas étonnant que l’un des problèmes majeurs pour les enseignants soit l’absentéisme et la disparition très précoce des filles dans le cursus scolaire publique.

des petites élèves endimanchées

La distance peut aussi constituer un obstacle pour les écoliers souvent contraints à se rendre à pied à l’école faute de ressources pour emprunter un transport.

Pour contrer ces fléaux, les enseignants et proviseurs développent des trésors d’imagination et de bonne volonté, traquant les absents au téléphone, allant même jusqu’à les chercher chez eux. Certains proposent même des repas pour faire venir et rester le plus pauvres.

La discrimination par l’anglais

La différenciation entre écoles et élèves se fait notamment par les langues. Dès la primaire, l’apprentissage de l’anglais s’impose. Car les universités enseignent pratiquement toutes en anglais. Il est donc quasi impossible de suivre un cursus complet sans une pratique parfaite de l’anglais.

une petite école villageoise

Or les plus pauvres viennent pour la plupart de familles illettrées, incapables de les accompagner scolairement ou de les exposer à l’anglais. En outre les professeurs du public, peu payés ne sont pas toujours les plus anglophones Ainsi le niveau en anglais, langue obligatoire dès le primaire, n’a rien à voir à l’entrée dans le secondaire entre un étudiant d’école privée, quasi bilingue à 11 ans, et un enfant de classes défavorisées exposé à un Anglais souvent erratique.

Les écoles publiques limitent d’ailleurs l’apprentissage linguistique à l’anglais seulement, ce qui coupe les petits tamouls pauvres de toute possibilité d’aller travailler dans le reste de l’Inde faute notamment de maitriser l’Hindi. L’attachement à l’exception culturelle tamoule pose ici une limite. Celle-ci reste acceptable dans la mesure ou le Tamil Nadu est plus une zone d’attraction que d’exode grâce à son grand dynamisme économique.

l’histoire locale

Les programmes scolaires du Primaire dans le Tamil Nadu

Les Programmes voulus au niveau fédéral offrent une approche très pratique. Les exigences sont élevées et les enfants soumis à une discipline sévère. Dans le public, les écoles accueillent les enfants entre 9 et 12h30 puis de 14 à 16h. Les écoles privées sont, elles plus libres dans leurs horaires et dates de vacances. Elles laissent ainsi davantage de temps aux activités extra-scolaire comme le sport.

Le cursus se fait en anglais et/ou tamil à l’école au Tamil Nadu

Ce qui correspondrait à notre socle d’apprentissage obligatoire se compose de 5 matières : mathématiques, sciences, sciences sociales anglais et Tamoul. Le cursus s’enseigne dans les 2 langues. Au Tamil Nadu, l’Hindi n’est pas enseigné dans les écoles publiques.

Connaitre l’environnement

Les sujets sont abordés de manière très pratique. En sciences, les enfants de S6 l’équivalent de notre CM2 sont sensibilisés aux maladies, à la pollution, au réchauffement climatique.

des principes d’agriculture dès le CM2

La primaire compte 6 classes de Standard 1 à standard 6. Le collège ou Secondary comprend les classes Standard 7, 8, 9, 10. Puis le Higher Secondary correspond à notre Lycée et est sanctionné par des examens qui donnent accès au supérieur.

Révisions dans une école du Tamil Nadu

Des cursus plus ou moins favorables

Comme chez nous, le cursus scientifique est plus valorisé que les sections commerce/art.

Dans le public les élèves sont suivis selon leurs origines sociales, religieuse et économique, avec des exigences et accompagnements différenciés. La discrimination positive s’y exerce sous le nom de réservation. Dans les faits elle ne favorise guère les basses castes.

Le système de discrimination opère donc tout au long de la vie, ce dès l’école maternelle. Des associations étrangères/ organisations non gouvernementales tentent d’aider des enfants en grand besoin. Je vous propose de vous les présenter dans des articles futurs.

Pour mieux comprendre le système, un remarquable article émane de l’association Inde éduc’actions : https://inde-education-actions.org/

Fruits indiens

Sujets à somptueuses photos colorées, les nombreux fruits indiens.

Grenades au marché aux fruits indiens de Chennai

ne sont pas toujours identifiables pour les occidentaux. Ils abondent sur les étals, au coin des rues, dans les magasins. Cependant, peu de ces fruits indiens sont réellement originaires du subcontinent. Le Tamil Nadu jouissant d’un climat tropical, il a pu en effet adapter de nombreuses espèces exogènes.

Sapotilles

Un petit tour d’horizon pour faire de la balade au marché plus qu’un lieu pittoresque.

Les fruits dits exotiques.

Globalement les fruits des pays tempérés ou méditerranéens, communs sous nos latitudes, se rangent dans la section exotique en Inde. Rien d’étonnant à ce qu’ils soient plus chers ou difficiles à trouver.

Ainsi, nos pommes, poires, kiwis, ne se trouvent que dans les magasins un peu haut de gamme. Certaines variétés de pommes sont néanmoins cultivées dans le nord du pays, notamment l’Uttar Pradesh et surtout le cachemire, précisément l’Etat du Jammu et Cachemire à la frontière du Pakistan. Il ne faut pas en effet négliger la taille du pays, qui permet toute sortes de cultures.

Ne parlons pas des baies rouges ou noires, des fraises, véritables denrées de luxe. Le fruit du dragon parait chinois et pourtant il nous vient du Mexique. Il se range souvent dans les produits importés. La grenade méditerranéenne, très fréquente au Tamil Nadu, s’’égrène sur de nombreux plats salés, tel les chats.

Les fruits sud-américains assimilés à des fruits indiens

La belle variété des étals de fruits indiens nous fait souvent oublier que nombre de fruits tropicaux sont nés sur le continent américain. Voici un petit tour d’horizon.

