Autour de Pondy

On revient toujours à et autour de Pondy, d’abord pour flâner dans ses jolies rues coloniales malheureusement envahies par le gris aurovillien.

 En dehors d’arpenter les rues et de se poser dans un des multiples cafés de la ville, que visiter autour de Pondy lorsqu’on dispose de plusieurs jours. Je ne traiterai pas ici d’Auroville qui fera l’objet d’un article ultérieur. En revanche, vous découvrirez dans cet article un site pseudo romain, de la mangrove, un vrai château fort et un temple juché au sommet d’une montagne.

Arikamedu : site romain et backwaters autour de Pondy

Arikamedu est un site soi-disant romain. En fait, il ne reste que des entrepôts du 18e s sur un site devant lequel s’arrêtent les bateaux. Envahi par la végétation, il est néanmoins grillagé sommairement et relativement entretenu. On n’y lit rien de la présence romaine. Pour autant, les lieux sont fort agréables pour une balade dominicale.

 C’est ici néanmoins que des archéologues de la mission française ont trouvé des artefacts d’origine romaine. Dans les années 1950, ils ont mis à jour des amphores, lampes, pièces, perles, bijoux attestant que les lieux correspondaient à un comptoir. Le site apparaissait dans des écrits du 1er siècle et dans l’Atlas de Ptolémée sous le nom de Poduke emporium. Il a été en activité entre le IIe siècle av. JC et le VIIIe s ap JC. A l’époque byzantine, c’était surtout un centre de production textile. Les objets de cette étape de la route de la soie se trouvent aujourd’hui au musée de Pondichéry à Chennai. Il y a aussi une petite vitrine au musée Guimet.

Juste à côté, derrière une guinguette sommaire en palmes, l’embarcadère permet à de petits bateaux de partir pour remonter les backwaters. On est ici au cœur de la mangrove et en fonction des marées on peut remonter sur les cours d’eau.

Gingee fort : un vrai château fort au sommet de 2 collines

A 150 km au Sud-Ouest de Chennai et à 70km à l’ouest de Pondichéry, la forteresse de Gingee est juchée sur deux collines. Le très beau site voit alterner un paysage de roches impressionnantes et des champs verdoyants, rizières et bananeraies. Les deux ascensions sont physiques, mais la vue et la conservation des bâtiments, au moins ceux du château de la Reine valent vraiment le coup.

le chateau du Roi

Bien sur celle du roi est plus haute mais également en moins bon état. Néanmoins au pied de l’abrupte falaise, de nombreux bâtiments donnent une idée de l’ampleur des lieux. Greniers, citernes, étable pour les éléphants, écuries, temple et réservoir donne une image de la grandeur et de la majesté.

 Le Fort de la Reine

On accède au fort de la reine au sommet d’une autre falaise avec une vue à couper le souffle sur les champs et le village avoisinant. La muraille s’étend le long des forts telle une muraille de Chine miniature. Le tracé des tours circulaires apparait nettement en surplomb. Les entrepôts de stockage et citernes d’eau attestent de la taille de ce fort. La construction originale du XIIIe siècle emprunte à l’architecture dravidienne et n’est pas sans rappeler les châteaux forts européens contemporains. Mêmes murailles difficilement franchissables à flanc de montagne, même utilisation de sites abrupts, escaliers en chicane. Au sommet, les entrepôts et citernes attestent de la présence d’une garnison. Néanmoins, l’ensemble a été habité lors de l’invasion des Marathas au 17e s puis par les Moghols et au 18e des Européens. D’où des ajouts ultérieurs. Les Anglais avaient nommé cette forteresse longtemps considérée comme inexpugnable, la Troie de l’est.

Il faut arriver avant 15h si vous envisagez de ne monter qu’à une des deux forteresses, le matin si vous désirez voir les deux.

Eagle fort

Le bourg agricole de “Thirukazhukundram”, tient sa renommée à son impressionnant temple. Lui aussi surmonte une falaise. Il se situe à 70km de Chennai, non loin de Mahaballipuram et de Pondy. Alors que Shiva réside au sommet de la montagne, son épouse Thirupurasundari, est vénérée au pied de la falaise.

 Le nom de “Thirukazhukundram” signifie la montagne des aigles et se réfère à l’histoire de deux aigles venus en ces lieux pour vénérer Shiva. D’ailleurs, deux aigles continuent à voler jusqu’au temple tous les jours à midi pour y être nourris. Ces aigles sacrés sont considérés et vénérés comme les fils de Brama ensorcelés par Shiva en raison de leurs péchés.

Visite du temple

Le temple se compose de deux parties. Dans la ville colorée et animée, se trouve le temple de la déesse alors que celui de son époux surmonte la falaise. On rentre donc par un premier temple avant d’atteindre une montée pentue et appréciée des singes pour atteindre le temple haut. Un pronaos entoure le sanctuaire. De là, on accède à une petite pièce hypostyle qui donne sur une terrasse. D’en haut, la vue sur la vallée est exceptionnelle. On y découvre un magnifique paysage de champs verts ourlés de lacs et étangs. Ceux-ci en permettant l’irrigation ont rendu la campagne alentour très fertile. Cette exubérance explique la relative richesse agricole de la petite ville.

Attention, le temple sur la colline ouvre plus tard, en général vers 10h du matin. Mieux vaut donc commencer sa visite par le « bas »

Les plages autour de Pondy

Tout autour de Pondy, les plages dorées donnent un agréable air de vacances. De petits kiosques vendent des noix de coco ou de quoi grignoter. Orientées à l’est ce sont des jolis endroits où marcher le matin ou juste profiter du lever du soleil.

Au Nord de la ville, se déroule le long ruban de la plage d’Auroville. Alors qu’au Sud, les plages du Paradis et de la Sérénité méritent leur nom. On peut accéder à la plage du Paradis en ferry depuis Chunambar. Il faut en effet y laisser les moyens de transport, bus, auto ou véhicule personnel car la plage n’est accessible que par bateau.

Toujours à Chunambar, les agences proposent des sports nautiques ainsi que des trajets en house boat pour profiter de la mangrove. Il peut y avoir beaucoup de monde et il vaut mieux éviter les Week ends en saison (décembre- Avril).

Tanjore

Tanjore, aujourd’hui Tanjavur a été la capitale de la brillante dynastie des Cholas.

