Santa Clara

Santa Clara, capitale de la province de Villa Clara, située à 260km  au sud-est de La Havane n’est a priori pas la ville la plus fascinante de Cuba.  Pour autant, elle est un moint de départ ou d’arrivée pour les touristes. Elle représente aussi une étape essentielle pour les amateurs de Révolution

.http://visitesfabienne.org/wordpress/de-la-revolution-a-la-denonciation/

De la Révolution à la Dénonciation

Une ville universitaire marquée par la Révolution

Fondée en 1689 par les résidents de Remedios en butte aux pirates. Elle connut son heure de gloire lors de la Révolution. En effet, Che y mit en déroute l’armée cubaine. Aujourd’hui, elle n’attire que les touristes en transit vers Cayo Santa Maria ou les égarés de Air Transat débarqués à ll’aéroport provincial Abel Santamaria.. Pourtant là encore, l’argent généré par le tourisme a permis de nettoyer le centre ville qui offre un véritable charme. Au niveau national, la ville, industrielle, doit son renom à son université.

Les groupes se dirigent en priorité, et parfois exclusivement, vers les monuments évoquant la présence de Che Guevara. Ils y évoquent son rôle dans la chute de Batista. Pourtant, la ville offre d’autres attraits.

Une visite de Santa Clara ne peut bien sûr pas ignorer le formidable mausolée au héros argentin, libérateur de la ville en 1958, ni l’étonnant monument au train blindé. Il consiste en une reconstruction de l’attaque d’un train de munition destiné aux troupes du dictateur et arrêté par l’armée révolutionnaire. Cette victoire fut décisive pour l’avancée de Che et des siens. Dans un parc, le bulldozer utilisé pour stopper la locomotive et arracher les rails, ainsi que les wagons forment l’essentiel du complexe. Une sculpture commémorative complète l’ensemble. (9h-5h30 du Lundi au samedi). Un peu plus loin, une sculpture émouvante du Che portant un enfant devant le siège du Parti Communiste.

https://www.lepoint.fr/monde/cuba-honneur-a-che-guevara-50-ans-apres-sa-mort-08-10-2017-2162953_24.php

Un joli centre

On peut traverser le pont et rejoindre à pied le Parque Vidal, centre de la ville. Cette place centrale, interdite au stationnement automobile, abrite quelques jolis édifices. Elle a été joliment restaurée. En fait, hormis l’hôtel Santa Clara Libre, immeuble moderne sans grâce et très très vert, les facades coloniales et éclectiques alternent agréablement. S’y cotoient ainsi le Musée colonial provincial, le charmant Théatre de la Caridad, construit en 1885, l’un des plus jolis du pays.

De cette place , on peut rejoindre toujours à pied, près de la station de bus Viazul, le mausolée de Che Guevara. L’immense place est gardée par une statue de bronze datant de 1987, soit 20 ans après la disparition du Che. Le mausolée ainsi qu’un petit musée, est accessible à l’arrière de la statue. Il abrite la dépouille du chef révolutionnaire avec les sépultures de ses proches. Un large panneau expose les évènements marquants de la vie du célèbre combattant, mais aussi les mots d’adieu de ce dernier avant de quitter Cuba et l’évocation de sa mort en 1967 en Bolivie.

Le site est accessible du mardi au dimanche de 9h30 à 16h30. Il est fermé tous les lundis.

Sancti Spiritus

Eternelle seconde, la capitale provinciale de la province de Sancti Spiritus est moins connue, moins louée que sa voisine Trinidad. Pourtant la ville de Sancti Spiritus est dynamique, riche et ravissante. Elle est riche pour Cuba car elle profite des retombées régionales du tourisme trinitéen. Elle présente un patrimoine architectural magnifique et bien entretenu La cité coloniale a en effet connu une restauration massive pour le 500e anniversaire de sa fondation  en 2014.

Un joli centre colonial

La place principale nommée parc Serafin Sanchez a été fouillée, nettoyée et embellie.  Cela a permis de mettre à jour les vestiges du couvent St Francois . Le musée municipal expose d’ailleurs des tessons. Autour du Parc Central, de jolis bâtiments coloniaux voisinnent avec des immeubles quasi haussmanniens pour quelques édifices comme les deux cinémas. Elle joue le rôle de hotspot.

Depuis cette place, s’articule le traditionnel damier de rues, si typique de l’urbanisme colonial. L’argent de l’Unesco a également permis de restaurer les rues. La rue Maximo Gomez  mène à l’Eglise majeure un peu beaucoup bleue à l’extérieur mais avec un chœur magnifique en bois peint en bleu et or.Restaurée également, La rue qui mène jusqu’au théatre a également fait l’objet d’une restauration soignée. Elle débouche devant le ravissant pont à quatre arches considéré comme unique dans l’ïle.   Le pont Yayabo symbolise en effet la ville.

En prenant la petite rue qui longe le Théatre (s Miguel) on voit de très jolies maisons coloniales aux couleurs fortes et bien réhabilitées. Une promenade longe pont sur une courte distance. On retombe malheureusement vite dans la fange et les ordures. Un petit café très sympa a côté du pont propose des cocktails et tapas et offre une carte de vins bien fournie.

