Toulouse, du Palais de Justice au Capitole

Pour changer de Cuba, ou de Toronto, un petit tour en France, à Toulouse, avec une promenade qui vous emmènera du Palais de Justice au Capitole.

Arriver dans le centre de Toulouse

Toulouse est une ville relativement petite mais très dense et admirablement desservie par les transports publics. Si vous etes en transit à la gare Matabiau ou à l’aéroport de Blagnac vous pouvez aisément profiter du réseau de tramway/ bus/ métro/ vélib pour la découvrir.

Ainsi au départ de l’aéroport, le tramway vous amène en 20mn au Palais de Justice. Les grandes allées Jules Guesdes sur lesquelles passe la ligne de tram mènent à une série de beaux jardins. Il s’agit des Jardin, Royal, Grand Rond, Jardin des Plantes. Y sont concentrés le Museum d’Histoire Naturelle mais aussi le Quai des Savoirs. De quoi se mettre au vert entre deux avions, au frais en plein été, ou se cultiver dans les galeries refaites à neuf.

http://www.toulouse.fr/web/projet-urbain/quai-des-savoirs

Autour du Palais de Justice

Pour les amateurs d’architecture, avant de vous lancer à l assaut de la ville rose, vous pouvez continuer un peu les allées à pied pour découvir la très belle église baroque St Exupère. Elle peut déconcerter dans cette région plus marquée par les églises romanes. Les trompe l’œil et l’autel nous transportent en Europe centrale, une très jolie surprise.

En tournant le dos à cette église, on contourne le massif Palais de Justice. Il est judicieusement aggrandi par un vaisseau de verre résolument contemporain. de là, on peut rejoindre le marché des Carmes. On emprunte alors la rue de la Dalbade. Elle longe quelques palais superbes dont le Palais de pierre, ainsi nommé pour l’utilisation de pierres de taille qui tranche avec la teinte rose des briques de construction toulousaines. Pratiquement en face, le Palais des Chevaliers de Malte. On peut y rentrer et admirer les écuries très restaurées et les salles basses. Celles-ci sont ornées de fantastiques plafonds voutés et décorés de peintures avec rinceaux et monogrammes d’un des grands prieurs.

D’Esquirol au Capitole

Ce palais jouxte l’église gothique de la Dalbade, dont le portail est surmonté d’un motif en ceramique rare. Autour de l’église et surtout en remontant au niveau du Marché des Carmes, de charmants restaurants nous permettent de voyager au pays des saveurs.
A l’angle du marché, on prend alors la rue des Filatiers. Cette rue très animée et bordée de petits restaurants ethniques était déjà commercante avec ses nombreuses échoppes au Moyen Age. On devine d’ailleurs les volets de bois.En levant le nez, on voit à l angle de la rue des Joutx Aigues pour voir une Crucifixion, puis plus loin sur la droite au 50 decouvrir la maison Calas où débuta l’affaire dans laquelle Voltaire s’engagea si fortement. On débouche alors sur la jolie place de la Trinité. De là on peut toujours en ligne droite  traverser la place Esquirol Cette place très animée correspond à l ancien forum romain. On peut maintenant gagner le célèbre Capitole par la rue piétonnière des Changes qui devient Saint Rome. Les nombreuses boutiques empêchent souvent de lever le nez pour admirer les façades.

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Il est alors possible de remonter la rue de Metz pour rejoindre la Cathédrale st Etienne. Au contraire, on peut descendre quelques mètres cette même rue de Metz en direction de la Garonne. Au passage, on admirera le magnifique Hôtel d’Assezat. Et on consacrera quelques précieux moment à la visite de la superbe fondation Bemberg. Celle-ci abonde en peintres vénitiens, flamands, français, impressionistes et aux superbes salons XVIIIe…..

http://www.fondation-bemberg.fr/fr/assezat/index.html

Outre l’indispensable Guide vert, je vous conseille le magnifique Guide du promeneur de Toulouse aux éditions les beaux jours,
Si vous êtes sur Toulouse faites un détour par la bibliothèque du Patrimoine 1 rue du Périgord, ou par l’office du tourisme.

https://www.toulouse-tourisme.com/

Pour visualiser cette viste, retrouvez moi sur l’app Escapad.io

Et si vous voulez une visite guidée, vous pouvez me contacter : fabienne.visites@gmail.com

Place de la Révolution

photo8La place de la Révolution, est un lieu hautement symbolique de la Havane contemporaine. Les projecteurs se sont braqués sur elle  entre le 25 et le 29 Novembre 2016 pour l’hommage posthume à Fidel Castro . Elle e aussi accueilli les Papes et toutes les grandes réunions populaires depuis la Révolution. Pourtant, sa réalisation remonte à la fin du XIXe siècle.