Goyaves vertes et sapotilles
  • Le sapota ou sapotille est ici un petit fruit à la carapace rugueuse et à la chaire orange. Il ressemble un peu au mamey sud-américain. Il aurait peut-être dû rester dans son Mexique natal.
  • Si vous êtes amateurs de maracujas ou fruits de la passion, version tropicale de la passiflore de nos herbiers, passez votre chemin. Ici leur coque jaune ne laisse pas présager les semences visqueuses à l’intérieur. En bref, ces fruits sud-américains sont meilleurs dans leur pays d’origine.
Des fruits de la passion indiens
  • La Papaye. Sa chair orange vif assez odorante ne laisse pas indifférent. La papaye compte adeptes et détracteurs.
  • L’Ananas est certainement le plus commun de ces fruits sud-américains
  • L’Annone, pomme-cannelle ou custard apple fait un peu penser à une grosse pomme de pin vert tendre. Sa chair blanche contient de nombreuses graines. Bien mûre, en saison, (octobre Novembre au Tamil Nadu) les plus gros fruits sont délicieux.
Annones, ces fruits indiens à la chair blanche
  • Les goyaves indiennes peuvent être roses ou blanches. Elles ne sont pas forcément excellentes.

Les fruits importés, cultivés comme des fruits indiens

La pastèque et les dattes sont apparues en Afrique. Néanmoins elles sont très communes dans le Tamil Nadu. La pastèque y est cultivée toute l’année et est souvent délicieuse, juteuse et sucrée. De la famille des cucurbitacées, elle se plait particulièrement dans les régions du Karnataka et du Tamil Nadu. On la cultive particulièrement autour de Pondichéry.

Curieusement aussi, on trouve couramment deux fruits originaires du Moyen-Orient, les figues vertes et le raisin.

L’Inde est également le plus gros producteur mondial de bananes. Elle en produit toutes sortes de variétés particulières. Outre les petites bananes, les grosses que nous connaissons en Europe ou les plantains servies en légumes, on trouve en effet les s bananes rouges très juteuses et savoureuses.

Tout comme la banane, l’orange et le kaki sont originaires d’Asie du Sud-Est. On les trouve facilement parmi les fruits indiens.

On trouve par exemple des monceaux malodorants de ce terrible fruit originaire de Bornéo qu’est le Durian.  De nombreuses boutiques de fruits et légumes les proposent déjà préparés. En revanche, le durian ne se conserve pas du tout sous peine de devenir dangereux à l’absorption et à l’odeur.

Également originaire du sud-est asiatique le lychee garnit les rayons de fruits à l’automne. Mais un lychee jaune assez différent de ceux présents en Europe.

Les fruits indiens endémiques,

Les fruits indiens endémiques sont finalement relativement peu nombreux.

Outre la noix de coco que l’on trouve quasiment dans tous les pays tropicaux, l’Inde a donné naissance à la mangue, au melon et à quelques agrumes. Parmi ceux-ci, on distingue le citron vert, le petit citron jaune beaucoup plus doux et le mosambi. Céstest un agrume endémique de couleur verte. Il a la forme d’une orange et une saveur acidulée à mi-chemin entre le citron et l’orange.

L’Inde offre une variété impressionnante de mangues. On les trouve vertes une grande partie de l’année. Cependant, la grande saison se situe vers le mois de juin. Une foultitude de variétés envahit alors les étals (entre mai et aout en fait).    

Mangues, un des fruits indiens les plus répandus

-Parmi les fruits indiens on trouve aussi aussi des noix notamment des cajous dont l’Inde est le second producteur mondial.  

On trouve même des milk-shakes de fruits secs,

Par ailleurs, nous sommes en Inde et le choix d’épices et tubercules est énorme. De la cardamone, à la girofle, la cannelle, le turmeric ou le safran. En poudre ou râpé, comme le gingembre ou la noix de muscade.

Comment les consomme t on ?

Les Indiens absorbent les fruits tout au long de la journée mais rarement en dessert, sinon incorporés à des préparations. Ils les consomment beaucoup en jus frais, smoothies notamment.

Une foule de desserts utilisent ces fruits, qu’il s’agisse de sablés, de glaces ou encore de ces boissons composites que sont les faloodas, sherbet ou le fameux Jigarthanda de Madurai.

Venir à Chennai

Ça y est vous vous êtes décidé à venir à Chennai et avez même comparé les tarifs aériens. AF propose 3 rotations directes par semaine depuis paris. Emirates ou Qatar Airways entre autres proposent des connexions souvent moins chères mais plus sportives.

Préparatifs pour venir à Chennai

Alors première étape essentielle avant de venir à Chennai : le visa.

Il vous faut vous y prendre 1 mois à l’avance pour le e visa. Munissez-vous de photographies d’identité au format américain carré numérique.

Précautions sanitaires avant de venir à Chennai

Deuxième étape, les vaccins éventuels, à moins de venir vous installer dans la campagne, rien de vraiment obligatoire. La fièvre jaune, la rage et l’hépatite A sont conseillés mais en 1 semaine ou 2 vous n’êtes pas obliges de sortir trop des chemins battus et de prendre des risques sanitaires. En revanche conservez à l’idée que vous arrivez dans un pays tropical dit en développement donc les normes ne sont pas toujours les mêmes. Il faut toujours demander de l’eau bouchée, éviter les glaçons. Vous munir d’anti-moustiques, de gel hydroalcoolique, de sérum physiologique (pour les yeux, allergies…) n’est pas inutile. Vous munir de votre gobelet de vos couverts n’est pas hors de propos. Vous pourrez tout à fait les trouver sur place. Idem pour le chapeau, les lunettes de soleil, le parapluie.

L’argent en avoir ou pas

Pour l’argent inutile de vous en préoccuper avant vous changerez en arrivant et surtout des quantités minimales. Les roupies ne sont pas convertibles donc inutile d’en rapporter sauf si vous voulez montrer la tête de Gandhi au retour en France. La moindre boutique est équipée d’un terminal et on trouve des tirettes partout. Cela étant pour éviter les frais de conversion, il vaut mieux estimer vos dépenses et tirer une bonne somme en conséquence au début de votre séjour. Depuis quelques mois néanmoins, le compte Revolut convertit en roupies. il ne s’agit pas ici de publicité, je n’ai pas de lien d’affiliation. Cependnat, cela vaut le coup de vérifier le statut de vos banques en ligne.

Pour le téléphone, l’achat de puce est quasi impossible en Inde. Mieux vaut prendre une extension de votre forfait pour la durée de votre séjour.