Que faire, où loger

L’animation citadine se regroupe sur une rue piétonnière pleine de jolies ressources (boulevard ou Independencia). S’y succèdent effectivement boutiques, un marché et deux charmants hôtels boutiques sur les trois que compte la ville. Sans y dormir forcement (122cuc pour une chambre double au 1er février 2017) on peut profiter des jolis patios pour boire un verre ou diner. Hôtel Plaza sur la Place Serafin Sanchez, hôtel Florentia sur la rue Independencia et hôtel Rijos en face de l’église. Les menus et tarifs sont exactement les mêmes dans les 3 établissements tous les trois gérés par Islazul.

http://www.cubaism.com/fr/hotels/view/h%C3%B4tel-don-florencio/552

Les musées ouvrent en semaine de 9 à 17h sauf les vendredis et samedis de 9 à 13h puis de 20 à 22h. Ces horaires permettent aux visiteurs d’un soir de profiter pour 1 cuc par visite du Musée Municipal sur la place principale Serafin Sanchez (pas indispensable). Puis en descendant la rue Maximo Gomez, le Musée d’histoire naturelle petit mais sympathique et surtout le musée des arts décoratifs juste après l’église paroissiale. Cette grande et belle maison patricienne surnommée maison aux 100 portes se laisse visiter avec plaisir. Organisée autour de deux patios, elle offre une succession de salons d’acajou et de chambres aux draps brodés admirablement entretenus. Le tout est joliment scénographié et culmine dans la salle à manger avec sa vaisselle et surtout le salon de musique. L’escapade peut se terminer en musique à la casa de la Trova ou la maison des écrivains.

Bref un lieu de charme trop souvent négligé dans les circuits touristiques.

Quartier chinois de la Havane

Si le quartier chinois parait réduit de prime abord, cette petite visite vous permettra de découvrir une communauté discrète et étonnante. Cependant, ell s’est énormément affaiblie depuis l’exode massif à la fin des années 1960. Certes il ne faut pas s’attendre à l’effervescence commerciale et l’inventivité des chinatowns traditionnels. Pour autant, le quartier mérite d’être connu.

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A l’origine du quartier chinois

Les premiers asiatiques, des Philippins, arrivèrent au tout début du XIXe s. Les 600 premiers Chinois,  majoritairement de Canton débarquèrent eux en Juin 1847 . Ils devaient servir de main d’œuvre agricole bon marché pour remplacer les esclaves africains.

La communauté s’accrut en 1869 avec les Chinois de Californie. Les Etats-Unis de la Guerre de Sécession et de l’industrialisation n’étaient pas les moins racistes….

Après avoir pris part aux guerres d’indépendance et avoir été libérés de leurs obligations agricoles, les Coolies s’installèrent sur la Calzada de Zanja.  On évalue leur nombre à 150 000 entre 1847 et 74. Ils élirent domicile le long de la conduite d’eau du centre-ville près de la gare de trains pour Marianao.

C’était un lieu pratique où les petits commerces de restauration, blanchisseries, boutiques de nourriture purent prospérer. Dès 1879, ils purent (voire durent) s’inscrire dans des sociétés les regroupant par nom, provenance, voire filiation politique. Nommés casinos, ces lieux servaient essentiellement pour les réunions et l’organisation de la communauté.

Une communauté aujourd’hui décimée

Il ne reste aujourd’hui que 13 de ces sociétés sur 36 dans les années 1950. A cette époque, on évaluait la communauté à 200 000 Chinois sur Cuba dont la moitié dans ce quartier. On la considérait comme la seconde des Amériques après celle de San-Francisco. Elle rayonna sur une dizaine de pâtés de maisons autour des Rues Galiano et Reina avec ses commerces, théâtres, banques, écoles, sa bourse de commerce…

Un cimetière fut même ouvert dans le nouveau Vedado sur la rue 26. Aujourd’hui la communauté de 150 descendants de chinois grossit mais n’habite plus forcément le quartier. Elle peine à conserver sa langue et ses traditions. En effet, les chinois arrivés à Cuba étaient à 90% des hommes et se sont donc mariés et dilués dans la population locale ….

Lieux de réunion et de piété sino-cubains

On peut partir de l’arche chinoise à l’angle des rues Amistad et Dragones offerte par la République populaire de Chine en 1999. Tout près, dans la rue Amistad, se trouve la société Chung Woh créée en 1893. Comme dans  la majorité des sociétés, à l’étage se trouve la grande salle de réunion, les bibliothèques et salles de classe. On y apprend effectivement le mandarin. Dans le patio, se donnent conférences et consultations de médecine chinoise. Une petite chapelle confucéenne  montre que le syncrétisme a aussi touché le confucianisme . En effet, le travail agricole mettait en commun des ouvriers d’origine africaine ou asiatique. Confucius tout rouge, ici est assimilé à la Ste Barbara catholique et au Chango de la Santeria. Des baguettes et pierres attestent aussi de la pratique de la divination. Car les Chinois débarqués à Regla sont rentrés en contact dès leur arrivée à Cuba avec la vierge de Regla assimilée à Yemaya. Le phénomène de transculturation s’est donc opéré d’emblée.

On reprend alors la rue Dragones très populaire et populeuse.

Le coeur de Chinatown cubain

On accède alorsau Cuchillo de Zanja, ruelle occupée par les restaurants. C’est le cœur de ce Chinatown,. Au bout de la rue, se dresse  l’Institut Confucius, ancien Edificio Pacifico. Jadis restaurant très connu, il est devenu institut universitaire et dispense des cours de langue.

A côté, se trouve la seule imprimerie survivante Kwong-Wah-Po. De retour sur Zanja, au 163, on entrevoit une pharmacie traditionnelle chinoise. Peu après, on tourne à gauche sur Manrique pour découvrir une école d’art martiaux installée dans l’enceinte d’un cinéma désaffecté. Dans la cour, un café, en face une maison de retraite. Dans la maison d’à côté un foyer où les anciens jouent au Mah Jong.

Un quartier délabré mais bien vivant

A l’angle de Dragones, jouxtant la boulangerie neuve qui s’annonce chinoise, mais ne vend que des pâtisseries cubaines, se trouve encore un foyer pour personnes âgées.  Il y a dans cette rue une série de clubs . Se succèdent ainsi la Sociedad China ,La Unión de la Familia, la Sociedad China Lung-Kwn-Sol et enfin la Fonda Sue-Yuen-Tong .

