Thiruvananthapuram

Thiruvananthapuram fait peur en raison de son nom imprononçable quoique simplifié par les Anglais en Trivandrum. La ville (puram) du seigneur (Thiru) Ananda échappe souvent aux circuits touristiques. C’est dommage, car c’est une superbe découverte.

 Dommage également que la ville soit peu documentée sur les sites touristiques en français voire en anglais. De ce fait il n’est pas évident de construire un itinéraire ni de savoir que visiter. Encore une fois c’est dommage parce qu’il y a beaucoup plus à voir que le grand temple inaccessible aux non hindous et la plage voisine de Kovalam. Alors par où commencer ?

Le quartier du fort et du grand temple

Evidemment ce quartier ancien et grouillant est le must-see à Thiruvananthapuram. On descend du bus, du tuk tuk ou du taxi près de la porte du fort et de là on suit la foule jusqu’à la Gopuram de ce fantastique temple interdit aux étrangers.

Cette tour d’accès est monochrome contrairement à ses consœurs tamoules. On peut l’approcher, gravir les escaliers, en admirer la toiture et… rebrousser chemin. Car comme pratiquement tous les temples du sud consacrés à Vishnu, le Sree Padmanabhaswamy n’est pas accessible aux non-hindous. Et un clergé pas toujours charmant se précipite pour vous rappeler à l’ordre si vous tentez de vous glisser dans la foule ou de dégainer votre appareil photo. Même si les Indiens eux ne se privent pas de se faire tirer le portrait devant la divine Gopuram.

Je trouve d’ailleurs surprenant que tous les guides, blogs, sites touristiques sur Thiruvananthapuram parlent du temple alors que les étrangers ne peuvent y accéder. En revanche, silence sur le reste de la ville comme si elle ne comptait pas.

Joyau du sud

Il est vrai que le temple d’or est l’un des plus sacré du pays. Surtout de nombreuses légendes le créditent d’une richesse phénoménale. L’Etat fédéral est venu enquêter sur des dysfonctionnements dans sa gestion en 2011 et y a découvert un trésor estimé entre 14 et 15 Milliards d’euros dans 5 des 8 chambres des pièces souterraines du temple. Il se constitue d’or, argent diamants, bijoux, statues, monnaies et autres donations des fidèles accumulées au cours des siècles.  Les autres chambres n’ont pas été ouvertes, la sculpture de cobra qui monte la garde portant malheur selon les fidèles. Elles sont néanmoins sous haute garde. Une bataille féroce s’est engagée entre les différents propriétaires  potentiels des lieux.

Outre le côté trésor de conte de fée, l’architecture du temple est remarquable. On peut noter (de l’extérieur) une fusion d’éléments keralais et dravidiens. Les boiseries merveilleusement travaillées sont typiques de l’artisanat du Kerala. Au contraire, le travail stuqué de la Gopuram s’apparente à ce que l’on trouve dans les différents états voisins du sud de l’Inde.

Le Palais Royal de Thiruvananthapuram, un joyau dans le joyau

Le long du temple les bâtiments aux belles toitures de bois ouvragé mènent au Palais royal. Kuthira Maliga C’est l’occasion d’admirer l’habileté, très reconnue dans toute l’Inde, des charpentiers du Kerala. De manière unique dans le pays, la région jouit d’une double mousson et donc d’une abondance de bois comme le tek.

Construit en 1840 par le Maharaja Swathi Thirunal Rama Varma, le palais reflète l’architecture typique de la région avec ses toits débordants à forte pente, ses vérandas à colonnes et ses cours intérieures. Le travail d’ébénisterie y est remarquable. Les 122 sculptures et gravures équines lui ont donné le nom de demeure des 122 chevaux.  C’est aujourd’hui un Musée et il offre une idée de la dynastie royale Travancore qui habite non loin de là le palais Kowdiar construit pour la sœur du roi. Car dans cette famille matrilinéaire, c’est la sœur qui règne…

On peut passer du temps au palais pas forcément au musée qui exhibe des photographies passées de tableaux de qualité variées. Celles fanées de la ville à l’époque de l’indépendance ne sont pas inintéressantes en ce qu’elles montrent une bourgade perdue dans les forêts. Les photocopies colorisées de divinités ne me paraissent en revanche pas incontournables. Vous l’aurez compris, je conseille vivement la visite du palais, moins celle du musée dans le palais.

Le Palais est lui passionnant, on déambule dans une vingtaine de pièces des 80 constituant les habitations royales de la dynastie Travancore.

Entre l’extérieur du temple avec son réservoir et le Palais, il y a de quoi occuper une grosse demi-journée. Mais il vous reste beaucoup encore à explorer à Trivandrum. Alors retrouvons nous la semaine prochaine !

Little Bengal

Non loin de Mount Road, le centre de la Chennai moderne se situe un petit quartier surnommé Little Bengal. On y trouve des taka, monnaie du Bangladesh, du poisson de rivière coupé et cuisiné d’une manière inconnue au Tamil Nadu. Nous ne sommes pas à Calcutta mais à Mackay’s Garden et Greams Road.

La cuisine bengalie

Comme tous les Indiens, les Bengalis adorent manger. Néanmoins, leur nourriture, quoique quasi inconnue en France, n’a rien à voir avec l’image traditionnelle des plats indiens. L’alimentation bengalie tourne autour de poissons de cette région baignée par le delta du Gange. Elle s’assaisonne de graines de nigelle. Les graines de moutarde moulues avec des piments verts donnent à cette cuisine une saveur toute particulière. Dans la cuisine tamoule, la moutarde s’utilise beaucoup mais en graine et non moulue. Les plats typiques sont à la fois savoureux et incomparables. Ici une jolie lecture sur l’importance de la cuisine au Bengale.

