Beautés d’Hyderabad

Cet article consacré aux beautés d’Hyderabad fait suite à mon article de la semaine dernière. Je m’y étonnais que les immanquables de Hyderabad ne soient mentionnés sur aucun guide mais surtout sur aucun site. Voici donc cette semaine ce qui vaut vraiment la visite et n’est pas toujours ni connu ni référencé et ce que vous pouvez décider d’éviter.

Des beautés d’Hyderhabad qui méritent vraiment le voyage

Golconda Fort

Golconda ou « colline des bergers » en Telougou est l’un des forts les plus célèbres d’Inde dans ce qui était la capitale du Royaume entre les XIV et XVIe siècles. A l’origine, il s’agissait d’un fort de boue, reconstruit par les trois premiers rois Qutub Shahi. Merveille architecturale que l’on date au XIIe siècle, la forteresse se dresse sur une colline, à une dizaine de kilomètres de centre de Hyderabad. Le site se compose en réalité de quatre forts distincts avec une muraille imposante entourant l’ensemble sur plus de dix kilomètres de long. Il est notamment renommé pour son acoustique et son système hydraulique particulièrement ingénieux.  9h/17.30 tlj

– Tombes Qutb Shahi

Contrairement aux dires de nombreux blogs, ce site ne se trouve pas juste à côté du fort. Aller de l’un à l’autre représente une longue marche modérément agréable pour laquelle un taxi est bienvenu. Ce vaste et magnifique lieu recèle des tombes des souverains de la dynastie locale Qutb Shashi. Il représente l‘une des grandes beautés d’Hyderabad.

  Dans un grand parc, on se promène entre ces 16 mausolées surmontés de dômes et 23 petites mosquées dont les minarets inspirées de l’empire ottoman ne dépareraient pas auprès du Taj Mahal. La décoration antérieure aux Moghols (et donc au Taj Mahal) ne comprend pas d’intarse mais de la dentelle de pierre. Des traces de polychromie permettent d’imaginer l’impact de ces dômes bleus devenus blancs. Un hammam bien conservé et un petit musée évoquant les restaurations par le trust Aga Kahn.

Chowmahalla Palace

Chowmahalla est resté longtemps le siège de la dynastie Asaf Jahi et la résidence officielle des Nizams d’Hyderabad lorsqu’ils gouvernaient la ville.

On entre dans ce beau palais du 18eme siècle par un jardin orné d’un miroir d’eau sur lequel se reflète la salle du trône ou Durbar, toute de marbre et verreries européennes. Les salles de gauche et droite exposent des photos de la vie des Nizams. A l’étage, des services de faïence et à l’arrière des armes. En contournant le Dubar, le long de la tour de l’horloge, on parvient à un second parterre bien entretenu qui mène à une troisième cour . Autour de celle-ci s’articulent quatre palais d’ ou le nom de Chow (4) mahallas (palais). Deux d’entre eux sont ouverts à la visite. L’un expose des vêtements de cour, l’autre des salons très fin du 19`eme siecle. Dans un dernier jardin, on découvre la collection de vieilles voitures des Nizams. 10h-17h sauf vendredi. La boutique du musée vaut le détour.

Ce qui mérite peut-être moins le détour

– la circulation démentielle

Il est quasi impossible de marcher à Hyderabad ce qui rend le taxi (uber ou surtout ola fonctionnent très bien) indispensable. La circulation démentielle et la pollution font que le métro peut ne pas être une mauvaise idée.

-Jung Museum

Réputé comme l’un des trois musées nationaux de l’Inde, il doit sa renommée à sa taille, son relatif bon état et sa collection d’œuvres européennes et asiatiques. Alors si vous défaillez de plaisir face à un Turner ou un Constable allez-y, tout en évitant la foule des fins de semaine.

-Birla Mandir

Ce temple hindou construit en 1976 en marbre blanc dans un style des plus éclectiques domine la ville. La vue sur le lac y est somptueuse. Encore faut-il accepter de vous démunir de vos chaussures et de vos possessions, portable en tête. L’accès à pied permet de traverser un sympathique marché .6/12h et 15/21h.

-L’archi modernité

Hyderabad présente deux faces contradictoires. D’un côté, la misère et la crasse. De l’autre,le luxe et la haute technologie. Ainsi, la ville est dotée d’un aéroport ultra moderne. Elle jouit d’une réputation de capitale de la High tech avec des quartiers portant le nom de Cyberabad, ou HiTec. Elle s’enorgueillit de galeries commerciales modernistes. Cette modernité fait de Hyderabad sinon la Mecque de la High Tech, une sorte de Kuala Lumpur indien.  

-Le Taj Falaknuma

Cet ancien palais des Nizams a été entièrement réhabilité par la luxueuse chaine hôtelière Taj. Pour visiter ses somptueux jardins et salons, il est obligatoire de prendre un tour avec afternoon tea. On peut aussi y loger ou y prendre un repas mais le tout avec réservation.

Les joyaux cachés, ces vraies beautés d’Hyderabad

Thé au safran

 Les guides évoquent certes le biryani, plat de riz spécialité de cette ville largement musulmane. Ils parlent également du Haleem qui dans les faits ne se mange que pendant le mois de Ramadan. En revanche, s’ils conseillent le thé iranien, ils ne mentionnent guère le fantastique té au safran. Lacté et sucré c’est un formidable reconstituant. A savourer sans limite chez Pista House.

Le Marché Mozamjahi

Rares sont les mentions du marché central. Construit en granit, la pierre locale, à l’époque britannique il s’enorgueillit d’un carillon à la Big Ben. Les locaux fréquentent les lieux le matin pour leurs emplettes, l’après-midi pour y déguster une délicieuse glace.

L’ancienne Résidence d’Angleterre

Peu documentée également, la Résidence d’Angleterre au sein de l’Université vaut le déplacement pour les amateurs de cinéma et d’architecture. C’est une grande demeure typiquement palladienne. Elle sert de lieu de tournage, plus encore que les célébrissimes studios de Ramoji transformés en parc de loisir. A l’heure de notre passage, l’illustre Prabhas venait de quitter les lieux.

– Les tombes Paigahs

Ce site est peut-être la plus absolue des beautés d’Hyderabad. Il justifie certainement de venir à Hyderabad. D’abord, parce que le trouver s’apparente à un véritable jeu de piste. Cela donne ce qu’il faut de frisson à l’aventurier qui est en chacun de nous. Surtout parce que la finesse architecturale y est merveilleuse. Il ne reste qu’à attendre que la Fondation Aga Kahn (encore une fois) ne fasse jouer sa magie restauratrice pour que ce lieu exceptionnel retrouve sa magie.