Siège des Catalans

Au XIXe siècle, il y avait sur  la colline de Tadino des champs et fermes. En 1884, la communauté catalane cherchait un lieu escarpé pour rappeler la basilique catalane de Montserrat. Elle choisit cette colline pour y construire un ermitage dédié à la Vierge. L’ermitage  financé par la sociéte des catalans et les fonds de particuliers fut consacré en 1921 à l’emplacement de l’actuel monument à J Marti. Il  devint alors un lieu pour les indépendentistes catalans .

http://www.abadiamontserrat.com/

Projet de la République

Or dans les années 20 la prosperité de la Havane était telle qu’on envisagea d’amples plans d’aménagement (plans regulateurs) pour encadrer la croissance future. On voulait alors créer de nouveaux axes. Le Francais Forestier projetait en 1922   une nouvelle centralité avec une scénographie monumentale pour les célébrations.

dans cet article je parle déja du plan de Forestier : http://visitesfabienne.org/wordpress/le-malecon/

la Loma de los Catalanes ou Loma de  Montserrat  devint une place sur le modèle parisien. Elle prévoyait des avenues en étoile rayonnant vers les points cardinaux. A l’ouest vers le Rio Almendares, à l’Est vers le Parc de la Fraternité et au sud vers le Vedado. Des édifices devaient accroitre le prestige en accueillant les fonctions politiques et administratives de la République naissante.

Le projet prit d’ailleurs tant d’importance qu’on construisit un train pour relier l’ermitage au centre de la ville. La station Monistrol du nom du village proche de la Basilique catalane à 50km de Barcelone desservait la future place de la Révolution.

Le projet d’une grande place civique et d’un monument au héros de l’Indépendance Jose Marti resurgit en 1935 et initia deux décennies de concours, projets, levées de fonds et expropriations.

La construction

En 1951,  l’Ermitage  détruit, la construction du monument et de la bibliothèque put commencer. Les  catalans expulsés batirent une seconde église sur l’avenue Rancho Boyero en intégrant quelques éléments venus de la première église : vitraux, autel, marbres, Vierge.

photo3La construction de la place Civique et du monument à Jose Marti par Juan Jose Sicre débutèrent en 1953. Cette immense pyramide marque le point culminant de la Havane 113m + les drapeaux. A la base de la pyramide, se tient une sculpture (1958) du héros de l’indépendance en marbre blanc dans la pose du penseur.

Le monument comporte un musée qui doit pouvoir se visiter ainsi que le belvédère de la partie supérieure (567 marches) entouré de 6 piliers representant les 6 provinces de l’époque.

photo1Réalisation et Symbole de la Révolution

A partir de 1959 les révolutionnaires rebaptisent et réaménagent l’immense esplanade. Des bâtiments de béton aux volumes cubiques du style en vigueur dans les années 30/ 40 surgissent. Ainsi, face au Memorial  Marti, le visage en relief inspiré à Enrique Avila par la célèbre photo de Korda, photographe de la Révolution cubaine, et les paroles Hasta la victoria siempre décorent le Ministère de l’Intérieur. En 2009, le même artiste ajouta le portrait de Camillo Cienfuegos.

Au débouché du Paséo, le théatre national imaginé dès les années 1950 mais inauguré en 1979, propose de nombreux spectacles de qualité. (consultables et réservables en ligne 10 MN ou CUC- mais on peut tout à fait arriver au dernier moment pour les concerts du dimanche matin à 11h).

Théatre National : http://www.teatronacional.cu/site/section/1

Au sortir de la place, la Bibliothèque Nationale complète le dispositif culturel. Bibliothèque Nationale : http://www.bnjm.cu/

La Place civique devenue Place de la Révolution est ainsi triplement symbolique, par la présence des héros défunts du Cuba actuel (d’où la résonnance des funérailles), mais aussi du fait de ces trois batiments emblématiques de la culture (musée, théatre, Bibliothèque), enfin par sa fonction gouvernementale : ministères, Siège du Parti Communiste Cubain (derrière le monument) mais aussi et surtout  lieu des grands rassemblements nationaux, concerts, discours et défilés.

