Un autre Cochin

Cet autre Cochin s’adresse à tous ceux qui restent plus d’une demi-journée dans la ville et qui veulent explorer ses environs. En effet, Dans un premier article j’avais déjà évoqué les incontournables de la ville coloniale avec son Palais, sa promenade le long des carrelets chinois, le quartier juif.

lustre de la synagogue de Cochin

Il est temps maintenant de déborder du quartier historique et de s’intéresser à tout ce qui fait le charme de cette énorme métropole.

fresque Kochi es a feeling

Un autre Cochin, plus local à Ernakulam

Ernakulam correspond à la bande de terre continentale agglomérée aux vieux quartiers de fort Cochin, sis sur une presqu’ile lagunaire. Moins touristique, cette zone abrite les bâtiments administratifs, universités, centres commerciaux. C’est aussi un grand quartier marchand. On y trouve donc sans surprise de grands temples, comme celui de Shiva et des marchés bien fournis. Globalement, si l’on veut passer une journée à Ernakulam, voici des idées de balades :

-Le Musée du folklore

Musée du folklore

Il se situe au sud du quartier Thevara, à la pointe de la bande de terre que constitue Ernakulam. Bien que privé, ce musée du folklore offre une foultitude d’objets à découvrir, voire à acheter, on s’y perd un peu. C’est un peu chaotique mais tellement fourni, que l’on y trouve toujours son bonheur.

Le musée lui-même est une recréation architecturale à partir de maisons traditionnelles en bois. Sa structure avec ses toits quasi en pagode emblématiques du Kerala, et ses décorations, valent la visite. Des petits panneaux permettent de se repérer néanmoins

tablette de cuivre ancienne musée Folklore

-Les Marchés et temples de Ernakulam

rue déserte et illuminée bordée de magasins fermés

Ceux-ci nous rappellent que les locaux y vivent. Certainement plus populaire mais aussi plus authentique que Fort Cochin, Ernakulam abonde en marchés et magasins très bien achalandés. La végétation luxuriante du Kerala permet en effet de se régaler de fruits et légumes en avance par rapport au tamil Nadu. Le temple de Shiva non loin de l’embarcadère impressionne pour la ferveur de ses fidèles. Tout autour, se pressent de petits restaurants végétariens. Entre le débarcadère et le métro, Market road la bien nommée regroupe une grande partie des petits commerces. Les ruelles adjacentes donnent des airs de souk à ce quartier extrêmement animé.

-La Promenade

Le long de la lagune, elle s’étend entre le débarcadère de ferries pour Fort Cochin et le quartier commerçant de Market Road. Les jardins joliment dessinés donnent des allures européennes à ce long ruban vert très apprécié par les locaux en soirée et le week end. De là, on peut se diriger vers le ferry qui dessert Fort Cochin. On peut également se rendre vers le métro et au-delà vers la ville moderne. Sans charme, cette partie de Ernakulam fait penser aux villes d’extrême orient par son animation, ses grands et petits commerces, et même, chose rare dans le sud, ses gigantesques grands magasins.

apercu de la lagune depuis le pont

Enfin, surtout, c’est depuis Ernakulam que l’on accède à la zone des plages. Attention néanmoins à la foule des fins de semaine et à l’extrême chaleur. La longue bande de terre qui fait face à la mer accueille d’immenses plages dont certaines sont considérées comme parmi les plus belles du pays. Parmi celles-ci, Cherai Beach. Il existe encore une foultitude de musées et galeries selon les gouts de chacun.

Un autre Cochin au sud du Fort

Hors des sentiers battus de Fort Cochin, la zone prisée des touristes il reste à découvrir des lieux fascinants. Au sud, s’étend le labyrinthique quartier chrétien. Le long de la plage, au musée d’archéologie on découvrira des témoignages de Muziris, de fondation romaine.

-Le quartier chrétien, un autre Cochin

poster de Jesus sur les murs de Cochin

Au sud de Fort Cochin, commence le quartier chrétien. Alors qu’Ernakulam et le quartier juif sont maintenant musulmans en grande partie, le sud de Fort Cochin abonde en églises. De véritables petits labyrinthes impénétrables en voiture s’enroulent sur eux-mêmes à proximité des églises dans les quartiers de Bethleem et Nazareth. C’est dans ces quartiers bien nommés que l’on découvre la laverie municipale. Dans des sortes de box les hommes  et femmes s’activent qui à laver qui à repasser dans des éclats de couleurs. Dhobi Kana public Laundry