Hyderabad

Dans la série ville sous cotée au niveau touristique et sous documentée Hyderabad détient la palme. Les guides papiers sont plus que succincts. Quant aux conseils tirés çà et là d’internet ils émanent de gens qui visiblement ne sont pas allés à Hyderabad. Ou très rapidement il y a longtemps et ont reposté des informations plus ou moins exactes.

magasin de bangles, souk, Hyderabad

Alors, voici les lieux les plus documentés ou bizarrement passés sous silence à venir tester ou pas.

Cette ville à 43% musulmane, a été fondée avant l’arrivée des Moghols et gouvernée pendant quatre siècles par ses richissimes nizams. De ce fait, évitez les visites le vendredi, tout y est fermé. La semaine prochaine je vous emmènerai dans des lieux moins connus mais à tort. Aujourd’hui, découvrez la statue énorme et immanquable dont aucun site de visite ne parle. Mais aussi la mosquée et le souk où se précipitent les visiteurs et la cité du cinéma transformée en parc d’attraction.

Des lieux d’Hyderabad archi référencés à juste titre

Charminar, centre de Hyderabad

Certes la mosquée aux quatre minarets (d’où le nom en ourdou) est imposante et emblématique du style architectural si unique à Hyderabad. Ses minarets d’inspiration ottomane et ses dentelles de pierre à la persane impressionnent en effet. La foule également. Sa construction remonte à 1591 et à la fondation de la ville. Son érection devait marquer la fin d’une épidémie de peste. L. Tlj 9.30/17.30

Mecca Masjid  ou Mosquée de la Mecque

C’est l’une des plus anciennes mosquées de la ville et l’une des plus grandes du pays. Elle marque le point de départ de la ville, oeuvre de Muhammad Quli Qutub Shah en 1693. Son nom s’explique par les pierres rapportées de la ville sainte. Il vous faudra vous déchausser et vous couvrir pour y découvrir la magnifique cour au bassin et la salle de prière. 4h/ 21h30 tlj

Laad Bazar, le souk animé d’Hyderabad

Au pied du Charminar, le Laad Baazar est le marché le plus ancien de la ville. Laad signifie « résine », en référence à la résine utilisée pour insérer les pierres et diamants sur les bracelets. En effet le bazar effervescent et bruissant croule sous les petits vendeurs de bracelets, robes scintillantes et faux bijoux. Vous pouvez vous y perdre si vous aimez les souks moyen- orientaux et que vous adorez marchander.

Des lieux que vous ne pouvez pas ne pas voir à Hyderabad

Ici je vous présente des lieux à voir parce que vous ne pouvez pas faire autrement sauf à éviter toute une partie de la ville. Cependant, vous pouvez tout à fait décider de ne pas aller regarder.

–  Le Lac Hussainsagar

Si vous êtes prêts à gober n’importe quel guide qui n’a jamais mis le pieds à Hyderabad, foncez au jardin public. Mêlez-vous à la foule pour vous serrer dans un ferry et profitez des effluves d’aisselle et des remugles nauséabonds de cette pièce d’eau artificielle. Alimentée par la rivière Musi, elle a été construite par Ibrahim Quli Qutub Shah en 1563, dans le but de fournir la ville en eau.

 Vous pouvez cependant préférer les hors bords dans lesquels, saucissonné dans un gilet orange, on vous fera tourner autour de la pauvre statue de Bouddha érigée en 1992 pour une raison indéchiffrable. Certes grand, ce monolithe de 18m en comptant le piedestal, isolé à quelques mètres du bord parait bien petit vu de loin.

La forme de cœur vantée par les guides m’a échappée, en revanche les odeurs m’ont bien mis le cœur au bord des lèvres. Quant au tour du lac pour rejoindre Secunderābād il vous confronte à la difficulté de marcher en Inde. S’il y a des trottoirs ils sont ou occupés par des travaux, des automobilistes ou rendus impraticables par les trous et la pestilence des déjections humaines. Welcome !

-la statue d’Ambedkar

Au bord du lac, une énorme statue écrase la vue de ses 38m de hauteur. Elle représente le Dr Ambedkar, père de la constitution indienne. En comparaison, le Bouddha est à peine visible. Le grand homme qui a œuvré à l’abolition des castes, se tient debout sur le bâtiment législatif. Pourtant, ce symbole pas vraiment inaperçu n’est mentionné sur aucun site et dans aucun guide. Pas étonnant il a été dressé en Avril 2023.

L’immense statue domine le lac, certes, mais aussi le parc NTR. Son nom provient de l’ancien Chief Minister. Cet ancien acteur était aussi grand papa de NT Rama Rao Junior, star absolue dans le  block Buster RRR.  Rao Junior peut aussi saluer son papy statufié au bord du lac. Ça c’est vraiment la classe.

-Le Secrétariat Général

Derrière cette statue, au-delà du Parc NTR, se dresse le bâtiment imposant du Secrétariat général du Telangana. Cette grosse bâtisse en carton-pâte a été érigée pour contenir les locaux de la capitale du Telangana et de l’Andra Pradesh. Ce après la dissociation du Telangana de l’union des deux états en 2014. Il a fallu araser la dizaine de bâtiments de l’époque des Nizams, souverains locaux, pour construire cette bâtisse en 2021. Elle est éclairée comme la foire du trône à la nuit tombée. Le résultat se passe de commentaire.

statue énorme et lumineuse du Dr Ambedkar

Flambant neuf également, se dresse le mémorial aux martyrs du Telangana en face du secrétariat. La surface en miroir du gros haricot géant reflète le bâtiment sus cité. Quant à la fausse flamme dont la forme se passe de descriptif elle ne vaudrait que par son originalité constructive. Je laisse les visiteurs juge mais sachez au moins que le centre de Hyderabad est en passe de changer complètement.

Ramoji Film City

Vanté comme attraction majeure pour les amoureux du 7ème art il vaut mieux vérifier ce que vous venez chercher car les guides copient d’anciens commentaires et les réactualisent rarement. Dix ans se sont passés depuis leurs dernières recommandations. Certes Hyderabad capitale jointe du Telangana et de l’Andra Pradesh est LE CENTRE du cinéma du sud. Pour autant, Ramoji Film city, construit par le producteur Telugu Ramoji Rao en 1996 à 34km de la ville, n’attire plus de tournages depuis Bahu Bali . Les studios se sont transformés en parc d’attraction. Amoureux du 7ème Art, lisez bien les commentaires avant de vous hasarder sans quoi vous risquez une belle déception.

Quant à moi, je vous retrouve la semaine prochaine pour vous raconter tout ce que j’ai vraiment aimé à Hyderabad.

Autour du Tamil Nadu : introduction

Cette nouvelle rubrique autour du Tamil Nadu vise à proposer quelques échappées à moins de 4h d’avion de Chennai. De quoi passer un joli week-end ou de petites vacances.

