Gangtok

Gangtok est la capitale actuelle du Sikkim.

Bâtie a flanc de montagne, elle serpente le long d’une grande rue qui s’élève de 1200 à 1700m. La circulation intense en bloque l’accès. Fait rare en Inde, un trottoir souvent couvert permet néanmoins de marcher. On peut alterner quelques découvertes à pied mais le gros de la visite se fait en voiture même pour les bons marcheurs en raison des distances et des montées.

La capitale du un ancien royaume

Capitale tardive du Royaume du Sikkim, Gangtok a conservé quelques bâtiments administratifs mais surtout de nombreux témoignages bouddhistes.

L’Institut tibétain permet de mieux comprendre la culture tibétaine et bouddhique. Le musée expose une collection donnée par la famille royale. On y découvre livres anciens, manuscrits sur le bouddhisme Mahayana, objets sacrés, superbes thangkas et statues. Réputé dans le monde entier, il est spécialisé dans les recherches sur les traditions, la langue et la religion tibétaine. Tout à côté, le Do Druk Chorten, permet de se familiariser avec chorten, moulins et drapeaux de prières.

Juste avant le musée et le monastère, le rope way ou télécabine relie au sommet de la ville. Des cabines, la vue sur la vallée et la ville est impressionnante.

– Le monastère d’Enchey, récent mais typique domine le Nord de Gangtok sur le chemin de Tsomgo Lake. Bien que datant de 1910 à la place d’un ermitage, il a beaucoup de charme et jouit d’une vue magnifique sur la chaine du Khangchendzonga.

Il fait bon marcher dans cette ville de montagne au charme résolument himalayen.

Devenue capitale du 22e état indien

Quelques temples hindouistes rappellent néanmoins que nous sommes bien en Inde. Ainsi le temple d’Hanuman, un peu à l’extérieur de la ville sur la route de Tsomgo lake. Référence à l’épisode où le dieu singe partit sur le monde Kailash, il est devenu un lieu de pèlerinage hindouiste très important.

Le temple de Ganesh (tok), plus petit, adopte un toit en pagode. Des drapeaux de prières le décorent.

Comme tout ville indienne, Gangtok témoigne d’une animation importante. Les vendeurs d’artisanat alternent avec les petits restaurants et cafés. A l’époque coloniale, des Népalais avaient été forcés de venir travailler dans les plantations. On les voit côtoyer des Limboos et Lepchas autochtones sur MG Margh, certainement l’une des avenues piétonnières les plus agréables d’Inde. Contrairement à beaucoup de villes du sous-continent Gangtok jouit d’une vraie zone commerciale piétonne. Des cafés ravissants et des restaurants excellents voisinent avec des établissements plus modestes et traditionnels. Les piétons arborent des tenues très occidentales, jeans et gilets noirs, loin des saris colorés du sud. Un vrai dépaysement que ces rues piétonnes, coquettes et peu bruyantes.

Peu bruyant également et peu odorant, mais coloré et bien fourni, le marché Lal propose ses étals dans un immeubles de 4 étages sans prétention. Bien qu’intérieur et sur plusieurs niveaux il n’ a rien d’un supermarché. Les stands proposent churpi (fromage de yak traditionnel impossible à mâcher), légumes appétissants, fruits issus de l’agriculture locale bio, épices ou accessoires de cuisine dans un cadre qui rappelle un peu les marchés de Trajan à Rome.

étal de churpi, le fromage de yak immangeable quand il est dur

Gangtok la porte de l’est du Sikkim

A la sortie de Gangtok, la nature prend le dessus avec de belles cascades et un panorama à couper le souffle. On l’admire notamment depuis Tashi Point. Puis la route continue vers Tsomgo lake et Nathu la Pass, à la frontière du Tibet. Elle suit l’antique chemin de la soie entre Chine et Inde, entre Lhassa et le Bengale. On y vendait du thé chinois, de la soie, des bijoux indiens et des chevaux. Au début du XXème siècle 80% du commerce entre les deux géants s’y faisait encore. Tout cessa avec les conflits frontaliers après 1962.

La route en lacets monte au travers des camps militaires et des petits villages himalayens. Car la frontière seulement réouverte depuis 2006 est extrêmement militarisée. Les paysages y sont extraordinaires. On passe des bambous, habitat privilégié du panda roux aux rhododendrons. Ils entourent le lac Tsomgo autour duquel on peut marcher et duquel part une télécabine. On triche ici pour atteindre 4000m sans grand effort. Au-delà de cette altitude, les paysages deviennent austères et dénués de végétation. Si le permis pour se rendre au lac est facile à obtenir, les étrangers ne peuvent pas dépasser ce point et se contentent de regarder la frontière à une dizaine de km et plus de 1000m d’altitude.

Martam

Lorsque le prestataire (excellent au demeurant, très à l’écoute et réactif) m’a proposé de passer quatre jours à Martam, cela m’a semblé un peu hors de propos. Mais, une fois n’est pas coutume, nous passions par une agence et nous avons accepté, tout en réduisant à deux jours ce séjour.

Et pourtant quel plaisir que ce tout petit village proche de Gangtok et du Bengale entièrement tourné autour de ses écoles

Un village école dans un cadre magnifique

Car si Martam compte moins de 800 familles recensées, l’activité tourne autour de son école publique et sa grosse école privée, annexe d’une institution prestigieuse dans la région. Historiquement, les colons mettaient leurs enfants en pensionnat dans des zones tempérées. Pas étonnant dès lors que les « hill stations »(villages d’altitude) aient vu se multiplier le nombre d’écoles privées huppées pour les enfants de la bourgeoisie de Calcutta, capitale du Raj, puis pour l’ensemble du pays.

Autour de l’école, les habitants proposent des chambres, aux touristes mais surtout aux petits écoliers, qui jouissent ainsi d’une sorte « d’internat externé » sur le modèle britannique.

A Martam, les enfants de l’école locale croisent ainsi ceux qui fréquentent l’école conventuelle renommée. On voit ainsi ces enfants majoritairement de familles hindoues, souvent ethniquement népalais, en uniforme anglais se rendre dans un bâtiment d’aspect bouddhiste tenu par des religieuses chrétiennes. Une forme de syncrétisme à l’indienne.