Les Bengalis sont très attachés à leur culture pas seulement culinaire. Ils aiment leur langue et surtout la vie culturelle de Calcutta. La plupart du temps cinéma, théâtres et surtout joutes verbales, dont ils sont très friands, leur manquent au Tamil Nadu où les locaux vivent plus repliés sur la famille.

Les Bengalis de Chennai

Nombreux Bengalis se sont d’abord installés à Chennai en quête d’une meilleure situation matérielle. Intellectuels de renom, bijoutiers voire artisans sont venus chercher le confort financier du sud. Ainsi, les artisans bengalis se regroupent-ils autour de Snowcarpet, dans le quartier de Parry’s corner aussi surnommé Little North India.

Aujourd’hui cependant, la migration touche davantage la classe moyenne, qualifiée en informatique. Elle a largement investi le « IT corridor » (traditionnellement le long de OMR )au sud de Chennai. De ce fait, la communauté a essaimé dans la ville. Elle se retrouve dans des clubs comme l’association du Bengale (fondée en 1929), la SMCA, South Madras cultural association plus récente (1975) ou le DCPCA (Dakshin Chennai Prabasi cultural association). Elle fait corps au moment de célébrations privées comme les crémations mais aussi collectives comme Durga Pooja la grande fête bengalie.

A Chennai, ce grand festival se limite le plus souvent à des rencontres où l’on boit, mange et où l’on participe entre proches aux festivités de la Pooja. Les célébrations ont lieu au temple de Kali, lieu clé pour la diaspora bengalie à Chennai.

 A Calcutta, cette énorme fête s’accompagne de concours de statues et de pandals. Ces temples éphémères, construits de bambous et de tissus multicolores abritent la divinité. On les démantèle dès la fin de la Pooja. La compétition peut être féroce. La ville entière devient festive. A Chennai en revanche, les célébrations se limitent à quelques lieux.

Little Bengal, un quartier en phase de gentrification

Du coté de Mount road, sur Greams street, se situe un quartier surnommé Little Bengal. Ici les petites guignettes servent de la nourriture du Nord-ouest, du Bengale mais aussi de l’Assam et du Bengladesh.

Au-delà des échoppes alimentaires, se succèdent une multitude de chambres et petits appartements proposés à la location. L’on se rend vite compte que ces logements ont fait l’objet d’une réhabilitation récente. Le quartier vit une véritable mue. Les rares maisons anciennes qui subsistent sont surmontées de complexes ultra modernes. Les jardins Mackay Garden n’ont laissé leur nom qu’à un ensemble de bâtiments sans grâce.

Des agences de voyages le disputent aux petits restaurants. Elles proposent des vols à prix cassés pour le nord-est du pays. Beaucoup d’annonces sont d’ailleurs écrites en bengali.

Outre les boutiques alimentaires, les voyagistes et les marchands de sommeil, on compte un nombre impressionnant de pharmacies. Car cette communauté se regroupe par vagues autour des grands hôpitaux de la rue. En effet, Chennai s’est affirmée comme capitale médicale d’Inde et le quartier de Greams Road voit se concentrer toute la population du Nord-est en quête de traitement à Apollo Hospital. Le phénomène est tel que même les médecins et le personnel des hôpitaux de la rue parlent hindi et bengali.

De nombreux petits restaurants proposent des poissons et mets étrangers aux saveurs du sud de l’Inde. Ce sont pour la plupart des bouibouis mais la nourriture peut s’y révéler délicieuse.

Park Town

Park Town s’adresse aux nostalgiques d’une Chennai coloniale. L’histoire anglaise de Madras commence à Fort St George en 1639. A la forteresse s’ajoute rapidement Georgetown.

 Qualifiée à l’époque de ville noire, elle suit un plan en damier.  Cette « ville ouverte » accueille les locaux mais aussi tous les étrangers. On la connait aujourd’hui sous le nom de « Parry’s Corner ». Rapidement la colonie britannique s’étend et va conquérir les territoires arborés à l’ouest de la forteresse, bientôt transformés en parcs bordés d’édifices administratifs.

Une colline disparue

Cette zone, située à l’ouest du fort, se caractérise à l’époque du Raj par une colline boisée, Hog Hill. Les Britanniques conserveront d’ailleurs des espaces verts dans ce nouveau quartier. Deux grands parcs, Town Park et People’s Park en assurent la fraicheur.

Ce quartier jouxte le village de Periamet. Ce nom signifie village douane, autrement dit le lieu où l’on taxait les marchandises qui rentraient en ville. Le long du chemin qui menait à Poonamallee aujourd’hui connue sous le nom de EVR salai, on arrasa la colline pour y construire Memorial hall. Cet édifice en piteux état affecte une forme de temple grec. Juché sur un podium, il commémore la fin de la révolte des Cipayes et le passage de la Compagnie des Indes orientales à la couronne britannique.

Dans sa continuité (en fait en traversant la rue), on tombe sur le grand bâtiment des chemins de fer du sud de 1922. Celui-ci adopte un style néo dravidien intéressant. Pour une fois, le Raj semble faire cas des spécificités architecturales régionales. La grande bâtisse de granit ne comporte pas d’arches. Elle s’inspire en revanche des temples du Tamil Nadu. On ne peut en dire autant de la gare centrale.

 construite sur le modèle néogothique des grandes gares londoniennes. On retrouve les lignes victoriennes dans cet édifice de 1896 surmonté d’une grande tour emblématique en 1959. La gare s’ouvrait sur le grand hôpital.