En reprenant Manrique, on parvient à la très belle église de la Charité dont la chapelle au fond à droite recèle une icône précieuse. Il s’agit d’une image d’une Vierge chinoise apportée en ces terres lointaines par un frère franciscain d’origine chinoise. Elle est assimilée à la Vierge du cuivre Sainte patronne de Cuba. C’est elle qui marque l’épicentre de cette communauté, regroupée dans l’église presbytérienne, sur Salud, où les premiers pasteurs chinois commencèrent à enseigner la langue en 1904.

En continuant toujours sur Salud, on tombe sur le restaurant Fleur de Lotus, véritable institution locale . Juste à côté, le centre culturel chinois, occupe une belle maison coloniale, isolée loin du centre historique de la Havane. Calle Salud, No. 243, entre Gervasio y Escobar. On revient alors sur Zanja en longeant le jardin Confucius  avec sa jolie statue entourée de bambous. On parvient enfin Rayo 108 entre Zanja y Dragones à la galerie d’art continu  (Galleriacontinua) aménagée dans un ancien cinéma chinois. Elle accueille des expositions d’art contemporain. https://www.galleriacontinua.com/about/habana/history

On peut compléter ce tour à pied avec une incursion au cimetière chinois dans le nouveau Vedado, juste derrière la Nécropole de Colón.

Voyager seule à Cuba

Cuba n’est pas le pays le plus simple, ni à vivre, ni à découvrir. Il est encore plus compliqué de voyager seule à Cuba.

Se loger

A moins que vous ne disposiez d’un guide qui vient d’être publié, il sera déja dépassé lorsque vous arriverez à Cuba du fait du développement continu du tourisme. Les prix notamment risquent d’avoir augmenté. Les restaurants peuvent avoir changé de propriétaire ou fermé. Les casas risquent d’être pleines et les taxis en surchauffe.

Une fois arrivé dans votre premiére casa (hébergement chez l’habitant), vous pouvez demander au propriétaire de vous arranger un taxi “collectivo” jusqu’à la destination suivante.  Vous pouvez aussi réserver la casa suivante  depuis la première casa et ainsi de suite … Avec ce système de réservations en chaine, le taxi vous amènera directement devant la casa réservée. La qualité de la voiture et de l’hébergement est très variable mais il faut considérer les mauvaises surprises comme des joies de la découverte.

Se déplacer

Pendant que j’écris ce papier, les bus Viazul et taxis collectifs représentent ce que les touristes indépendants utilisent le plus mais tout peut évoluer très vite.   Le mieux consiste à se renseigner à chaque arrêt des possibilités. Ce peut être auprès des autres voyageurs, propriétaires de casas ou au bureau local de l’agence officielle (Cubatur, Gaviota, Cubanacan…). Pour autant, le moyen de transport le plus économique pour des individuels reste le bus Viazul. C’est aussi le plus long. Il vaut mieux réserver en avance sur internet.

Dans mon cas, ils ont toujours été pleins quand j’ai essayé de réserver une place avant le voyage, que je tente par internet ou directement. J’ai finalement décidé de me rendre au terminal Viazul 30mn avant le départ dans l’espoir que des voyageurs aient annulé. Ce qui a fonctionné mais je ne garantie pas le résultat en haute saison.

https://www.viazul.com/

Quelques conseils généraux

Pour les casas particulares pour sensiblement le même prix, vous pouvez tomber sur tout type de maisons et de confort. Le petit déjeuner coute 5 Cuc et est généralement copieux  (oeufs, fruits, pain, fromage, café…) Il ne faut pas oublier que dans une casa vous partagez la maison de vos hôtes et que chaque séjour est une expérience unique.

Ne perdez pas de temps à appeler les casa indiquées dans vos guides depuis Cuba, elles seront souvent déjà réservées. En revanche, vous pouvez leur demander des adresses. Vous pouvez également vous renseigner auprès des autres voyageurs. C’est toujours un bon moyen de connaitre les bons plans. Sinon vous pouvez vous balader et demander s’il y a une chambre disponible quand vous voyez le logo bleu officiel..

Ce voyage à Cuba m’a rappelé mes voyages sac au dos en Asie il y a quelques décennies : peu ou pas de carte de paiement, de longues queues pour téléphoner ou changer de l’argent, beaucoup de maisons d’hôtes, une sécurité générale, quelques petites entreprises et initiatives individuelles balbutiantes pour répondre à la demande croissante des touristes…et surtout pas d’internet….

Les difficultés pour se connecter

Ce n’est pas tout à fait exact comme en témoigne le nombre de jeunes touristes l’oeil rivé à leur téléphone portable pour s’orienter. Comment cela est -il possible alors que les Cubains ne disposent pas d’accès internet. D’autant que celui ci est très limité dans l’ensemble du pays ? La réponse est la carte ETECSA qui s’utilise dans les hotspots récemment ouverts sur les places et parcs des villes. Cette carte permet 1h de connection. Elle s’achète dans les bureaux ETECSA (la version cubaine des Telecom) ou dans les hotels (avec un prix souvent majoré).

Pour localiser un hotspot, il suffit de voir un groupe de gens, cubains ou étrangers, assis sur des bancs ou les trottoirs parlant ou écrivant sur leurs portables. Certains guides papiers, imprimés après octobre 2016 signalent certains hotspots mais  ces guides sont déja dépassés  lorsqu’ils paraissent. Quant au portable lui-même, vous pouvez utiliser le vôtre (et pourquoi ne pas réactiver un vieux Nokia ?). Il vous suffira de payer pour activer votre téléphone et d’acheter un crédit de consommation grâce à une carte ou directement à un guichet ETECSA. Je vous le conseille tout particulièrement si vous passez des appels ou des messages localement pour réserver des casas ou des taxis par exemple. En effet, personne ne vous répondra sur un téléphone non cubain.

