Sikkim

Programmer un voyage au Sikkim n’est pas forcément le plus facile si vous n’êtes pas adepte des voyages clé en main. Ce n’est de toute évidence pas une destination grand public et les informations n’abondent pas. Vous connaissez ce blog néanmoins, faute d’itinéraires on en crée un. Au cours de prochaines semaines je vous proposerai mes idées et envies sur cette magnifique région, les difficultés rencontrées et les coups de foudre.

Pourquoi le Sikkim

Le Sikkim est ce petit état à l’extrême nord-est de l’Union indienne. Ce royaume n’a été annexé qu’en 1975 et constitue aujourd’hui la 22e de la République indienne. Il se situe à la confluence des 4 frontières : Chine (Tibet) , Népal, Bhoutan et donc Inde. Il mêle les cultures indienne, tibétaine et népalaise.

Quand on habite l’Inde et que l’on n’a pas envie de se lancer dans la paperasserie pour obtenir les visas pour l’une de ces destinations, le Sikkim offre une alternative intéressante et facile.

Bien que situé sur les contreforts himalayens et jouissant de vues fantastiques sur le plus haut sommet du pays et 3eme du monde, le Khangchendzonga, le Sikkim est accessible pour les sensibles au mal des montagnes et au vertige. Les villes n’y dépassent guère 2000m d’altitude et si les routes sont rocambolesques, elles ne sont pas trop trop pentues. Surtout la zone reste formidablement préservée puisque l’état a opté pour un tourisme éco-responsable sur le modèle de celui du Bouthan. La nature y reste merveilleusement belle et protégée, les gens sont adorables et la nourriture excellente.

Le Sikkim offre un Himalaya plus « facile » que le Ladakh par exemple. D’autant qu’une ligne aérienne directe entre Chennai et Bagdogra au nord-ouest du Bengale oriental permet un accès (relativement) rapide. Air India express et surtout Indigo relient le sud de l’Inde en moins de 3h.

En revanche, on ne peut pas s’approcher de la frontière tibétaine en tant qu’étrangers. D’autres restrictions s’appliquent aux diplomates.

Organiser son voyage

Officiellement, les meilleures périodes météorologiques sont mars – avril, la période de floraison des fantastiques rhododendrons et octobre – novembre. En dehors de ces périodes, certaines routes peuvent être fermées comme celle du Nord, et en période de mousson, les Parcs ne sont pas accessibles.

 Néanmoins, la « bonne saison » ne garantit pas le soleil et encore moins la visibilité. Encore, un conseil, restez attentif aux prévisions météorologiques et n’hésitez pas à vivre en fonction de celles-ci, quitte à se lever très tôt, se calfeutrer au moment des averses.  Surtout, habillez vous en conséquence et gardez à l’esprit que même les hôtels manquent de chauffage et d’isolation. La mousson quant à elle, malgré les pluies torrentielles, les glissements de terrain et les fermetures, offre des paysages verdoyants et permet d’éviter les grosses foules, tout comme l’hiver enneigé,

Les seules agences françaises à proposer la destination sont chères et élitistes. Le Sikkim est en effet vendu en doublon avec le Bouthan, destination exclusive qui a misé sur le tourisme haut de gamme. Voyager seul me parait sportif. En effet on ne trouve pas la trace de transports publics, des permis sont exigés dans beaucoup de lieu. Restent les agences locales. A vous d’expliquer vos attentes précises.

Je refuse les liens d’affiliation et donne rarement mon avis sur les hébergements ou prestataires. Cependant, après avoir interrogé une dizaine de prestataires locaux, reçu 2 réponses, nous avons choisi Ease Tours and Treks, bien cotés et réactifs. Cette agence nous a accompagnés remarquablement de la préparation à la réalisation du voyage. Beaucoup de professionnalisme de souplesse et d’amabilité pour ce petit operateur local.

Quelques informations pratiques

Les touristes étrangers doivent se procurer un laisser passer pour entrer au Sikkim. L’Inner Line Permit s’obtient aux postes « frontières ». En fait, il suffit de présenter votre passeport, votre visa et fournir les photocopies ainsi qu’une photo au format indien. Il est valable 15 jours. Un bureau existe à l’aéroport de Bagdogra. Les employés ‘s’y montrent adorables, compétents et efficaces. Une fois le permis établi, il convient de le faire tamponner en entrant et sortant du territoire.

L’altitude est comprise entre 1250 et 4200 mètres. Si vous n’êtes pas montagnard essayez de monter progressivement. Vous pouvez par exemple prévoir une première nuit à Kalimpong et attendre le second jour pour entrer au Sikkim et aborder l’altitude. Gangtok et Darjeeling se situes à 2000m, les autres villes sont un peu plus basses. La lac Tsomgo lui vous fera monter à 4000m. Vous pouvez prévoir des médicaments contre le mal des montagnes. En Inde, ils sont faciles à obtenir. Si vous les commandez en ligne vous y aurez droit moyennant un petit entretien en ligne avec un médecin.

Kalimpong

 Considéré comme district depuis 2017 seulement, Kalimpong a vu sa population et son activité décupler ces dernières années. Constructions et jolis petits cafés se multiplient.

A l’origine, il s’agissait d’un petit village de montagne sur la route du Tibet. Dépendant du Royaume du Bhoutan, il fut vite annexé par les Britanniques en 1865. Dans la foulée, des missionnaires écossais s’y installèrent.

