Mysore

La ville des Palais

Mysore, ville des palais, allie le charme des villes du sud de l’Inde et l’histoire et le raffinement des villes du Nord marquées par la période Moghole. Elle mérite de s’y arrêter pour profiter de la cité elle-même mais aussi de ses environs. Du coup, je vous propose un premier article sur la ville et un second sur ses environs.

Le Palais de Mysore

Splendeur du Palais de Mysore

L’un des charmes de Mysore réside en effet dans ses palais. L’histoire des maharadjas et de toute la mythologie occidentale qui y est liée s’apprécie ici. Pourtant, la plupart de ces palais sont récents. L’occupant britannique dans sa mansuétude a reconnu les potentats locaux en leur accordant des demeures mirifiques comme pour mieux se jouer de leur pouvoir réel. Quoiqu’il en soit Mysore compte au moins 3 palais dignes de ce nom et de nombreuses maisons palatiales.

Entrée du Palais Royal de Mysore

Le plus connu, le Palais de Mysore est une énorme pâtisserie kitsch. Il s’illumine de mille ampoules les soirs de la semaine le temps d’un son et lumières très sonore. Le dimanche à 19h30, toutes les lumières se mettent à briller. Dans la journée, les salles officielles se visitent pieds nus, ainsi que différents temples à l’intérieur de cet énorme complexe fréquenté par des hordes de touristes.

Le Palais de Mysore illuminé

Sur les hauteurs de la colline Chamundi, la villa Rajendra, palais réservé aux visiteurs du roi de Mysore, Krishnaraja Wodeyar IV, abrite aujourd’hui un hôtel. Son architecture s’inspirerait de la cathédrale St. Paul’s de Londres. Construit en 1921, il appartenait au vice-roi des Indes.

Palais Musée Jahangar

La famille royale, a fait don à la ville d’autres palais. Ainsi, le Palais Jahangar, à l’architecture sobre abrite des collections artistiques. Les amateurs d’art à l’occidental peuvent passer leur chemin. Pour ceux qui tiendraient vraiment à visiter les lieux cependant,  il ne faut pas manquer la guitoune à l’entrée. Elle fait office de billetterie. On accède aux galeries par la verrière au fond du jardin à droite.

le dernier Maharadja de Mysore

Le premier grand salon expose des œuvres horlogères. Quant à la grande collection de portraits, elle révèle combien dès la fin du XVIIIe l’européanisation s’exerçait autant dans les mœurs, l’économie que dans les arts. Des portraits de dignitaires locaux posant à la manière anglaise côtoient des profils moghols agrandis. Des portraits de groupe juxtaposent maladroitement des jambes et torses sur lesquels ont été posés des visages, visiblement par des artistes différents. Les perspectives sommaires, attestent de l’intérêt porté à l’art européen par des artistes locaux.

De jolies fresques ornent néanmoins les murs du second étage.

Le Palais Lalita

Le Lalita Palace, Mysore, des allures de Capitole

Plus au sud de la ville, le Palais Lalita reste impressionnant. Son architecture n’est pas sans rappeler le capitole de Washington ou tout autre grand bâtiment néo colonial anglais. Les salons ont gardé un charme désuet. Dommage néanmoins que l’hôtel vive sur son précieux passé et ne songe guère à se moderniser. La tasse de thé et le biscuit digestif offert en contrepartie de 100 roupies pour compléter le tour d’horizon pourraient gagner en classe. On se voit bien profiter d’un véritable et « so british » afternoon tea dans un lieu pareil.  

Salon du Lalita Palace

Outre ces Palais, de très belles maisons se découvrent au hasard des avenues plantées. On peut citer le Green Hotel une jolie demeure coloniale entourée d’un vaste jardin dans le quartier de l’université. Au fond du hall de cet hôtel vieillot au charme colonial, se niche une ravissante pâtisserie.

Jolie halte à la pâtisserie du Green Hotel

Mysore, une ville pensée

En dehors du marché, très animé et typique des villes indiennes, Mysore jouit d’un urbanisme incomparable dans le sud. Car elle n’a pas poussé au gré des exodes, comme bon nombre d’autres villes. Au contraire les larges avenues aérées, les rond points et les perspectives attestent d’une véritable pensée urbanistique. En d’autres termes Mysore a été dessinée avant d’exister.

On sent certes la patte anglaise, dans le plan et les nombreux espaces verts, les édifices blancs et symétriques. Mais la présence moghole compte certainement beaucoup dans la création de cette véritable cité jardin. Le plan s’est d’ailleurs d’autant plus imposé ici qu’il a fallu tenir compte de la géographie des lieux. En l’occurrence de nombreux lacs et collines parsèment cette ravissante cite verte.

Mysore, cité jardin

Car si les grandes avenues donnent un aspect aéré rarissime en Inde, la profusion des jardins, parcs et arbres rajoutent au dépaysement. Alors Mysore ville jardin, ou ville Palais ?

Première salle du Palais Royale de mysore

Victoria Station

On ne débarque plus à Victoria Station lorsque l’on vient de France. Néanmoins, pour peu que vos pas vous mènent vers le sud de l’Angleterre, vous pouvez avoir à passer quelques heures dans ce quartier. Dans ce cas, que faire ? Comme pour les autres gares, voici des itinéraires selon le temps dont vous disposez à Victoria Station.

frise en pierre de Coade sur Belgrave Square

Il pleut ou vous ne voulez pas trop vous éloigner de Victoria Station

Si vous ne disposez que d’1 heure

Dans ce cas vous pouvez déjà déambuler dans Victoria Station modernisée par l’ajout d’un centre commercial. Mais, vous pouvez aussi vous aventurer vers l’étonnante cathédrale catholique Westminster. A moins que vous ne disposiez d’un peu plus de temps, et que vous ne vous décidiez carrément pour l’abbaye de Westminster et Westminster Square.