Chennai a semble-t-il toujours été la capitale médicale du sud de l’Inde. Sur le côté, aujourd’hui occupé par une grande dalle moderne très plaisante, se trouvait à l’époque coloniale le grand marché Moore dont les bâtiments indo-sarracéniques ont malheureusement disparu.

Que reste-t-il de Park Town

Aujourd’hui le terme de Park Town désigne un quartier. A l’époque du Raj il s’agissait d’un parc dans une zone planifiée. En revanche, le Victoria Public Hall conçu pour être un lieu de spectacle subit une rénovation complète. Les fenêtres en arc de cercle d’inspiration néo-romane contrastent quelques peu avec la tour aux accents gothique mais l’ensemble est plutôt convaincant. Elle fait face au Ramaswamy Choultry .

 qui hébergeait les voyageurs Hindous. En revanche, le Siddique Sarai blanc accueillait lui les musulmans. Des boutiquiers occupent aujourd’hui la dentelle Moghole. Le reste du terre-plein autrefois occupé par le parc de la ville qui a donné son nom au quartier a malheureusement disparu, avalé par la pression immobilière.

Néanmoins, l’énorme Ripon building bâtiment de la corporation de Chennai (mairie) subsiste et projette son énorme vaisseau blanc illuminé le soir. Cette tarte à la crème s’inspire lointainement de la magnifique basilique de Palladio. Mais surdimensionnée, elle n’en a ni la grâce ni l’élégance. Devant l’on distingue des statues, presque à l’angle de la rue Sydenham, dont celle noire du gouverneur qui a donné son nom à l’édifice. Les illuminations nocturnes donnent cependant une certaine grandeur au lieu.

People’s Park

Ce quartier s’est construit à l’emplacement d’une forteresse avancée à l’extérieur de fort st George. Comme George Town, il a été planifié. Ces projets d’urbanisme sont aujourd’hui perdus dans la ville moderne. La circulation, les destructions et reconstructions sauvages font en effet oublier la volonté d’une avenue de parade à la sortie de la gare bordée de rues plus commerçantes.

Ainsi le long de Sydenham, se succèdent les façades de maisons de la fin du XIXème siècle ornées de balcons, de toits terrasses (dit toit Madras même s’il s’agit essentiellement de toits terrasses ornés de balustrade). Le People’s Park a été englouti lors de la construction du stade Nehru. Il en reste une maigre bande de jardin. Même le zoo a été repoussé hors des limites de la ville pour faire face à la folie constructive. Les musulmans se rassemblent autour de la petite mosquée et ont fait de cette zone le cœur palpitant du commerce du cuir à Chennai.

Elephanta Island

Depuis Mumbai, l’excursion la plus simple consiste à se rendre en ferry à Elephanta Island. Il s’agit d’un ilot situé à une dizaine de km de la ville (plus proche de Navi Mumbai en fait). Composé de 2 collines, il abrite l’un de plus exceptionnels ensemble de grottes. La première présente des sculptures magnifiques réalisées entre les Vème et VIIème siècles de notre ère. Il faut compter un minimum de 4 h si tout s’enchaine bien avec 1 h de ferry pour l’aller, la visite puis le retour.

L’ile doit son nom à une gigantesque statue située à l’entrée du site, lorsque les Portugais y débarquèrent au XVIème siècle. Abimée, elle se trouve aujourd’hui à l’entrée du dr Bau Daji Lad Museum.

Départ pour à Elephanta Island

L’ile d’Elephanta s’atteint par bateau depuis Navi Mumbai ou depuis Gateway of India. Juste derrière l’arche, des escaliers bondés de revendeurs peu amènes, descendent vers les ferrys. Autour du monastère, les rabatteurs harcèlent le touriste pour lui vendre des excursions. Or nul n’est besoin de payer un intermédiaire ou un guide qui ne dira rien de plus que le contenu des panneaux mis en place par l’Unesco sur l’ile. Par ailleurs, cette excursion ne s’impose pas si le temps n’est pas de la partie.

Juste derrière la Gateway of India, les ferrys partent selon remplissage à partir de 9h.  Il n’y a donc pas d’horaire précis. Il faut compter une bonne heure de navigation pour atteindre l’ile classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987.

 Les 10 premières minutes de navigation sont les seules intéressantes avec vue sur l’hôtel Taj et la porte d’Inde. Après quoi le paysage devient morne sauf pour les amateurs de pétroliers et gazoducs.

A l’arrivée, un petit train attend les gogos. Je dis bien les gogos car il  s’arrête au pied de la montée et ne sert donc pas à grand-chose sinon à éviter de cuire sous le lourd soleil.

Visite des grottes

Une fois les marchands du temple passés et la grosse montée derrière soi, on accède dans le saint des saints. Après la billetterie un sentier mène très rapidement à la grotte numéro 1 la plus belle. Elle justifie l’excursion. C’est la seule en effet qui dispose de hauts reliefs sculptés à même le basalte. Les sculptures remontent au Ve et VIIe siècle. Elles racontent des légendes de l’hindouisme. Malheureusement beaucoup sont endommagés.

L’ensemble du temple rupestre suit le tracé d’un mandala.

En entrant dans cette grotte on fait face au magnifique monolithe Trimurti Sadashiva  (Shiva à trois têtes). La grotte elle-même est traitée comme un mandapam avec un sanctuaire un peu désaxé creusé autour d’un gros lingam. D’autres représentations de Shiva, ornent l’ensemble rupestre. Sur la droite, un Nataraja fait face au yogishvara (Dieu des Yogis). Ils sont considérés comme les reliefs les plus accomplis de l’ensemble.Cet article donne une description détaillé des sculptures.

