Il existe une multitude d’Organisations non gouvernementales dont le but est d’aider les nécessiteux et surtout de donner aux enfants démunis. Voici 3 associations francophones œuvrant à Chennai ou autour. Leur but est de soutenir des enfants de milieux très défavorisés par des circuits courts. Chacune a donc ciblé des écoles ou types de population en grande difficulté et s’applique à soutenir des fondations indiennes. Eviter le maximum de rouages administratifs en s’appuyant sur des bonnes volontés locales identifiées garantit que le don atteint celui qui en a besoin.
Chacune de ces organisations répond au défi énorme de la scolarité des plus pauvres à sa manière. Si vous ressentez le désir bien légitime de contribuer à ces jolis projets, voici leurs coordonnées et leurs besoins.
Heart for India
– Heart for India a été fondée à Genève par la Princesse Sturdza en 2005. L’idée est de donner aux enfants démunis du Tamil Nadu un accès à l’école. Cette Organisation purement genevoise cherche à motiver les enfants des quartiers miséreux de Chennai (et surtout les familles) à venir régulièrement à l’école dans des conditions correctes.
Celle-ci finance les programmes dans les écoles d’état sélectionnées et assure les repas. Cette idée géniale assure la stabilité de la fréquentation scolaire. L’ONG assure également l’apprentissage de l’anglais, nécessaire pour la pousuite des études. Elle lutte également contre la mal et la sous nutritution et s’applique à enseigner le self défense aux jeunes filles.
IEA Trust
– IEA trust. Cette ONG indienne s’applique à donner aux enfants démunis du Tamil Nadu une aide extra solaire. Il s’agit en effet de soutenir les petits villageois hors castes. Elle cherche à apporter un soutien logistique à des enfants laissés pour compte par le système social très hiérarchique de l’inde. Ces programmes ciblent l’école mais aussi des activités de soutien pour éviter le décrochage des élèves en difficultés. Elle accorde aussi des bourses pour aider les enfants à aller plus loin dans leurs apprentissages. Deux associations françaises l’appuient : Inde Educ’Actionset Educadev.
Inde Educ’Action https://inde-education-actions.org/ est une association de Montpellier. Son site, très bien fait, permet de mieux comprendre la problématique scolaire pour les Indiens le plus pauvres.
Educadev Cette association créée par un groupe d’amis d’amis en 1991 s’applique à soutenir des projets visant la scolarité d’enfants démunis à travers le monde. En l’occurrence, le donateur peut choisir de manière ciblée le projet qui lui tient à cœur.
Points coeur
– Points cœur est une organisation catholique qui vise à réconforter les plus déshérités. Il s’agit ici de donner aux enfants démunis du Tamil Nadu mais aussi aux personnes handicapées ou au plus nécessiteux de la compassion et de l’aide matérielle.
Fondée en 1990, elle est présente dans le monde entier et cherche à « réconforter le plus démunis ». L’objectif est plus large que la simple scolarité. A Chennai, les laïcs et religieux se concentrent sur les habitants les plus démunis des bidonvilles.
alphabet tamil
La visite d’écoles, via les 3 associations et fondations, permet de se rendre compte des problèmes liés à la scolarisation des plus pauvres en Inde. On comprend à quel point l’alimentation, l’hygiène jouent un rôle essentiel mais aussi les mariage précoces, l’éloignement ou le manque d’information. On voit également le poids de l’Anglais en Inde mais surtout dans le Tamil Nadu . Cet Etat s’oppose en effet farouchement à l’apprentissage de l’Hindi au nom de l’identité tamoule. Renée, en charge d’une ONG américaine, me confirme qu’elle rencontre le même type de problèmes à savoir la formation d’enseignants d’anglais et leur affectation dans les quartiers déshérités. Faute de maitrise de cette langue de communication, les enfants ne pourront en effet pas faire d’études supérieures, ni travailler dans des postes autres que subalternes
Alors aujourd’hui il s’agit de héler un chauffeur et en route pour la boucle du fleuve Kaveri , à 15km de Mysore, et plus précisément Srirangapatna pour de merveilleuses découvertes naturelles et patrimoniales.
Cap au Nord donc vers les méandres étonnants de ce grand fleuve du sud. Long de plus de 800km il prend sa source dans le plateau du Dekkan pour traverser le Karnataka puis le Tamil Nadu où il forme un delta, à la hauteur de Tanjore pour se jeter enfin dans le golfe du Bengale. Au Nord de Mysore, il s’élargit en un véritable lac et offre des points de vue spectaculaires. Fleuve sacré du sud, le fleuve Kaveri est le sujet de nombreuses légendes.
Excursion vers Sirangapatna
On peut commencer cette excursion autour de Mysore à Sirangapatna, une ile fortifiée sur la rivière Kaveri. Ici, se trouvait la capitale de Haider Ali et son fils Tipu Sultanà la fin du XVIIIeme siècle.
Ceux-ci furent les derniers monarques indiens à opposer pendant plus de trente ans, une farouche résistance aux ambitions anglaises. S’il ne reste que peu de vestiges du fort, le grand général Tipi Sultan y a laissé sa trace.
On peut tout à fait commencer cette excursion par la pointe occidentale de l’ile avec le fantastique temple Ranganathaswamy.
Les photos y sont interdites, et on n peut attester visuellement de l’ambiance. Cependant, l’atmosphère et la ferveur sont prenantes. On pouvait encore circuler au milieu des fidèles fin 2022. Mais la permissivité du clergé s’atténue ces temps-ci.
Au sortir du temple, se dressent de timides vestiges d’un Palais de Tipi sultan. Un peu plus loin sur la route, le lieu de son ultime combat puis des réservoirs d’eau. On accède alors à deux monuments merveilleux : le palais d’été du sultan et le mausolée construit en hommage à sa mère.
Le Palais d’été de Tipi Sultan, merveille d’une excursion autour de Mysore
Le Palais d’été de Tipi Sultan ou Daria Daulat Bagh consiste en un petit bâtiment au centre d’un jardin paradisiaque. Ouvert en véranda, il abrite de merveilleuses peintures du XVIIIème siècle. Elles empruntent à la fois l’art Moghol et à la peinture occidentale. Les ravissants coloris, les paysages raffinés et les maharadjas représentés de profil, rappelle l’art de cour Moghol. A l’inverse, les scènes de bataille, avec des armées presque archaïsantes montrent l’intérêt porté à l’art européen. La délicatesse des mises en scène, l’’élégance des perspectives architecturales, tout concourt à faire de ces fresques un chef d’œuvre pictural.
La tombe de Gumbaz, le Taj mahal du sud
Toujours sur l’Ile de Sirangapatna, se dresse l’hommage rendu par Tipi Sultan à ses parents et notamment sa mère, Gumbaz. Sur le chemin, on passe devant une très élégant mosquée. Ses minarets élancés proches de l’architecture stambouliote font face aux vestiges du fort.