De Victoria Station à Pimlico

Vous disposez d’un peu de temps, il pleut encore et vous avez une envie de vous cultiver ? dans ce cas, pas une minute à perdre ni une hésitation, rendez-vous directement à la Tate Britain, orgueil du quartier de Pimlico.

Turner, autoportrait à la Tate Britain, non loin de Victoria Station

Les majestueux bâtiments ont été refaits. La galerie consacrée à la peinture anglaise offre un panorama passionnant de la peinture élisabéthaine à la création contemporaine avec des galeries très réjouissantes consacrée à Turner bien sûr, Hogarth, Sargent et Moore. Personnellement, j’ai un petit faible pour Sargent et ses portraits distingués d’une Angleterre déchue. Les collections permanentes sont, comme toujours dans les grands musées anglais, gratuites. Les expositions temporaires, elles, coutent assez cher.

Sargent
David Hockney

Du côté de Knighstbrige

Vous disposez de plus de temps, l’averse s’est enfin interrompue ? L’envie vous prend maintenant de sortir et de visiter un quartier moins touristique mais élégant. Vous pouvez longer Buckingham (et faire le détour par la galerie de la Reine) puis rejoindre Knightsbridge.

De là, trois options s’offrent à vous.

Belgravia

Vous pouvez commencer cette incursion dans les beaux quartiers par la visite de Number one. Apsley House fut la maison de Wellington. Comme il se doit, un musée occupe désormais les lieux. Vous y apprendrez tout du Duc de fer et de la vie des grands de ce monde au début du 19e siècle.

Vous pouvez aussi vous diriger directement vers les effluves d’Oud émanant de Harrods et vous régaler des magnifiques décors des rayons nourritures. Si vous voulez éviter la foule, vous pouvez obliquer vers Belgravia. Ici les ruelles attestent de la richesse des riverains.

Motcomb street

De jolies maisons bordent les « mews » alors que les places sont bordées de grandes demeures. Belgrave square ou Eaton square et les rues alentour restent des oasis de luxe et de tranquillité si près du tohu-bohu des quartiers centraux. La rue Motcomb a conservé une jolie animation. Son ancien cinéma panteknikon est aujourd’hui un restaurant doublé d’un petit centre commercial. Le jardin à l’arrière accueille un couple Rabbit girl et Dogman de Gillie and Marc : le banc de l’amitié.

Rabbitgirl and dogman

Chelsea

De Eaton Square, ou directement depuis Victoria Station, il est facile de gagner Chelsea.

La place Sloane square regorge de boutiques et restaurants chics qui continuent le long de King’s Road. L’artère principale de ce ravissant quartier de Londres voit se succéder enseignes à la modes et boutiques indépendantes. Quelques bâtiments anciens rappellent néanmoins le village ancien. L’Hôtel de ville et les quelques belles maisons précèdent en effet les charmants petits cottages de brique, et les jardins si typiques de Chelsea.

Plus près de la Tamise, la zone a hébergé de nombreuses personnalités du monde littéraire notamment. Ainsi Cheyne Walk après avoir été distingué à l’époque de Thomas More est devenu LE quartier des Préraphaélites. Cheyne Row, où a habité Thomas Carlyle, auteur d’une somme sur l’histoire anglaise, garde tout son charme.

Surtout, le Royal Hospital, équivalent britannique de notre Hôtel des Invalides et chef d’œuvre de Christopher Wren peut à nouveau se visiter.

Vers Kensington

Le quartier chic par essence. Outre les belles artères commerçantes et les célèbres grands magasins, on y apprécie les grands parcs. Pas seulement Hyde Park mais aussi Kensington avec le Palais voulu par Guillaume et Mary et depuis résidence des héritiers du trône. La construction de brique a conservé l’aspect sobre déterminé, par la maison d’Orange. Les grilles restent envahies par les tributs des fans de feu la princesse de Galles, Diana.

Holland Park et son ravissant Kyoto Garden vaut la visite. Non loin, la maison du Japon a ouvert sa vitrine avec un magasin et un restaurant extrêmement raffiné.  Tout autour, on se régale de rues élégantes et verdoyantes, de petits parcs.

Kensington est aussi et surtout un des hauts lieux de la culture avec le regroupement de musées fantastiques. J’ai déjà abondamment parlé de ce quartier dans mes pérégrinations victoriennes.

Les Inns of Court

Les Hôtels de cours ou Inns of Court offrent une balade bien plaisante et presque campagnarde dans le quartier le plus animé de la capitale. Ils visaient à loger les avocats dans la capitale. L’idée était de former, entrainer et réguler cette corporation apparue au Moyen Age au même titre que d’autres guildes.

Ces « Hôtelleries » s’articulent autour de Fleet Street. Néanmoins, on y accède par des portails discrets et ouverts uniquement dans la journée en semaine.

Accès à Lincoln’s Inn

De quoi s’agit-il ?

Au Moyen Age, ces « hôtelleries » apparaissent à la limite de Westminster et de la City, à la lisière du pouvoir royal et du pouvoir économique. Elles se répartissent d’ailleurs de part et d’autre de Fleet Street, face à Temple Bar. La porte majestueuse dessinée par Christopher Wren a changé d’emplacement. On la trouve aujourd’hui à côté de Saint Paul. Elle marquait le passage de la cité royale à la city. Un socle surmonté d’un dragon marque aujourd’hui le passage toujours respecté par le souverain régnant.

