Andaman,

Paradis ou enfer ?

Les iles d’Andaman sonnent comme un parfum de paradis. Pourtant, entre la beauté des paysages naturels et le désastre écologique, il y a de quoi s’inquiéter pour le devenir de cet archipel de 572 ilots.

Andaman, un peuplement récent en passe de faire exploser l’écosystème

Les iles Andaman font penser aux Antilles. Même climat tropical, même végétation luxuriante que dans les Caraïbes. Même type de population autochtone et de constructions traditionnelles.

Néanmoins, aux huttes sur pilotis en nattes et toits de palmes, se substituent peu à peu des petites constructions bariolées aux toits de tôle ondulée.

Les Iles Andaman, Colonie britannique précocement indépendante

Dès le XIXe, les Britanniques s’installèrent en ces lieux maintenant idylliques. Ils les jugèrent suffisamment éloignés du continent et infestés de moustique pour y implanter une colonie pénitencière. L’Ile Ross vit la première installation carcérale. Mise à mal par les éléments, la prison fut transportée en face à Port Blair. Aujourd’hui, les visiteurs se pressent curieux dans les tois bâtiments . A l’origine, sept bâtisses formaient une étoile. Au centre de ce casernement infernal, la tour tient toujours le guet.

Ne supportant pas la malaria, les Britanniques firent appel à des tribus du Bihar pour nettoyer la forêt. Chassés dès 1943, les colons laissèrent la place à de nouveaux envahisseurs. Lors de la seconde guerre mondiale, les Japonais fourbirent l’idée de faire basculer l’alliance européenne. Ils voulurent déstabiliser les colonies anglaises. Pour ce faire, ils prirent pied sur les iles d’Andaman et Nicobar auxquelles ils accordèrent la primeur de l’indépendance.

Une colonisation interne indienne dans les années 1970

Dans les années 70, le conflit entre ouest et est Bengale s’amplifia. Avec la fondation du Bengladesh, l’état voisin du Bengale occidental dû recevoir l’une des migrations les plus importantes de l’histoire. Le gouvernement indien décida d’envoyer 4000 familles pour coloniser, cultiver, peupler les iles d’Andaman toujours un peu suspectes d’indépendantisme. Cet afflux transforma totalement l’ile en terme démographique, culturel et économique. Ainsi l’hindi reste la langue officielle avec l’anglais. Cependant, le Bengali est la langue la plus pratiquée par ces nouveaux locaux. Ceux ci surpassent aujourd’hui en nombre les populations autochtones préexistantes mais dispersées et variées linguistiquement.

Une dernière vague colonisatrice et prédatrice sur les Iles Andaman : les touristes

Les liens économiques se resserrent aujourd’hui avec le Tamil Nadu, principal pourvoyeur de marchandises. Sur place, peu de produits poussent en effet, hors la banane, la papaye, le jaquier, la coco ou le bétel.

A ces populations agricoles, succèdent ,depuis 15 ans environ, des hordes de touristes. Des voyagistes peu scrupuleux encouragent cesnouveaux prédateurs d’un pays magnifique.

Les recommandations de propreté restent sans effet face à ces flots peu concernés par le respect de la nature. Les eaux limpides de Port Blair, la capitale, sont devenues un marigot mal odorant. Et les ondes transparentes recrachent bouteilles, sacs, et autres détritus pestilentiels sur des rivages souillés par l’incurie humaine.

Que voir avant que les immondices ne détruisent les Iles Andaman

Si vous acceptez de ne pas vous limiter aux circuits tout faits des voyagistes, il y a fort à voir aux Iles Andaman. A commencer par la capitale et point d’entrée Port Blair.

Port Blair

C’est une jolie petite ville construite à flanc de colline tropicale. Malheureusement jonchée de détritus on peut s’y balader à pied ou en tuk tuk. Outre l’incontournable mais intéressante prison, le bord de mer offre un trottoir et donc une agréable promenade. Le centre-ville, très animé, s’articule entre l’horloge et la statue de Gandhi. De nombreux marchés et marchands y vendent fruits, samossas et toute la bibeloterie traditionnelle aux villes indiennes. Un imposant parking de taxis marque le nœud central de la ville. Inutile de prendre un hôtel sur mer, de toute façon la saleté la rend inbaignable. En revanche, la terrasse avec vue est un plus. D’autant que l’hôtellerie s’avère moins chère à Port Blair que dans le reste de l’archipel.

 Au détour des rues on découvre également des jardins paysagers, des monuments aux morts sacrifiés par les Britanniques. On peut aussi voir le mur dédié à l’indépendance précoce du territoire mais aussi un étonnant lavoir. Des draps et serviettes d’hôtels sont plongés dans des cuves fleurant bon la javel avant d’être rincés dans les eaux saumâtres d’un petit étang. De quoi vous donner envie d’apporter votre sac à viande….

Au large de Port Blair,

Face à Port Blair, à 5mn en bateau, Ross Island est la première colonie pénitencière anglaise. Des bâtiments coloniaux rattrapés par la nature, il ne reste que quelques ruines romantiques dans lesquelles s’ébat un troupeau de daims au complet. Une ravissante crique déserte invite à la baignade, alors que les thordes de touristes sont acheminées dans un petit train sur ce qui reste de la terrasse du club des officiers britanniques pour y manger des kulfis roulés sous les aisselles.

Pour parvenir à Neil Island, la petite barque ne suffit plus. Il faut consacrer une journée au moins à cette jolie île connue pour ses coraux. Toute plate, on peut y circuler agréablement. Les hôtels de qualité permettent d’admirer la mer et de jolis paysages. Mais la baignade y est interdite en raison des rochers et des rencontres marines.

Havelock, la perle des Andaman

Havelock est l’ile la plus touristique des Andaman. Les Indiens fortunés raffolent du lieu pour leur lunes de miel. On les comprend. Ce même si la séance photo au milieu de la foule et le diner aux chandelles devant un restaurant ne correspondent pas à mon idée du romantisme.

Sur Havelock, les Tours opérateurs vendent 3 activités majoritairement. Et même si la base est bonne, je conseillerais à tout français normalement constitué de contourner ce type de voyage : scéance photo sur la plage, scéance jet-ski et scéance je mearch sur les coraux en compagnie de tous les petits copains et leur famille au complet.

Radanagar Beach

Radanagar Beach est une merveille. Les agences proposent de la voir pendant 2h au coucher du soleil avec tous les nouveaux mariés en séance photo. Et l’on voit combien certains mariages ont dû être arrangés… Bref si vous rêvez de la plage déserte, tentez le petit matin. Vous n’y verrez pas de lever de soleil. Mais vous connaitrez cette sensation enivrante d’être seul au monde et de découvrir une plage paradisiaque. Avant qu’elle ne soit submergée par les détritus laissés par les nouveaux mariés, leurs parents leurs amis, le garde plage, le garde champêtre, les chauffeurs de bus et tous les promeneurs.

Kalapatar Beach,

La plage du soleil levant est, elle déjà transformée en décharge publique. Alors si le spectacle de monticules d’immondices sur une plage magnifique ne vous fait pas pleurer amèrement allez y. Sachez juste que l’on ne peut s’y baigner que sur une toute petite portion. Car le reste est envahi certes par les ordures mais aussi par de méchants rochers pointus et noirs donnant leur nom à la plage.

