Udaipur insolite

Aujourd’hui je vous propose de découvrir un Udaipur plus insolite. La semaine dernière je vous ai fait découvrir les indispensables de la ville, à savoir le Palais, le lac Pichola et la vieille ville. Si vous disposez de plus d’un jour et que vous n’en souhaitez pas forcément faire une visite traditionnelle, voici quelques idées.

Verdure et fraicheur Lac fateh Sagar

Vous pouvez vous aventurer un peu plus loin que le lac Pichola. La ville tend d’ailleurs à s’urbaniser de plus en plus loin. Néanmoins le lac Fateh Sagar reste encore relativement peu construit. On y accède au-delà d’un quartier résidentiel et d’un beau parc. Des zones de cabotage dont raffolent les Indiens permettent de relier l’une des quatre iles et notamment l’ile Nehru. Le boulevard est longé de parcs. Mais si la foule indienne en délire ne vous fait pas fantasmer, depuis l’embarcadère vous pouvez facilement marcher jusqu’à la jolie promenade au milieu du lac (Pal ou Fateh Sagar Pal) avec de jolies vues depuis des petits belvédères ouvragés. (chhatri du 19e). Elle permet d’observer (voire de rejoindre là-haut dans la montagne) le Palais de la Mousson, observatoire d’où étaient calculées les moussons.

Depuis la promenade et l’aquarium au travers d’un quartier résidentiel nouvellement construit on accède au magnifique parc.

Saheliyon ki Badi Garden, un beau jardin d’Udaipur insolite

Ce parc privé regroupe des jardins royaux. Situé près du lac et de ses embarcadères il remonte au 18eme siècle. Il était réservé à la reine et ses filles et cousines. Reconstruit il s’enorgueillit de bassins. Il est admirablement entretenu et c’est un plaisir de profiter des jeux de fontaine et des parterres. Enfin un lieu où se promener.

Cénotaphes royaux et zone archéologique

Un peu à l’extérieur de la ville (3km) et mal entretenus vous trouverez quelques monuments d’Udaipur insolite. Il s’agit des cénotaphes royaux et du cimetière Ahar,  

 On ne peut guère entrer dans l’enclos mortuaire. En revanche on peut le contourner et admirer la variété architecturale des quatre siècles durant lesquels ces mausolées musulmans ont été érigés.

Le long de ce cimetière royal, un bassin à crémation royale (Gangaudbhav Kund). Ce lieu est étonnant car il est considéré comme vivant. Les pèlerins y déversent des offrandes. Les gamins s’en offusquent et montrent aux adorateurs récalcitrants les panneaux demandant de retreindre les offrandes alimentaires dans l’eau. C’est qu’il se rafraichissent dans l’eau et sont très conscients de la pollution apportée par ces miettes malvenues. De petit sanctuaires et un temple à Shiva alternent avec les bassins dans ce lieu fréquentés par de très rares touristes.

La route mène pourtant au tout neuf musée archéologique (Ahar Museum) érigé à même un site chalcolithique sur un mound. Outre les poteries remontant au 2e millénaire avant notre ère on peut y admirer des sculptures qui s’étagent entre les 8e et 17e s.

Si on tourne le dos à ces sites pour revenir vers la vieille ville on voit, à main gauche, un énorme temple jain. On discerne en revanche à peine sur la droite, cachée par la végétation, une extraordinaire Gopuram du 10eme siècle magnifiquement sculptée (Bhaktimati Meera Bai Temple). Cela vaut le coup de passer/ pousser la barrière pour s’aventurer dans les décombres. Les sculptures y sont en effet merveilleuses et datent de la période préislamique. Le monument adopte le style Maru Gurgjara avec des murs très sculptés sur un socle haut.

Des voitures et de la verdure près du centre ville

Plus dans le centre-ville , d’autres visites de Udaipur insolite.

Vous pouvez commencer par vous balader dans Bapu Bazar peut être moins touristique que celui de Jaipur mais vraiment local. C’est là que les locaux mangent et vous y trouverez de nombreuses et bonnes spécialités.

Regagnez alors le musée de l’automobile (voitures anciennes) pas forcément pour le visiter mais pour admirer sa structure art deco, rare à Udaipur.