On retrouve le même schéma à Kurseong nichée dans ses collines à thé parsemées de pins. Mais si Kurseong se destinait à la culture du thé, Kalimpong s’orientait davantage vers les fleurs. On trouve encore de nombreuses pépinières d’orchidées, glaïeuls, roses ou gerberas autour de la ville.

Située à plus de 1500m de hauteur, les deux stations attiraient les planteurs britanniques fatigués par l’écrasante chaleur des plaines du sud et de la capitale du Raj, Calcutta. Aujourd’hui à nouveau, les deux villes attirent la bonne bourgeoisie citadine en quête d’un peu d’air frais.

L’empreinte britannique

On retrouve la trace britannique notamment dans les églises protestantes et dans de nombreuses villas.

 Les hauteurs de Kalimpong correspondent encore aux jolis quartiers prisés par les colons. Certains d’entre eux habitaient Morgan’s House ou Crookety dans les années 1930. Ces deux belles villas art déco se sont transformées en hôtels boutique et sont inaccessibles au pékin moyen. Morgan’s House jouxte d’ailleurs le golf, autre héritage anglais. Malgré la profusion de ces cottages au charme suranné, voire d’hôtels remontant à l’empire tels le Sterling ou plus chic, le Elgin, il s’avère difficile voire impossible d’accompagner le thé local d’un scone, quel dommage !

Plus intéressant encore, de l’autre côté de la ville, dr Graham’s home est devenu une école. On peut se faire déposer tout en haut de Deolo Hill. Un parc très agréable occupe le sommet de la colline. On y trouve également un Science center, un jardin botanique et un technology center. De là, on peut redescendre à travers les constructions de ce phalanstère construit par le missionnaire écossais et philanthrope. Le dr Graham, voulait donner la chance d’une éducation aux enfants métis Les nombreux bâtiments qui entourent l’église commémorant sa femme Katherine, servent aujourd’hui d’école huppée.

L’église McFarlane atteste également du culte protestant et domine de sa haute silhouette néogothique bleue le centre de la ville.

Kalimpong, ville de montagne

C’est que le centre de Kalimpong lui reste attaché à ses racines tibéto népalaises. Le marché montre que Kalimpong fait maintenant partie du Bengale et de l’Inde. L’atmosphère agitée, la saleté, la circulation nous rappellent que nous avons laissé derrière nous la frontière du Sikkim (à Rangpo).

Néanmoins, les pulls et bonnet mais aussi les stands de fromage parlent d’une région montagneuse.  On trouve des drapeaux de prière, des thangka (image) bouddhistes, les objets en argent, des couteaux Lepcha, des Khukaris (armes) népalais, des masques bouddhistes tibétains  Le churpi s’y vend. Il s’agit d’un fromage de yak tellement dur qu’il convient de le garder des heures dans la bouche pour espérer l’amollir. Mais on trouve également une curieuse spécialité locale bienvenue pour les Français le fromage de Kalimpong Introduit par un jésuite suisse. On peut notamment l’acheter chez Larks et dans les magasins alentours. L’épicier, un monsieur âgé, pèse avec émotion le fromage introduit dans la boutique par son grand-père.

Une forte empreinte tibétaine

L’héritage tibéto-népalais survit néanmoins essentiellement dans les lieux religieux. Kalimpong compte certes des églises, des temples hindouistes (comme le spectaculaire Mangal Dham). Cependant, les monastères bouddhistes restent les plus spectaculaires dans la ville. On peut attaquer par le Monastère Durpin dan un très beau paysage dominant le Kanchenjunga On y voit des petits bonzes sortant de cours pour admirer les matchs de foot. Ces mêmes petits bonzes se pressent sur les bancs du grand monastère école Sakya.

Non loin de celui-ci, le magnifique Tharpa Choeling Monastery se visite. Outre les cellules, le temple lui-même et la fantastique statue de bouddha domine la ville, un petit musée expose des objets du quotidien, des photographies et autres thangka. Le Thongsa est le plus ancien de la région il date de 1692.

On peut compléter la visite de cette agréable ville en passant devant la maison du Bhoutan, résidence temporaire de la reine du Bhoutan en Inde et se rendre dans la Neora Valley Park pour des marches magnifiques.

Enfin peu connu mais tout à fait extraordinaire le Musée Lepcha, se niche derrière un petit chorten. Il y a ici une sorte de concurrence entre le temple aménagé en musée (du chorten) relativement documenté et le petit musée privé au 1er étage d’une maison en mauvais état et offrant des dortoirs aux enfants lepchas pauvres. Le propriétaire des lieux, fils du fondateur, vous explique la vision de son père et leur lutte pour préserver un témoignage de ce peuple autochtone au Sikkim mais trop méconnu.

Darjeeling

Le nom de Darjeeling fait rêver. On imagine des champs et des tasses de thé, un train pittoresque, des paysages de sommets enneigés. Puis on commence à se documenter et l’on ressort perplexe. Car Darjeeling est aujourd’hui la base arrière de Calcutta. La foule et la saleté semblent s’y bousculer.

Les commentaires abondent sur l’incurie et les effroyables embouteillages. Cependant depuis 2022, la ville a changé vers le mieux ! Des arrêtés municipaux interdisent les ordures et le ramassage s’organise peu à peu. Reste le problème des encombrements difficiles à résoudre dans une ville qui qui s’étire sur une crête et le long d’une route  étroite et pentue. Pourtant, Darjeeling a gardé un charme anglais tout en restant résolument népalaise.