L’émergence des Inns of Court correspond à la volonté de remettre le pouvoir judiciaire entre des mains laïques. Pour éviter toute dépendance à l’égard du pouvoir religieux ou royal, elles constituent de petits microcosmes accueillant élèves, stagiaires et professionnels. Si les avocats ne logent plus sur place, ils disposent toujours des commodités leur permettant d’exercer au mieux. Bibliothèques, chapelles, lieux de réunion et de cérémonies, restaurants assurent une vie en cercle quasi fermé. Les bâtiments s’organisent autour de cours et jardins clos et admirablement entretenus.

Lincoln’s Inn

De la dizaine d’hôtelleries initiales, il n’en subsiste que 4 : Middle et Inner Temple, Gray et Lincoln’s Inn. A chacune correspond un blason animalier.

Bien que fort touchées par le Grand incendie de 1666 et par le Blitz, puis reconstruites, les Inns of Court ont conservé un charme médiéval et une atmosphère presque bucolique tout à fait surprenante en plein cœur de Londres.

Inner et Middle Temple 

 Ces deux Inns of court occupent les terres des Templiers. L’Ordre fondé en 1119 pour protéger les lieux saints et les routes de pèlerinage s’enrichit en prêtant de l’argent aux croisés. Installé à la lisière de la cité londonienne en 1185, il y construisit son église sur le modèle du Saint Sépulcre de Jérusalem.

Leur pouvoir finit par faire de l’ombre aux souverains et papes. Jugés entre1307 et 1314, les templiers périrent sur le bûcher et leurs possessions passèrent entre les mains des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem. Ceux-ci agrandirent l’église ronde en lui adjoignant une nef gothique aux fines colonnes de marbre. Ils louèrent les terres  aux laïcs chargés de rendre la justice. A la dissolution des congrégations religieuses sous Henri VIII, la zone resta entre les mains de ces laïcs. Ne subsiste que le double vocable de Inner temple et Middle. Il ne reste qu’un passage de Outer Temple qui se trouvait à l’extérieur de la city.

Portail temple Church

Middle temple s’articule autour de la belle place de la fontaine sur laquelle donnent la chapelle et le New Hall entouré d’un magnifique jardin qui s’étend jusqu’à la Tamise. On y accède par l’harmonieuse New court, œuvre de Christopher Wren.

New Hall, Middle Temple

Inner Temple

On passe facilement de Middle à Inner temple (dans la cité). Chacun étant signalé par le blason animalier : agneau de dieu pour Middle temple, Pégase pour Inner temple. Ce dernier est remarquable pour ses superbes jardins mais aussi sa fantastique église

Temple Church

Devant le temple rond, construit sur le modèle du Saint Sépulcre de Jérusalem juchés sur une colonne, la statue de deux templiers sur un seul cheval souligne l’austérité de l’Ordre. L’église, célèbre pour ses gisants, sa forme ronde, ses belles arches néo gothiques et son portail roman quasi intact avec son intrados sculpté a acquis la célébrité grâce au film tiré du « Da Vinci Code ».

Ye Olde Cork Tavern

On sort de Inner Temple par une très belle porte de bois incluse dans un bâtiment Tudor d’excellente facture surnommé chambre du prince Henri. Tout à côté ,un autre joli témoin médiéval la Ye olde Cock tavern. Toujours sur le même trottoir en direction cette fois de St Clement Dane, église construite par Christopher Wren. Les impacts de balles de 1940 y restent très visibles. En face, se trouve la belle échoppe de thé de Twinings

Prince Henry’s room

Gray et Lincoln’s Inns

Au Nord de Fleet Street, s’étend l’immense bâtiment néo gothique des Cours de justice. On peut y entrer et circuler dans les couloirs sans fin. Des visites guidées ont lieu et on peut également assister à des audiences.

Chancery Lane rappelle les Inns of Chancery, des hôtelleries secondaires ou préparatoires qui doublaient les Inns of Court. Il n’en subsiste que deux souvenirs : une grille de Clifford Inn, aujourd’hui intégrée à King’s College et la merveilleuse façade Tudor de Stapple Inn.

Stapple Inn

Dans Carey Street, s’amorce la petite Star Yard . On y trouve l’un de plus anciens tailleurs de Londres Ed and Ravensburg. S’y vendent tenues et perruques des avocats et avoués.

 Pratiquement en face, un curieux édicule vert en fer forgé est l’un des rares urinoirs survivants de l’époque victorienne.

pissotières victoriennes

Le long de Carey Street, juste derrière les cours de justice, de jolis magasins et pubs anciens se succèdent. On voit même une borne marquant la limite de paroisse. Et surtout l’une des portes menant à Lincoln’s Inn. Cette grande hôtellerie très reconstruite a conservé une magnifique chapelle. On peut respirer l’atmosphère de ces lieux chargés d’histoire dans le très joli restaurant situé sous les ogives de l’ancienne cuisine.

Lincoln’s Inns Field et Soane Museum

Façade supposée de Iningo Jones sur Lincoln’s Inn Field

Une grandiose porte néogothique s’ouvre sur Lincoln’s Field, le plus grand square londonien, dessiné par Inigo Jones. La maison 59/60 lui doit ses harmonieuses proportions. Cette place abrite deux des musées les plus étonnants de Londres. Au Sud le Hunterian Museum (fermé jusqu’en 2023) héberge la collection scientifique et un peu macabre de John Hunter.