Les sculptures sont d’une finesse et d’une qualité artistique remarquables. Je le souligne car à première vue je n’étais pas motivée par la visite d’Elephanta d’Island. Pourtant, si vous connaissez Mahaballipuram,

Les sculptures d’Elephanta les précèdent de près de deux siècles et révèlent une finesse et une délicatesse incomparables.

Puis le chemin mène aux grottes 2, 3, 4, et 5 sans intérêt majeur sinon les colonnes excavées. La 3 conserve néanmoins une ampleur et une organisation intéressantes.

 Les grottes 6 et 7 se trouvent à l’extérieur du site un peu dans les herbes folles. En revanche, un petit sentier assez raide monte jusqu’au deux canons britanniques. Ce dernier serpente à travers les saletés qui dieu merci épargnent le site lui-même.

Stars de Mumbai

Rishi Kapoor mural dans Bandra

Nombre d’opérateurs offrent des tours de Bollywood pour rencontrer les stars de Mumbai. C’est d’actualité au lendemain des cérémonies des Césars et des Oscars. Sans forcément passer par une agence, voici de quoi régaler le cinéphile qui est en vous. Ici nul besoin de prendre un tour des studios, le plus souvent décevant. En effet, la visite des studios montre le plus souvent des émissions du petit écran et ne vous donne guère l’occasion de croiser la vedette de vos rêves. Or, il est facile de se promener à la recherche de ces stars de Mumbai.

Les cinémas historiques.

Mumbai ou plus précisément Bollywood reste la capitale du cinéma en Inde. Bien que talonnée par les cinémas télougou (Telangana et Andhra Pradesh) et Malayalam (Kerala), Bollywood reste la référence en matière de cinéma indien. D’abord parce que c’est dans le port que les frères lumières ont pour la première fois exposé leur invention, très précisément à l’ancien hôtel Watson Esplanade.

Cinema eros

Il y a ensuite les cinémas anciens, l’Eros, le Metro ou le Regal, de véritables merveilles art deco. Ceux qu’on appelle les talkies parce qu’y est apparu le cinéma parlant ne se limitent pas au centre historique. Ainsi le G7, très années 1970, à Bandra est le premier multiplex de Mumbai. Il compte 7 écrans et a ouvert en 1972 le long des rails de chemin de fer.

Promenade des stars dans Bandra

Outre les cinémas, vous pouvez vous passionner pour les objets du 7eme art. Dans ce cas, direction le Chor Bazar où vous trouverez des boutiques spécialisées en décor ou en affiches de cinéma.

Sur les traces des stars de Mumbai

M Kapoor statufié dans Bandra

On peut également se livrer à une promenade le long du Walk of Fame, inspiré par celui de Hollywood. Sa construction correspond à la volonté d’immortaliser les héros légendaires de Bollywood.  Dilip Kumar, Dev Anand, Rajesh Khanna, Raj Khanna, Shammi Kapoor and Yash Chopra apparaissent ainsi statufiés. Sur le Bandstrand de Bandra on peut voir leurs 6 évocations. S’y ajoutent des plaques de laiton  portant la signature ou l’empreinte d’une centaine de stars..

statue de cinema dans Bandra

Si l’on préfère les vivants, leurs adresses sont recensées et l’on peut s’amuser à regarder leurs maisons, a l’abri dans de grands et beaux immeubles bien gardés. Ils ne sont pas toujours faciles à repérer, en dehors de la demeure de SRK, Mannat. La façade néoclassique reliée à un immeuble moderne se repère de loin grâce à la foule de groupies qui s’y presse continuellement.

Mannat maison de SRK

A elle seule, elle assure la notoriété du Band Strand, la jolie promenade le long de la mer le long de la mer d’Arabie. Celle-ci relie l’église st Andrew au vieux fort. C’est derrière ce fort que commence le récent Sea Link . Il date de 2000 et relie Bandra à Worli. Il sert de toile de fond à bien des films bollywoodiens. Ce fantastique ouvrage d’art est devenu l’une des merveilles contemporaines de la ville.

groupies devant Mannat, la maison de SRK

C’est aussi à Bandra, que l’on trouve des boutiques et cafés fréquentés par les célébrités. Ils se situent autour de Carter Rd notamment et de jogger’s Park ou encore du côté de Palli Hill.

Mumbai bis

 Voici un Mumbai bis. Vous avez maintenant l’habitude de mes visites décrites en plusieurs articles. Après avoir occupé votre première journée à Mumbai, il vous reste du temps alors profitez-en pour sortir un peu du centre historique.

Voici donc quelques idées découvertes pour plonger dans la mégalopole indienne

Dhobi Ghat

Vous pouvez atteindre cet extraordinaire laverie à ciel ouvert en taxi ou par train en vous arrêtant à la gare Mahalaxmi. De là un pont mène à un belvédère.

On y aperçoit le linge sécher. Des panneaux y expliquent l’importance du lieu. Puis on peut descendre par des escaliers pour circuler dans le labyrinthe de ruelles bondées en faisant attention à ne pas entraver le travail des 7000 dhobis (teinturiers), hommes qui vivent et travaillent ici. Des ballots énormes de linge sont déchargés, lavés, frottés, essorés dans des bassins voire de plus en plus dans des turbines puis séchés sur les toits. Le spectacle des draps, jeans traités par couleur et textiles est extraordinaire. On parle de 10 000 vêtements lavés ici tous les jours, ce qui inclue draps d’hôtels, d’hôpitaux ou de laveries des environs.

Dhaba whala et Church Gate

Non loin de ce quartier, les amateurs de brocante se dirigeront vers Chor Bazar. Vous préférez l’ambiance halle géante pour légumes et fruits ? Dans ce cas, dirigez vous vers Crawford Market ou, plus proche de Mahalaxmi, le marché aux légumes de Byculla.

