La muraille de la Havane

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Vous allez me dire qu’il n’y a plus de muraille à la Havane ! C’est vrai, mais il en reste des traces…

à l’origine de la ville, un Fort colonial

La Havane fut fondée en un premier lieu encore disputé par les archéologues, puis vraisemblablement à l’emplacement du fort de la Chorrera, à l’embouchure du Rio Almendares. Il semble qu’une petite ville ait existé en 1517 à l’emplacement de la place d’Armes avec de nombreuses maisons. La couronne détruisit ensuite ces maisons pour aménager un lieu pour les exercices militaires. Elle dédomagea certains des propriétaires. Et à la fin du XVIè siècle, on construisit le Fort Fuerza Real. il représentait le premier édifice de pierre de la ville naissante. il visait alors à loger dignement le gouverneur espagnol.

http://visitesfabienne.org/wordpress/forteresse-de-force-royale/

On contourne le fort et on emprunte la Calle Tacon. Cette rue prend le nom du capitaine général de l’Ile entre 1833 et 1838. Elle était la plus importante de la ville. Mais tout comme les autres, à l’époque, elle ne portait pas de nom. On désignait alors les artères par leurs monuments ou leurs habitants importants.

A l’angle, la maison d’un constructeur de navires donnait sur la porte de mer. Celle-ci permettait aux petits bateaux de pêche de rentrer dans la ville au-delà de la muraille de mer. Les fouilles au sol permettent d’en voir les fondations. Au-delà des barques, se trouvait le marché aux poissons, un bâtiment à colonnades. Le grand plan d’urbanisme de Forestier à l’origine d’une ville moderne le détruisit au début du XXeme siècle. On le transforma en une large esplanade au bord de la baie.

Une ville coloniale fortifiée

La muraille, initiée en 1674 ne fut terminée que deux siècles plus tard et démantelée très rapidement. On la suit en longeant le séminaire San Carlos et Ambrogio. C’était autrefois le Collège Jésuite. Une fois les Jésuites chassés de l’ile, on transforma leur église en cathédrale. Jusqu’au début du XXe, le collège donnait sur le mur de protection face à la mer. Le bureau de l’historien de la Ville a regroupé les canons sur les excavations.

 La muraille mesurait entre 7 et 10 m de hauteur. Au niveau de la fontaine, de la tourelle et de sa terrasse d’exercices, elle changeait d’angle et était protégée en extérieur par le fort de San Salvador de la Punta. Celui-ci, peint en jaune, faisait face au fort des Rois Mages, peint en rouge ; Le drapeau espagnol apparaissait ainsi clairement à quiconque abordait la baie de la Havane. A ce niveau qui correspond à l’entrée dans la baie, une chaine fermait l’accès depuis la mer. La première forteresse ne suffisant pas à assurer la sécurité de la ville fut renforcée après l’occupation anglaise de 1763 par la construction du fort de la Cabana qui le domine.

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La muraille de la Havane encore visible

On peut rejoindre le musée de la Révolution pour retrouver un pan de la muraille, puis suivre le Paseo ouvert à l’emplacement du glacis à la fin du XIXè siècle. Entre la promenade et l’avenue de Belgique, on retrouve des vestiges du mur dans les sous sols des hôtels Parque Central au niveau de la Cafeteria, puis de l’hôtel Manzana. Au pied de l’escalier qui descend du lobby, l’hôtel a fait aménager un petit musée , avec des panneaux et un pan de muraille. Il semble que le futur Gran hotel prévoit le mème type d’aménagement rendu obligatoire par le bureau du patrimoine.

On longe toujours l’avenue de Belgique entre circulation et tas d’ordures pour parvenir à la partie la mieux conservée. Côté ville un plan en relief indique le tracé de cette muraille. Côté extérieur, la ville a aménagé une promenade . Une place perce le dernier tronçon qui mène à la Coubre, au chantier naval et à la route qui longe le port jusque de l’autre coté de la baie…

Un système de fortifications externes, de l’autre coté de la baie, renforçait ce mur . Il s’agit des forteresses des Reyes Magos et de la Cabana déjà évoqués, puis le fort du Prince au niveau de l’actuelle place de la Révolution, le fort Ste Claire dont on retrouve quelques vestiges dans les jardins en hauteur de l’Hotel Nacional et le Fort Atares, derrière le port.

https://www.ecured.cu/Castillo_de_los_Tres_Reyes_del_Morro

Fête des morts au Mexique

Pour se sentir un peu dans la peau de Coco, excellent animé de Pixar, et admirer la Fête des Morts au Mexique, il est facile de s’envoler quelques jours depuis la Havane.