Place de la Vieille Ville

La Havane présente quelques originalités urbanistiques. L’une de plus notables consiste en sa multipolarité. Du coup, la Place de la vieille-Ville fait partie d’un dispositif de cinq places qui se partagent les fonctions administratives, commerciales et politiques et religieuses.

http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/la-havane-2/les-4-places-principales-de-la-vieille-havane/

Une Place Neuve pour la Vieille Ville

 En effet, La Havane diffère d’autres villes coloniales, régies par les ordonnances de Philippe II de 1573. Car le quartier historique ne s’organise pas autour d’une seule place centrale mais de cinq places qui se répartissent les pouvoirs.

De fait, ces ordonnances émises au moment de la colonisation, encadraient la fondation des villes du Nouveau Monde. Elles en précisaient le tracé en damier, la dimension des pâtés de maison. Mais aussi la largeur des rues, l’emplacement des édifices religieux et civils. Ainsi, on planifia la place Neuve dès 1559 dans un but résidentiel uniquement. On n’y voit donc ni église, ni bâtiment administratif. Ceci aussi était exceptionnel. L’idée était de désengorger la place d’Armes désormais occupée par la construction de la Forteresse Royale. Ce nouvel espace devait abriter l’aristocratie créole. Pour ce faire, on lui donna une forme quasi rectangulaire, avec la possibilité d’édifier quatre immeubles sur chaque coté.

Une place civile et commerciale

Au XVIIe siècle, on la réaménagea pour lutter contre les inondations. Apparurent alors quatre maisons de deux étages, à façade baroque sur colonnades. Le rythme de construction s’accéléra au siècle suivant alors que la vocation de la place devenait commerciale et récréative. Les neuf maisons nouvellement construites suivaient le prototype de la maison noble havanaise avec vaste portail d’entrée, patio et galerie intérieure, colonnade extérieure, plafonds à la mudéjare. Au centre de la place, se succédaient cérémonies, fêtes et marché. En effet, les franciscains jugeant inadéquate la tenue de ventes devant leur église avaient demandé à ce qu’une autre place soit affectée au grand marché de la Havane.

https://www.facebook.com/Vitrina-de-Valonia-1591386391098088/

Au XIXème siècle, la place du Christ, plus récente, accueillant un marché, la Place Neuve fut renommée (Royale, grande, du Marché, Ferdinand VII, de la Constitution avant de devenir « Vieille »). On y construisit de nouvelles habitations, de style éclectique voire Art Nouveau.

Rénovation de la Vieille place

La place souffrit au cours du XXe siècle. La municipalité la transforma même en parking au milieu du siècle. Puis l’ONU et l’Union européenne subventionnèrent sa restauration dans les années 1990. Elle était alors devenue insalubre. Les immeubles étaient occupés par des taudis avec sanitaires communautaires.

On commença par démolir le parking et reconnecter la place au reste de la ville, on restaura la fontaine de 1709 en l’entourant d’une grille pour mettre fin aux baignades. Des cafés, restaurants et boutiques s’y installèrent alors, mais aussi des musées (celui des cartes à jouer, le planétarium, la photothèque et la Camara Oscura un ingénieux dispositif optique d’où l’on jouit de très belles vues du haut de la tour de 35m) le Centre Culturel belge mais aussi une école et le Palais Cueto, l’exemple le plus achevé d’Art Nouveau de la Havane. Elle est aujourd’hui un lieu de vie typique de la vieille Havane où se côtoient touristes et élèves en cours de sport.

http://cubacoop.org/spip.php?page=article&id_article=87&lang=fr

Miramar

Le quartier de Miramar a été planifiée et initiée en 1918 pour accueillir la migration de la classe aisée du centre de la Havane vers des zones plus aérées.