Capitale du thé anglais

Le petit hameau se transforma en une sorte de ville frontière dans les années 1840. Il accueillait alors des européens en rupture de ban, des indépendantistes tibétains. S’y trouvaient également des Chinois, des espions, et des Anglais prêts à y introduire des graines chinoises de thé. Le Docteur Campbell fut le premier à les planter dans son jardin. Depuis, près de 90 plantations se disputent l’appellation Darjeeling. Certaines se visitent avec plus ou moins d’intérêt. On peut également déguster les prestigieuses feuilles récoltées à différents stades de l’année dans les nombreux et ravissantes maisons de thé.

Autre témoignage colonial, les nombreux cottages et l’architecture religieuse, comme l’église st André. Des banques, bâtiments administratifs, horloge rappellent aussi la présence britannique. Tout comme les pâtisseries emblématiques Glennary and Kernegen. Le thé s’y sert dans de ravissantes théières en argent sans lait (réservé à l’Assam) et s’y accompagne de petits gâteaux et sandwichs.

Le joli jardin botannique Lloyds constitue  une autre délicieuse pause anglaise . La grande serre et les parterres ne sont pas sans rappeler Kew Garden en petit.

Encore un souvenir anglais bien plaisant et peu commun dans une ville indienne. Darjeeling est une ville où il fait bon marcher. Des trottoirs bordent les rues et une magnifique promenade depuis la place principale le Chowrasta et le plateau piétonnier autour de la rue Nehru offre des vues fantastiques sur le Kandchenzunga, troisième sommet du monde et plus haut sommet indien. Cela vaut le coup d’y aller tôt le matin (vers 6h) pour contempler les locaux en plein jogging, exercices physiques voire séance de zumba face aux cimes enneigées.

Darjeeling,Ville himalayenne

Malgré l’héritage anglais, Darjeeling reste à 80% népalaise. On y mange des momos le long des marchés animés qui bordent les rues en pente raide. Les magasins vendent bottes et gros pulls et les riverains arborent des bonnets tricotés. Bâtie le long de crêtes entre 1 800 et 2 800 mètres d’altitude, la ville est toute en étages. Ses ruelles se rejoignent par des escaliers abrupts. Dans la ville basse, non loin de la gare, le marché Chau est énorme mais calme, comparé aux autres villes indiennes.

La ville haute reste plus élégante. Elle était jadis réservée aux plus belles demeures britanniques. On y trouve les jolies promenades et les bons hôtels. Au sommet de la ville, le Mahakal temple présente un étonnant syncrétisme de traditions bouddhistes et hindoues avec ses drapeaux tibétains ornant le sanctuaire de Shiva.

Le centre de réfugiés tibétains, crée en 1959 permet à de nombreux Tibétains exilés de vivre dans le respect de leur culture. On y trouve aujourd’hui une école, un hôpital, un gompa. Un centre commercialise des objets d’artisanat. Pour compléter ce panorama tibétain, le musée se trouve derrière l’Horloge, dans le centre de la ville.

Une manière amusante de se rendre à Darjeeling ou d’en partir consiste à emprunter le petit train de l’Himalaya instauré en 1878 par les ingénieurs britanniques. Néanmoins il roule à 12km et il vous faudra plus de 7h pour relier Siliguri à 70km. Mieux vaut opter pour un petit trajet dans ce pittoresque train (Ghoom ou Kurseong) et en admirer les prouesses constructives.

Que voir quand on ne vient que quelques jours

Les touristes se rendent en procession au lever du soleil sur Tiger Hill. Les locaux eux profitent des vues du Chowrasta. Les tours opérateurs et taxis offrent des boucles avec plusieurs arrêts. Celle proposant le magnifique lever de soleil sur Tiger Hill (à 14km de Darjeeling et 2600m d’altitude) opère entre 3.30 et 6,30 du matin et vous permet de vous rendre au monastère de Ghoom où se situe également la fameuse boucle ferroviaire destinée à affronter un dénivelé impressionnant.

Si vous préférez échapper à ces circuits quasi obligatoires et à la foule et que marcher ne vous rebute pas, en dehors de Tiger Hill et Ghoom, tout peut se faire à pied. A commencer par le fantastique zoo et l’institut de l’Himalaya. Ce dernier retrace les différentes expéditions himalayennes au travers de coupures de presse, photos, échantillons et matériel utilisé au fil des années pour les ascensions, et notamment les expéditions vers l’Everest. Fondé en 1954, un an après la première ascension de l’Everest, il évoque les hommes et leurs aventures. Cours d’escalade, films et démonstrations complètent le parcours.

Le zoo lui vise à protéger et assurer la survie des espèces. On y voit donc uniquement des espèces himalayennes et elles sont particulièrement bien nourries et ont un pelage magnifique. Parmi les stars, le panda roux et l’ours de l’Himalaya mais aussi le tigre du Bengale.

Le Bengale

De loin, le nom de Bengale « de l’ouest » pour l’opposer au Bengladesh, fait penser aux tigres, à la partition et  à Calcutta. On connait souvent moins les Sundarbans ou la partie montagneuse de l’état.

Le Bengale est très densement peuplé. Cent Millions d’habitants se pressent sur 89000 km2 soit 20% de plus de personnes que la France sur 1/6e du territoire (à peine un peu plus que la nouvelle région Auvergne Rhône Alpes). Aux confins de l’Inde, il voisine avec le Bengladesh, le Népal et le Bhoutan. C’est une région très variée avec de nombreux très beaux sites.