De magnifiques rencontres

Les habitants du village sont ainsi accoutumés à héberger des étrangers. Comme souvent au Sikkim, Certains homestay sont très basiques, d’autres plutôt haut de gamme. On trouve également des « retreat » en fait hôtels plus haut de gamme et des eco resort, villages vacances assez rustiques et très bruyants. On m’avait conseillé un B&B et pour une fois je vais ici en faire la promotion (sans aucun lien d’affiliation, juste parce que je partage un coup de cœur).

 Le Martam village homestay offre le des chambres spacieuses et impeccables. Surtout, la propriétaire promet une rencontre fascinante. Ancienne journaliste reconvertie dans l’hôtellerie après le covid, Yishey Doma a écrit de nombreux ouvrages sur le peuple et la terre de ses ancêtres. La rencontre avec cette dame passionnée et passionnante s’avère une vraie chance pour comprendre un peu mieux les traditions et les enjeux du peuple Lepcha.Yishey a écrit de magnifiques livres sur la terre de ses ancêtres, les légendes populaires.

Elle connait parfaitement la région et peut conseiller des balades, vers la rivière ou dans les villages environnants. C’est l’occasion de découvrir les magnifiques paysages de rizières, et de cultures en terrasses. Les villageois se montrent fiers de leurs cultures organique (le Sikkim se revendique 1er état à s’être entièrement converti au bio). C’est l’occasion de jolies rencontres mais aussi de repas chez l’habitant. Même moi qui me montre en général très sceptique face à l’authenticité, je suis restée épatée par l’expérience et les rencontres.

 Rumtek, terre d’exil du Dalai Lama

Martam permet également de découvrir la résidence du chef religieux de l’école Karmapa en exil en Inde. A quelques kilomètres du village, ce monastère du XVe siècle a été reconstruit en 1964. C’est le monastère le plus important de l’Himalaya oriental, et principal centre de formation des moines de la lignée Kagyu. Parmi les près de 200 bonzes, on voit de nombreux enfants destinés au monachisme.

Son importance stratégique explique la présence militaire. Celle-ci empêche de photographier une bonne partie des bâtiments. Néanmoins, on peut suivre des célébrations religieuses, très impressionnantes. On peut également monter voir le grand stupa doré, bien indiqué derrière le temple. Les festivités pour le nouvel an tibétain, Losar, y sont particulièrement réputées.

Kalimpong

 Considéré comme district depuis 2017 seulement, Kalimpong a vu sa population et son activité décupler ces dernières années. Constructions et jolis petits cafés se multiplient.

A l’origine, il s’agissait d’un petit village de montagne sur la route du Tibet. Dépendant du Royaume du Bhoutan, il fut vite annexé par les Britanniques en 1865. Dans la foulée, des missionnaires écossais s’y installèrent.

On retrouve le même schéma à Kurseong nichée dans ses collines à thé parsemées de pins. Mais si Kurseong se destinait à la culture du thé, Kalimpong s’orientait davantage vers les fleurs. On trouve encore de nombreuses pépinières d’orchidées, glaïeuls, roses ou gerberas autour de la ville.

Située à plus de 1500m de hauteur, les deux stations attiraient les planteurs britanniques fatigués par l’écrasante chaleur des plaines du sud et de la capitale du Raj, Calcutta. Aujourd’hui à nouveau, les deux villes attirent la bonne bourgeoisie citadine en quête d’un peu d’air frais.

L’empreinte britannique

On retrouve la trace britannique notamment dans les églises protestantes et dans de nombreuses villas.

 Les hauteurs de Kalimpong correspondent encore aux jolis quartiers prisés par les colons. Certains d’entre eux habitaient Morgan’s House ou Crookety dans les années 1930. Ces deux belles villas art déco se sont transformées en hôtels boutique et sont inaccessibles au pékin moyen. Morgan’s House jouxte d’ailleurs le golf, autre héritage anglais. Malgré la profusion de ces cottages au charme suranné, voire d’hôtels remontant à l’empire tels le Sterling ou plus chic, le Elgin, il s’avère difficile voire impossible d’accompagner le thé local d’un scone, quel dommage !

Plus intéressant encore, de l’autre côté de la ville, dr Graham’s home est devenu une école. On peut se faire déposer tout en haut de Deolo Hill. Un parc très agréable occupe le sommet de la colline. On y trouve également un Science center, un jardin botanique et un technology center. De là, on peut redescendre à travers les constructions de ce phalanstère construit par le missionnaire écossais et philanthrope. Le dr Graham, voulait donner la chance d’une éducation aux enfants métis Les nombreux bâtiments qui entourent l’église commémorant sa femme Katherine, servent aujourd’hui d’école huppée.

L’église McFarlane atteste également du culte protestant et domine de sa haute silhouette néogothique bleue le centre de la ville.

Kalimpong, ville de montagne

C’est que le centre de Kalimpong lui reste attaché à ses racines tibéto népalaises. Le marché montre que Kalimpong fait maintenant partie du Bengale et de l’Inde. L’atmosphère agitée, la saleté, la circulation nous rappellent que nous avons laissé derrière nous la frontière du Sikkim (à Rangpo).

Néanmoins, les pulls et bonnet mais aussi les stands de fromage parlent d’une région montagneuse.  On trouve des drapeaux de prière, des thangka (image) bouddhistes, les objets en argent, des couteaux Lepcha, des Khukaris (armes) népalais, des masques bouddhistes tibétains  Le churpi s’y vend. Il s’agit d’un fromage de yak tellement dur qu’il convient de le garder des heures dans la bouche pour espérer l’amollir. Mais on trouve également une curieuse spécialité locale bienvenue pour les Français le fromage de Kalimpong Introduit par un jésuite suisse. On peut notamment l’acheter chez Larks et dans les magasins alentours. L’épicier, un monsieur âgé, pèse avec émotion le fromage introduit dans la boutique par son grand-père.

Une forte empreinte tibétaine

L’héritage tibéto-népalais survit néanmoins essentiellement dans les lieux religieux. Kalimpong compte certes des églises, des temples hindouistes (comme le spectaculaire Mangal Dham). Cependant, les monastères bouddhistes restent les plus spectaculaires dans la ville. On peut attaquer par le Monastère Durpin dan un très beau paysage dominant le Kanchenjunga On y voit des petits bonzes sortant de cours pour admirer les matchs de foot. Ces mêmes petits bonzes se pressent sur les bancs du grand monastère école Sakya.