Pour un accès internet, il vaut mieux faire la queue tôt le matin chez ETECSA dès votre arrivée à Cuba. Vous pouvez alors charger suffisament votre téléphone pour l’ensemble de votre séjour à moins que vous ne vouliez refaire la queue régulièrement. Beaucoup de voyageurs préfèrent néanmoins voguer au gré du vent et ne pas se connecter du tout.

Merci à mon amie Catherine pour son témoignage (Décembre 2016)

Parque Central

Le Parque Central fait office de carrefour au milieu du Paseo de Marti. Il se trouvait à l’origine juste à l’extérieur de la muraille. Celle-ci date du début du XVIIIe. Elle visait à protéger la ville d’attaques de pirates et de corsaires.

http://visitesfabienne.org/wordpress/muraille-de-la-havane/

Sur ce terrain, s’élevait une ferme. Puis ouvrit l’atelier de Jose Albazzi sculpteur de granit. L’artiste était si connu qu’il se présenta à l’Exposition Universelle de 1887 à Paris comme représentant des provinces d’outremer (cf catalogue de l’Expo de 1867, section espagnole).

Un espace libéré par la destruction de la muraille

A la destruction de la muraille (1863), le glacis fut ouvert en zone de promenade et en un espace ouvert et arboré. Destiné aussi à accueillir une circulation croissante,  le chemin de campagne initial se transforma en une grande avenue de parade pour les carrosses. Il portait alors le nom   de Alameda de Isabel II. Il se composait de trois sections de la fontaine de l’indienne au Malecon.

Inspirée du Prado de Madrid, la promenade fut bientôt bordée de grandes demeures et d’édifices sociaux, avec une allée centrale piétonne, pavée de marbre, des arbres, des bancs de pierre. A la fin de la période coloniale, elle prit le nom de “Paseo de Martí” en hommage au héros de l’independance, même si elle restait communément connue comme “Paseo del Prado”.  L’actuel Parque Central  remplaça les trois petits jardins en 1877 avec un équipement moderne de luminaires, bancs… Une fois achevé, il devint lieu de rencontre à la place de l’Alameda de Paula et de la place d’Armes. En son centre, fut érigée la première statue de Jose Marti en 1905, en remplacement de celle d’Isabelle II (1850).

Lieu de rencontre de la ville et point de liaison entre la vieille ville et la ville cubaine, le parc est entouré de 28 palmiers symbolisant la date anniversaire de Jose Marti le 28 Janvier.

Avec la croissance de la ville dans la moitié du 19e siècle, le Prado s’urbanisa encore.  D’élégantes demeures et immeubles, clubs et théatres le bordèrent alors.

Le Parque, haut lieu théatral.

De nombreux édifices importants apparurent comme en 1870 le “Teatro Albisu”. Il devint en 1918 “Centro Asturiano”. Cet édifice abrite aujourd’hui la section internationale du Musée des Beaux-Arts.

http://visitesfabienne.org/wordpress/musee-des-beaux-arts-la-havane/

www.bellasartes.cult.cu

En 1877  le Teatro Payret ouvrit mais un cyclone le détruisit  en 1882. Puis ce fut le tour du Teatro Tacon (dès 1838) et le centre Galicien ensuite englobés en 1907 dans le Grand Théatre une fantastique bâtisse éclectique.

Carrefour central de la capitale d’un Cuba indépendant

Le Parque Central, devenu carrefour de la ville au XIXe siècle vit aussi fleurir des Hôtels. Après les théatres il fallut héberger. Ce fut d’abord l’ “Hotel Telégrafo”. Ouvert dès 1835 sur les rues Reina y Rafael , il bougea dans le quartier à la mode en 1888. C’était alors l’ un des hôtels les plus élégants de l’époque avec ses toilettes…

A coté, le “Café y Salón Escauriza”, rebaptisé “Le Louvre”, en 1838 donna son nom à tout le trottoir. Il  précéda l’Hotel Inglaterra ouvert en 1856 avec ses salons mauresques. C’était le point de ralliement des libéraux. Il subsiste un charme fâné de ces batiments symboles d’une splendeur passée. Fin du 19e de la familia Pedroso  converti un de ses immeubles d’habitation. L’édifice accueillit alors les bureaux du “Diario de la Marina”. En 1909 l’ “Hotel Plaza” engloba l’ensemble…

Enfin le dernier Hôtel de la placevient d’ouvrir à l’emplacement de la Manzana de Gomes. Cette manzana, ou bloc de bâtiments, se convertit en la première galerie commerciale. Elle s’ispirait  des passages couverts typiques des capitales européennes à la fin du XIXeme siècle. De style néoclassique elle occupe tout un pâté de maison construit au dessus des vestiges de la muraille. Elle abritait des boutiques et deux théatres.

Le Parque Central, lieu de réunion et loisirs

Au début du XXe siècle, avec la République et l’indépendance, les lieux de réunion et de loisirs se multiplièrent : cafés, clubs, billards. A l’époque, on ne dénombrait pas moins de 188 billards chiffre qui avait explosé dans le courant du siecle. Ainsi le café Central ouvert en 1914 changea ensuite de fonction et de propriétaires, devenant bar, cafeteria, tabac, presse, glacier, patisserie. Avec le temps, l’édifice manquant d’entretien et de soin tomba complètement en ruine. En 1999 l’Hotel Parque Central le remplaça. Il conserve quelques éléments anciens dans sa façade. Il offre d’ailleurs la jolie surprise d’une des plus belles vues sur la capitale. On peut ainsi monter au dernier étage, terrasse restaurant panoramique. Mais on peut aussi aller voir au sous sol, des vestiges de la muraille démantelée.