Elephanta Beach

Elephanta Beach a de quoi vous rendre encore plus amers face à l’humanité. Sur cette magnifique plage sacrifiée au dieu tourisme de masse, c’est une noria de bateaux a moteurs, jet skis et autres engins infernaux. A chaque passage, ceux-ci raclent un peu davantage la barrière de corail. Vous pouvez encore vous aventurer au delà des groupes de pollueurs. Vous vous émerveillerez alors de ce qui n’a pas été détruit par les saccages humains. Il reste quelques coraux vivants abritant des poissons luminescents.

Comment organiser ce voyage aux iles d’Andaman

Vous adorez être un précurseur, un robinson un aventurier? Et si pour une fois vous décidiez de ne pas plus gâcher ces iles paradisiaque? Car tourisme de masse et négligence transforment en enfer humain ce paradis naturel. Dans ce cas contentez-vous d’Havelock, Port Blair et Neils déjà surexploitée. Et laissez le reste aux locaux, boycottez toute volonté gouvernementale de saccager davantage.

Evitez les agences

Première recommandation, évitez les agences et surtout les agences locales. Car celles-ci restent figées sur le même programme. Elles vous proposent 2 nuits à Port Blair (moins onéreux) 2 nuits à Havelock et 1 nuit à Neil. . En fait, vous pouvez pr’férer prendre vos vols vous-mêmes (Indigo est le plus fiable). Vous pouvez également réserver vos ferry vous-même en ligne ( Makruzz est fiable et ponctuel, propre et rapide). Pour avoir une idée des horaires de ferry, rendez vous ici.

Les transferts et transports sur Port Blair abondent et sont peu chers. En revanche, sur Havelock c’est un peu le coup de massue. A voir si vous préférez vous faire avoir tout seul ou faire participer votre hôtel. Le résultat se vaut, à moins de se fier au peu fiable bus.

Choisissez un hébergement en fonction de vos besoins et envies et non de ce qui se dit

Pour les hôtels tout dépend de ce que vous voulez, de votre budget et de vos activités. Si vous aimez la plage il ne faut pas hésiter et adopter Radanagar beach. 2 hôtels seulement relativement cher et de grande qualité pour des raisons différentes .

Si vous plongez, rendez vous sur la côte est. Les hôtels s’y succèdent le long de la route. En revanche, vous n’aurez en guise de plage que de petits espaces entre rochers et ordures.

 Dernier petit détail dans l’organisation de vos journées, les horaires des marées. En fonction de l’étiage la physionomie d’une plage et les possibilités de baignade changent du tout au tout.

Madras inherited

maison paquebot T Nagar

Vous aimez l’architecture? Alor vous aimerez, Madras inherited.

 Si vraiment vous ressentez qu’il n’y a rien à voir dans cette mégalopole à la croissance exponentielle, venez profiter des pépites offertes par Madras inherited. Par le biais de visites, ateliers, blogs, programmes, évènements, Madras’inherited cherche à préserver, sauvegarder et faire connaitre le patrimoine architectural de la ville. Outre les activités éducatives, promotionnelles, l’association anime un blog passionnant.

Alors, pour les early birds, puisque les visites commencent à 6.30 du matin les samedis et dimanches, chaussez vos tennis et en route !

Chennai au petit matin, stores baissés et misère humaine

Des visites bien organisées.

On retrouve des activités patrimoniales dans toute l’Inde mais la branche chennaiote offre des visites menées par une jeune femme dynamique, architecte de formation, à l’anglais impeccable. Elle a à cœur de faire découvrir en profondeur des quartiers méconnus ou trop connus pour être considérés comme des lieux d’expérimentation architecturale. Elle est accompagnée d’une coéquipière charmante et prévenante.

Vous avez l’embarras du choix pour sélectionner le quartier ou la thématique qui vous intéresse. Le calendrier est publié en début de chaque mois avec une fréquence de balades bihebdomadaires.

des décombres cachent un vieux pan de mur dans Georgetown

L’organisation est carrée. L’inscription et le paiement se font en ligne en ligne. Vous recevez votre confirmation électronique et la veille de la balade une invitation à vous joindre au groupe whatsapp qui vous donnera le point de ralliement et les dernières recommandations. Les RV sont facilement identifiables et les horaires respectés. Ces promenades matinales permettent de ne pas trop souffrir de la chaleur ni du bruit ambiant. 

Des visites rondement menées

Le rythme n’est pas trop rapide sauf si votre anglas est par trop hésitant ou que votre ouïe ne vous permet pas d’écouter un discours ponctué de sirènes, klaxons et autres fonds sonores indiens.

deux personnesdormant à même le trottoir

La découverte de lieux a priori connus mais expliqués est un bonheur pour les amateurs d’architecture. L’ensemble est bien mené vivant, illustré de photographies anciennes et de plans. La conférencière connait parfaitement ses sujets et son discours est de grande qualité.

Seul petit bémol, si vous n’êtes pas familier des termes tamuls voire anglais vous risquez de vous sentir perdus. Par ailleurs il n’y a aucune référence à l’architecture européenne, ce qui en matière de constructions coloniales et art déco peut perturber.

un groupe de Madras inherited

La visite suit en général un fil directeur repris en conclusion de manière fort intelligente. La matinée se clôt avec un conseil de maison, institution, église à visiter dans le quartier et en lien avec le sujet du jour.  Tout se termine avec la distribution fort sympathique de goodies, ou souvenir de visite.

Une fois rentré chez vous, les pieds en l’air pour vous remettre de votre lever aux horreurs, un petit mail gentil vous demande ce que vous avez pensé de la visite. Il s’accompagne d’une petite photo de groupe ainsi que de références sur internet en lien avec la visite du matin. Une affaire rondement menée pour faire revivre un passé qui a tendance à s’oublier.

High court dans la buffer zone entre Fort St George et Georgetown

Quelques marches proposées par Madras inherited

maison art déco , quartier Georgetown
  • Le long de la cote de Madras
  • Georgetown, la première fondation de Madras
  • Maisons de Theagaraya Nagar
  • Balade indosaracenique
  • Maisons de Triplicane
  • Causeries sur Broadway
  • A la découverte des allées de Royapet
  • Visages et phrases de Chindrapet
  • Sasnthome perdu et retrouvé
  • Histoire mercantile le long de Kutchery Road
  • Fort St George, à l’origine de Madras
  • T Nagar un témoignage de commerce et de Justice
  • Retour dans le passé le long de Mount Road
  • Le skyline de Rajaji Salai
  • Triplicane pour tout le monde
  • Maisons de Mylapore
obelisque de séparation de quartier Georgetown

Cependant, si le lever matinal vous rebute, que vous n’êtes pas disponible le jour de la visite qui vous intéresse, que votre anglais ne vous permet pas de suivre ce type de visite ou que vous avez besoin de vous raccrocher à des références plus familières, vous pouvez me contacter pour une visite privée et adaptée à vos besoins.