Musée John Soane

C’est au nord du ravissant jardin que se dressent les trois maisons constituant le Soane Museum. Dans 19 petites pièces, le célèbre architecte de la Banque d’Angleterre mort en 1837 a compulsivement emmagasiné une collection de copies et fragments antiques, tableaux et objets hétéroclites. Dans ce capharnaüm étonnant, on s’arrêtera sur l’extraordinaire collection d’œuvres de Hogarth (2 séries complètes et quelles séries ! ) de très beaux Canaletto. Au chapitre des antiquités, le clou est assurément le sarcophage de Sethi 1er, père du fameux Ramses II.  Son arrivée a fait l’objet d’une célébration typique de l’époque victorienne. Evidemment, il ne fait pas être claustrophobe ni craindre les escaliers un peu pentus

Hogarth, le vote
Sarcophage de Séthi Ier

Bath

La ville de Bath est née autour de la seule source d’eau chaude des Iles Britanniques, dédiée à la déesse celte Sulis.

Les Romains, lors de la conquête, l’assimilent à Minerve et construisent un temple en 60 autour de cette source. Un complexe thermal enserre ensuite le sanctuaire au IIe s. La ville porte alors le nom de Aquae Sulis. Elle croit et se dote d’une muraille défensive au siècle suivant. Mais avec le déclin de l’empire et les invasions, les thermes tombent dans l’oubli.  Redécouverts, superbement organisés, ils se visitent aujourd’hui. Et c’est un plaisir que d’écouter les commentaires précis pour comprendre comment se déroulait la vie à l’époque romaine dans ces établissements thermaux.

Les Thermes de Bath

Au VIIe, la petite ville renaît autour d’un nouveau complexe :  l’abbaye. Elle devient alors un centre religieux. Le passé romain est gommé, et on réutilise les pierres pour reconstruire l’abbaye au XIIeme siècle. On redécouvre les bains et la ville prend le nom de Bath. Un hôpital accompagne la redécouverte des propriétés curatives des eaux.  

Au XVI e siècle, Ia ville tombe et l’évêque décide de reconstruire une abbaye plus petite au moment même où Henri VIII déclare la dissolution des monastères

Voûte en éventail de l’Abbaye de Bath

A l’époque élisabéthaine, les spas deviennent à la mode et la ville attire l’aristocratie.  L’abbaye s’orne alors de fantastiques plafonds en éventail.

La ville se modernise au XVIIIe  et John Wood l’ancien et le jeune, la parent d’un urbanisme régulier. Ils y inventent la notion de croissant (crescent). Ils unifient en une façade un ensemble de maisons le long d’une rue en demi-lune. Cette forme jouxte le circus, place ronde, donnant une allure cosmique au plan de la ville. Les façades classiques et les eaux curatives attirent l’élite britannique et Bath devient très à la mode. On retrouve cette ambiance typiquement géorgienne à la Pump Room le temps d’un tea time.

On peut aussi visiter la maison au 1 sur le Croissant Royal pour avoir une idée de la vie à Bristol à l’époque géorgienne.

Number 1 Royal Crescent, Bath

D’ailleurs, Bath, abonde en petits lieux charmants et élégants. Ainsi, le pont Pulteney, un des trois seuls ponts d’Europe bordé de maisons.

Enfin les fastes géorgiens apparaissent dans les Assembly Room aménagées en un superbe musée du costume.

Musée du Costume, Bath

Ville touristique et culturelle, Bath offre également des expositions au musée Holburn ou au Victoria and Albert. J’ai d’ailleurs déjà parlé des expositions de ce musée.

Musée du Costume, Bath

/ https://www.victoriagal.org.uk/

Hogarth

William Hogarth est regardé comme l’un des plus grands peintres anglais. Cet artiste du XVIIIe siècle (1697-1764) fait l’objet de nombreuses expositions, la dernière en date à la Tate Britain.. https://www.tate.org.uk/whats-on/tate-britain/exhibition/hogarth-and-europe . Après avoir été adoré, il est néanmoins aujourd’hui dénoncé pour ses contenus « pouvant choquer certaines sensibilités ». Qu’en est-il réellement ?

Mary Hogarth

Loin des grandes envolées picturales de Turner ou des portraits de la bonne société chers à Gainsborough, Reynolds ou Lawrence, Hogarth s’est davantage illustré dans la peinture dite de genre que dans la « grande peinture ».

Un peintre de genre, critique social de son époque

Ses quelques œuvres historiques (notamment à l’Hôpital Saint Bartholomée) https://spitalfieldslife.com/2010/10/20/hogarth-at-st-bartholomews-hospital/

 ne lui rapportant que peu de gloire, Hogarth s’est vite consacré aux portraits de ses proches ou de la bourgeoisie. Il ne connait pas le succès d’un Gainsborough en la matière. Du coup, il se fait un nom dans le portrait de groupe. En revanche, son mordant et son sens du détail font mouche.

Petit chien dans un mariage à la mode

Ainsi, graveur et peintre «de genre », il a connu du succès avec ses séries illustrées et moralisatrices. La plus connue est certainement « le mariage à la mode » de la National Gallery de Londres. https://www.nationalgallery.org.uk/

 Au travers de 6 scénettes, on voit l’évolution d’un mariage arrangé entre le dernier rejeton débauché d’une famille aristocratique et la fille d’un riche bourgeois. Derrière le ridicule, se lit la désapprobation du peintre. Les détails s’accumulent pour enrichir son propos : cicatrices de maladies vénériennes sur le visage du comte, petits chiens mimant la fidélité, accumulations archéologiques à peine dépoussiérées, enfants désœuvrés. Car Hogarth adore les petits, animaux et humains, et se plait à les mettre en scène.

