Cochin

Comptoir portugais dès le XVIe siècle, puis ville hollandaise avant d’être anglaise, Cochin vit depuis des siècles dans le parfum des épices. Plus grande ville du Kerala avec son demi million d’habitants, Cochin offre des quartiers très différents. Monde ancien et moderne s’y côtoient.  Dès l’aéroport alimenté à l’énergie solaire, la modernité de Cochin s’affiche.  La ville est en effet la capitale économique de cet Etat étonnamment riche pour l’Inde.

Maison coloniale Cochin

Fort Cochin, le quartier historique

Fort Cochin constitue le quartier ancien. Quasi piétonnier, il offre une parenthèse par rapport au reste de l’Inde. Car le centre historique de Cochin est très touristique. Mais ici, les touristes sont occidentaux au contraire du reste du pays. Du coup l’ambiance y diffère considérablement. Les jolies boutiques et les maisons coloniales recèlent un charme indéniable.

Boutique de Cochin

Si la tradition chrétienne est restée particulièrement forte, Cochin s’enorgueillit de sa petite communauté juive, réfugiée ici probablement lors de la destruction du temple en 70. La plus vieille synagogue d’Inde est une petite merveille. A côté, le Palais hollandais, en fait construit par les Portugais pour la famille royale de Cochin, abrite le plus bel ensemble de fresques du Kerala, évoquant l’épopée du Ramayana et la vie du dieu Krishna.

Le Palais de Mattancherry, ou Palais hollandais

Bati par les Portugais en 1557, il fut rénové par les Hollandais en 1663. Cette élégante construction enorgueillit de fantastiques fresques . Malheureusement, il est interdit de prendre des photos.

Le  palais se compose de deux étages. Dans les premières pièces, de fantastiques fresques  mettent en scène des thèmes inspirés des épopées indiennes  Ramayana et Mahabharata . Elles représentent aussi les images des dieux hindous. Puis, une succession de salles évoque la vie des dynasties locales. Étonnement pour l’Inde, le Palais offre un bel exemple de muséographie.

A la fin du périple, d’autres peintures murales illustrent le poème épique Kumarasambhavam de Kalidasa. Un petit temple dédié à la divinité Palayannur Bhagwati se situe dans la cour centrale du palais. En outre, deux autres sanctuaires dédiés au Seigneur Krishna et Shiva se visitent. De plus, des vêtements de cérémonie utilisés par la royauté, des turbans, des armes de l’époque, des pièces de monnaie, des timbres et des dessins donnent un aperçu du mode de vie des familles royales.

Plafond du Palais de Cochin

Tous les jours de la semaine de 10 h 00 à 17 h 00, excepté le vendredi.  5 rp, photos interdites

Jew Town

Le quartier juif de Cochin correspond essentiellement à une jolie rue commerçante, parallèle au Palais. Au fond de celle-ci, close par la tour de l’Horloge, se trouve la synagogue Pardesi . Sur la gauche, on y accède par une courette. Édifiée en 1568 et agrandie en 1760, elle expose des objets rares de la période portugaise et du Maharajah de Cochin. http://www.antiquemuseumkochi.com/

Tour de l’horloge de la Synagogue de Cochin

Paradesi signifie «  étranger » dans de nombreuses langues indiennes. Le terme fait allusion aux Juifs blancs, les premiers colons de Cochin, un mélange de Juifs de Cranganore, du Moyen-Orient et d’Europe. En 1524, ils trouvèrent un bienfaiteur en la personne du Raja de Cochin . Celui-ci leur donna  en effet la terre sur laquelle ils bâtirent ce lieu de culte en 1568. Il leur fournit même le bois de construction. Cette synagogue contribua fortement à asseoir la présence juive au Kerala.

Synagogue de Cochin

L’entrée de la synagogue s’effectue par un vestibule. Il donne sur une salle consacrée à l’histoire de la communauté et de sa synagogue. On accède alors à une courette sur laquelle s’ouvre le temple. On y entre pieds nus, Inde oblige. La salle de prière est remarquable pour ses énormes lustres belges du XXe siècle mais surtout pour son extraordinaire pavement. Les centaines de carreaux chinois de faïence bleue, rapportés au XVIIIe s sont tous uniques et peints à la main.

Carrelage de la synagogue de Cochin

On peut aussi noter la chaire, l’arche renfermant les rouleaux de la Torah, deux couronnes d’or présentées à la communauté juive et les plaques de cuivre du IVe siècle. Enfin,  une charte gravée en mayalam décrit les privilèges octroyés à la communauté juive. Le texte est écrit en kannadiyezhuthu, écriture spéculaire ou en miroir.

tous les jours, de 10/12h, et de 15  à 17 heures, sauf les vendredis, samedis et jours de fêtes juives. se déchausser, se couvrir les jambes et les épaules.

Le bord de mer à Fort-Cochin

Fort-Cochin (Fort-Kochi) est situé au bout d’une presqu’île. Il y a donc une belle balade à faire le long du rivage. On s’y amuse du spectacle des carrelets chinois de grands filets de pêche suspendus à des perches. Introduite par les commerçants de la cour du souverain chinois Kubilai Khan, cette méthode insolite repose sur un système de poulies actionnées depuis le rivage. Les filets Installés sur des piquets en teck et en bambou, sont immergés quelques minutes puis remontés.

Carrelets chinois

La plage abonde malheureusement en détritus. En revanche, la promenade le long de la mer est agréable. Le chemin bétonné, longe les plages, entre marchands de poissons, promeneurs et vendeurs de rue divers.

Loafer’s Corner, populairement connue sous le nom de Princess Street, est un endroit idyllique. S’y mélangent l’ancien et le nouveau. C’est l’une des rues les plus anciennes de Fort Cochin.  Ses maisons de style européen donnent une impression de vieux monde et restent témoin de la grandeur de l’époque coloniale. De chaque côté de la rue, se dressent des constructions inspirées des modèles britanniques, néerlandais, portugais et français.

Ici, boutiques d’artisanat, de vêtements et de bijoux, de bibelots côtoient innombrables cafés, restaurants spa et les centres traditionnels ayurvédiques.

Eglise St Francois, où fut enterré Vasco de Gama, Cochin

Tout près,  s’élève l’Eglise Saint-François, où se trouvait un temps Vasco de Gama, découvreur de la route des Indes en 1497 et mort à Cochin en 1524. Son corps fut ensuite rapatrié au Portugal. La jolie façade et les pierres tombales ont beaucoup de charme. Non loin de là, la Cathédrale Santa Cruz présente elle aussi une façade blanche.

