Juifs de Londres

Les Juifs de Londres se sont installés par vagues. D’abord cantonnés à la City, ils habitent aujourd’hui plutôt dans les faubourgs.

Néanmoins la City a gardé quelques traces des bombardements du Blitz. Le musée de Camden rappelle l’histoire des Juifs de Londres .

 Une communauté qui remonte au Moyen Age

Apparition des Juifs de Londres (11e)

-Les premiers Juifs de Londres arrivent au Royaume-Uni avec Guillaume le Conquérant, au 11e siècle. Banquiers ou serfs personnels, ils fuient les pogroms de Rouen et jouent les rôles de financiers ou usuriers auprès du conquérant. Ils s’épanouissent aussi dans l’artisanat et les commerces non régis par des guildes. Médecins, orfèvres, joaillers, s’installent ainsi dans l’ancienne juiverie près de Guildhall. Cette communauté riche migre ensuite vers le marché de Westcheap, près de Gresham Street, Milk Street, Wood Street, Old Jewry. Ce nom date d’ailleurs de l’abandon du quartier au 14e siècle. Comme à Rouen, la juiverie s’articule autour du Guildhall (palais de justice).  Gresham Street constitue l’axe central du qaurtier qui compte  au moins cinq synagogues. Le quartier s’agrandit ensuite, avec un cimetière,  un hôpital, un mikveh, un abattoir redecouverts au Barbican sous les bombardements de la guerre.

Boutique de Amelie Gold, modiste juive de Spitalfiel

Une juiverie pauvre se développe vraisemblablement près de la Tour de Londres (Aldgate, Jewry Street). La communauté s’épanouit sous les règnes d’Etienne 1135/54 et d’Henri II 1154/89

Persécutions et expulsion des Juifs de Londres (12/13è)

-Avec la mort d’Henri II et les croisades, commence une période de persécutions (12e s) pour les Juifs de Londres. Le cocktail de dettes contractées pour le départ et de ferveur chrétienne pour la reprise de terre sainte se révèle fatale pour la communauté juive.  La propagande, la haine dégénèrent rapidement en persécutions  pogroms. La violence s’exerce surtout contre les juif pauvres.

La chèvre de Spitalfield Market, symbole du bouc émissaire émigré

-Les persécutions s’accélèrent avec Jean sans terre 13siècle. En banqueroute financière, le royaume dénonce, profane, taxe, convertit, pourchasse, confisque. Oppressés, un grand nombre de ces Juifs se réfugient dans la Tour de Londres. Beaucoup sont accusés d’être faussaires, emprisonnés, voire exécutés. Ils sont finalement expulsés du Royaume en 1290.

Le retour progressif après Cromwell

Des communautés sépharades profitent de la liberté de commerce au 17ème siècle.

De petites communautés illégales fuient l’Espagne reconquise après 1492. Ephémères, elles sont pourchassées sous Elisabeth 1ère. . Ces Sépharades se regroupent autour de Saint Olaf et Hart Street. Et du côté de Fenchurch Street Railway Station.. La synagogue de Creechurch Lane est alors un secret de polichinelle.

Des négociations avec Cromwell en 1655 marquent le point de depart de la reconnaissance officielle des juifs à Londres. Charles II l’officialise d’ailleurs en dépit des marchands.. Les contacts des Séfarades avec les colonies espagnoles et les ports du levant favorisent en effet le commerce. Les courtiers juifs s’imposent à la toute nouvelle Bourse à la fin du 17ème siècle. La communauté se réorganise alors. Des institutions caritatives, synagogues, écoles, hôpitaux ou orphelinats se multiplient. La communauté s’enrichit de nouveaux arrivants.

Synagogue espagnole

.Avec l’accession au pouvoir de Guillaume et Marie d’Orange, débarquent alors des juifs hispaniques de Hollande. Au 18e siècle, cette communauté dynamique et croissante s’était beaucoup enrichie, commerçant avec les Indes orientale et occidentales.

Maison de M Stren sur Miles End

La concurrence des Ashkénazes

-Cependant, l’immigration Ashkenaze (d’Europe centrale) concurrence bientôt les communautés antérieures, sépharades. Des 1690, ils transitaient par Amsterdam et construisirent leur centre à Duke Place. Ces arrivées, plus tardives, se transformèrent en flot au 19e. Des disputes éclatèrent entre les communautés, jusqu’à la formation de la Synagogue Unie en 1870 représentant les intérêts collectifs. Au cours du 19esiècle ,les ashkénazes l’avaient emporté en effet de par leur nombre et influence sur les sépharades. Mais ils étaient souvent pauvres. Des structures s’intéressèrent à ces pauvres et créèrent écoles et institutions.

rare rescapée dans le quartier de Spitalfield

-Conversions : La communauté sépharade, elle, se trouvait bloquée dans la rigidité. Certains de ses membres la désertèrent jusqu’à faire baptiser leur descendance. C’est le cas de Benjamin Disraeli, devenu Premier Ministre britannique. D’autres, très riches et intégrés baptisèrent leurs enfants pour les marier à l’aristocratie. Par ailleurs ces familles très éduquées tendaient à se distancier de la foi de leurs ancêtres. La communauté sépharade perdait ainsi de sa vigueur alors que les ashkénazes devenaient plus nombreux à Londres.

18 et 19e siècle, l’âge d’or de l’East End ashkénaze

– lLa majorité des juifs se concentraient sur un espace restreint, le triangle défini par St Mary’s Axe, Bevis Marks, Duke Street and Leadenhall Street. De petites communautés pauvres se pressaient le long de Houndsditch à l’est de la ville. Les plus riches de la communauté avaient des résidences d’été à la campagne et dans les villages près de Londres voire dans le West end. La communauté connut le mouvement d’émancipation. Ce mouvement encouragea aussi la sortie des juifs de leurs quartiers traditionnels.

-vers Une communauté plus éparpillée. 