Vimana, temple de Tanjavur

Cette dynastie s est particlièrement illustrée dans l’architecture, la peinture de fresques et la statuaire de bronze. ,Les mounments de Tanjore témoignent de ce Moyen-Age  fastueux (11e12e siècles). En effet, un remarquable temple, un palais maintes fois reconstruits, de rares vestiges de fresques et des bronzes exceptionnels attestent de la brillante dynastie Chola.

Les Cholas sont à juste titre connus pour leurs fresques

Plus éloignée des centres touristiques, Tanjore se révèle plus typiquement indienne. Peu d’hôtels dignes de ce nom, des restaurants très locaux, une population peu habituée aux occidentaux, bienvenue au cœur du Tamil Nadu !

 Le temple de Brihadishvara

le temple de Brihadishvara  s’élève fièrement au centre de la ville.

Fierté des pelerins au Temple de Tanjore

 Pour y parvenir, il convient de contourner la gare routière et un marché pour pélerins. On parvient alors à l’enceinte du monument. Celui-ci est caractéristique de l’architecture Chola, au même titre que Mahabalipuram. Devant l’enclos du temple se trouvent les lettres de la ville pour les fous de selfies. Une fois la première Gopuram dépassée, on peut déposer ses chaussures au stand dévolu à cet effet. On s’engage alors sous une Gopuram magnifiquement sculptée. On accède ensuite à un immense espace vert avec en son centre un Nandi géant tourné vers le temple. Une Vimana, sorte de tour, domine le sanctuaire. il s’agit de la.plus haute d’Inde. Un monolithe de 80 tonnes la couronne. Sur les murs, de petites effigies de Nandi, le véhicule de Shiva appellent à la grandeur du Dieu Shiva mais aussi de la dynastie Chola.

Nandi

 Monumentalité et magnificence se conjuguent ici dans le sanctuaire mais aussi dans l’enxemble de l’enclos religieux parsemé de mandapams et entouré d’un couloir abrité entièrement peint de fresques. Une excellente visite  existe en ligne, avec un plan du temple.

En pratique, vous pouvez venir et revenir admirer le temple à différentes heures, vous le découvrirez chaque fois sous un jour différent. Au lever du jour, à l’heure d’affluence des fidèles, il peut s’avérer impossible de rentrer dans le sanctuaire. Néanmoins la lumière naissante permet d’apprécier les peintures entourant le temple. A la nuit tombée, les peintures ne sont plus visibles mais la Vimana éclairée resplandit et la visite devient émouvante.

Lingam et fresques , temple de Tanjore

Le Palais de Tanjore

De l’autre côté de la vieille ville, l’enclos du Palais s’ouvre sur une première cour.

Ganesh, bronze Chola, Musée de Tanjore

Il date en fait de l’époque des Nayaks, dynastie régnante sur la région aux 17 et 19e siècles. On débouche sur la bibliothèque à la célèbre collection de livres rares. Parmi ceux-ci,deux vitrines exposent de précieuses feuilles de palmes, plus ancien témoignages dravidiens écrits.

Au-delà de cette cour, les salles du Palais royal de Tanjore encadrent une  deuxième cour.. Le musée ne vaut pas forcément le coup avec sa collection hétéroclyte d’objets du début du siècle ou de tessons plus anciens,. En revanche, la salle du trône  (Durbar Hall) en impose. Avec ses stucs colorés, Le labyrinthe de colonnes ne vaut pas celui de Madurai mais la décoration reste très belle.

Salle du trône, Durbar Hall, Tanjore

Néanmoins, il ne faut surtout pas manquer la seconde partie du palais, au-delà de la bibliothèque. Ici à l’ombre de la tour de l’horloge, se situe le musée de Tanjore célèbre pour sa collection de bronzes Cholas. Il s’agit de la deuxième plus belle collection après celle du musée de Chennai. Si la muséographie et la conservation font pitié, les pièces à la cire perdue sont d’une finesse remarquable. Le panthéon hindou y est figuré dans cette technique antique qui permet une fantastique subtilité créative. Les plus anciennes remontent au 9e siècle, tout comme la statuaire de pierre exposée dans la cour du musée.

Shiva dansant, Bronze Chola, Musée de Tanjore

Sur la route de Tanjore

un des nombreux temples de Darasuram

« Les grands temples vivants » correspondent à trois grands temples. Ces temples sont dits « vivants » car  bien que classes patrimoine de l’Unesco ils restent en activité. Outre Tanjore, le temple de Brihadisvara de Gangaikondacholisvaram reste à l’écart des chemins touristiques. Cependant les sculptures y sont exceptionnelles. Plus facilement accessible, car sur la route de Pondichery, le temple d’Airavatesvara de Darasuram propulse le visiteur dans le monde des Cholas. Sous le’œil bienveillant d’un clergé prêt à échanger accueil contre obole, ce superbe lieu dans une ville chargée d’histoire et de monuments religieux, permet de rentrer quasi dans le saint des saints. On y admire de merveilleuses sculptures au son des célébrations.

Mandapam, Temple Darasuram

Chettinad

Les Palais du Chettinad  constituent un patrimoine d’exception dans une petite région étonnante.

Située entre Tanjore et Madurai, cette zone agricole offre la particularité d’être couverte de palais civils. Ils datent tous de la fin du 19e, début du 20e. Ainsi, ils remontent à l’occupation britannique. A l’époque coloniale en effet, de riches commercants au service de la couronne anglaise s’enrichirent. Pour prendre le frais durant les saisons chaudes, ils s’éloignaient de la côte et faisaient construire dans l’arrière pays de somptueuses demeures. Tombés à l abandon apres le départ des Anglais, certains de ces palais commencent à être renovés.

Diversité et modèle des Palais du Chettinad

La communauté tamoule des Chettiars était réputée dans le monde colonial du commerce, et de la banque. Ils firent fortune  sous l’Empire Britannique  dans le sud de l’Asie, ce, jusqu’à l’indépendance de l’Inde.

Chaque famille faisait construire son palais et rivalisait avec ses voisins à qui serait le plus richement orné. Depuis l’Indépendance, la plupart de ces palais ont été abandonnés. Les villages se succèdent donc avec leurs rues bordées de demeures magnifiques mais très souvent inhabitées et en ruine. Du coup, il n’est pas toujours aisé de visiter ces petits châteaux urbains. Sur les 96 villages initiaux,près de 20 ont d’ailleurs pratiquement disparu.