Les bagages

On trouve de tout en Inde ou pratiquement. Si vous êtes blonde, avez besoin d’un shampoing particulier, d’une crème ou d’un traitement spécial, il vaut mieux la prendre. Mais les médicaments se trouvent partout, génériques et à prix ridiculement bas. On les trouve quasiment vendus à l’unité. Pour l’instant , nous n’avons pas de troisième œil ou de troisième bras.

Pour vos chargeur et ordi, là encore venir à Chennai équivaut à arriver dans une caverne d’Ali baba. Cela étant les prises ne sont pas les mêmes.

Guides/ Livres

Vous pouvez emporter avec vous un guide papier. En ce cas laissez tomber le routard, préférez le Lonely ou équivalent. Quelques sites se distinguent pour la préparation d’un voyage dans le sud de l’inde. Le mien évidemment, mais aussi

A propos de livres, si vous êtes anglophones ne vous chargez pas. On trouve en effet de très bonnes librairies à Chennai. Elles offrent des ouvrages à des prix incroyablement bas. Alors pourquoi bouder son plaisir. J’ai un faible pour la magnifique boutique de Higginbottams dont certains ouvrages sont vendus à l’aéroport ou dans la jolie chaine de cafés littéraires writer’s cafe.

Vêtements

Inutile de vous charger de vêtements. Ici il faut s’habiller léger mais couvrant. Les bras et les jambes nus sont mal venus. La décence est de rigueur. Même sur la plage. Donc vous pouvez venir avec des valises vides que vous remplirez sur place car la mode est moins chère. En revanche je vous conseille d’emmener votre maillot de bain. Les Indiens ne nagent guère et ne se déshabillent pas donc si vous voulez vraiment nager, équipez-vous en France. Pour le reste Decathlon offre de tout à prix indien, même les bonnets et les doudounes. Néanmoins, vous pouvez embarquer une cargaison de mi bas transparents qui vous permettront de contourner l’obligation de vous mettre pied nu dans les temples sans être trop remarqués.

En revanche vous pouvez tout à fait apporter un vêtement que vous aimez pour le faire copier. Les tissus abondent et il vous suffira d’aller choisir dans les multiples boutiques de T Nagar.

Douceurs de France

Vous voulez apporter des douceurs françaises, alors malheureusement surtout pas de chocolat. Il fait beaucoup trop chaud tout fond. Eventuellement des tablettes de noir et encore (quoiqu’en ce qui me concerne la tablette aux amandes salées ou aux noix de cajou supporte le réfrigérateur) mais trop dommage de mettre des vrais bons chocolats au réfrigérateur.

Amul, le chocolat local sucré à la date qui ne fond pas

En revanche si vous avez besoin de vin, il faudra l’apporter.  Les douanes autorisent 2 bouteilles en soute ou au duty free. Le vin de qualité est quasi introuvable à Chennai.

Si vous avez besoin de votre expresso matinal, là aussi, il vaut mieux vous munir de votre cargaison. On trouve du nescafé à prix fort, sinon c’est du café à la chicorée ou le filter coffee spécialité du Tamil Nadu ¾ de lait épais et une giclée de café très sucré. Le thé c’est bon aussi…. J’espère qu’avec ces quelques éléments vous êtes maintenant prêts à venir à Chennai 

Douceurs indiennes

En cette période de fêtes, voici quelques idées de douceurs indiennes. Les Indiens adorent en effet le sucre. Même si la fête la plus importante reste Diwali, voici quelques idées pour épicer notre Noël si occidental.

Burfi

En effet, de quelles douceurs indiennes se régale-t-on au Tamil Nadu ?

le Mysore Pak, une des douceurs indiennes les plus populaires du sud

Quelques douceurs indiennes traditionnelles

Recettes : https://magikindia.com/fr/desserts-indiens-india/

Deux desserts glacés

– le falooda. Ce dessert intransportable est à la cuisine ce que le Taj Mahal est à l’architecture : un concentré de présence moghole. Il s’agit de la version indienne du Faloodeh persan. Ce mélange de vermicelles, maïzena, sirop de rose, crème glacée, entre autre, peut laisser sceptique. Il en existe une version encore plus exotique dans le sud, le jigarthanda. Personnellement, le mélange de vermicelles, lait concentré sucré, fruits confits, glace et sirop m’est compliqué mais vous pouvez tenter si vous avez le cœur, et l’estomac, bien accrochés.

Les jolies couleurs du Falooda

le Kulfi. Dans la version glacée, les Indiens se délectent de Kulfi. Plus dense et lourd que la glace, le kulfi remonte lui aussi à l’occupation Moghole. Il fond lentement et reste longtemps et beaucoup en bouche.

Deux douceurs indiennes vraiment bien sucrées

-le Gulab jamun. Ce dessert national s’obtient en faisant frire des boulettes de farine et lait. On les immerge ensuite dans un sirop de sucre. Les Indiens les servent accompagnés de kulfi. Pour un gout plus de chez nous, on peut tenter de les tremper dans du rhum, cela donne une sorte de mini baba, version indienne.

– le barfi est un bon exemple des douceurs indiennes. C’est une confiserie traditionnelle à base de sucre et de lait concentré mijoté jusqu’à solidification.

Quelques spécialités typiques du Sud

Deux douceurs indiennes à manger en bouchées

-Le Mysore pak. Cette douceur originaire de Mysore est un joyeux mélange de ghee, sucre et farine de pois chiche. On la trouve partout dans le Tamil Nadu mais les étals de Mysore en proposent des montagnes que l’on peut même déguster chaudes. A vos risques et périls digestifs !

-Le Kozhukattai.. On forme de petites boules de farine de riz que l’on fourre d’un mélange de sucre et jaggery. Puis on les cuit à la vapeur ce qui rend l’extérieur doux alors que l’intérieur reste juteux. Bien fait ce dessert peut être très bon quoique , là encore, un tantinet sucré.

Deux desserts de fête

Le Paal polii se déguste pendant les fêtes du Sud. Il se compose de semoule de blé complet (atta), cardamone, safran et fruits secs

– Le Halba est un dessert du Karnataka à base de riz et noix de coco, cardamone, jaggery et fruits secs

Deux desserts traditionnels

– Les Ney Appam ressemblent à des crêpes à base de riz. On y ajoute sirop de jaggery, bananes et cardamone en poudre.