D’autres membres de la communauté s’imposaient. Certains devinrent Parlementaires, banquiers voire sheriff. Ainsi, D Salomons devint-il maire de Londres mau milieu du19eme siècle. Beaucoup migrèrent aussi hors de la city vers  le Nord ou l’Ouest.  A la même période, le mouvement de réforme des synagogues précipita un nouveau schisme. Une partie de la communauté s’intégrait professionnellement et socialement alors que l’autre, plus pauvre, restait plus traditionnelle et fidèle à l’East end et aux métiers du textile : frippiers, tailleurs, courtiers, grossistes, diamantaires ou cordonniers, vendeurs de parapluies, oranges, pipes, cartes.

Soupe populaire juive, Spitalfield


-Vers 1880 de nouvelles vagues d’Europe centrale

Ces nouveaux arrivants fuient les pogroms et déferlent sur Londres.

Cet afflux  massif de 100 000 personnes changea le paysage social et la géographie de la Londres juive. L’antagonisme entre populations anglo-juives intégrées et arrivants souvent pauvres et exploités s’accentua. La majorité des nouveaux-venus s’installa dans l’East end, vers Whitechapel , Aldagate et Spitalfields. Ces quartiers traditionnels restèrent centraux à la communauté juive jusqu’à la seconde guerre mondiale. Avec le temps, ils bougèrent de plus en plus vers l’est de la ville.

Monument aux enfants juifs, Liverpool Station

Mais la city devint peu à peu un lieu d’affaires et non d’habitation. Ce qui s’accentua avec les bombardements. Les juifs migrèrent alors vers la périphérie. Les pauvres s’installèrent plutôt à l’Est (Stepney, Totenham), les riches à l’Ouest à Maida Vale, Bayswater  voire Hampstead. Le mouvement s’est amplifié avec l’amélioration des transports publics.

Synagogue de Great Portland Street

Fun Bath

Voici un Fun Bath pour faire suite à mon précédent article sur Bath et à la conférence du 15 Juin. Il s’agit plus exactement de quelques anecdotes sur la ville. Celle-ci a connu deux étapes historiques principales.

Fun Bath dans l’Antiquité et au Moyen Age

La légende de Bladud

Tout commence avec la légende du roi Bladud, narrée par Geoffroy de Monmouth au 12es.

On en trouve la trace en divers endroits de la ville. Ainsi une statue de ce roi trône au « bain du roi » dans le musée des Thermes. Une statue du roi porcher et d’un cochon se tient sur le jardin le long de l’Avon. On voit souvent des cochons colorés derrière l’abbaye. Enfin les toits du Circus aménagé par John Wood l’Ancien sont décorés d’acrotères en forme de glands. Ces glands auraient nourri les cochons soigneurs du roi.

Des Bains romains et des vols

Les Romains voient vite l’intérêt des sources chaudes et vont aménager un magnifique complexe thermal. Redécouvert à l’époque géorgienne, puis remis au goût du jour à la fin du 19e, il abrite aujourd’hui un fantastique musée. Les audioguides nous régalent d’informations et pour les plus aventureux vous pouvez même écouter la version Bill Bryson. L’écrivain américain, amoureux de l’Angleterre, et si drôle, a déjà été plus inspiré malheureusement.

Dans le parcours, un peu théâtralement reconstitué, on croise quelques vestiges extraordinaires. Je tairai la rencontre avec les autochtones déguisés en esclaves pour me consacrer aux extraordinaires tablettes votives. Ecrites dans une langue vernaculaire, elles invoquent la déesse locale, Sullis Minerva, et lui demandent vengeance face aux voleurs de vêtements. Pour ceux qui n’avaient pas les moyens de confier à un esclave leurs habits dans l’apodyterium (vestiaire), il arrivait en effet qu’ils ne retrouvent pas de quoi se vêtir à la sortir. D’où ces imprécations.

Fun Bath médiéval

Peu de vestiges attestent de la période médiévale à Bath. Il faut chercher pour trouver un pan de mur  sur Upper Borough Walls et Old Orchard Street, et une maison à colombages sur Slippery Lane .

A cette époque on n’aime pas l’eau, on construit sur les bains oubliés. La ville romaine disparait. Pour éviter les maladies, on boit de la bière. A ce propos savez-vous qu’il a fallu attendre 2016 pour que l’eau de Bath soit embouteillée et donc consommable à l’extérieur ? https://bathwater.co.uk/about-us/

Néanmoins, Reconstruite à plusieurs reprises, l’abbaye vaut d’y passer un bon moment pour admirer quelques détails exceptionnels.

Eventail et anges déchus de l’Abbaye

La magnifique voûte en éventail n’est pas unique à l’architecture britannique. Elle correspond en revanche à l’âge d’or du gothique anglais. Ce gothique tardif (début du 16e siècle) se distingue en effet des interprétations tardives françaises (gothique flamboyant) ou vénitiennes par exemple (gothique fleuri du Palais des Doges). Il est dit « perpendiculaire » et se distingue par ses nervures fines, les nombreuses verrières scandées de meneaux verticaux, et la délicatesse de ses formes.

Outre ce plafond admirable, l’abbaye de Bath est particulièrement lumineuse et claire du fait du nombre important de vitraux (52). Son pavement formé de dalles funéraires attire l’attention. Il vient d’ailleurs d’être surélevé de manière à équiper l’église d’un révolutionnaire système de chauffage hydrothermique au sol.

Enfin, cette abbaye présente une particularité sculpturale : la façade Ouest est en effet ornée de deux échelles de pierre qui illustrent le songe de Jacob. Des petits anges montent et descendent, certains précipitamment ces échelles.

La période géorgienne

La période qu’on appelle géorgienne correspond au règne des quatre rois George au 18e siècle, et à l’apogée de Bath.

La ville devient à la mode.  

Avec la Reine Anne et le changement dynastique, la ville change de statut. Les grands architectes y innovent et la bonne société londonienne y hiverne et y crée la notion de villégiature. C’est une société du plaisir où l’on ne songe qu’à danser, parader, paraitre, jouer.

Malgré quelques anachronismes la série Bridgerton donne un compte rendu assez pertinent de la vie à l’époque géorgienne. En effet, étiquette stricte et raffinement y côtoient une dégradation des mœurs et fin de règne sous un George III devenu fou.  