Le thé boisson symbole

Cette quatrième et dernière partie du feuilleton des thés s’intéresse au thé boisson symbole de deux pays que tout semble opposer.

tableau representant un service à thé
Théière peinte par CBrousset

Le thé né en Chine, acculturé en Inde pour satisfaire les appétits financiers et étancher la soif des anglais, devient une boisson symbole pour ces deux contrées. C’est au XIXe que l’ensemble de la Société anglaise fait du thé la boisson nationale. En revanche, il faut attendre la fin du XXème pour que le chai devienne indissociable du sous-continent indien

Ritualisation anglaise du thé indien

Ayant mis tout le monde au boulot sans coup férir, les Anglais peuvent tranquillement siroter leur cuppa venue d’Inde ou d’ailleurs> Elle coûte d’ailleurs un prix sans commune mesure avec celle de leurs ancêtres de la période Géorgienne. Pour l’aristocratie, il convient maintenant de se démarquer de ce qui est en train de devenir une boisson nationale. La gourmande septième Duchesse de Bedford a l’idée d’inventer l’afternoon tea, ou low tea.,

Tableau de C Brousset représentant une table dressée joliment pour le thé avec macarons et fleurs
Tea Time, tableau de CBrousset

A l’époque, l’élite a coutume de diner tardivement, à la mode française. Et longue est l’après-midi qui s’étire entre le diner et le souper. Pour se sustenter sans perdre de sa superbe, la distinguée Anna de Bedford a donc l’idée ingénieuse de lancer la mode de cet afternoon tea. Le thé, servi dans des services rivalisant d’élégance. On l’accompagne de petits biscuits, scones et petits sandwichs de pain de mie coupés joliment.

boite de thé

Ce tea time considéré comme emblématique du raffinement britannique se prend en fait à 15h. Il comprend de nombreuses règles mais aussi des batailles, éminemment essentielles à la survie de la société.

Batailles de bienscéance

Convient-il en effet de verser le thé d’abord et d’y ajouter une goutte de lait ou de commencer par le lait froid pour éviter de casser la fine porcelaine en y versant brutalement de l’eau bouillante. ? Primordial également à la survie de l’humanité, tartine-t-on le scone d’abord de clotted cream puis de marmelade de fraises ou le contraire ?

Les classes moins favorisées elles, se mettent à l’abri de ces débats d’idées fondamentaux. Elles se replient sur le high tea, ou sorte de repas complet servi vers 17h30.

L’ère victorienne et le thé comme arme morale

Dans la suite du dix-neuvième siècle, la reine Victoria devenue impératrice des Indes et d’une grande partie du monde, va régler toute la vie de ses sujets. Elle formate tout de la tenue vestimentaire à la manière de consommer le thé.

tea time très victorien servi à l'hotel Durrands de Lonndres

Dans cette société puritaine et corsetée, le thé va connaitre un nouvel élan moralisateur grâce aux sociétés de tempérance qui l’opposent à l’alcool. On loue alors le thé consommé très sucré pour apporter des calories et tromper la faim des plus pauvres. Nourrissant, réchauffant et énergisant, il permet de contrer la consommation d’alcool, absorbé par les miséreux de la Révolution industrielle en butte au froid et à la faim.

Tout est donc en place pour l’avènement du thé des colonies. Reste à régler un détail, économiquement essentiel pour les sujets de sa grâcieuse Majesté. Il s’agit de s’assurer que les consommateurs britanniques préfèrent bien le thé indien au thé chinois. Un certain M Horniman entre alors en scène. Le saint homme du Capitalisme britannique a d’ailleurs un musée à sa mémoire.

Pour être honnête, c’est la fortune de ce monsieur qui a permis à ses descendants de se lancer en politiqu. Elle a aussi permis de faire bénéficier aux britanniques des largesses rendues possible par l’exploitation des colonies.  Avec un génie du marketing très Anglo saxon, il lui revient de diaboliser la production chinoise. On la peint alors comme de mauvaise qualité, mélangée avec de la boue. Dans ce cadre, on l’oppose à la production indienne contrôlée par la toute puissante compagnie des Indes orientales.

Et l’Inde ?

trois buveurs de thé autour d'un chawallah, vendeur de thé dans les rues de Chennai

Et l’Inde dans toute cela ? Car s’il est un fait établi que le tea time est une tradition anglaise et que le thé est la boisson symbole de l’Angleterre, que font les Indiens en dehors d’être réduits à ramasser les feuilles ? En fait il faut attendre l’indépendance pour que la boisson, déjà consommée au début du vingtième siècle par l’élite anglicisée, gagne les villes de province, ce grâce au chemin de fer. Après 1950, les campagnes sont peu à peu gagnées au gout du thé. Mais il faut attendre les années 1970 pour que cette boisson devienne un symbole national. Bien qu’unitaire, elle ne porte néanmoins pas le même nom entre le sud et le nord. Car si la terminologie Chai au Nord, c’est le mot Tea qui lui est préféré au sud.  C’est que le thé s’est diffusé par voie maritime alors que le chai lui venait par voie terrestre. C’est ainsi que le seul pays européen à boire du cha est le Portugal et ses colonies alors que le reste de l’Europe a adopté le thé, tea, tee.

pause thé dans les rues de Chennai

 Il est d’ailleurs incroyable de voir que la boisson symbole de ces 2 pays opposé que sont le Royaume Uni et l’Inde est la même. Mais le symbole lui diffère passablement. Si le thé indien symbolise l’unité nationale d’un pays très divers. Le thé anglais, quant à lui, affirme la toute puissance impériale de l’Angleterre victorienne à son apogée consommant le sucre des Antilles dans le thé d’Inde, avec du lait néozélandais.

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Chai

La bonne affaire anglaise

Ce troisième épisode s’intéresse au thé en Inde, le Chai, et à la facon dont les Anglais ont transféré cette culture chinoie en une de leur production phare. Du 16 au 18e les Anglais se prennent d’amour pour le thé qu’ils sont obligés d’aller chercher en Chine et souvent de payer au prix fort.

De l’opium contre du thé

 Pour éviter de payer toujours plus et de déséquilibrer leur précieuse balance des changes, les Britanniques prennent pied en Inde au moyen de leurs comptoirs de St George (Madras), Fort William (Calcutta) et donc Bombay. Ils encouragent la culture de l’opium dans le Bengale. En effet, disposant de moins en moins d’argent, ils recherchent une monnaie d’échange pour obtenir du thé sans déséquilibrer leur économie. Ils échangent désormais l’opium produit à bas coût dans une zone de plus en plus asservie, et des cotonnades contre le thé chinois.

Las, le gouvernement chinois s’opposa à cette oppression pré coloniale et lança la guerre de l’opium pour se débarrasser du double fléau drogue et Anglais. (1791- 1835) L’Angleterre ne s’en tira pas trop mal, récupérant au passage Hong-Kong. Mais, elle se rendit surtout compte de la nécessité de ne plus dépendre de la Chine pour l’approvisionnement en thé. En effet, celui-ci était désormais consommé dans toutes les classes de la société.

L’introduction de la culture du chai en Inde

 Les Anglais conçurent alors l’idée ingénieuse de créer des nouvelles zones de production. Ils s’appuyèrent sur la découverte d’un écossais, Robert Bruce qui avait trouvé quelques pieds de théier sauvage dans l’Assam en 1835.  Ils essayèrent de cultiver vainement cette plante et de comprendre comment s’y prenaient les Chinois. Faute de savoir-faire ils tâtonnèrent une vingtaine d’années jusqu’ à l’arrivée fort à propos d’un autre Ecossais, botaniste celui-ci, au nom prédestiné de Fortune. Celui-ci eut la bonne fortune de se faire passer pour chinois pour percer le mystère.