Le Bengale, un état frontalier à la géographie complexe

Le Bengale offre un panorama géographique et culturel très varié . Au sud   s’étend la plaine gangétique au sol alluvial fertile fécondée par des pluies favorables. Cet énorme fleuve se subdivise en deux. Le Padma, or Pôdda se dirige vers le Bengladesh. Quant à eux, les fleuves Bhagirathi et Hooghly coulent à travers le Bengale occidental. Le Hooghly baigne la capitale de l’état, Calcutta.

Plus au sud de Calcutta et à la frontière du Bengladesh, s’étend la plus grande mangrove du monde, les Sundarbans. Déclarée réserve biosphère mondiale en raison de son exceptionnelle ressource en poissons et de sa faune et sa flore, les iles se voient malheureusement menacées par la pollution et la montée des eaux .

Le Terai relie cette région de plaines aux contreforts de l’Himalaya au nord. Cet étroit corridor relie la zone marécageuse à la savane et aux forêts des montagnes. Au Nord du Bengale, les reliefs se soulèvent pour culminer au Sandakfu à 3,636 m. On ne connait en général de cette zone que Darjeeling.

Ces régions, géographiquement et climatiquement très distinctes, accueillent des populations et cultures variées. Le sud, très densement peuplé et majoritairement bengali s’oppose aux territoires montagneux du nord. Les Népalais y sont si nombreux que les districts du Gorkhaland jouissent d’une certaine autonomie et revendiquent périodiquement leur état propre.

Depuis Chennai, une liaison aérienne directe permet de rejoindre Calcutta au sud, Bagdogra au nord. Si la grosse ville industrielle de Siliguri qui la jouxte ne présente aucun intérêt, elle offre néanmoins l’accès à Darjeeling et au Sikkim.

Une Histoire mouvementée

Historiquement, de nombreux empires hindous et bouddhistes se sont succédés dans la région avant la conquête Moghole en 1576 et l’établissement du Sultanat de Dehli. Les Européens voyaient ce territoire marchand comme une zone particulièrement prospère.  Devenue semi indépendante sous les nawabs du Bengale, elle montrait des signes d’industrialisation lorsque les Anglais prirent pied en Inde. Presque naturellement, la Compagnie britannique des Indes orientales l’annexa dès le XVIIIe, après la bataille de Plassey en 1757.

De 1772 à 1911 Calcutta fut la capitale de la Compagnie des Indes orientales pour les provinces du Nord, du Punjab au Brahmapoutre et à l’Himalaya. Après 1857 et le transfert de pouvoir à la couronne britannique, Calcutta devint capitale de la colonie du vice-royaume jusqu’au transfert vers Delhi en 1911. A cette époque, la région, grenier à thé de l’Empire, était devenue un foyer d’activisme indépendantiste tout en restant un centre intellectuel et artistique. La grande famine de 1943 joua le rôle de détonateur dans la lutte pour l’indépendance.

Les frontières de l’état évoluèrent au moment de l’indépendance en 1947 avec le rattachement de territoires. Des portions du Bihar et le comptoir français de Chandernagor passèrent alors aux couleurs bengalies. Des transferts de population regroupèrent les hindous à l’ouest alors que les musulmans se voyaient parqués à l’est dans ce qui devenait un périphérique du Pakistan. Ces transferts s’amplifièrent à la création du Bengladesh en 1971.). Indépendance puis partition provoquèrent des violences et des  mouvements de population dont la région peine encore à se relever.

Bengalore bis

La semaine passée je vous ai emmené à travers les jardins de Bengalore. Cette fois ci je voudrais vous montrer les monuments de la ville même s’ils ne sont pas aussi réputés que les Palais du Rajasthan. Une fois de plus, cette liste n’est pas exhaustive et correspond à mes goûts et mes coups de cœur.

Le palais de Tipi Sultan

Bien que moins impressionnant que le palais du même Tipi Sultan dans la campagne de Shrirangapattana, son palais d’été vaut la peine . Bengalore n’était en effet pas une ville au XVIème siècle mais jouissait déjà de températures clémentes dues à son altitude sur le plateau du Dekkan. Complètement symétrique, construit en bois, le Palais donne une belle idée du raffinement de ce sultan. Les peintures ont quasi disparu. Cependant ce bâtiment indo-islamique aux grosses colonnes de tek conserve un air de noblesse.

Le fort et le marché

Tout près du Palais de Tipi Sultan, on peut se rendre à pied vers le fort. C’est l’un des agréments de Bengalore que de pouvoir emprunter les larges trottoirs pavés sous des températures supportables pour se rendre d’un lieu à l’autre. La ville a réalisé un véritable travail de restauration et a balisé joliment les lieux importants. En l’occurrence, il existe même un circuit pour relier le palais, le fort et les édifices d’intérêt. Du fort, il ne reste que quelques murs et la base d’une tour, dont on suppute qu’ils ont été reconstruits. Que subsiste-t-il vraiment de la construction du XVIe s mystère. Le fort se trouve dans un jardinet, heureuse oasis dans une rue assez bruyante. En face, on voit la belle façade palladienne d’un Institut pour jeunes filles et l’hôpital pour enfant en pierre de style néoclassique, lui aussi derrière un jardin.

 En continuant la rue, la circulation s’intensifie pour devenir folle. On atteint alors le marché. Une structure ancienne coexiste avec une sorte de halle moderniste débordante de couleurs et d’odeurs. Le marché aux fleurs au centre des allées est particulièrement spectaculaire.

Les bâtiments officiels

La majeure partie des bâtiments officiels entoure le parc Cubbon.