Non loin de celui-ci, le magnifique Tharpa Choeling Monastery se visite. Outre les cellules, le temple lui-même et la fantastique statue de bouddha domine la ville, un petit musée expose des objets du quotidien, des photographies et autres thangka. Le Thongsa est le plus ancien de la région il date de 1692.

On peut compléter la visite de cette agréable ville en passant devant la maison du Bhoutan, résidence temporaire de la reine du Bhoutan en Inde et se rendre dans la Neora Valley Park pour des marches magnifiques.

Enfin peu connu mais tout à fait extraordinaire le Musée Lepcha, se niche derrière un petit chorten. Il y a ici une sorte de concurrence entre le temple aménagé en musée (du chorten) relativement documenté et le petit musée privé au 1er étage d’une maison en mauvais état et offrant des dortoirs aux enfants lepchas pauvres. Le propriétaire des lieux, fils du fondateur, vous explique la vision de son père et leur lutte pour préserver un témoignage de ce peuple autochtone au Sikkim mais trop méconnu.

Darjeeling

Le nom de Darjeeling fait rêver. On imagine des champs et des tasses de thé, un train pittoresque, des paysages de sommets enneigés. Puis on commence à se documenter et l’on ressort perplexe. Car Darjeeling est aujourd’hui la base arrière de Calcutta. La foule et la saleté semblent s’y bousculer.

Les commentaires abondent sur l’incurie et les effroyables embouteillages. Cependant depuis 2022, la ville a changé vers le mieux ! Des arrêtés municipaux interdisent les ordures et le ramassage s’organise peu à peu. Reste le problème des encombrements difficiles à résoudre dans une ville qui qui s’étire sur une crête et le long d’une route  étroite et pentue. Pourtant, Darjeeling a gardé un charme anglais tout en restant résolument népalaise.

Capitale du thé anglais

Le petit hameau se transforma en une sorte de ville frontière dans les années 1840. Il accueillait alors des européens en rupture de ban, des indépendantistes tibétains. S’y trouvaient également des Chinois, des espions, et des Anglais prêts à y introduire des graines chinoises de thé. Le Docteur Campbell fut le premier à les planter dans son jardin. Depuis, près de 90 plantations se disputent l’appellation Darjeeling. Certaines se visitent avec plus ou moins d’intérêt. On peut également déguster les prestigieuses feuilles récoltées à différents stades de l’année dans les nombreux et ravissantes maisons de thé.

Autre témoignage colonial, les nombreux cottages et l’architecture religieuse, comme l’église st André. Des banques, bâtiments administratifs, horloge rappellent aussi la présence britannique. Tout comme les pâtisseries emblématiques Glennary and Kernegen. Le thé s’y sert dans de ravissantes théières en argent sans lait (réservé à l’Assam) et s’y accompagne de petits gâteaux et sandwichs.

Le joli jardin botannique Lloyds constitue  une autre délicieuse pause anglaise . La grande serre et les parterres ne sont pas sans rappeler Kew Garden en petit.

Encore un souvenir anglais bien plaisant et peu commun dans une ville indienne. Darjeeling est une ville où il fait bon marcher. Des trottoirs bordent les rues et une magnifique promenade depuis la place principale le Chowrasta et le plateau piétonnier autour de la rue Nehru offre des vues fantastiques sur le Kandchenzunga, troisième sommet du monde et plus haut sommet indien. Cela vaut le coup d’y aller tôt le matin (vers 6h) pour contempler les locaux en plein jogging, exercices physiques voire séance de zumba face aux cimes enneigées.

Darjeeling,Ville himalayenne

Malgré l’héritage anglais, Darjeeling reste à 80% népalaise. On y mange des momos le long des marchés animés qui bordent les rues en pente raide. Les magasins vendent bottes et gros pulls et les riverains arborent des bonnets tricotés. Bâtie le long de crêtes entre 1 800 et 2 800 mètres d’altitude, la ville est toute en étages. Ses ruelles se rejoignent par des escaliers abrupts. Dans la ville basse, non loin de la gare, le marché Chau est énorme mais calme, comparé aux autres villes indiennes.

La ville haute reste plus élégante. Elle était jadis réservée aux plus belles demeures britanniques. On y trouve les jolies promenades et les bons hôtels. Au sommet de la ville, le Mahakal temple présente un étonnant syncrétisme de traditions bouddhistes et hindoues avec ses drapeaux tibétains ornant le sanctuaire de Shiva.

Le centre de réfugiés tibétains, crée en 1959 permet à de nombreux Tibétains exilés de vivre dans le respect de leur culture. On y trouve aujourd’hui une école, un hôpital, un gompa. Un centre commercialise des objets d’artisanat. Pour compléter ce panorama tibétain, le musée se trouve derrière l’Horloge, dans le centre de la ville.

Une manière amusante de se rendre à Darjeeling ou d’en partir consiste à emprunter le petit train de l’Himalaya instauré en 1878 par les ingénieurs britanniques. Néanmoins il roule à 12km et il vous faudra plus de 7h pour relier Siliguri à 70km. Mieux vaut opter pour un petit trajet dans ce pittoresque train (Ghoom ou Kurseong) et en admirer les prouesses constructives.

Que voir quand on ne vient que quelques jours

Les touristes se rendent en procession au lever du soleil sur Tiger Hill. Les locaux eux profitent des vues du Chowrasta. Les tours opérateurs et taxis offrent des boucles avec plusieurs arrêts. Celle proposant le magnifique lever de soleil sur Tiger Hill (à 14km de Darjeeling et 2600m d’altitude) opère entre 3.30 et 6,30 du matin et vous permet de vous rendre au monastère de Ghoom où se situe également la fameuse boucle ferroviaire destinée à affronter un dénivelé impressionnant.

Si vous préférez échapper à ces circuits quasi obligatoires et à la foule et que marcher ne vous rebute pas, en dehors de Tiger Hill et Ghoom, tout peut se faire à pied. A commencer par le fantastique zoo et l’institut de l’Himalaya. Ce dernier retrace les différentes expéditions himalayennes au travers de coupures de presse, photos, échantillons et matériel utilisé au fil des années pour les ascensions, et notamment les expéditions vers l’Everest. Fondé en 1954, un an après la première ascension de l’Everest, il évoque les hommes et leurs aventures. Cours d’escalade, films et démonstrations complètent le parcours.