Quoique tous differents, les Palais du Chettinad obéissent à un plan a peu pres identique. Rectangulaires, ils sont bâtis autour d’une voire plusieurs cours. Si les modèles de base se ressemblent, les détails architecturaux confèrent leur originalité à chacun d’entre eux. La structure emprunte plutôt au vocabulaire classique. En revanche, les décors juxtaposent sans vergogne ogives médiévales, cours orientales, meubles orientaux, objets européens.

On accède dans quasi chaque maison par une terrasse couverte où les maîtres de maison pouvaient recevoir leurs invités. Celle-ci est en effet couverte pour l’ombre mais l’air y circule aisément.Vient ensuite la salle de réception. Selon l’opulence des propriétaires, cette cour va du simple ou grandiose. On peut ainsi y admirer photos de famille ou fresques, piliers peints, mosaiques orientales, ou miroirs et lustres itallien.

On pénètre ensuite dans la partie plus intime de ces palais du Chettinad. Autour de la cour, d’énormes piliers en bois de teck (pour les plus riches) ou en pierres sculptées. Souvent des grillages protègent le patio des singes. Tout autour, des portes cachent des coffre forts. Chaque couple y entreposait les richesses recues lors des noces. Les chambres se situent, elles, au premier étage.

Entrée du Saratha Vila

Les autres pièces du fond, plus petites et sombres,  étaient réservées aux femmes et aux domestiques.

Que visiter, ou s’arrêter

La plupart des sites et guides évoquent la ville la plus importante, Karaikudi,  un peu active mais sans grand intérêt. Pour le reste, la région semble s’être arrêtée au 19ème siècle quand les riches marchands Chettiars construisaient ces étonnantes demeures, mi-indiennes mi-occidentales, symboles de leur réussite dans les affaires. On dénombre plus de 10 000 palais sur 1550 km2.

Chettinad permet de visiter le musée et le palais, certainement le bâtiment le plus accessible de la région.

Trois villages connus voient s’arrêter les visiteurs: Pallathur, Athangudi et Kanadukathan. Il est malheureusement quasi impossible de visiter l’intérieur des demeures dans ces villages. Témoins d’une ancienne richesse, ils tombent en lambeaux.

Le mieux pour visiter un palais du Chettinad est de commencer par un hotel  tel  lakhshmi House à Chidambaram.

Ce village accueille des tournages de film. Avec un peu de chance, l’équipe vous laissera rentrer dans les décors du film et parcourir de fond en comble une de ces merveilles architecturales. Faute de quoi, vos pouvez tenter d’amadouer un des charmants villageois en exprimant votre admiration architecturale.

Dormir ou manger dans un de ces palais peut aussi permettre de mieux comprendre les beautés de la région. A ce titre Saratha vila, restauré avec  soin et raffinement par un couple de français passionnés offre une halte fantastique.

La réussite de cette restauration exemplaire semble faire des émules dans une région délaissée par ses habitants historiques. Ce même si les familles reviennent souvent au pays pour fêter les mariages et autres grandes fêtes.

Outre les belles bâtisses, la région abonde en temples et en sanctuaires anciens dont certains rupestres dominant les rizières. Pour se donner l’impression de voir vraiment des palais du Chettinad, mieux vaut prendre un chauffeur et préparer a minima son circuit, en utilisant des sites spécialisés. ou

Enfin, ce blog  recense les temples et monuments autour de Pudukkottai.

Pour clore ce petit tour des palais du Chettinad, silencieux car abandonnés ou en tournage, la région doit également son renom à sa cuisine.

Munnar

Pourquoi aller à Munnar ? Cette ravissante station des Ghats permet de découvrir les plantations de thé et d’épices. Pourtant si les lieux mis à la mode par les colons britanniques restent si prisés, il s’avère compliqué d’organiser concrètement une visite à Munnar. Les forums en ligne et guides papiers restent finalement relativement imprécis. Voici ici quelques idées.

Pourquoi aller à Munnar

  • Munnnar se situe dans les montagnes du Kerala. C’est une station d’altitude (environ 1600m). Il y fait donc plus frais que dans le reste de la région où les étés peuvent se révéler difficilement supportables.
  • Munnar est devenue a la mode `à l’époque britannique. Les Anglais en appréciaient effectivement la fraicheur, voire le brouillard assez constant. Ils y construisirent de nombreux hôtels. Certains ont gardé le charme suranné de la période anglaise. Aux plus ancien se sont ajoutés des auberges neuves pour toutes les bourses et tous les types de voyageurs. Contrairement aux autres stations de la région, Munnar offre de ce fait des possibilités d’hébergements pléthoriques et diverses.
  • En outre, les Britanniques profitèrent des reliefs pour y introduire la monoculture du thé. Ils transformèrent ainsi totalement l’économie et les paysages locaux. Aller à Munnar, c’est donc faire le plein de fraîcheur et de bon air mais c’ est aussi admirer de fantastiques paysages de plantations `a perte de vue.
Collines à thé

Organiser son voyage à Munnar

 Si on fait le point des activités proposées, il n’en ressort en fait pas grand-chose.  La vraie occupation consiste en effet à profiter par soi-même de la verdure et du calme. Il est vrai que les paysages de collines verdoyantes sont d’une beauté à couper le souffle. Les routards conseillent tous de de promener dans les plantations, mais en les lisant attentivement et une fois sur place, il n’est pas si évident de trouver des chemins autorisés. En effet, les propriétés privées se succèdent les unes aux autres, et sont par conséquent peu accueillantes au promeneur. Par ailleurs, les Indiens ne sont pas des grands marcheurs et l’idée même de se balader dans les plantations n’apparait pas comme une priorité. N’oublions pas en effet que la majeure partie du tourisme indien est national.

En fait Munnar n’est pas une destination très routarde et il vaut mieux prendre un bon hôtel dans les plantations. Mieux vaut également disposer d’un chauffeur car les trajets en bus peuvent virer au cauchemar temporel et linguistique. Aussi, pour marcher dans les plantations seul et assouvir son envie de vert, mieux vaut loger dans un hôtel en plein dans une plantation et éviter les petits hôtels bon marché et bruyants du centre-ville ou prendre une excursion organisée.