Les tombes de Hyder Ali et sa femme Gumbaz remontent à 1784. Après sa mort, Tipi Sultan rejoignit ensuite ses parents en 1799. Ces jolis mausolées de dentelle de pierre blanche de style persan, se dressent au milieu des jardins Lalbagh .
Une excursion aux allures de promenade
On regagne alors la rive sud du fleuve Kaveri pour découvrir un aspect plus naturel. Ici cascades et parcs animaliers se succèdent.
Des tours d’observation disséminées le long de la promenade aménagée le long du fleuve permettent d’observer les oiseaux rassemblés dans les arbres.
Plus loin, commence le Barrage Krishna Raja Sagara. Sa construction en 1924 a créé un lac, lieu de nombreuses activités nautiques. Outre les balades en bateau, on peut y visiter le temple du coucher du soleil. Flambant neuf il offre de magnifiques vues sur le fleuve à la tombée de la nuit. Cet arrêt permet de patienter jusqu’à l’heure du son et lumières aux Jardins Brindavan.
s’éclaire les soirs le temps d’un spectacle lumineux. Car la musique elle est aléatoire. Certains visiteurs attestent d’une féerie musicale. D’autres n’ont entendu que les clapotis. Quoiqu’ il en soit, le spectacle des jets d’eau éclairés dans ce parc en pente douce est tout à fait magique. On peut en outre l’agrémenter d’un petit cocktail depuis la terrasse de l’hôtel délicieusement désuet,Royal Orchid.
Attention néanmoins à ne pas attendre la fin des illuminations pour éviter la cohue à la sortie du parc.
Et pourquoi pas un Mysore bis ? Après avoir vanté les Palais de Mysore, je pensais parler des environs. Mais, je reste sous le charme de cette ville et vous propose de vous y promener encore un peu dans ce « Mysore bis ». Aujourd’hui, je voudrais m’attarder sur quelques haut lieux et monuments de la ville..
La colline Chamundi
Située à une dizaine de km de la rivière Kauveri, Mysore a été construite au pied d’une colline surmontée par le temple Chamundi. Très vivant, il fait l’objet d’un véritable chemin de pèlerinage pour les fidèles qui montent à pied. Vous pouvez tout à fait vous y faire déposer si la montée abrupte vous rebute.
La vue d’en haut y est spectaculaire. Néanmoins, je vous conseille d’emprunter à l’aller ou au retour le chemin. Le temple, consacré à la Déesse Durga est bondé les fins de semaine. Les Gopurams sculptées sont monochromes contrairement à celles du Tamil Nadu. En outre, elles ne comportent en général que la divinité honorée dans les lieux. Leur couleur jaune évoque l’or dont certaines pouvaient se parer. Des piliers et murs sculptés soulignent son importance pour les fidèles.
A mi-chemin, une énorme statue du taureau Nandi. Depuis la terrasse, se dessine les pelouses du palais royal. Au pied de la colline, si vous aimez marcher sur les grandes routes, vous pouvez regagner le palais ou prendre un véhicule pour vous y mener.
Marché et autres édifices religieux de Mysore
Autour du Palais, se concentre en fait l’essentiel de l’activité de la ville. On y découvre en effet le marché Devajara, le terminal de bus, l’hôtel de ville et les commerces.
Le marché, très vivant comme toujours en Inde, se cache derrière les façades des rues principales, comme Sayyaji Rao rd. Ce dédale de ruelles couvertes explose de mille couleurs. On voit le sens esthétique et chromatique typiquement indien dans la disposition des étals, des légumes et fruits. Un régal pour les yeux et les photographes. Les épices et surtout le santal ont également assis la notoriété de la ville.
D’ailleurs, c’est à l’entrée de ce marché que se trouvent les innombrables vendeurs de la sucrerie dont raffolent les Indiens du Sud, leMysore pak. Déjà un peu lourd et très sucré en temps ordinaire, il se déguste chaud dans la boutique Guru. Cependant, attention ce peut être un peu compliqué pour nos estomacs européens.
Au-delà de ce quartier central, s’étendent parcs et quartiers d’habitations. Ainsi, la cathédrale Sainte Philomène, fait penser à une sorte de réplique de Westminster abbaye. Plus que les clochers néo gothiques peints en gris pour ressembler a du granit , c’est la perspective qui rappelle l’abbaye anglaise. L’intérieur de la cathédrale, blanchi à la chaux, recèle cette chaleur joyeuse propre aux églises indiennes.
Toujours, dans la perspective, une très jolie mosquée fait face à une roseraie et annonce le souk musulman. Au milieu des moutons, la grosse communauté musulmane (près de 1/5e de la population de la ville) rend cette zone très active. Ici la population, les étals, les restaurants rappellent le moyen orient.
La nature dans la ville
Pour ceux qui ne voudraient pas commencer trop loin leur exploration de la luxuriante région du Karnataka , le Karanji lake offre une halte de choix. Construit par un des rois de Mysore au pied de la colline Chamundi, il constitue aujourd’hui une réserve aviaire. Ce beau lac jouxte également le zoo Chamarajendra, très réputé pour ses guépards fugueurs…
Il est également tout proche du Lalita Palace, déjà évoqué dans mon article précédent.
Mysore offre un peu le meilleur des mondes. Un vrai dépaysement, une grande variété, dans une ville au climat plus sec que la côte du Tamil Nadu. D’ailleurs, on y marche sur les trottoirs à l’ombre des arbres. Je m’emballe. On n’est pas non plus en Europe mais quelle douceur de vivre par rapport à la majorité des villes du sud. Et vous pouvez tout simplement vous régaler des affiches et de la délicieuse écriture locale au Karnataka, le Kannada,
Mysore, ville des palais, allie le charme des villes du sud de l’Inde et l’histoire et le raffinement des villes du Nord marquées par la période Moghole. Elle mérite de s’y arrêter pour profiter de la cité elle-même mais aussi de ses environs. Du coup, je vous propose un premier article sur la ville et un second sur ses environs.
Le Palais de Mysore
L’un des charmes de Mysore réside en effet dans ses palais. L’histoire des maharadjas et de toute la mythologie occidentale qui y est liée s’apprécie ici. Pourtant, la plupart de ces palais sont récents. L’occupant britannique dans sa mansuétude a reconnu les potentats locaux en leur accordant des demeures mirifiques comme pour mieux se jouer de leur pouvoir réel. Quoiqu’il en soit Mysore compte au moins 3 palais dignes de ce nom et de nombreuses maisons palatiales.
Le plus connu, le Palais de Mysore est une énorme pâtisserie kitsch. Il s’illumine de mille ampoules les soirs de la semaine le temps d’un son et lumières très sonore. Le dimanche à 19h30, toutes les lumières se mettent à briller. Dans la journée, les salles officielles se visitent pieds nus, ainsi que différents temples à l’intérieur de cet énorme complexe fréquenté par des hordes de touristes.
Sur les hauteurs de la colline Chamundi, la villa Rajendra, palais réservé aux visiteurs du roi de Mysore, Krishnaraja Wodeyar IV, abrite aujourd’hui un hôtel. Son architecture s’inspirerait de la cathédrale St. Paul’s de Londres. Construit en 1921, il appartenait au vice-roi des Indes.