A 1h de Chennai, le nord du plateau du Deccan

Autour du Tamil Nadu, il y a d’abord, tout le plateau du Deccan avec des villes fascinantes. Ainsi, Hyderabad ou Mysore à 1h de vol nous projettent dans un cadre bien distinct. Car les Moghols ont conquis et gouverné cette zone. Ils y ont laissé des témoignages visibles, dans l’art mais aussi la culture populaire et la façon de vivre. L’architecture et la population y diffèrent totalement de celles du grand sud, en l’occurrence du Tamil Nadu ou du Kerala. La nature diffère également avec des forêts denses que l’on découvre dès le Nord du Tamil Nadu.

Tombe Paigah à Hyderabad

L’Inde du Nord

On peut aussi pousser plus loin vers le Nord du pays et se donner l’impression de changer complètent de monde. Les langues, les peuples y diffèrent. L’histoire même du Nord n’a rien à voir avec celle du sud. Elle est marquée par de nombreuses invasions. Aryens, Moghols notamment qui ont épargné une grande partie de l’Inde dravidienne du Sud. Souvent plus moderne et marqué par l’occident, le Nord correspond davantage à l’image d’Epinal que l’Occident se fait du pays. Une Inde multicolore, surpeuplée, miséreuse. Ceci sans parler des paysages impressionnants des montagnes himalayennes.

Cette Inde axée autour des grands fleuves ne ressemble que de loin à l’Inde du sud. Celle-ci est à la fois plus technologique et plus conservatrice. Ainsi c’est à Bengalore et Hyderabad que se concentrent la haute technologie et la créativité informatique du pays. En revanche, à Chennai, on trouve les industries innovantes. C’est aussi à Chennai que les familles restent le plus viscéralement attachées à leurs traditions. Et notamment à leur gastronomie basée sur le riz. On pourrait ainsi opposer une Inde du riz au sud à une Inde du blé au nord.

Les pays autour du Tamil Nadu

Troisième option, les territoires autonomes comme Andaman ou carrément l’étranger. Car Chennai ouvre la porte du Sud asiatique. Le trajet pour Colombo dure à peine 1h alors que 3h30 suffisent pour rejoindre Bangkok ou 4h la Malaisie. En changeant de pays pour la péninsule malaisienne, on se sent à la fois dépaysé et en territoire connu. Connu car Singapour comme la Malaisie reconnaissent le tamoul comme langue officielle au même titre que l’anglais ou le malais.

Batu Cave Malaisie, le Ramayana

Connu parce que l’hindouisme y est présent mais aussi les légendes et mythes fondateurs, fondés sur le Mahabarata. Si la Thaïlande ne reconnait comme langue officielle que le thaï, l’écriture s’appuie, elle, sur l’héritage pali. Elle utilise une logique similaire à celle de l’alphabet tamoul. Le fait de le savoir ne rend ni bilingue ni alphabétisé. En revanche ces influences culturelles donnent un fond commun qui justifie pleinement toute excursion depuis l’Inde.

Batu Cave, le Ramayana, Malaisie

Malaisie

12 bonnes raisons pour voyager en Malaisie depuis Chennai

Voici 12 raisons pour voyager en Malaisie si sous avez quelques jours libres devant vous, une envie de dépaysement plaisant et pas trop loin de Chennai ? Alors n’hésitez pas et prenez votre billet pour Kuala Lumpur.

1/ Depuis Chennai, la Malaisie est une destination facile, et proche

Il vous suffit de 3h50 d’avion, vol direct, 2h30 de décalage horaire.C’est une destination facile car tout y est bien organisé clair et tramé. Sur place, les transports sont nombreux efficaces et fiables. Les trains sont confortables, fréquents, modernes et ponctuels. On peut les réserver en ligne. Les liaisons faciles d’une ville à l’autre, de l’aéroport à Kuala. Si le bus ou le métro ne sont pas de votre gout, téléchargez l’appli Grab, super efficace et facile. Attention néanmoins, le trajet entre l’aéroport et le centre est très long (plus de 40km) et tellement plus rapide en train. Attention également à la gare à bien vérifier le nom de la compagnie ferroviaire et la destination pour vous orienter.

2/ Les Français n’ont pas besoin de visa pour voyager en Malaisie

3/ Culturellement, voyager en Malaisie est à la fois dépaysant et proche.

Même si la population à la base austronésienne a été bien mâtinée de chinois, de nombreux apports tamouls nous la rendent plus compréhensible, plus proche, vue depuis Chennai. Les rotis et parathas s’y consomment aussi couramment que le bami goreng et les couleurs de l’hindouisme se mêlent au son du muezzin. Pays à majorité musulmane, la Malaisie reste tolérante pour les étrangers. Près de Kuala Lumpur, Batu cave est un haut lieu récent mais impressionnant de l’hindouisme. On y rend un hommage appuyé au Ramayana.

4/ Des villes coloniales ravissantes.

A Malacca, vous trouverez une ambiance provinciale et portugaise, alors que Georgetown, beaucoup plus grande, sur l’ile de Penang offre de très beaux souvenirs architecturaux de la période anglaise et de l’influence chinoise. On peut l’atteindre en train rapide depuis Kuala Lumpur jusqu’à Butterworth et prendre le ferry très bien indiqué depuis la gare. Dans cette ravissante ville colonial la grosse communauté chinoise, s’organisait en clans avec leurs maisons, leurs temples et mêmes leurs jetées. On peut visiter la maison Peranakan pour avoir une idée de la richesse de ces chefs quasi mafieux qui régnaient sur leurs communautés. La ville, classée par l’UNESCO, est parsemée de jolis cafés mais aussi de lieux plus authentiques.

5/ Un arrière-pays de toute beauté et très varié

On y trouve des zones de jungle, une végétation luxuriante, des collines à thé (Cameron Hills). La nature y reste sauvage et préservée avec des villages typiques. Venant d’Inde, il est plus facile d’alterner les plaisirs grâce au réseau de transport rapide et efficace.

6/ Des plages, des plages, des plages comme Langkawi

7/ Une qualité de vie fantastique.

Le coût de la vie assez faible permet de s’offrir de se faire plaisir en hôtellerie. Les hébergements y sont de qualité avec un beau service et un vrai confort pour des prix bien plus compétitifs qu’en Inde. Les conditions de voyages sont donc plaisantes dans ce pays moderne et propre.

8/ Une véritable authenticité.

La Malaisie reste à l’écart des sentiers touristiques. De ce fait, les gens ont conservé une vraie gentillesse. Surtout la nature n’est pas encore abimée.

Temple, paons, Batu cave

9/ la qualité de service, la gentillesse et la serviabilité des gens.

Comme dans toute la péninsule malaisienne, Le mélange d’hospitalité musulmane et de gentillesse asiatique y est particulièrement agréable.

10/ En venant de Chennai, la langue est presque sympathique.