Le périmètre du Parque Central fut consacré centre de la ville nouvelle avec l’inauguration en 1929 du Capitole. Ce bâtiment s’ inspire de l’architecture des capitoles provinciaux des Etats-Unis. Au delà, il s’inspire de l’architecture républicaine romaine. La coupole s’inspire du Panthéon. C’est ce symbole républicain et politique et non la Basilique St Pierre de Rome (elle aussi inspirée par le Panthéon…) qui sert de modèle à la chambre des représentants et au Sénat Cubains. Ceux-ci se trouvaient jusqu’alors dans la Vieille Ville. Après 1960, le Capitole abrita le ministère des Sciences et Technologies et de l’environnement.  Il vient de réouvrir et je vous en conseille la visite !

https://web.archive.org/web/20100826111737/http://www.capitolio.cu/historia.htm

Sola in Cuba

Independent traveling like it used to be…

Unless your guidebook has been published a few months prior to your departure to Cuba, it will already be outdated in terms of practical advice, overtaken by the continually evolving touristic landscape of the island, including prices. The easing of government regulation in 2011 has led to an abundance of casa particulares and the availability of bus and taxi transportation throughout the country.

From casa to casa

Once you have your first casa, you can ask the owner to help arrange a taxi “collectivo” to your next destination.  A casa can also be booked for you and the taxi will drive you directly there.   The type of car and accommodation can vary greatly and is part of the joy of surprises.   At the time of writing, Viazul buses and this form of collective transportation are what independent tourists use the most but things evolve continually and differently throughout the country.  It is best to enquire at each place of stay on the existing options from other travellers, casa owners and the local office of sate-run tourist agencies (Cubatur, Gaviota, Cubanacan…).  The cheapest but longest way to travel solo is still by Viazul coaches which need to be booked in advance via internet.  They were always full when I tried to get a seat a day before travelling either by internet or directly at the terminal. So I decided to just go there about 30 minutes before departure in the hope of cancelations or no show-ups (this worked for me but then it was not high-season yet).

Regarding the casa particulares, for roughly the same price of CUC25-30, you can get all types of houses and degrees of comfort.  Breakfasts cost CUC5 and are generally quite filling.  The key to remember is that you are sharing people’s homes and this provides a unique experience each time.  Do not bother calling the casas figuring in your guidebook while in Cuba as these will already have been reserved  in advance but you can ask them for recommendations. Enquiring among fellow travellers for their tips is also a great way to learn about the latest good value for money. Or just simply walk around and ask for availability at any house featuring the official blue logo.

Sola in Cuba

Travelling in Cuba reminded me nostalgically of my backpacking days throughout South East Asia a few decades ago : cash only tourism with few credit cards, long lines for telecom and money changing services, an abundance of guesthouses, general safety,  emerging private businesses and initiatives to meet the growing tourist market…and most importantly no internet.

Well this is not quite true as demonstrated by the number of young tourists with eyes glued to their mobile phones, following directions to the monument they want to visit or to find recommended accommodation.  How is this possible when there is no internet in the casas and very limited access elsewhere? The most recent answer is the ETECSA internet card that can be used at the wifi “hotspots” recently set up in main towns around the country.  The Target de Navigation card offers an hour of internet access and can be purchased at ETECSA offices (Cuban telecommunication company).  To locate a hotspot, look out for groups of people, Cubans and foreigners alike, sitting down on benches and pavements talking or writing away on their mobiles – often in a square or a park.  Some guidebooks printed after October 2016 have started indicating hotspots on their maps but this will most probably soon be out of date.

http://www.etecsa.cu/

As for mobiles, you can use your own (why not take an old Nokia) – you’ll have to pay an activating fee and then upload credits with a card or directly at an ETECSA office.  This is useful to make calls or text in-country such as to check on availability and book a casa or a taxi; you will only get a reply if you use a Cuban phone, probably by text.  If you want phone or internet access, it is recommended to line up early at the ETECSA office of your first port of call and get enough credit for the duration of your stay unless you want to line up again elsewhere.  Otherwise, many travellers choose to go with the flow and enjoy staying totally disconnected. “It’s so wonderful not being at all connected during three whole weeks” exclaims a Danish tourist I meet – a comment I heard many times from travellers.

As I was trying out my luck at the Viazul terminal in Varadero for the last leg of my trip back to Havana, I felt that wonderful sensation of freedom from my backpacking days – a feeling I have had throughout my journey sola in Cuba.

My friend Catherine (December 2016)

Les côtes Cubaines

Des plages, des poissons et la Révolution…

Les côtes Cubaines sont vraiment magnifiques. Au Nord, le littoral est bordé d’immenses plages de sable fin. Au Sud, les côtes rocheuses offre des spots remarquables pour admirer les poissons. Les deux sites de plongée les plus connus sont Maria la Gorda et Playa Giron. Mais on peut se faire plaisir dès lors qu’il y a une côte rocheuse…..