Le zoo lui vise à protéger et assurer la survie des espèces. On y voit donc uniquement des espèces himalayennes et elles sont particulièrement bien nourries et ont un pelage magnifique. Parmi les stars, le panda roux et l’ours de l’Himalaya mais aussi le tigre du Bengale.

Bengalore bis

La semaine passée je vous ai emmené à travers les jardins de Bengalore. Cette fois ci je voudrais vous montrer les monuments de la ville même s’ils ne sont pas aussi réputés que les Palais du Rajasthan. Une fois de plus, cette liste n’est pas exhaustive et correspond à mes goûts et mes coups de cœur.

Le palais de Tipi Sultan

Bien que moins impressionnant que le palais du même Tipi Sultan dans la campagne de Shrirangapattana, son palais d’été vaut la peine . Bengalore n’était en effet pas une ville au XVIème siècle mais jouissait déjà de températures clémentes dues à son altitude sur le plateau du Dekkan. Complètement symétrique, construit en bois, le Palais donne une belle idée du raffinement de ce sultan. Les peintures ont quasi disparu. Cependant ce bâtiment indo-islamique aux grosses colonnes de tek conserve un air de noblesse.

Le fort et le marché

Tout près du Palais de Tipi Sultan, on peut se rendre à pied vers le fort. C’est l’un des agréments de Bengalore que de pouvoir emprunter les larges trottoirs pavés sous des températures supportables pour se rendre d’un lieu à l’autre. La ville a réalisé un véritable travail de restauration et a balisé joliment les lieux importants. En l’occurrence, il existe même un circuit pour relier le palais, le fort et les édifices d’intérêt. Du fort, il ne reste que quelques murs et la base d’une tour, dont on suppute qu’ils ont été reconstruits. Que subsiste-t-il vraiment de la construction du XVIe s mystère. Le fort se trouve dans un jardinet, heureuse oasis dans une rue assez bruyante. En face, on voit la belle façade palladienne d’un Institut pour jeunes filles et l’hôpital pour enfant en pierre de style néoclassique, lui aussi derrière un jardin.

 En continuant la rue, la circulation s’intensifie pour devenir folle. On atteint alors le marché. Une structure ancienne coexiste avec une sorte de halle moderniste débordante de couleurs et d’odeurs. Le marché aux fleurs au centre des allées est particulièrement spectaculaire.

Les bâtiments officiels

La majeure partie des bâtiments officiels entoure le parc Cubbon.

 Vidhan Soudha, le Parlement, est un énorme bâtiment de pierre à coupole. Il emprunte à l’architecture sarracénique (les coupoles), à la grandiloquence coloniale. Il rappelle aussi, par ses piliers, l’héritage dravidien.

St Marks Cathedral de style néogothique a conservé beaucoup du charme de l’époque coloniale. Un jardinet l’entoure et mène à Church street à travers un magasin de meubles et une galerie . C’est l’une des zones commerciales animées de la ville.

 Attara Kacheri (cour de justice) est un énorme ensemble de structures néoclassiques peinturlurées en rouge pour imiter la brique coloniale.

On retrouve le même style de l’autre côté du parc dans les musées. Ces palais coloniaux abritent la galerie de peinture et le Musée public. Actuellement en restauration, il vaut mieux en vérifier l’ouverture au public. Sur la même rue, à quelques mètres, le musée de l’industrie et des technologies attire des foules.

Le Mayo hall, lui, se dresse derrière un hôpital non loin de Brigade et Church street. Si vous avez 10mn à tuer dans le quartier, ou si vous passez devant vous pouvez y jeter un œil. Mais cela ne vaut pas le coup de faire un détour pour vous y rendre. Pareil pour l’emporium Cauvery, vanté comme le grand magasin local. S’y vendent des objets d’artisanat du coin comme on en trouve dans les aéroports, les gares.

Le Palais de Bengalore

Bien que fort connu et vanté, le Palais de Bengalore ne me parait pas indispensable à visiter loin s’en faut. En effet, l’entrée est chère et en guise de palais, vous verrez une maison Tudor peinte de manière criarde et décorée d’objets façon foire du trône au début du XXe siècle. Néanmoins, le jardin est agréable on se croirait en Angleterre. Si vous êtes véhiculés cela peut valoir le coup de venir voir le palais de l’extérieur.

Bengalore

Pourquoi aller à Bengalore ? Après tout c’est une énorme ville pas particulièrement connue pour ses beautés. Plusieurs raisons peuvent cependant vous pousser à un voyage vers la capitale du Karnataka.

D’abord vous pouvez y aller pour affaires, puisque elle connait l’expansion la plus rapide d’Inde. Elle est aussi moderne et attractive. Cette semaine je vous propose quelques lieux dans cette ville rafraichissante, eh oui.

Une ville pour se rafraichir

 Si vous habitez Chennai, Bengalore présente bien des atouts. Située à 1000m d’altitude il y fait plus frais que dans la capitale du Tamil Nadu. Et 10 degrés en plein été ce n’est pas rien, croyez moi.

Et puis si Bengalore n’est pas la ville la plus spectaculaire du pays, elle jouit de jolis lieux, d’agréables restaurants et bars, de grandes avenues et surtout, fait rare en Inde, quasi inconnu dans le sud du pays, il y a de nombreux parcs aérés et joliment dessinés. En outre on peut s’y déplacer à pied car il y a des trottoirs. Le métro est pratique et permet d’éviter les rues complètement congestionnées par une circulation démentielle.

Le surnom de ville jardin n’est pas usurpé. Du grand poumon vert Cubbon park, au jardin botanique, en passant par une multitude d’espaces verts, la capitale du Karnataka soigne sa chlorophylle.

Cubbon Park

Bien sûr on commence par cet immense parc de 300 acres au cœur de la ville. Bien dessiné, entretenu, on y trouve même des poubelles et des bancs. Venant de Chennai, c’est déjà un exploit. On n’y sent même pas les remugles nauséabonds des égouts ou des pissotières en pleine nature. Des statues et édicules ponctuent les pelouses. Des animaux s’ébattent en liberté, petits écureuils indiens et, moins plaisant, serpents. Attention donc de ne pas partir folâtrer pied nu dans les bosquets… De nombreux chemins mènent à l’aquarium et, en lisière du parc, aux grands musées de la ville. Il s’agit du musée du Gouvernement, de la Galerie nationale et du musée des arts et techniques. Les deux premiers occupent un beau bâtiment néoclassique peint en rouge.