Le malais ne fait pas peur. Ecrit en alphabet latin, il est lisible et on peut donc s’orienter à la simple lecture des panneaux. Certes il est parfois retranscrit en arabe jawi mais en général pour des raisons religieuses donc autour des mosquées principalement. Surtout, la mixité des cultures malaises, anglaises, chinoises et tamoules rend la communication aisée. L’anglais, le malais et le tamoul sont langues officielles. On peut donc s’y exprimer, s’y faire comprendre et comprendre facilement grâce notamment à la lingua franca qu’est l’anglais.

Terima Kashi = merci en malais

11/ la nourriture est omniprésente et excellente.

quartier indien Kuala Lumpur

Partout les petits marchands ambulants proposent des produits de qualité à des prix défiant toute concurrence. Alors n’hésitez pas et rendez-vous sur ces hawkers market pour gouter au nasi (riz ) goreng (frit) ou bami (pates) kukus ( vapeur)

12/ Kuala Lumpur est une capitale vivante vibrante et moderne.

Shaname, manuscrit du Musée d'arts Islamiques de Kuala Lumpur

Il y en a pour tous les goûts, de la boutique de quartier au magasin de luxe, mais aussi un joli quartier historique et des musées remarquables. Notamment le magnifique musée d’Art islamique, reconnu à juste titre l’un des meilleurs du monde avec le MIA de Doha, le Caire et le Louvre. Des bâtiments modernistes et impeccables, une muséographie superbe. Le parti pris d’exposition est thématique et non chronologique, mais la disposition par matériaux et couleurs est assez bluffante visuellement. Surtout, la qualité des objets exposés concurrence les plus belles collections mondiales. On commence au dernier étage de ce bâtiment blanc et moderne par les modèles des mosquées les plus emblématiques du monde puis on découvre les collections de textiles, la galerie des céramiques, les ornements, les manuscrits dont quelques pages du magnifique Shaname.

Petronas Towers Kuala Lumpur

Kuala Lumpur offre de quoi se régaler aussi bien aux accros du shopping, qu’aux flâneurs de rues, aux inconditionnels de culture ou aux gourmands invétérés.

mosquée du quartier historique Kuala Lumpur

Autour de Pondy

On revient toujours à et autour de Pondy, d’abord pour flâner dans ses jolies rues coloniales malheureusement envahies par le gris aurovillien.

 En dehors d’arpenter les rues et de se poser dans un des multiples cafés de la ville, que visiter autour de Pondy lorsqu’on dispose de plusieurs jours. Je ne traiterai pas ici d’Auroville qui fera l’objet d’un article ultérieur. En revanche, vous découvrirez dans cet article un site pseudo romain, de la mangrove, un vrai château fort et un temple juché au sommet d’une montagne.

Arikamedu : site romain et backwaters autour de Pondy

Arikamedu est un site soi-disant romain. En fait, il ne reste que des entrepôts du 18e s sur un site devant lequel s’arrêtent les bateaux. Envahi par la végétation, il est néanmoins grillagé sommairement et relativement entretenu. On n’y lit rien de la présence romaine. Pour autant, les lieux sont fort agréables pour une balade dominicale.

 C’est ici néanmoins que des archéologues de la mission française ont trouvé des artefacts d’origine romaine. Dans les années 1950, ils ont mis à jour des amphores, lampes, pièces, perles, bijoux attestant que les lieux correspondaient à un comptoir. Le site apparaissait dans des écrits du 1er siècle et dans l’Atlas de Ptolémée sous le nom de Poduke emporium. Il a été en activité entre le IIe siècle av. JC et le VIIIe s ap JC. A l’époque byzantine, c’était surtout un centre de production textile. Les objets de cette étape de la route de la soie se trouvent aujourd’hui au musée de Pondichéry à Chennai. Il y a aussi une petite vitrine au musée Guimet.

Juste à côté, derrière une guinguette sommaire en palmes, l’embarcadère permet à de petits bateaux de partir pour remonter les backwaters. On est ici au cœur de la mangrove et en fonction des marées on peut remonter sur les cours d’eau.

Gingee fort : un vrai château fort au sommet de 2 collines

A 150 km au Sud-Ouest de Chennai et à 70km à l’ouest de Pondichéry, la forteresse de Gingee est juchée sur deux collines. Le très beau site voit alterner un paysage de roches impressionnantes et des champs verdoyants, rizières et bananeraies. Les deux ascensions sont physiques, mais la vue et la conservation des bâtiments, au moins ceux du château de la Reine valent vraiment le coup.

le chateau du Roi

Bien sur celle du roi est plus haute mais également en moins bon état. Néanmoins au pied de l’abrupte falaise, de nombreux bâtiments donnent une idée de l’ampleur des lieux. Greniers, citernes, étable pour les éléphants, écuries, temple et réservoir donne une image de la grandeur et de la majesté.

 Le Fort de la Reine

On accède au fort de la reine au sommet d’une autre falaise avec une vue à couper le souffle sur les champs et le village avoisinant. La muraille s’étend le long des forts telle une muraille de Chine miniature. Le tracé des tours circulaires apparait nettement en surplomb. Les entrepôts de stockage et citernes d’eau attestent de la taille de ce fort. La construction originale du XIIIe siècle emprunte à l’architecture dravidienne et n’est pas sans rappeler les châteaux forts européens contemporains. Mêmes murailles difficilement franchissables à flanc de montagne, même utilisation de sites abrupts, escaliers en chicane. Au sommet, les entrepôts et citernes attestent de la présence d’une garnison. Néanmoins, l’ensemble a été habité lors de l’invasion des Marathas au 17e s puis par les Moghols et au 18e des Européens. D’où des ajouts ultérieurs. Les Anglais avaient nommé cette forteresse longtemps considérée comme inexpugnable, la Troie de l’est.

Il faut arriver avant 15h si vous envisagez de ne monter qu’à une des deux forteresses, le matin si vous désirez voir les deux.

Eagle fort

Le bourg agricole de “Thirukazhukundram”, tient sa renommée à son impressionnant temple. Lui aussi surmonte une falaise. Il se situe à 70km de Chennai, non loin de Mahaballipuram et de Pondy. Alors que Shiva réside au sommet de la montagne, son épouse Thirupurasundari, est vénérée au pied de la falaise.

 Le nom de “Thirukazhukundram” signifie la montagne des aigles et se réfère à l’histoire de deux aigles venus en ces lieux pour vénérer Shiva. D’ailleurs, deux aigles continuent à voler jusqu’au temple tous les jours à midi pour y être nourris. Ces aigles sacrés sont considérés et vénérés comme les fils de Brama ensorcelés par Shiva en raison de leurs péchés.