Palais Musée Jahangar
La famille royale, a fait don à la ville d’autres palais. Ainsi, le Palais Jahangar, à l’architecture sobre abrite des collections artistiques. Les amateurs d’art à l’occidental peuvent passer leur chemin. Pour ceux qui tiendraient vraiment à visiter les lieux cependant, il ne faut pas manquer la guitoune à l’entrée. Elle fait office de billetterie. On accède aux galeries par la verrière au fond du jardin à droite.
Le premier grand salon expose des œuvres horlogères. Quant à la grande collection de portraits, elle révèle combien dès la fin du XVIIIe l’européanisation s’exerçait autant dans les mœurs, l’économie que dans les arts. Des portraits de dignitaires locaux posant à la manière anglaise côtoient des profils moghols agrandis. Des portraits de groupe juxtaposent maladroitement des jambes et torses sur lesquels ont été posés des visages, visiblement par des artistes différents. Les perspectives sommaires, attestent de l’intérêt porté à l’art européen par des artistes locaux.
De jolies fresques ornent néanmoins les murs du second étage.
Le Palais Lalita
Plus au sud de la ville, le Palais Lalita reste impressionnant. Son architecture n’est pas sans rappeler le capitole de Washington ou tout autre grand bâtiment néo colonial anglais. Les salons ont gardé un charme désuet. Dommage néanmoins que l’hôtel vive sur son précieux passé et ne songe guère à se moderniser. La tasse de thé et le biscuit digestif offert en contrepartie de 100 roupies pour compléter le tour d’horizon pourraient gagner en classe. On se voit bien profiter d’un véritable et « so british » afternoon tea dans un lieu pareil.
Outre ces Palais, de très belles maisons se découvrent au hasard des avenues plantées. On peut citer le Green Hotel une jolie demeure coloniale entourée d’un vaste jardin dans le quartier de l’université. Au fond du hall de cet hôtel vieillot au charme colonial, se niche une ravissante pâtisserie.
Mysore, une ville pensée
En dehors du marché, très animé et typique des villes indiennes, Mysore jouit d’un urbanisme incomparable dans le sud. Car elle n’a pas poussé au gré des exodes, comme bon nombre d’autres villes. Au contraire les larges avenues aérées, les rond points et les perspectives attestent d’une véritable pensée urbanistique. En d’autres termes Mysore a été dessinée avant d’exister.
On sent certes la patte anglaise, dans le plan et les nombreux espaces verts, les édifices blancs et symétriques. Mais la présence moghole compte certainement beaucoup dans la création de cette véritable cité jardin. Le plan s’est d’ailleurs d’autant plus imposé ici qu’il a fallu tenir compte de la géographie des lieux. En l’occurrence de nombreux lacs et collines parsèment cette ravissante cite verte.
Car si les grandes avenues donnent un aspect aéré rarissime en Inde, la profusion des jardins, parcs et arbres rajoutent au dépaysement. Alors Mysore ville jardin, ou ville Palais ?
Pour rebondir sur la polémique et contrairement à ce qu’on lit dans les journaux occidentaux et ce que pense Jimmy Kimmel le présentateur des oscars, RRR n’est pas un film Bollywood, mais un film Tollywood, c’est à dire du Telangana . Voici pourquoi.
RRR, typique d’un cinéma régional
RRR, ce film évênement braque les projecteurs sur le cinéma indien et plus précisement le cinéma du Telangana, cette petite région créée à partir de l’Andar Pradesh et dont la capitale est Hyberabad. Les 3 R illustre la montée en puissance des cinémas régionaux et notamment du Sud. En effet, en Inde, le cinéma correspond à de nombreuses industries locales. Bollywood fabrique des films à Bombay devenu Mumbai. Alors que RRR est un film de Tollywood et typique du Telangana. Varisu est issu des studios de Kollywood (quartier de chennai) et est typique du Tamil Nadu. Mais on compte également des studios dans le Karnataka (Sandalwood). Dans le Kerala, on parle de Mollywood.
Tollywood s’affirme de plus en plus avec des blockbusters tels Baahubali, et maintenant RRR.
Une différence linguistique
Cette différence de lieux implique une différence de langue et de culture. Celle-ci est la base de la polémique. Bollywood tourne et produit des films en hindi, langue du gouvernement central dont la tendance est de s’imposer à l’ensemble du pays. RRR est tourné en Telugu, doublé d’emblée en tamil pour concerner un marché plus important, celui du sud qui s’oppose culturellement et linguistiquement au Nord de l’Inde.
Un cinéma plus traditionnel
Bollywood représente le cinéma dit mainstream. Or, ce cinéma caractérisé par ses couleurs et ses numéros dansés et chantés, ses scènes de foule, tend à s’occidentaliser. De plus en plus, on voit des films à thèse, avec des sujets sociaux, tel « lunchbox », Gangubai, . En revanche le cinema du sud reste plus traditionnel avec des thématiques et personnages empruntant davantage à la mythologie.
Par ailleurs, le cinéma du Nord tend à loucher sur des thématiques occidentales, avec des sujets et de traitements parfois osés pour le pays : drogue, prostitution, sexe, alcool, homosexualité. Le cinéma du sud, lui, reste beaucoup plus conservateur, avec des sujets mythologiques, historiques, familiaux voire, quoique plus rarement, sociétaux. Il est plus tourné vers l’action.
Un cinéma de héros
Les acteurs sont des « héros » locaux et le public se bat pour eux et leur voue un véritable culte. A Chennai, les fans de Vijay en viennent à se battre contre ceux de Ajith Kumar. Ils ont même des trajectoires régionales politiques, comme les Chief Minister du Tamil Nadu. Les canons physiques diffèrent du Nord. Aux héros clairs, quasi européens, et sportifs du Nord s’opposent les baraques dodues et barbues des films du sud.
RRR, un flm avec danses et musique
Danses et musiques diffèrent également selon les puristes. Les instruments, les rythmes, les danses ne sont pas les mêmes. Les chansons, reprises par le public et diffusées sur les ondes avant la sortie des films, ont des résonnances et significations locales. Même si vu et entendu de loin, tout cela semble semblable, ne bondirions-nous pas si on nous disait que West Side Story ou les parapluies de Cherbourg, chantés dansés sortent des studios de Bollywood ?
Comme le dit SS Rajamapouli, auteur du doublé BaahuBali et RRR, lui utilise la musique et la danse pour faire avancer l’intrigue pas pour servir de charmant intermède. Ainsi la fameuse scène de « Naatu Naatu » sert-elle de compétition entre les deux héros mais aussi de pacte d’entraide. D’ailleurs cette injonction, naatu, est un verbe telugu qui signifie ici « danse »et peut être compris dans les langues dravidiennes du sud alors que le hindi, au Nord, repose sur des racines et des mots totalement différents.
Des budgets plus limités
Enfin, les Budgets n’ont rien à voir entre la grosse machine Bollywood et les budgets souvent plus restreints des studios du sud. Ce même si les récents succès en telugu promettent un changement. Le quasi bricolage de poductions comme Varisu ou Sir n’a en effet rien à voir avec les effets de Paathan.