Alors que faire à Munnar

On peut évidemment se laisser aller aux activités proposées sur le bord des routes.

Jardin d’épices

La visite de jardins d’épices n’est pas totalement inintéressante. Car elle permet de voir à quoi ressemble un poivrier, de la cardamome, ou de la cannelle. Le Kerala est en effet le berceau de la culture des épices. https://www.couleur-indienne.net/Kerala-La-region-des-epices-et-du-poivre_a444.html

Poivrier

 Vous n’êtes pas obligé d’acheter tous les potions miracles dans les boutiques ayurvédiques mais le coup d’œil peut valoir le coup.

Vanille

Le musée du Thé peut aussi occuper une après-midi pluvieuse. La région du Nilgiri est en effet la troisième à produire du thé en Inde après Assam et Darjeeling.

Rouleau à thé

Après un film de propagande, des images présentent l’histoire de la plantation et du thé dans la région. On y voit à quel point les Britanniques ont imposé cette nouvelle culture à toute la zone.  On accède ensuite aux bâtiments de fabrication du thé et enfin à une boutique. Attention néanmoins, le thé local alimente la consommation de masse et son gout peut décevoir.

Usine à thé

Vous pouvez également vous arrêter dans une des nombreuses chocolateries le long du chemin, mais attention le chocolat est pâteux, et très très sucré. En outre, ce qui est vendu sous forme de chocolat chaud est en fait une pâte chaude assez écœurante.

Marcher dans les plantations.

  • Pour les amateurs de sorties et de safari, la région abonde en offres. Le centre de tourisme propose ainsi des excursions en jeep notamment autour du beau parc national Eravikulam, à la recherche d’animaux sauvages, de cascades ou autres paysages impressionnants.  Les guides et chauffeurs auront à cœur de vous faire vivre une journée d’aventures et de points de vue à couper le souffle.
  • Amis des sports nautiques et autres, rendez-vous au Mattupetty Lake. Outre le canoé le long du barrage, vous pourrez pique-niquer, marcher et profiter de toutes les infrastructures à disposition, là encore dans un cadre magnifique. Vous pouvez également vous contenter de contourner le lac à pied à travers les plantations de thé.
  •  Enfin, si vous logez dans un hôtel en cœur de plantation ou que vous vous faites déposez, pourquoi ne pas juste déambuler à travers les buissons de thé. Le tapis vert est un régal pour les yeux surtout au lever du jour quand le soleil pointe à travers le brouillard. Une expérience véritablement magique.
autour du lac Mattupetty

Autour de Mysore

Cette excursion autour de Mysore, vise à compléter ma première approche éblouie de la cité jardin aux accents moghols. La semaine dernière, je vous ai présenté une balade dans Mysore. La semaine précédente un article sur les palais qui assurent son renom.

Plan de l’ile Srirangapatna

Alors aujourd’hui il s’agit de héler un chauffeur et en route pour la boucle du fleuve Kaveri , à 15km de Mysore, et plus précisément Srirangapatna pour de merveilleuses découvertes naturelles et patrimoniales.

Cap au Nord donc vers les méandres étonnants de ce grand fleuve du sud. Long de plus de 800km il prend sa source dans le plateau du Dekkan pour traverser le Karnataka puis le Tamil Nadu où il forme un delta, à la hauteur de Tanjore pour se jeter enfin dans le golfe du Bengale. Au Nord de Mysore, il s’élargit en un véritable lac et offre des points de vue spectaculaires. Fleuve sacré du sud, le fleuve Kaveri est le sujet de nombreuses légendes.

Excursion vers Sirangapatna

On peut commencer cette excursion autour de Mysore à Sirangapatna, une ile fortifiée sur la rivière Kaveri. Ici, se trouvait la capitale de Haider Ali et son fils Tipu Sultan à la fin du XVIIIeme siècle.

 Ceux-ci furent les derniers monarques indiens à opposer pendant plus de trente ans, une farouche résistance aux ambitions anglaises. S’il ne reste que peu de vestiges du fort, le grand général Tipi Sultan y a laissé sa trace.

On peut tout à fait commencer cette excursion par la pointe occidentale de l’ile avec le fantastique temple Ranganathaswamy.

Le temple Ranganathaswamy

 Les photos y sont interdites, et on n peut attester visuellement de l’ambiance. Cependant, l’atmosphère et la ferveur sont prenantes. On pouvait encore circuler au milieu des fidèles fin 2022. Mais la permissivité du clergé s’atténue ces temps-ci.

Au sortir du temple, se dressent de timides vestiges d’un Palais de Tipi sultan. Un peu plus loin sur la route, le lieu de son ultime combat puis des réservoirs d’eau. On accède alors à deux monuments merveilleux : le palais d’été du sultan et le mausolée construit en hommage à sa mère.

Le Palais d’été de Tipi Sultan, merveille d’une excursion autour de Mysore

peintures de Daria Daulat Bagh

 Le Palais d’été de Tipi Sultan ou Daria Daulat Bagh consiste en un petit bâtiment au centre d’un jardin paradisiaque. Ouvert en véranda, il abrite de merveilleuses peintures du XVIIIème siècle. Elles empruntent à la fois l’art Moghol et à la peinture occidentale. Les ravissants coloris, les paysages raffinés et les maharadjas représentés de profil, rappelle l’art de cour Moghol. A l’inverse, les scènes de bataille, avec des armées presque archaïsantes montrent l’intérêt porté à l’art européen. La délicatesse des mises en scène, l’’élégance des perspectives architecturales, tout concourt à faire de ces fresques un chef d’œuvre pictural.

Fresques du palais de Tipi Sultan

La tombe de Gumbaz, le Taj mahal du sud

Le Mausolée de Gumbaz

Toujours sur l’Ile de Sirangapatna, se dresse l’hommage rendu par Tipi Sultan à ses parents et notamment sa mère, Gumbaz. Sur le chemin, on passe devant une très élégant mosquée. Ses minarets élancés proches de l’architecture stambouliote font face aux vestiges du fort.

Mosquée Tipi Sultan

Les tombes de Hyder Ali et sa femme Gumbaz remontent à 1784. Après sa mort, Tipi Sultan rejoignit ensuite ses parents en 1799. Ces jolis mausolées de dentelle de pierre blanche de style persan, se dressent au milieu des jardins Lalbagh .