Des personnages qui vont magnifier la ville

L’un des personnages importants de Bath au 18e était très laid, cela n’aurait aucune importance s’il n’avait répondu au nom de Beau Nash. Cet arbitre du goût et de l’élégance compte parmi les noms de la ville avec Ralph Allen. Riche entrepreneur, spéculateur de génie, celui-ci occupa des fonctions municipales et fit construire nombre de bâtiments emblématiques. On lui doit, ainsi qu’au grand architecte Robert Adam, le Pulteney Bridge. Sa propriété au jardin dessiné par le grand Capability Brown s’enorgueillit également d’un des 4 ponts palladiens d’Angleterre (avec Stourhead, moins joli, Stowe et Wilton). Le trio d’hommes importants est complété par le duo John Wood l’ancien et le jeune, architectes révolutionnaires et créateurs du cirque et du croissant, deux inventions urbanistiques qui changeront l’architecture anglaise. Ce sont eux et non Jane Austen que l’on célèbre à tous les coins de le ville qui ont véritablement marqué la ville. https://janeausten.co.uk/blogs/authors-artists-vagrants/ralph-allen-and-john-woods-elder

L’invention du croissant

Effectivement, Wood père et fils, ont marqué Bath et l’architecture anglaise pour des siècles. En effet, au Circus ils s’inspirent à la fois du Colisée romain et de Stonehenge pour construire une place elliptique . Derrière la façade monumentale et uniforme, s’alignent des logements locatifs. L’idée est reprise sur le Crescent qui propose le premier alignement de logements loués à la saison, homogénéisés par une même façade aux allures palatiales. Ce coup de génie sera répété maintes fois dans les Crescent et Terraces anglais. http://royalcrescentbath.co.uk/History%20bath.htm

L’époque géorgienne redécouverte

 Du coup, le Crescent nous révèle des détails croquignolets sur la vie de la bonne société géorgienne. Il en va des produits de luxe comme le sucre, le thé ou l’ananas. Au number One Crescent, Des bénévoles expliquent les détails de la vie. Ils renseignent ainsi sur l’utilisation des perruques et des gratte poux, nombreux sous les perruques. Certains expliquent l’usage des robes jamais lavées et portées d’abord par les Dames, puis par les servantes et enfin par les prostituées. Dautres évoquent les spécialités culinaires, tel le bun, cette petite brioche, typique de Bath.

Pour retrouver tout cela dans de belles balades, une foule d’auto tours de qualité sont disponibles sur you tube:

https://www.gpsmycity.com/tours/bath-introduction-walking-tour-3588.html

https://visitbath.co.uk/things-to-do/tours-and-sightseeing/self-guided-tours

Bath

La ville de Bath est née autour de la seule source d’eau chaude des Iles Britanniques, dédiée à la déesse celte Sulis.

Les Romains, lors de la conquête, l’assimilent à Minerve et construisent un temple en 60 autour de cette source. Un complexe thermal enserre ensuite le sanctuaire au IIe s. La ville porte alors le nom de Aquae Sulis. Elle croit et se dote d’une muraille défensive au siècle suivant. Mais avec le déclin de l’empire et les invasions, les thermes tombent dans l’oubli.  Redécouverts, superbement organisés, ils se visitent aujourd’hui. Et c’est un plaisir que d’écouter les commentaires précis pour comprendre comment se déroulait la vie à l’époque romaine dans ces établissements thermaux.

Les Thermes de Bath

Au VIIe, la petite ville renaît autour d’un nouveau complexe :  l’abbaye. Elle devient alors un centre religieux. Le passé romain est gommé, et on réutilise les pierres pour reconstruire l’abbaye au XIIeme siècle. On redécouvre les bains et la ville prend le nom de Bath. Un hôpital accompagne la redécouverte des propriétés curatives des eaux.  

Au XVI e siècle, Ia ville tombe et l’évêque décide de reconstruire une abbaye plus petite au moment même où Henri VIII déclare la dissolution des monastères

Voûte en éventail de l’Abbaye de Bath

A l’époque élisabéthaine, les spas deviennent à la mode et la ville attire l’aristocratie.  L’abbaye s’orne alors de fantastiques plafonds en éventail.

La ville se modernise au XVIIIe  et John Wood l’ancien et le jeune, la parent d’un urbanisme régulier. Ils y inventent la notion de croissant (crescent). Ils unifient en une façade un ensemble de maisons le long d’une rue en demi-lune. Cette forme jouxte le circus, place ronde, donnant une allure cosmique au plan de la ville. Les façades classiques et les eaux curatives attirent l’élite britannique et Bath devient très à la mode. On retrouve cette ambiance typiquement géorgienne à la Pump Room le temps d’un tea time.

On peut aussi visiter la maison au 1 sur le Croissant Royal pour avoir une idée de la vie à Bristol à l’époque géorgienne.

Number 1 Royal Crescent, Bath

D’ailleurs, Bath, abonde en petits lieux charmants et élégants. Ainsi, le pont Pulteney, un des trois seuls ponts d’Europe bordé de maisons.

Enfin les fastes géorgiens apparaissent dans les Assembly Room aménagées en un superbe musée du costume.

Musée du Costume, Bath

Ville touristique et culturelle, Bath offre également des expositions au musée Holburn ou au Victoria and Albert. J’ai d’ailleurs déjà parlé des expositions de ce musée.

Musée du Costume, Bath

/ https://www.victoriagal.org.uk/

Modernité victorienne

Ce second article sur le Londres victorien aborde la modernité victorienne et donc les transformations de la cité. https://visitesfabienne.org/londres-victorien/

sur Fleet Street

En effet, en 70 ans de règne de la Reine Victoria, la ville bousculée par la révolution industrielle, se modernise. Les structures et infrastructures de la cité changent radicalement et rapidement. Car le 19ème siècle est le siècle des inventions et des ingénieurs.

la Révolution industrielle au Musée des Sciences

Ville moderne et industrielle, Londres devient alors la capitale d’un immense empire. La ville se transforme et se modernise fondamentalement. Reconstruite après le grand incendie de 1666, agrandie à la période géorgienne, elle doit s’adapter à la Révolution industrielle et à l’accroissement démographique. Les constructions se multiplient dans cette ville qui est devenue la plus grande du monde avec 6 millions de maisons nouvelles en un siècle. Le chemin de fer, le métro, les égouts, des boutiques, et des infrastructures modernes apparaissent.