Il faut reconnaitre que la frontière est souvent ténue entre Bollywood et les reste de la production indienne. Les ingrédients sont souvent semblables : amitiés masculines, histoire d’amour, action, danses et chants. Pour autant, n’oublions pas notre statut d’exception culturelle française lorsque nous regardons un film indien et essayons de comprendre pourquoi le sujet de la langue, de la culture, du rayonnement importe autant depuis Chennai, Bengalore ou Hyderabad.
Par ailleurs la vogue Bollywood permet aussi à RRR d’être considéré et son doublage en hindi sur Netflix lui donne une plus large audience.
Interview avec Annu Jalais, anthropologue, chercheuse et Professeur associée à l’Université KREA
Propos recueillis jeudi 16 février 2023
Les Français de Chennai ont eu la chance de rencontrer Annu Jalais en novembre dernier lors d’une remarquable présentation du système social indien : les castes. Aujourd’hui, elle a gentiment accepté de me parler de ses recherches et de ce qui l’a amenée à travailler sur les populations subalternes.
Merci pour cette interview Annu Jalais. Pour commencer, peux-tu te présenter et nous parler de ton itinéraire personnel ? Qu’est ce qui t’a amené à étudier l’anthropologie ?
Une enfance indienne
Je suis née à Calcutta de parents français qui se sont rencontrés en Inde dans les années 1970 et ont décidé d’y rester. Ils étaient très engagés en tant que travailleurs sociaux dans une ONG indienne. J’ai grandi dans le milieu populaire de Salkia, à Howrah, le long du fleuve Hooghly.
A l’âge de 7 ans, j’ai passé presque une année entre la France et la Suisse. J’y ai remarqué les différences culturelles, que je vivais déjà en Inde. Par exemple, la coutume française veut que l’on remercie à vive voix à travers des mots, mais au Bengale, cela ne se fait pas. C’est parfois même mal vu. Il faut prendre les cadeaux à deux mains, s’incliner légèrement, et surtout ne pas les ouvrir. En maternelle, les filles à l’école locale ou j’étais la seule « non-Indienne », étaient curieuses de la couleur de mes cheveux, de qui j’étais…
Le passeport de mon inclusion a été la langue. Je parle et j’écris Bengali comme mes amies Bengalies. Nous vivions dans un quartier populaire, mais sommes allés dans de bonnes écoles religieuses avec anglais comme première langue, bengali en deuxième langue, et Hindi en troisième langue. A la maison nous lisions beaucoup en français. J’ai obtenu un baccalauréat indien – le Uchhya Madhyamik.
Une formation supérieure en Europe
Avec ce diplôme, je suis partie en France, admise en classe Préparatoire au Lycée Fénelon. Puis je me suis inscrite aux Langues O (aujourd’hui INALCO) sous la houlette de l’extraordinaire Professeur France Bhattacharya. En même temps, j’ai eu la chance de suivre les cours de littérature anglaise à Paris III. Passionnée de littérature et prête à étudier celles de mes 3 langues préférées, je me suis lancée dans un DREA. Ce diplôme de recherche et d’études appliquées de 4ème année portait sur le concept du Viraha (douleur causée par la séparation amoureuse). Je devais traduire des chants collectés au nord du Bengale occidental, en Assam et au Bangladesh et en expliquer les formes linguistiques. Mme Bhattacharya a vite remarqué que mon intérêt se portait en fait plus sur le contexte et sur la vie des femmes qui chantaient ces chansons que sur la forme littéraire de celles-ci.
Spécialisation et Recherche
A l’époque, je dévorais Amitav Ghosh « In an Antique Land», l’histoire d’un anthropologue parti dans un village égyptien. Du coup, je me suis inscrite en licence d’anthropologie à Nanterre. Là, j’ai eu la chance de rencontrer le Professeur Steven Uran qui travaillait sur l’identité ethnique. Il m’a recommandé de continuer au Royaume-Uni si je voulais entreprendre des études sur l’Asie du Sud. Je suis alors rentrée en Masters en Anthropologie Sociale à la London School of Economics (LSE). Les professeurs en étaient Jonathan Parry, spécialiste de la « bonne mort » dans l’Hindouisme et des brûleurs de morts à Bénarès, et Chris Fuller, spécialiste des brahmines du temple de Meenakshi dans le Tamil Nadu. Ensuite, j’ai enclenché avec un MPhil et un PhD sur les Sundarbans, dans la baie du Bengale. C’est la plus grande mangrove au monde et où il y a des tigres mangeurs d’hommes.
Sur le terrain
Cette expérience s’est révélée particulièrement difficile et passionnante. Je connaissais la région pour y être allée enfant avec mes parents. Mon père y avait construit, avec son ami architecte Shobhanlal Bonnerjee, le premier abri anticyclonique. C’était après le désastreux cyclone de 1988 qui a fait plus de 6000 morts. J’y étais retournée avec mon école et avais été fascinée par les croyances et le syncrétisme de la région. En fait, je voulais comprendre leur refus de contrer les attaques des tigres en portant des masques préconisés par les scientifiques et distribués gratuitement par le gouvernement. Il me fallait retourner, enquêter, comprendre.
Comment en es-tu venue à t’intéresser aux questions concernant les Dalits ?
Une exposition précoce
Mon père qui était venu en Inde avec l’association Frères des Hommes a travaillé avec un des grands disciples de Gandhi, Vinoba Bhave, dans le Bihar. Il avait été touché par cet homme qui luttait, d’une manière pacifique, pour une Inde avec plus de justice sociale. La façon dont les Dalits étaient traités l’avait marqué. Il était un des seuls à me parler d’Ambedkar et à m’expliquer pourquoi le système de « réservation » était si important . En effet, c’était une reconnaissance du fait qu’il y avait discrimination, et ceux des plus basses castes avait besoin de ce système pour s’en sortir. Les préjudices contre les Dalits étaient, et sont toujours, importants.
Avec ma mère, qui était venu étudier le Bharatnatyam (une danse classique indienne), ils ont tenu à nous élever comme « à la locale » et à apprécier la culture Bengalie. Nous prenions des cours de chant de Tagore et de Nazrul et de danses indiennes auprès d’Amala Shankar. Depuis très jeune, je vivais dans ces différences culturelles. J’étais consciente des différences de castes, de classes, et de cultures, du fait des amis variés de mes parents.
Dans les Sundarbans
Mon enfance a Salkia, et nos virées dans les campagnes Bengalies pendant les vacances, m’avaient donc préparée à vivre dans un village sans électricité ni eau courante, des toilettes faites de sacs de jutes pendues autour d’un trou. J’étais de ce fait heureuse d’avoir choisi l’anthropologie. Cela me permettait de réfléchir aux grandes questions sur la culture tout en vivant, pendant deux ans, dans un village des Sundarbans. A Londres, un amiDalit Tamoul,Murali Shanmugavelan, m’a introduite à la littérature Dalit à travers le site Velivada et l’autobiographie de Bama. Le mot Tamoul « paraiyan » littéralement « intouchable » , a d’ailleurs donné le mot français paria. C’est la caste des joueurs de tambour. Ils touchent la membrane du tambour – faute de peau de vache. De ce fait, ils sont « intouchables ». La plupart des mots dans les langues Indiennes pour les castes considérées comme « intouchables » veulent littéralement dire « intouchable » ou « sale ».