Mausolée de Gumbaz

Une excursion aux allures de promenade

On regagne alors la rive sud du fleuve Kaveri pour découvrir un aspect plus naturel. Ici cascades et parcs animaliers se succèdent.

le fleuve Kaveri

Si vous aimez la nature et les oiseaux, vous pouvez faire une halte au Sanctuaire d’oiseaux Raganattitu.

Des tours d’observation disséminées le long de la promenade aménagée le long du fleuve permettent d’observer les oiseaux rassemblés dans les arbres.

Plus loin, commence le Barrage Krishna Raja Sagara. Sa construction en 1924 a créé un lac, lieu de nombreuses activités nautiques. Outre les balades en bateau, on peut y visiter le temple du coucher du soleil. Flambant neuf il offre de magnifiques vues sur le fleuve à la tombée de la nuit. Cet arrêt permet de patienter jusqu’à l’heure du son et lumières aux Jardins Brindavan.

Brindavan Gardens

Ce magnifique Jardin paysager, orné de fontaines et pavillons .

 s’éclaire les soirs le temps d’un spectacle  lumineux. Car la musique elle est aléatoire. Certains visiteurs attestent d’une féerie musicale. D’autres n’ont entendu que les clapotis. Quoiqu’ il en soit, le spectacle des jets d’eau éclairés dans ce parc en pente douce est tout à fait magique. On peut en outre l’agrémenter d’un petit cocktail depuis la terrasse de l’hôtel  délicieusement désuet, Royal Orchid.

Le Royal Orchid domine les jardins Brindavan

Attention néanmoins à ne pas attendre la fin des illuminations pour éviter la cohue à la sortie du parc.

Mysore bis

Et pourquoi pas un Mysore bis ? Après avoir vanté les Palais de Mysore, je pensais parler des environs. Mais, je reste sous le charme de cette ville et vous propose de vous y promener encore un peu dans ce « Mysore bis ». Aujourd’hui, je voudrais m’attarder sur quelques haut lieux et monuments de la ville..

un mouton dans les rues de Mysore
Jolie recontre dans les rues de Mysore

La colline Chamundi

Gopuram du temple Chamundi, à Mysore
Temple de Chamundi

Située à une dizaine de km de la rivière Kauveri, Mysore a été construite au pied d’une colline surmontée par le temple Chamundi. Très vivant, il fait l’objet d’un véritable chemin de pèlerinage pour les fidèles qui montent à pied. Vous pouvez tout à fait vous y faire déposer si la montée abrupte vous rebute.

La vue d’en haut y est spectaculaire. Néanmoins, je vous conseille d’emprunter à l’aller ou au retour le chemin. Le temple, consacré à la Déesse Durga est bondé les fins de semaine. Les Gopurams sculptées sont monochromes contrairement à celles du Tamil Nadu. En outre, elles ne comportent en général que la divinité honorée dans les lieux. Leur couleur jaune évoque l’or dont certaines pouvaient se parer. Des piliers et murs sculptés soulignent son importance pour les fidèles.

Statue géante du taureau Nandi, sur la colline Chamundi à Mysore
Taureau Nandi

A mi-chemin, une énorme statue du taureau Nandi. Depuis la terrasse, se dessine les pelouses du palais royal. Au pied de la colline, si vous aimez marcher sur les grandes routes, vous pouvez regagner le palais ou prendre un véhicule pour vous y mener.

marche colorée par les pélerins sur la colline Chamundi Mysore
Marches marquées par les pélerins sur la colline de Chamundi

Marché et autres édifices religieux de Mysore

Autour du Palais, se concentre en fait l’essentiel de l’activité de la ville. On y découvre en effet le marché Devajara, le terminal de bus, l’hôtel de ville et les commerces.

Poudres multicolores au marché de Mysore
Couleurs du marché de Mysore

Le marché, très vivant comme toujours en Inde, se cache derrière les façades des rues principales, comme Sayyaji Rao rd.  Ce dédale de ruelles couvertes explose de mille couleurs. On voit le sens esthétique et chromatique typiquement indien dans la disposition des étals, des légumes et fruits. Un régal pour les yeux et les photographes. Les épices et surtout le santal ont également assis la notoriété de la ville.

D’ailleurs, c’est à l’entrée de ce marché que se trouvent les innombrables vendeurs de la sucrerie dont raffolent les Indiens du Sud, le Mysore pak. Déjà un peu lourd et très sucré en temps ordinaire, il se déguste chaud dans la boutique Guru. Cependant, attention ce peut être un peu compliqué pour nos estomacs européens.

couleurs de sfruits du marché de Mysore
Marché de Mysore

Au-delà de ce quartier central, s’étendent parcs et quartiers d’habitations. Ainsi, la cathédrale Sainte Philomène, fait penser à une sorte de réplique de Westminster abbaye. Plus que les clochers néo gothiques peints en gris pour ressembler a du granit , c’est la perspective qui rappelle l’abbaye anglaise. L’intérieur de la cathédrale, blanchi à la chaux, recèle cette chaleur joyeuse propre aux églises indiennes.

Cathédrale ste Philomène Mysore
Cathédrale Sainte Philomène, Mysore

Toujours, dans la perspective, une très jolie mosquée fait face à une roseraie et annonce le souk musulman. Au milieu des moutons, la grosse communauté musulmane (près de 1/5e de la population de la ville) rend cette zone très active. Ici la population, les étals, les restaurants rappellent le moyen orient.