Un quartier planifié

Au début du XXe siècle, un immense projet d’urbanisation dépassait le pont levant à l’extrémité du Malecon. Il comprenait 4 avenues longitudinales et 19 rues transversales plantées d’arbres, jardins, parcs et fontaines.

foto-buste John F. Duncan se chargea du plan d’urbanisme entre 1921 et 1924. Cet architecte New Yorkais planifia le tracé et la dénomination des rues. C’est pourquoi une 5eme avenue s’étend du Rio Almendares jusqu’à la seconde rotonde et au-delà jusqu’au faubourg de Santa Fe. Elle devient  alors la route panaméricaine pour mener au port de Mariel. On peut encore voir l’influence de Manhattan se dans les patés de maisons rectangulaires comme des blocs. Depuis sa fondation en 1930 sous le nom d’avenue des Ameriques, la 5eme avenue est bordée des plus beaux exemples d’architecture de la Havane.

Un quartier aéré et résidentiel

Dès le débouché du pont levant, transformé en tunnel en 1959, on tombe face à deux symboles du Municipe de Playa : La Fontaine des Amériques et la Tour de l’Horloge. Le son de cette dernière reproduisait celui de Big Ben. Elle est aujourd’hui arrêtée. Une bande piétonnière arborée suit le centre de l’avenue. En effet, les constructeurs ont dès l’origine voulu garantir 40% d’espaces verts pour ce nouveau quartier. Car, l’idée était de garantir un lieu residentiel pour les familles aisées. On voulu aussi proposer des maisons avec des jardins et des plages privées. On chercha à créer des espaces de récréation : clubs, golf, yacht club. Le développement du quartier correspond à la periode dite danse des millionaires (1918). C’est la période où le prix du sucre était au plus haut du fait de la destruction des usines betteravières en Europe à cause de la guerre.

devenu quartier des étrangers

Dans ce contexte de prospérité cubaine, on construisit de somptueux maisons et palais inspirés de la renaissance italienne et française. Mais aussi de magnifiques exemples art-déco. Ces constructions émanaient d’architectes sortis de la toute nouvelle école d’architecture fondée en 1910. De grandes églises complétèrent le quartier dans les années 1940-50 : l’église du Jesus romano byzantine, Santa Rita de Casia (entre 5ta y 24) ainsi que le sanctuaire de Saint Antoine de Padoue.

Aujourd‘hui la 5eme Avenue est bordée de missions diplomatiques, ambassades, instituts culturels et représentations commerciales mais aussi de zones de loisirs (stades, coney Island Park, hotels et paladares). En revanche, les détritus ont envahi le bord de mer, jadis aménagé au moyen de grandes piscines naturelles et de clubs. De nombreuses constructions tombent en ruine. Des petits chantiers se multiplient néanmoins et les restaurations et ouvertures de cafés et restaurants branchés redonnent vie au quartier.

foto-maisonDes visites et des loisirs

En sortant du tunnel, la première maison visible, la maison aux tuiles vertes, inspirée par l’architecture allemandes, a été construite en 1921 pour Alberto de Armas. En 1943 Luisa Rodriguez d’une famille aisée de musiciens de Barcelone, reprit la maison lors de son mariage. A sa mort en 1999, l’Etat récupéra la maison complètement délabrée faute d’argent,  de soins et en raison de nombreuses innondations et vidée de ses meubles. Il la restaura et l’ouvrit au public en 2009. Prix de restauration national,  elle est aujourd’hui maison des architectes, des urbanistes et accueille expositions, artistes et rencontres dans ses salons du rdc.

https://www.facebook.com/casatejasverdes

Un fantastique musée, unique en son genre se trouve non loin de là :

De la Révolution à la Dénonciation

foto-carlomarEncore plus loin, juste avant la zone hôtelière, on peut s’arrêter à l’aquarium de la Havane.

Miramar n’est pas seulement un quartier de visites mais un lieu de promenade et une jolie zone d’habitation avec les 4 collèges internationaux : Ecole francaise, Ecole internationale, ecole espagnole, Ecole russe mais aussi nombre de petits restaurants et cafés.