Le drame de la partition du Bengale
La question des « basses » castes est apparue avec acuité au Bengale après le massacre de 1979 dans une des îles des Sundarbans, du nom de Marichjhapi. De nombreux réfugiés sont venus dans les années 1950 et 1960, suite à la partition de l’Inde quand le Bengale a été divisé. Ceux arrivés juste avant la création du Bangladesh en 1971, avaient été envoyés dans des camps de réfugiés. Ces camps aux terres arides se trouvent au centre de l’Inde. Ils avaient décidé de revenir au Bengale et de s’installer sur l’ile de Marichjhapi dans les Sundarbans. Les réfugiés qui avaient réussi à s’installer sur l’île en furent brutalement chassés par le nouveau gouvernement du Bengale. Certains en étaient morts. Ils s’étaient sentis trahis. Pour les réfugiés, ainsi que pour les villageois des Sundarbans, ce terrible évènement avait été possible seulement parce qu’ils étaient de basses castes.
Quels sont tes sujets de prédilection ?
Lorsque j’étais à la LSE, le grand anthropologue et philosophe français, Professeur Philippe Descola, avait été invité dans notre département. Il nous avait parlé de la relation des Jivaros avec le jaguar. Cela a résonné en moi lorsque j’ai découvert les relations que les villageois portaient aux tigres. J’ai décidé de me spécialiser sur l’anthropologie de l’environnement, étudier comment les gens comprennent l’environnement et leur rapport aux « non-humains ». On sort ici de la distinction nature / culture à la Descartes pour lui préférer un tout écologique dans lequel s’inscrit l’homme. Pour cela, il convient de changer de point de vue. Il convient d’adopter celui des gens qui vivent dans ce système où les animaux et les plantes ont autant de valeur que les humains. C’est d’ailleurs pour cette raison que je préfère le terme « non-humain » au terme « animal ».
Environnement et religions
Outre les castes, et les conceptualisations du non-humain et de l’environnement dans différentes cultures, un autre sujet qui me passionne est la religion, et comment les croyances s’enchevêtrent.
Pour mon deuxième livre, co-écrit avec Joya Chatterjee et Claire Alexander (pour l’étude duquel nous avons bénéficié d’un financement de la part de la AHRC), je suis partie effectuer des recherches anthropologiques sur la migration au Bangladesh pendant deux ans. En effet, 95% de l’émigration dans le monde se situe dans le Global South. D’ailleurs, le pays qui a accueilli le plus de migrants ces derniers temps est le Bangladesh. Plus de 1 Millions de réfugiés Rohingya y sont arrivés en effet. On ne le sait pas, on ne le dit pas assez, mais le gros de l’émigration se fait dans les pays pauvres.
Cohaitation et tolérance
Ce qui m’intéresse dans mon travail sur le sous-continent Indien c’est que depuis toujours, il y a cohabitation entre des peuples, des religions, des cultures différentes. Jusqu’à récemment c’était une mosaïque qui réussissait à cohabiter sans qu’il y ait de continuelles guerres de religions. L’idée dans laquelle j’ai grandi était celle d’une grande tolérance. Nous suivions le dicton de Sri Ramakrishna Paramahansa « Il y a autant de voies qu’il y a de croyances ». Après avoir vécu dans une société à dominance Hindoue, je voulais vivre dans une société à dominance Musulmane. Et j’ai beaucoup appris pendant mes deux années au Bangladesh.
Avec la partition de l’Inde, la tolérance face aux différences, semble avoir été remplacée par la conviction de la supériorité de la religion et pas tant de la culture et de la langue qui nous unis. Malheureusement le nationalisme dans les pays de l’Asie du Sud est de plus en plus lié à une identité religieuse politique très étroite et non à une identité linguistique, culturelle, ou a un passé vécu d’une pluralité religieuse.
Peux-tu nous parler de ton cursus d’enseignante universitaire et de tes projets actuels ?
J’ai enseigné à la LSE pendant ma thèse et à l’université de Goldsmiths à Londres. Après mes deux années au Bangladesh, j’ai passé une année passionnante à l’Université de Yale, en post-doc au Agrarian Studies Program. Puis, j’étais à Amsterdam (à la IISH) et à Leiden (à la IIAS) quelque temps avant d’aller à la JNU à Delhi et au centre CRASSH à Cambridge en tant que post-doc. Puis j’ai travaillé pendant presque 10 ans à la National University of Singapore (NUS) en tant qu’enseignante -c’est ce qui m’a ouvert à l’Asie du Sud Est. L’Asie contiendras bientôt les 2/3 de la population mondiale et c’est ici que se joueront tous les grands enjeux de demain.
Travaux récents
Pendant la pandémie, Aarthi Sridhar de la Dakshin Foundation à Bangalore, et moi-même avons réalisées le projet « The Southern Collective » réunissant des chercheurs issus de diverses disciplines travaillant dans la région de l’océan Indien. Notre équipe, avec Rapti Siriwardane et Alin Kadfak, s’est formée au plus fort de la pandémie pour répondre à l’appel de la SSRC à construire une collaboration transrégionale pour l’océan Indien. Nous partageons des intérêts communs liés aux défis côtiers et marins et une volonté de promouvoir des collaborations Sud-Sud avec la société civile pour produire et démocratiser la production de connaissances sur les répercussions du changement climatique sur l’environnement marin de l’océan Indien. Nous avons aussi recueilli des interviews sur les effets de la pandémie de Covid-19 sur les migrants des communautés côtières.
Enfin, nous avons bénéficié d’un financement de la part de l’Université de Paris et de la NUS pour travailler avec Mathieu Quet, Marine Al Dahdah, Vinod Saranathan, et l’artiste Maïda Chavak sur un projet sur les animaux en Asie. Ce fut passionnant puisque, cela a non seulement permis de mettre mes étudiants à contribution, mais aussi de collaborer avec une vingtaine d’artistes de différentes régions d’Asie. En ce moment, je travaille sur un livre qui étudie la place des « non-humains » dans les sociétés Indiennes et Chinoises.
Et aujourd’hui
Depuis un an, j’ai quitté Singapour pour me rapprocher de la famille. J’enseigne aujourd’hui à KREA, une nouvelle université « liberal arts » à 2h au nord de Chennai. Je donne des cours sur la religion, l’environnement, l’Anthropocène, et l’introduction à l’Anthropologie.
Avant de nous quitter, avec tous mes remerciements, peux-tu nous conseiller des livres, à commencer par les tiens ?
L’école au Tamil Nadu voit coexister deux systèmes. Les écoles privées forment l’élite et abordent l’enseignement en anglais dès le plus jeune âge. Elles proposent également d’autres langues, souvent au choix des parents.