Typique aussi de Mumbai, la distribution des boites déjeuners. Depuis Dhobi ghât, il suffit de remonter vers le belvédère juste devant la gare. De là, les trains desservent Church Gate station toutes les 3 mn. Autour de 11h30 en semaine c’est le trajet qu’empruntent les Dhaba Whala. Ce sont les porteurs de tifen (boites déjeuner ) si fondamentaux au quotidien des travailleurs de la ville.  Le magnifique film « lunchbox » les a d’ailleurs popularisés.

En arrivant à Church Gate station, il suffit de rejoindre la mer. Vous y verrez un quartier presque entièrement art deco, Marine drive.

Marine drive, le quartier art deco.

 Les rues qui partent de Church Gate pour Marine Drive sont bordées d’immeubles art déco. Port d’entrée de l’Inde, Mumbai a vu arriver le style créé en France mais passé par les Etats Unis. Ce, au même titre que Calcutta, capitale du Raj ou Chennai grande ville du sud. Mais, Madras a concentré cet art peu britannique et donc utilisé par les Freedom fighter sur les résidences privées. En revanche, Calcutta et Mumbai l’ont utilisé dans des immeubles de rapport. Souvent en ruine dans la grande ville du Bengale, ils se regroupent et forment un ensemble particulièrement homogène à Mumbai. Ils bordent le Oval Maidan et Marine drive et débordent sur tout le quartier. Certains immeubles parfaitement restaurés coexistent à côté d’autre plus en ruine. Mais l’architecture paquebot offre ici une homogénéité rarissime et à ce titre classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2018.

A l’extrémité nord de marine Drive, on rejoint les jardins suspendus et le Parc Nehru avec sa curieuse chaussure géante.

Musée Prince de Galles

Le Chhatrapati Shivaji Maharaj Vastu Sangrahalaya s’appelait autrefois plus simplement pour nous Musée du Prince de Galles. Un magnifique bâtiment indo-sarracénique abrite ce musée très joliment aménagé pour une fois en Inde.

La momie et les ouchebtis du rdc ont de quoi étonner le chaland. En revanche, les sculptures d’Amaravati constituent un témoignage magnifique des œuvres bouddhistes réalisées entre les IIème avt et ap JC. Elles sont éparpillées entre les Musées de Calcutta, Chennai et Londres.

On atteint les étages au moyen d’un escalier qui permet de mieux voir la belle coupole centrale de bois. Autour de celles-ci s’articulent des galeries régionales. L’une s’intéresse aux arts des Himalayas et présente moulins à prières, pierres de Mani et autres artefacts bouddhistes. Une autre expose des bijoux rajasthani alors qu’une salle présente des miniatures mogholes. Un joli musée peut être pas indispensable mais intéressant et bien présenté. En revanche, la galerie européenne fait plutôt pitié. Située dans l’extension moderne, elle donne sur la belle galerie des bijoux. Celle-ci surmonte la galerie d’histoire naturelle.

Mumbai

Je vous propose aujourd’hui de partir à la découverte de Mumbai. Cette énorme cité de plus de 20 Millions d’habitants ne se découvre pas en un seul jour. Aussi je consacrerai une petite série avec des choix tout personnels pour vous faciliter la visite.

Victoria Station Mumbai

Si vous n’avez qu’un seul jour à consacrer à Mumbai, autant ne pas manquer l’essentiel. Le centre historique abonde en lieux remarquables, pour la plupart inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Cette zone, au sud de l’immense mégalopole, s’explore à pied ce qui vous évitera de chercher un taxi et rester des heures coincées dans l’effroyable circulation.

 Gateway of India et Taj

Gateway of India

Le bâtiment victorien de l’hôtel Taj et l’arche symbolisent une occupation coloniale révolue. La grosse porte commémorait à l’origine l’arrivée, en 1911, du prince de Galles, futur George V. Elle correspond aujourd’hui pour les Indiens au départ définitif des colons, en 1948. La foule est compacte le soir dans l’enclos qui entoure le monument, joyeux pastiche de l’arc de triomphe, d’une maison mauresque et d’influences Gujarati. De la pointe, on aperçoit la façade néogothique de l’ancien Yacht club établi en 1846, construit 35 plus tard et aujourd’hui occupé par le centre de recherche atomique. Bien que gâchée par la tour disgracieuse qui sert d’annexe à l’hôtel Taj, la meilleure vue est celle du ferry que l’on peut emprunter pour se rendre à Elephanta Island.

L'Hotel Taj

Oval Maidan

bâtimentsnéogothiques sur l'oval Maidan

La promenade architecturale sur l’Oval Maidan est un vrai musée à ciel ouvert. Construit sur une partie du Champ de Mars ou Esplanade, il reliait la zone du fort à celle de Church Gate et de la mer.

On découvre sur le côté Est de cette immense terre-plein herbeux, assez similaire au circus maximus de Rome, une succession extraordinaire de bâtiments néo gothiques. La Cour de Justice et l’Université illustrent l’inventivité et la diversité victorienne. Il y a là un véritable précis à faire frémir de joie John Ruskin, grand amateur des pierres de Venise.  Des escaliers en colimaçon tirés tout droit du Bovolo voisinent avec des vitraux typiques des cours de justice londoniennes ou des grandes universités britanniques. Au centre le grand clocher, Rajabaj Tower n’est pas sans évoquer les campaniles italiens ou les clochers gothiques de nos contrées.. L’homogénéité de ces bâtiments publics victoriens explique leur classement au patrimoine mondial de l’Unesco.

bâtiment de l'université de Mumbai, parfaite réplique du Bovolo de Venise
beffroi de l'Université de mumbai

L’autre côté du Maidan est occupé par des immeubles art déco. J’en reparlerai prochainement. Non loin du Maidan, la fontaine de Flore marque l’emplacement des murailles britanniques.