Que vous partiez vers Ciudad de Mexico ou Cancun, vous pouvez facilement passer par Interjet ou Aeromexico. Les deux compagnies offrent des rotations régulières déjà évoquées dans des articles précédents.

https://www.pixar.com/feature-films/coco/

www.interjet.com/vuelos/México

http://visitesfabienne.org/wordpress/escapade-a-cd-mexico/

Commémorations familiales

Les 28,29, 30, 31 Octobre et 1er et 2 Novembre, les villes et villages mexicains se parent de fleurs orange et d’autels aux morts ornés de têtes de mort, les calaveras.  On commémore en famille le premier jour les morts accidentelles et violentes. Le second jour, on honore les noyés, les personnes seules et oubliées,. Puis le 31, on passe aux enfants morts-nés ou à ceux qui n’ont pas reçu le baptême. Enfin, le 1er vient le tour des enfants et enfin le 2 les adultes.

Il y en a donc pour tous, des autels pour les ancêtres, les parents, même les chiens ou les associations professionnelles ou les organisations diverses et variées. Des squelettes de femmes, les Catrinas reprennent la célèbre représentation par Diego Rivera au musée des fresques….

Débauche de couleurs et décorations

Tout est l’occasion d’une débauche de couleurs et de décorations. Chaque foyer s’orne en effet d’autels fleuris rendant hommage aux disparus. Des photos, des plats et objets affectionnés de leur vivant en rappellent le souvenir. Les offrandes sont autant de petits plaisirs présentés aux ex-vivants morts. Les Mexicains profitent de ces jours fériés pour rendre visite aux sépultures familiales.

Il s’agit là de véritables retrouvailles et non d’un hommage silencieux et frileux comme chez nous. Les familles débarquent avec fleurs, victuailles, boissons et…mariachis pour prouver aux morts que même partis ils sont toujours présents. Pour montrer leur communion avec le monde des morts, les gens se maquillent, se costument en squelette, en monstres dans les rues. Les festivités culminent avec des défilés dans les villes. Il vaut mieux privilégier une ville plus modeste que Ciudad de Mexico pour assister à l’un de ces défilés en raison de la foule et des risques de débordements.

Des défilés récents

Curieusement, ce défilé qui reprend une tradition ancienne, est lui une invention récente et surtout une extraordinaire preuve de l’agilité et du dynamisme des mexicains. En Novembre 2015, nombreux furent les touristes à acourir dans la capitale pour assister au défilé visible au début du film Spectre. A la recherche de James Bond, ils assistèrent aux festivités magnifiques, se déguisèrent, mais de défilé point.

Qu’à cela ne tienne, en 2016, la ville de Mexico leur organisait un défilé magnifique devenu en trois ans une institution…C’est l’occasion de découvrir le centre historique et d’admirer des chars, déguisements, troupes folkloriques mais aussi les fantasmagoriques alebrijes. L’artiste Pedro Linares a inventé ces figures animalières  de bois, carton ou papier mâché plus ou moins extraordinaires et aux couleurs vibrantes et caractéristiques du Mexique.

Le jour des morts ne se limite pas au Mexique à la date choisie par le calendrier de l’église du 2 Novembre pour rendre hommage aux âmes des défunts. Il s’agit ici de renouer avec des traditions et un mysticisme préhispanique. Celles-ci sont fort éloignées de la terreur face à la mort et à l’enfer propagée par les conquérants. Chez les Aztèques, un mois complet était consacré à la mémoire des disparus.

Hommages

L’autel lui-même est construit en plusieurs étapes, et sur plusieurs niveaux. On commence par une fleur, le pain symbole de consécration, la bougie dont la flamme guide le mort, l’eau source de vie, le maïs, le sel, symbole de purification, le papier découpé et coloré représentant la pureté et le deuil, puis viennent les bouquets, les fruits, puis les aliments sucrés et en fin le 2 Novembre les plats consistants, maïs, viande en sauce, le tout accompagné par des fumées de copal. Les vivants accompagnent quant à eux ces festivités de pain des morts, une sorte de délicieuse brioche, et de chocolat chaud aztèque.

L’ouragan Matthew

De sa formation le 29 Septembre 2016 à  son affaiblissement le 10 Octobre, l’ouragan Matthew a paru  l’un des plus destructeurs de l’Atlantique depuis Felix en 2007.