En revanche, les écoles publiques qui suivent pourtant un même curriculum fédéral, connait des difficultés. Au Tamil Nadu, au nom de l’identité culturelle et de l’indépendance tamoules, ces dernières proposent un enseignement en tamoul et anglais uniquement.
Les difficultés de l’école publique au Tamil Nadu
Ces écoles n’accueillent en général que les enfants les plus pauvres. Elles ne peuvent refuser aucun de ceux qui se présentent. Ce même si les effectifs sont pléthoriques et les professeurs en nombre insuffisant, les locaux trop exigus. Il n’est pas rare de voir une cinquantaine d’enfants serrés à même le sol sous la conduite d’une institutrice surmenée. Pour tenir ces hordes de bambins, la sévérité s’impose.
Encore, ces écoles peinent-elles à mener les écoliers jusqu’aux dernières années de secondaire. Ce même si l’école est officiellement obligatoire de 6 à 14 ans. Il faut dire que les écoles sont confrontées à de nombreuses difficultés. Outre l’affluence donc et le manque d’enseignants, la pauvreté et à la problématique linguistique compliquent la donne.
La pauvreté, un obstacle à l’école au Tamil Nadu et dans le reste de l’Inde
Le taux de natalité étant en chute libre en Inde (passant de 5,7 naissances par femme en 1950 à 2 aujourd’hui), les familles, de classes moyennes et hautes, tendent à surinvestir dans leur descendance. Les plus riches choisissent sans hésitation le système privé élitiste anglophone. La classe moyenne concentre également ses efforts sur l’éducation quitte à contracter des emprunts dès l’école primaire.
Les plus démunis sont eux contraints d’envoyer les enfants dans les écoles publiques. D’emblée, le plus pauvres sont donc écartés du système anglophone et des écoles privées.
Or ces mêmes familles, non éduquées, sont celles qui ont le plus de mal à fournir le matériel scolaire le plus anodin pour nous. Crayons, cahiers et surtout uniformes deviennent des objets de lutte. Le gouvernent prend parfois en charge ces frais. Encore s’agit-il souvent d’effets d’annonce préélectorales.
Plus grave encore, les plus pauvres, ont souvent besoin de bras pour subvenir aux besoins familiaux. Ce sont aussi les catégories sociales marquées par les mariages des très jeunes filles. Dès lors, il n’est pas étonnant que l’un des problèmes majeurs pour les enseignants soit l’absentéisme et la disparition très précoce des filles dans le cursus scolaire publique.
La distance peut aussi constituer un obstacle pour les écoliers souvent contraints à se rendre à pied à l’école faute de ressources pour emprunter un transport.
Pour contrer ces fléaux, les enseignants et proviseurs développent des trésors d’imagination et de bonne volonté, traquant les absents au téléphone, allant même jusqu’à les chercher chez eux. Certains proposent même des repas pour faire venir et rester le plus pauvres.
La discrimination par l’anglais
La différenciation entre écoles et élèves se fait notamment par les langues. Dès la primaire, l’apprentissage de l’anglais s’impose. Car les universités enseignent pratiquement toutes en anglais. Il est donc quasi impossible de suivre un cursus complet sans une pratique parfaite de l’anglais.
Or les plus pauvres viennent pour la plupart de familles illettrées, incapables de les accompagner scolairement ou de les exposer à l’anglais. En outre les professeurs du public, peu payés ne sont pas toujours les plus anglophones Ainsi le niveau en anglais, langue obligatoire dès le primaire, n’a rien à voir à l’entrée dans le secondaire entre un étudiant d’école privée, quasi bilingue à 11 ans, et un enfant de classes défavorisées exposé à un Anglais souvent erratique.
Les écoles publiques limitent d’ailleurs l’apprentissage linguistique à l’anglais seulement, ce qui coupe les petits tamouls pauvres de toute possibilité d’aller travailler dans le reste de l’Inde faute notamment de maitriser l’Hindi. L’attachement à l’exception culturelle tamoule pose ici une limite. Celle-ci reste acceptable dans la mesure ou le Tamil Nadu est plus une zone d’attraction que d’exode grâce à son grand dynamisme économique.
Les programmes scolaires du Primaire dans le Tamil Nadu
Les Programmes voulus au niveau fédéral offrent une approche très pratique. Les exigences sont élevées et les enfants soumis à une discipline sévère. Dans le public, les écoles accueillent les enfants entre 9 et 12h30 puis de 14 à 16h. Les écoles privées sont, elles plus libres dans leurs horaires et dates de vacances. Elles laissent ainsi davantage de temps aux activités extra-scolaire comme le sport.
Ce qui correspondrait à notre socle d’apprentissage obligatoire se compose de 5 matières : mathématiques, sciences, sciences sociales anglais et Tamoul. Le cursus s’enseigne dans les 2 langues. Au Tamil Nadu, l’Hindi n’est pas enseigné dans les écoles publiques.
Les sujets sont abordés de manière très pratique. En sciences, les enfants de S6 l’équivalent de notre CM2 sont sensibilisés aux maladies, à la pollution, au réchauffement climatique.
La primaire compte 6 classes de Standard 1 à standard 6. Le collège ou Secondary comprend les classes Standard 7, 8, 9, 10. Puis le Higher Secondary correspond à notre Lycée et est sanctionné par des examens qui donnent accès au supérieur.
Des cursus plus ou moins favorables
Comme chez nous, le cursus scientifique est plus valorisé que les sections commerce/art.
Dans le public les élèves sont suivis selon leurs origines sociales, religieuse et économique, avec des exigences et accompagnements différenciés. La discrimination positive s’y exerce sous le nom de réservation. Dans les faits elle ne favorise guère les basses castes.
Le système de discrimination opère donc tout au long de la vie, ce dès l’école maternelle. Des associations étrangères/ organisations non gouvernementales tentent d’aider des enfants en grand besoin. Je vous propose de vous les présenter dans des articles futurs.
Pour ce Madurai bis, je vous convie à visiter en profondeur deux icônes du Sud de l’Inde. Le Temple Meenakshi de Madurai est certainement le temple vivant le plus connu et le plus fréquenté du Sud de l’Inde. Véritable icône du Tamil Nadu, il rend la visite de la ville incontournable.
Fondée au 3e millénaire avant JC, la richesse de Madurai la rendit précieuse. Convoitée, Madurai est en effet envahie par le sultan de Dehli au 14ème siècle. Elle connait alors une parenthèse musulmane, rare dans l’Inde du sud. Puis, elle est reconquise par la dynastie hindoue Nayak. De ces époques, datent deux des très beaux monuments de la ville, le temple et le Palais. Puis, en 1801, elle passe sous la tutelle anglaise de l’East India Company.
Le temple Meenakshi de Madurai
Le grand temple Menaakshide Madurai se trouve au centre de la ville. C’est l’édifice le plus célèbre de Madurai et l’un des plus beaux et importants d’Inde. Pour le Sud il représente ce que le Taj Mahal est au Nord. Construit entre les 7ème et 9èmes siècles, il a été reconstruit à plusieurs reprises. Ce labyrinthe coloré et très fréquenté par les fidèle s’apparente à une ruche.