Les plages de l’Ouest de l’Ile

1- Maria la Gorda. C’est l’autre bout de l’ile, l’extremité l’ouest. Y aller implique donc d’y dormir et là pas d’autre choix que l’hotel Gaviota. Pas la panacée hotelière mais pas le choix non plus et le site est magnifique : CIB María La Gorda | Grupo de Turismo Gaviota | Cuba

www.gaviota-grupo.com/en/hoteles/cib-maria-la-gorda

A la vérité Maria la Gorda est un lieu de plongée en mer avec centre spécialisé, donc si le snorkeling vous suffit vous pouvez aussi explorer la cote on y trouve des casas :

Guanahacabibes Peninsula – casa particular .com

www.casaparticular.com/district/index/…/guanahacabibes-peninsula

Guanahacabibes ::: cubacasas.net [Golfo, Maria la Gorda, Parque …

www.cubacasas.net/cities/guanahacabibes

2- Cayo Jutia : voir article sur  Cayo Jutia

2 – Les plages de l’Orient de l’Ile

3- Playa Giron. Directement sur la barrière de corail, une vingtaine de km de côtes avec des arrêts qui donnent l’impression de se retrouver dans un aquarium entre playa Larga et Playa Giron. On peut dormir à Playa Larga ou s’y arrêter sur le chemin de Trinidad. La visite du Musée de la Baie des cochons est extrêmement intéressante. Le musée vient d’être refait et permet de rafraichir les idées sur la crise de Cuba, sur les causes de la Révolution et de comprendre l’histoire locale en version originale.

4 – Jibacoa : Entre La Havane et Varadero, une magnifique plage. On peut profiter des deux hôtels sur place Memories plus chic et Tropico qui offrent également des forfaits à la journée. Même si les repas sont ce qu’ils sont, le forfait tout compris permet au moins de s’hydrater et de profiter des installations et d’un site magnifique. La plage publique est fréquentable également.

Hotel Villa Trópico Jibacoa, Cuba

www.villatropico-jibacoa.com/

3. Autour de la Havane

5 – Varadero : N’en déplaise à un certain nombre d’expatriés, la plage de Varadero est juste subliminale. Pour peu que vous restiez dans la partie ville de Varadero (station balnéaire assez agréable au demeurant) ou au centre « las Americas » la plage publique est d’une beauté paradisiaque. Celles qui bordent les hôtels de la Punta hicacos ne sont pas naturelles et bien que privées peuvent décevoir. Pour les expatriés, le centre commercial « las Americas »et le mercado de la Marina au bout de la presqu’ile a presque des allures de Canada. On peut y trouver des céréales, parfois même du saumon, de la confiture autre que goyave, voire des bonbons haribos (en fonction des arrivages…).

6 – Playas del Este: Evidemment les mois d’été il y a beaucoup, beaucoup de monde, beaucoup de musique, beaucoup beaucoup beaucoup de déchets. Mais si vous arrivez au lever du soleil ou que vous y allez l’hiver, ce long cordon sablonneux est juste magique et à 30mn de la capitale….

7 – Et pourquoi pas la Havane ? La côte rocheuse de la Havane offre de magnifiques repaires pour les poissons. Pour peu que vous ne soyiez pas trop regardants sur les alentours et très peu vêtus, vous pouvez laisser vos affaires sur un bout de rocher. Dans ce cas, on peut oser la trempette du côté de Miramar calle 14 ou à coté du Château Miramar entre les calle 60 et 70, ou se lancer dans la piscine naturelle de l’hotel Copacabana.

 

Apprendre l’espagnol à l’Université

Apprendre l’espagnol s’impose à Cuba. Car même si de plus en plus de cubains parlent anglais dans les lieux touristiques, ils ne sont pas toujours compréhensibles …Par ailleurs, il est dommage de passer à coté d’un peuple chaleureux. D’autant qu’apprendre l’espagnol n’est pas insurmontable pour un francophone. …Enfin fréquenter l’Université est une expérience des plus intéressantes.

Apprendre l’Espagnol

Evidemment on peut venir avec son petit dictionnaire et préférer l’anticipation ou l’autoapprentissage. Dans ce cas, on a l’embarras du choix entre duolingo, les cours du CNED, et moult ressources en ligne.

On peut aussi, de manière classique, prendre des cours privés. On, dans ce cas,  a le choix ou non de prendre l’option de les faire valider par un examen de l’Institut Cervantes. Celui-ci est reconnu dans le monde entier selon le cadre européen de référence, les niveaux allant de A1 (débutant) à C2 (bilinguisme total).

S’inscrire à l’Université

universitad

Néanmoins, La formule la plus exotique et locale est de s’inscrire a l’Université de la Havane. Elle propose en effet tout un panel de formules de 1 semaine à 1 an. Pour vous inscrire je vous déconseille de vous déplacer. En revanche, je vous recommande d’envoyer un mail à Carlos. Ce monsieur se charge de l’inscription des étrangers pour les études linguistiques (qui se payent en CUC) plashelton@gmail.com

Il est charmant et s’exprime aussi bien en anglais qu’en espagnol. Une fois l’inscription confirmée.
Il convient de venir le jour dit à 9h au 1er étage de l’édifice Varona (edificio 9 sur la carte, au 1er étage). L’élève futur doit venir muni d’une photo d’identité de son passeport, et de patience. Le 1er jour sera consacré à un test des capacités espagnoles puis de l’inscription et d’une visite de l’université. Les cours commencent le lendemain et sont intensifs. Ils débutent le matin de 9 à 12h30 avec une pause de 30mn, 4 sessions de 45mn (et non 4h tous les matins comme indiqué sur les brochures). Auquel rajouter le travail à faire à la maison.

http://www.uh.cu/pagina/como-llegar-la-uh

Il convient de venir avec son matériel : crayons, papiers, cahiers, eau et snack (pas de distributeur). Mais aussi papier hygiénique et savon si les toilettes ont le bon goût d’être ouvertes et fréquentables.

Bureaucratie universitaire

Le paiement doit se faire dans la semaine d’intégration et chaque mois. Il faut d’abord se rendre au rez-de-chausée du batiment Varona pour signer le contrat (porte jaune à gauche du bureau d’accueil) . Mmuni de ce précieux sésame, on doit alors courir ventre à terre au 951 calle 13 à l’angle de la calle 8 dans le Vedado, à 3 bons quart d’heure de marche. L’écueil consiste en ce que l’université impose le paiement dès que le contrat est prêt et se réserve le droit de refuser les étudiants qui n’auraient pas payé…Malheureusement l’économat n’est pas indiqué et  son adresse fournie par l’université n’est pas complète d’où mon article . En gros l’inscription se mue en un jeu de piste à l’issue incertaine.