Jardin Botanique de Bengalore, le Lal Bagh

Un tout petit peu plus petit (240 acres) et excentré ce magnifique parc occupe une belle demi-journée voire plus. Moyennant un léger droit d’entrée, on profite de belles allées ombragées d’arbres majestueux. Inutile de se préoccuper de l’horloge florale en dépit de ce que racontent les guides. En revanche l’énorme arbre à coton reste impressionnant. Les serres n’ont conservé que leur toiture mais donnent à imaginer ce qu’était une serre victorienne. Les jardins à thème, qu’ils s’agissent de celui des lotus, des bonsaïs ou de la roseraie offrent de jolis arrêts. Un templounet en guise de tour posé au sommet des monticules rocheux (Lalbagh rock) marque l’un des points cardinaux. Il limitait la ville ancienne. De là on jouit d’une jolie vue sur cette cité qui n’en finit plus de grandir et sur les gratte ciels. On peut encore faire le tour du lac et admirer les palmier royaux alentours.

Ulssor Lake

Vous l’avez compris, en arrivant de Chennai, profiter de la verdure est déjà un programme à part entière. Pour autant tous les parcs ne se valent pas. Celui-ci offre une promenade circulaire pas désagréable pour peu qu’on ait le nez bouché. Sinon l’odeur en est tout de suite moins dépaysante. Pour autant de jolis cafés l’entourent.

Des cafés pour se rafraichir

Le sud de Ulssor lac propose donc de jolies adresses. Un peu plus loin, les cafés se pressent dans le quadrilatère Church street, MGR rd et Brigade. Je ne dis pas ici que l’on ne trouve pas de jolis lieux à Chennai. Mais nulle part l’on n’y ressent l’impression d’être ailleurs. Vous pouvez certes m’objecter qu’on ne vas pas en Inde pour se sentir ailleurs. Pourtant lorsqu’on y réside cela peut parfois faire du bien de se croire ailleurs…Sur Church street les pizzeria et bars se succèdent. Le long de Brigade on trouve plutôt des magasins de vêtements. MGR est moins joli mais il faut bien regarder car de nombreuses terrasses surmontent les immeubles qui font face au métro.

Moins rafraichissant, mais si vous avez besoin d’une cure de shopping vous pouvez compléter votre virée sur Brigade street par un bain du côté de Commercial Road. Vous y trouverez toutes les grandes marques internationales et nationales. Seule une vache perdue pourra vous rappeler que vous vous trouvez encore en Inde.

Singapour bis

Dans ce Singapour bis je ne cherche pas à me prendre pour une grande connaisseuse de la destination. En revanche pour avoir eu la chance d’y passer un peu de temps chez des résidents, voici quelques idées de promenades plus originales. Vous pourrez les explorer si vous restez plus d’une journée dans la cité Etat. Surtout l’idée ici est de donner des idées dépaysantes au départ de Chennai. Je m’intéresse donc davantage aux parcs, jolis musées. Mais il ne faut pas oublier que Singapour est également un paradis pour les accrocs du shopping, qu’on y trouve des plages, des marchés et marches magnifiques, de nombreux musée et galeries et de quoi satisfaire toutes les envies. Voici donc juste quelques idées dans une liste non exhaustive.

 Des parcs en pagailles

Outre les somptueux Garden by the bay Singapour abonde en jardins de toutes tailles, tous admirablement entretenus. Parmi ceux-ci, je peux en citer deux que j’ai particulièrement aimé. En venant de la poussiéreuse et bruyante Chennai ces parcs constituent de véritables paradis certes humanisés mais magnifiques.

  • Fort Canning, près du centre historique, comporte un joli musée, et des arbres somptueux. Le réservoir, plus au nord, offre de de superbes espaces.
  • Le Jardin Botanique est un paradis luxuriant, classé au patrimoine de l’UNESCO. Ses 6 jardins s’étendent sur plus de 60ha. Seul le jardin des orchidées, repère des groupes de touristes, est payant. Pour le reste on se promène de la jungle, au jardin de l’évolution, en passant par le jardin des gingembres, la Porte de Tanglin, et un jardin pour enfants. Des magnifiques maisons noires et blanches comme l’ancienne ambassade de France surplombent les pelouses tirées au cordeau. Dedans une galerie de toute beauté accueille de jolies expositions.

Des joyaux architecturaux.

Outre les impressionnantes prouesses des architectes contemporains qui rivalisent d’audace, Singapour a conservé à grand peine quelques vestiges anciens.

Les shop houses

 Ce sont d’abord les shop houses. On les voit dans le quartier malais mais aussi le long du quai Clarke. De petites ruelles débouchent également le long de la grande Mecque des magasins de luxe, Orchard avenue. Armenian street dans laquelle se dresse le musée Peranakan vaut également la peine pour ses jolies maisons colorées. Les shop houses sont en effet des petites maisons étroites et bigarées dont le rez de chaussée correspondait à la boutique alors que les étages servaient d’entrepôts, d’ateliers et de logements. Des façades reconstruites et éclairées font l’objet d’un joli spectacle à l’aéroport Changi.

L’architecture coloniale et Art Déco

Le quartier historique (près du métro city hall) recèle également des merveilles coloniales. On peut s’arrêter à la cathédrale anglicane néo gothique St Andrew dont les origines remontent à la première moitié du XIXème siècle. Le City Hall édifié dans les années 1920, ou le Old Supreme Court Building valent la visite. Une restauration audacieuse relie ce bâtiment à la Galerie d’art de Singapour. A défaut de découvrir les peintres locaux, la boutique et les restaurants proposent des options attractives.

Le superbe hôtel Raffles, remonte lui aussi aux beaux jours de la colonisation britannique. Il en a conservé le charme. Mais là encore, le luxe et la qualité de la restauration nous emmènent bien loin de l’Inde. Il reprend le nom de Sir Thomas Stamford Raffles, qui colonisa la cité en 1819. Sa statue se dresse devant le musée près du quai.

Les « Black and white »

Autre merveille architecturale caractéristiques de Singapour les » black and white » ou maisons noires et blanches. Souvent art deco, il s’agit de belles demeures au milieu de jardins. Elles caractérisent les quartiers huppés. On en trouve à l’extrémité de Orchard avenue mais aussi dans le quartier de Dempsey, derrière le jardin botanique.