 De là, vous pourrez faire une petite halte dans le Garden Hôtel et gagner le parc Gulab Bagh. C’est un grand parc d’époque coloniale. Des Anglais, subsiste le Victoria Hall musée transformé en bibliothèque On y voit des puits (Baori) il y en a 3 importants mais moins spectaculaires que les réservoirs à degré de Jaipur ou Jodhpur . Le Naulakha Baori, le Kamal Talal Baori Kuttewalli Baori. Ils attestent néanmoins du système souterrain de conservation de l’eau, si nécessaire en ces territoires arides…on traverse alors le parc pour regagner la sortie coté palais royal devant le petit temple de Ganesh. D’ici on peut accéder à la porte du Palais (Pol), rentrer dans le palais ou prendre ses billets pour caboter dans le lac

Du jardin, on gagne aussi la vieille ville d’Udaipur. On peut la traverser pour regagner les ghâts et notamment le magnifique musée tout près du Gangaur Ghat.

Un air de Grand canal vénitien

Le musée Bagore ki haveli présente d’étonnantes collections de turbans, jeux,  vêtements. C’est une vraie découverte même hors saison de festival. Evidemment si vous pouvez caler cela avec les festivités de Gangaur cela devient grandiose mais le musée avec ou sans spectacle vaut vraiment le coup. D’abord parce qu’il permet de visiter un ensemble de maisons anciennes magnifiques et intelligemment rénovées. Les collections évoquent les traditions, d’hier et d’aujourd’hui. On y comprend mieux le déroulé d’un mariage, Cerise sur le gâteau, les vues sur le lac donnent l’impression de se trouver dans un palais vénitien sur les bords du Grand canal. Bref un vrai bon moment loin de la foule.

Jaipur insolite

Pour faire suite aux autres articles sur Jaipur, voici de quoi faire une visite plus insolite.

Sans avoir la prétention de réinventer la roue, j’ai particulièrement apprécié quelques lieux moins connus et pour autant bien passionnants

Un Jaipur plus insolite près du centre

Albert Museum

Cet extraordinaire bâtiment vaut déjà d’être admiré de l’extérieur.

 Car l’édifice lui-même est un morceau de bravoure indo-sarracénique juste en dehors de la muraille de la ville ancienne. Mêlant les influences mogholes et anglaises, il se veut musée victorien typique. Avec des collections balayant l’histoire universelle, de l’Egypte, au monde romain, aux productions plus locales. En fait, il copie, en version indienne, le Victoria and Albert Museum. La célèbre institution londonienne. A l’origine, ce devait être un point central de la culture victorienne. Ainsi, ce musée ambitionne une sorte d’érudition générale. Ses collections éclectiques se répartissent en diverses galeries refaites récemment. Celles-ci échappent donc à la poussière habituelle aux lieux d’expositions indiens.

Le cinéma Raj Mandir

 Construit en 1976 avec une façade genre gâteau rose et une salle incroyable avec balcons mousseux surplombant la fosse. L’ambiance mérite d’être vécue au moins une fois. Lors des projections de films locaux, l’apparition de stars est saluée par des hurlements ahurissants.

Les Haveli

Attention le mot Haveli est générique d’un certain type d’habitation, de grandes maisons. Il n’engage en rien la qualité de l’établissement. En fonction du prix, vous pourrez aussi bien atterrir dans un véritable palace ou un bouiboui. Ne croyez donc pas faire l’affaire du siècle parce que vous avez réservé un Haveli très bon marché. Regardez attentivement les photos et les commentaires. En revanche vous pouvez tomber sur un bijou absolu, en général un peu onéreux.

Derrière le Amber palace

Juste derrière le Amber Palace, une route mène au magnifique réservoir à degrés et passe juste devant le petit musée Anokhi.

Ce Musée Anokhi est un charmant petit musée très peu fréquenté. Il s’agrémente pourtant d’une jolie cafeteria. Pour ceux qui habitent l’Inde, Anokhi est une boutique connue pour ses imprimés batik. En fait l’initiative est partie de Jaipur. L’idée était de relancer les savoirs textiles traditionnels. Le petit musée occupe un Haveli restauré avec intelligence. Il est donc très agréable de découvrir les magnifiques créations des artisans locaux. Une petite boutique et un ravissant salon de thé complètent la visite.

Devant la porte d’Amber, la route décrit une épingle à cheveu et mène vers le réservoir du XVIème siècle.  Panna Meena Ka Kund est extraordinairement photogénique avec ses volumes géométriques et parfaitement symétriques. Comme dans tous les réservoirs, il est interdit d’y descendre.  Il permettait de conserver précieusement l’eau dans ce territoire désertique.

Au-delà d’Amber Fort, un Jaipur plus insolite

Amber Fort faisait partie d’un dispositif de fortifications de la chaine des Aravelli.