De nouvelles infrastructures

La modernité victorienne consacre les ingénieurs. Au premier rang desquels, s’illustrent deux véritables génies d’origine française : Brunel père et fils et Bazalgette.

La gloire des Brunel

Marc Brunel, le père originaire de France, creuse le premier tunnel sous la Tamise. Son fils Isambard se joint rapidement à lui. Il reprend ensuite le flambeau de son père pour s’attaquer à l’énorme chantier du chemin de fer. Bientôt les gares entourent Londres et permettent de relier le réseau de villes moyennes et de centres industriels. En dehors de Charing cross et de Victoria Station, toutes ces gares, éloges de la modernité, se trouvent en effet à la lisière de la ville d’alors. Elles permettront de raccorder des zones autrefois périphériques au centre de la capitale. Londres s’accroit effectivement énormément. Isambard s’illustrera également dans la construction de bateaux et du fameux pont suspendu de Clifton https://visitesfabienne.org/destinations/royaume-uni/bristol-la-ville-ou-il-fait-bon-vivre-2/

Bazalgette, le sauveur de Londres

A Joseph Bazalgette revient l’enorme chantier des égouts et de l’assainissement de la capitale ainsi que l’aménagement des quais  et des ponts. L’ingénieur conçoit l’idée d’endiguer la Tamise alors horriblement polluée pour accélérer le débit du fleuve et le doubler d’un système d’égout. Appelé en renfort après l’épisode de la grande Puanteur de 1858, il résout ainsi le souci d’hygiène et accélère la transformation de la ville.

Joseph Bazalgette, héros de la modernité victorienne

La période victorienne coïncide en outre avec la construction de ponts sur la Tamise. Autrefois difficilement franchissable, le fleuve est en effet réduit en largeur et voit les ponts se multiplier http://www.engineering-timelines.com/why/bridgesOfLondon/bridgesLondon_08.asp

Les équipements

La seconde moitié du 19ème siècle se caractérise par la modernisation de la ville entrée dans l’ère industrielle.

– Cette modernité apparait dans les rues avec le mobilier urbain le long des nouveaux axes de circulation. Surtout, la ville s’éclaire. Si le gaz est utilisé dès les premières années du siècle l’éclairage électrique apparait en 1878 le long des quais.

le Viaduc de Holborn

– le commerce évolue avec la création des premiers grands magasins. La BBC a publié un très bel article sur la question : https://www.bbc.com/culture/bespoke/story/20150326-a-history-of-the-department-store/index.html

Boutique victorienne

– l’une des grandes inventions londoniennes est le métro, dès 1890. La première ligne, Metropolitan, relie les gares dans la périphérie nord de la capitale.

Le métro, emblème de la modernité victorienne

– Enfin la modernité se lit à travers les nouvelles activités londoniennes. Typique de l’époque la presse prend un essor considérable. Les journaux de Fleet Street éditent deux éditions par jour. L’engouement pour la presse est tel que les pauvres peuvent louer le journal plus ou moins cher selon l’heure de location et encore moins cher le lendemain. Les illustrations permettent à tous d’avoir accès à une forme d’information. Le sensationnel nait d’ailleurs autour des meurtres de Jack the ripper.

Le Télégraph sur Fleet Street

L’exposition universelle et l’Albertopolis

Tout un quartier a vu le jour à l’époque victorienne et pris le nom du Prince Consort fraichement décédé. L’Albertopolis est en effet né en hommage à la modernité autour de l’exposition universelle de 1851. C’est à cette occasion que fut construit le célèbre Crystal palace. Malheureusement démonté, il ne reste que les magnifiques grilles d’accès.

les Grilles du crystal Palace, à Hyde Park

 En revanche le quartier et les fantastiques musées ouverts pour l’occasion sont encore là, témoins d’une vraie volonté culturelle. Outre les musées, le mausolée d’Albert, époux décédé de l’inconsolable reine Victoria et le Royal Albert Hall restent des hauts lieux de la vie londoniennes.

le mausolée du Prince Albert

Trois énormes musées de Kensington apparaissent aujourd’hui comme témoins de l’Exposition universelle et des grandes avancées du 19e siècle. J’en parlerai davantage dans mon prochain article.

Influences Londres-Paris

Une histoire d’influences Londres-Paris

Les destructions et (re)constructions croisées permettent de souligner les influences Londres-Paris mais aussi les grandes directions prises. Les deux capitales monde se sont longtemps disputé la place dominante. Si Londres semble avoir gagné la bataille, il n’en a pas toujours été ainsi.

Deux villes de construction romaine

Bien que de fondation celtique, les deux villes ne sont devenues cités que grâce à l’effort urbanistique romain. Toutes les deux nées le long du fleuve, près d’un gué, elles se sont développées ensuite sur les deux rives du cours d’eau.

De leur fondation romaine, elles conservent l’une et l’autre le plan hippodaméen de la colonie. Les cardo et decumanus se lisent d’ailleurs encore à Paris (rue St Jacques et rue Soufflot) autour du forum. Les thermes de Cluny restent en outre s très visibles. Cependant, il faut aller chercher les vestiges du Bas-empire sous la crypte archéologique devant Notre-Dame de Paris.

En revanche, Londres, qui avait presque tout gommé de son passé romain le redécouvre peu à peu, à la faveur des destructions et (re)constructions. C’est par exemple après les bombardements qu’est réapparu le Mitraeum. https://visitesfabienne.org/londinium-londres-romain/

Une forte influence française à Londres

Avec le Moyen-Age et la conquête normande (1066), l’influence française devient prééminente. Bien à l’ouest de la cité romaine de Londinium, le conquérant renforce la muraille antique d’un fort, la Tour de Londres, et fonde un noyau royal autour de Westminster. https://visitesfabienne.org/westminster/

La chapelle romane dans la Tour de Londres montre les influences Londres-Paris

De l’époque romane et de l’influence française, subsistent quelques vestiges quoique parfois lourdement remaniés. L’Abbaye de Westminster a subi de nombreuses transformations. Néanmoins on lit aisément le roman d’origine normande (norman style) dans la chapelle royale de la Tour de Londres, à la Tour des Bijoux ou la chapelle Savoie.