Pour faire simple, les élèves se précipitent pour payer dès qu ils ont reçu le contrat faisant jusqu’à 3h de queue. Mais il est aussi possible de venir payer le lendemain matin car si les horaires d’ouverture sont officiellement 9-17h, le comptable peut aussi arriver 15mn en avance et l’élève 30mn en retard….Tout dépend de votre amour de la queue. Bon ce n’est quand même pas si simple. En effet,  une fois arrivé à l’économat, il faut faire préparer la facture dans une petite pièce au sommet d’une échelle de meunier. Puis il s’agit d’ attendre que l’imprimante fonctionne, puis redescendre à la caisse, payer. On peut enfin ramener l’ensemble au professeur à l’Université qui vous autorisera ou non à revenir en cours….

Un type de cours particulier

Pour des Français, je ne suis pas sûre à la réflexion que l’apprentissage avec des non latins soit recommandé. Car nous avons une structure de pensée et de langue très proche de l’espagnol et notre apprentissage est plus naturel que celui des anglo-saxons . Ceux-ci peuvent paniquer face au genre des noms ou face au subjonctif. De plus, notre enseignement basé sur l’esprit critique ne nous prédispose pas à ce type de cours, et surtout de discours.

Enfin, il faut comprendre qu’à la Havane on apprend le cubain et pas le castillan. J’entends ici les particularités idiomatiques et l’accent que le cubain impliquent. Un peu comme apprendre le français au fin fond du Québec

Pour autant, pour connaitre les cubanismes et la sensibilté locale ces cours sont extrêmement interessants. Voir la page web de l université pour les tarifs (100 CUC la semaine 300 CUC le mois) et les modalités d’inscription, sachant qu il est plus facile de s’inscrire pour la fin du mois que pour le début du mois suivant http://www.uh.cu/cursos-de-espanol

Le Malecon

photo-malecon-2La ville de la Havane se construisit dans un premier temps le long de la baie.  Un système de fortification sophistiqué fortifia rapidement ce site exceptionnel en pays indigène. Il s’agissait de petits chateaux bastionnés intra muros (Fuerza Real) . Des forts le complétaient  sur la muraille (San Carlos de la Punta) mais aussi sur les promontoires alentours (Cabana, el Morrro, Sta Clara, St Nazaire etc…)

La conquête du bord de mer

La conquête de la mer ne commenca que tardivement. A la fin du XIXeme siècle, la ville sortit des murs historiques, le long du Paseo jusqu’au Capitole. De nouveaux quartiers s’ouvrirent dont le Vedado, autrefois lieu de chasse.

http://visitesfabienne.org/wordpress/muraille-de-la-havane/

Une voie reliait alors le centre historique à cette zone en expansion : San Lazaro. Ce n’était pas le lieu le plus couru de la ville puisqu’il accueillait l’hopital des Lépreux, un asile d’aliénés et un cimetière…. Comme de nombreuses cités, la Havane tournait alors complètement le dos à la mer. Il est vrai que la mer se déchaine le long des récifs et que la côte rocheuse et infestée de requins est particulièrement inhospitalière.

Au dela des murailles un long espace tampon protégeait les habitants de la furie des vagues. Le long de la mer des criques pouvaient etre utilisées par temps calme, comme lieu de baignade voire de villégiature. Face à l’actuel centre culturel panaméricain, les gens pouvaient se baigner dans une petite crique rocheuse. La crique face à l’actuel parc Maceo permettait quant à elle de rafraichir les chevaux…. Dans ce cadre, la construction du Malecon a été un projet au long terme, de conquète de territoire. A mesure que progressait la voie de bord de mer, la zone de Miramar se convertissait en zone balnéaire.

Le Malecon ou jetée en espagnol, se construisit en trois étapes sur 7 km de l’entrée de la Baie au Rio Almendar (tunnel de Miramar). Le projet a mis plus de 55 ans pour arriver à son terme.

la Tribune anti imérialiste sur le Malecon

La 1ere étape

La première étape commença en 1898 . Elle se poursuivit sur 1 500 m du Fort San Salvador de la Punta au Torreon de San Lazaro (parc Maceo). Il s’agit de ce que l’on dénomme aujourd’hui le Malecon historique. Ce tronçon est en cours (plutôt en attente) de restauration officielle sous l’égide de la oficina de l’historiador de la Ciudad. Les sections suivantes du Malecon sont gérés par le gouvernement municipal. De cette première partie on conservera essentiellement les façades. Celles-ci rongées par les intempéries, ne tiennent que par miracle. Néanmoins elles offrent une belle continuité urbanistique du fait de la colonnade . Elle unit les maisons et permettait de se promener à l’abri du vent, des vagues et des pluies…

La construction de ce premier tronçon de Malecon a commencé le 6 mai 1901 au lendemain de l’indépendance de Cuba. Elle témoigne de la présence croissante des américains. Il s’est d’abord agi de travaux de soutènement et d’endiguement (mur plus route). Est venue ensuite la phase de construction avec la promenade, la route et enfin avec un recul de 4m, les maisons. La promenade prévue se voulait large avec un terre-plein central. En fait, les arbres ne survécurent pas au premier cyclone, pas plus que le mobilier urbain.