étendage de linge

-Le musée du Patrimoine, Ernakulam District Heritage Museum

Sur la plage, juste derrière les marchands, un beau bâtiment ancien abrite le musée archéologique. C’est un des des bastions survivants du fort Portugais. Les étiquettes se mélangent régulièrement les pinceaux et les gardiens racontent un peu n’importe quoi. Pour autant on découvre des amphores vernissées attestant d’échanges commerciaux avec le monde arabe. Mais aussi des écrits évoquant la présence des romains à Muzuris, comptoir de fondation romaine. Malheureusement, les constructions, la surpopulation et les tempêtes ont changé la cote. Et il ‘s’avère aujourd’hui impossible de retrouver le moindre vestige de l’antiquité, qu’il s’agisse du temple d’Auguste ou autre. En revanche, une copie de la fameuse table de Peutinger, sorte de viatique du XIIIe reposant sur la cartographie du bas empire romain rappelle l’existence de ce comptoir dans les périodes les plus anciennes. Il vaut mieux ne pas trop écouter la pauvre demoiselle en charge de la salle et se hâter pour découvrir l’histoire des découvertes de ce joli petit musée provincial.

table de peutinge

-Des transports variés et en voie de modernisation

L’idée dans cet article est de découvrir un autre Cochin. Alors vous pouvez remiser votre application uber (qui fonctionne très bien ici et notamment pour les autos) et opter pour d’autres transports plus locaux. L’idée dans la capitale économique du riche et communiste Kerala est de re relier tous les transports de la ville.

fresque des 4 grands personnages du communisme au Kerala

le bus,

Ouvert aux quatre vents, le bus donne une idée d’un autre Cochin. Il est en effet très simple d’utilisation surtout sur la presqu’ile de Fort Cochin avec des trajets quasi rectilignes. Vous montez dans le bu indiquez votre arrêt et payez en conséquence. Il vaut mieux vous munir de petite monnaie

le ferry,

Si vous aimez la foule, la transpiration et la bousculade, c’est idéal. Pour un tarif modique vous aurez le droit de vous serrer avec vos commensaux dans la queue pour acheter vos billets puis de vous faire compresser pour monter dans le ferry. Une fois à bord, si vous avez eu la chance de monter portés par des foules de bras et d’aisselles se dirigeant dans le même sens, vous pourrez peut-être vous assoir, ou non. Les horaires sont indicatifs. Dès que le ferry est plein, il part. Les « bus d’eau » ont adopté une mascotte appelée Jengu.

-Le métro aérien, accès à un autre Cochin

Le métro est une splendeur à Cochin. Neuf, moderne il est loin d’être terminé. Ce réseau exceptionnel ne comprend pour l’instant qu’une grande ligne desservant Ernakulam.

Initié en 2013, ce métro est encore largement en construction. Néanmoins la (longue) portion terminée dessert déjà les zones essentielles de marchés, administrations, universités, lycées, gare et Centre commerciaux.

Milu mascotte du metro de Cochin

La ligne en activité permettra un jour de relier l’aéroport, mais l’ile de Fort Cochin et les plages ne font pas partie du projet pour des raisons assez évidente d’environnement et de population concernée. Car le but est de s’adresser aux familles et aux jeunes locaux. D’où une communication et des publicités ciblées pour ce métro ultra moderne dont la mascotte est un adorable petit éléphant bleu ailé qui nous rappelle que la modernité n’enlève rien aux traditions charmantes du Kerala et de Ganesh. Milu, c’est son nom, s’inspire de son grand frère Serge le lapin qui a bercé nos enfances parisiennes avec ses injonctions à ne pas mettre ses doigts n’importe ou sous peine de se pincer les doigts très fort.

 Alors embarquez en compagnie de Milu et Jengu et suivez leurs aventures à chaque arrêt !

Légumes indiens bizarres

 Les premières sorties au marché en quête de légumes indiens peuvent s’apparenter à des découvertes parfois affolantes. Mais si vous devez préparer votre pitance et n’êtes pas habitués aux ressources locales, vous pouvez parfois vous retrouver « lost in translation ». Alors voici un petit guide.

1/Piments

Parce qu’il faut bien un paragraphe complet pour traiter de ces légumes indiens pas si légumes et pas si indiens. Il s’agit en effet de fruits. Pour autant, sauf à assaisonner des ananas trop peu sucrés, on les consomme essentiellement salés.

Le piment vert est supportable

-Les piments, indissociables de la cuisine indienne

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le piment n’est pas endémique de l’Inde. Encore un apport mexicain ! Vasco de Gama le navigateur portugais en gagnant l’Inde ouvre la voie à la transmission de racines et légumes d’un continent à l’autre. Pourtant aujourd’hui la cuisine indienne qui épiçait alors au poivre ne s’imagine pas sans piments.

Mais il en existe de nombreuses variétés plus ou moins fortes.

Avant de continuer, Première recommandation très importante en Inde, si vous trouvez un plat trop piquant surtout évitez l’eau. Tournez vous vers les laitages, meilleurs extincteurs de feu. Pourquoi croyez vous que les repas indiens incluent lassi, curd ou raita . En effet, la caséine du lait baisse la capsaïcine du piment.

L’échelle de Scoville mesure d’ailleurs la concentration de capsaïcine et le piquant du piment.