Cathédrale Santa Cruz de Cochin

Fruits

Sujets à somptueuses photos colorées, les nombreux fruits indiens.

Grenades au marché aux fruits indiens de Chennai

ne sont pas toujours identifiables pour les occidentaux. Ils abondent sur les étals, au coin des rues, dans les magasins. Cependant, peu de ces fruits indiens sont réellement originaires du subcontinent. Le Tamil Nadu jouissant d’un climat tropical, il a pu en effet adapter de nombreuses espèces exogènes.

Sapotilles

Un petit tour d’horizon pour faire de la balade au marché plus qu’un lieu pittoresque.

Les fruits dits exotiques.

Globalement les fruits des pays tempérés ou méditerranéens, communs sous nos latitudes, se rangent dans la section exotique en Inde. Rien d’étonnant à ce qu’ils soient plus chers ou difficiles à trouver.

Ainsi, nos pommes, poires, kiwis, ne se trouvent que dans les magasins un peu haut de gamme. Certaines variétés de pommes sont néanmoins cultivées dans le nord du pays, notamment l’Uttar Pradesh et surtout le cachemire, précisément l’Etat du Jammu et Cachemire à la frontière du Pakistan. Il ne faut pas en effet négliger la taille du pays, qui permet toute sortes de cultures.

Ne parlons pas des baies rouges ou noires, des fraises, véritables denrées de luxe. Le fruit du dragon parait chinois et pourtant il nous vient du Mexique. Il se range souvent dans les produits importés. La grenade méditerranéenne, très fréquente au Tamil Nadu, s’’égrène sur de nombreux plats salés, tel les chats.

Les fruits sud-américains assimilés à des indiens

La belle variété des étals de fruits indiens nous fait souvent oublier que nombre de ces tropicaux sont nés sur le continent américain. Voici un petit tour d’horizon.

Goyaves vertes et sapotilles
  • Le sapota ou sapotille est ici un petit fruit à la carapace rugueuse et à la chaire orange. Il ressemble un peu au mamey sud-américain. Il aurait peut-être dû rester dans son Mexique natal.
  • Si vous êtes amateurs de maracujas ou fruits de la passion, version tropicale de la passiflore de nos herbiers, passez votre chemin. Ici leur coque jaune ne laisse pas présager les semences visqueuses à l’intérieur. En bref, ces fruits sud-américains sont meilleurs dans leur pays d’origine.
Des fruits de la passion indiens
  • La Papaye. Sa chair orange vif assez odorante ne laisse pas indifférent. La papaye compte adeptes et détracteurs.
  • L’Ananas est certainement le plus commun de ces fruits sud-américains
  • L’Annone, pomme-cannelle ou custard apple fait un peu penser à une grosse pomme de pin vert tendre. Sa chair blanche contient de nombreuses graines. Bien mûre, en saison, (octobre Novembre au Tamil Nadu) les plus gros fruits sont délicieux.
Annones, ces fruits indiens à la chair blanche
  • Les goyaves indiennes peuvent être roses ou blanches. Elles ne sont pas forcément excellentes.

Les fruits importés, cultivés comme des fruits indiens

La pastèque et les dattes sont apparues en Afrique. Néanmoins elles sont très communes dans le Tamil Nadu. La pastèque y est cultivée toute l’année et est souvent délicieuse, juteuse et sucrée. De la famille des cucurbitacées, elle se plait particulièrement dans les régions du Karnataka et du Tamil Nadu. On la cultive particulièrement autour de Pondichéry.

Curieusement aussi, on trouve couramment deux fruits originaires du Moyen-Orient, les figues vertes et le raisin.

L’Inde est également le plus gros producteur mondial de bananes. Elle en produit toutes sortes de variétés particulières. Outre les petites bananes, les grosses que nous connaissons en Europe ou les plantains servies en légumes, on trouve en effet les s bananes rouges très juteuses et savoureuses.

Tout comme la banane, l’orange et le kaki sont originaires d’Asie du Sud-Est. On les trouve facilement parmi les fruits indiens.

On trouve par exemple des monceaux malodorants de ce terrible fruit originaire de Bornéo qu’est le Durian.  De nombreuses boutiques de fruits et légumes les proposent déjà préparés. En revanche, le durian ne se conserve pas du tout sous peine de devenir dangereux à l’absorption et à l’odeur.

Également originaire du sud-est asiatique le lychee garnit les rayons de fruits à l’automne. Mais un lychee jaune assez différent de ceux présents en Europe.

Les fruits indiens endémiques,

Les fruits indiens endémiques sont finalement relativement peu nombreux.

Outre la noix de coco que l’on trouve quasiment dans tous les pays tropicaux, l’Inde a donné naissance à la mangue, au melon et à quelques agrumes. Parmi ceux-ci, on distingue le citron vert, le petit citron jaune beaucoup plus doux et le mosambi. Céstest un agrume endémique de couleur verte. Il a la forme d’une orange et une saveur acidulée à mi-chemin entre le citron et l’orange.

L’Inde offre une variété impressionnante de mangues. On les trouve vertes une grande partie de l’année. Cependant, la grande saison se situe vers le mois de juin. Une foultitude de variétés envahit alors les étals (entre mai et aout en fait).    

Mangues, un des fruits indiens les plus répandus

-Parmi les fruits indiens on trouve aussi aussi des noix notamment des cajous dont l’Inde est le second producteur mondial.  

On trouve même des milk-shakes de fruits secs,

Par ailleurs, nous sommes en Inde et le choix d’épices et tubercules est énorme. De la cardamone, à la girofle, la cannelle, le turmeric ou le safran. En poudre ou râpé, comme le gingembre ou la noix de muscade.

Comment les consomme t on ?

Les Indiens absorbent les fruits tout au long de la journée mais rarement en dessert, sinon incorporés à des préparations. Ils les consomment beaucoup en jus frais, smoothies notamment.

Une foule de desserts utilisent ces fruits, qu’il s’agisse de sablés, de glaces ou encore de ces boissons composites que sont les faloodas, sherbet ou le fameux Jigarthanda de Madurai.

Kanchipuram

Située à une bonne heure de route de Chennai, Kanchipuram offre une belle idée de visite pour la journée.

Cette ancienne capitale des Palavas a vécu son heure de gloire du VIe au VIIIe siècle, Riche en temples, c‘est une ville sacrée et une des 7 villes saintes d’Inde. Pourtant certains temples sont plus tardifs et datent de l’Empire Chola (comme celui de Thanjavur) ou celui des Vijayanagar.