Visite du temple

Le temple se compose de deux parties. Dans la ville colorée et animée, se trouve le temple de la déesse alors que celui de son époux surmonte la falaise. On rentre donc par un premier temple avant d’atteindre une montée pentue et appréciée des singes pour atteindre le temple haut. Un pronaos entoure le sanctuaire. De là, on accède à une petite pièce hypostyle qui donne sur une terrasse. D’en haut, la vue sur la vallée est exceptionnelle. On y découvre un magnifique paysage de champs verts ourlés de lacs et étangs. Ceux-ci en permettant l’irrigation ont rendu la campagne alentour très fertile. Cette exubérance explique la relative richesse agricole de la petite ville.

Attention, le temple sur la colline ouvre plus tard, en général vers 10h du matin. Mieux vaut donc commencer sa visite par le « bas »

Les plages autour de Pondy

Tout autour de Pondy, les plages dorées donnent un agréable air de vacances. De petits kiosques vendent des noix de coco ou de quoi grignoter. Orientées à l’est ce sont des jolis endroits où marcher le matin ou juste profiter du lever du soleil.

Au Nord de la ville, se déroule le long ruban de la plage d’Auroville. Alors qu’au Sud, les plages du Paradis et de la Sérénité méritent leur nom. On peut accéder à la plage du Paradis en ferry depuis Chunambar. Il faut en effet y laisser les moyens de transport, bus, auto ou véhicule personnel car la plage n’est accessible que par bateau.

Toujours à Chunambar, les agences proposent des sports nautiques ainsi que des trajets en house boat pour profiter de la mangrove. Il peut y avoir beaucoup de monde et il vaut mieux éviter les Week ends en saison (décembre- Avril).

Pains

De quels pains indiens parler en Inde, civilisation du riz? Depuis la révolution néolithique, vers -5000 l’Inde est devenue une civilisation du pain. Mais faut-il parler du naan synonyme de nourriture indienne partout dans le monde ou de quel autre type de pain ?

Selon les régions le grain varie en Inde. Entre le nord producteur de blé et le sud cultivateur de riz, deux mondes s’affrontent en effet. J’avais déjà survolé le sujet lors d’un précédent article.

Voici 10 pains indiens pour s’y retrouver au petit déjeuner.

Petit déjeuner typique du sud, photo Catherine Girod

5 Pains au blé dans le nord

Chapati, le pain de base
  • Le Roti est le nom générique des pains indiens. Le double roti est d’ailleurs le mot local pour le hamburger.
  • Le Chapati est un petit pain plat fait avec de la farine non levée (moitié blanche moitié complète) et de l’eau.  Il est si populaire en Inde du Nord qu’il a donné son nom à la révolte du 10 mai 1857. Les cipayes, troupes indiennes commandées par des officiers européens, se sont alors rebellées et ont pris Dehli. Cet épisode tragique de la colonisation britannique a commencé avec une chaine humaine. Chaque gardien de village remettait effectivement 2 chapatis au gardien du village d’à côté avec pour mission de redistribuer à 5 villages proches. Grace à ce signal, l’insurrection mit moins de 10 jours pour s’étendre à la vallée du Gange. Malheureusement, elle fut étouffée dans un long bain de sang.
  • Le Naan est un pain de farine levé cuit dans un four d’argile, le tandoor. On peut le manger fourré au fromage, aillé ou couvert de graines.
  • Le Puri est une galette de farine de blé gonflée dans l’eau bouillante. il accompagne les plats de pois chiches en sauce, ghana masala ou chole, Cette galette gonflée et vide à l’intérieur et frite accompagne généralement les plats végétariens
  • Le Papadam ou popadum est une fine galette croustillante relevée à base de farine de lentilles grillée ou frite. Elle complète le thali, repas végétarien du Nord ou le tifen du sud. Dans le sud d’ailleurs, on l’appelle apalam. On la mange aussi en guise de gouter ou d’apéritif.
Le même chapati, prétexte à une déferlante de Side dishes

5 Pains indiens généralement de lentilles et riz au sud

Globalement, les Indiens du sud consomment assez peu de farine de blé. Les idlis et dosas du matin voire du diner sont confectionnés avec de la farine de riz, ou de lentille voire de millet. Le nom et la forme de ces pains indiens dépend de la poêle utilisée en fait et du mode de cuisson.

le traditionnel dosa , pain typique du sud de l'Inde
le traditionnel dosa du sud
  • Les Idlis sont des petits pains de riz et lentilles cuits à la vapeur trempés dans une sauce pimentée ou chutney.
  • Le Dosa est une crêpe de farine de lentilles et de riz fermenté, grillée. Elle peut être fourrée de pdt, oignons. Elle s’accompagne en général de chutney de coco et de sambar, un ragout de légumes épicé.
  • Le Parotta ou paratha contient lui de la farine de blé blanche maida. Cette galette feuilletée se cuit avec de l’huile. On la sert nature ou avec chutney ou fourrée de légumes épicés ou pommes de terre ou viande.
  • L’Uttapam, ressemble à un pancake avec une pate similaire à celle des dosas et idlis.  Plus épaisse on la mange souvent avec légumes et coco.
  • Enfin, les appams sont des crêpes de farine de riz et eau plus dodues au centre et fines sur les côtés. Originaires du Kerala, on les mange avec de la coco
et l’idli tout aussi traditionnel au sud

Le pain une alternative au riz dans le sud

Jusqu’à récemment, les repas comportaient néanmoins presque toujours du riz. Mais les chapatis ou dosas ont tendance à remplacer le riz du soir dans une volonté de lutter contre le fléau local : le diabète.

riz parota et sides
  • A midi, le repas se compose de riz. Il en va de même le soir si le déjeuner s’est résumé à une tifen box, ou lunch box, moins complète. Celle-ci se compose en général de 3 étages, pour le riz, le side dish et la sauce.  Le side dish peut se réduire à un œuf ou des légumes non liquides (vegetable pouriel). La sauce s’appelle aussi colombo à la viande, aux poissons, ou aux légumes. C’est une version minimaliste du déjeuner traditionnel composé de riz et d’une multitude de petits à cotés.
  • Le riz peut se présenter sous des formes variées, au citron, biryani (plat de fête), au yaourt, aromatisé ou blanc. Il constitue la base de l’alimentation, à tel point que la racine du mot nourriture/ manger est sapad (riz cuit= riz bon à manger).
  • Au contraire, le arici n’est pas cuit et correspond au riz en sac, le neileu est lui le riz dans les rizières. Comme les inuits ont de nombreux mots pour designer la neige, les tamuls eux précisent l’état du riz dans leur vocabulaire même.
chapati et autres side dishes
  • Outre les petites sauces et assortiments de légumes plus ou moins très épicés, le repas s’initie avec un sambar, soupe de légumes et de dahl épicé. Puis vient le riz. Le tout se termine avec du rasam, un bouillon d’eau, très liquide à base de tamarin, de tomates, de cumin et de beaucoup voire beaucoup beaucoup de poivre. Il est sensé aider la digestion.
  • Les sucreries et fruits s’absorbent à intervalle des repas. Les desserts sucrés quant á eux s’apprécient pendant les fêtes.  