Les petits rouges ridés vous pouvez y aller

Quelques types de piments

En gros les rouges vermillon sont des tueurs d’européens, les rouges secs et ridés et les verts supportables. En revanche il ne faut même pas s’approcher en rêve des petits oranges

  • Les piments Guntur, petits rouges et pointus viennent de l’Andar Pradesh et sont très très forts.
  • Les piments Byadagi, rouges et longs mais séchés et ridés viennent eux du Karnataka et épicent moins fortement les sambar et rasam, ils colorent joyeusement les plats
  • Les Piments du Kashmir, rouges ridés et d’aspect sec proviennent des régions du Nord. On les trouve principalement en poudre et ils s’emploient dans la cuisine quotidienne car ils ne sont pas trop forts. Eux aussi colorent les plats
  • Le Ghost pepper en revanche est dangereux, orange et petit il est l’un des plus forts du monde. Les fermiers l’utilisent d’ailleurs pour tenir les éléphants à distance.
  • Le Jwala chilli originaire du Gujarat, est vert et long et absorbable à dose homéopathique.
  • Le Bird’s eye chilli . Encore un petit rouge dangereux, venu du Kerala et utilisé pour les currys locaux, il faut le tenir à distance.
  • Le salem Gundhu bMilagai, lui aussi rouge et ridé, donc pas trop épouvantable est le local de l’équipe dans le Tamil Nadu.

2 / Légumes indiens verts

Evidemment les étals de légumes indiens abondent en choux fleurs, voire haricots kilométriques mais on fait moins le malin quand on se retrouve face à une snake gourd ou un pied d’éléphant. Alors suivez le guide !

Les choux-fleurs même pas peur !

– Les okra ces baveurs

L’okra ou lady finger se trouve en Afrique, en Asie et en Amérique du sud. Attention, l’eau le fait copieusement baver. Si vous ne voulez pas vous retrouver collé au plafond de votre cuisine, neutralisez-le avec du citron ou de l’huile. Il se mange en sauce tomate ou frit.

-mon chouchou

Appelé christophine ou chayote dans les Antilles, le chouchou a un gout de navet et s’améliore considérablement grâce à des préparations, rissolé avec des lardons et oignons puis cuit en gratin c’est un délice.

– surtout ne pas être trop gourde

very bitter gourd

A défaut de gout, Il y en a de toutes les formes les tailles. Comme tous les légumes, les Indiens les coupent en dés et les intègrent à des préparations épicées. Attention néanmoins au bitter gourd vraiment terriblement amer. Cette espèce de cornichon frisoté est parait-il très bon à la santé. Ce qui est toujours mauvais signe pour décrire le gout d’un aliment. De fait il vaut mieux le blanchir, le vider de ses graines, le peler et le mélanger à beaucoup beaucoup de pomme de terre, de crème de ce que vous voulez pour l’ingurgiter. Excellente punition si vous voulez vous venger de quelqu’un.https://timesofindia.indiatimes.com/life-style/food-news/different-types-of-gourd-their-benefits-and-how-to-prepare-them

Ashgourd,à vous de juger

3/ Légumes indiens et légumineuses

– sa majesté l’aubergine

Voici enfin une autochtone. Si la grande majorité des légumes indiens viennent en fait d’extrême orient et d’Amérique centrale, la Brinjal elle est née en Inde. On en trouve d’ailleurs des tonnes de variétés toutes délicieuses, petites à déguster caramélisées, grosses, vertes, allongées elles sont essentielles à la gastronomie indienne

Profusion des légumes indiens : Binjal, ou petite aubergine

– le règne de l’oignon

Autre incontournable parmi les légumes indiens et né sur le sous-continent, l’oignon. Il est roi sur les étals. L’inde est d’ailleurs le plus gros producteur d’oignons au monde

des oignons par milliers

– les ignames (yam)et pied d’éléphant

des ignames

Ces espaces de racines terreuses peu appétissantes recèlent des trésors pour la santé. Elles sont surtout nourrissantes, ce qui dans des pays pauvres est une énorme qualité. Ces tubercules calent autant que du riz et permettent un petit changement de régime, ce n’est déjà pas si mal. On en fait de la farine ou on les utilise dans l’ayurvédique. Certaines formes se retrouves dans toutes les zones tropicales. Le pied d’éléphant est typique des marchés du Tamil Nadu. Encore une fois, la diversité des épices et préparations permet d’avaler ce genre d’aliments caché dans une sauce…

Ignames, oignons et Pieds d’éléphants, toute la variété des Légumes indiens

Ou acheter toutes ces merveilles à Chennai ? outre les multiples petits marchés de rues, vous pouvez magasiner dans les supermarchés de légumes genre Nilgiris, Pazham mundir ou fruit n fresh ou Sunny bee. Les plus branchés peuvent préférer Garden Gourmet en ligne. Les plus routards peuvent se rendre dans l’immense marché de Koyambedu divisé en 3 sections : fleurs, légumes et fruits.