Mosquée à Mysore
`Mosquée à Mysore

La nature dans la ville

Pour ceux qui ne voudraient pas commencer trop loin leur exploration de la luxuriante région du Karnataka , le Karanji lake offre une halte de choix. Construit par un des rois de Mysore au pied de la colline Chamundi, il constitue aujourd’hui une réserve aviaire. Ce beau lac jouxte également le zoo  Chamarajendra, très réputé pour ses guépards fugueurs…

Il est également tout proche du Lalita Palace, déjà évoqué dans mon article précédent.

un singe
Singe à Mysore

Mysore offre un peu le meilleur des mondes. Un vrai dépaysement, une grande variété, dans une ville au climat plus sec que la côte du Tamil Nadu. D’ailleurs, on y marche sur les trottoirs à l’ombre des arbres. Je m’emballe. On n’est pas non plus en Europe mais quelle douceur de vivre par rapport à la majorité des villes du sud. Et vous pouvez tout simplement vous régaler des affiches et de la délicieuse écriture locale au Karnataka, le Kannada,

écriteau en kannada, l'ecriture du Karnataka
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affichage en Kannada



Madurai

L’arrivée à l’aéroport de Madurai et les chemins de traverse pour y mener annoncent une petite ville provinciale. Pourtant, une fois dans le centre de Madurai, le décor et l’atmosphère changent du tout au tout. D’ailleurs, les distances imposent de se déplacer en véhicule.

dans le Temple

Pour loger, Madurai offre un panel complet du luxueux Taj ou Heritage Hôtel au dortoir en guesthouse. Cependant un large choix d’Hotels meilleur marché et très correct existe aussi., Dormir et manger à Madurai coûte de toutes façons sensiblement moins cher qu’à Chennai.

Le temple Meenakshi et le Palais assurent la notoriété de la ville. Un article sur la question paraitra la semaine prochaine.

Bâtiments civils de Madurai

Madurai fut une grande capitale des Palavas. Marco Polo y évoque d’ailleurs sa présence sur le chemin du Kerala, avant d’embarquer à Goa vers l’Arabie. Contrairement à de nombreuses cités tamoules, Madurai a cependant perduré après son apogée.

Près de la rivière, le Montapum, petit pavillon bâti en 1638, parait perdu dans un grand bassin souvent comblé. Celui-ci est alimenté par les crues de la rivière.

Ce réservoir a été creusé pour la fabrication de briques destinées au palais. Il se remplit naturellement pendant les moussons. Cette partie de la ville est construite sur les fossés.

Marchés de Madurai

La ville très vivante, abonde en marchés. Assez loin du centre, le marché aux fleurs est assez impressionnant. Comme partout en Inde, les fleurs vendues le sont sans tiges. Elles servent d’offrandes dans les temples et s’enroulent en collier. Trouver un bouquet relève de l’impossible en Inde malgré la profusion de fleurs.

En revanche, d’autres marchés se trouvent dans le centre. Notamment les 2 extraordinaires allées occupées par les marchands de bananes. Grossistes, ils reçoivent les bananes vertes, plus facilement transportables. Ils les font murir dans des fours puis les vendent aux petits marchands.

Ceux-ci tiennent de petits étals colorés un peu partout dans la ville. La diversité chromatique est effectivement spectaculaire à Madurai. Les arrangements de ces petits marchés de rues permettent aux photographes de se régaler. Les Indiens se montrent en général très coopératifs et adorent selfies et photos. Il suffit de leur demander gentiment et éventuellement de leur montrer voire de leur donner un exemplaire de la photo prise s’ils acceptent.

Le Musée Gandhi

De l’autre côté de la rivière, on rejoint le Gandhi Museum. Le bâtiment blanc est un palais historique d’une reine de la dynastie Nayak, construit vers 1670. En 1955, le gouvernement de l’État du Tamil Nadu a cédé le palais à l’Inde pour y loger le très didactique Gandhi Memorial Museum. Premier musée consacré au Mahatma dans la ville où celui-ci a troqué le costume européen pour le dhoti traditionnel.

 L’exposition n’a certainement jamais été réaménagée depuis son ouverture. Tout y est vieillot, des photos, au dernier dhoti de l’assassinat maculé de sang. Les panneaux, écrits en tout petit narrent l’histoire de l’indépendance des prémices de la colonisation a l’assassinat de Gandhi.

Fermé entre midi et 14h, son entrée est gratuite sauf pour les appareils photos, mais je ne suis pas sûre que les collections incitent à la photo.

Thirumayyal temple

Eloigné du centre-ville, le Temple de Murugal vaut la balade en taxi, bus ou ato. C’est un fantastique temple dravidien à flanc de montagne. Coloré plein de vie, en partie excavé, il est l’une des 6 demeures de Murugan très honoré dans le Tamil Nadu. L’ambiance y est incroyable. Des marchands de bibeloterie dans le hall incitent à se demander si on est vraiment dans un temple. Et puis, on peut rentrer dans le sanctuaire darshan, avec la bénédiction d’un clergé et de fidèles adorables et amusés.

Derrière le réservoir, on peut escalader les nombreuses marches menant à un petit temple infesté de singes très entreprenants. Le sanctuaire tout simple ne peut pas faire oublier la superbe vue sur la ville et ses nombreux lacs et espaces verts. On redescend par un chemin plus sportif ou par le même escalier qui mène à l’écoparc, un grand parc public très cher pour ce qu’il propose. Aux dernières nouvelles, la police interdisait la montée aux étrangers.

On peut parachever la découverte de Madurai en se rendant à la colline Samanar. Au-delà du petit étang couvert de lotus (et de détritus), du temple kitsch et de la colline aux formes étonnantes, on accède à une grotte temple jain dont la région abonde. Les gravures à même la roche rappellent la présence de communautés isolées autour de Madurai à l’époque où les moines d’Europe s’enfermaient dans des monastères.

Pondichéry

Derrière l’image idyllique de jolie ville coloniale française, Pondichéry a beaucoup à offrir.

Pondichéry et ses surprises

Première surprise. Connue dès l’antiquité, la côte attirait déjà les Romains dès avant notre ère. Outre le site d’Arikamedu, on découvre des vestiges romains au musée local. Perdues au milieu des terres cuites Pallavas, (4e au 10eme siècle,) et des rares vestiges cholas (10e et 13e), elles font l’objet de maigres cartels. Les gardiennes du musée, plus empressées à causer entre elles qu’à vous renseigner, vous vilipendent violemment si vous tentez subrepticement la moindre photo.

Le musée de Pondichéry expose avec le même manque d’intérêt pour l’histoire une chaise à porteur et un cabriolet en triste état. Malheureusement, l’activité commerciale des Portugais et des Hollandais n’y apparait pas. En revanche, la présence française depuis 1674 transparait dans les meubles horriblement vernis, un buste de Marianne caché dans le capharnaüm. Ces objets attestent à leur manière de l’enrichissement et de l’embellissement de la ville à l’époque française.