Aujourd’hui, cette ville poussiéreuse et bruyante a perdu de sa superbe et il faut fouiller dans le chaos pour y trouver du charme et y repérer les temples les plus importants. Si la ville en a conservé énormément, peut-être pas les 1000 vantés par les guides touristiques. En outre, tous ne valent pas la visite. Dans leur majorité, les prêtres locaux sont traditionnalistes, peu sympathiques et réfractaires à la présence d’étrangers. Il vaut donc mieux ne pas tenter d’enfreindre leurs ordres.

Quelques temples incontournables

Des agences proposent des matinées de folie à Kanchipuram en faisant visiter dix temples. Ce qui implique un lever aux aurores, car les édifices religieux ferment entre 12.30 et 16h. Néanmoins, tous ne sont pas incontournables et pour éviter la saturation, voici une petite sélection maison.

Perumal Temple reservoir, Kanchipuram

Kailasanatha Temple,

 On peut commencer par Kailasanathar, temple du VIIe s dédié à Shiva. C’est donc l’un des premiers à avoir été bâti avec une base en granit supportant sa structure imposante. C’est surtout l’un des plus anciens de Kanchipuram. Il apparait comme un modèle d’architecture dravidienne. Il contient des préaux aux beaux piliers sculptés. Un vimana surmonte le sanctuaire central entouré de 9 sanctuaires. Tout autour de la cour carrée se trouvent 28 cellules avec des fresques particulièrement anciennes.  Le temple est aussi connu pour ses nombreuses et très précoces inscriptions.

Varadharaja Perumal Temple,

À l’est de Kanchipuram. On le repère de loin en raison de sa taille et surtout de la hauteur de la gopuram d’accès. Ce temple est particulièrement réputé pour son mandapam aux somptueuses sculptures du 8eme siècle. Considéré comme un musée, on accède à ce hall aux 100 colonnes moyennant un paiement. En revanche, après avoir payé, admiré, photographié ce mandapam et les gopurams d’entrée, le clergé local, particulièrement radical, refuse farouchement l’accès des non hindous aux sanctuaires.

L’immanquable

Ekambaranathar

C’est l’un des temples les plus célèbres et l’un des plus grands du Tamil Nadu. Il est dédié à Shiva sous sa forme Ekambareswara, terrestre. On a un peu l’impression de rentrer dans un immense enclos en jachère, d’où surgissent des sanctuaires plus ou moins entretenus.

Nandi, Temple Ekambaranathar Kanchipuram

Ainsi, en partant sur la gauche, un réservoir vide précède un mandapa aux magnifiques sculptures. L’’état général des lieux et les odeurs attestent d’une fréquentation limitée.

piliers sculptés du mandapam Kanchipuram

En revanche, si l’on part tout droit après la première gopuram, on rentre dans le saint des saints. Les marchands du temple vous attendent et se succèdent jusqu’au mandapam vibrant d’animation. Là, on peut vous accoster pour vous proposer de pénétrer dans le sanctuaire. Sous l’œil goguenard et bienveillant du prêtre ravi d’assister à un échange de billets qui lui profiteront, l’étranger mécréant est admis. Il peut alors longer librement l’immense corridor bordé de lingams. De petits autels et des chariots et statues processionnels rangés mènent jusqu’à une courette dans laquelle survit un manguier soi-disant tri centenaire. L’on contourne ainsi le sanctuaire sans véritablement y entrer mais en attrapant une idée de l’atmosphère sacrée et de l’immensité du lieu.

Bien qu’initialement érigé sous l’Empire des Pallavas, il fut entièrement détruit et reconstruit à la fin de l’ère des Cholas. Au fil des siècles, la structure du temple a été améliorée, notamment par les rois Vijayanagar au 15ème s).

Au-delà des temples, la ville

le berceau, Kanchi Kudil, Kanchipuram

Pour les amateurs d’ethnologie, Kanchi Kudil, est une belle maison transformée en musée. On peut visiter moyennant une petite obole. Les pièces de vie d’une famille au sens large vivant sous le même toit sont bien préservées. De belles explications concernent justement la cohabitation dans le Tamil Nadu agricole. On y comprend mieux les stratégies de préservation des terres au sein d’une même famille. On y voit aussi les toits caractéristiques de la région à 7 épaisseurs de tuiles.

Le musée ethnographique de Kanchipuram

Kanchipuram est aussi connu pour sa soie de murier. Cinq mille familles travaillent a la fabrication de saree traditionnels. Malheureusement, les ateliers souvent petits ont migré hors de la ville et les invitations a voir le travail du tissage vous mènent immanquablement dans de grandes boutiques. Pour le reste pas mal d’animation dans la ville.

Kanchi Kudil, maison musée de Kanchipuram

Pour des raisons pratiques, il vaut mieux partir a la journée avec un chauffeur ou un ato. cf article transports et circulation-Les distances peuvent être longues, la touffeur insupportable. Il est parfois difficile de s’orienter dans cette ville poussiéreuse et un chauffeur voire un guide peut donner du sens à cette découverte.

Mahabalipuram

Mahabalipuram ou Mamallapuram est l’un des grands sites du Tamil Nadu, voire le plus connu. Il est d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Ce fut, entre le Vème et le VIIIème siècle, la grande ville portuaire des Pallavas. Cette dynastie avait établi sa Capitale à Kanchipuram. La ville tire d’ailleurs son nom du Roi Pallava, Narasimha Varnam 1er, surnommé « Mamalla » (le grand guerrier).

Outre le fameux bas-relief de 27m sur 9m, la Descente du Gange, de nombreux temples ont été taillés directement dans les falaises de granit entre les 7eme et 8emes siècles.

C’est un site compliqué si on l’aborde sans préparation. Alors, pour mieux le comprendre, voici les 5 zones à ne pas manquer.

On peut acheter un ticket global a la première entrée (notamment aux temples du rivage) qui sera composté à chaque guichet.

La motte de beurre et autour

 On peut commencer, ou finir, par Le butterball ou motte de beurre, rocher qui se tient en équilibre depuis plus de 1200 ans. Cette boule de granit de 6,5m pèse 250t et ne bouge pas. Plusieurs théories farfelues expliquent ce prodige. Certains ont invoqué des extra-terrestres. La légende raconte que le fils de Krishna aurait volé du beurre, l’aurait envoyé dans le ciel puis fait tomber sur terre.