Encore un ouragan dévastateur

En effet, il a causé près d’un millier de morts à travers les Bahamas et la côte est des États-Unis,. Les innondations et des destructions ont  particulièrement dévastés les pays traversés.

Il est à l’origine d’une véritable hécatombre à Haïti où il a provoqué plus de 900 morts. Il a en outre détruit plus de 25000 maisons  laissant environ 350 000 personnes dans le besoin (selon l’ONU). Tout cela, sans parler des épidémies à venir. Aux EU, où il a pourtant perdu de sa vigueur, il a été à l’origine de plus de 16 morts.

Je m’étonne que la presse internationale, toute dans sa recherche de sensationnel et si prompte à s’extasier ou à critiquer, ne souligne pas la gestion cubaine des ouragans. https://visitesfabienne.org/ouragan/

Face au danger, une organisation solide

Nombre de messages amicaux m’ont confirmé que la presse mondiale annonçait et reportait le cyclone . Or j’ai beau éplucher les articles (avec mes moyens limités), je vois la mention des dévastations et morts de Haiti aux USA, mais plus rien sur Cuba.

Et pour cause, malgré la violence qui a frappé l’ile avec des vents aussi violents qu’à Haiti, on ne déplore pas de morts. Non par manque de statistiques mais grâce à l’organisation et à la gestion du phénomène météorologique.

Pourtant le cyclone n’a pas épargné l’Ile. En témoignent les modifications de la cote autour de la Havane à 1000km de l’oeil du cyclone.  Les vents violents passés, des bandes de sable ou au contraire de zones rocheuses nouvelles  apparaissent. Et les  dunes dévorent peu à peu les zones côtières.

C’est qu’à Cuba, tout a été préparé méticuleusement. Alors même que le cyclone s’amplifie, il est étudié et suivi en permanence. Des bulletins météo se succèdent et les gens ne peuvent passer à coté. Pour ceux qui  n’auraient ni TV, ni radio, des annonces sont faites à tous niveaux, écoles, administrations, bureaux.

Chacun reçoit l’alerte puis l’ordre d’évacuation en cas de danger. Les déplacés se voient alors relogés dans des hotels, refuges ou chez la famille. Nul n’a recu d’arbres sur la tête ou n’a été englouti par les innondations dans la ville de Baracoa totalement devastée mais vidée de sa population juste avant le désastre. Le bétail lui-même a été mené à l’abri. Les provinces ont stocké des provisions pour les redistribuer dès après le passage de l’ouragan. Toutes les forces vives mobilisées reconstruront les édifices, routes, infrastructures dévastées. Tout cela, dès le lendemain du passage du cyclone dans les Provinces de l’est Baracoa, Guantanamo.

Outre la manifestation de cette belle organisation, l’ouragan Matthew risque de marquer une étape. Pour la première fois  en effet les réseaux sociaux se sont montrés plus rapides dans la diffusion d’images et de nouvelles des zones affectées . Mais ils semblent aussi plus efficaces dans l’organisation de la reconstruction.

Pour vérifier l’avancée des ouragans > https://www.windy.com

Se déplacer à la Havane

Une joyeuseté de la vie havanaise, se déplacer .

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Acheter ou louer une voiture

Première possibilité, la plus onéreuse, l’achat d’une voiture. Si vous n’êtes pas diplomate cependant, ne rachetez pas à un diplomate. Vous ne disposerez pas du même statut et risquerez des problèmes.

Premier site : Carros|Venta de Autos en Cuba|Cubisima.com  www.cubisima.com/carros/

Vous pouvez encore essayer cet autre site : Carros en venta | Porlalivre habana.porlalivre.com/carros-en-venta

Et enfin : Carros – Autos en Cuba – Revolico www.revolico.com/autos/carros/

Vous pouvez également louer une voiture. Néanmoins, vous risquez d’hériter d’une vieille voiture et d’une assurance qui ne vous couvrira que partiellement.

Vous pouvez aussi chercher une voiture avec chauffeur. Il vous faudra alors négocier le prix.

Pour les touristes préférez les taxis jaunes. Et choisissez les neufs, les vieux sont au même prix et sont de vrais tacots. ous pouvez vous attendre à des prix européens. Il existe aussi des Ladas, voitures particulières.