Les périodes d’épidémies et de guerres qui frappent nos deux pays ne favorisent pas précisément un échange d’idées ou d’influences. Pourtant, des deux côtés de la Manche, les deux capitales se fortifient. Le mur de Londres est rehaussé. Quant à Paris, Philippe-Auguste qui y établit définitivement son siège, choisit de la protéger depuis l’ouest avec la construction du Louvre, qui clôt l’enceinte de la ville contre une éventuelle incursion angloise.

Villes ouvertes, villes planifiées ?

Les deux capitales croissent très vite à l’ère « moderne ». Au 17e siècle, les murailles tombent. Pourtant Paris en garde la trace avec ses boulevards et ses portes. Londres efface quant à elle toute empreinte du passé. Le pouvoir royal cherche à planifier en France dès le 16e siècle avec les places royales. Ainsi, Henri IV prévoit-il trois places, une carrée (Vosges), une triangulaire (Dauphine), et une semi-circulaire, (la Place de France) jamais construite. En revanche, loin de toute scénographie, Londres croit en fonction des besoins des marchands et des aristocrates, le long des voies de communication entre la City et Westminster, le long de la Tamise ou près des routes reliant la province.

Le Grand Incendie, peinture anonyme, Musée de la Ville de Londres

Avec le grand incendie de 1666, la City disparait sous les flammes. Dès lors, l’opportunité s’offre de la rebâtir totalement. Les trois plans d’urbanisme proposés seront rejetés par les hommes d’affaire. Ceux-ci presseront le roi pour reconstruire au plus vite le long des rues existantes. Bien que la ville change de visage avec des constructions plus homogènes, en pierre ou brique, aucune place ou espace ne sera perdu en décorum couteux et superfétatoire. https://www.historic-uk.com/HistoryUK/HistoryofEngland/The-Great-Fire-of-London/

Christopher Wren, artisan d’une des (re)constructions de Londres après le Grand incendie
Assurance contre le feu

(Re)constrcutions du 19e

Le Pont de Hammersmith, chef d’oeuvre de Bazalgette

Avec la Révolution industrielle, tout change. Londres affirme sa domination. Sans murailles, la ville s’étend de plus en plus. A l’Est, les quartiers ouvriers s’opposent à l’élégance du West-End. Londres détrône même sa rivale sur le marquage du temps. Ainsi, l’observatoire de Greenwich devient-il maître de l’horloge mondiale, reléguant l’observatoire de Paris et son méridien au passé. Des ingénieurs d’origine française déploient leur science au service de l’Angleterre. Ainsi la dynastie Brunel construit ponts et tunnels, gares et usines. C’est à Joseph Bazalgette que l’on doit le système d’égout, l’assainissement et la modernisation d’une ville autrefois insalubre. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Bazalgette

Isambart Brunel

Bien qu’enfermée dans de nouvelles murailles, Paris elle se réinvente grâce à la vision de deux hommes, Napoléon III et le Préfet Haussmann. Cette reconstruction totale, à coup d’expropriations, de démolitions et de nouveaux bâtiments montre la volonté urbanistique des Rois et empereurs.

Paris, ville du prince, Londres ville des marchands

 A Paris, le fait du Prince perdure. Lorsque les présidents laissent leur empreinte sur la ville au 20e ou 21e siècle à travers un opéra, un musée, ils illustrent que les constructions de Paris obéissent à la volonté planificatrice et édificatrice de sa tête. La beauté et l’homogénéité restent de mise dans une ville dont les murs et limitations freinent la croissance.

Barbican, une des (re)constructions de quartier londonien dévasté par le Blitz

 En revanche, la croissance de Londres est le fait des puissants. Celle qui, entièrement détruite à deux reprises par le Grand Incendie et le Blitz, a eu maintes fois l’occasion de se reconstruire. Systématiquement, à un plan général s’oppose la volonté des élites. Aujourd’hui ouverte, dominante, triomphante, Londres peut regarder avec amusement Paris enserrée dans son périphérique mais fière de son harmonie urbanistique.

Le château de Foix

Le château de Foix jaillit au détour de la route qui mène de Toulouse en Andorre. Perché sur un pech haut de 60m, il ressemble à un décor de carton pâte. Selon l’appellation régionale, le terme pech désigne ces collines de calcaire qui s’élèvent brutalement dans un décor de reliefs doux et verdoyants. Ce château n’est pourtant pas une de ces forteresses cathares comme dans le reste de la région.

le château incontournable dans la vieille ville

Un château à l’orée du pays Cathare

Cette citadelle a, au contraire, affiché sa neutralité pendant la période de l’héresie (13e) et en est ressorti indemne. Elle affiche fièrement sa tour des gardes du 11e couronnée d’un toit du 19e siecle. Sa tour carrée ou tour du milieu du 12e, surmonte le logis dont n’a été conservée que la partie inferieure voutée. Pour affirmer leur puissance sur la région, les comtes ont même fait construire une impressionnante tour ronde de pierres de taille au 15e s. Pour autant, ils préféraient habiter dans leur autre capitale, Pau puis Orthez en Bearn.

Foix depuis son château

Si le château nous est parvenu en si bon état c’est qu’il a été utilisé en prison dès lors de l’annexion du grand comté de Foix Bearn à la France sous Henri IV. Classé monument national en 1862, il a été restauré. Y a œuvré le gendre de Viollet le Duc alors occupé à Carcassonne….

Un château musée

Depuis les débuts du XXe siècle  c’est un musée médiéval. Après quelques années de travaux, il vient de réouvrir avec une muséographie sympathique. L’ancien tribunal est ainsi devenu musée. La visite permet d’en savoir plus long sur le Comté de Foix. Né en 1002, aggrandi en 1290 en Comté de Foix -Béarn, il a été annexé à la France en 1607.