C’est un double temple, énorme, consacré à Shiva et Parvati., sous son nom Meenakshi. Pour y entrer, il faut déposer quasi toutes ses possessions. Bien sûr, chaussures chaussettes, mais aussi téléphone et sacs, appareil photo puisque les photos y sont interdites. Une tenue correcte s’impose (les jambes et épaules doivent être couverts). Une fois démuni, vous pouvez visiter l’énorme complexe en essayant de ressortir par la porte par laquelle vous êtes rentrés. Car Il y a 12 gopurams et 4 entrées principales, assez éloignées les unes des autres pour qui claudique pied nu dans la fange des villes indiennes….
L’ensemble est impressionnant de vie, de couleurs et de profusion sculpturale notamment dans l’extraordinaire salle des mille piliers, transformée en musée et donc payante. Ce dernier ferme de midi à 16h. Il vaut mieux visiter le matin (5h30/12h30), à moins que la foule et le chaos qui l’accompagne ne vous tente vraiment.
En sortant, on contourne le temple. Sur la vaste esplanade, les terrasses de certains commerces permettent d’avoir une vue magnifique sur l’ensemble du temple. Il vaut aussi le coup de contourner complètement le mandapam extérieur pour découvrir le taureau Nandi. De là, on accède facilement au très beau marché. Mais aussi à tout le centre commercant avec ses rues et galeries spécialisées.
Le Palais
Non loin, se trouve le palais ou plus exactement ce qui reste du palais, à savoir une cour et les appartements de la reine.
Construit en 7 ans autour de 1636 pour le roi Thirumalai Nayak, le palais de Madurai s’organise autour de sa cour. Si on lit des influences arabes dans les arcs outrepassés, ce palais porte également une marque européenne. L’architecte italien Roberto de Nobili, jésuite converti à l’hindouisme, y travailla en effet vers 1610. Le palais était alors peint en jaune et noir. Le blanc d’œufs et les coquillages constituant le plâtre jaune isolaient de l’humidité et des insectes. Néanmoins, le tout a été refait en bête plâtre en 1850 par les Anglais.
Bien qu’Italien, le missionnaire architecte s’est plié aux préceptes architecturaux particuliers du Vastu shastra.
Je vous laisse méditer ces principes et haruspices, encore en vigueur dans les constructions indiennes. Mon neurone cartésien ayant été pris de fou rire au moment de l’explication du très sérieux guide, je ne suis pas en mesure de vous livrer une lecture satisfaisante, et encore moins rationnelle.
Pour autant, la majesté de l’ensemble est indéniable et on décèle malgré les lourdes restaurations britanniques des influences dravidiennes et islamiques.
Le long de la majestueuse cour, un musée lapidaire occupe aujourd’hui l’ancienne salle de bal. On y voit des statues de divinités en pierre remontant au 10ème siècle et notamment une belle sculpture jain.
On peut visiter le Palais illuminé tous les soir lors du spectacle sons et lumières, toujours très son pour les Indiens qui adorent le bruit fort
L’arrivée à l’aéroport de Madurai et les chemins de traverse pour y mener annoncent une petite ville provinciale. Pourtant, une fois dans le centre de Madurai, le décor et l’atmosphère changent du tout au tout. D’ailleurs, les distances imposent de se déplacer en véhicule.
Pour loger, Madurai offre un panel complet du luxueux Taj ou Heritage Hôtel au dortoir en guesthouse. Cependant un large choix d’Hotels meilleur marché et très correct existe aussi., Dormir et manger à Madurai coûte de toutes façons sensiblement moins cher qu’à Chennai.
Le temple Meenakshi et le Palais assurent la notoriété de la ville. Un article sur la question paraitra la semaine prochaine.
Bâtiments civils de Madurai
Madurai fut une grande capitale des Palavas. Marco Polo y évoque d’ailleurs sa présence sur le chemin du Kerala, avant d’embarquer à Goa vers l’Arabie. Contrairement à de nombreuses cités tamoules, Madurai a cependant perduré après son apogée.
Près de la rivière, le Montapum, petit pavillon bâti en 1638, parait perdu dans un grand bassin souvent comblé. Celui-ci est alimenté par les crues de la rivière.
Ce réservoir a été creusé pour la fabrication de briques destinées au palais. Il se remplit naturellement pendant les moussons. Cette partie de la ville est construite sur les fossés.
Marchés de Madurai
La ville très vivante, abonde en marchés. Assez loin du centre, le marché aux fleurs est assez impressionnant. Comme partout en Inde, les fleurs vendues le sont sans tiges. Elles servent d’offrandes dans les temples et s’enroulent en collier. Trouver un bouquet relève de l’impossible en Inde malgré la profusion de fleurs.
En revanche, d’autres marchés se trouvent dans le centre. Notamment les 2 extraordinaires allées occupées par les marchands de bananes. Grossistes, ils reçoivent les bananes vertes, plus facilement transportables. Ils les font murir dans des fours puis les vendent aux petits marchands.
Ceux-ci tiennent de petits étals colorés un peu partout dans la ville. La diversité chromatique est effectivement spectaculaire à Madurai. Les arrangements de ces petits marchés de rues permettent aux photographes de se régaler. Les Indiens se montrent en général très coopératifs et adorent selfies et photos. Il suffit de leur demander gentiment et éventuellement de leur montrer voire de leur donner un exemplaire de la photo prise s’ils acceptent.
Le Musée Gandhi
De l’autre côté de la rivière, on rejoint le Gandhi Museum. Le bâtiment blanc est un palais historique d’une reine de la dynastie Nayak, construit vers 1670. En 1955, le gouvernement de l’État du Tamil Nadu a cédé le palais à l’Inde pour y loger le très didactique Gandhi Memorial Museum. Premier musée consacré au Mahatma dans la ville où celui-ci a troqué le costume européen pour le dhoti traditionnel.
L’exposition n’a certainement jamais été réaménagée depuis son ouverture. Tout y est vieillot, des photos, au dernier dhoti de l’assassinat maculé de sang. Les panneaux, écrits en tout petit narrent l’histoire de l’indépendance des prémices de la colonisation a l’assassinat de Gandhi.
Fermé entre midi et 14h, son entrée est gratuite sauf pour les appareils photos, mais je ne suis pas sûre que les collections incitent à la photo.
Thirumayyal temple
Eloigné du centre-ville, le Temple de Murugal vaut la balade en taxi, bus ou ato. C’est un fantastique temple dravidien à flanc de montagne. Coloré plein de vie, en partie excavé, il est l’une des 6 demeures de Murugan très honoré dans le Tamil Nadu. L’ambiance y est incroyable. Des marchands de bibeloterie dans le hall incitent à se demander si on est vraiment dans un temple. Et puis, on peut rentrer dans le sanctuaire darshan, avec la bénédiction d’un clergé et de fidèles adorables et amusés.