Petit garçon détail dans un mariage à la mode

Une exposition consacrée à Hogarth et l’Europe, à la Tate Britain

La Tate Britain conserve nombre de ses tableaux de genre et portraits. L’exposition qui s’y tient jusqu’au 20 Mars 2022 restitue le peintre dans le contexte européen. https://www.tate.org.uk/visit/tate-britain

Affiche de l’Exposition de la Tate

Malheureusement, à trop insister sur le hiatus entre sa peinture et la pensée « woke » propre à notre siècle, cette exposition me semble manquer l’essentiel. Si l’idéologie de Hogarth n’est pas conforme à celle d’aujourd’hui, il n’en reste pas moins un extraordinaire chroniqueur de son époque. Son œuvre, outre l’intérêt pictural, se veut mordante et caustique. Elle dénonce avec humour les travers de son époque marquée par l’ascension décomplexée de la bourgeoisie d’affaire et la décomposition morale et financière de l’aristocratie.

“After” fait le pendant de “Before”….

L’exposition, en présentant Hogarth auprès de ses contemporains européens réduit encore l’impact du peintre. En effet, elle le place en parallèle de peintres tels le vénitien Longhi ou le français Chardin. C’est ne lui accorder qu’un intérêt documentaire, celui de chroniqueur de son époque.

Un peintre de conviction, comique mais engagé

Or, Hogarth a beaucoup consacré de sa vie et de sa fortune pour aider les autres. Sa petite maison de campagne, à Chiswick, nous le montre en famille. https://hogarthshouse.org/

Tout le petit monde de Hogarth

Malheureusement encerclée par les échangeurs routiers, cette charmante maisonnette expose des reproductions de ses séries les plus célèbres mais aussi des évocations de ses proches. Epris de sa femme, attentionné avec ses proches, il s’intéresse à toute sa famille, aux domestiques qu’il peint, aux chiens qu’il s’amuse à montrer dans ses tableaux. Sans descendance, il vient en aide aux enfants abandonnés et donne de son temps et de ses œuvres au Foundling Museum. Il offre ainsi au bienfaiteur Thomas Coram son portrait et à l’institution deux œuvres. https://visitesfabienne.org/les-enfants-abandonnes/

critique social de son siècle

Ami fidèle, Hogarth offrit également son portrait à Thomas Twinnings son portrait pour le remercier de lui offrir du thé. Conformément à la volonté du peintre, on peut encore admirer l’original accroché dans la boutique originelle sur le Strand. https://twinings.co.uk/pages/twinings-flagship-store-216-strand

La Tour de Londres

Et pourquoi ne pas visiter la Tour de Londres ?

Vous me connaissez, je ne suis pas une grande fan des visites touristiques incontournables. C’est donc pour accompagner un de mes visiteurs qui avait très envie que j’ai accepté de dépenser 27 Livres pour visiter ce « must see ». Eh bien le croiriez-vous je n’ai pas regretté. Et même, je recommande chaudement cette visite aux néophytes, aux apprentis londoniens, aux amateurs de Moyen-Age, aux historiens en culotte courte, aux admirateurs de la monarchie et j’en passe. https://www.hrp.org.uk/tower-of-london/#gs.fndjfn

La tour de Londres, une visite haute en couleur et en verbe

Car la tour de Londres offre une belle demi-journée de découvertes en tous genres. Surtout lorsque l’on suit le tour guidé. Assuré par un Beefeater c’est une expérience haute en couleur. Ces officiers de carrière dévoués à la garde personnelle de sa Majesté mettent en scène l’histoire de la Tour et de la monarchie avec beaucoup de panache. Maniant avec brio Histoire et histoires ils donnent un aperçu coloré et très vivant de la chronologie depuis la fondation de la tour par Guillaume le Conquérant. C’est avec truculence que sont évoquées les heures sombres et sanguinaires des règnes de Henri VIII et de ses successeurs. A commencer par l’assassinat des femmes de l’impérieux souverain, notamment Anne Boleyn et Catherine Howard. La période révolutionnaire a, elle aussi, entaché l’histoire de la tour. Du complot des poudres avec l’exécution de Guy Fawles au Commonwealth, la tour de Londres a été un lieu de tortures, de prisons et d’exécutions.

Puis avec la restauration, les bâtiments ont été affectés à la monnaie et la vieille tour est devenue geôle. Aujourd’hui musée, elle accueille les visiteurs dans des bâtiments répartis dans un immense espace qui ressemble à un village, préservé de la grande capitale derrière ses murs séculaires.

Que voir à la tour de Londres

On va surtout à la  tour de Londres pour les joyaux de la couronne. C’est vrai qu’ils sont extraordinaires. Il est vrai aussi que les couronnes et sceptres du passé et du présent s’admirent depuis un tapis roulant pour éviter que les foules ne s’agglutinent trop longtemps devant les vitrines. Mais il y a beaucoup d’autres points d’intérêts dans la visite de la Tour.