Des musées

Musee Peranakan.

Pourquoi privilégier ce petit musée plutôt que les galeries et musées nationaux ? Pour l’originalité de sa culture, emblématique de Singapour. Les Peranakan sont en quelque sorte les créoles locaux. Des marchands du sud est asiatique venus faire des affaires dans la ville et qui y ont laissé des enfants et des femmes. Outre l’intérêt du propos, le musée se situe dans une ravissante demeure du quartier historique. Cerise sur le gâteau, les galeries viennent d’être remarquablement restaurées. On y découvre des bijoux, vêtements, meubles et de belles expositions.

Musée des arts asiatiques

Ce musée des civilisation asiatiques abrite des merveilles. Une extraordinaire collection de céramiques abbassides trouvées dans une épave occupe la verrière aménagée a cet effet. Elle débouche sur des salles consacrées a la céramique, qu’elle soit chinoise, peranakan ou malaise. Le premier étage lui se consacre aux différentes religions présentes sur le petit territoire.

De nombreux autres musées ou galeries, tels le musée national ou la galerie nationale (peinture plutôt contemporaine) permettent d’attendre la fin des ondées ou de découvrir un autre aspect de la diversité culturelle locale.

Enfin, si cela ne suffit pas à vous occuper, il vous reste à découvrir les plages, les magasins, ou encore les studios universal, et les nombreuses promenades.

Singapour

Singapour représente une destination facile au départ de Chennai. Avec 2h30 de décalage horaire, 4h20 de vol, on débarque directement au 23e siècle. Ce changement d’échelle et de monde est idéal pour un séjour totalement dépaysant. Singapour est en effet l’une des villes les plus propres, l’une des mieux organisées au monde. Mais aussi l’une de plus onéreuses.

Dès l’aéroport Changi, on entre dans la modernité et la beauté avec le « Jewel », un centre commercial sur le thème de la nature. Ce complexe grandiose né de l’imagination fertile de l’architecte Moshe Safdie s’articule autour du Rain Vortex,  une cascade intérieure haute de 7 étages entourée de passages en hauteur. D’emblée le ton est donné dans cette ville cosmopolite aux multiples racines et soucieuse de mettre en scène la luxuriante nature locale.

Construite sur des iles à l’extrême sud de la péninsule malaise, Singapour est en effet un lieu de confluences culturelles et commerciales, à la hauteur de l’Equateur. On y circule entre des parcs admirablement paysagés, des immeubles aux architectures avant-gardistes au creux desquels se nichent quelques petites enclaves préservées.

La ville jardin

Ce qui frappe en arrivant de Chennai est la beauté et la multitude des espaces verts ainsi que la propreté. Si vous ne passez qu’une journée dans la ville monde de Singapour, les jardins de la Baie sont incontournables,

Gardens by the bay

Cet immense parc admirablement dessiné est globalement gratuit . Il faut compter une bonne demi-journée pour parcourir les différents jardins thématiques et découvrir les supertree Grove, les jardins « Tulipmania » ou « Orchid Extravaganza. »  Ou déambuler au milieu de la chaine animalière sculptée par les formidables Marc et Gillie rencontrés  à Londres.

Les 12 super trees ( super arbres) se trouvent dans une sorte de clairière. Ils jouent le rôle de méga capteurs solaires. L’énergie ainsi recueillie sert à alimenter le parc. Il est possible d’acheter un billet pour marcher en hauteur d’un arbre à l’autre. Le soir un fantastique son et lumière, gratuit, y prend place.

La Forêt de nuages est, elle, payante et onéreuse. Elle recrée en intérieur l’environnement humide tropical. On fait le tour du dôme sur un sentier en haut des arbres et autour d’une cascade.

Marina Bay

La promenade qui relie les 3 jardins en bord de baie – Bay South, Bay East and Bay Central – permet d’admirer Marina Bay. Plus que de jardins on devrait parler ici de promenade plantée. On y voit la fameuse statue fontaine du Merlion, mi poisson mi lion, l’emblème de Singapour. Elle date de 1972. Le poisson représente le village de pécheurs originel alors que le lion évoque le nom de la ville qui signifie « la ville du lion » en malais.

 De là, on voit clairement l’immense complexe Marina bay Sands . A défaut de loger dans le luxueux hôtel et de profiter de la spectaculaire piscine infinie on peut se contenter du centre commercial dessiné aussi par Moshe Safdie, avec son casino, son centre de convention, et son musée des arts et sciences, tous logés dans les 3 tours de 57 étages.

Singapour, la cosmopolite

Kampong Glam, le quartier malais

Au début du 19e Kampong Glam était un quartier musulman. Y habitaient le Sultan de Johore (au sud de la Malaisie) ainsi que des communautés arabes et javanaises. Le petit souk est devenu un quartier vibrant et multiethnique avec de nombreux cafés, restaurants et boutiques d’artisanat blotties dans des petites bâtisses art deco. Il faut se perdre dans la jolie Haji Lane piétonnière. Quelques monuments culturels parsèment le quartier comme la Mosquée du Sultan, Malay Heritage Centre et le Vintage Camera Museum avec sa jolie façade.

Quartier chinois

Thian Hock Keng Temple, ou Tianfu Temple est le temple bouddhiste le plus ancien de Singapour. Construit dans le style traditionnel de Chine du sud sans clou et bien restauré, c’est un régal avec ses sculptures de dragons et phénix et ses toits en pagodes étagés. Les photos y sont interdites.

Aujourd’hui, près des trois quarts des habitants de Singapour sont d’origine chinoise. Mais les premiers colons sont arrivés dans la cité Etat au début du XIXe siècle. C’est ici qu’ils se sont installés, près de la rive au sud de la rivière. Même si ce quartier porte le surnom de Chinatown, à l’image de cet état insulaire, c’est un endroit particulièrement cosmopolite. Il abrite par exemple deux mosquées. La mosquée Al Abrar et la mosquée Jamae jouxtent le temple hindou Sri Mariamman. Celui-ci est très coloré et consacré à la déesse Kali. On voit aussi entre les marchés et magasins chinois, des temples taoïstes et bouddhistes.