Cependant, une explication plus scientifique considère que La friction entre la base et le rocher le maintient en place. De plus, c’est la seule roche non sculptée par les Pallavas.

 En contrebas, des reliefs ornent des roches monolithes. Puis, en remontant derrière le temple de Ganesh, deux temples en hauteur dédiés à Shiva.

Une fois monté vers la Grotte de Trimurthi, on voit des sculptures de Brahma, Vishnu et Mahaeschwara. De là, On rejoint le phare, qui offre une belle vue sur la plage.

L’impressionnant relief de Mahabalipuram, la pénitence d’Arjuna

En sortant côté motte de beurre et en longeant sur la droite, on accède au Krishna mandapa. Il s’agit d un pronaos excavé avec des sculptures impressionnantes. Des reliefs illustrent la traite de la vache sacrée et Krishna élevant la fille de Govarghana.

Juste avant d’y accéder, se déroule l’exceptionnel relief de 27x10m, taillé dans un énorme roc de granit. Ce chef d’œuvre de l’Art Antique indien date du VIIème siècle. Les spécialistes le considèrent comme le plus grand relief du monde. Selon l’interprétation, on l’appelle Pénitance d’Arjuna ou descente du Gange. Ce bas-relief représente une multitude de scènes de la mythologie hindoue ainsi que des scènes de la vie quotidienne.

Au centre de l’œuvre, des naga (serpents mythiques capables de prendre une forme humaine) s’insinuent dans une crevasse, dans laquelle coulait autrefois de l’eau. Elle symbolise le fleuve sacré, le Gange. Ce relief illustrerait en fait un passage du Mahâbharatha.

Sur la gauche, on repère aisément un homme qui se mortifie, debout sur une jambe, les deux bras en l’air. Et là, deux interprétations s’opposent :

  • Pour les uns, il s’agirait d’Arjuna, le héros de la fameuse épopée du Mahâbhârata. Celui-ci ferait pénitence afin d’obtenir du Dieu Shiva (debout à sa droite) le Pasupatha Astra, l’arme la plus puissante de Shiva. Elle permet de tuer les Dieux. Dans l’épopée, Arjuna la désire pour vaincre ses cousins les Kauraves.
  • D’autres défendent l’idée que l’homme faisant pénitence, serait le Sage Bhagîratha. Celui-ci souhaite obtenir du Dieu Shiva, qu’Il fasse couler l’eau du Gange sur la Terre.

Les 5 Rathas

 Plus loin, en continuant la route jusqu’au bout de Mahabalipuram, on atteint un autre enclos avec Les 5 rathas, référence aux 5 frères pandavas ou 5 panchas (5 en sanskrit). Il s’agit d’un ensemble de petits temples creusés directement dans la roche, du haut vers le bas. Le Roi Pallava Narsimha Varman I (630-668 après J.-C.), a construit ces édifices monolithiques aux VIIème et VIIIème siècles. Plus exactement il les a fait excaver.

Les Cinq Rathas portent les noms des légendaires Pandavas, les frères qui se battent contre leurs cousins Kauraves dans le Mahâbhâratha: Yudhistara, Arjuna, Bheema (grand chariot rectangulaire), Nakula & Sahadeva et de leur épouse commune Draupadi (à l’entrée). Ces édifices incomplets n’ont pas été consacrés. En revanche, ils ont été creusés comme des modèles, et n’étaient pas utilisés pour le culte.

Les statues d’un éléphant (le véhicule d’Indra), du lion (le véhicule de Durga) et du taureau Nandi (le véhicule de Shiva) jouxtent les rathas.

Le clou de Mahabalipuram, les temples du rivage

 De l’autre côté de la route et près de la plage, se dressent Les temples du rivage. Ce sont 2 fantastiques temples pyramidaux dédies à Vishnou et Shiva. Une magnifique allée de taureaux Nandi (monture de Shiva) y mène.

Ce sont les plus anciens temples construits du Tamil Nadu. Ils s’opposent en cela aux temples précédents taillés directement dans la roche ou creusés.

 La construction de ceux-ci daterait de 700-728 ap JC, à l’époque où Mahabalipuram était une importante ville portuaire, sous le règne des Pallavas. Ce processus témoigne de la cohabitation des deux courants principaux de l’hindouisme. 

 Deux sanctuaires sont dédiés au Seigneur Shiva. Le plus grand se dresse a 18m avec son lingam symbole de Shiva et haut relief de Somaskanda (le trio Shiva, son épouse Parvati et leur fils, Skanda). Le second est consacré est consacré à Vishnu, représenté dans sa posture couchée, sur le serpent Sesha. Le troisième est arrasé. Le dernier grand tsunami a mis a jour les vestiges d’autres temples aujourd’hui recouverts par la mer et le sable.

Les sculptures qui ornent les tours sont nombreuses et délicates.  Un lion se dresse au milieu de l’ensemble, Vahana, monture de la déesse Durga.

Les deux temples encore debout, très bien conservés sont certainement le lieu le plus célèbre du Tamil Nadu. L’affluence des Week-ends et jours fériés peut donc dérouter.

Venir

Ça y est vous vous êtes décidé à venir à Chennai et avez même comparé les tarifs aériens. Air France a malheureusement suspenu ses 3 rotations directes par semaine depuis Paris. Emirates, Lufthansa ou Qatar Airways entre autres proposent des connexions souvent parfois un peu sportives.

Préparatifs pour venir à Chennai

Alors première étape essentielle avant de venir à Chennai : le visa.

Il vous faut vous y prendre 1 mois à l’avance pour le e visa. Munissez-vous de photographies d’identité au format américain carré numérique.

Précautions sanitaires avant de venir à Chennai

Deuxième étape, les vaccins éventuels, à moins de venir vous installer dans la campagne, rien de vraiment obligatoire. La fièvre jaune, la rage et l’hépatite A sont conseillés mais en 1 semaine ou 2 vous n’êtes pas obliges de sortir trop des chemins battus et de prendre des risques sanitaires. En revanche conservez à l’idée que vous arrivez dans un pays tropical dit en développement donc les normes ne sont pas toujours les mêmes. Il faut toujours demander de l’eau bouchée, éviter les glaçons. Vous munir d’anti-moustiques, de gel hydroalcoolique, de sérum physiologique (pour les yeux, allergies…) n’est pas inutile. Vous munir de votre gobelet de vos couverts n’est pas hors de propos. Vous pourrez tout à fait les trouver sur place. Idem pour le chapeau, les lunettes de soleil, le parapluie.