Le Semiya payasam ’est la version sudiste du kheer. C’est un dessert crémeux à base de vermicelles de riz sucrés cuits dans le lait de coco puis revenus dans le ghee sucré. La crème est ensuite garnie de cajoux et raisins secs frits dans le ghee. Une version plus sophistiquée mêle de l’ananas.

De plus en plus de pâtisseries offrent des desserts occidentaux. Du coup, il faut souvent se réfugier dans les restaurants traditionnels ou les petits étals pour se régaler de sucreries indiennes traditionnelles. Ce site recense quelques adresses connues dans la capitale du Tamil Nadu.

Faire un gâteau en Inde

A première vue, l’idée de faire un gâteau en Inde ne concerne que les résidents et le titre de cet article peut vous faire sourire. Néanmoins, rien n’est simple au pays des Maharadjas. Alors voici quelques pistes pour vous retrouver au milieu des ingrédients de base, farines, sucres au pluriel mais aussi laitages.

vous connaissez la farine de Ragi ?

La farine.

 On aborde ici aborde un sujet compliqué. Pour préparer un gâteau en Inde, il faut trouver la farine de blé « maida ». Très traitée il est conseillé de la mélanger avec de la farine complète « ätta ». Pour les plus aventureux, il existe une foultitude de farines exotiques. Vous pouvez les trouver dans n’importe quel magasin bio, de type “Terra”ou non.

Quelle farine pour faire un ga^teau en Inde ?

On commence par les plus compréhensibles, farine de lentilles, de riz, de pois chiche. Avec celles-ci, on peut confectionner les vada, sortes de beignets mangés le matin et en guise d’en cas. .Nous connaissons la farine de maïs utilisée dans les tortillas mexicaines  ou la polente italienne. La farine de riz sert quant à elle pour les dosas, idlis .

Farines de pois chiches e de quinoa

Plus étranges pour nous, la farine de millet, d’amarante de sorgho. Plus étonnante encore, la farine de ragi toute rouge. Elle rentre dans la confection de certains chapatis. De la famille du millet, elle est chargée en protéines végétales. Cuisiner ces farines s’apprend car leur texture peut varier considérablement. Il y en a en effet pour tous les goûts, toutes les croyances ou allergies, mais aussi pour toutes les traditions culinaires.

Le sucre.

Là encore, rien de simple pour un esprit franco-français. Outre le sucre blanc archi raffiné, souvent issu de la betterave, il existe une joyeuse quantité de sucres bruns plus ou moins utilisables pou faire un gâteau en Inde.

On exclut d’office la vergeoise très franco-belge et obtenue en caramélisant du sucre blanc. Parmi les sucres roux présents en Inde, on distingue de fait l’origine naturelle, datte, noix de coco, palme et surtout bien sûr canne. Ici, on consomme principalement du sucre de canne. Mais là encore que choisir pour sucrer son café ou préparer un gâteau ?

Le Muscovado n’est pas raffiné, mais juste purifié, filtré et caramélisé d’où un petit goût parfumé. Le trubinado, quant à lui, désigne un sucre semi-raffiné. Cette version conserve ses cristaux.

Le jaggery très présent sur les ‘étals est peut [être le plus traditionnel en Inde. Ce produit concentré, non raffiné, et de couleur foncée contient encore mélasses et cristaux mais aussi des fibres. Il se présente sous forme solide, râpée ou hachée. Très peu homogène, il n’est pas évident à cuisiner mais délicieux dans le café si la texture ne vous d’dérange pas.

Quel sucre choisir pour faire un gâteau en Inde ?

Le sucre Demerara provient de Guyane. Bien que complètement exogène, il se trouve facilement. Autant savoir néanmoins qu’il n’est pas vraiment local. Sa texture granuleuse et humide peut surprendre. On a en effet l’impression qu’il bouge. Un tantinet perturbant le matin au petit déjeuner mais le goût en est agréable.

https://www.lanutrition.fr/les-differents-types-de-sucres

Les laitages

N’en déplaise aux légendes urbaines concernant le véganisme local, les Indiens adorent les laitages. Ils sont d’ailleurs le plus grands consommateurs et producteurs de lait au monde. Du coup, on trouve de nombreuses recettes à base de laitages.

Si l’on trouve peu de fromages, on trouve en revanche beaucoup de fromage. Je m’explique, peu de variétés mais une grande quantité de ce fromage un peu élastique nommé paneer et utilisé comme source de protéines dans de nombreux plats végétariens. Selon les marques, les producteurs, la qualité, et la provenance, le gout du paneer peut varier énormément.

Les Indiens consomment également beaucoup de yaourts. Sous forme solide, type fromage blanc, on l’appelle curd et on le consomme en accompagnement des plats épicés. Car les laitages permettent de calmer les brulures provoquées par les épices. Sous forme liquide, les Indiens ont véritablement inventé le yaourt à boire. Le lassi se boit sucré, aromatisé ou salé, comme toutes les autres boissons. On trouve également de nombreuses boissons lactées telles le badaam milk (lait aux amandes) ou le rose milk très populaires dans le sud de l’inde.

 La matière grasse traditionnelle, quant à elle, reste le ghee, ce beurre clarifié à très longue conservation.

Circuler à Chennai

Circuler à Chennai peut s’avérer sportif mais pas insupportable comme dans le nord ou dans certains pays du Moyen-Orient. Chennai n’est pas le Caire ou Beyrouth, loin de là. Certes, l’on croise des vaches, chiens sur la route. Certes, des trous obligent parfois à des détours, des barrières de police ralentissent une circulation déjà dense et chaotique. Pour autant, si les trajets tendent à durer, la circulation est supportable.

Pour se déplacer, la location de voiture est déconseillée si vous ne parlez pas la langue locale et ne possédez pas 5 paires d’yeux.

Alors comment se déplacer ?