Après le musée, on aborde le château lui même. Y monter constitue en soi une jolie grimpette. On emprunte aujourd’hui le chemin construit galet par galet par les forcats et non plus l’ancien sentier médieval perdu dans les arbres sous la tour ronde. Mais la vue sur la vallée récompense des efforts endurés.

On peut alors visiter la tour du millieu et la tour ronde mais aussi le corps de logis central et faire le tour du château dans une totale liberté. Des ateliers thématiques ont remplacé les visites guidées d’avant les travaux. On peut ainsi s’initier à l’archerie, découvrir le fonctionnement des outils de levage. Dommage que les responsables du projet aient jugé bon de meubler le château d’horribles sièges de bois clairs. Et surtout, on peut déplorer que les édiles locaux aient jugé inutile d’aménager un café. On aurait pu profiter avantageusement de la terrasse et de la vue magnifique.

http://www.sites-touristiques-ariege.fr/sites-touristiques-ariege/chateau-de-foix

Un week-end à Cancun

Pourquoi Cancun ?

Y aller

D’abord parce que Cancun n’est qu’à 45mn d’avion de Cuba et seulement quelques heures du Canada et que ce saut de puce se fait facilement sur le week-end et permet de recharger tellement !

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Et encore parce que tout est si bien organisé sur place que c’en est presque reposant en venant de Cuba, notamment.

Dès l’arrivée, un guichet de change vous accueille puis les guichets des taxis, location de voiture, navettes d’hôtels ou de villes et bus vous attendent. Les bus sont très confortables, fréquents, sûrs et bon marché. Pour une personne ou 2, cela peut être une bonne idée.

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En outre, l’accueil local est un vrai bonheur : on vous propose de l’aide sans insister et on vous aide vraiment et avec le sourire sans attendre un pourboire, enfin si mais sans insister trop…

Se loger

Pour les hôtels, vous n’avez que l’embarras du choix entre Cancun et la Riviera Maya, avec quelques précisions peut être… Si vous ne voulez faire que des courses, mieux vaut prendre un hôtel dans le centre ville de Cancun. Si vous préférez la plage, la zone hôtelière de Cancun ou la Riviera maya sont préférables et si vous souhaitez visiter, le site le plus proche est Tulum à 1h45 de Cancun. Mais il y a aussi les cenotes (piscines naturelles) et le grand centre de loisirs Xcaret et bien sur le magnifique site maya de chichen Itza ‘à 2h de Playa del Carmen.

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Pour aller à Tulum et sur la Riviera Maya depuis Cancun ou Playa del Carmen, 4 possibilités : la location de voiture, le taxi (à arranger avec l’hôtel) ou la navette, le bus ADO ou les taxis collectifs pour les plus roots, très économique et facile. A Playa del Carmen il suffit de se rendre sur la Calle 2 entre la 15 et la 20, d’annoncer sa destination et de s’asseoir dans un minivan à air conditionné et de descendre quand le chauffeur vous l’indique.L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est IMG_20180407_195158-1024x768.jpg.

Cancun est une grande ville, on peut préférer l’ambiance plus  balnéaire de Playa del Carmen et garder à l’esprit que si on dort dans un des hôtels de la Riviera Maya ou de la zone hoteliere de Cancun, il peut être plus compliqué de circuler vers les centres commerciaux ou les sites archéologiques. En revanche, si on loge dans le centre ville de Cancun, cela peut être plus compliqué d’aller à la plage. Et franchement il serait dommage de ne pas aller profiter de ces plages exceptionnelles….

Si vous préférez les vestiges mayas à la plage, regardez plutôt cette page : http://visitesfabienne.org/wordpress/week-end-a-merida-une-vraie-alternative-a-la-riviera-maya/

Visites insolites a la Havane

Pour changer un peu des sempiternels tours de la vieille ville, j’ai mis sur pied un certain nombres de visites insolites.

Celles-ci sont en fait de deux types. Il s’agit d’une part de visites des lieux incontournables mais avec un regard différent. Mais, je propose aussi des visites de lieux méconnus ou oubliés.

Un autre regard

Dans cette rubrique je cherche à revisiter d’une manière personnelle les lieux connus de la Havane. En effet, les touristes lorqu’ils viennent veulent voir les essentiels, et c’est bien naturel. J’avais donc réfléchi à la manière de faire et refaire ces visites sans se lasser.

Vous trouverez dans cette section des itinéraires originaux mais dans des quartiers centraux comme la balade Art deco ou le Petit Wall Street.

Vous pourrez retrouver d’autres visites insolites dans mes balades du centre ville : sur les traces de Jésuites ou sur celles de Saint Francois.

Néanmoins, celle dont je suis peut être la plus fière est le Wall street de la Havane. C’est en effet en me baladant rue Obispo avec un groupe que m’en est venue l’idée. Je commençais alors un peu à me lasser de toujours montrer les mêmes bâtiments coloniaux . Je me suis alors rendue compte de l’architecture particulière d’une petite portion de cette rue.

Des façades colossales néo-classiques rappelaient les idéaux professés dans l’architecture publique et commerciale des Etats Unis. On retrouvait entre la rue Cuba et le Capitole de grands pilastres et frontons si typiques des bibliothèques, universités et banques américaines. Ils différaient totalement de l’architecture coloniale ou des autres constructions cubaines. Ne trouvant aucune explication dans la littérature cubaine, j’ai recherché dans de vieux guides et sur des sites anglo-saxons. Et j’en ai extirpé le terme de Wall Street havanais. De là, est née cette promenade qui a connu un vrai succès.

Des lieux insolites

Une deuxième partie s’intéresse à des lieux peu connus sur lesquels je suis parfois tombée par hasard. Ainsi en est-il des anciennes carrières aménagées en immeubles improbables. Dans le même registre, cette extraordinaire mosaique du patriarche orthodoxe recevant les clés de son église des mains de Fidel. L’église Russe, ou le petit baptistère de l’église Grecque cachée en plein centre ville sont autant de trouvailles incongrues au coeur de la vieille ville.