Mur romain devant la Tour Blanche

D’un point de vue historique, cet immense espace qualifié de tour en raison de son donjon central ou tour blanche présente un panorama quasi complet de l’histoire londonienne. Au pied de cette tour blanche qui date de l’arrivée des normands, un pan de mur romain correspond à l’emplacement de la muraille de londinium. La tour blanche occupe 3 étages. Au-dessus des somptueuses caves, se trouve l’étage des officiers et gardes, puis celui de la cour et enfin les appartements royaux. Les immenses surfaces évoquent la puissance des normands. La chapelle romane est un morceau de France particulièrement beau et bien rénové en plein cœur de l’Angleterre. La tour présente également des armures des rois d’Angleterre.

les armures dans la Tour Blanche
Chapelle normande, un joyau roman

Autour de la tour, s’ouvre le musée de l’armée. Sur la grande place haute, des maisons géorgiennes hébergent encore les officiels du lieu. La belle demeure Tudor était le logis de la Reine. De la même place, on accède à l’église st Pierre aux Liens, lieu de sépulture des grandes figures médiévales. Les tours mènent aux remparts desquels la vue sur la city et la Tamise sont incomparables. Elles ont « accueilli » nombre de prisonniers.

Accès à la tour depuis le quai

D’autres salles rappellent le palais royal avec sa salle du trône, mais aussi la ménagerie. Dans les bastions extérieurs, l’atelier de la monnaie rappelle le rôle essentiel d’un de ses directeurs, le célèbre Newton.

Porte des Traitres et logis du roi

Bref une visite très touristique mais à la hauteur des attentes pour célébrer le 5 Novembre en compagnie d’un prisonnier célèbre Guy Fawkes ou au moment des festivités de Noël. https://londresmag.com/2019/11/04/qui-est-guy-fawkes-la-star-de-la-bonfire-night/

Les enfants abandonnés

Dans cet article sur les enfants abandonnés je voudrais partager un lieu étonnant et émouvant. Son influence s’étend à tout le quartier.

Face à la multitude d’enfants abandonnés dans l’Angleterre du XIXe siècle, quelques belles personnes ont tenté d’organiser des secours. On trouve la trace à la fois des enfants abandonnés et des philanthropes au petit musée Foundling ou musée des enfants trouvés mais aussi dans le quartier environnant. https://foundlingmuseum.org.uk/

Un musée hommage aux enfants abandonnés

Du vaste hospice fondé en 1739, il ne reste que ce joli bâtiment reconstitué lors du déménagement de l’hospice dans la campagne. Cette décision prise dans les années 1920 permit de libérer des espaces dans le centre de Londres pour financer un nouveau complexe.

La visite, édifiante, se révèle également très émouvante. Le musée occupe les 3 étages de cette jolie maison du 18e s.

Le rdc s’intéresse à la fondation de l’institution et son fonctionnement . Il s’axe aussi sur le destin de certains de ses pensionnaires. On y voit des objets de leur quotidien (lit, uniformes assiettes) et surtout les tokens. Ces tokens sont les petits témoignages déposés avec les nourrissons au moment de leur abandon. Ils attestent de l’extrême dénuement des mamans au moment de cette séparation. Ils jouaient le rôle de témoin et preuve dans les rares cas où les enfants étaient réclamés par la suite.

 Après la chambre du comité, et sur les 2 étages supérieurs, le musée regroupe des dons laissés par de généreux contributeurs, parmi lesquels le grand peintre Hogarth et l’immense musicien Haendel.

 Ce dernier a tellement marqué la capitale britannique qu’un autre musée lui est d’ailleurs consacré. Il s’agit de sa maison, voisine de celle d’ un autre musicien 2 siècles plus tard, Jimi Hendrix https://handelhendrix.org/

Des bienfaiteurs de renom

Avant l’escalier, on voit aussi la marche des soldats vers Finchley, un fantastique tableau de Hogarth dépeignant des soldats avinés courtisant des femmes de tous âges. Comme toujours, Hogarth excelle dans la peinture des mœurs. Alors peu connu, le peintre de genre eut l’idée de donner ses œuvres pour faire de l’hospice la première galerie d’art publique du pays et ainsi attirer les donateurs. Une exposition sur ce peintre ouvre d’ailleurs dans quelques semaines à la Tate Gallery. https://www.tate.org.uk/whats-on/tate-britain/exhibition/hogarth-and-europe

Au premier étage, on appréciera dans la galerie de peinture qui recrée l’originale, les portraits de différents gouverneurs. On admire surtout le fondateur de l’Institution Josef Coram peint par Hogarth, bien sûr. Bien que star de la collection, le tableau se cache pratiquement entre deux portes sur le mur le moins visible de la salle.

De là, on accède au grand salon, la pièce maitresse de l’édifice. Il a conservé toute sa beauté et son lustre du XVIIIe. On le considère comme la plus belle pièce rococo de la ville. Les moulures encadrent des tableaux religieux qui illustrent le destin des enfants trouvés, de leur abandon jusqu’à leur entrée dans des pensionnats religieux ou des familles.

Ici encore, Hogarth a offert un tableau représentant Moise. Le peintre se montre néanmoins moins à l’aise dans la peinture d’histoire que dans la peinture de genre. De petits tondos scandent le rythme des murs. Ils représentent les différents hôpitaux et organisations caritatives de la Londres du 18e. Parmi ceux-ci on distinguera charter house, une œuvre de jeunesse de Gainsborough encore un peu maladroite.

On accède alors au 2e étage consacré au musicien Haendel. Très engagé pour soulager les enfants pauvres, il a beaucoup œuvré ici. Cette collection est la plus importante consacrée au musicien. On y voit des originaux comme son testament, des écrits et partitions, mais aussi sa signature (dans un tiroir). Il suffit de demander à un bénévole, très serviable, de vous expliquer ce qui est exposé au moment de votre visite.