A l’occidentale

  • Taxi, voiture avec chauffeur, la solution de facilité. Si vous venez pour affaire, votre société pourvoira à la voiture avec chauffeur. Il deviendra vite indispensable, alors autant s’habituer à son anglais rapidement et s’en faire un allié. Pour le taxi, il faut vraiment discuter le prix à l’avance et ne plus y déroger.
  • Avion : très facile d’une ville à l’autre, les Indiens ont l’habitude de se déplacer sur le vaste sous-continent. https://www.goindigo.in/
Un métro tout neuf
  • Métro : à Chennai le métro est extrêmement sûr, neuf et tout propre. Cher pour les locaux, il est assez peu fréquenté et donc idéal aux heures de grande circulation. Annonces et destinations sont indiquées en tamoul et en anglais ce qui le rend facile d’utilisation. Vous pouvez acheter vos billets en avance sur internet https://tickets.chennaimetrorail.org/onlineticket/svc  (moins cher) ou directement au guichet. Sur l’appli, il vaut mieux n’acheter q’un billet à la fois, (car l’appli ne semble garder en mémoire que le dernier billet acheté). Comme dans les aéroports, il faut passer aux rayons X et à la fouille, donc prévoir ce petit temps et compter 10mn entre chaque passage de rame. Il y a une ligne directe (sans changement) de l’aéroport au centre ville. La station se trouve entre le terminal domestique et le terminal international et on la rejoint par des tapis roulants au 1er étage. Les deux wagons de queue sont généralement réservés aux femmes d’où des regards courroucés en cas d’erreur.

Plus local

  • Auto : le plus folklorique et facile. L’auto ou Ato est en tamul ce que le tuk tuk ou rikshaw est en extrême orient. Comme le taxi, on peut le héler dans la rue ou utiliser les app Uber ou Ola. https://www.olacabs.com/ Un petit bémol, l’auto ne vient pas vraiment toujours vous chercher, c’est à vous d’aller le trouver, sinon il prend quelqu’un d’autre . En dehors de Chennai, ces deux applications servent surtout à avoir une idée du prix plancher. Rarissimes seront les autos ou taxis à accepter la course. Il faut donc s’attendre à marchander.
  • Le train. Si vous aimez la foule, disposez de beaucoup de temps et cherchez le folklore, prenez donc le train. Pour un long trajet mieux vaut ne pas avoir besoin d’aller aux toilettes. https://www.indiantrain.in/.
  • Bus de ville ; il ne coute vraiment pas grand-chose. Mais si vous ne maitrisez pas le tamul, il est quasi impossible à prendre. Les arrêts sont pris d’assaut et les portes ne ferment pas, il vaut mieux s’accrocher.
  • Marcher, malgré les encombrements, la chaleur, les trous, la quasi-absence de trottoir, c’est tout à fait possible si vous aimez vraiment marcher. 

Départ pour Chennai

Bon vous l’aurez compris, me revoilà repartie sur les routes. : cette fois, il s’agit d’un départ pour Chennai. Après trois années au Royaume-Uni, rendues frustrantes en raison du Brexit et de l’épidémie de Covid, me voici à nouveau dans les malles.

Préparer son départ pour Chennai

D’aucuns m’ont fait remarquer que l’on trouvait de tout en Inde alors pourquoi emmener des paquetages lors d’un départ pour Chennai ? Parce que figurez-vous nous les Français avons de drôles de mœurs et de drôles de physiques. Parce que aussi, on ne s’installe pas comme on voyage. S’inscrire dans la durée implique de recréer a minima sa zone de confort. S’adapter à ce qui existe sans se renier. Certes il va falloir s’adapter qux vaches dans la rue, aux divinités criardes, aux mets brûlants. Pour autant on peut apporter avec soi un petit coin de France.

 Ainsi mes cheveux clairs ne s’accommoderont pas des soins capillaires pour brunes. Mes boucles desséchées ne supportent ni la chaleur, ni la pollution. Evidemment Amazon pourrait me dépanner… Mais qu’en est-il des couteaux dans un pays où l’on mange avec les doigts et éventuellement avec des cuillères ? Où trouver un ouvre-bouteille dans un état où l’alcool, très contrôlé et lourdement taxé, ne se trouve que dans quelques magasins d’Etat. Et la liste s’allonge de ce qui nous parait anodin en France et devient introuvable ailleurs.

Un petit séjour exploratoire et les conseils gentiment distribués par les associations d’expatriés français et internationales permettent de se faire une idée des contraintes et possibilités locales.

Peur et envie d’un départ pour Chennai

A l’annonce de cette nouvelle destination, les sourcils se sont froncés. La majorité m’a plainte. Misère, maladies, promiscuité, pollution, les maux à affronter se comptent en effet à la pelle.

Néanmoins, les connaisseurs, les voyageurs se sont enquis de la localisation exacte. L’idée du sud du sous-continent a cependant animé quelques enthousiastes. Au point que, à notre étonnement, notre carnet d’hébergement affiche déjà un taux de remplissage uniquement rencontré à Londres après le Covid. Alors qu’est ce qui peut rebuter ou attirer à ce point ?

 L’Inde fait peur c’est vrai, elle effraye notamment les voyageurs en pantoufles. Les autres, ceux qui ont déjà traversé le globe considèrent le sud comme une autre expérience. Les « peluts » d’Ariège ou autres hippies me regardent avec envie en me conseillant de m’installer à Auroville. Bref, l’Inde fait rêver ou horrifie.

 A juste titre tant est grande la différence entre le Tamil Nadu où nous débarquons à l’été 2022 et le Rajasthan abordé rapidement en 2012 lors d’un circuit classique. Il est vrai que 10 ans ont passé. Et en 10 ans le pays a connu une croissance à deux chiffres qui a considérablement changé la donne. Surtout comparer Dehli et Chennai revient à comparer Copenhague et Naples ou à peu près.

Syndrome indien et autres chocs en vue

Il faut dire que l’Inde suscite des réactions schizophrènes. Sans parler forcement du fameux syndrome indien étudié par Regis Airault: Fous de l’Inde, délires d’Occidentaux et sentiment océanique (Editions Payot).

 Qu’on rejette en bloc la misère, le capitalisme sauvage, le système social, la pollution ou qu’on adore le panthéon hindou, les couleurs fluos des sarees, le sourire des gens, l’Inde ne laisse pas indifférent pour le moins.

A l’arrivée c’est le choc. Climatique certes mais aussi et surtout culturel. Bref j’ai du travail pour essayer de comprendre comment fonctionne cette société, à quoi correspondent les divinités peintes de couleurs kitchs sur les temples, pour m’y retrouver dans la gastronomie et surtout dans la langue, les langues. Pour ce faire, il me faut commencer par absorber sinon en complet , au moins des bribes du Mahâbhârata, l’épopée originelle de l’Inde.