 Vidhan Soudha, le Parlement, est un énorme bâtiment de pierre à coupole. Il emprunte à l’architecture sarracénique (les coupoles), à la grandiloquence coloniale. Il rappelle aussi, par ses piliers, l’héritage dravidien.

St Marks Cathedral de style néogothique a conservé beaucoup du charme de l’époque coloniale. Un jardinet l’entoure et mène à Church street à travers un magasin de meubles et une galerie . C’est l’une des zones commerciales animées de la ville.

 Attara Kacheri (cour de justice) est un énorme ensemble de structures néoclassiques peinturlurées en rouge pour imiter la brique coloniale.

On retrouve le même style de l’autre côté du parc dans les musées. Ces palais coloniaux abritent la galerie de peinture et le Musée public. Actuellement en restauration, il vaut mieux en vérifier l’ouverture au public. Sur la même rue, à quelques mètres, le musée de l’industrie et des technologies attire des foules.

Le Mayo hall, lui, se dresse derrière un hôpital non loin de Brigade et Church street. Si vous avez 10mn à tuer dans le quartier, ou si vous passez devant vous pouvez y jeter un œil. Mais cela ne vaut pas le coup de faire un détour pour vous y rendre. Pareil pour l’emporium Cauvery, vanté comme le grand magasin local. S’y vendent des objets d’artisanat du coin comme on en trouve dans les aéroports, les gares.

Le Palais de Bengalore

Bien que fort connu et vanté, le Palais de Bengalore ne me parait pas indispensable à visiter loin s’en faut. En effet, l’entrée est chère et en guise de palais, vous verrez une maison Tudor peinte de manière criarde et décorée d’objets façon foire du trône au début du XXe siècle. Néanmoins, le jardin est agréable on se croirait en Angleterre. Si vous êtes véhiculés cela peut valoir le coup de venir voir le palais de l’extérieur.

Nouveau livre ! Prem, le petit Bonze

En ce mois de Novembre 2024, pas d’article. Mais la joie de partager la parution de mon dernier bébé. Les tribulations d’un enfant arraché de son Sikkim natal pour devenir bonze. Inspiré d’un voyage magique dans cette région merveilleuse, aquarellé par mon amie Catherine et imprimé par Diwakar de Compuprint. Un bonheur de travailler avec une équipe aussi talentueuse. Un livre de 42 pages pour les enfants, disponible sur demande ou sur Amazon.

Bengalore

Pourquoi aller à Bengalore ? Après tout c’est une énorme ville pas particulièrement connue pour ses beautés. Plusieurs raisons peuvent cependant vous pousser à un voyage vers la capitale du Karnataka.

D’abord vous pouvez y aller pour affaires, puisque elle connait l’expansion la plus rapide d’Inde. Elle est aussi moderne et attractive. Cette semaine je vous propose quelques lieux dans cette ville rafraichissante, eh oui.

Une ville pour se rafraichir

 Si vous habitez Chennai, Bengalore présente bien des atouts. Située à 1000m d’altitude il y fait plus frais que dans la capitale du Tamil Nadu. Et 10 degrés en plein été ce n’est pas rien, croyez moi.

Et puis si Bengalore n’est pas la ville la plus spectaculaire du pays, elle jouit de jolis lieux, d’agréables restaurants et bars, de grandes avenues et surtout, fait rare en Inde, quasi inconnu dans le sud du pays, il y a de nombreux parcs aérés et joliment dessinés. En outre on peut s’y déplacer à pied car il y a des trottoirs. Le métro est pratique et permet d’éviter les rues complètement congestionnées par une circulation démentielle.

Le surnom de ville jardin n’est pas usurpé. Du grand poumon vert Cubbon park, au jardin botanique, en passant par une multitude d’espaces verts, la capitale du Karnataka soigne sa chlorophylle.

Cubbon Park

Bien sûr on commence par cet immense parc de 300 acres au cœur de la ville. Bien dessiné, entretenu, on y trouve même des poubelles et des bancs. Venant de Chennai, c’est déjà un exploit. On n’y sent même pas les remugles nauséabonds des égouts ou des pissotières en pleine nature. Des statues et édicules ponctuent les pelouses. Des animaux s’ébattent en liberté, petits écureuils indiens et, moins plaisant, serpents. Attention donc de ne pas partir folâtrer pied nu dans les bosquets… De nombreux chemins mènent à l’aquarium et, en lisière du parc, aux grands musées de la ville. Il s’agit du musée du Gouvernement, de la Galerie nationale et du musée des arts et techniques. Les deux premiers occupent un beau bâtiment néoclassique peint en rouge.

Jardin Botanique de Bengalore, le Lal Bagh

Un tout petit peu plus petit (240 acres) et excentré ce magnifique parc occupe une belle demi-journée voire plus. Moyennant un léger droit d’entrée, on profite de belles allées ombragées d’arbres majestueux. Inutile de se préoccuper de l’horloge florale en dépit de ce que racontent les guides. En revanche l’énorme arbre à coton reste impressionnant. Les serres n’ont conservé que leur toiture mais donnent à imaginer ce qu’était une serre victorienne. Les jardins à thème, qu’ils s’agissent de celui des lotus, des bonsaïs ou de la roseraie offrent de jolis arrêts. Un templounet en guise de tour posé au sommet des monticules rocheux (Lalbagh rock) marque l’un des points cardinaux. Il limitait la ville ancienne. De là on jouit d’une jolie vue sur cette cité qui n’en finit plus de grandir et sur les gratte ciels. On peut encore faire le tour du lac et admirer les palmier royaux alentours.