Taxis collectifs

Vous pouvez également vous la jouer plus sauvage en circulant avec les taxis, les maquinas ou almendrones . Ce sont des Taxis collectifs. Vous circulerez alors dans de vieilles parfois très vieilles Chevrolet. Ils suivent des itinéraires précis et il faut connaitre les lieux de passages. Les trajets sont plus ou moins les suivants.

–  Playa de Marianao – calle 3ra de Miramar – calle 31 – túnel de Línea – calle Línea en el Vedado – calles M o también O – calle San Lázaro en Centro Habana – calle Colón – Prado – parque Central y Capitolio ya en el borde de La Habana Vieja.

 – Lisa – Marianao por avenida 51 – avenida 41 – puente del río Almendares – calle 23 en el Vedado – calle San Lázaro en Centro Habana – calle Colón – Prado – parque Central y Capitolio ya en el borde de La Habana Vieja.

 – Parque del Curita (a una cuadra del Capitolio) – Monserrate – túnel de la bahía – avenida Monumental – Villa Panamericana – Alamar.

 – Terminal de Trenes – Monserrate – túnel de la bahía – avenida Monumental – Vía Blanca – Playas del Este – Guanabo.

Autobus

On peut également se déplacer en transports collectifs. Dans ce cas on peut prendre Les ruteros ou taxis bus . Ils suivent eux aussi des lignes préétablies. On peut aussi emprunter les bus de ville ou guaguas (prononcer wawa) bondés mais pratiques et très bon marché..

El Metrobus de la Habana, rutas, recorrido y paradas – NorfiPC

https://norfipc.com/…/el-metrobus-habana-lineas-recorrido-paradas..

Enfin on peut emprunter les Bicitaxis les cocotaxis dans le centre.

Matanzas

On traverse généralement Matanzas sans s’y arrêter et c’est dommage parce que la ville fondée en 1693 autrefois capitale sucrière de l’ile mérite davantage qu’un simple passage.

Une halte plaisante

On peut y faire une halte sur le chemin de la plage et flâner dans les jolies rues  en voie de réhabilitation.

Les plages ne sont guère attrayantes au regard de la voisine et magnifique péninsule de Varadero. Pour autant, la vieille ville de Matanzas recèle de quoi passer une agréable demi-journée de flânerie. Comme de nombreuses villes provinciales cubaines, elle est en pleine restauration. Celapermet d’envisager avec sérénité et optimisme le retour à la beauté disparue de celle que l’on appelle, entre autres surnoms, l’Athènes cubaine. ce nom lui vient des poètes locaux. Elle jouit également du surnom de Venise cubaine du fait des trois rivières qui la traversent le  Yumuri, le st Jean et le Canimar. On l’appelle aussi ville des Ponts pour la même raison. Les quais sont en voie de restauration et accueillent des sculptures.

Un haut lieu des sociétés secrètes

L’importance sucrière de l’ile explique la présence dès l’époque coloniale de nombreux esclaves dans cette région.  Ils y ont laissé une marque religieuse profonde. Ainsi la ville regroupe une grande partie des temples Abakua  et des sociétés secrètes de l’Ile.

voir l’article sur la Santeria http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/la-havane-2/la-santeria/ 

La ville a d’ailleurs été l’un des foyers de rébellion anti coloniale dès la première guerre d’indépendance.

Le nom de Matanzas évoque une tuerie de soldats espagnols par des aborigènes qui aurait eu lieu au moment de la fondation de la ville. Bartolomé de las Casas évoque d’ailleurs cette fondation dans ses chroniques. La ville apparaî. D’emblée, elle devait  servir de base arrière en cas d’attaque de la capitale. C’est ainsi que fut construit le port, réaménagé en 1818 à des fins commerciales, pour devenir un pont avec le reste du monde et un nœud de communications avec notamment l’arrivée du chemin de fer. Avec le développement de l’industrie sucrière au XIXe, la ville connut son apogée et la bourgeoisie s’enrichit, et développa des organismes culturels comme le journal l’Aurore, la Bibliothèque, la société philarmonique.

Une ville planifiée

La ville fut construite selon le damier colonial traditionnel organisé autour de la Place d’Armes ( place de la Vigie). Ce quadricule espagnol correspond au plan préalable tracé de manière géométrique. de ce fait, on peut considérer Matanzas comme la première ville moderne de Cuba.