Horniman Circle

Horniman Circle Mumbai décrit un crescent très britannique

Du Maidan, on rejoint facilement à pied le port avec son impressionnante façade. On passe alors devant l’Eglise st Andrew et l’Oriental Building. On atteint enfin le superbe Horniman Circle. Celui-ci nous ramène dans le Londres de la fin du XIXème siècle. Avec ses immeubles qui suivent la courbe de la place arrondie, elle rappelle les plus belles créations urbanistiques anglaises.

société asiatique, facade néoclassique. Mumbai

La référence anglaise est poussée au bout avec le jardin central fermé d’une grille. Cette jolie place donne d’un coté sur l’ancien hôtel de ville, aujourd’hui société asiatique de Mumbai conçue à la base comme société littéraire. Ce bâtiment néo-classique juché sur un socle d’une trentaine de marches, affecte le style d’un temple grec. De l’autre côté de la place, la Cathédrale Saint Thomas propose, elle, un bel exemple néogothique. Elle s’inspire assez nettement de Ste Margaret, dans le quartier de Westminster à Londres.

Victoria terminus

Gare de Mumbai intérieur

Dans la même veine victorienne, la gare Chhatrapati Shivaji Maharaj Terminus, ex Victoria Terminus est un véritable chef d’œuvre. Ce bâtiment à l’ossature métallique ressemble à une cathédrale gothique. Le contraste avec la cohue le long des quais de cette énorme bâtiment industriel est saisissant. Le pastiche extérieur est incroyable. L’architecte n’a pas hésité à mêler la façade de Sainte Marie des fleurs à Florence à celle de Saint Pancras à Londres. Un joyeux mélange des genres rendu splendide grâce aux illuminations vespérales.

victoria terminus, le soir, Mumbai

Ouest du Sikkim

Aujourd’hui, je vous emmène dans l’Ouest du Sikkim, le domaine de la haute montagne et surtout des grands monastères tibétains. Je vous propose de suivre cette route de pèlerinage (à pied ou en voiture).

Pelling

On arrive dans l’ouest du Sikkim par la grosse ville du coin Geyzing pour monter. Pelling, consiste en une rue qui serpente le long de la montagne. Des hôtels la bordent avec une vue fantastique sur le Khangchendzonga. Déjà nombreux, ceux-ci se multiplient à une vitesse effarante pour faire face à la marée touristique.

Autour de Pelling

Les agences locales vantent un certain nombre d’excursions aux alentours. Cascades diverses et impressionnantes, pont suspendu Singshore, lac sacré Khechepheri (2 000 m), « lac où les vœux se réalisent ». Partout, des sentiers permettent de jouir des vues fantastiques. On vous fait également passer par le petit village de Darap habité par la communauté quasi autochtone des lImboos.

Néanmoins, le plus intéressant à Pelling réside dans les ruines de la ville de Rabandtse, Seconde capitale du Royaume du Sikkim au 17ème siècle. On y accède par le sanctuaire des oiseaux. On passe le long de cages abritant des spécimens multicolores puis on monte 10 mn le long d’un sentier forestier agréable pour déboucher sur un site au panorama extraordinaire. Car toute la région de Pelling rend hommage au majestueux Khangchendzonga. Il convient souvent de se lever avec le soleil pour l’admirer. Cependant, les sites sont grandioses même si le temps n’est pas toujours (souvent) clair. Des chortens imbriqués dans les structures palatiales attestent de liens étroits de la dynastie avec le bouddhisme.

Ces liens apparaissent un peu plus loin au monastère de de Pemayangtse . Fondé en 1705 à plus de 2000 mètres d’altitude, le « sanctuaire du sublime et parfait lotus » abrite des fresques et statues superbes dont celle de Padmasambhava, initiateur du bouddhisme tibétain .  La richesse du lieu tient au privilège des moines de Pemayangtse d’accomplir les cérémonies royales.

A voir dans Pelling

Les autorités ont récemment construit un « skywalk » destiné à devenir une attraction touristique. Il permet de rejoindre la grande statue du Chenrezig. Je ne cherche pas ici à éviter de m’acquitter du droit d’entrée mis il est dommage que la construction de la route terriblement pentue pour mener au skywalk ou du téléphérique occultent le véritable centre d’intérêt. En effet juste derrière les guichets, se niche un petit sentier. Il mène au monastère de Sanga Choeling, accroché au sommet d’une aiguille surplombant la région. Avant  la construction du téléphérique (qui part de l’ancien héliport) il fallait marcher. Une pente bien raide menait du stade de foot au monastère par une grimpette de 45mn. Mais quelle récompense à l’arrivée avec ce monastère paisible et sa vue somptueuse sur le Khangchendzonga.

Tashiding

Sur la route vers Yuksom, toujours dans l’Ouest du Sikkim, perché au sommet d’une colline, le monastère de Tashiding est l’un des plus sacrés du Sikkim. Une bonne montée à pied permet d’y accéder. Des drapeaux de prière longent le chemin et les escaliers. On débouche alors sur un hameau et une grille entrouverte qui donne accès à l’enclos sacré. C’était certainement un lieu déjà hautement religieux (Bön) avant l’introduction du bouddhisme dans la région.

Edifié en 1716, au sommet d’une colline, et entouré par plusieurs monastères importants et grottes sacrées, c’est un lieu de pèlerinage majeur. Il se trouverait à l’emplacement où, selon les textes bouddhiques, Padmasambhava (Guru Rimpoche), a béni la terre sacrée du Sikkim. Son enclos   de 41 chortens est unique. Parmi tous ces chortens (stupas locales) blancs, un grand reliquaire doré se détache ; il aurait le pouvoir de purifier l’âme du fidèle qui l’observe.