Tanjore

Tanjore, aujourd’hui Tanjavur a été la capitale de la brillante dynastie des Cholas.

Vimana, temple de Tanjavur

Cette dynastie s est particlièrement illustrée dans l’architecture, la peinture de fresques et la statuaire de bronze. ,Les mounments de Tanjore témoignent de ce Moyen-Age  fastueux (11e12e siècles). En effet, un remarquable temple, un palais maintes fois reconstruits, de rares vestiges de fresques et des bronzes exceptionnels attestent de la brillante dynastie Chola.

Les Cholas sont à juste titre connus pour leurs fresques

Plus éloignée des centres touristiques, Tanjore se révèle plus typiquement indienne. Peu d’hôtels dignes de ce nom, des restaurants très locaux, une population peu habituée aux occidentaux, bienvenue au cœur du Tamil Nadu !

 Le temple de Brihadishvara

le temple de Brihadishvara  s’élève fièrement au centre de la ville.

Fierté des pelerins au Temple de Tanjore

 Pour y parvenir, il convient de contourner la gare routière et un marché pour pélerins. On parvient alors à l’enceinte du monument. Celui-ci est caractéristique de l’architecture Chola, au même titre que Mahabalipuram. Devant l’enclos du temple se trouvent les lettres de la ville pour les fous de selfies. Une fois la première Gopuram dépassée, on peut déposer ses chaussures au stand dévolu à cet effet. On s’engage alors sous une Gopuram magnifiquement sculptée. On accède ensuite à un immense espace vert avec en son centre un Nandi géant tourné vers le temple. Une Vimana, sorte de tour, domine le sanctuaire. il s’agit de la.plus haute d’Inde. Un monolithe de 80 tonnes la couronne. Sur les murs, de petites effigies de Nandi, le véhicule de Shiva appellent à la grandeur du Dieu Shiva mais aussi de la dynastie Chola.

Nandi

 Monumentalité et magnificence se conjuguent ici dans le sanctuaire mais aussi dans l’enxemble de l’enclos religieux parsemé de mandapams et entouré d’un couloir abrité entièrement peint de fresques. Une excellente visite  existe en ligne, avec un plan du temple.

En pratique, vous pouvez venir et revenir admirer le temple à différentes heures, vous le découvrirez chaque fois sous un jour différent. Au lever du jour, à l’heure d’affluence des fidèles, il peut s’avérer impossible de rentrer dans le sanctuaire. Néanmoins la lumière naissante permet d’apprécier les peintures entourant le temple. A la nuit tombée, les peintures ne sont plus visibles mais la Vimana éclairée resplandit et la visite devient émouvante.

Lingam et fresques , temple de Tanjore

Le Palais de Tanjore

De l’autre côté de la vieille ville, l’enclos du Palais s’ouvre sur une première cour.

Ganesh, bronze Chola, Musée de Tanjore

Il date en fait de l’époque des Nayaks, dynastie régnante sur la région aux 17 et 19e siècles. On débouche sur la bibliothèque à la célèbre collection de livres rares. Parmi ceux-ci,deux vitrines exposent de précieuses feuilles de palmes, plus ancien témoignages dravidiens écrits.

Au-delà de cette cour, les salles du Palais royal de Tanjore encadrent une  deuxième cour.. Le musée ne vaut pas forcément le coup avec sa collection hétéroclyte d’objets du début du siècle ou de tessons plus anciens,. En revanche, la salle du trône  (Durbar Hall) en impose. Avec ses stucs colorés, Le labyrinthe de colonnes ne vaut pas celui de Madurai mais la décoration reste très belle.

Salle du trône, Durbar Hall, Tanjore

Néanmoins, il ne faut surtout pas manquer la seconde partie du palais, au-delà de la bibliothèque. Ici à l’ombre de la tour de l’horloge, se situe le musée de Tanjore célèbre pour sa collection de bronzes Cholas. Il s’agit de la deuxième plus belle collection après celle du musée de Chennai. Si la muséographie et la conservation font pitié, les pièces à la cire perdue sont d’une finesse remarquable. Le panthéon hindou y est figuré dans cette technique antique qui permet une fantastique subtilité créative. Les plus anciennes remontent au 9e siècle, tout comme la statuaire de pierre exposée dans la cour du musée.

Shiva dansant, Bronze Chola, Musée de Tanjore

Sur la route de Tanjore

un des nombreux temples de Darasuram

« Les grands temples vivants » correspondent à trois grands temples. Ces temples sont dits « vivants » car  bien que classes patrimoine de l’Unesco ils restent en activité. Outre Tanjore, le temple de Brihadisvara de Gangaikondacholisvaram reste à l’écart des chemins touristiques. Cependant les sculptures y sont exceptionnelles. Plus facilement accessible, car sur la route de Pondichery, le temple d’Airavatesvara de Darasuram propulse le visiteur dans le monde des Cholas. Sous le’œil bienveillant d’un clergé prêt à échanger accueil contre obole, ce superbe lieu dans une ville chargée d’histoire et de monuments religieux, permet de rentrer quasi dans le saint des saints. On y admire de merveilleuses sculptures au son des célébrations.

Mandapam, Temple Darasuram

Chettinad

Les Palais du Chettinad  constituent un patrimoine d’exception dans une petite région étonnante.

Située entre Tanjore et Madurai, cette zone agricole offre la particularité d’être couverte de palais civils. Ils datent tous de la fin du 19e, début du 20e. Ainsi, ils remontent à l’occupation britannique. A l’époque coloniale en effet, de riches commercants au service de la couronne anglaise s’enrichirent. Pour prendre le frais durant les saisons chaudes, ils s’éloignaient de la côte et faisaient construire dans l’arrière pays de somptueuses demeures. Tombés à l abandon apres le départ des Anglais, certains de ces palais commencent à être renovés.

Diversité et modèle des Palais du Chettinad

La communauté tamoule des Chettiars était réputée dans le monde colonial du commerce, et de la banque. Ils firent fortune  sous l’Empire Britannique  dans le sud de l’Asie, ce, jusqu’à l’indépendance de l’Inde.

Chaque famille faisait construire son palais et rivalisait avec ses voisins à qui serait le plus richement orné. Depuis l’Indépendance, la plupart de ces palais ont été abandonnés. Les villages se succèdent donc avec leurs rues bordées de demeures magnifiques mais très souvent inhabitées et en ruine. Du coup, il n’est pas toujours aisé de visiter ces petits châteaux urbains. Sur les 96 villages initiaux,près de 20 ont d’ailleurs pratiquement disparu.