Cette place initiale de la ville est bordée de deux beaux batiments, le Théâtre, belle construction classique, l’un des plus beaux  de l’ile, puis la caserne néoclassique et en face le Palais de Junco. Ce palais bleu, construit au début du 19e pour un riche planteur est devenu le Musée provincial.
La place d’Armes, déplacée et aggrandie, marque aujourd’hui encore le centre de la ville sous le nom de Parc de la Liberté. Le lycée artistique et littéraire, le Palais du Gouvernement l’entourent. Sur la place encore, l’Hôtel le Louvre doit son charme suranné aux heures de gloire passées. La Pharmacie Triolet quant à elle, date de 1882. Dedans, tout est resté intact des bocaux aux alambics.

Soroa, un oasis de fraicheur

Soroa, sur la route de Vinales,  représente une halte rafraichissante et agréable. Elle est l’occasion de jolies marches  dans la Sierra del Rosario mais aussi de quelques découvertes….

De jolies marches

On aborde la Sierra del Rosario à travers des des paysages luxuriants qui s’ouvrent peu à peu sur de belles collines. Un premier arrêt sur le parking du restaurant el Salto permet de découvrir une cascade. Après le petit pont et la caisse, il faut compter  30mn de marche avec une belle descente finale . En contrebas de ce lieu enchanté on voit de magnifiques arcs en ciel.  On peut marcher au-delà de la cascade vers un autre système de piscines naturelles et aborder les fondations d’une cafetal. Ces vestiges d’une plantation de café remontent à des colons francais du 18e siècle qui firent de Cuba l’un des premiers producteurs au siècle suivant… Réfugiés de Louisiane dans les années 1814, les planteurs s’installèrent dans la Sierra del Rosario.

D’autres arrivèrent de France entre 1817 et 35 et de Saint Domingue après la Révolte des esclaves en 1791. Ces derniers s’installèrent dans la partie orientale du pays du coté de Santiago…

Si le délassement de la cascade auprès de laquelle un petit vendeur vous propose des pina coladas fraiches ne vous a pas été fatal, vous pouvez alors monter jusqu’au belvédère, agréable promenade au milieu des tocororos vers des paysages magnifiques. Au bout d’une vingtaine de minutes un embranchement permet d’aborder des randonnées, pas si faciles à trouver à Cuba.

Mais aussi des visites…

Un peu au dessus du restaurant, on monte vers l’orchidarium ou jardin des orchidées (orquideario) : Conçu par Tomas Felipe Camacho et toujours entretenu, ce jardin concentrerait entre 500 et un millier d’espèces d’orchidées ! Les visites se font de 09h à 16h30 et la présence d’un guide est obligatoire : 3$


Les espèces fleurissent à partir de novembre, les trois mois suivants sont donc les plus intéressants.

Puis en continuant un peu sur la gauche de l’orchidarium et en suivant la pancarte ; le Castillo de las Nubes (Château des Nuages) est une construction néo médiévale de 1940 ( !!!!), construit sur ordre d’Antonio Arturo Sanchez Bustamente. Celui ci a dépensé sans compter. Je me demande de manière très personnelle s’il n est pas une lointaine référence à la citadelle la Ferriere. Construite en 1804 en Haiti à 900m d altitude . Elle visait à  défendre l’ile contre un éventuel retour des francais sur ordre du roi Henri Christophe. Cette citadelle fut le lieu de sa sépulture non loin de son immense palais de Sans Souci. Elle visait à montrer au monde la force du peuple noir…..

Quoiqu’il en soit, marcher en ces lieux pour y relire Alejo Carpentier, le Royaume de ce monde est un pur délice. On peut y prendre un verre, y manger, voire y dormir…

http://www.cubahotelreservation.com/hotel.asp?hotel_code=castillonubes

http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/Le-Royaume-de-ce-monde

On peut coupler l’arret avec une promenade à las Terrazas

Las Terrazas et Soroa

Week-end à Merida

Une vraie alternative à la Riviera Maya

Là encore une destination facile et bon marché depuis la Havane grâce à la compagnie interjet. Les vols sont bi-hebdomadaires ce qui permet de profiter de 4 jours pleins à Merida. Et si les resorts ultra touristiques vous fatiguent une destination autrement plus authentique que Cancun.

www.interjet.com/vuelos/México

Où se loger

Pour avoir beaucoup échangé, les amis qui ont été logés à la périphérie de cette ville en croissance rapide ne l’ont pas appréciée. Loger en plein centre permet en revanche de profiter du charme de ses rues commerciales, de l’animation de son marché et d’une foule de petits restaurants. Une version plus élégante consiste à préférer le quartier du Paseo de Montejo où l’on trouve les belles demeures, magasins chics et restaurants et boutiques à la mode. Plus loin, à la sortie de la ville c’est encore une autre réalité avec les grands centres commerciaux américains, les enseignes internationales et les zones industrielles.