Yuksom

Le nom de la ville de Yuksom signifie « lieu de rencontre des trois lamas ». A 1700 m d’altitude,tout à l’Ouest du Sikkim, elle fut la toute première capitale, du Sikkim. C’est une petite ville à une rue, base pour les treks vers le parc du Khangchendzonga. Elle ressemble à une ville du far west.

 Cette rue principale bordée de troquets un peu miteux et de logements chez l’habitant des plus sommaires décrit une courbe pour monter vers le lac Kathok et sur la gauche un joli portail qui annonce le site ancien Norbugang. On y voit le trône du couronnement, un simple banc de pierre où eut lieu le couronnement du premier roi du Sikkim, désigné par trois moines. Autour de l’enclos historique, de petites maisons de bois donnent un charme bucolique seulement tempéré par l’abondance de sangsues.

La route principale rejoint la maison du parc du Khangchendzonga puis serpente. Si Yuksom se trouve près du camp de base, il n’y a pas de vue directe sur le plus haut sommet d’Inde. On peut quitter la route à deux reprises pour rejoindre par des sentiers pentus le monastère de Dub-di, le plus ancien du Sikkim. On l’atteint au bout d’un petit quart d’heure de montée. Toujours en activité, ce monastère sylvestre est d’un calme absolu. Ici aussi l’impression de bout du monde est totale.

Plus loin sur la route, un autre chemin monte vers le monastère de Hunghri. La montée est plus rude  (45mn) mais le paysage et le calme des lieux sont à la hauteur de l’effort.

Gangtok

Gangtok est la capitale actuelle du Sikkim.

Bâtie a flanc de montagne, elle serpente le long d’une grande rue qui s’élève de 1200 à 1700m. La circulation intense en bloque l’accès. Fait rare en Inde, un trottoir souvent couvert permet néanmoins de marcher. On peut alterner quelques découvertes à pied mais le gros de la visite se fait en voiture même pour les bons marcheurs en raison des distances et des montées.

La capitale du un ancien royaume

Capitale tardive du Royaume du Sikkim, Gangtok a conservé quelques bâtiments administratifs mais surtout de nombreux témoignages bouddhistes.

L’Institut tibétain permet de mieux comprendre la culture tibétaine et bouddhique. Le musée expose une collection donnée par la famille royale. On y découvre livres anciens, manuscrits sur le bouddhisme Mahayana, objets sacrés, superbes thangkas et statues. Réputé dans le monde entier, il est spécialisé dans les recherches sur les traditions, la langue et la religion tibétaine. Tout à côté, le Do Druk Chorten, permet de se familiariser avec chorten, moulins et drapeaux de prières.

Juste avant le musée et le monastère, le rope way ou télécabine relie au sommet de la ville. Des cabines, la vue sur la vallée et la ville est impressionnante.

– Le monastère d’Enchey, récent mais typique domine le Nord de Gangtok sur le chemin de Tsomgo Lake. Bien que datant de 1910 à la place d’un ermitage, il a beaucoup de charme et jouit d’une vue magnifique sur la chaine du Khangchendzonga.

Il fait bon marcher dans cette ville de montagne au charme résolument himalayen.

Devenue capitale du 22e état indien

Quelques temples hindouistes rappellent néanmoins que nous sommes bien en Inde. Ainsi le temple d’Hanuman, un peu à l’extérieur de la ville sur la route de Tsomgo lake. Référence à l’épisode où le dieu singe partit sur le monde Kailash, il est devenu un lieu de pèlerinage hindouiste très important.

Le temple de Ganesh (tok), plus petit, adopte un toit en pagode. Des drapeaux de prières le décorent.

Comme tout ville indienne, Gangtok témoigne d’une animation importante. Les vendeurs d’artisanat alternent avec les petits restaurants et cafés. A l’époque coloniale, des Népalais avaient été forcés de venir travailler dans les plantations. On les voit côtoyer des Limboos et Lepchas autochtones sur MG Margh, certainement l’une des avenues piétonnières les plus agréables d’Inde. Contrairement à beaucoup de villes du sous-continent Gangtok jouit d’une vraie zone commerciale piétonne. Des cafés ravissants et des restaurants excellents voisinent avec des établissements plus modestes et traditionnels. Les piétons arborent des tenues très occidentales, jeans et gilets noirs, loin des saris colorés du sud. Un vrai dépaysement que ces rues piétonnes, coquettes et peu bruyantes.

Peu bruyant également et peu odorant, mais coloré et bien fourni, le marché Lal propose ses étals dans un immeubles de 4 étages sans prétention. Bien qu’intérieur et sur plusieurs niveaux il n’ a rien d’un supermarché. Les stands proposent churpi (fromage de yak traditionnel impossible à mâcher), légumes appétissants, fruits issus de l’agriculture locale bio, épices ou accessoires de cuisine dans un cadre qui rappelle un peu les marchés de Trajan à Rome.

étal de churpi, le fromage de yak immangeable quand il est dur

Gangtok la porte de l’est du Sikkim

A la sortie de Gangtok, la nature prend le dessus avec de belles cascades et un panorama à couper le souffle. On l’admire notamment depuis Tashi Point. Puis la route continue vers Tsomgo lake et Nathu la Pass, à la frontière du Tibet. Elle suit l’antique chemin de la soie entre Chine et Inde, entre Lhassa et le Bengale. On y vendait du thé chinois, de la soie, des bijoux indiens et des chevaux. Au début du XXème siècle 80% du commerce entre les deux géants s’y faisait encore. Tout cessa avec les conflits frontaliers après 1962.