Quoique tous differents, les Palais du Chettinad obéissent à un plan a peu pres identique. Rectangulaires, ils sont bâtis autour d’une voire plusieurs cours. Si les modèles de base se ressemblent, les détails architecturaux confèrent leur originalité à chacun d’entre eux. La structure emprunte plutôt au vocabulaire classique. En revanche, les décors juxtaposent sans vergogne ogives médiévales, cours orientales, meubles orientaux, objets européens.

On accède dans quasi chaque maison par une terrasse couverte où les maîtres de maison pouvaient recevoir leurs invités. Celle-ci est en effet couverte pour l’ombre mais l’air y circule aisément.Vient ensuite la salle de réception. Selon l’opulence des propriétaires, cette cour va du simple ou grandiose. On peut ainsi y admirer photos de famille ou fresques, piliers peints, mosaiques orientales, ou miroirs et lustres itallien.

On pénètre ensuite dans la partie plus intime de ces palais du Chettinad. Autour de la cour, d’énormes piliers en bois de teck (pour les plus riches) ou en pierres sculptées. Souvent des grillages protègent le patio des singes. Tout autour, des portes cachent des coffre forts. Chaque couple y entreposait les richesses recues lors des noces. Les chambres se situent, elles, au premier étage.

Entrée du Saratha Vila

Les autres pièces du fond, plus petites et sombres,  étaient réservées aux femmes et aux domestiques.

Que visiter, ou s’arrêter

La plupart des sites et guides évoquent la ville la plus importante, Karaikudi,  un peu active mais sans grand intérêt. Pour le reste, la région semble s’être arrêtée au 19ème siècle quand les riches marchands Chettiars construisaient ces étonnantes demeures, mi-indiennes mi-occidentales, symboles de leur réussite dans les affaires. On dénombre plus de 10 000 palais sur 1550 km2.

Chettinad permet de visiter le musée et le palais, certainement le bâtiment le plus accessible de la région.

Trois villages connus voient s’arrêter les visiteurs: Pallathur, Athangudi et Kanadukathan. Il est malheureusement quasi impossible de visiter l’intérieur des demeures dans ces villages. Témoins d’une ancienne richesse, ils tombent en lambeaux.

Le mieux pour visiter un palais du Chettinad est de commencer par un hotel  tel  lakhshmi House à Chidambaram.

Ce village accueille des tournages de film. Avec un peu de chance, l’équipe vous laissera rentrer dans les décors du film et parcourir de fond en comble une de ces merveilles architecturales. Faute de quoi, vos pouvez tenter d’amadouer un des charmants villageois en exprimant votre admiration architecturale.

Dormir ou manger dans un de ces palais peut aussi permettre de mieux comprendre les beautés de la région. A ce titre Saratha vila, restauré avec  soin et raffinement par un couple de français passionnés offre une halte fantastique.

La réussite de cette restauration exemplaire semble faire des émules dans une région délaissée par ses habitants historiques. Ce même si les familles reviennent souvent au pays pour fêter les mariages et autres grandes fêtes.

Outre les belles bâtisses, la région abonde en temples et en sanctuaires anciens dont certains rupestres dominant les rizières. Pour se donner l’impression de voir vraiment des palais du Chettinad, mieux vaut prendre un chauffeur et préparer a minima son circuit, en utilisant des sites spécialisés. ou

Enfin, ce blog  recense les temples et monuments autour de Pudukkottai.

Pour clore ce petit tour des palais du Chettinad, silencieux car abandonnés ou en tournage, la région doit également son renom à sa cuisine.

Munnar

Pourquoi aller à Munnar ? Cette ravissante station des Ghats permet de découvrir les plantations de thé et d’épices. Pourtant si les lieux mis à la mode par les colons britanniques restent si prisés, il s’avère compliqué d’organiser concrètement une visite à Munnar. Les forums en ligne et guides papiers restent finalement relativement imprécis. Voici ici quelques idées.

Pourquoi aller à Munnar

  • Munnnar se situe dans les montagnes du Kerala. C’est une station d’altitude (environ 1600m). Il y fait donc plus frais que dans le reste de la région où les étés peuvent se révéler difficilement supportables.
  • Munnar est devenue a la mode `à l’époque britannique. Les Anglais en appréciaient effectivement la fraicheur, voire le brouillard assez constant. Ils y construisirent de nombreux hôtels. Certains ont gardé le charme suranné de la période anglaise. Aux plus ancien se sont ajoutés des auberges neuves pour toutes les bourses et tous les types de voyageurs. Contrairement aux autres stations de la région, Munnar offre de ce fait des possibilités d’hébergements pléthoriques et diverses.
  • En outre, les Britanniques profitèrent des reliefs pour y introduire la monoculture du thé. Ils transformèrent ainsi totalement l’économie et les paysages locaux. Aller à Munnar, c’est donc faire le plein de fraîcheur et de bon air mais c’ est aussi admirer de fantastiques paysages de plantations `a perte de vue.
Collines à thé

Organiser son voyage à Munnar

 Si on fait le point des activités proposées, il n’en ressort en fait pas grand-chose.  La vraie occupation consiste en effet à profiter par soi-même de la verdure et du calme. Il est vrai que les paysages de collines verdoyantes sont d’une beauté à couper le souffle. Les routards conseillent tous de de promener dans les plantations, mais en les lisant attentivement et une fois sur place, il n’est pas si évident de trouver des chemins autorisés. En effet, les propriétés privées se succèdent les unes aux autres, et sont par conséquent peu accueillantes au promeneur. Par ailleurs, les Indiens ne sont pas des grands marcheurs et l’idée même de se balader dans les plantations n’apparait pas comme une priorité. N’oublions pas en effet que la majeure partie du tourisme indien est national.

En fait Munnar n’est pas une destination très routarde et il vaut mieux prendre un bon hôtel dans les plantations. Mieux vaut également disposer d’un chauffeur car les trajets en bus peuvent virer au cauchemar temporel et linguistique. Aussi, pour marcher dans les plantations seul et assouvir son envie de vert, mieux vaut loger dans un hôtel en plein dans une plantation et éviter les petits hôtels bon marché et bruyants du centre-ville ou prendre une excursion organisée.

Alors que faire à Munnar

On peut évidemment se laisser aller aux activités proposées sur le bord des routes.

Jardin d’épices

La visite de jardins d’épices n’est pas totalement inintéressante. Car elle permet de voir à quoi ressemble un poivrier, de la cardamome, ou de la cannelle. Le Kerala est en effet le berceau de la culture des épices. https://www.couleur-indienne.net/Kerala-La-region-des-epices-et-du-poivre_a444.html

Poivrier

 Vous n’êtes pas obligé d’acheter tous les potions miracles dans les boutiques ayurvédiques mais le coup d’œil peut valoir le coup.