C’est également à la sortie de la ville que se trouve le grand et beau musée du monde maya. Attention il ne s’agit pas d’un musée archéologique, celui de Cancun répondant magnifiquement à cette mission, mais d’un musée anthropologique avec pour but la conservation du patrimoine culturel maya. Une présentation de la diversité de ce peuple encore bien vivant sur la péninsule du Yucatan mais aussi dans toute la zone de l’Amérique centrale.

Que voir dans le Yucatan

Surtout Merida est une base d’exploration exceptionnelle pour découvrir le Yucatan. Et il y en a pour tous els gouts et pour toutes les bourses :

  • Pour les amateurs d’archéologie, le fantastique site de Uxmal est à 1 bonne heure de route ainsi que la route Puuc qui permet d’admirer de nombreux vestiges mayas.

http://mundomaya.travel/es/arqueologia/top-10/item/uxmal.html

  • Pour les amateurs de merveilles naturelles, la mangrove et les flamands roses de Celestun s’imposent ou la région de Progresso/ Chelem, les salines et les sables colorés de las Coloradas valent de faire des km. Tout le long de cette cote, les plages n’ont rien à envier aux plages cubaines et sont nettement moins envahies par les constructions et les touristes que celles de la riviera Maya. Et surtout l’exploration des cenotes, ces cavités naturelles d’eau claire, est un délice. Il y en a partout, indiqués sur les cartes, il suffit de suivre les pancartes le long de pistes parfois sommaires.

  • Pour les amateurs de Mexique colonial, la cité d’Izamal est une petite merveille, en roulant plus Campeche offre une muraille unique. Les Haciendas offrent des visites, des chambres et des repas d’une autre époque. Tout autour de Merida, de nombreux couvents et petits villages.

  • Pour les amoureux d’ethnologie, le musée du monde Maya, aucunement redondant avec le merveilleux musée de Cancun celui- ci archéologique. Celui de Merida, magnifique construction ultra contemporaine offre une vision originale sur la région. Il accorde une grande place à la météorite tombée sur le Yucatan, s’intéresse à la géologie très particulière des lieux avant de présenter la population, le folklore, la langue, les coutumes des mayas en tant que peuple actuel et non en tant que civilisation passée.

https://www.granmuseodelmundomaya.com.mx/

Week-end à Orlando

Au chapitre des week-ends faciles à organiser depuis Cuba, en voici un à Orlando. Riche en dépaysement, il garantit le passage d’un monde à l’autre. Ce tant que la ligne aérienne Jetblue est maintenue.Remontée de 1960 à 2060 en moins de 2 heures.

Un voyage facile

Pour commencer en beauté, les billets d’avion n’étant plus accessibles sur internet autant se rendre à l’agence Jetblue sur la Rampa. Muni d’un ticket on peut alors s’envoler vers le temple du shopping et des parcs.

http://mediaroom.jetblue.com/investor-relations/press-releases/2017/09-01-2017-140030615

Certes il faut aimer l’artificiel mais il y en a pour tous les goûts à Orlando,. Des parcs les plus classiques (Mickey) au plus ésotériques (Holyland), des parcs naturels aux parcs préhistoriques.,voire – l’univers de Harry Potter….

Pour autant, c’est d’un parc bien diffèrent que je veux parler aujourd’hui. Celui qui a pour nom Winter Park. Cette petite enclave européenne toute proche de cette ville a poussé comme un champignon. Elle est née quand Disney a décidé dans les années 1970 de racheter les champs d’orangers. Il voulait profiter du climat subtropical et des tarifs très avantageux pour y implanter un immense parc à thèmes. Néanmoins, le climat est plus frais que celui de Cuba l’hiver.  De jolies artères arborées sont bordées d’échoppes et de cafés très agréables. Un embarcadère sert de point de départ pour caboter le long de 3 lacs et découvrir de magnifiques demeures entourées de grands arbres.

scenicboattours.com

Un trésor caché

Parmi les trésors cachés, l’un des plus étonnants est néanmoins le musée Charles Hosmer Morse. Ce philanthrope américain s’est passionné pour l’œuvre du grand artiste Louis Comfort Tiffany. Il a d’ailleurs rassemblé l’une des plus belles collections au monde. Le musée présente ainsi les fameuses lampes et des vitraux uniques. En outre, Charles Morse a patiemment racheté des pans entiers de la maison du maitre verrier rescapés du grand incendie de Laurelton Hall, sa maison de Long Island. Il les a ramenés en Floride sont reconstitués dans cette commune très select limitrophe de Orlando.