La route en lacets monte au travers des camps militaires et des petits villages himalayens. Car la frontière seulement réouverte depuis 2006 est extrêmement militarisée. Les paysages y sont extraordinaires. On passe des bambous, habitat privilégié du panda roux aux rhododendrons. Ils entourent le lac Tsomgo autour duquel on peut marcher et duquel part une télécabine. On triche ici pour atteindre 4000m sans grand effort. Au-delà de cette altitude, les paysages deviennent austères et dénués de végétation. Si le permis pour se rendre au lac est facile à obtenir, les étrangers ne peuvent pas dépasser ce point et se contentent de regarder la frontière à une dizaine de km et plus de 1000m d’altitude.

Sikkim

Programmer un voyage au Sikkim n’est pas forcément le plus facile si vous n’êtes pas adepte des voyages clé en main. Ce n’est de toute évidence pas une destination grand public et les informations n’abondent pas. Vous connaissez ce blog néanmoins, faute d’itinéraires on en crée un. Au cours de prochaines semaines je vous proposerai mes idées et envies sur cette magnifique région, les difficultés rencontrées et les coups de foudre.

Pourquoi le Sikkim

Le Sikkim est ce petit état à l’extrême nord-est de l’Union indienne. Ce royaume n’a été annexé qu’en 1975 et constitue aujourd’hui la 22e de la République indienne. Il se situe à la confluence des 4 frontières : Chine (Tibet) , Népal, Bhoutan et donc Inde. Il mêle les cultures indienne, tibétaine et népalaise.

Quand on habite l’Inde et que l’on n’a pas envie de se lancer dans la paperasserie pour obtenir les visas pour l’une de ces destinations, le Sikkim offre une alternative intéressante et facile.

Bien que situé sur les contreforts himalayens et jouissant de vues fantastiques sur le plus haut sommet du pays et 3eme du monde, le Khangchendzonga, le Sikkim est accessible pour les sensibles au mal des montagnes et au vertige. Les villes n’y dépassent guère 2000m d’altitude et si les routes sont rocambolesques, elles ne sont pas trop trop pentues. Surtout la zone reste formidablement préservée puisque l’état a opté pour un tourisme éco-responsable sur le modèle de celui du Bouthan. La nature y reste merveilleusement belle et protégée, les gens sont adorables et la nourriture excellente.

Le Sikkim offre un Himalaya plus « facile » que le Ladakh par exemple. D’autant qu’une ligne aérienne directe entre Chennai et Bagdogra au nord-ouest du Bengale oriental permet un accès (relativement) rapide. Air India express et surtout Indigo relient le sud de l’Inde en moins de 3h.

En revanche, on ne peut pas s’approcher de la frontière tibétaine en tant qu’étrangers. D’autres restrictions s’appliquent aux diplomates.

Organiser son voyage

Officiellement, les meilleures périodes météorologiques sont mars – avril, la période de floraison des fantastiques rhododendrons et octobre – novembre. En dehors de ces périodes, certaines routes peuvent être fermées comme celle du Nord, et en période de mousson, les Parcs ne sont pas accessibles.

 Néanmoins, la « bonne saison » ne garantit pas le soleil et encore moins la visibilité. Encore, un conseil, restez attentif aux prévisions météorologiques et n’hésitez pas à vivre en fonction de celles-ci, quitte à se lever très tôt, se calfeutrer au moment des averses.  Surtout, habillez vous en conséquence et gardez à l’esprit que même les hôtels manquent de chauffage et d’isolation. La mousson quant à elle, malgré les pluies torrentielles, les glissements de terrain et les fermetures, offre des paysages verdoyants et permet d’éviter les grosses foules, tout comme l’hiver enneigé,

Les seules agences françaises à proposer la destination sont chères et élitistes. Le Sikkim est en effet vendu en doublon avec le Bouthan, destination exclusive qui a misé sur le tourisme haut de gamme. Voyager seul me parait sportif. En effet on ne trouve pas la trace de transports publics, des permis sont exigés dans beaucoup de lieu. Restent les agences locales. A vous d’expliquer vos attentes précises.

Je refuse les liens d’affiliation et donne rarement mon avis sur les hébergements ou prestataires. Cependant, après avoir interrogé une dizaine de prestataires locaux, reçu 2 réponses, nous avons choisi Ease Tours and Treks, bien cotés et réactifs. Cette agence nous a accompagnés remarquablement de la préparation à la réalisation du voyage. Beaucoup de professionnalisme de souplesse et d’amabilité pour ce petit operateur local.

Quelques informations pratiques

Les touristes étrangers doivent se procurer un laisser passer pour entrer au Sikkim. L’Inner Line Permit s’obtient aux postes « frontières ». En fait, il suffit de présenter votre passeport, votre visa et fournir les photocopies ainsi qu’une photo au format indien. Il est valable 15 jours. Un bureau existe à l’aéroport de Bagdogra. Les employés ‘s’y montrent adorables, compétents et efficaces. Une fois le permis établi, il convient de le faire tamponner en entrant et sortant du territoire.

L’altitude est comprise entre 1250 et 4200 mètres. Si vous n’êtes pas montagnard essayez de monter progressivement. Vous pouvez par exemple prévoir une première nuit à Kalimpong et attendre le second jour pour entrer au Sikkim et aborder l’altitude. Gangtok et Darjeeling se situes à 2000m, les autres villes sont un peu plus basses. La lac Tsomgo lui vous fera monter à 4000m. Vous pouvez prévoir des médicaments contre le mal des montagnes. En Inde, ils sont faciles à obtenir. Si vous les commandez en ligne vous y aurez droit moyennant un petit entretien en ligne avec un médecin.