Des jardins mémoriaux

statue de Coram

Outre le musée, les terrains alentours rappellent la destinée de l’hospice des enfants trouvés. Juste devant le bâtiment, une statue de Coram nous interpelle. Il s’agit de l’une des statues parlantes de Londres (un QR code permet d’ « entendre » le personnage nous raconter sa vie). Juste derrière, une curieuse et touchant œuvre pourrait passer inaperçue. Il s’agit d’une petite moufle accrochée à la grille. Elle évoque les fameux tokens ou la présence fragile de ces petits êtres oubliés.

Le musée se trouve dans un écrin de verdure. Derrière le bâtiment moderne, qui retrace également le destin de ces enfants, se trouve un ravissant jardin public. Celui-ci correspond à l’ancien cimetière de st Georges. Des tombes évoquent encore l’histoire du lieu.

Devant le musée, s’étend un parc fermé par de grandes grilles. On y distingue la colonnade qui servait de préau aux petits pensionnaires. Fidèle à sa vocation première, le jardin est consacré aux enfants et l’on ne peut y entrer qu’accompagné d’eux. Juste devant les grilles, une niche accueillait justement les enfants abandonnés. Ils furent plusieurs milliers par an dans les pires années du XIXe. La tradition du quartier se perpétue avec l’hôpital des enfants malades qui occupe une partie des installations médicales du quartier jusqu’ au joli Queen square garden.

Coram Field

Pour parachever cette visite et plonger encore davantage dans le destin terrible des enfants pauvres de l’Angleterre victorienne on peut rejoindre, dans une rue voisine le musée maison Dickens. https://dickensmuseum.com/

L’Art Islamique

Le terme Art Islamique désigne l’Art produit d’une civilisation et non l’art au service d’une religion. Comment le caractériser? Quelques éléments pour mieux comprendre

Un art décoratif et religieux

Ce que l’on appelle art islamique correspond à des objets utilitaires pour la plus grande partie. La plupart du temps, une inscription ou une décoration les magnifient.

Ces objets s’utilisent souvent au quotidien. On trouve aussi bien des panneaux décoratifs que des candélabres, assiettes, pots à encre. Selon les régions, et les périodes, le type d’objets et de décorations changent.

Globalement les motifs décoratifs sont calligraphiques, géométriques ou végétaux. Quant aux sujets, il s’agit soit d’objets de la vie quotidienne, soit d’objets cérémoniels, voire d’éléments architecturaux. En général ils témoignent d’un message religieux.

L’art islamique est globalement stylisé et iconoclaste. En architecture, il se manifeste dans les mosquées, les madrasas (Ecoles coraniques), Mausolées mais aussi Palais et forteresses. Il est très lié aux sciences.

Le magnifique Musée de Doha,http://www.mia.org.qa/en/ mais aussi les galeries d’art islamique du Louvre ou du Met illustrent magnifiquement cet art. Tout comme le fantastique musée du Caire ou celui de Kuala Lumpur. https://www.iamm.org.my/

https://visitesfabienne.org/musee-dart-islamique-de-doha/

Chapiteau de Mdinat al Zahra, MIA, Doha

Jalons historique sur l’art islamique

Voici les grandes périodes de l’art Islamique, avec les noms des dynasties, les lieux clés et les oeuvres représentatives.


1/Les débuts (VIIe–IXe siècles)

1 Pré dynastique : Mahomet 570-632,  Califes 632-661 : Abou Bakr, Omar, Othman, Ali

2 L’art Omeyyade 661-756, Mosquée Damas, Dôme du Rocher

3 L’art Abbasside , 1001 Nuits, Hôpital de Bagdad, Samara

2 La période médiévale (IXe–XVe siècle)

1 Espagne et Maghreb : Omeyyades, Almohades, Almoravides, Nasrides – Mosquée Cordoue, Giralda  Séville, Alhambra Grenade, murs et mosquées de Fès, de Rabat, Koutoubia de Marrakech

2 Égypte et Syrie : Fatimides puis Mamluks

3 Iran et Asie Centrale XIIIe s : Seldjuks, Mongols (Gengis Khan) Ilkhanides Puis Horde d’Or Tamerlan XIV-XVe, Samarkand

3 Les trois empires (XVe–XIXe siècles)

1 Ottomans en Turquie, 1453-1914 Suleymanie, Palais de Topkapi

2 Moghols en Inde 1526-1878 : Taj Mahal, Bijouxs et miniatures

3 Séfévides (1501-1786) et Kadjars en Iran : Ispahan, tapis

Jarre, MIA

Musées Historiques de Toronto

Toronto regorge de petits musées, mémoriaux, maisons d’hommes célèbres localement regroupés sous le nom de Musées Historiques de Toronto.

origines toronto

Pour beaucoup il s’agit de maisons particulières, conservées ou recréeées. Ce sont souvent aussi des sites dont l’atmosphère a été restituée au moyen de mises en scène. Ils visent à garder vivante l’empreinte de ceux qui y ont vécu ou défendu de quoi forger le visage actuel de la ville.

https://visitesfabienne.org/belles-demeures-de-toronto/

Des petits musées facilement accessibles

Les Musées Historiques de Toronto sont disséminés à travers le GTA (General Toronto Area). Le site de la ville les répertorie et les a rendus accessibles au public. https://www.toronto.ca/explore-enjoy/history-art-culture/museums/

Vous acquiterez des droits d’entrée  minimes. L’entrée sera même  gratuite pour peu que vous passiez par une inscription à votre bibliothèque locale. Il suffit alors de demander un « Museum pass ».