 Au-dessus du Palais, le fort de Jaigarh monte la garde depuis le sommet de la colline.  Il offre de beaux points de vue. Il est relié au Palais par un système de tunnels.

 Le fort de Jaigarh (au Nord) est relié à celui de Nahargarh (au Sud) par un vaste réseau de murs et d’ouvrages fortifiés Nahargarh est aussi appelé demeure des tigres. Il se situe le long des collines d’Aravalli et surplombe un lac. Le fort abrite aujourd’hui le musée de cire de Jaipur et le palais de verre.

Mais il se peut que vous n’ayez pas le temps, ou l’envie, de vous rendre dans ces forts relativement éloignés du centre de la ville. Si vous souhaitez néanmoins prendre de la hauteur pour jouir du panorama pourquoi ne pas escalader l’élégante tour Swargasuli du XVIIIème siècle ?

Royapet

Royapet est aujourd’hui connu pour ses grands magasins, comme le centre commercial Express avenue. On oublie pourtant que Royapet fut le coin chic de Madras dans les années 1830. Un quartier résidentiel se développa autour de la toute nouvelle église et de l’école Wesley. Les magistrats et acteurs cherchaient de nouveaux lieux de résidence dans cette zone proche de Mount Road. L’avenue s’affirmait alors comme axe central de Chennai.  Car Fort George devenant exigu, de nouveaux bâtiments de Governement Estate furent construits un peu au nord. La ville commença alors à s’étendre dans cette zone.

Effectivement, le gouvernement changeait de lieu et les employés de la EIC ( East India Company) cherchaient des espaces pour y construire leurs maisons. Royapet offrait de beaux terrains constructibles dans une végétation luxuriante. Il y avait de la place pour construire d’agréables résidences avec jardins mais aussi des écoles pour la nouvelle communauté Anglo indienne.

 Je vous propose aujourd’hui une promenade en deux temps dans ces lieux chargés d’histoire.

Express devenu Mall

Le quartier ne compte malheureusement plus beaucoup de jardins. Le lieu le plus connu est peut-être le centre commercial. Pourtant, on oublie presque que l’un des bâtiments les plus représentatifs de l’élite coloniale occupait les lieux, le célèbre et très exclusif Madras Club. Réservé aux hommes blancs, celui-ci fut fondé en 1832 puis agrandi une vingtaine d’années plus tard. Il ne reste rien des édifices classiques ni du parc. Le club lui-même avec sa façade de temple rappelait l’architecture palladienne de Londres. Les dames ne pouvaient y accéder que pour les bals et les grandes occasions.

 Néanmoins, il fallut augmenter les tarifs pour continuer à agrandir et maintenir les lieux. L’adhésion devenait prohibitive. La concurrence de nouveaux clubs poussa le club de Madras à réduire ses coûts en déménageant dans des locaux plus modestes. En 1947, il vendit la propriété aux enchères et s’installa d’abord à Branson Bagh en face de Church Park School, qui appartenait au Raja de Bobbili. Mais moins de dix ans après ce déménagement, l’état des finances du club obligea à un nouveau changement. Le club migra alors à Boat club où il se trouve encore aujourd’hui. En 1963 en effet, il avait fusionné avec le club d’Adyar et ouvrait enfin ses portes aux Indiens. Avec ses tarifs d’entrée prohibitifs et sa liste d’attente interminable le club reste très sélectif et perpétue une tradition ô combien britannique.

La société immobilière « Express » racheta quant à elle le Club de Madras et donna son nom à l’avenue qui bordait le terrain. Lorsque le centre commercial fut construit, il reprit à son tour le nom pour devenir « Express Avenue Mall ».

L’école Wesley

Pratiquement en face du centre commercial, un autre grand jardin se cache derrière des murs. Il s’agit de l’école Wesley. Celle-ci a fêté ses 200 ans en 2018.

De nombreux missionnaires étaient arrivés à Madras pour fonder des églises. Les Méthodistes, menés à Chennai par l’entreprenant par James Lynch, s’étaient dirigés en 1817 vers Black Town pour y prêcher.

Ils fondèrent un certain nombre d’églises dans la ville et une nouvelle chapelle à Royapet bientôt suivie d’une petite école.  Peu de temps après, la couronne signa une charte pour améliorer l’enseignement en sciences et en langues. Les missionnaires recurent alors l’autorisation d’enseigner en anglais ce que confirma la loi de 1835 officialisant l’instruction en anglais et autorisant la diffusion du christianisme. Le gouvernement garantissait alors des postes aux élèves à peine diplômés pour promouvoir ses écoles.