https://www.metmuseum.org/toah/hd/tiff/hd_tiff.htm

https://en.wikipedia.org/wiki/Laurelton_Hall

La salle à manger et le salon d’hiver avec ses chapiteaux en forme de narcisses, la fleur fétiche de l’artiste ont été entièrement reconstituées. Mais aussi et surtout la chapelle néo romano-byzantine conçue pour l’Exposition Universelle de Chicago de 1893. Elle montre un mélange étonnant et fascinant de faste byzantin et de génie mosaïque. Les pavements inspirés des mosaïques cosmatesques de Rome, les vitraux très Art Nouveau et les mosaïques, tout contribue à faire de ce lieu un joyau. En tous cas la pièce maitresse de l’illustre Louis Comfort Tiffany.  La visite sur fond de musique classique est un régal.

Musée de 9.30 à 16h de Mardi à Samedi

www.morsemuseum.org

Pour en savoir plus sur les mosaïques cosmatesques même si l’article est loin d’être parfait

http://fracademic.com/dic.nsf/frwiki/453799

 

 

La Forteresse Royale de la Havane

La Forteresse Royale est, le plus ancien bâtiment de la Havane (1579). La structure bastionnée, les terrasses de tir l’ancrent bien dans le 16e siècle. En revanche, les douves et pont-levis par lesquels on y accède, rappellent les constructions du Moyen Age. C’est aussi  l’un  des  édifices les plus connus de la Havane avec sa tour d’angle.  La célèbre  Giraldilla (1734) inspirée de Séville et symbole du célèbre rhum Habana club la surmonte.

Un dispositif de forteresses

La forteresse Royale et les forteresse de la Cabana et des Rois mages qui lui font face, ainsi que San Salvador de la Bahia, constituaient les seuls bâtiments de pierre dans une ville de bois. San Salvador et la Cabana, à l’entrée de la baie de la Havane, étaient peintes en jaune et rouge. Cela annonçait les couleurs du drapeau espagnol à tout bateau entrant dans la rade.

 Les forteresses du Prince, de Santa Clara (actuel Hotel Nacional) et Atarez  complétèrent ensuite le dispositif. Les Espagnols protégèrent ainsi complètement la ville emmuraillée au niveau de l’actuel Paseo de Marti.

La Forteresse Royale servit d’abord de résidence aux capitaines généraux et gouverneurs de Cuba. Puis elle abrita le Trésor. Après 1762, année où elle résista vaillamment aux assauts des anglais, elle accueillit la troupe. De 1899 à 1906, elle hébergea le batillon d’artillerie puis la Bibliothèque Nationale et enfin un centre de conservation. Après la période révolutionnaire, la Forteresse Royale devint musée des armes puis de la céramique. Depuis 2008, s’y trouve un musée de la Forteresse et de la conquète de l’Ile.

Sur la terrasse d’entrée, de nombreux canons accueillent le visiteur. Le plus grand de 22 tonnes date de 1876. Les petits canons remontent au XVIIIes. Les exemplaires que l’on voit dans les rues de la Havane sont, quant à eux, des reproductions.

La forteresse, construite en retrait par rapport à la mer, n’offrait pas une visibilité suffisante. Une cloche permettait de prévenir des incendies, innondations et invasions. L’originale se trouve dans le musée. Elle voisinne avec l’original de la statue de la giraldilla, réparée.

La première salle montre la maquette du fort ainsi que l’image la plus ancienne de la ville en 1517.

Les collections archéologiques de la forteresse Royale

Des vestiges archéologiques, outils, coquillages, boutons, exhumés des latrines, évoquent l’histoire de la ville et du fort. A commencer par une pirogue Tainos, rare souvenir des populations autochtones, vite décimées par les conquérants. Leur arrivée est évoquée par des maquettes des caravelles de Colomb. Des boulets de canon, des fragments de céramique et des cartes complètent cette référence historique.

On aborde alors la période coloniale de l’Ile avec le résultat de fouilles sous marines. Celles-ci illustrent la place de Cuba dans le commerce maritime. Des coffres emplis de monnaie, des bijoux attestent des trouvailles faites au fond de l’océan. Des instruments  rappellent les difficiles conditions de navigation. La Havane était alors une ville de passage, escale sur la route de Veracruz. De nombreuses amphores de transport en attestent ainsi qu’un trésor de 30 000 pièces de monnaies et or.