Je m’interroge ici car les Chinois avaient beau consommer de la drogue, ils ont quand même dû remarquer que Robert Fortune avec ses yeux bleus venait d’ailleurs. On voit ici que les légendes sur le thé ne se sont pas arrêtées avec notre ère. On constate également que la vraisemblance n’est pas leur qualité première.

avec l'introduction du thé en Inde, la machinisation, ici une machine pour décortiquer le thé

Quoiqu’il en soit, la légende nous raconte que ce Monsieur Fortune a réussi à percer les secrets de culture du théier et à passer du thé en Inde , en l’occurence quelques 800 pieds de camelia sinensis evergreen . Je doute qu’il soit passé inaperçu avec son chargement, mais les légendes ont la vie dure.

Il convient peut-être ici d’introduire un petit élément linguistique : le chai est arrivé par voie de terre alors que le Tea, lui a voyagé par la mer. C’est ainsi que le Tamil Nadu boit du Tea aucontraire du reste de l’Inde et le Portugal du Chai, au contraire du reste de l’Europe.

La transformation des cultures indiennes

buissons à thé à Munnar
Munnar, collines à thé, photo CBrousset

 Comprenant que la plante a besoin de températures (relativement ) fraiches et d’altitude, les Anglais réussissent cette fois à l’adapter aux zones de l’Assam et du Darjeeling. Faute de main d’œuvre compétente, ils mobilisent d’abord des prisonniers chinois puis des populations tribales déplacées et misérables. On notera au passage la bonté d’âme elle aussi toujours légendaire des Britanniques. Pour l’illustrer, le très bon livre The hungry empire est assez éclairant.

Colline à thé, Munnar,
Munnar, photo CBrrousset

Une fois introduite en Inde, le camelia fut cultivé sur tout ce qui ressemblait de près ou de loin à des montagnes. On en trouve ainsi dans le sud, dans les Nilgiri. Puis ne s’arrêtant pas en si bon chemin, la perfide Albion colonisa la mythique ile de Lanka et imposa ses plantations sur les montagnes qu’elle fit cultiver par des tamuls gentiment faits prisonniers au passage et contraints à s’exiler. Leurs descendants seront eux chassés après l’indépendance et regagneront le Tamil Nadu pour y reprendre les plantations dans des conditions misérables. A la partition de l’Inde, les sujets de sa majesté pousseront l’acculturation jusqu’à planter leurs précieux plants sur les montagnes du Kenya et du Malawi. C’est la raison pour laquelle, la majorité du thé bu en Grande Bretagne vient aujourd’hui des hauts plateaux africains.

Tea

Une passion anglaise

Originaire de Chine, le thé, ou Tea devient rapidement une passion anglaise. Rapporté par les premiers découvreurs, il gagne rapidement toute l’Europe. Les Portugais puis les Hollandais en rapportant la petite feuille de leurs pérégrinations vont lancer une vraie mode en Europe et surtout en Angleterre.

Avant le Tea, une autre passion anglaise, le café

Et voilà en effet qu’avec la Renaissance, les voyages de découvertes et les missions religieuses, les premiers Européens entrent dans la danse. Le contact se fait d’abord par le truchement des missionnaires portugais puis des marchands hollandais. Des 1606 la première cargaison est attestée dans le port d’Amsterdam.

Des missionnaires fransiscains, relief à l'église de la Lumière, Chennai

Or les Anglais ont découvert entre temps le café et montent leurs premières maisons pour déguster la boisson dans le dédale de ruelles de la City de Londres. Une jolie pancarte bleue rappelle d’ailleurs le flair de Rose Pasqua ce grec d’origine qui ouvrit sur St Michael Cornhill la première de ces maisons de café, le premier café donc.

pancarte indiquant le premier café en 1652

Ces « maisons » deviendront bien vite des lieux d’échange. L’un de ces cafetiers, M Lloyd a même l’idée de transformer sa maison de café en lieu d’échanges d’informations financières. Situé tout près de ce qui deviendra la bourse, ce lieu d’échanges sera appelé à un avenir financier des plus assurés.

facade de la maison de thé Twinnings, représentant un chinois

Du coup, il faut attirer. Rien de tel pour cela que la nouveauté. Rapidement, les Anglais flairent la bonne affaire dans ces feuilles qui parfument l’eau chaude. Un certain Thomas Garway annonce le nouveau breuvage magique. En dépit des peurs du corps médical, la mode prend, d’abord mollement. Puis aidée par le mariage de Charles II en 1662, elle s’empare des élites. La mariée Catherine de Bragance, une princesse portugaise ne se déplace pas sans son thé et lance la vogue. Elle apporte aussi dans sa dot Bom Bahia, comptoir portugais qui deviendra Bombay.

La passion anglaise naissante du Tea

Les Anglais se lancent alors dans une course poursuite pour accaparer ce commerce qui promet d’être lucratif. Ils suppriment le monopole hollandais et créent leur Compagnie des Indes orientales.

Puis ils fondent sur la production chinoise. Ils en profitent pour taxer considérablement cette denrée de luxe que s’arrache l’aristocratie anglaise. Au passage cette politique de taxation leur coute le déclenchement de la guerre d’indépendance américaine.

Exaspérés que la métropole taxe aussi lourdement leur boisson, les bostoniens décident de la boycotter. Cet épisode de désobéissance civile en 1773 annonce la guerre d’indépendance. Nommée tea party elle reprend l’expression américaine de l’époque qui désigne simplement le five o’clock tea des élites britanniques.

facade de Twinnings sur le Strand, détail d'une des statues de chinois

A la fin du XVIIIe siècle, un tiers de la population boit du thé deux par fois par jour. Or, après la Guerre de sept ans, la Grande Bretagne taxe le commerce du thé dans les colonies pour se refaire une santé financière. Pour contre ces coûts prohibitifs, la contrebande fait rage sur le continent américain. Sauf à Boston où les Douanes anglaises contrôlent l’ensemble du trafic. Une campagne anti-anglaise agite la population dès 1770. À Philadelphie et à New York, des indépendantistes empêchent débarquement des cargaisons britanniques. En 1773, dans un acte de désobéissance, cent cinquante hommes jettent à la mer des caisses de thé britannique pour protester contre ces taxes. Les Anglais organisent alors des représailles. Cet incident annonce l’indépendance américaine, qui sera suivie de cinq ans de guerre d’indépendance.