Ulssor Lake

Vous l’avez compris, en arrivant de Chennai, profiter de la verdure est déjà un programme à part entière. Pour autant tous les parcs ne se valent pas. Celui-ci offre une promenade circulaire pas désagréable pour peu qu’on ait le nez bouché. Sinon l’odeur en est tout de suite moins dépaysante. Pour autant de jolis cafés l’entourent.

Des cafés pour se rafraichir

Le sud de Ulssor lac propose donc de jolies adresses. Un peu plus loin, les cafés se pressent dans le quadrilatère Church street, MGR rd et Brigade. Je ne dis pas ici que l’on ne trouve pas de jolis lieux à Chennai. Mais nulle part l’on n’y ressent l’impression d’être ailleurs. Vous pouvez certes m’objecter qu’on ne vas pas en Inde pour se sentir ailleurs. Pourtant lorsqu’on y réside cela peut parfois faire du bien de se croire ailleurs…Sur Church street les pizzeria et bars se succèdent. Le long de Brigade on trouve plutôt des magasins de vêtements. MGR est moins joli mais il faut bien regarder car de nombreuses terrasses surmontent les immeubles qui font face au métro.

Moins rafraichissant, mais si vous avez besoin d’une cure de shopping vous pouvez compléter votre virée sur Brigade street par un bain du côté de Commercial Road. Vous y trouverez toutes les grandes marques internationales et nationales. Seule une vache perdue pourra vous rappeler que vous vous trouvez encore en Inde.

Deepavali

Demain, c’est Deepavali !! ces festivités closent le mois le plus festif du calendrier indien.

Si dans le reste de l’Inde on appelle Diwali, la fête des Lumières porte dans le sud le nom de Deepavali. Elle reprend les mots sanskrit deepa, lumière, lampe, connaissance et avali « rangée » ou série ». On dispose ainsi traditionnellement des petites lampes de terre cuite remplies de cire aux couleurs de la fête, orange ou rose fushia. On s’habille de ces mêmes couleurs pour les célébrations. Les villes deviennent joyeuses à la nuit tombée lorsque pétards et lampes occupent l’espace sonore et visuel.

Une célébration hindoue traitée différemment selon les régions

Ce festival des lumières symbolise la victoire spirituelle des lumières contre l’ombre, de la connaissance contre l’ignorance. Il se célèbre entre la mi-septembre et la mi-novembre. Ceci correspond pour l’ensemble du pays à la fin des récoltes voire à la fin de la mousson. 

En dehors du Kerala qui, soumis à deux moussons, ne célèbre pas cette fête nationale, l’ensemble de l’Inde est en ébullition. C’est un festival de 5 jours qui se clôt avec le changement de lune. C’est pourquoi la date en change chaque année.

Au Tamil Nadu, où la mousson est tardive, le festival revêt également un sens différent. Ici, en effet on ne célèbre pas la fin de la mousson, mais l’arrivée de la pluie salvatrice, lorsque celle-ci arrive. En effet, cette année, elle se fait un peu attendre. On ne fête pas non plus le retour de Lanka de Sita et sa réunion avec Rama à Ayodhya. Car le sud, ne voit pas en Ravanga le méchant du Ramayana comme dans le reste du pays. Le Tamil Nadu ne connait pas la fureur Bengalie où Durga est à l’honneur. Le Bengale lui célèbre dans le bruit et la fureur la force de Kali, la déesse violente .

. En revanche, à Chennai, on honore Lakshmi la déesse de la fortune. De ce fait, il faut faire fructifier l’argent et consommer ! Alors les bijoutiers s’en donnent à cœur joie !

Alors qu’est-ce qu’on mange et qu’est-ce qu’on fait pour Deepavali ?

Diwali ou Deepavali est avant tout une histoire de famille donc n’imaginez pas voir de grands défilés. Tout se passe derrière les murs des maisons, dans les villages, au temple. On fait des pooja, en offrant de quoi se sustenter aux ancêtres , aux dieux et aux prêtres.On rend visite aux ainés et on mange. On fait durer les repas et on se gave de sucreries.

Dans les familles les plus orthodoxes, les femmes jeûnent pour leurs maris puis leurs fils. Elles doivent aussi prendre des bains rituels à l’aurore. Elles exercent aussi leurs talents artistiques en dessinant des Kolams. Ces dessin auspicieux faits avec de la farine de riz accueillent les visiteurs devant les maisons sur les trottoirs.

 C’est aussi une fête de la fortune. Donc on joue. Les Tamouls aiment jouer de manière générale. Mais les cartes sont de rigueur en cette période festive. Jeux de hasard, jeux d’argent essentiellement. Dans les entreprises c’est le mois du bonus où le salaire est doublé. Alors on dépense, en cadeaux, en décorations et bien sûr en mangeaille !

Art Deco Chennai

On trouve l’art Deco dans de nombreux lieux à Chennai. Il a investi les quartiers lotis dans les années 1940 ou 50. A la différence des autres styles architecturaux, néogothique, indo sarracénique voire palladien, il n’est pas inspiré par les Anglais.

L’art Deco à Chennai, un developpement tardif

Contrairement à la France, son berceau entre les deux guerres, l’art Deco touche l’Inde et Chennai en particulier tardivement. Il aborde dans les ports, Chennai, Bombay et Calcutta seulement dans les années 1940. Il vient alors des Etats Unis et emprunte au continent américain des symboles ou formes inconnues en Europe. Ainsi la rose iribe, motif typiquement parisien des années 1920 ne s’y voit pas. En revanche les images plus géométriques, inspirées par l’automobile, empruntent largement à l’iconographie américaine, comme les triglyphes.