 Des guides parfois très pittoresques et costumés les animent. Alors que des ateliers pour enfants, des reconstitutions très parlantes leur donnent un aspect ludique. Un conteur costumé vous fera ainsi parcourir les charmants salons victoriens de la belle demeure Spadina. Celle-ci domine les escaliers Baldwin et jouit d’un magnifique parc. Les dimanche d’eté, un concert classique a lieu  dans le verger  à 13h.

Vous pourrez également explorer l’imprimerie et la vie de William Mackenzie, premier Maire de Toronto et l’un des pères de la Confédération canadienne. Là encore une visite conte de manière amusante la leçon d’histoire locale.

Vous aurez le choix entre une dizaine de sites, de la maison bourgeoise, (Gibson House) à la ferme (Scarborough House) . Vous pouvez préférer l’école (Sion School House) ou le site du 1er Fort, lieu de naissance de Toronto (Fort York). Il y en a pour tous les goûts . Ainsi, la Galerie au premier étage du marché Saint-Lawrence se visite rapidement. En revanche Fort York a de quoi occuper un après-midi plus clément avec ses baraquements disséminés le long du Gardiner Expressway.

De quoi occuper agréablement quelques dimanches pluvieux avant le retour des beaux jours !!!

casa Loma

L’AGO, Galerie d’Art d’Ontario

Le grand canot moderniste posé sur la verrière le long de la rue Dundas  fait aujourd’hui figure de symbole de l’AGO, Galerie d’Art d’Ontario. https://ago.ca/

Pourtant, pour qui prend la peine de contourner le pâté de maison, une toute autre image de l’AGO apparait. Elle révéle une construction biséculaire. Ses agrandissements reflètent d’ailleurs  l’évolution d’ un quartier en constante redéfinition.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Magritte-a-lAGO-1024x768.jpg.

Ici une visite du quartier de l’AGO : https://visitesfabienne.org/lheritage-colonial/

L’AGO, un bâtiment remarquable

Sur le parc accolé au musée s’ouvre en effet l’ une des rares demeures coloniales de Toronto « The Grange ».

The Grange Toronto

Construite entre 1812 et 1815 pour d’Arcy Boulton, gentilhomme britannique, cette belle maison géorgienne en briques rouges, rappelle l’époque des « Family Compact ». A l’époque,  la ville naissante de York motivait les aristocrates à venir d’Angleterre s’installer sur ces terres lointaines.  La ville se situait alors entre le petit centre urbain, autour de l’actuel marché St Lawrence et Fort York, près de Bathurst Street. L’idée consistait à attirer des colons pour  asseoir la couronne. Pour ce faire, celle-ci accordait des parcelles de 100 ares. Celle de D’Arcy Boulton, toute en longueur,  s’étendait de la rue Queen au Sud à la rue Bloor au Nord et  de la rue Mc Caul à l’est à la rue Beverley à l’ouest. Elle était donc très longue et étroite.

Pour subvenir aux besoins de sa nombreuse famille de 8 enfants, le propriétaire des lieux démembra dès les années 1840. Il vendit en effet des parcelles de ses terres au Nord au King College. Puis il céda au sud pour la construction de l’église anglicane st George le martyr .

On perça alors  les rues Dundas, St Patrick . pour être loties. En effet, des immigrants s’installaient dans le quartier autrefois aristocratique. Ils arrivaient par vagues  successives, d’abord des Iles Britanniques, puis d’Europe Centrale, et enfin de Chine.

Pendant ce temps, La maison,  passa entre les mains de William Boulton puis de sa veuve Harriet et de son second  époux, l’ érudit Golwin Smith. Le couple lègua la demeure familiale à la ville pour y abriter la première Galerie d’Art.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Picasso-a-lAGO-768x1024.jpg.

De collections éclectiques à l’AGO

A mesure, que la ville croissait,  l’AGO s’enrichissait et s’agrandissait, devenant le miroir des modes architecturales. Une adjonction néo renaissance dans les années 1920 sert aujourd’hui de cour intérieure, puis les ajouts en béton brut des années 1969 et 1970 modernisèrent les galeries. Enfin,  le grand architecte local  mais oublié Franck Gehry n’habilla l’ensemble d’une enveloppe résolument contemporaine. Il couvrit ainsi de verre la façade Nord et de titane bleu la façade sud comme pour mieux la lier au lac.

ago toronto

A l’intérieur, les collections répondent à l’éclectisme architectural du bâtiment . Une remarquable collection d’ivoires anciens voisine avec un salon de collectionneur à l’ancienne,. Quelques très beaux hollandais répondent au « salon des  Impressionnistes » européens. L’étage se veut résolument  canadien exposant aussi bien des œuvres autochtones, que des impressionnistes et académistes locaux mais aussi le “groupe des sept”, ici Lawren Harris..L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est groupe-des-7-ago-1024x768.jpg.On remarquera la magnifique collection du peintre autochtone Norval Morisseau. Son oeuvre très colorée illustre la richesse des arts canadiens. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/article/norval-morrisseau

On ne saurait finir une visite de l’AGO sans un crochet par la magnifique salle des Moore. Celle-ci correspond à la plus grande collection publique d’œuvres de l’immense sculpteur anglais. Elle jouxte une toute petite mais magnifique salle consacrée aux petits objets autochtones et aux arts premiers.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Moore-AGO-768x1024.jpg.

Puis s’ouvre la « Galleria  Italia » chef d’œuvre architectural de Gehry, élégant  trait d’union entre les galeries et la rue . On y déguste un merveilleux chocolat maya en surplombant  l’un des quartier les plus animés de Toronto.

Henry Moore, à l’AGO