J’ai aussi eu la chance de faire partie d’un groupe de visites très actifs animés notamment par le bureau de l’historien de la ville. http://www.habananuestra.cu/ C’est grâce à ce groupe que j’ai pu découvrir le Chinatown cubain, les jardins de la Tropical ou encore Fusterlandia. https://visitesfabienne.org/fursterlandia/

Enfin des lectures personnelles m’ont permis de mettre sur pied des itinéraires comme la balade Art déco de rancho boyero, l’excursion à Regla, la balade pour mieux comprendre la Santeria. https://visitesfabienne.org/la-havane-africaine/

Que vous veniez pour la première fois ou la dixième fois, que vous séjourniez brièvement ou résidiez à la Havane, j’espère que ces idées de visites insolites vous combleront.

Saint François à la Havane…..

Sur les traces de Saint François à la Havane ? Voilà un itinéraire surprenant allez-vous me dire….

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Mais non Saint Francois n’est pas venu à la Havane. En revanche ses petits frères pauvres si! Et ils s’y sont promené, et ils y sont restés…Alors suivez-moi sur leurs traces. Vous pouvez aussi lire cet article http://www.psychologies.com/Culture/Maitres-de-vie/Francois-d-Assise

Et surtout le formidable livre de Jacques le Goff.

L’Eglise Saint-François d’Assise comme jalon

Nous commençons à l’Eglise st Francois d’Assise sur la place homonyme. Cette église du début du XVIIIe  fut détruite en grande partie par un ouragan . On la ferma ensuite . Puis, l’officine de l’historien de la ville entreprit de la reconstruire et de la réouvrir  en 1994 comme salle de concert. Son chevet plat suivait autrefois la ligne de côte. Il part en diagonale et se compense à l’intérieur grâce à un trompe l’œil architectural du meilleur effet. Il reste deux des trois cloitres d’origine, aménagés en musée d’art sacré. Du clocher, l’on jouit d’une des plus belles vues sur la vieille Havane.

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L’église se situe sur une place autrefois nœud commercial de la cité en raison de sa situation portuaire. Elle abrite d’ailleurs les bâtiments de la douane et la Bourse du Commerce tous deux des années 1910. La Bourse imite un palais florentin renaissance. Une statue de Mercure, parfaite réplique de celle de Gian da Bologna à Florence la couronne.

De Saint Augustin à Saint François

Nous prenons la rue Amargura jusqu’à l’angle avec Cuba pour rencontrer la très belle église des Augustins. Elle date de 1607 et sa restructuration remonte à 1860 au départ de la confrérie. Alors quel est son rapport avec notre Saint-François à la Havane? C’est en 1920 qu’arrivèrent les franciscains. De fait, ils avaient  perdu leur domiciliation première. On les logea alors chez les Augustins…

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Dans cette église, le prêtre italien parle de baroque mexicain même s’il s’agit plutôt d’un éclectisme néo renaissant bien réussi au demeurant.  On y retrouve une iconographie franciscaine sur la mosaïque du sol, les stucs des colonnes et pilastres ou encore les fresques. Les nervures des ogives quant à elles, reprennent le thème de la cordelette à nœuds fermant le manteau de bure des frères.

L’église fut fermée en 1965 et réouverte au culte 10 ans plus tard. Elle a fait l’objet d’une magnifique restauration . Aujourd’hui, on l’a considère comme l’une des plus belles églises  de Cuba. Quelques œuvres amusantes comme le Saint Francois au-dessus du portail latéral peint en si grand que le peintre faute de toile utilisa une voile. On reconnait également de belles images de la Vierge. En effet le culte marial a pris beaucoup d’importance dans l’iconographie franciscaine.

Dans la coupole, des fresques représentent les 4 piliers de l’ordre charité, obéissance, pauvreté et chasteté. Une jolie chaire de bois stuqué, complète la décoration. Dans l’ancien couvent en restauration,  un musée consacre ses galeries aux sciences et notamment au découvreur de la fièvre jaune le célèbre médecin cubain Carlos Finlay.

Sainte Claire et les Pauvres

Nous continuons maintenant la rue Cuba dans le quartier Saint Isidore en direction de l’Eglise du St Esprit. Au passage nous longeons (angle Luz et Sol) le Couvent des Clarisses, magnifique édifice néoclassique construit des 1644 et abandonné en 1922 . Sa restauration n’avance malheureusement pas du tout.

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A l’angle de Compostella, on arrive devant la très belle église du Saint Esprit. Il s’agit de la plus ancienne église de la ville encore debout. Elle servait de paroisse aux  noirs affranchis dans un quartier où se réunissaient les pauvres et les esclaves. Elle date de 1620 et est construite dans cette pierre conchifère si caractéristique de la ville. La nef unique nous plonge dans les origines de la Havane avec ses lignes très simples et une belle croisée d’ogives très pure au niveau du chœur. L’orgue, offert par la Suisse se distingue pour son acoustique. D’ailleurs il est le lieu d’étude des organistes du conservatoire. C’est la seule église de la Havane avec une crypte pour enterrer les morts. Dans la sacrisitie, se trouve un meuble étonnant, une commode construite dans un même tronc d’acajou immense. Derrière cette pièce voutée, s’ouvre le patio avec les bâtiments consacrés aux pauvres.

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Nous terminons notre périple à l’église de la Pitié (la Merced) fondée  au 19e siècle à l’angle Damas et Cuba animée aujourd’hui par les Lazaristes. Cette magnifique église à la façade blanche illumine la jolie place complètement en ruine de sa décoration en forme de conque et s’orne de belles fresques.

https://www.universalis.fr/encyclopedie/lazaristes/

choeur de l’Eglise de la Merced

Les Pharmacies cubaines

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Les Pharmacies cubaines représentent de véritables institutions. On en trouve dans toute l’île de Cuba, ainsi la belle pharmacie Triolet de Matanzas.

http://visitesfabienne.org/wordpress/matanzas-des-ponts-metalliques-un-theatre-et-une-belle-pharmacie-ancienne/

Les Pharmacies cubaines, une véritable institution

A la Havane, les pharmacies remontent à 1598 quand Sébastian Milanes  et Lopez Alfar fondèrent deux établissements. Le premier dans la rue royale (aujourd’hui la calle Murallas) et ensuite près de l’actuel callejon del Chorro (près de la cathédrale).