Je vous propose de me suivre au cours de cette découverte et vous invite à me retrouver le mercredi pour partager mes coups de cœur, mes visites ou mes interrogations du moment. Vous pouvez aussi vous régaler de lectures, aidés en cela par des conseils éclairés de spécialistes.

Noël à Londres

C’est bientôt Noël.

Aujourd’hui que serait la saison festive sans les « Christmas parties » ? de même les illuminations nous paraissent indissociables de cette période. Pourtant elles n’apparurent qu’après la deuxième guerre mondiale autour de Oxford Street. Si Selfridges décora les premières vitrines de Noel en 1909, il fallut attendre 1953 pour que la tradition prenne dans le West End. Les rues les plus illuminées se trouvent désormais autour d’oxford Street, Picadilly, Regent Street, Covent Garden, Carnaby.

Les célébrations contemporaine d’une fête chrétienne doivent néanmoins beaucoup à la période victorienne.

1/ Avant Victoria, Noël est une fête peu célébrée

  • La fête chrétienne reprend des traditions païennes de la fête du solstice d’hiver. Elle s’appuie notamment sur des traditions celtiques parmi lesquelles le gui, plante symbolique de paix et quasi sacrée, cueillie par les druides. Le gui faisait de la maison un asile ou il était interdit de se battre
  • Elle recourt également au répertoire chrétien. St Nicolas, martyr d’Asie Mineure, saint patron des enfants, des pauvres. Religieuse également, L’abréviation devenue si populaire avec la publicité Xmas repose sur l’utilisation paléochrétienne du Chrisme pour symboliser le Christ (lettre Xie grecque)
  • Quelques traditions culinaires apparaissent à l’époque Tudor (Moyen Age tardif) : les mince-pies, petites tourtes à la viande évoquent la mangeoire dans laquelle dormit l’enfant Jésus à sa naissance. Traditionnellement il convenait de manger 1 mince pie chacun des 12 jours séparant Noël de l’Epiphanie « Twelfth Night ». Les mince-pies se consomment toujours, accompagnés de vin chaud. Mais une garniture sucrée à base de fruits confits a remplacé la viande. Les petits pâtés de Pézenas rapportés par un cuisinier anglais doivent avoir un goût assez proche des mince-pies originels.

La même nuit de l’Epiphanie, une tranche de cake accompagnait un verre de punch. Cette tradition existe toujours pour les acteurs au théâtre royal de Drury Lane. Il semble qu’on puisse faire remonter à la même époque le don de boites de nourritures, pour les pauvres.

  • Les hymnes religieux apparaissent sous forme de carols au 15e. s. même s’ils ont été remaniés aux 18 et 19e . Ces chansons reprennent des chants de marins visant à obtenir une boisson voire des cadeaux. A la même époque, des pièces de théâtre illustrant la légende de St Georges et le dragon recourent à un comique un peu lourd. Les masques, inversions de rôles et de sexe annoncent également les pantomimes à venir. Ces représentations s’enrichiront d’apports de la commedia dell’arte et du répertoire des auteurs classiques.

Avec les puritains au 17e presque toutes les célébrations et surtout les libations sont écartées. Au même moment, apparait la figure du Père Noël, un vieil homme sage rappelant les temps heureux antérieurs à Cromwell.

Noël à Covent Garden

2/ Noël, une invention victorienne ?

La période victorienne a redécouvert de nombreux éléments d’avant le puritanisme pour les transformer en constitutifs de la fête moderne. Cette période a transformé la célébration religieuse antique de partage et de paix en une fête familiale.

Les choux de Bruxelles, un mets privilégié sur les tables le 25 Décembre
  • Ce sont d’abord les écrivains de l’époque victorienne qui ont revisité et réhabilité les chants et l’imagerie. Dans Christmas Carol, en 1856, Charles Dickens donne une vision idéalisée de ses mémoires d’enfance plutôt qu’une description des festivités contemporaines. Pourtant, on le considère aujourd’hui comme le père du Noël moderne. https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_chant_de_No%C3%ABl
Noël sur Oxford Street

 Ainsi la tradition qu’il établit du Noël Blanc repose sur une période particulièrement froide alors qu’il était enfant. Depuis cette mini glaciation, peu de Noel ont vu la neige à Londres. Son œuvre peignant la misère des enfants a aussi développé la tradition caritative de la période.

A la même époque, Clément C Moore rappelle la légende de st Nicolas dans le célèbre poème –   T’was The Night Before Christmas, (la nuit avant noël) à l’origine de l’actuel Saint Nicolas. Et avant que la publicité de coca Cola ne rhabille le personnage. https://www.poetryfoundation.org/poems/43171/a-visit-from-st-nicholas et en français http://touslescontes.com/biblio/conte.php?iDconte=720

  • Le siècle de Victoria marque également la naissance de traditions aujourd’hui indissociables de Noël. C’est aussi au 19e que le repas de Noel commence à se codifier.
  • En 1843  John Calcott Horsley envoie la première carte de Noël imprimée à Henry Cole directeur du V&A. Celui-ci popularise la poste à 1 penny favorisant les envois de cartes de noël (penny post)
  • En 1848, le journal Illustrated Llondon news publie une image du couple royal devant un sapin. Albert a rapporté cette tradition de son pays de naissance, l’Allemagne tout comme l’avait fait la reine Charlotte en 1800. C’est l’image qui va lancer la vogue de l’arbre décoré de douceurs et bougies.
  • A la même époque Tom Smith s’inspire des traditions festives parisiennes pour offrir des sucreries dans de petits paquets que l’on fait craquer. La vogue des crakers est née.
  • En 1846, les collecteurs d’ordures travaillent pour des entreprises privées. Ils vont peu à peu s’organiser pour recevoir des pourboires pour les fêtes : la tradition des Etrennes est née.
  • Dans les années 1870 le terme de Boxing day apparait dans le dictionnaire et les deux jours fériés sont accordés aux domestiques. Malgré différentes explications il semblerait que le mot boxing se réfère à la tradition de remettre des boites aux domestiques pour qu’ils les offrent à leurs familles.
  • Les pantomimes se codifient et s’inspirent désormais de contes de fées. Elles incluent peu à peu des numéros chantés et dansés et deviennent une attraction Populaire de fin d’année. https://www.york.ac.uk/news-and-events/features/pantomime/
  • Le repas de noël, consommé en début d’après-midi le 25 voit son menu se codifier lui aussi autour de la dinde ou du jambon et de ses garnitures (navets, choux de Bruxelles et carottes) accompagnés de sauce à la canneberge et au pain. Le Royaume-Uni devient dès lors le plus gros consommateur de ces petits choux apparus au 16es dans les Flandres et en Belgique.et facilement récoltable l’hiver. Encore très populaires, leur goût évoque aux britanniques la saveur de Noël. Le dessert se compose de Christmas pudding avec une sauce au Brandy. Que dire encore des “cochons sous la couverture”(saucisses coktail au lard) et autres délices anglais?