Little india

Il s’agit probablement de l’endroit le plus coloré de la ville, avec ses maisons bigarrées comme la fameuse Tan Teng Niah House (maison d’un marchand chinois). Le Tekka Centre, grand marché couvert de fruits légumes viandes et poissons rappelle l’Inde du sud. Tout comme les arcades commerçantes et l’Indian Heritage Centre. On se croirait à Chennai. On y voit des temples hindous et des monastères bouddhistes comme Le Sakya Muni Buddha Gaya. Dans ce petit monastère surnommé le « temple des 1000 lumières » se trouve une statue de Bouddha de 300 tonnes et de 15 mètres de haut.

Le Sri Srinivasa Perumal Temple est lui consacré à Vishnu. Son imposante Gopuram de 20m de haut est décorée de nombreuses sculptures des incarnations de Vishnu.

Vous voilà munis pour une première journée dans cette étonnante cité état. Je vous retrouve la semaine prochaine pour compléter cette première approche des incontournables de Singapour.

Art Deco Chennai

On trouve l’art Deco dans de nombreux lieux à Chennai. Il a investi les quartiers lotis dans les années 1940 ou 50. A la différence des autres styles architecturaux, néogothique, indo sarracénique voire palladien, il n’est pas inspiré par les Anglais.

L’art Deco à Chennai, un developpement tardif

Contrairement à la France, son berceau entre les deux guerres, l’art Deco touche l’Inde et Chennai en particulier tardivement. Il aborde dans les ports, Chennai, Bombay et Calcutta seulement dans les années 1940. Il vient alors des Etats Unis et emprunte au continent américain des symboles ou formes inconnues en Europe. Ainsi la rose iribe, motif typiquement parisien des années 1920 ne s’y voit pas. En revanche les images plus géométriques, inspirées par l’automobile, empruntent largement à l’iconographie américaine, comme les triglyphes.

Les lignes modernes s’intègrent dans des quartiers nouveaux en attente d’urbanisation. Souvent, la maison est construite mais dans l’attente d’infrastructures qui peinent à arriver. Routes, parcs voire système d’adduction d’eau tardent le plus souvent.

L’art Deco se manifeste à Chennai par des lignes simples et géométriques. Mais aussi des escaliers, des piliers, des porte à faux  et des grilles. On le trouve  dans les quartiers de Royapettah, Mount Road ou Thyagaraja Nagar, Bose Road, Parry’s corner, CIT Colony, Gandhinagar,Mylapore. Il vise la modernité dans les espaces , comme les salles de bain ou cuisines souvent rejetées vers le fond. Cette modernité concerne aussi les matériaux utilisés, béton armé, motifs préfabriqués, grandes vitres. Elle est à l’origine de formes et motifs. Comme des formes de paquebot, sobres bandeaux de couleur unie, porte à faux, bâtiments d’angle arrondis.

Bien que tard venu, l’Art Deco se développe sur une bonne vingtaine d’années à Chennai. Il finit par toucher une clientèle de plus en plus populaire et par « indianiser » les motifs. Aux parapets et piliers géométriques va s’ajouter le motif local du soleil levant dans le jalis. Le jalis, cette dentelle de pierre, remonte, elle, à l’architecture moghole.

Une clientèle privée à la composition familiale particulière

L’une des premières constructions art Deco de Chennai  est l’horloge de Royapettah. Elle date des années 1920.

En général, l’art Deco à Chennai concerne davantage les résidences privées que les édifices publics. En dehors de quelques rares sièges manufactures, banques ou assurances, il s’adresse essentiellement à une clientèle privée. Il est pourtant apparu tout d’abord dans les théâtres et cinémas. Mais ceux-ci ont souvent disparu.

En revanche, la clientèle aisée des années 1940 se faisait construire des maisons sur des parcelles dans des faubourgs ou quartiers récemment annexés. Le modèle constructif correspond le plus souvent au bungalow. Cette maison individuelle s’inspire de la maison précoloniale traditionnelle du Bengale d’où son nom. Popularisée par les militaires pour son caractère pratique, elle se dresse en général au centre d’une parcelle. A la base, il s’agit d’une maison de plain-pied. Elle sera souvent rehaussée voire agrandie avec le temps. Elle s’orne assez régulièrement d’un toit terrasse, d’un porche ou d’une loggia

A Chennai, l’art Deco s’adapte aux contingences locales dans les quartiers nouveaux marqués par la croissance urbaine. Il correspond également à un modèle familial particulier. Contrairement à la cellule nucléaire occidentale, le noyau indien repose sur la « famille jointe ». Les grand parents coexistent avec les enfants, frères et sœurs et petits enfants. Des maisonnées complexes s’articulent souvent autour d’une grande cuisine et d’une grande pièce commune. Chaque génération bénéficie ensuite de son espace. 

L’Art Deco en danger à Chennai

Dans les années de gloire, l’art Deco exprimait une défiance face a la couronne britannique. Peu courant en Angleterre en effet, il tranchait courageusement avec l’esthétique établie par les architectes de la couronne. Les bâtiments coloniaux affectaient en effet les styles palladien, néo gothiques ou encore indosarracénique . Lors de mes visites londoniennes, j’avais rendu compte d’une rare construction art Deco dans la capitale britannique. L’art Deco, venu en Inde par le truchement des Etats Unis, reflétait en revanche les aspirations indépendantistes des « freedom fighter ».

Aujourd’hui hélas, un grand pourcentage de ce magnifique patrimoine se détériore. Les propriétaires historiques sont soit morts, soit trop âgés pour entretenir leurs demeures. Souvent issus de familles huppées, les enfants sont souvent partis faire leurs études au loin. Emigrés en Grande Bretagne ou aux Etats-Unis, ils n’en sont pas toujours revenus. Les maisons ne sont plus toujours entretenues et se voient souvent soumises à des destins malheureux. Dans le meilleur des cas, celui où la famille est restée à peu près au complet, elle a jugé plus simple de détruire la vieille demeure art Déco pour lui préférer un immeuble familial où chaque génération occupe un étage.

Certaines maisons, en ruine, sont démantelées et offertes à des promoteurs immobiliers peu soucieux de préservation. D’autres, décrépies, finissent par s’écrouler complètement. D’autres encore, ont subi de tels agrandissements ou restaurations abusives qu’elles n’ ont rien conservé de leur gloire passée. Malgré les efforts de quelques propriétaires ou d’associations, rares sont les joyaux art Deco à nous parvenir en bon état. Il faut souvent traquer le pilier qui indique la limite de la propriété d’antan, le parapet, ou la tour centrale verticale parfois rhabillée, voire  le nom gravé du premier propriétaire pour se souvenir de ces splendeurs passées.