En 1670, la ville comptait une douzaine de pharmacies. Elles profitèrent de l’augmentation de la production de canne à sucre de laquelle on tirait une eau de vie utilisée dans les recettes pharmaceutiques.

C’est surtout le 19e siècle qui fut à l’origine du développement de ces pharmacies dans l’ile quand les officines se séparèrent de la pratique médicale. Avec leurs comptoirs de marbre, leurs vitrines emplies de bocaux de porcelaine et de verre issus des progrès de l’industrie de la  céramique, les pharmacies devenaient des lieux décoratifs à part entière. Ce caractère élégant et luxueux fut renforcé par les étagères d’acajou. Elles remplacèrent les planches de pin rustique à l’époque du Dr Guillerm Lobe dont les reformes contribuèrent au développement commercial. Le Dr Lobe avait pour objectif de vendre dans son officine de Obrapia, entre St Ignazio et Cuba, les nouveaux produits pharmaceutiques issus des drogueries de France, d’Angleterre et des Etats Unis..

les Pharmacies de la rue Obispo

Tachequel, une des Pharmacies cubaines anciennes

Rue Obispo, le pharmacien Fransisco Taquechel fonda un établissement en 1898. Celui-ci gagna en notoriété à l’époque pour la qualité de ses produits et ses prix raisonnables. La boutique exhibe des pots français typiques du 19e siècle et quelques exemplaires du 18e.  . Elle présente aussi des livres de prescriptions et des instruments de l’époque. Elle vend encore des médicaments naturels, de l’homéopathie et d’autres produits cubains (miel, produits dérivés de dents de requin).

http://visitesfabienne.org/wordpress/pharmacies-taqchequel-la-havane/

Si c’est la plus récente des pharmacies de ce parcours,  elle a en revanche été la première à avoir été transformée en musée, ce en 1966. Et c’est la seule à s’enorgueillir d’albarelles, flasques et pot originaux. Le squelette fait partie de la collection personnelle du premier historien de la ville et n’est pas un membre de la famille Tachequel ou un quelconque patient…

La Pharmacie Tachequel à la Havane

Johnson, une pharmacie cubaine refaite

Dans la même rue, au 53, la pharmacie de Manuel Johnson a retrouvé sa splendeur du 19es avec ses albarelles, ses récipients de céramique. Elle vend aussi des médicaments et bocaux. Conçue d’abord juste à l’angle de la rue Cuba, elle s’est considérablement agrandie sous l’impulsion de se ses propriétaires Johnson et Johnson. Détruite par un incendie en 2006, elle a fait l’objet d’une restauration méticuleuse et expose le plus ancien livre de prescriptions.

La plus complète des Pharmacies cubaines, la Reunion

La plus belle rénovation reste cependant celle de la pharmacie la Réunion au 41 rue Teniente Rey y  Compostela (derrière la plaza Vieja). Elle appartenait au catalan docteur Sarra, premier président du collège de pharmaciens de la Havane. Ouverte en 1853, elle devint  la plus grande pharmacie de Cuba. C’était même une des plus importantes du monde. Elle commercialisait des recettes uniques comme la magnésie. Progressivement, elle a été agrandie par les successeurs pour gagner l’ensemble du paté de maison.

la pharmacie moderne

Elle a ensuite annexé l’autre coté de la rue avec une parfumerie (aujourd’hui la pharmacie moderne) et vers l’arrière (au niveau de la droguerie et de l’énorme coffre-fort). Puis, elle a ajouté un puits d’eau douce autrefois utilisé par les nonnes du couvent d’en face et par les gens du quartier. Ce puits d’eau permettait aux 6oo employés de ce véritable empire pharmaceutique de faire fonctionner les 3 étages de laboratoires et entrepôts.

Une pharmacie à la pointe du progrès

La pharmacie se voulait à la pointe du progrès dans tous les domaines : produits, flacons, publicité, diffusion (au moyen d’une flotille de camions). Le nom Reunion, inscrit sur tous les sols évoque l’association familiale et la réunion de plusieurs formes de pharmacopée (allopathie, homéopathie, plantes).

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Elle compte trois grandes salles de vente, chacune dans un style à la mode au 19es (une néo-gothique, une classique).  Ses plafonds bleu pastel, ses vitraux et mamparas colorés, en faisaient l’un des plus beaux magasins de la ville. Outre les trois salles de la boutique, des laboratoires présentent une collection d’objets pharmaceutiques anciens. On y voit ainsi  un pèse personne, des balances. En outre seringues, pots à onguents, alambics mais aussi pots et flasques excavés à travers la ville y sont exposés.

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La pharmacie réunit des fonctions muséales et commerciales. En effet, on peut toujours y acheter des produits pharmacieutiques. La famille Sarra est partie dans les années 1960 en Floride. L’ensemble a alors été nationalisée et restaurée en 2004 pour etre transformée en musée et lieu de vente de produits naturels. Car il faut bien le dire en matière d’antibiotiques et autres produits courants chez nous, les pharmacies cubaines sont vides.

Le bâtiment bleu magnifique et énorme occupe tout un pâté de maison. Une grande salle permet de rejoindre le coffre-fort, la droguerie avec un escalier majestueux. Un must !!!!

L’entrée est pour l’instant gratuite mais une muchacha vous poursuit pour demander une contribution… http://cuba-explore.com/es/attractions/view/368

Le Musée des Sciences Naturelles

Pour compléter ce que vous aurez pu voir dans les pharmacies, vous pouvez visiter le Musée des Sciences Naturelles. 3 cuc l’entrée sur la place d’Armes dans un bâtiment moderne. Franchement si vous avez des enfants c’est une heureuse surprise avec une jolie présentation d’animaux, de la terre, de Cuba.