Les salles suivantes évoquent la construction navale au moyen de maquettes de bateaux. L’arsenal construisit dès 1722 des bateaux de cèdre réputés insubmersibles, ils duraient en moyenne 50 ans. On voit la magnifique maquette du plus grand bateau de ligne la Santissima Trinidad qui s’illustra à la bataille de Trafalgar et fut coulé au large de Cadix.

On peut parachever la visite du fort sur la terrasse d’où l’on jouit d’une belle vue sur le port de la Havane.

Bataille de La Havane (1762) — Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_La_Havane_(1762

Le Jour des Morts au Mexique

Un peu de Mexique à la Casa Benito Juarez

Le Jour des Morts est une fête essentielle au Mexique.  Le 1er Novembre en effet, on célèbre les défunts selon la tradition préhispanique.

Une célébration d’origine préhispanique

Elle est largement répandue sur le continent mésoaméricain puis synchrétisée par les évangélisateurs espagnols.. A la base, il s’agissait de rituels ancestraux. Les crânes des ancêtres étaient exhibés comme des trophées dans des cérémonies symbolisant la mort et la Renaissance. Le festival des morts durait 1 mois, le 9e mois solaire du calendrier mexicain. Ce festival honorait les enfants et les ancêtres.  La déesse Mictecacíhuatl aujourd’hui assimilée à la Catrina  le présidait. On l’appelait  la “Dame de la Mort” et épouse de Mictlantecuhtli, Maitre de la Terre des morts . Ce personnage,  ou plutôt squelette, élegamment vétu apparut sous la plume de l’écrivain Jose Guadalupe Posada. Diego Rivera popularisa la Catrina.

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On enterrait les morts préhispaniques avec deux types d’objets. D’abord ceux qu’ils avaient utilisés de leur vivant . Mais aussi ceux qui pourraient leur être utile dans leur passage dans l’au-delà, instruments de musique de terre cuite, statuettes de dieux, cranes, encensoirs, urnes voire offrandes alimentaires.

Des festivités encore très célébrées

A leur arrivée en Amérique, les Espagnols du 16e apportèrent leurs célébrations pour commémorer les morts le jour de Tous les saints. Avec la conversion des natifs, on assista alors à un synchrétisme mêlant les traditions et les célébrations. En l’occurrence la fête des saints et le festival des morts en un Jour des Morts (1er Novembre) suivi, le 2 du jour de tous les Saints..

Les autels du Jour des morts peuvent être publics ou privés. Après des prières et offrandes, on partage le chocolat chaud et le pain des morts. Peu à peu, et surtout dans le Nord du Mexique, le Halloween nord-américain tend à remplacer ces festivités traditionnelles. Mais même à Cuba, la communauté mexicaine recrée la tradition au centre Benito Juarez, dans la vieille ville. Après un concert de mariachis, des danses folkloriques, des discours,  les Mexicains de Cuba partagent le chocolat chaud et le pain des morts, un pain brioché et sucré.

Les Offrandes du Jour des Morts

Elles sont symboliques et mêlent traditions préhispanique et chrétienne :

  • Têtes de mort sucrées avec le nom du défunt
  • Calaverita rimes et vers satiriques,gravures illustrant des crânes décorés ou sucrés
  • Le pain des morts, représentation eucharistique apportée par les évangélisateurs espagnols, pain sucré avec des formes d’os notamment
  • Croix souvent ornées de fleurs
  • Boissons comme l’eau qui représente la pureté et la régénération, mezcal, tequila, atole ( boisson chaude traditionnelle à base de lait et de mais), cigarettes
  • Fleurs pour les tombes chaque fleur représentant une vie
  • Aliments préférés du défunt
  • Portraits des défunts entourés de bougies. Le portrait suggère l’âme du défunt. Ces images ornent la partie supérieure des autels, ils sont tournés à l’envers et face à un miroir pour que seul le défunt puisse voir le reflet de ses devoirs..
  • Image des ames du purgatoire
  • Courge, un des aliments de la tétralogie préhispanique avec le maïs le haricot rouge et le piment. On profite de tout, graine chair fruit fleur / on la prépare en sucrerie confite
  • Papiers découpés, artisanat mexicain avec du papier chinois décoré de figurines de squelettes cranes
  • Copal, encens purifie et sanctifie le lieu
  • Cierges par paire si possible violets