Pondichéry, la Française devenue indienne

Ce n’est qu’en 1954 que Pondichéry a voté son rattachement à l’Union Indienne. Le transfert ne se fit qu’en 1962. Mais le territoire reste indépendant du Tamil Nadu. Les lois y restent plus souples (notamment en matière de consommation d’alcool). Certains habitants ont choisi de rester français, ce qui ne va pas sans poser de lourds problèmes.

Cette histoire particulière explique la présence inhabituelle en Inde de nos concitoyens mais aussi l’empreinte culturelle (et gastronomique) prégnante dans la « ville blanche ».

L’ancien comptoir des Indes a en effet conservé son quartier français avec ses boulangeries, restaurants rues qui rappellent la présence coloniale entre le XVIIè et le milieu du XXè siècle. Le canal, aux allures d’égout à ciel ouvert sépare cette « ville blanche » en bord de mer, du quartier tamoul.

Le quartier français.

Derrière la longue promenade le long de la plage avec son monument à Gandhi, les jolies maisons coloniales aux murs jaunes à pilastres et corniches blanches cachent des patios arborés. Avec leurs persiennes en bois et leurs bougainvilliers, elles longent des rues perpendiculaires. Çà et là, émergent des souvenirs de la présence coloniale. On longe ainsi le Lycée, célèbre pour être le premier où se tiennent les épreuves du baccalauréat, de délicieuses boulangeries ou des enseignes en français. On suit le souvenir de Dupleix, station de métro mais aussi gouverneur de la province.

Malheureusement, le charme du quartier disparait peu à peu, grignoté par les maisons grises conquises par la communauté d’Auroville et de l’ashram de Sri Aurobindo. C’était le lieu de résidence du philosophe gourou et de la Mère, française à l’origine d’Auroville. On peut visiter leurs appartements et se recueillir devant leur tombeau. Les plus passionnés peuvent se rendre à Auroville et supporter le processus d’entrée. A vous néanmoins de vous renseigner et de juger si vous adhérez à l’initiative.

Verdures et Plages, le charme de Pondichéry

Il n’y a pas beaucoup de monuments. Cependant, le charme de la ville blanche, les jolis cafés, le calme et la relative propreté en font une pause unique en Inde. On peut néanmoins visiter l’église ND des Anges, passer du temps dans les jardins. Par exemple, le mémorial gréco-romain du parc Bharathi et les beaux bâtiments coloniaux.

Le temple d’Arulmigu Manakula Vinayagar , consacré à Ganesh, est très vivant et surtout, fait rare, les non hindous peuvent y entrer. Lakshmi, l’éléphante qui venait bénir dévots et curieux vers 18h00 est malheureusement décédée d’une crise cardiaque récemment.

« La Promenade », est une plage de gros rochers. Ils gênent l’accès à la mer. De toutes façons, la baignade y est interdite. En revanche, c’est un plaisir d’y marcher et d’y regarder l’animation. Le matin tôt, les locaux font leurs exercices et profitent de la relative fraicheur. En revanche, très peu de restaurants ou de cafés bordent la plage.

Le quartier tamul

Ce quartier offre une ambiance toute différente. On retrouve l’Inde bruyante avec sa circulation chaotique, ses cris, klaxons et les ordures. Cependant, y subsistent quelques vestiges français. Ainsi, l’étonnante église du Sacré cœur, néogothique, et la cathédrale de l’Assomption plutôt néo-baroque.

Si les rues demeurent perpendiculaires, l’architecture des maisons tamoules y diffère. Les maisons coloniales joliment entretenues et encerclées de hauts murs s’ouvrent sur des patios arborés. Au contaire, les maisons tamoules s’ouvrent vers l’extérieur par des vérandas sur rue (thalvaram) avec un toit en appentis sur des poteaux en bois. Souvent, on trouve aussi un thinnai, une plateforme surélevée adjacente à l’entrée principale de la maison. L’ensemble, plus délabré, manque de la verdure charmante de la « ville blanche ». Une maison musée poussiéreuse, Sri Ananga Mansion, se dresse en face de l’entrée du marché, mais ses horaires erratiques posent un vrai problème au visiteur.

L’inde commerçante du quartier tamoul.

La rue Nehru marque le centre de l’activité marchande. S’y cache le dédale du marché Goubert. Enorme et particulièrement vivant, il regorge de produits, de senteurs et de couleurs.

Malgré l’absence de trottoir et la circulation de ce quartier, il faut s’y promener. On peut pousser vers le Nord jusqu’au temple dravidien de Varadaraja Perumal dédié à Vishnu et point de départ de la ville ancienne. On peut aussi se rendre au jardin botannique ou à la tour de guet avec le petit marché.

Pour un jour ou deux jours, Pondichéry marque une étape adorable. L’on se plonge avec délices dans les rues calmes et arborées du quartier colonial et on s’arrête avec bonheur dans ses cafés au charme suranné.

Bye London

Malheureusement pour moi, Il est temps de dire « Bye London ». Je laisse avec tristesse cette période anglaise derrière moi.  La fraicheur de mes informations commence déjà à s’estomper.

Surtout je manque cruellement de photos pour illustrer des itinéraires complets à Notting Hill, Hackney ou Kensington, voire Greenwich. Je les ai évoqués pour autant dans d’autres articles. Il ne me reste pas non plus le temps de consigner nos balades hors Londres. J’aurais aimé aussi écrire un article sur mon bien aimé musée Victoria et Albert.

Le Tigre, boite à musique, V&A

Je me contenterai donc en guise de Farewell de quelques recommandations.

coiffes indiennes, V&A

En effet, pour ceux qui restent sur leur faim, je vous conseille ardemment la lecture  ou l’écoute de mes excellents confrères britanniques. De quoi améliorer ou entretenir votre anglais tout en apprenant une foule d’anecdotes fascinantes ou de solides faits historiques.

A suivre et écouter

A suivre en visite ou en lecture, tout en vous méfiant des plans, http://www.andrewduncan.co.uk/books

Vous pouvez aussi peut être suivre Andrew dans ses pérégrinations s’il n’a pas finalement pris sa retraite comme il nous en menaçait.

Je vous conseille également fortement le blog, le livre, les tours virtuels ou réels de Katie Wignall, une jeune guide passionnante, passionnée et merveilleuse passeuse d’histoire londonienne. https://lookup.london/blog/  Ici tout est à prendre et j’attends avec joie et impatience chacune de ses nouveautés.