Les lignes modernes s’intègrent dans des quartiers nouveaux en attente d’urbanisation. Souvent, la maison est construite mais dans l’attente d’infrastructures qui peinent à arriver. Routes, parcs voire système d’adduction d’eau tardent le plus souvent.

L’art Deco se manifeste à Chennai par des lignes simples et géométriques. Mais aussi des escaliers, des piliers, des porte à faux  et des grilles. On le trouve  dans les quartiers de Royapettah, Mount Road ou Thyagaraja Nagar, Bose Road, Parry’s corner, CIT Colony, Gandhinagar,Mylapore. Il vise la modernité dans les espaces , comme les salles de bain ou cuisines souvent rejetées vers le fond. Cette modernité concerne aussi les matériaux utilisés, béton armé, motifs préfabriqués, grandes vitres. Elle est à l’origine de formes et motifs. Comme des formes de paquebot, sobres bandeaux de couleur unie, porte à faux, bâtiments d’angle arrondis.

Bien que tard venu, l’Art Deco se développe sur une bonne vingtaine d’années à Chennai. Il finit par toucher une clientèle de plus en plus populaire et par « indianiser » les motifs. Aux parapets et piliers géométriques va s’ajouter le motif local du soleil levant dans le jalis. Le jalis, cette dentelle de pierre, remonte, elle, à l’architecture moghole.

Une clientèle privée à la composition familiale particulière

L’une des premières constructions art Deco de Chennai  est l’horloge de Royapettah. Elle date des années 1920.

En général, l’art Deco à Chennai concerne davantage les résidences privées que les édifices publics. En dehors de quelques rares sièges manufactures, banques ou assurances, il s’adresse essentiellement à une clientèle privée. Il est pourtant apparu tout d’abord dans les théâtres et cinémas. Mais ceux-ci ont souvent disparu.

En revanche, la clientèle aisée des années 1940 se faisait construire des maisons sur des parcelles dans des faubourgs ou quartiers récemment annexés. Le modèle constructif correspond le plus souvent au bungalow. Cette maison individuelle s’inspire de la maison précoloniale traditionnelle du Bengale d’où son nom. Popularisée par les militaires pour son caractère pratique, elle se dresse en général au centre d’une parcelle. A la base, il s’agit d’une maison de plain-pied. Elle sera souvent rehaussée voire agrandie avec le temps. Elle s’orne assez régulièrement d’un toit terrasse, d’un porche ou d’une loggia

A Chennai, l’art Deco s’adapte aux contingences locales dans les quartiers nouveaux marqués par la croissance urbaine. Il correspond également à un modèle familial particulier. Contrairement à la cellule nucléaire occidentale, le noyau indien repose sur la « famille jointe ». Les grand parents coexistent avec les enfants, frères et sœurs et petits enfants. Des maisonnées complexes s’articulent souvent autour d’une grande cuisine et d’une grande pièce commune. Chaque génération bénéficie ensuite de son espace. 

L’Art Deco en danger à Chennai

Dans les années de gloire, l’art Deco exprimait une défiance face a la couronne britannique. Peu courant en Angleterre en effet, il tranchait courageusement avec l’esthétique établie par les architectes de la couronne. Les bâtiments coloniaux affectaient en effet les styles palladien, néo gothiques ou encore indosarracénique . Lors de mes visites londoniennes, j’avais rendu compte d’une rare construction art Deco dans la capitale britannique. L’art Deco, venu en Inde par le truchement des Etats Unis, reflétait en revanche les aspirations indépendantistes des « freedom fighter ».

Aujourd’hui hélas, un grand pourcentage de ce magnifique patrimoine se détériore. Les propriétaires historiques sont soit morts, soit trop âgés pour entretenir leurs demeures. Souvent issus de familles huppées, les enfants sont souvent partis faire leurs études au loin. Emigrés en Grande Bretagne ou aux Etats-Unis, ils n’en sont pas toujours revenus. Les maisons ne sont plus toujours entretenues et se voient souvent soumises à des destins malheureux. Dans le meilleur des cas, celui où la famille est restée à peu près au complet, elle a jugé plus simple de détruire la vieille demeure art Déco pour lui préférer un immeuble familial où chaque génération occupe un étage.

Certaines maisons, en ruine, sont démantelées et offertes à des promoteurs immobiliers peu soucieux de préservation. D’autres, décrépies, finissent par s’écrouler complètement. D’autres encore, ont subi de tels agrandissements ou restaurations abusives qu’elles n’ ont rien conservé de leur gloire passée. Malgré les efforts de quelques propriétaires ou d’associations, rares sont les joyaux art Deco à nous parvenir en bon état. Il faut souvent traquer le pilier qui indique la limite de la propriété d’antan, le parapet, ou la tour centrale verticale parfois rhabillée, voire  le nom gravé du premier propriétaire pour se souvenir de ces splendeurs passées.

Udaipur pratique

Avant de partir à Udaipur, nous n’avons pas trouvé de guide pratique. Les blogs ne donnaient pas suffisamment de précisions pour organiser nos visites. Nous sommes donc arrivés la fleur au fusil et avons acheté un petit livre une fois sur place. En dehors de liens d’affiliation, nous n’avions en effet rien trouvé pour nous aider à organiser le voyage. Voici donc quelques indications pour vous faciliter le séjour dans cette jolie ville.