Puis le système se renforça encore avec des examens d’entrée en anglais. Ceci poussa les élites à faire donner des cours privés à leurs enfants de manière à les avantager pour rentrer dans ces écoles.

L’éducation était fondamentale car elle ouvrait des voies professionnelles. Les églises accueillaient tous les fidèles, contrairement aux temples hindous, et offraient des possibilités professionnelles et sociales nouvelles.

L’école de Royapet est l’une des rares constructions de Chennai dans un style vernaculaire. Le parc, quoique peu entretenu, est spectaculaire par sa taille en plein centre de Chennai.

L’Eglise de Wesley

Juste à côté, l’église située près d’un hôpital accueillait, et accueille toujours, une vaste congrégation pas seulement méthodiste. Il est vrai que les églises reformées se sont unifiées sous la même casquette en 1958 d’Eglise du Sud de l’Inde

la chapelle est devenue église. La grande bâtisse blanche de style néoclassique date de 1853 avec de jolis vitraux modernes. Le faux plafond a disparu lors de la rénovation et l’on a retrouvé la belle charpente d’origine. La quiétude des lieux contraste avec l’animation du carrefour qui donne sur le centre commercial.

Hampi bis

Cet Hampi bis a pour but de compléter les premières visites de Hampi et les conseils pratiques . Mes lecteurs habituels le savent, j’aime les balades un peu insolites. En tous cas éloignées des foules et des sentiers battus.

Les historiens ont divisé le site en trois grandes zones. Il y a d’abord le centre religieux le long de la rivière. On y voit les temples les plus anciens antérieurs aux Vijayanagara entre les temples Virupaksha et Vittala. Plus loin, se trouve le centre royal avec 60 temples en ruine. Mais aussi des infrastructures type routes, aqueduc, réservoirs, marchés, portes, monastères. Le troisième noyau correspond à tout ce qui reste.

La semaine dernière je vous avais laissé tout près de l’enclos Zenana et des étables des éléphants.

Un autre Hampi derrière le Palais Royal

Pour les plus courageux, en continuant derrière les étables des éléphants on atteint un temple jain. Puis, on rejoint deux autres temples en ruine. Enfin, se dresse une des portes extérieures de la ville dans des murs cyclopéens. D’énormes blocs de granit protégaient la cité. Ils attestent de fréquents raids de populations étrangères. Des tours de garde les renforcent encore.

De l’autre cote de Zenana, le temple Hazara Rama est consacré à Rama. Il jouait le rôle de temple cérémoniel de la famille royale. Des reliefs extérieurs montrent des cavaliers, des soldats, des danseurs et musiciens et procession. A l’intérieur, des frises racontent le Ramayana.

 Derrière le temple, s’étendent les ruines du Palais royal. On trouvera également celles d’une mosquée et une très jolie tour de garde.

La ville était pluriethnique. Outre les monuments hindous, on trouve des vestiges musulmans et Jains principalement près des portes de la ville.

Derrière le temple Ashyurathaya

Si vous êtes un adepte de la marche, vous pouvez grimper sur la colline Mathanga. Attention néanmoins. Sur les 3 chemins indiqués, un seul est praticable et déconseillé si vous n’avez pas le pied sûr et leste. La montée est glissante et vertigineuse. Evitez d’y aller à la nuit tombée malgré les conseils pour assister aux lever et coucher du soleil.

Le temple Ashyurathaya lui-même est une merveille. Il s’étend largement dans un site grandiose de palmeraies et collines de granit rose. En empruntant la rue des courtisanes bordée de colonnades vers la rivière on atteint un petit temple blanchi à la chaux. En contrebas, se déroule une grève. Ici des bateliers proposent des excursions en coracle, ces petits bateaux ronds et traditionnels. A faire si vous avez des enfants ou appréciez les promenades très lentes et contemplatives.

Près du village Kamalapur

On peut reprendre un transport pour rejoindre le village de Kamalapur. On y visite le musée archéologique qui recèle quelques statues et bronzes trouvés in situ. S’y lisent des inscriptions et les nombreuses stèles, un modèle permet de mieux comprendre le site dans son ensemble. Le musée s’articule autour d’une cour dans laquelle a été aménagé le plan relief du site. Celui-ci est plus facile à comprendre avec cette vue d’ensemble. Il peut donc être intéressant de commencer ou clôturer la visite de Hampi par ce modèle. L’entrée au musée est comprise dans le billet groupé Vittala/ Zenana.