Pour découvrir la ville en vous amusant vous pouvez suivre les vidéos pleines d’humour anglais de Julian Mc Donnell : https://joolzguides.com/videos/ De petites anecdotes croustillantes et pleines d’entrain et une très bonne qualité de films. A consommer sans modération les jours de pluie et de grisaille.

Enfin plus sérieux (mais moins rigolo) les guides de Londres accrédités : https://www.guidelondon.org.uk/blue-badge-tourist-guides/

Depuis le confinement, les « blue badge » guides  ont mis en ligne certaines de leurs activités, et de leurs visites. Très informatif et souvent passionnant, surtout si vous avez la chance de tomber sur Pepe Martinez

colonne commémorative du grand Incendie

A Lire

Last but not least, le site des transports de Londres TFL offre des itinéraires de marche.  https://tfl.gov.uk/modes/walking/top-walking-routes

En outre TFL a mis en place une app pour ceux qui voudraient découvrir la ville à pied.

https://www.gojauntly.com/tfl-partnership

A lire et à suivre pas à pas :

Les ouvrages de cette collection représentent des mines de promenades et anecdotes pour découvrir la cité.

Je vous souhaite à tous de belles découvertes et de belles marches dans cette extraordinaire ville que je quitte avec tristesse. et vous dis « Bye, Bye London « . De mon côté, je quitte la perfide Albion et m’oriente vers ses anciennes colonies….

En surimpression, mon monde d’hier et celui d’Aujourd’hui

Brixton

Brixton n’est plus le quartier jamaïcain synonyme de révoltes des années 1980. La commune s’est regénérée ces dernières années. Néanmoins, de nombreux lieux rappellent son passé plus populaire.

 Brixton, capitale de la musique et berceau de David Bowie

On peut arriver à Brixton à pied depuis Vauxhall et Little Portugal après avoir goûté des pastel de nata. Mais le moyen le plus simple reste le métro ou le train. Tout autour des deux gares, le quartier se gentrifie très vite. Le dimanche, les bars à la mode affichent complet.

Le long de la grande artère, Brixton Road, le premier department store du pays, ouvert en 1877« le bon marché », propose aujourd’hui des brunchs au prosecco. Il attire les jeunes gens huppés de la capitale. Car les quartiers sud ne font plus peur !

Cet ancien grand magasin faisait l’angle de la rue Ferndale et était relié au bâtiment de l’autre coté de la rue par un tunnel. En effet, c’est dans ce dernier que logeaient les employés.

Plus loin, à l’angle de Brixton road et rue Tunstall, une énorme fresque de Jimmy C rend hommage à l’enfant chéri de Brixton, David Bowie. Le grand musicien est en effet né et a passé son enfance au 40 Stansfield Rd.

De l’autre coté de la route, les murs soutenant les rails sont ornés de peintures colorées. Un marché s’y tient le dimanche. En revanche, Electric road en accueille un tous les autres jours de la semaine. Cette rue, la première d’Angleterre illuminée par l’électricité, en 1888 a conservé  une animation née des vagues migratoires. On y trouve, sous les canopés victoriens, de magnifiques étals de fruits et produits exotiques mais de plus en plus rarement jamaïcains.

Dans Brixton market, les boutiques offrent des denrées de pratiquement tous les coins du globe. Les marchés et arcades du quartier valent vraiment la balade et l’arrêt gastronomique. Un autre enfant du quartier (sur cold Harbour rd)a lui un lien avec le monde politique : John Major fils d’un Monsieur Loyal devenu comptable.

Brixton, ville jamaïcaine

La place principale de Brixton s’articule autour de constructions de la fin du 19e et des modernes archives noires https://blackculturalarchives.org/  (1981). Son nom Windrush square se réfère au bateau HMS Windrush qui, en 1948, amena  dès après le Nationality act la première génération de Jamaicains pour aider à la reconstruction du pays. Cette vague migratoire s’arrêta en 1971 avec l’Immigration Act. La lumière s’est braquée sur cette communauté avec les émeutes de 1981. Plus récemment, le scandale de 2018 a mis en cause la légitimité de ces jamaïcains venus légalement .https://www.youtube.com/watch?v=Q4SIP7EZze4

Un magnifique roman de 2004 illustre la tragédie des Jamaïcains venus aider la mère patrie : Small Island par Andrea Levi , https://www.en-attendant-nadeau.fr/2017/05/09/couleur-peau-andrea-levy/

Sur la place, la statue de Henry Tate rappelle que l’inventeur du sucre en morceau a aussi été généreux. Il a offert sa collection de tableaux à la nation, la fameuse Tate Gallery. Brixton lui doit l’une des premières bibliothèques publique et gratuite.

A coté de ce bâtiment, le Ritzy fut le premier cinéma construit en tant que tel. A l’origine, un théâtre faisait face à l’hôtel de ville qui a conservé son haut beffroi. Des institutions musicales l’entourent : la Brixton Academy et Electric Brixton. https://www.electricbrixton.uk.com/. De nombreux grands groupes y sont passés.

Brixton champêtre

Outre les marchés et rues commerçantes, il existe un Brixton vert. Pour le trouver, il suffit de rejoindre Matthew’s Church, également appelée Waterloo Church. Cette église commémorative est devenue bar. Brixton Hill devient plus champêtre avec des petites maisons et de la verdure. On rejoint alors Blenheim Gardens où se trouve une jolie poste victorienne, toujours en activité depuis 1891. Le jardin au bout de la rue nous plonge dans la campagne avec son moulin qui a fonctionné de 1846 à 1934 . https://www.brixtonwindmill.org/visit/

 Juste derrière les bâtiments pénitenciers rappellent la triste réputation de Brixton.

On peut alors marcher vers le parc de Brockwell en rebroussant chemin le long de Brixton Hill et en empruntant la jolie Brixton Water lane. https://beta.lambeth.gov.uk/parks/brockwell-park

 Ce parc très plaisant permet de passer un bel après midi dominical entre serres, jardins communautaires, café et Lido. Cette très belle piscine en plein air a gardé des éléments art déco. De là, on peut finir l’après midi au Herne Hill Market et y prendre le train.