Vanille

Le musée du Thé peut aussi occuper une après-midi pluvieuse. La région du Nilgiri est en effet la troisième à produire du thé en Inde après Assam et Darjeeling.

Rouleau à thé

Après un film de propagande, des images présentent l’histoire de la plantation et du thé dans la région. On y voit à quel point les Britanniques ont imposé cette nouvelle culture à toute la zone.  On accède ensuite aux bâtiments de fabrication du thé et enfin à une boutique. Attention néanmoins, le thé local alimente la consommation de masse et son gout peut décevoir.

Usine à thé

Vous pouvez également vous arrêter dans une des nombreuses chocolateries le long du chemin, mais attention le chocolat est pâteux, et très très sucré. En outre, ce qui est vendu sous forme de chocolat chaud est en fait une pâte chaude assez écœurante.

Marcher dans les plantations.

  • Pour les amateurs de sorties et de safari, la région abonde en offres. Le centre de tourisme propose ainsi des excursions en jeep notamment autour du beau parc national Eravikulam, à la recherche d’animaux sauvages, de cascades ou autres paysages impressionnants.  Les guides et chauffeurs auront à cœur de vous faire vivre une journée d’aventures et de points de vue à couper le souffle.
  • Amis des sports nautiques et autres, rendez-vous au Mattupetty Lake. Outre le canoé le long du barrage, vous pourrez pique-niquer, marcher et profiter de toutes les infrastructures à disposition, là encore dans un cadre magnifique. Vous pouvez également vous contenter de contourner le lac à pied à travers les plantations de thé.
  •  Enfin, si vous logez dans un hôtel en cœur de plantation ou que vous vous faites déposez, pourquoi ne pas juste déambuler à travers les buissons de thé. Le tapis vert est un régal pour les yeux surtout au lever du jour quand le soleil pointe à travers le brouillard. Une expérience véritablement magique.
autour du lac Mattupetty

Mysore

La ville des Palais

Mysore, ville des palais, allie le charme des villes du sud de l’Inde et l’histoire et le raffinement des villes du Nord marquées par la période Moghole. Elle mérite de s’y arrêter pour profiter de la cité elle-même mais aussi de ses environs. Du coup, je vous propose un premier article sur la ville et un second sur ses environs.

Le Palais de Mysore

Splendeur du Palais de Mysore

L’un des charmes de Mysore réside en effet dans ses palais. L’histoire des maharadjas et de toute la mythologie occidentale qui y est liée s’apprécie ici. Pourtant, la plupart de ces palais sont récents. L’occupant britannique dans sa mansuétude a reconnu les potentats locaux en leur accordant des demeures mirifiques comme pour mieux se jouer de leur pouvoir réel. Quoiqu’il en soit Mysore compte au moins 3 palais dignes de ce nom et de nombreuses maisons palatiales.

Entrée du Palais Royal de Mysore

Le plus connu, le Palais de Mysore est une énorme pâtisserie kitsch. Il s’illumine de mille ampoules les soirs de la semaine le temps d’un son et lumières très sonore. Le dimanche à 19h30, toutes les lumières se mettent à briller. Dans la journée, les salles officielles se visitent pieds nus, ainsi que différents temples à l’intérieur de cet énorme complexe fréquenté par des hordes de touristes.

Le Palais de Mysore illuminé

Sur les hauteurs de la colline Chamundi, la villa Rajendra, palais réservé aux visiteurs du roi de Mysore, Krishnaraja Wodeyar IV, abrite aujourd’hui un hôtel. Son architecture s’inspirerait de la cathédrale St. Paul’s de Londres. Construit en 1921, il appartenait au vice-roi des Indes.

Palais Musée Jahangar

La famille royale, a fait don à la ville d’autres palais. Ainsi, le Palais Jahangar, à l’architecture sobre abrite des collections artistiques. Les amateurs d’art à l’occidental peuvent passer leur chemin. Pour ceux qui tiendraient vraiment à visiter les lieux cependant,  il ne faut pas manquer la guitoune à l’entrée. Elle fait office de billetterie. On accède aux galeries par la verrière au fond du jardin à droite.

le dernier Maharadja de Mysore

Le premier grand salon expose des œuvres horlogères. Quant à la grande collection de portraits, elle révèle combien dès la fin du XVIIIe l’européanisation s’exerçait autant dans les mœurs, l’économie que dans les arts. Des portraits de dignitaires locaux posant à la manière anglaise côtoient des profils moghols agrandis. Des portraits de groupe juxtaposent maladroitement des jambes et torses sur lesquels ont été posés des visages, visiblement par des artistes différents. Les perspectives sommaires, attestent de l’intérêt porté à l’art européen par des artistes locaux.

De jolies fresques ornent néanmoins les murs du second étage.

Le Palais Lalita

Le Lalita Palace, Mysore, des allures de Capitole

Plus au sud de la ville, le Palais Lalita reste impressionnant. Son architecture n’est pas sans rappeler le capitole de Washington ou tout autre grand bâtiment néo colonial anglais. Les salons ont gardé un charme désuet. Dommage néanmoins que l’hôtel vive sur son précieux passé et ne songe guère à se moderniser. La tasse de thé et le biscuit digestif offert en contrepartie de 100 roupies pour compléter le tour d’horizon pourraient gagner en classe. On se voit bien profiter d’un véritable et « so british » afternoon tea dans un lieu pareil.  

Salon du Lalita Palace

Outre ces Palais, de très belles maisons se découvrent au hasard des avenues plantées. On peut citer le Green Hotel une jolie demeure coloniale entourée d’un vaste jardin dans le quartier de l’université. Au fond du hall de cet hôtel vieillot au charme colonial, se niche une ravissante pâtisserie.

Jolie halte à la pâtisserie du Green Hotel

Mysore, une ville pensée

En dehors du marché, très animé et typique des villes indiennes, Mysore jouit d’un urbanisme incomparable dans le sud. Car elle n’a pas poussé au gré des exodes, comme bon nombre d’autres villes. Au contraire les larges avenues aérées, les rond points et les perspectives attestent d’une véritable pensée urbanistique. En d’autres termes Mysore a été dessinée avant d’exister.

On sent certes la patte anglaise, dans le plan et les nombreux espaces verts, les édifices blancs et symétriques. Mais la présence moghole compte certainement beaucoup dans la création de cette véritable cité jardin. Le plan s’est d’ailleurs d’autant plus imposé ici qu’il a fallu tenir compte de la géographie des lieux. En l’occurrence de nombreux lacs et collines parsèment cette ravissante cite verte.

Mysore, cité jardin

Car si les grandes avenues donnent un aspect aéré rarissime en Inde, la profusion des jardins, parcs et arbres rajoutent au dépaysement. Alors Mysore ville jardin, ou ville Palais ?

Première salle du Palais Royale de mysore