L’argent en avoir ou pas

Pour l’argent inutile de vous en préoccuper avant vous changerez en arrivant et surtout des quantités minimales. Les roupies ne sont pas convertibles donc inutile d’en rapporter sauf si vous voulez montrer la tête de Gandhi au retour en France. La moindre boutique est équipée d’un terminal et on trouve des tirettes partout. Cela étant pour éviter les frais de conversion, il vaut mieux estimer vos dépenses et tirer une bonne somme en conséquence au début de votre séjour. Depuis quelques mois néanmoins, le compte Revolut convertit en roupies. il ne s’agit pas ici de publicité, je n’ai pas de lien d’affiliation. Cependnat, cela vaut le coup de vérifier le statut de vos banques en ligne.

Pour le téléphone, l’achat de puce est quasi impossible en Inde. Mieux vaut prendre une extension de votre forfait pour la durée de votre séjour.

Les bagages

On trouve de tout en Inde ou pratiquement. Si vous êtes blonde, avez besoin d’un shampoing particulier, d’une crème ou d’un traitement spécial, il vaut mieux la prendre. Mais les médicaments se trouvent partout, génériques et à prix ridiculement bas. On les trouve quasiment vendus à l’unité. Pour l’instant , nous n’avons pas de troisième œil ou de troisième bras.

Pour vos chargeur et ordi, là encore venir à Chennai équivaut à arriver dans une caverne d’Ali baba. Cela étant les prises ne sont pas les mêmes.

Guides/ Livres

Vous pouvez emporter avec vous un guide papier. En ce cas laissez tomber le routard, préférez le Lonely ou équivalent. Quelques sites se distinguent pour la préparation d’un voyage dans le sud de l’inde. Le mien évidemment, mais aussi

A propos de livres, si vous êtes anglophones ne vous chargez pas. On trouve en effet de très bonnes librairies à Chennai. Elles offrent des ouvrages à des prix incroyablement bas. Alors pourquoi bouder son plaisir. J’ai un faible pour la magnifique boutique de Higginbottams dont certains ouvrages sont vendus à l’aéroport ou dans la jolie chaine de cafés littéraires writer’s cafe.

Vêtements

Inutile de vous charger de vêtements. Ici il faut s’habiller léger mais couvrant. Les bras et les jambes nus sont mal venus. La décence est de rigueur. Même sur la plage. Donc vous pouvez venir avec des valises vides que vous remplirez sur place car la mode est moins chère. En revanche je vous conseille d’emmener votre maillot de bain. Les Indiens ne nagent guère et ne se déshabillent pas donc si vous voulez vraiment nager, équipez-vous en France. Pour le reste Decathlon offre de tout à prix indien, même les bonnets et les doudounes. Néanmoins, vous pouvez embarquer une cargaison de mi bas transparents qui vous permettront de contourner l’obligation de vous mettre pied nu dans les temples sans être trop remarqués.

En revanche vous pouvez tout à fait apporter un vêtement que vous aimez pour le faire copier. Les tissus abondent et il vous suffira d’aller choisir dans les multiples boutiques de T Nagar.

Douceurs de France

Vous voulez apporter des douceurs françaises, alors malheureusement surtout pas de chocolat. Il fait beaucoup trop chaud tout fond. Eventuellement des tablettes de noir et encore (quoiqu’en ce qui me concerne la tablette aux amandes salées ou aux noix de cajou supporte le réfrigérateur) mais trop dommage de mettre des vrais bons chocolats au réfrigérateur.

Amul, le chocolat local sucré à la date qui ne fond pas

En revanche si vous avez besoin de vin, il faudra l’apporter.  Les douanes autorisent 2 bouteilles en soute ou au duty free. Le vin de qualité est quasi introuvable à Chennai.

Si vous avez besoin de votre expresso matinal, là aussi, il vaut mieux vous munir de votre cargaison. On trouve du nescafé à prix fort, sinon c’est du café à la chicorée ou le filter coffee spécialité du Tamil Nadu ¾ de lait épais et une giclée de café très sucré. Le thé c’est bon aussi…. J’espère qu’avec ces quelques éléments vous êtes maintenant prêts à venir à Chennai 

Douceurs

En cette période de fêtes, voici quelques idées de douceurs indiennes. Les Indiens adorent en effet le sucre. Même si la fête la plus importante reste Diwali, voici quelques idées pour épicer notre Noël si occidental.

Burfi

En effet, de quelles douceurs indiennes se régale-t-on au Tamil Nadu ?

le Mysore Pak, une des douceurs indiennes les plus populaires du sud

Quelques douceurs indiennes traditionnelles

Recettes : https://magikindia.com/fr/desserts-indiens-india/

Deux desserts glacés

– le falooda. Ce dessert intransportable est à la cuisine ce que le Taj Mahal est à l’architecture : un concentré de présence moghole. Il s’agit de la version indienne du Faloodeh persan. Ce mélange de vermicelles, maïzena, sirop de rose, crème glacée, entre autre, peut laisser sceptique. Il en existe une version encore plus exotique dans le sud, le jigarthanda. Personnellement, le mélange de vermicelles, lait concentré sucré, fruits confits, glace et sirop m’est compliqué mais vous pouvez tenter si vous avez le cœur, et l’estomac, bien accrochés.

Les jolies couleurs du Falooda

le Kulfi. Dans la version glacée, les Indiens se délectent de Kulfi. Plus dense et lourd que la glace, le kulfi remonte lui aussi à l’occupation Moghole. Il fond lentement et reste longtemps et beaucoup en bouche.

Deux douceurs indiennes vraiment bien sucrées

-le Gulab jamun. Ce dessert national s’obtient en faisant frire des boulettes de farine et lait. On les immerge ensuite dans un sirop de sucre. Les Indiens les servent accompagnés de kulfi. Pour un gout plus de chez nous, on peut tenter de les tremper dans du rhum, cela donne une sorte de mini baba, version indienne.

– le barfi est un bon exemple des douceurs indiennes. C’est une confiserie traditionnelle à base de sucre et de lait concentré mijoté jusqu’à solidification.

Quelques spécialités typiques du Sud

Deux douceurs indiennes à manger en bouchées

-Le Mysore pak. Cette douceur originaire de Mysore est un joyeux mélange de ghee, sucre et farine de pois chiche. On la trouve partout dans le Tamil Nadu mais les étals de Mysore en proposent des montagnes que l’on peut même déguster chaudes. A vos risques et périls digestifs !