Derrière le réservoir, on peut escalader les nombreuses marches menant à un petit temple infesté de singes très entreprenants. Le sanctuaire tout simple ne peut pas faire oublier la superbe vue sur la ville et ses nombreux lacs et espaces verts. On redescend par un chemin plus sportif ou par le même escalier qui mène à l’écoparc, un grand parc public très cher pour ce qu’il propose. Aux dernières nouvelles, la police interdisait la montée aux étrangers.
On peut parachever la découverte de Madurai en se rendant à la colline Samanar. Au-delà du petit étang couvert de lotus (et de détritus), du temple kitsch et de la colline aux formes étonnantes, on accède à une grotte temple jain dont la région abonde. Les gravures à même la roche rappellent la présence de communautés isolées autour de Madurai à l’époque où les moines d’Europe s’enfermaient dans des monastères.
Comptoir portugais dès le XVIe siècle, puis ville hollandaise avant d’être anglaise, Cochin vit depuis des siècles dans le parfum des épices. Plus grande ville du Kerala avec son demi million d’habitants, Cochin offre des quartiers très différents. Monde ancien et moderne s’y côtoient. Dès l’aéroport alimenté à l’énergie solaire, la modernité de Cochin s’affiche. La ville est en effet la capitale économique de cet Etat étonnamment riche pour l’Inde.
Fort Cochin, le quartier historique
Fort Cochin constitue le quartier ancien. Quasi piétonnier, il offre une parenthèse par rapport au reste de l’Inde. Car le centre historique de Cochin est très touristique. Mais ici, les touristes sont occidentaux au contraire du reste du pays. Du coup l’ambiance y diffère considérablement. Les jolies boutiques et les maisons coloniales recèlent un charme indéniable.
Si la tradition chrétienne est restée particulièrement forte, Cochin s’enorgueillit de sa petite communauté juive, réfugiée ici probablement lors de la destruction du temple en 70. La plus vieille synagogue d’Inde est une petite merveille. A côté, le Palais hollandais, en fait construit par les Portugais pour la famille royale de Cochin, abrite le plus bel ensemble de fresques du Kerala, évoquant l’épopée du Ramayana et la vie du dieu Krishna.
Le Palais de Mattancherry, ou Palais hollandais
Bati par les Portugais en 1557, il fut rénové par les Hollandais en 1663. Cette élégante construction enorgueillit de fantastiques fresques . Malheureusement, il est interdit de prendre des photos.
Le palais se compose de deux étages. Dans les premières pièces, de fantastiques fresques mettent en scène des thèmes inspirés des épopées indiennes Ramayana et Mahabharata . Elles représentent aussi les images des dieux hindous. Puis, une succession de salles évoque la vie des dynasties locales. Étonnement pour l’Inde, le Palais offre un bel exemple de muséographie.
A la fin du périple, d’autres peintures murales illustrent le poème épique Kumarasambhavam de Kalidasa. Un petit temple dédié à la divinité Palayannur Bhagwati se situe dans la cour centrale du palais. En outre, deux autres sanctuaires dédiés au Seigneur Krishna et Shiva se visitent. De plus, des vêtements de cérémonie utilisés par la royauté, des turbans, des armes de l’époque, des pièces de monnaie, des timbres et des dessins donnent un aperçu du mode de vie des familles royales.
Tous les jours de la semaine de 10 h 00 à 17 h 00, excepté le vendredi. 5 rp, photos interdites
Jew Town
Le quartier juif de Cochin correspond essentiellement à une jolie rue commerçante, parallèle au Palais. Au fond de celle-ci, close par la tour de l’Horloge, se trouve la synagogue Pardesi . Sur la gauche, on y accède par une courette. Édifiée en 1568 et agrandie en 1760, elle expose des objets rares de la période portugaise et du Maharajah de Cochin. http://www.antiquemuseumkochi.com/
Paradesi signifie « étranger » dans de nombreuses langues indiennes. Le terme fait allusion aux Juifs blancs, les premiers colons de Cochin, un mélange de Juifs de Cranganore, du Moyen-Orient et d’Europe. En 1524, ils trouvèrent un bienfaiteur en la personne du Raja de Cochin . Celui-ci leur donna en effet la terre sur laquelle ils bâtirent ce lieu de culte en 1568. Il leur fournit même le bois de construction. Cette synagogue contribua fortement à asseoir la présence juive au Kerala.
L’entrée de la synagogue s’effectue par un vestibule. Il donne sur une salle consacrée à l’histoire de la communauté et de sa synagogue. On accède alors à une courette sur laquelle s’ouvre le temple. On y entre pieds nus, Inde oblige. La salle de prière est remarquable pour ses énormes lustres belges du XXe siècle mais surtout pour son extraordinaire pavement. Les centaines de carreaux chinois de faïence bleue, rapportés au XVIIIe s sont tous uniques et peints à la main.
On peut aussi noter la chaire, l’arche renfermant les rouleaux de la Torah, deux couronnes d’or présentées à la communauté juive et les plaques de cuivre du IVe siècle. Enfin, une charte gravée en mayalam décrit les privilèges octroyés à la communauté juive. Le texte est écrit en kannadiyezhuthu, écriture spéculaire ou en miroir.
tous les jours, de 10/12h, et de 15 à 17 heures, sauf les vendredis, samedis et jours de fêtes juives. se déchausser, se couvrir les jambes et les épaules.
Le bord de mer à Fort-Cochin
Fort-Cochin (Fort-Kochi) est situé au bout d’une presqu’île. Il y a donc une belle balade à faire le long du rivage. On s’y amuse du spectacle des carrelets chinois de grands filets de pêche suspendus à des perches. Introduite par les commerçants de la cour du souverain chinois Kubilai Khan, cette méthode insolite repose sur un système de poulies actionnées depuis le rivage. Les filets Installés sur des piquets en teck et en bambou, sont immergés quelques minutes puis remontés.
La plage abonde malheureusement en détritus. En revanche, la promenade le long de la mer est agréable. Le chemin bétonné, longe les plages, entre marchands de poissons, promeneurs et vendeurs de rue divers.
Loafer’s Corner, populairement connue sous le nom de Princess Street, est un endroit idyllique. S’y mélangent l’ancien et le nouveau. C’est l’une des rues les plus anciennes de Fort Cochin. Ses maisons de style européen donnent une impression de vieux monde et restent témoin de la grandeur de l’époque coloniale. De chaque côté de la rue, se dressent des constructions inspirées des modèles britanniques, néerlandais, portugais et français.
Ici, boutiques d’artisanat, de vêtements et de bijoux, de bibelots côtoient innombrables cafés, restaurants spa et les centres traditionnels ayurvédiques.
Tout près, s’élève l’Eglise Saint-François, où se trouvait un temps Vasco de Gama, découvreur de la route des Indes en 1497 et mort à Cochin en 1524. Son corps fut ensuite rapatrié au Portugal. La jolie façade et les pierres tombales ont beaucoup de charme. Non loin de là, la Cathédrale Santa Cruz présente elle aussi une façade blanche.
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