Le thé à Londres

Le thé, boisson traditionnelle chinoise depuis 3000 ans, n’apparait qu’au XVIIe s en Grande Bretagne. Il se diffuse au XVIIIe pour devenir à la fin du XIXe la boisson anglaise par excellence. Pourquoi cette prééminence alors qu’il est apparu en même temps que le chocolat et le café ?

Enseigne de Twinings, maison de thé à Londres

A l’origine du thé à Londres, le café au XVIIes

Pasque Rose, domestique d’origine grecque et sicilienne ouvre en 1652 la première maison pour déguster une nouvelle boisson, le cave près de St Michael Cornhill. Il accompagne la dégustation de la lecture de journaux.

1ere maison de café dans la City

Vers 1666, on compte près de 80 « maison de café » dans la city. Monsieur Lloyd a même l’idée d’échanger nouvelles et affaires dans son café de Lombard Street. Son café deviendra marché d’assurances. Cette vogue souffre néanmoins d’une forte taxation et de difficultés de stockage.

C’est dans ces cafés qu’apparait pour la première fois en Septembre 1658 une boisson chinoise, apportée par les marins hollandais et portugais. Le journal Mercurius Politicus, annonce la vente de Tcha ou Tee. Le marchand Thomas Garway le propose solide ou liquide dans Exchange Alley.

Ce Tcha se popularise rapidement malgré son coût et les admonestations des médecins et moralistes. En 1700, 500 cafés en vendent. Du coup, la couronne impose des taxes importantes. Monopole de la East India Company  (comme les épices et autres soieries), il reste précieux et onéreux et sa consommation limitée à une élite. On le consomme à la manière chinoise, noir et dans des tasses de porcelaine (alors inconnue en Europe).

Le thé l’emporte sur le café XVIIIes

La consommation de thé va augmenter par étape.

1/ Un mariage et une passion

 C’est d’abord En 1662 le mariage de Charles II avec la princesse portugaise Catherine de Braganza. Amatrice de thé, elle en fait la boisson à la mode à la cour puis dans la noblesse. La compagnie des Indes orientales s’enrichit. Mais, lourdement taxé, il reste une boisson très onéreuse destinée à l’élite. On le réutilise d’ailleurs de nombreuses fois, le dernier jus insipide étant laissé aux domestiques. On le conserve dans des coffres fermés à clé et sa consommation implique rapidement de nouveaux équipements, vaisselle, meubles, imités des Chinois. Dans les maisons riches le thé était servi cérémonieusement après le diner, pris tôt dans l’après-midi.

Tea time, au V&A

2/ Nouveaux lieux et équipements pour le thé

En 1717 by Thomas Twining ouvre une boutique de Thé pour les Dames. Son concept essaime très rapidement à travers le Royaume. D’autant plus que les salons de thé permettent aux femmes d’avoir une vie sociale sans chaperons et sans écorner leur réputation (après 1864). https://twinings.co.uk/pages/twinings-flagship-store-216-strand

Dans sa boutique, se presse l’élite londonienne. Parmi les personnalités, le peintre Hogarth. La légende raconte qu’il paya Thomas Twining d’un portrait, que l’on contemple toujours dans la boutique du Strand.

Dans la boutique Twining, le portrait du fondateur par Hogarth

Contrairement aux chinois les anglais utilisent des tasses avec anses et les manufactures de Wedgwood, Spode, ou Royal Doulton se développent. Les services se perfectionnent avec de petits pots pour le lait, le sucre.

3/Des lois pour favoriser la consommation de thé

 Pour contourner les taxes, le trafic illégal de thé frelaté augmente. A tel point qu’en 1784 William Pitt le jeune introduit  le Commutation Act. La taxe baisse  de 119% à 12.5%,.

Dès lors, le thé, plus simple à préparer que le café ou le chocolat, gagne toutes les couches de la société. Les Anglais le consommant avec du lait et du sucre, dont l’absorption augmente considérablement..

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Museum of London

Au XIXe Démocratisation du thé

Les lois Pitt rendant le thé accessible, les élites et le progrès technique achèvent de le démocratiser.

1/ le thé devient boisson à la mode

La légende raconte que Anna, 7e Duchesse de Bedford invente le Afternoon tea au début du XIXe. Trouvant le temps trop long entre diner et souper, souvent tardif dans les maisons élégantes, la duchesse a l’idée d’un thé accompagné de mets raffinés en fin d’après-midi. Elle invente donc la rencontre sociale autour du thé. Celui-ci se transforme en High tea dans les classes populaires où il devint le repas le plus substantiel de la journée. Tea shops et Tea garden deviennent à la mode dans la bonne société.

Tea shop, Museum of London

2/ multiplication des zones de production

Un nouvel essor est donné par la fin du monopole de la compagnie des Indes orientales sur le commerce asiatique en 1834. La compagnie envisage alors un repli sur l’Inde et y introduit la culture du thé jusque là uniquement chinoise. Lorsque les britanniques prennent le contrôle de l’Inde en 1858, la production de thé croit. Le thé indien remporta un vaste et rapide succès.