-Le Kozhukattai.. On forme de petites boules de farine de riz que l’on fourre d’un mélange de sucre et jaggery. Puis on les cuit à la vapeur ce qui rend l’extérieur doux alors que l’intérieur reste juteux. Bien fait ce dessert peut être très bon quoique , là encore, un tantinet sucré.

Deux desserts de fête

Le Paal polii se déguste pendant les fêtes du Sud. Il se compose de semoule de blé complet (atta), cardamone, safran et fruits secs

– Le Halba est un dessert du Karnataka à base de riz et noix de coco, cardamone, jaggery et fruits secs

Deux desserts traditionnels

– Les Ney Appam ressemblent à des crêpes à base de riz. On y ajoute sirop de jaggery, bananes et cardamone en poudre.

Le Semiya payasam ’est la version sudiste du kheer. C’est un dessert crémeux à base de vermicelles de riz sucrés cuits dans le lait de coco puis revenus dans le ghee sucré. La crème est ensuite garnie de cajoux et raisins secs frits dans le ghee. Une version plus sophistiquée mêle de l’ananas.

De plus en plus de pâtisseries offrent des desserts occidentaux. Du coup, il faut souvent se réfugier dans les restaurants traditionnels ou les petits étals pour se régaler de sucreries indiennes traditionnelles. Ce site recense quelques adresses connues dans la capitale du Tamil Nadu.

Gâteau

A première vue, l’idée de faire un gâteau en Inde ne concerne que les résidents et le titre de cet article peut vous faire sourire. Néanmoins, rien n’est simple au pays des Maharadjas. Alors voici quelques pistes pour vous retrouver au milieu des ingrédients de base, farines, sucres au pluriel mais aussi laitages.

vous connaissez la farine de Ragi ?

La farine.

 On aborde ici aborde un sujet compliqué. Pour préparer un gâteau en Inde, il faut trouver la farine de blé « maida ». Très traitée il est conseillé de la mélanger avec de la farine complète « ätta ». Pour les plus aventureux, il existe une foultitude de farines exotiques. Vous pouvez les trouver dans n’importe quel magasin bio, de type « Terra »ou non.

Quelle farine pour faire un ga^teau en Inde ?

On commence par les plus compréhensibles, farine de lentilles, de riz, de pois chiche. Avec celles-ci, on peut confectionner les vada, sortes de beignets mangés le matin et en guise d’en cas. .Nous connaissons la farine de maïs utilisée dans les tortillas mexicaines  ou la polente italienne. La farine de riz sert quant à elle pour les dosas, idlis .

Farines de pois chiches e de quinoa

Plus étranges pour nous, la farine de millet, d’amarante de sorgho. Plus étonnante encore, la farine de ragi toute rouge. Elle rentre dans la confection de certains chapatis. De la famille du millet, elle est chargée en protéines végétales. Cuisiner ces farines s’apprend car leur texture peut varier considérablement. Il y en a en effet pour tous les goûts, toutes les croyances ou allergies, mais aussi pour toutes les traditions culinaires.

Le sucre.

Là encore, rien de simple pour un esprit franco-français. Outre le sucre blanc archi raffiné, souvent issu de la betterave, il existe une joyeuse quantité de sucres bruns plus ou moins utilisables pou faire un gâteau en Inde.

On exclut d’office la vergeoise très franco-belge et obtenue en caramélisant du sucre blanc. Parmi les sucres roux présents en Inde, on distingue de fait l’origine naturelle, datte, noix de coco, palme et surtout bien sûr canne. Ici, on consomme principalement du sucre de canne. Mais là encore que choisir pour sucrer son café ou préparer un gâteau ?

Le Muscovado n’est pas raffiné, mais juste purifié, filtré et caramélisé d’où un petit goût parfumé. Le trubinado, quant à lui, désigne un sucre semi-raffiné. Cette version conserve ses cristaux.

Le jaggery très présent sur les ‘étals est peut [être le plus traditionnel en Inde. Ce produit concentré, non raffiné, et de couleur foncée contient encore mélasses et cristaux mais aussi des fibres. Il se présente sous forme solide, râpée ou hachée. Très peu homogène, il n’est pas évident à cuisiner mais délicieux dans le café si la texture ne vous d’dérange pas.

Quel sucre choisir pour faire un gâteau en Inde ?

Le sucre Demerara provient de Guyane. Bien que complètement exogène, il se trouve facilement. Autant savoir néanmoins qu’il n’est pas vraiment local. Sa texture granuleuse et humide peut surprendre. On a en effet l’impression qu’il bouge. Un tantinet perturbant le matin au petit déjeuner mais le goût en est agréable.

https://www.lanutrition.fr/les-differents-types-de-sucres

Les laitages

N’en déplaise aux légendes urbaines concernant le véganisme local, les Indiens adorent les laitages. Ils sont d’ailleurs le plus grands consommateurs et producteurs de lait au monde. Du coup, on trouve de nombreuses recettes à base de laitages.

Si l’on trouve peu de fromages, on trouve en revanche beaucoup de fromage. Je m’explique, peu de variétés mais une grande quantité de ce fromage un peu élastique nommé paneer et utilisé comme source de protéines dans de nombreux plats végétariens. Selon les marques, les producteurs, la qualité, et la provenance, le gout du paneer peut varier énormément.

Les Indiens consomment également beaucoup de yaourts. Sous forme solide, type fromage blanc, on l’appelle curd et on le consomme en accompagnement des plats épicés. Car les laitages permettent de calmer les brulures provoquées par les épices. Sous forme liquide, les Indiens ont véritablement inventé le yaourt à boire. Le lassi se boit sucré, aromatisé ou salé, comme toutes les autres boissons. On trouve également de nombreuses boissons lactées telles le badaam milk (lait aux amandes) ou le rose milk très populaires dans le sud de l’inde.

 La matière grasse traditionnelle, quant à elle, reste le ghee, ce beurre clarifié à très longue conservation.

Circuler

Circuler à Chennai peut s’avérer sportif mais pas insupportable comme dans le nord ou dans certains pays du Moyen-Orient. Chennai n’est pas le Caire ou Beyrouth, loin de là. Certes, l’on croise des vaches, chiens sur la route. Certes, des trous obligent parfois à des détours, des barrières de police ralentissent une circulation déjà dense et chaotique. Pour autant, si les trajets tendent à durer, la circulation est supportable.