Un produit de luxe

Surtout, face à la croissance du marché, la qualité de la marchandise baisse. Parallèlement, la Chine, en situation de monopole, augmente ses tarifs.  En Angleterre où le thé reste très taxé, la contrebande bat son plein. Pour la contrer le gouvernement Pitt décide d’abaisser ses tarifs douaniers et légifère avec la fameuse loi de 1784. Le prix du thé baisse et du coup la consommation britannique explose.

facade de Twinnings sur le Strand

Jusque-là le thé restait un produit de luxe.Une passion anglaise certes, mais réservée à l’élite. Dans les bonnes maisons, il était conservé dans des boites précieuses et consommé dans des services de plus en plus sophistiqués et raffinés. Les manufactures de porcelaine se développaient à mesure que le gout du thé s’affirmait. C’est dans ce contexte que le jeune Josiah Wedgwood a vu sa manufacture se développer considérablement.

tableau du V&A montrant un  tea time

 Les feuilles de thé étaient si couteuses, qu’on les réutilisait d’abord dans les étages nobles, puis à la cuisine chez les domestiques. A mesure que leur parfum s’estompait, elles descendaient l’échelle sociale. Ce ruissellement du thé si l’on peut dire permit peu à peu à l’ensemble de la société britannique de s’habituer à cette boisson exotique. A mesure, que les Anglais prenaient gout au thé, ils l’accompagnaient d’une consommation croissante de sucre en provenance cette fois des Antilles.

Une consommation croissante et de plus en plus populaire

La vogue du thé en Angleterre s’accompagna ainsi de changements dans la façon de le boire, non plus pulvérisé mais infusé et accompagné du lait crémeux anglais et du sucre d’Amérique. La consommation grandissant, le besoin de récipients s’accrut et fut à l’origine du développement local de services à thé fabriqués localement.

services à thé anciens au V&A

Tout cela coutant fort cher, les Anglais conçurent peu à peu l’idée d’échapper au monopole chinois et de créer leurs propres réseaux de thé.

En effet, cette croissance de la consommation mettait en péril la balance des échanges britanniques. Car la période correspond à l’extinction des gisements d’argent d’Amérique et par conséquent à une crise fiduciaire. Pour éviter un désastre financier et surtout échapper au monopole chinois sans se priver de monnaie, les Anglais cherchèrent alors à maitriser leurs échanges. En l’occurrence, ils se mirent en quête d’un produit que les Chinois seraient disposés à acquérir coute que coute. Ils se rendirent vite compte de l’attrait grandissant de l’élite pour l’opium.

Cette prise de conscience mena les Anglais à tout tenter pour assouvir leur passion pour le thé.

Feuilleton des thés

Pour vous donner un peu de lecture cet été, voici un feuilleton des thés. L’histoire du thé recèle en effet tous les Ingrédients d’un bon roman policier. Une légende, un secret bien gardé, un marié qui veut faire plaisir à sa dulcinée, un voleur, des intrigues, une guerre, une conquête. J’en passe et des plus rocambolesques.

Alors vous êtes accrochés ? C’est parti  pour le premier épisode chinois de ce feuilleton des thés.

A l’origine du thé, un prince et des légendes

Les légendes d’où qu’elles viennent sont jolies. En ce qui concerne le thé, elles mettent en scène un empereur chinois  ou un prince bouddhiste émerveill. L’un s’ébaudouit de la subtilité de l’arôme d’une feuille de thé tombée dans son eau bouillie. Lez autres sénthousiasment pour les vertus énergisantes de la feuille en question.

Au 3e millénaire avant notre ère, l’empereur chinois Shennong qui s’essayait à gouter des plantes de toutes sortes avec les aléas que comportaient ces expérimentations aurait trempé ses lèvres dans une eau dans laquelle avait infusé une feuille tombée du théier sous lequel il s’était assoupi. Trouvant le breuvage délicieux, il l’adopta.

champs de thé avec au premier plan fauilles
Feuilles de thé

D’autres légendes parlent d’un Prince bouddhiste qui pour lutter contre le sommeil qui le gagnait pendant ses pérégrinations se serait essayé à la boisson et en aurait été émerveillé. Les feuilles magiques lui permettaient en effet de lutter contre l’endormissement.

Une autre version, indienne cette fois ci, raconte à peu près la même histoire avec un sage parti d’Inde pour diffuser un art martial en Chine. Ayant fait vœu de rester éveillé durant les 9 ans de son périple, il se trouva fort dépourvu lorsque le sommeil fut venu. La petite feuille lui garda miraculeusement les yeux ouverts et il l’adopta illico. La vertu énergisante, voire euphorisante du thé s’imposa en effet rapidement. Une autre version très populaire évoque un prince indien venu apporter la sagesse bouddhiste en Chine. Dégoutté de s’être endormi, mil se coupa les paupières pour ne plus avoir à les fermer.  Il en naquit une plante, le théier, aide naturel à la concentration et à la méditation. Un texte médical de l’an 220 conseille d’ailleurs d’en boire pour « mieux penser ».

De la légende à l’archéologie

Toutes ces légendes attestent néanmoins de l’origine du théier dans ce triangle de l’Asie du Sud-Est compris entre le Nord de la Birmanie, le Sud-Ouest de la Chine et le Nord Est de l’Inde. Elles soulignent également l’habitude ancienne de faire bouillir l’eau pour la rendre propre à la consommation. Il semble d’ailleurs que la boisson soit devenue quotidienne dès le IIIème siècle. Que le thé y devienne une boisson princière puis aristocratique sous la dynastie des Tang (618/907) puis sous celle des Song (960/1279) est attesté par l’archéologie. 

Le thé était d’ailleurs échangé avec les nations voisines et apprécié pour ses vertus thérapeutiques. Il était réputé soulager la fatigue et fortifier la volonté. Dès la période Song, le thé en brique ou de plus en plus pulvérisé sert de monnaie d’échange notamment avec les peuples du Nord. Les Mongols l’échangeaient contre de la viande et le consommaient d’ailleurs plutôt salé et épicé. Bu avec du lait de yack on imagine le velouté du breuvage.

Le thé , secret chinois  et produit symbole de l’Empire du Milieu

Après la conquête mongole, le reflux des envahisseurs ou leur acculturation et le redressement de l’Empire, la dynastie Ming remet la petite feuille au gout du jour. Pour déguster la boisson reine, on invente alors de nouveaux récipients. Tasses et théières apparaissent pour faire infuser les précieuses feuilles.

Dès lors, l’histoire du thé croise celle de la porcelaine. Du coup, les importations venues de Chine augmentent. Aujourd’hui on parlerait de soft power. La renommée de l’Empire du Milieu passe en effet par ses productions uniques, et la maitrise de ses échanges. Qu’il s’agisse de la Soie, du Thé ou de la Porcelaine, la chine contrôle en effet toute la chaine, depuis la production jusqu’à l’acheminement. Les premiers voyageurs européens, dont fait partie Marco Polo, vont revenir éblouis par toutes ces splendeurs rapportées par voie de caravanes jusqu’`à Venise, porte de l’Occident et ils vont chercher à rapporter le secret du thé..

Et voilà qu’avec la Renaissance, les voyages de découvertes et les missions religieuses, les premiers Européens entrent dans la danse. Le contact se fait d’abord par le truchement des missionnaires portugais puis des marchands hollandais. Des 1606 la première cargaison est attestée dans le port d’Amsterdam.

Il va falloir attendre la Renaissance et les Grandes Découvertes pour que le thé gagne d’autres territoires. Retrouvons nous la semaine prochaine pour le second épisode de ce feuilleton des thés.

Autour de Pondy

On revient toujours à et autour de Pondy, d’abord pour flâner dans ses jolies rues coloniales malheureusement envahies par le gris aurovillien.