Plus au sud de la ville se dresse le grand complexe du temple Pattabhirama ou Varadevi Ammana Pattana. Il date du 16ème siècle et est consacré à Rama, avatar de Vishnou. Ce temple énorme contenait, comme beaucoup de temples de Hampi, un vaste réfectoire.

Pour y accéder depuis Vittala temple, on passe par une très belle porte à étage. Celle-ci marque l’entrée dans l’enceinte aujourd’hui en partie écroulée.

Un peu plus loin entre Hospet et Hampi

D’autres structures surgissent çà et là dans les rizières et champs de canne à sucre. Si vous disposez de temps et êtes véhiculés, n’hésitez pas à vous arrêter et vous y attarder. On distingue par exemple le bain octogonal de Saraswati, déesse du savoir et de la musique. D’autres temples pour Vishnu et Shiva parsèment le paysage, dont le temple souterrain, absolument pas indispensable. En revanche, non loin de ce Shiva souterrain, la mosquée et la tour musulmane, sont superbes. Elles se situent juste derrière le temple de Ram.

Il vaut aussi la peine de de s’aventurer jusqu’ à la porte de Bhima. On peut y contempler les reliefs de lutteurs. Elle se trouve non loin du temple de Shiva souterrain. Elle suit un plan en chicane avec trois changements de direction pour qui pénétrait dans la cité.  Là encore rien d’exceptionnel si l’on se réfère aux constructions contemporaines du reste du monde. En revanche, le lieu quasi abandonné et désert change des foules. Notamment celles rencontrées devant le chariot du temple Vittala ou devant le lotus Mahal. Le nom de Bhima tient au relief sculpté dans la roche aux abords de la porte.

L’autre rive

Derrière le temple Virupaksha se trouve un petit embarcadère. Au pied de celui-ci, des familles se lavent, font leur lessive et leur vaisselle du matin. C’est aussi ici que l’éléphant du temple prend son bain officiellement vers 8h du matin. Cependant, le bain dure longtemps car son maitre ne lui épargne le savonnage d’aucun pli.

A travers les ordures, on rejoint le point de départ aléatoire du ferry. Celui-ci permet de traverser en 5mn vers l’autre rive. Là, des loueurs de moto et tuk-tuk vous attendent. Ils proposent de vous mener vers les différents lieux importants de la rive gauche. On peut d’ailleurs faire une boucle jusqu’au second ferry. Dans ce cas, prenez un tuk-tuk pour la demi-journée ou apprêtez-vous à une jolie marche.

Durant celle-ci, on peut admirer le pont aqueduc. Il fait partie des nombreuses trouvailles d’aqueduc, ponts et puit trouvés à Hampi. L’irrigation permettait une prospérité agricole et une abondance de fontaines et de bains dans la ville. Plus loin, le temple d’Hanumam, Sri Anjaneya Janmasthala, perché en haut d’une colline jouit d’une vue magnifique sur la région. On accède à l’impressionnante terrasse panoramique au bout d’un long escalier de plus de 500 marches. Très populaire, son accès attire toutes sortes de petits vendeurs.

Non loin de là, un autre temple, Pampasarovara, pas fascinant, donne sur un petit réservoir. En revanche, l’abondance de singes accrédite la légende selon laquelle Hanuman serait né en ces lieux.

Vers le village d’Anegundi

Encore plus loin sur la route, s’élève le temple de Durga. Une statue colorée de la déesse vengeresse annonce les bâtiments religieux, juchés sur la colline. Celle-ci surplombe un magnifique paysage de rizières et bananeraies. Le temple lui-même n’est qu’un ensemble de bâtiments monastiques sans intérêt architectural. En revanche, dans l’enclos on rejoint en grimpant encore le château fort d Anegundi. Puis on atteint la grotte ou temple rupestre. L’ensemble vaut surtout par l’incroyable ferveur religieuse.

Puis on rejoint le village, assez grand, d’Anegundi. Quelques jolis bâtiments comme le temple jain et la bibliothèque municipale de style indo-sarracénique n’ôtent rien à l’impression de ville de fin du monde. Pas un café en vue dans cette bourgade poussiéreuse comme sortie d’un autre âge. Le terminal de ferry se réduit à une marre boueuse. N’attendez pas non plus le restaurant panoramique. Il vaut mieux emmener avec vous boissons et en cas . Sans quoi, vous risquez de mourir d’inanition au cours de ce périple sur la rive d’un autre Hampi.