Pour circuler à Chennai, la location de voiture est déconseillée si vous ne parlez pas la langue locale et ne possédez pas 5 paires d’yeux.

Alors comment se déplacer ?

Circuler à l’occidentale

  • Taxi, voiture avec chauffeur, la solution de facilité. Si vous venez pour affaire, votre société pourvoira à la voiture avec chauffeur. Il deviendra vite indispensable, alors autant s’habituer à son anglais rapidement et s’en faire un allié. Pour le taxi, il faut vraiment discuter le prix à l’avance et ne plus y déroger.
  • Avion : très facile d’une ville à l’autre, les Indiens ont l’habitude de se déplacer sur le vaste sous-continent. https://www.goindigo.in/
Un métro tout neuf
  • Métro : à Chennai le métro est extrêmement sûr, neuf et tout propre. Cher pour les locaux, il est assez peu fréquenté et donc idéal aux heures de grande circulation. Annonces et destinations sont indiquées en tamoul et en anglais ce qui le rend facile d’utilisation. Vous pouvez acheter vos billets en avance sur internet https://tickets.chennaimetrorail.org/onlineticket/svc  (moins cher) ou directement au guichet. Sur l’appli, il vaut mieux n’acheter q’un billet à la fois, (car l’appli ne semble garder en mémoire que le dernier billet acheté). Comme dans les aéroports, il faut passer aux rayons X et à la fouille, donc prévoir ce petit temps et compter 10mn entre chaque passage de rame. Il y a une ligne directe (sans changement) de l’aéroport au centre ville. La station se trouve entre le terminal domestique et le terminal international et on la rejoint par des tapis roulants au 1er étage. Les deux wagons de queue sont généralement réservés aux femmes d’où des regards courroucés en cas d’erreur.

Plus local

  • Auto : le plus folklorique et facile. L’auto ou Ato est en tamul ce que le tuk tuk ou rikshaw est en extrême orient. Comme le taxi, on peut le héler dans la rue ou utiliser les app Uber ou Ola. https://www.olacabs.com/ Un petit bémol, l’auto ne vient pas vraiment toujours vous chercher, c’est à vous d’aller le trouver, sinon il prend quelqu’un d’autre . En dehors de Chennai, ces deux applications servent surtout à avoir une idée du prix plancher. Rarissimes seront les autos ou taxis à accepter la course. Il faut donc s’attendre à marchander.
  • Le train. Si vous aimez la foule, disposez de beaucoup de temps et cherchez le folklore, prenez donc le train. Pour un long trajet mieux vaut ne pas avoir besoin d’aller aux toilettes. https://www.indiantrain.in/.
  • Bus de ville ; il ne coute vraiment pas grand-chose. Mais si vous ne maitrisez pas le tamul, il est quasi impossible à prendre. Les arrêts sont pris d’assaut et les portes ne ferment pas, il vaut mieux s’accrocher.
  • Marcher, malgré les encombrements, la chaleur, les trous, la quasi-absence de trottoir, c’est tout à fait possible si vous aimez vraiment marcher. 

Bienvenue

Pour se sentir bienvenue à Chennai, il va falloir tordre le cou aux idées reçues.  Alors, d’emblée, voici mes premières impressions et surprises. Les premiers défis, sans parler de transports ou de nourriture qui feront l’objet de prochaines publications.

Fils electriques

Bienvenue a Chennai et Premiers défis : chaleur, eau, misère

-La chaleur et l’humidité.

Le climat représente un vrai défi et empeche de se sentir bienvenue a Chennai. Même hors mousson, l’humidité atteint des pourcentages inenvisageables dans nos contrées tempérées et décuple la sensation de chaleur. Inutile de consulter la température, de toutes façons supérieure à 25 toute l’année (voire à 35/40 en Mai juin). C’est le degré d’humidité qui impacte bien ou mal être. Dans le sud, la mousson est tardive (Octobre Novembre) et n’empêche pas les pluies estivales. Les grandes chaleurs anticipent celles du reste de l’hémisphère Nord (Mai Juin). Les mois les plus plaisants sont donc décembre/ Avril.

le chaos d’une grande ville

Quelle que soit la saison, le soleil et l’humidité imposent quelques précautions. Lunettes de soleil, crème solaire et surtout anti-moustique sont fondamentaux.

L’eau n’est pas toujours bien traitée a Chennai

Elle pose problème à tous niveaux. Si elle tombe du ciel, c’est en trombe, sinon elle se fait trop rare. S’il s’agit des rivières, elles sont toutes réduites à l’état d’égout. Il faut donc les éviter pour ne pas succomber aux odeurs, aux moustiques. En général, les bidonvilles s’agglutinent le long des cours d’eau. Ceux-ci offrent un triste spectacle. Quant à l’eau à boire, elle est impropre à la consommation. Partout la municipalité de Chennai met à disposition des vasques d’eau filtrée avec gobelet. De la même manière, les quartiers pauvres sont équipés de groupes sanitaires. Ce qui n’empêche pas de nombreux hommes de se soulager dans la rue. Les restaurants et petits cafés sont munis de filtres à eau et l’eau fournie sur les tables est potable. En revanche, la vaisselle lavée dans une bassine journalière ne donne guère envie.

étendage de linge

Misère

Si l’on ne peut nier la misère, elle n’est pas flagrante dans le centre de Chennai. Plus que l’extrême pauvreté, le choc provient plutôt de l’extrême différence entre la pauvreté la plus absolue et des richesses inenvisageables en Europe et a fortiori en France, royaume du rééquilibrage social. Plus flagrante est l’explosion de la classe moyenne. Ce qui explique le nombre de voitures, grandes et en bon état, la juxtaposition de petits étals et de belles boutiques voire de centres commerciaux de luxe.

Les trottoirs defonces donnent la bienvenue a Chennai

Défis culturels et saturation sensorielle

-L’importance de l’anglais.

Les parents qui le peuvent parlent dans la langue du colon à leur enfant pour lui permettre de fréquenter une école anglaise, synonyme de qualité. Et quand j’écris enfant au singulier c’est parce que la taille de la famille moyenne est en chute libre dans la région. En fait, et contrairement aux nombreux avis préconçus, tous les Indiens ne parlent pas l’anglais. La maitrise de la langue est liée au niveau social et l’anglais ne suffit souvent pas pour les menus besoins du quotidien.