 En dehors d’arpenter les rues et de se poser dans un des multiples cafés de la ville, que visiter autour de Pondy lorsqu’on dispose de plusieurs jours. Je ne traiterai pas ici d’Auroville qui fera l’objet d’un article ultérieur. En revanche, vous découvrirez dans cet article un site pseudo romain, de la mangrove, un vrai château fort et un temple juché au sommet d’une montagne.

Arikamedu : site romain et backwaters autour de Pondy

Arikamedu est un site soi-disant romain. En fait, il ne reste que des entrepôts du 18e s sur un site devant lequel s’arrêtent les bateaux. Envahi par la végétation, il est néanmoins grillagé sommairement et relativement entretenu. On n’y lit rien de la présence romaine. Pour autant, les lieux sont fort agréables pour une balade dominicale.

 C’est ici néanmoins que des archéologues de la mission française ont trouvé des artefacts d’origine romaine. Dans les années 1950, ils ont mis à jour des amphores, lampes, pièces, perles, bijoux attestant que les lieux correspondaient à un comptoir. Le site apparaissait dans des écrits du 1er siècle et dans l’Atlas de Ptolémée sous le nom de Poduke emporium. Il a été en activité entre le IIe siècle av. JC et le VIIIe s ap JC. A l’époque byzantine, c’était surtout un centre de production textile. Les objets de cette étape de la route de la soie se trouvent aujourd’hui au musée de Pondichéry à Chennai. Il y a aussi une petite vitrine au musée Guimet.

Juste à côté, derrière une guinguette sommaire en palmes, l’embarcadère permet à de petits bateaux de partir pour remonter les backwaters. On est ici au cœur de la mangrove et en fonction des marées on peut remonter sur les cours d’eau.

Gingee fort : un vrai château fort au sommet de 2 collines

A 150 km au Sud-Ouest de Chennai et à 70km à l’ouest de Pondichéry, la forteresse de Gingee est juchée sur deux collines. Le très beau site voit alterner un paysage de roches impressionnantes et des champs verdoyants, rizières et bananeraies. Les deux ascensions sont physiques, mais la vue et la conservation des bâtiments, au moins ceux du château de la Reine valent vraiment le coup.

le chateau du Roi

Bien sur celle du roi est plus haute mais également en moins bon état. Néanmoins au pied de l’abrupte falaise, de nombreux bâtiments donnent une idée de l’ampleur des lieux. Greniers, citernes, étable pour les éléphants, écuries, temple et réservoir donne une image de la grandeur et de la majesté.

 Le Fort de la Reine

On accède au fort de la reine au sommet d’une autre falaise avec une vue à couper le souffle sur les champs et le village avoisinant. La muraille s’étend le long des forts telle une muraille de Chine miniature. Le tracé des tours circulaires apparait nettement en surplomb. Les entrepôts de stockage et citernes d’eau attestent de la taille de ce fort. La construction originale du XIIIe siècle emprunte à l’architecture dravidienne et n’est pas sans rappeler les châteaux forts européens contemporains. Mêmes murailles difficilement franchissables à flanc de montagne, même utilisation de sites abrupts, escaliers en chicane. Au sommet, les entrepôts et citernes attestent de la présence d’une garnison. Néanmoins, l’ensemble a été habité lors de l’invasion des Marathas au 17e s puis par les Moghols et au 18e des Européens. D’où des ajouts ultérieurs. Les Anglais avaient nommé cette forteresse longtemps considérée comme inexpugnable, la Troie de l’est.

Il faut arriver avant 15h si vous envisagez de ne monter qu’à une des deux forteresses, le matin si vous désirez voir les deux.

Eagle fort

Le bourg agricole de “Thirukazhukundram”, tient sa renommée à son impressionnant temple. Lui aussi surmonte une falaise. Il se situe à 70km de Chennai, non loin de Mahaballipuram et de Pondy. Alors que Shiva réside au sommet de la montagne, son épouse Thirupurasundari, est vénérée au pied de la falaise.

 Le nom de “Thirukazhukundram” signifie la montagne des aigles et se réfère à l’histoire de deux aigles venus en ces lieux pour vénérer Shiva. D’ailleurs, deux aigles continuent à voler jusqu’au temple tous les jours à midi pour y être nourris. Ces aigles sacrés sont considérés et vénérés comme les fils de Brama ensorcelés par Shiva en raison de leurs péchés.

Visite du temple

Le temple se compose de deux parties. Dans la ville colorée et animée, se trouve le temple de la déesse alors que celui de son époux surmonte la falaise. On rentre donc par un premier temple avant d’atteindre une montée pentue et appréciée des singes pour atteindre le temple haut. Un pronaos entoure le sanctuaire. De là, on accède à une petite pièce hypostyle qui donne sur une terrasse. D’en haut, la vue sur la vallée est exceptionnelle. On y découvre un magnifique paysage de champs verts ourlés de lacs et étangs. Ceux-ci en permettant l’irrigation ont rendu la campagne alentour très fertile. Cette exubérance explique la relative richesse agricole de la petite ville.

Attention, le temple sur la colline ouvre plus tard, en général vers 10h du matin. Mieux vaut donc commencer sa visite par le « bas »

Les plages autour de Pondy

Tout autour de Pondy, les plages dorées donnent un agréable air de vacances. De petits kiosques vendent des noix de coco ou de quoi grignoter. Orientées à l’est ce sont des jolis endroits où marcher le matin ou juste profiter du lever du soleil.

Au Nord de la ville, se déroule le long ruban de la plage d’Auroville. Alors qu’au Sud, les plages du Paradis et de la Sérénité méritent leur nom. On peut accéder à la plage du Paradis en ferry depuis Chunambar. Il faut en effet y laisser les moyens de transport, bus, auto ou véhicule personnel car la plage n’est accessible que par bateau.

Toujours à Chunambar, les agences proposent des sports nautiques ainsi que des trajets en house boat pour profiter de la mangrove. Il peut y avoir beaucoup de monde et il vaut mieux éviter les Week ends en saison (décembre- Avril).

Le doublage du cinéma indien

Le doublage du cinéma indien est monnaie courante et plus particulièrement dans les régions du sud. En effet, l’une des particularités du cinéma indien est de devoir composer avec la multitude de langues et donc de devoir offrir des possibilités de sous titrage et de doublage.

Photo Aura Studio

La problématique linguistique au cœur du doublage du cinéma indien

Le sous-continent compte en effet plus de 20 langues officielles. Celles du Sud, dravidienne n’ont aucune base commune avec celles du nord. Du coup le cinéma s’adresse non pas au milliard et demi d’habitants mais à une portion d’hindiphones, tamoulophones ou autre.

studio de doublage à Chennai

Si l’hindi s’impose relativement dans le Nord et peut être compris dans de nombreuses provinces il est en revanche très mal considéré dans certaines régions au sud du Plateau du Dekkan et notamment dans le Tamil Nadu. Une grande partie du public peu éduqué ne va en effet voir que les films tamouls, ou à défaut doublés en Tamoul. D’où le développement de studios dans chacune des grandes capitales régionales et linguistiques. Ainsi Tollywood produit le cinéma du Telangana et de l’Andhra Pradesh dont la capitale conjointe est Hyderabad. Ce cinéma a particulièrement le vent en poupe avec deux énormes succès récents Baahubali et RRR, couronné récemment par l’oscar de la meilleure musique originale.

double affiche de Bahu Baali, l'une en tamoul, l'autre en Telougou

Kollywood, un cinéma restreint au Tamoul

A Chennai, ce sont les studios de Kollywood qui diffusent un cinéma en Tamoul. Cependant ces cinémas pour gagner une audience plus large sont souvent tournés en plusieurs langues.