Udaipur pratique

Avant de partir à Udaipur, nous n’avons pas trouvé de guide pratique. Les blogs ne donnaient pas suffisamment de précisions pour organiser nos visites. Nous sommes donc arrivés la fleur au fusil et avons acheté un petit livre une fois sur place. En dehors de liens d’affiliation, nous n’avions en effet rien trouvé pour nous aider à organiser le voyage. Voici donc quelques indications pour vous faciliter le séjour dans cette jolie ville.

Arriver à Udaipur, quelques conseils pratiques

Udaipur se découvre souvent dans le cadre d’une visite large du Rajasthan, voire du classique triangle d’or.  Les visiteurs viennent dans ce cas souvent en voiture avec chauffeur. Cette option reste facile et pas trop onéreuse en Inde. Il est de toute façon inenvisageable de conduire pour un Européen, qui plus est pour une durée limitée. La circulation est trop chaotique et anxiogène pour l’envisager lors d’une visite de découverte ou de détente.

Une autre option consiste à arriver en avion. L’aéroport est loin de la ville (1 bonne heure) . Le mieux est de prévoir un taxi prépayé. Sur la route, on passe par zinc city. La richesse de la ville repose en effet sur l’extraction de ce métal, sur les carrières de marbre mais aussi sur le tourisme.

Enfin, On peut prendre le bus. C’est plus folklorique mais les arrêts sont aléatoires. Il vaut mieux charger l’appli, voyager léger et être sportif . Car le bus n’attend pas et il faut parfois monter ou descendre au vol. Le trajet entre Jodhpur et Udaipur dure 5h. Selon le prix , le confort varie. Un bus climatisé garantie un voyage assis et relativement confortable.

Près de la gare ferroviaire et routière un hôtel très propre avec un personnel adorable, le Raghunandam Palace. Je le répète je ne gagne rien sur ce site et refuse les liens d’affiliation et lorsque je donne des adresses, c’est que je les ai essayées et appréciées.

Visites de Udaipur, quelques conseils pratiques

Nul n’est besoin de guide dans cette ville relativement petite mais très lisible. Elle remonte au XVIe siècle ce qui permet de dater rapidement les édifices.

Le superbe Palais se voit de loin et les principaux temples se trouvent le long de la voie royale. Au Palais, la belle muséographie et les nombreux cartels permettent de se repérer aisément le long d’un itinéraire fluide.

Pour faire le tour du Lac Pichola, il suffit de repasser dans la première cour du palais juste à côté du joli restaurant (dans lequel vous pouvez gouter cette spécialité du nord le jus de mangue verte). Devant une grande grille, la billetterie vend des sésames pour les fastueux appartements privés (et le trésor) du Palais royal. Avec en prime la collection de cristal proprement ahurissante. Cette billetterie délivre également les tickets pour les bateaux. Une fois le billet acheté, il suffit de suivre la route en lacet en descente puis de gagner les chaises dans le jardin au bord du lac. Les bateaux passent régulièrement et partent dès qu’ ils sont remplis. Ils vous ramènent à peu près au point de départ.

Vous pouvez aussi accéder au Palais et à l’embarcadère depuis l’autre entrée du Palais royal près du temple de Ganesh. Les bateaux ne s’arrêtent que sur l’ile et l’Hotel Jagmandir avec 20mn d’attente entre chaque bateau, le temps de visiter les toilettes et déguster une glace.

La ville ancienne est suffisamment ramassée pour s’y déplacer à pied.

Dormir à Udaipur,

Je vous conseille de laisser de côté les hôtels classiques et de préférer les palais ou les Havelis pour profiter pleinement de la magnificence du Rajasthan.

Le Chunda palace est grandiose, ambiance Maharadja garantie, chambres kitchissimes, personnel adorable, magnifique piscines intérieure et extérieure, terrasse idéale pour diner ou déjeuner en tète à tête dans de petites tourelles de contes de fée dominant le lac. Une impression de luxe et d’espace rare.

On peut préférer le Ambet Palace plus proche du centre, très beau, plus colonisé par les touristes. C’est un superbe hôtel boutique. Doté d’un magnifique restaurant Ambrai avec très belle vue sur le palais depuis la terrasse, très fréquentée.

Pour ceux qui disposeraient d’un budget à rallonge, le plus luxueux est a priori l’Oberoi qui colonise les bords du lac dans un parc sublime. Avec le risque de tous les palaces en Inde, les grands mariages.

Toujours pour les visiteurs en recherche de luxe, le Taj sur sa petite ile privée. Pour le reste, la vieille ville abonde en petits havelis plus ou moins équipés, rénovés. Ne croyez pas au Père Noël, la vraie bonne affaire ne court pas les rues et l’Inde n’est pas la Thaïlande. L’hôtel bon marché est forcément plus basique. Attention également aux « reviews ». Les commentaires émanent souvent des proches de l’aubergiste et les critères des voyageurs indiens ou Anglo saxons ne sont pas toujours ceux des Français.

Manger à Udaipur

Les jolies terrasses en hauteur qui pullulent dans la vieille ville ne sont pas bien juste parce qu’elles sont notées par les guides traditionnels ou les instagrammeurs. Elles sont juste photogéniques et souvent conformes au goût européen. Si vous n’avez pas envie de sandwich club ou de « velvet cake », n’hésitez pas à vous aventurer et goûter des plats vraiment locaux. Les cuisiniers sont habitués aux touristes et capables de moduler les épices. Il coûte souvent moins cher de prendre un repas rajasthani dans une jolie cour arborée qu’un simili hot dog ou une sucrerie pseudo occidentale. De la même manière, l’eau de coco fraiche est une alternative saine, hygiénique, locale et environnementale au coca.

Décembre à Mars sont des mois très touristiques, encore une pointe en avril pour le festival de Gangaur,  puis le tourisme décroit ainsi que les prix, mais la chaleur, elle, monte. Cette fête haute en couleurs célèbre les épousailles de Shiva et Parvati et le bonheur marital. C’est aussi la fin de l’hiver avec des idoles portées en procession  bruyante vers les embarcadères.