-La complexité linguistique

L’Inde reconnait une vingtaine de langues. En l’occurrence au Tamil Nadu on parle le Tamoul. C’est une des langues les plus anciennes au monde avec un système grammatical complexe de déclinaisons, une graphie toute en rondeurs. Syllabique, elle se compose de dessins associant plusieurs sons (voyelles, consonnes simples mais aussi diphtongues et 1consonne +voyelle)

Couleurs, bruits, odeurs

 La couleur est bienvenue a Chennai

Les femmes ne portent pas forcément de sarees. Ceux-ci sont portés par les plus pauvres et sont souvent à motifs et en nylons ou coton bon marché. Mais on trouve également des sarees de soie brodée de fils d’or aux couleurs resplendissantes. Ceux-ci sont l’apanage de l’élite et apparaissent au temple ou lors des réceptions. Plus généralement en coton et de couleurs très vives, ils sont portés par les moins jeunes, au travail ou dans tout contexte formel. Dans la rue l’on voit majoritairement des kurtas. La plupart des femmes portent en effet des leggings et de grandes chemises colorées avec dupattas, grandes écharpes assorties. Chaque modèle ou quasiment est unique dans ce paradis du fait sur mesure. Les hommes les plus pauvres vont pieds nus et en dhoti, le pagne popularisé par Gandhi. Les autres sont habillés à l’européenne.

Quel que soit le costume, la couleur règne en maitre dans cette mosaïque visuelle. Elle sature pratiquement l’espace visuel. Parlant de vêtements, il nést vraiment pas bien vu de se promener les bras ou les jambes à l’air, les petites robes à bretelles sont à bannir. Il faut leur préférer pantalons et chemises amples, plus adaptés au climat et aux sensibilités locales.

Bruits et odeurs

L’espace sonore lui est suroccupé par les vrombissements divers et variés, les bruits de rue et les klaxons omniprésents. Mieux vaut en tenir compte avant d’élire un domicile. Outre le bruit, les odeurs ont de quoi indisposer les cœurs les mieux accrochés. Pas toujours mauvaises, mais essentiellement fortes.

Le triste spectacle des cours d’eau

Cette saturation sensorielle peut épuiser, et il faut prendre son temps pour s’adapter a ce pays unique. Le temps ne peut pas s’appréhender comme en Occident si l’ on veut tenir dans la durée.

Préparatifs

Départ pour Chennai

Bon vous l’aurez compris, me revoilà repartie sur les routes. Et avec un nouveau départ, les práparatifs. Cette fois, il s’agit d’un départ pour Chennai. Après trois années au Royaume-Uni, rendues frustrantes en raison du Brexit et de l’épidémie de Covid, me voici à nouveau dans les malles.

Préparer son départ pour Chennai

D’aucuns m’ont fait remarquer que l’on trouvait de tout en Inde alors pourquoi emmener des paquetages lors d’un départ pour Chennai ? Parce que figurez-vous nous les Français avons de drôles de mœurs et de drôles de physiques. Parce que aussi, on ne s’installe pas comme on voyage. S’inscrire dans la durée implique de recréer a minima sa zone de confort. S’adapter à ce qui existe sans se renier. Certes il va falloir s’adapter qux vaches dans la rue, aux divinités criardes, aux mets brûlants. Pour autant on peut apporter avec soi un petit coin de France.

 Ainsi mes cheveux clairs ne s’accommoderont pas des soins capillaires pour brunes. Mes boucles desséchées ne supportent ni la chaleur, ni la pollution. Evidemment Amazon pourrait me dépanner… Mais qu’en est-il des couteaux dans un pays où l’on mange avec les doigts et éventuellement avec des cuillères ? Où trouver un ouvre-bouteille dans un état où l’alcool, très contrôlé et lourdement taxé, ne se trouve que dans quelques magasins d’Etat. Et la liste s’allonge de ce qui nous parait anodin en France et devient introuvable ailleurs.

Un petit séjour exploratoire et les conseils gentiment distribués par les associations d’expatriés français et internationales permettent de se faire une idée des contraintes et possibilités locales.

Peur et envie d’un départ pour Chennai

A l’annonce de cette nouvelle destination, les sourcils se sont froncés. La majorité m’a plainte. Misère, maladies, promiscuité, pollution, les maux à affronter se comptent en effet à la pelle.

Néanmoins, les connaisseurs, les voyageurs se sont enquis de la localisation exacte. L’idée du sud du sous-continent a cependant animé quelques enthousiastes. Au point que, à notre étonnement, notre carnet d’hébergement affiche déjà un taux de remplissage uniquement rencontré à Londres après le Covid. Alors qu’est ce qui peut rebuter ou attirer à ce point ?

 L’Inde fait peur c’est vrai, elle effraye notamment les voyageurs en pantoufles. Les autres, ceux qui ont déjà traversé le globe considèrent le sud comme une autre expérience. Les « peluts » d’Ariège ou autres hippies me regardent avec envie en me conseillant de m’installer à Auroville. Bref, l’Inde fait rêver ou horrifie.

 A juste titre tant est grande la différence entre le Tamil Nadu où nous débarquons à l’été 2022 et le Rajasthan abordé rapidement en 2012 lors d’un circuit classique. Il est vrai que 10 ans ont passé. Et en 10 ans le pays a connu une croissance à deux chiffres qui a considérablement changé la donne. Surtout comparer Dehli et Chennai revient à comparer Copenhague et Naples ou à peu près.

Syndrome indien et autres chocs en vue

Il faut dire que l’Inde suscite des réactions schizophrènes. Sans parler forcement du fameux syndrome indien étudié par Regis Airault: Fous de l’Inde, délires d’Occidentaux et sentiment océanique (Editions Payot).

 Qu’on rejette en bloc la misère, le capitalisme sauvage, le système social, la pollution ou qu’on adore le panthéon hindou, les couleurs fluos des sarees, le sourire des gens, l’Inde ne laisse pas indifférent pour le moins.

A l’arrivée c’est le choc. Climatique certes mais aussi et surtout culturel. Bref j’ai du travail pour essayer de comprendre comment fonctionne cette société, à quoi correspondent les divinités peintes de couleurs kitchs sur les temples, pour m’y retrouver dans la gastronomie et surtout dans la langue, les langues. Pour ce faire, il me faut commencer par absorber sinon en complet , au moins des bribes du Mahâbhârata, l’épopée originelle de l’Inde.

Je vous propose de me suivre au cours de cette découverte et vous invite à me retrouver le mercredi pour partager mes coups de cœur, mes visites ou mes interrogations du moment. Vous pouvez aussi vous régaler de lectures, aidés en cela par des conseils éclairés de spécialistes.