Baahubali est peut-être justement l’exemple le plus connu de film tourné en telugu, sa langue d’origine et simultanément en tamoul. Un seul des acteurs est Tamoul et célèbre. La plupart des acteurs se sont doublés eux-mêmes. Seuls les plans rapprochés sont tournés une nouvelle fois dans la seconde langue de manière à faire coïncider le mouvement des lèvres et le son.

 Dans certains films, même les inscriptions changent selon le public concerné. Il ne faut pas oublier qu’une grande partie du public n’est que faiblement alphabétisée. Elle n’est surtout pas forcément alphabétisée dans la langue de son état de résidence et ne peut donc pas lire de sous titres ou pas suffisamment rapidement. Les différentes langues indiennes ne reposent effectivement pas sur le même alphabet. Ainsi lire dans sa langue d’origine n’implique pas que l’on puisse lire une autre langue pour autant pratiquée à l’oral. On pourrait ici parler d’analphabétisation relative. C’est pourquoi, les sous-titrages en anglais sont relativement fréquents. L’anglais est en effet la langue la plus commune et la plus utilisée dans les études.

Pathaan en Hindi

Les studios de doublage du cinéma indien abondent, disséminés un peu partout dans Chennai. Cependant, ils s ne sont pas toujours très visibles. Le studio typique consiste en une salle insonorisée avec un pupitre et un gros micro, un écran de cinéma de petite taille à quelques mètres en face, et les ingénieurs du son avec leur matériel audio derrière une vitre.

Le doublage une activité florissante

Depuis les années 2000, le doublage est devenu une activité florissante grâce notamment aux progrès dans le digital. Les ingénieurs du son ont affiné leur spécialité et recalent les voix ou les modifient le cas échéant pour correspondre au personnage. Les doubleurs, eux, ne doublent plus forcément un artiste mais plusieurs, en fonction du sujet ou du personnage. Le milieu s’est modernisé, et même syndicalisé. Doubler en Inde est aujourd’hui un métier reconnu, voire recherché. Du fait de la professionnalisation croissante, les interprètes de doublages sont de plus en plus connus. Mais également de plus en plus chers. Aujourd’hui, pour accéder à ce métier de plus en plus valorisé et recherché, il existe même des formations universitaires.

Les acteurs de doublage, car il s’agit de véritables acteurs, travaillent uniquement en post production. La plupart du temps, leur scène se limite à un studio. On leur demande un échantillon de voix qui doit coller à un ou plusieurs personnages mais surtout à des situations. Car tels de véritables acteurs, les doubleurs se doivent de faire passer les émotions par leur simple voix.

Pathaan affiche en tamoul d'un film hindi doublé

Lors du doublage, le nom du film n’est pas toujours connu, il peut être donné bien en amont du montage. Chaque scène fait l’objet de nombreux essais pour bien caler la voix à l’image. L’acteur ne reçoit pas de script mais un papier un stylo qui lui permettent de noter les dialogues des  scènes qu’il visionne. Cela permet de vraiment interpréter le rôle. La difficulté consiste à coller à la durée du mouvement des lèvres des acteurs visibles à l’écran et à l’intonation voulue par le réalisateur.

Le doubleur un interprète dans tous les sens du terme

matériel de prise de son

Les langues sont variées. On peut ainsi demander à un artiste du sud de doubler un acteur hindi en plusieurs langues dravidiennes. Il n’est pas rare en effet que les acteurs maitrisent plusieurs langues. Il arrive qu’un doubleur puisse doubler en 2, 3 voire 4 langues du sous-continent indien. Certains indiens ont en effet des parents de régions, et donc de langues, différents. D’autres sont scolarisés en deux ou trois langues. D’autres encore, parce qu’ils changent d’Etat pour une raison ou une autre, se voient contraints à apprendre une ou plusieurs autres langues. Il n’est donc pas rare que les Indiens parlent, sans forcément écrire, trois, quatre voire plus de langues en plus de l’anglais. On a alors affaire à des véritables spécialistes de l’interprétation au sens large. En effet il s’agit d’interprétation en matière linguistique et au sens théâtral.

Pains

De quels pains indiens parler en Inde, civilisation du riz? Depuis la révolution néolithique, vers -5000 l’Inde est devenue une civilisation du pain. Mais faut-il parler du naan synonyme de nourriture indienne partout dans le monde ou de quel autre type de pain ?

Selon les régions le grain varie en Inde. Entre le nord producteur de blé et le sud cultivateur de riz, deux mondes s’affrontent en effet. J’avais déjà survolé le sujet lors d’un précédent article.

Voici 10 pains indiens pour s’y retrouver au petit déjeuner.

Petit déjeuner typique du sud, photo Catherine Girod

5 Pains au blé dans le nord

Chapati, le pain de base
  • Le Roti est le nom générique des pains indiens. Le double roti est d’ailleurs le mot local pour le hamburger.
  • Le Chapati est un petit pain plat fait avec de la farine non levée (moitié blanche moitié complète) et de l’eau.  Il est si populaire en Inde du Nord qu’il a donné son nom à la révolte du 10 mai 1857. Les cipayes, troupes indiennes commandées par des officiers européens, se sont alors rebellées et ont pris Dehli. Cet épisode tragique de la colonisation britannique a commencé avec une chaine humaine. Chaque gardien de village remettait effectivement 2 chapatis au gardien du village d’à côté avec pour mission de redistribuer à 5 villages proches. Grace à ce signal, l’insurrection mit moins de 10 jours pour s’étendre à la vallée du Gange. Malheureusement, elle fut étouffée dans un long bain de sang.
  • Le Naan est un pain de farine levé cuit dans un four d’argile, le tandoor. On peut le manger fourré au fromage, aillé ou couvert de graines.
  • Le Puri est une galette de farine de blé gonflée dans l’eau bouillante. il accompagne les plats de pois chiches en sauce, ghana masala ou chole, Cette galette gonflée et vide à l’intérieur et frite accompagne généralement les plats végétariens
  • Le Papadam ou popadum est une fine galette croustillante relevée à base de farine de lentilles grillée ou frite. Elle complète le thali, repas végétarien du Nord ou le tifen du sud. Dans le sud d’ailleurs, on l’appelle apalam. On la mange aussi en guise de gouter ou d’apéritif.
Le même chapati, prétexte à une déferlante de Side dishes

5 Pains indiens généralement de lentilles et riz au sud

Globalement, les Indiens du sud consomment assez peu de farine de blé. Les idlis et dosas du matin voire du diner sont confectionnés avec de la farine de riz, ou de lentille voire de millet. Le nom et la forme de ces pains indiens dépend de la poêle utilisée en fait et du mode de cuisson.