Ce tronçon de 500 m prit plus de temps que prévu car les plans tiraient droit alors que la baie s’incurve clairement. A cette époque, on délaissait la vieille ville. Le Paseo de Prado était à la mode, aet le Malecon en devint un débouché naturel. A l’entrée du Malecon, à l’extrémité du Paseo, on construisit une gloriette. Devant, on disposait de chaises et fauteuils face à l’hotel Miramar. C’était une référence à la plage espagnole. Aujourd’hui ce lieu correspond au nouvel Hôtel moderne Prado y Malecon). Venait ensuite l’Union club, aujourd hui centre culturel Hispanoaméricain (qui propose des spectacles). Puis se succédaient les maisons de baignade. Un pont de fer reliait Miramar. Devant l’actuel hopital, face à l’hotel San Lazaro aujourd’hui disparu, un portique ouvrait sur le parc. Il n’en reste que des piliers, une statue d’Antonio Macéo et une fontaine.

La deuxième et la troisième étapes.

Le deuxième tronçon intervint en 1920 entre le Torreon bati en 1665 pour surveiller les attaques de pirates et la galeria du Paseo . Ce nouveau tronçon engloba en 1925 l’escarpement sur lequel se trouvait le fort de Santa Clara, (promontoire rocheux) et à l’emplacement duquel fut construit l’Hotel Nacional.

A l’époque seul le tracé géométrique des grandes artères existait : Rampa, Linea…. Cet urbanisme qui laisse la part belle aux grandes avenues, aux parcs, aux circulations, émane d’un Français visionnaire et trop méconnu, héritier de Haussmann, Jean Claude Nicolas Forestier. Une fois connu en France mais aussi à Seville, Barcelone, Lisbonne, il travailla au plan directeur de Buenos Aires . Il fut appelé à la Havane pour travailler sur le plan directeur de la cité entre 1926 et 1929.

http://archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_FORJE

Au niveau du Paseo, le long des récifs, se trouvait le centre de Conventions, transféré en 1957, puis des maisons entourées de grands jardins de la fin 19e. On les vendit très cher à des investisseurs pour y construire des immeubles.

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La 3 e étape mène de l’avenue du Paseo au tunnel de Miramar ouvert en 1957. Au début était prévu un Malecon interieur avec des aménagements récréationnels en bord de mer. Cette dernière partie menait jusqu’à un pont levant reliant Miramar, nouveau quartier apparu au début du XXes. Ce pont fut remplacé par un tunnel également construit en 1957. Un grand projet prévoyait même un pont immense reliant la Puntilla au Fort à l’extrémité du Malecon. De cette époque datent de nombreuses constructions dont l’Hotel Riviera, de grands ensembles comme l’edificio Focsa.

Quelques adresses :

si vous voulez retrouver cet itinéraire avec une carte et des adresses, escapad.io

La Céramique

La céramique est considérée comme un art majeur à Cuba. représentatif de la seconde moitié du XXe siècle. Le Musée de la Céramique, dans la Vieille Havane, permet d’en apprécier la diversité d’expression.

Casa Aguilera Mercaderes 27 angle Amargura, La Habana Vieja  (+53 7) 861-6130 mail  http://www.ohch.cu/museo-ceramica-contemporanea/

Un joli musée dans une jolie maison coloniale

Construite au XVIIIe siècle, la maison Aguilera est une jolie construction coloniale de style mudejar. Cette maison s’articule autour d’un patio central et couverte d’une toiture plate. Elle a été très bien restaurée et montre de beaux exemples de fresques a secco, de charpentes, grilles, volets intérieurs et balcons de bois.

Cette maison abrite le Musée de la Céramique fondé en 1990 au château de la Force Royale (sur la place d’armes) puis transféré en 2005 en ce lieu. Le musée regroupe les créations céramiques des années 1950 à nos jours. Avant cette date, la céramique et les carreaux étaient essentiellement d’inspiration hollandaise ou espagnole. Faites d’une argile cubaine dont les meilleures qualités se trouvent dans les régions de Camaguey et Pinard el Rio, ces créations sont devenues de plus en plus originales avec le temps. Certaines sont en vente au rdc.

Des collections de céramique très variées

La visite commence à l’étage noble avec un panorama de la céramique artistique cubaine de 1950 à nos jours. Le musée comprend une dizaine de salles. La première s’attache aux pionniers et aux débuts de la manufacture de céramique cubaine. Celle-ci remonte aux  années 1950 dans l’atelier de Santiago de las Vegas.Juan Miguel Rodríguez de la Cruz y invita des artistes reconnus.

Ainsi, les premières années voient surtout le travail de peintres qui s’expriment sur céramique. Ont ainsi travaillé Wifredo Lam, René Portocarrero et Mariano Rodríguez.

La céramique pariétale va ensuite se développer. Le premier mur de céramique dans la ville remonte d’ailleurs à 1953 sur la paroi exterieure du ministère de l’exterieur sur la place de la Révolution par Amelia Pelaez. Proche de l’avant-garde europeenne, cette artiste fonda son propre atelier.

Dans la salle suivante, apparaissent les premiers objets : des plats signés des grands noms de la peinture comme Lam et portant sur des thématiques picturales (paysages, animaux, symboles de Santeria). Les œuvres exposées tournent mais selon la même chronologie. Le triomphe de la Révolution apparaît dans les créations sculputurales de l’atelier Cubanacan fondé peu après la révolution et développements ultérieurs.

Avec le temps,  la création devient en effet de plus en plus sculpturale, abstraite voire expressioniste. Outre le musée, on trouve de belles créations céramiques à travers la ville.

–        L’atelier de Beatriz Santacana

https://www.facebook.com/Beatriz-Sala-Santacana-

–        Les panneaux de céramiques dispersés à travers la cité, comme le mural du Habana Libre par Amelia Pelaez

–        Les créations de Fuster (sur le Malecon parque infantil et cité Fuster à Jamaitas)

Atelier et Maison Fuster