Arriver à Udaipur, quelques conseils pratiques

Udaipur se découvre souvent dans le cadre d’une visite large du Rajasthan, voire du classique triangle d’or.  Les visiteurs viennent dans ce cas souvent en voiture avec chauffeur. Cette option reste facile et pas trop onéreuse en Inde. Il est de toute façon inenvisageable de conduire pour un Européen, qui plus est pour une durée limitée. La circulation est trop chaotique et anxiogène pour l’envisager lors d’une visite de découverte ou de détente.

Une autre option consiste à arriver en avion. L’aéroport est loin de la ville (1 bonne heure) . Le mieux est de prévoir un taxi prépayé. Sur la route, on passe par zinc city. La richesse de la ville repose en effet sur l’extraction de ce métal, sur les carrières de marbre mais aussi sur le tourisme.

Enfin, On peut prendre le bus. C’est plus folklorique mais les arrêts sont aléatoires. Il vaut mieux charger l’appli, voyager léger et être sportif . Car le bus n’attend pas et il faut parfois monter ou descendre au vol. Le trajet entre Jodhpur et Udaipur dure 5h. Selon le prix , le confort varie. Un bus climatisé garantie un voyage assis et relativement confortable.

Près de la gare ferroviaire et routière un hôtel très propre avec un personnel adorable, le Raghunandam Palace. Je le répète je ne gagne rien sur ce site et refuse les liens d’affiliation et lorsque je donne des adresses, c’est que je les ai essayées et appréciées.

Visites de Udaipur, quelques conseils pratiques

Nul n’est besoin de guide dans cette ville relativement petite mais très lisible. Elle remonte au XVIe siècle ce qui permet de dater rapidement les édifices.

Le superbe Palais se voit de loin et les principaux temples se trouvent le long de la voie royale. Au Palais, la belle muséographie et les nombreux cartels permettent de se repérer aisément le long d’un itinéraire fluide.

Pour faire le tour du Lac Pichola, il suffit de repasser dans la première cour du palais juste à côté du joli restaurant (dans lequel vous pouvez gouter cette spécialité du nord le jus de mangue verte). Devant une grande grille, la billetterie vend des sésames pour les fastueux appartements privés (et le trésor) du Palais royal. Avec en prime la collection de cristal proprement ahurissante. Cette billetterie délivre également les tickets pour les bateaux. Une fois le billet acheté, il suffit de suivre la route en lacet en descente puis de gagner les chaises dans le jardin au bord du lac. Les bateaux passent régulièrement et partent dès qu’ ils sont remplis. Ils vous ramènent à peu près au point de départ.

Vous pouvez aussi accéder au Palais et à l’embarcadère depuis l’autre entrée du Palais royal près du temple de Ganesh. Les bateaux ne s’arrêtent que sur l’ile et l’Hotel Jagmandir avec 20mn d’attente entre chaque bateau, le temps de visiter les toilettes et déguster une glace.

La ville ancienne est suffisamment ramassée pour s’y déplacer à pied.

Dormir à Udaipur,

Je vous conseille de laisser de côté les hôtels classiques et de préférer les palais ou les Havelis pour profiter pleinement de la magnificence du Rajasthan.

Le Chunda palace est grandiose, ambiance Maharadja garantie, chambres kitchissimes, personnel adorable, magnifique piscines intérieure et extérieure, terrasse idéale pour diner ou déjeuner en tète à tête dans de petites tourelles de contes de fée dominant le lac. Une impression de luxe et d’espace rare.

On peut préférer le Ambet Palace plus proche du centre, très beau, plus colonisé par les touristes. C’est un superbe hôtel boutique. Doté d’un magnifique restaurant Ambrai avec très belle vue sur le palais depuis la terrasse, très fréquentée.

Pour ceux qui disposeraient d’un budget à rallonge, le plus luxueux est a priori l’Oberoi qui colonise les bords du lac dans un parc sublime. Avec le risque de tous les palaces en Inde, les grands mariages.

Toujours pour les visiteurs en recherche de luxe, le Taj sur sa petite ile privée. Pour le reste, la vieille ville abonde en petits havelis plus ou moins équipés, rénovés. Ne croyez pas au Père Noël, la vraie bonne affaire ne court pas les rues et l’Inde n’est pas la Thaïlande. L’hôtel bon marché est forcément plus basique. Attention également aux « reviews ». Les commentaires émanent souvent des proches de l’aubergiste et les critères des voyageurs indiens ou Anglo saxons ne sont pas toujours ceux des Français.

Manger à Udaipur

Les jolies terrasses en hauteur qui pullulent dans la vieille ville ne sont pas bien juste parce qu’elles sont notées par les guides traditionnels ou les instagrammeurs. Elles sont juste photogéniques et souvent conformes au goût européen. Si vous n’avez pas envie de sandwich club ou de « velvet cake », n’hésitez pas à vous aventurer et goûter des plats vraiment locaux. Les cuisiniers sont habitués aux touristes et capables de moduler les épices. Il coûte souvent moins cher de prendre un repas rajasthani dans une jolie cour arborée qu’un simili hot dog ou une sucrerie pseudo occidentale. De la même manière, l’eau de coco fraiche est une alternative saine, hygiénique, locale et environnementale au coca.

Décembre à Mars sont des mois très touristiques, encore une pointe en avril pour le festival de Gangaur,  puis le tourisme décroit ainsi que les prix, mais la chaleur, elle, monte. Cette fête haute en couleurs célèbre les épousailles de Shiva et Parvati et le bonheur marital. C’est aussi la fin de l’hiver avec des idoles portées en procession  bruyante vers les embarcadères.