le traditionnel dosa , pain typique du sud de l'Inde
le traditionnel dosa du sud
  • Les Idlis sont des petits pains de riz et lentilles cuits à la vapeur trempés dans une sauce pimentée ou chutney.
  • Le Dosa est une crêpe de farine de lentilles et de riz fermenté, grillée. Elle peut être fourrée de pdt, oignons. Elle s’accompagne en général de chutney de coco et de sambar, un ragout de légumes épicé.
  • Le Parotta ou paratha contient lui de la farine de blé blanche maida. Cette galette feuilletée se cuit avec de l’huile. On la sert nature ou avec chutney ou fourrée de légumes épicés ou pommes de terre ou viande.
  • L’Uttapam, ressemble à un pancake avec une pate similaire à celle des dosas et idlis.  Plus épaisse on la mange souvent avec légumes et coco.
  • Enfin, les appams sont des crêpes de farine de riz et eau plus dodues au centre et fines sur les côtés. Originaires du Kerala, on les mange avec de la coco
et l’idli tout aussi traditionnel au sud

Le pain une alternative au riz dans le sud

Jusqu’à récemment, les repas comportaient néanmoins presque toujours du riz. Mais les chapatis ou dosas ont tendance à remplacer le riz du soir dans une volonté de lutter contre le fléau local : le diabète.

riz parota et sides
  • A midi, le repas se compose de riz. Il en va de même le soir si le déjeuner s’est résumé à une tifen box, ou lunch box, moins complète. Celle-ci se compose en général de 3 étages, pour le riz, le side dish et la sauce.  Le side dish peut se réduire à un œuf ou des légumes non liquides (vegetable pouriel). La sauce s’appelle aussi colombo à la viande, aux poissons, ou aux légumes. C’est une version minimaliste du déjeuner traditionnel composé de riz et d’une multitude de petits à cotés.
  • Le riz peut se présenter sous des formes variées, au citron, biryani (plat de fête), au yaourt, aromatisé ou blanc. Il constitue la base de l’alimentation, à tel point que la racine du mot nourriture/ manger est sapad (riz cuit= riz bon à manger).
  • Au contraire, le arici n’est pas cuit et correspond au riz en sac, le neileu est lui le riz dans les rizières. Comme les inuits ont de nombreux mots pour designer la neige, les tamuls eux précisent l’état du riz dans leur vocabulaire même.
chapati et autres side dishes
  • Outre les petites sauces et assortiments de légumes plus ou moins très épicés, le repas s’initie avec un sambar, soupe de légumes et de dahl épicé. Puis vient le riz. Le tout se termine avec du rasam, un bouillon d’eau, très liquide à base de tamarin, de tomates, de cumin et de beaucoup voire beaucoup beaucoup de poivre. Il est sensé aider la digestion.
  • Les sucreries et fruits s’absorbent à intervalle des repas. Les desserts sucrés quant á eux s’apprécient pendant les fêtes.  

College Road,

Vestige du Madras britannique

Bâtiments sur College Road

College road tient son nom à la mise en place d’un campus à l’anglaise à la fin du XIXème siècle, le Campus st George, embryon de l’université de Madras, anglophone. L’université anglaise s’est transformée au fil du temps, mais quelques bâtiments délabrés en gardent la trace.

Un campus à l’anglaise sur College Road

La société littéraire de Madras tout comme le directoire de l’instruction publique se trouvent sur College Road. Ils font partie d’un ensemble voulu par les Anglais aux abords de Fort St George. L’idée était de construire un vaste campus à l’anglaise au plus près des lieux de pouvoir.

Le campus sur College Road et ses arbres

 L’endroit, sauvage, abondait en palmiers et arbres centenaires et les colons ont pensé que ce joli lieu entouré d’eau comme son nom tamil le précise (Nungabakum) permettrait une circulation aisée et une proximité avec la nature. Arbres, pierres, papillons et autres animaux en faisaient un lieu d’étude particulièrement bien choisi. C’est donc en ces lieux que furent initiés le zoo, appelé « living college », le musée nommé « dead college » et la bibliothèque.

Le terrain appartenait alors à des marchands arméniens qui le cédèrent sans problème aux britanniques à des fins éducatives.

Saint George Campus, College Road

Les premiers pas furent un peu laborieux en raison d’incompréhensions linguistiques. L’éducation était dispensée aux enfants britanniques. Les « métisses » en étaient exclus. Dans les cours comme dans l’architecture, les colons essayèrent de donner leur lecture de l’indianité. Ainsi en est-il du style indo sarracénique, mélange les influences mogholes et européennes bien qu’il se prétende local. L’archétype stylistique à Chennai en est le Fine Art college. Ce style se veut partout identique mais différent. Avec le même vocabulaire architectural on cherche en fait à construire des bâtiments originaux.

Les bâtiments

Construit au bord de la rivière Cooum près d’un pont, le campus disposait de son quai. Il ne reste que la porte d’honneur, en piètre état aujourd’hui et aménagée en Poste et local technique. De cette porte on enregistrait le passage des étudiants et des marchandises.

Facade indo-sarracénique sur le Campus Saint George de College Road

Une petite chapelle, reconstruite, regroupait les étudiants.

En face, le bâtiment blanc moderne et sans grâce se traverse pour amener à un de plus jolis édifices de style indo sarracénique en brique rouge et médaillons de stuc, aujourd’hui dévolu à l’administration. Juste derrière, se cache un petit temple. Ces bâtiments de brique rouge, parfois recouverts de plâtre blanc remontent aux premières années du XXe siècle.

La Madras Literary Society

livres entreposés, Société littéraire de Madras, sur College Road
Facade de la Madras Literary Society

Plus proche de College Road, le bâtiment de la Madras Library society emprunte à l’architecture du Rajahstan avec ses, jaruka, faux balcons typiques de l’influence islamique. Signe de patriarcat, ils permettaient aux femmes de voir sans être vues. Ils cachent les 3 niveaux de terrasse dont le but était de favoriser la circulation d’air et par conséquent de tempérer un peu les fortes chaleurs. Les fenêtres, doublées au ¾ à l’intérieur agissent dans le même sens et améliorent l’acoustique.

Fenêtres en retrait pour une meilleure accoustique et un contrôle de température? et livres en poussière à la Madras Literary Society

La bibliothèque s’est constituée sur le dépôt des ouvrages parus à l’université. Malheureusement il s’agit d’une fondation privée, la seule du campus, et elle manque cruellement de fonds.

Longtemps tenue uniquement par de hommes, cette bibliothèque compte aujourd’hui majoritairement des dames. Celles-ci recueillent les dons de livres en tamil et anglais et s’évertuent à créer des évènements pour faire vivre les lieux et redonner un peu de lustre au bâtiment en piteux état et aux livres souvent réduits en charpie. Seules en effet les cotisations et donations sont susceptibles de maintenir les lieux et surtout les manuscrits dont certains très anciens. On y découvre, un peu atterré par l’état, une traduction d’Aristote du 17eme siècle et des gravures des objets envoyés à l’exposition universelle au Crystal palace à Londres en 1851. Pour les locaux de l’étape, l’intérêt porte surtout sur la première édition du cultissime Ponyam Selvan récemment adapté au cinéma.

Gravure représentant le Prince Albert

Les étagères de fonte et les chaises démontables remontent à la période de colonisation et sont dans un état déplorable. Tout crie misère.

1ere edition du cultissime Ponniyin Selvan