3/ Amélioration des circuits et techniques

La fin du monopole de la compagnie des Indes orientales en 1834 pousse en outre les compagnies à jouer la concurrence. Elles utilisent de fins navires à voile, les clippers, tel le Cutty Sark à Greenwich, pour acheminer au plus vite le thé d’Orient vers le Royaume Uni et faire les profits les plus importants. Cette concurrence mène à de véritables courses entre Américains et Anglais dont celle de 1860. Le gagnant devait être le 1er à accoster et décharger son thé sur les docks. https://www.rmg.co.uk/cutty-sark/history

Cette frénésie ne résiste pas à l’ouverture du Canal de Suez. Il laisse en effet passer de gros navires et réduit la longueur du voyage. Le coût d’un thé  produit maintenant  jusqu’au Sri Lanka diminue sensiblement. De ce fait la consommation augmente énormément. Le thé devient indissociable du mode de vie britannique. Les ventes connaissent un rebond dans les années 1970 avec l’introduction du sachet.

4/ Une boisson prisée par les gouvernements.

Le gouvernement tire au XVIIe et XVIIIe jusqu’à 10°/ de son revenu des précieuses feuilles. La cour au XVIIe puis la noblesse au XVIIIe se passionnent pour le thé mais  la vogue tient surtout au puritanisme. Le Considérant comme bonne antidote à l’alcool les élites victoriennes poussent sa consommation. Elles contribuent à la ritualiser. Tout fait alors l’objet de règles : Horaires, mets, qualité du thé mais aussi objets. https://www.tea.co.uk/history-of-tea

service et théières V&A

Dans les classes populaires, boire du thé représentait un marqueur social. Rapidement on considéra qu’il apportait réconfort et chaleur. Idée reprise pendant les deux guerres mondiales et toujours répandue aujourd’hui même si le thé est aujourd’hui sérieusement concurrencé par l’industrie de Flat White. (café au lait).

De l’importance du lait, céramique V&A

Saint-Pancras

En carafe à Saint-Pancras, je vous propose quelques idées de balades. Plus précisemment j’inaugure ici une petite série sur les quartiers de gares. Aujourd’hui donc commençons à l’arrivée de l’Eurostar, à la gare Saint-Pancras, du nom d’un martyr chrétien.

Saint Pancras Station

Car les métros et trains prennent parfois du retard à Londres. C’est même le moins que l’on puisse dire. Et les trains ne sont pas toujours à l’heure. Ce malgré leur numérotage amusant. Au Royaume-Uni en effet, les trains ne sont pas désignés par un numéro ou un petit nom mais par leur horaire présumé de départ. C’est ainsi que le 10.02, s’il accumule du retard, peut partir bien après le 11.15.

Train et métro même combat.

On est donc parfois obligé de passer plus de temps que prévu aux abords des gares.

Le voyageur de Saint Pancras

Or les gares situées en périphéries de la ville victorienne lors de leur construction sont reliées entre elles. Ainsi, la Metropolitan line, creusée en 1863, relie les gares du Nord. Elle dessert notamment Euston, Saint-Pancras, Kings cross, Farringdon et Liverpool Street. C’est aussi la première ligne de métro de la capitale, et du monde,

 L’idée consistait ensuite à relier cette ligne à une ligne circulaire (la Circle line) pour rallier facilement les autres gares. Le Musée des Transports propose à ce sujet de belles explications.https://www.ltmuseum.co.uk/collections/stories/transport/metropolitan-line

Tendres retrouvailles à Saint-Pancras

Que vous disposiez d’une demi-heure ou de 2 heures, il y a forcément de quoi explorer autour des nœuds ferroviaires, avec en prime la possibilité de profiter des très chères consignes !

Autour de Saint-Pancras et King’s Cross

Là c’est facile, les deux gares se jouxtent et partagent une belle esplanade où écouter de petites formations musicales. On peut aussi grignoter un sandwich, se laisser envahir par la rumeur de la ville.

Harry Potter à King’s Cross

Si vous n’avez que 5mn et que vous adorez Harry Potter, ne manquez pas la pancarte platform 9 ¾. C’est le point de départ du Hogwarts Express juste à côté de la boutique. Les scènes d’extérieur ont en revanche été tournées devant le bel hôtel victorien Saint Pancras.

Pour les férus d’archéologie, une légende raconte que la tombe de la fameuse Reine Boudica se trouverait sous le quai 13. https://londonist.com/2016/08/is-boudica-buried-in-london

Si vous appréciez l’architecture et ne disposez que peu de temps, profitez-en pour admirer l’hôtel st Pancras, merveille victorienne. Vous pouvez également vous amuser des sculptures de la gare. Amoureux d’architecture encore, le toit réticulé de John Mc Aslan à King’s Cross redessine la gare depuis 2012 et vaut le détour.

Le magnifique toit de King’s cross

Vous disposez de plus de temps

Si vous disposez d’au moins 30/45mn, vous pouvez remonter derrière le Gymnasium, ancien lycée allemand reconverti en bar à bière. De ce point, entre les deux gares, on rejoint le canal. Tout autour,s’est monté ces dernières années un magnifique centre commercial aéré avec petit marché gourmand. Pas la peine donc de rester enfermé dans la gare pour un sandwich insipide.

Le canal derrière Saint Pancras

Si vous avez vraiment un moment à tuer entre deux correspondances, direction la ravissante vieille église de St Pancras en redescendant le long du bassin sur St Pancras Road. A ne pas confondre avec la New Church plus près de Euston. cette jolie église de campagne reconstruite à la période victorienne a conservé des vestiges romans ainsi que son charmant cimetière. Y est enterré John Soane le grand architecte et collectionneur. Ce mausolée un peu pompeux serait à l’origine du dessin des fameuses cabines téléphoniques rouges.

Eglise Saint Pancras

Un peu plus loin, des tombes s’entrelacent autour d’un arbre, rassemblées lors de la réfection de l’ensemble par le célèbre romancier, architecte de formation, Thomas Hardy, au moment de la construction des gares.https://stpancrasoldchurch.posp.co.uk/history/church-history/

Non loin, se trouve également la Bibliothèque Nationale, avec de belles expositions. La galerie permanante offre à la vue de magnifiques manuscrits et un rare exemplaire des quatre originaux de la Magna Carta.

Bibliothèque Nationale

Si vous disposez d’une demi-journée, libre à vous de continuer votre balade le long du canal pour rejoindre l’animation de Camden Town.

Le canal derrière Saint-Pancras