On y trouve également des lieux de spectacle, comme le don Cangrejo, la casa de la Musica (que je ne recommande pas) et surtout l’extraordinaire Théatre Karl Marx où se donnent rendez-vous les comiques, chanteurs à la mode…

https://en.wikipedia.org/wiki/Karl_Marx_Theatre

La muraille de la Havane

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Vous allez me dire qu’il n’y a plus de muraille à la Havane ! C’est vrai, mais il en reste des traces…

à l’origine de la ville, un Fort colonial

La Havane fut fondée en un premier lieu encore disputé par les archéologues, puis vraisemblablement à l’emplacement du fort de la Chorrera, à l’embouchure du Rio Almendares. Il semble qu’une petite ville ait existé en 1517 à l’emplacement de la place d’Armes avec de nombreuses maisons. La couronne détruisit ensuite ces maisons pour aménager un lieu pour les exercices militaires. Elle dédomagea certains des propriétaires. Et à la fin du XVIè siècle, on construisit le Fort Fuerza Real. il représentait le premier édifice de pierre de la ville naissante. il visait alors à loger dignement le gouverneur espagnol.

http://visitesfabienne.org/wordpress/forteresse-de-force-royale/

On contourne le fort et on emprunte la Calle Tacon. Cette rue prend le nom du capitaine général de l’Ile entre 1833 et 1838. Elle était la plus importante de la ville. Mais tout comme les autres, à l’époque, elle ne portait pas de nom. On désignait alors les artères par leurs monuments ou leurs habitants importants.

A l’angle, la maison d’un constructeur de navires donnait sur la porte de mer. Celle-ci permettait aux petits bateaux de pêche de rentrer dans la ville au-delà de la muraille de mer. Les fouilles au sol permettent d’en voir les fondations. Au-delà des barques, se trouvait le marché aux poissons, un bâtiment à colonnades. Le grand plan d’urbanisme de Forestier à l’origine d’une ville moderne le détruisit au début du XXeme siècle. On le transforma en une large esplanade au bord de la baie.

Une ville coloniale fortifiée

La muraille, initiée en 1674 ne fut terminée que deux siècles plus tard et démantelée très rapidement. On la suit en longeant le séminaire San Carlos et Ambrogio. C’était autrefois le Collège Jésuite. Une fois les Jésuites chassés de l’ile, on transforma leur église en cathédrale. Jusqu’au début du XXe, le collège donnait sur le mur de protection face à la mer. Le bureau de l’historien de la Ville a regroupé les canons sur les excavations.

 La muraille mesurait entre 7 et 10 m de hauteur. Au niveau de la fontaine, de la tourelle et de sa terrasse d’exercices, elle changeait d’angle et était protégée en extérieur par le fort de San Salvador de la Punta. Celui-ci, peint en jaune, faisait face au fort des Rois Mages, peint en rouge ; Le drapeau espagnol apparaissait ainsi clairement à quiconque abordait la baie de la Havane. A ce niveau qui correspond à l’entrée dans la baie, une chaine fermait l’accès depuis la mer. La première forteresse ne suffisant pas à assurer la sécurité de la ville fut renforcée après l’occupation anglaise de 1763 par la construction du fort de la Cabana qui le domine.

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La muraille de la Havane encore visible

On peut rejoindre le musée de la Révolution pour retrouver un pan de la muraille, puis suivre le Paseo ouvert à l’emplacement du glacis à la fin du XIXè siècle. Entre la promenade et l’avenue de Belgique, on retrouve des vestiges du mur dans les sous sols des hôtels Parque Central au niveau de la Cafeteria, puis de l’hôtel Manzana. Au pied de l’escalier qui descend du lobby, l’hôtel a fait aménager un petit musée , avec des panneaux et un pan de muraille. Il semble que le futur Gran hotel prévoit le mème type d’aménagement rendu obligatoire par le bureau du patrimoine.

On longe toujours l’avenue de Belgique entre circulation et tas d’ordures pour parvenir à la partie la mieux conservée. Côté ville un plan en relief indique le tracé de cette muraille. Côté extérieur, la ville a aménagé une promenade . Une place perce le dernier tronçon qui mène à la Coubre, au chantier naval et à la route qui longe le port jusque de l’autre coté de la baie…

Un système de fortifications externes, de l’autre coté de la baie, renforçait ce mur . Il s’agit des forteresses des Reyes Magos et de la Cabana déjà évoqués, puis le fort du Prince au niveau de l’actuelle place de la Révolution, le fort Ste Claire dont on retrouve quelques vestiges dans les jardins en hauteur de l’Hotel Nacional et le Fort Atares, derrière le port.

https://www.ecured.cu/Castillo_de_los_Tres_Reyes_del_Morro

La Forteresse Royale de la Havane

La Forteresse Royale est, le plus ancien bâtiment de la Havane (1579). La structure bastionnée, les terrasses de tir l’ancrent bien dans le 16e siècle. En revanche, les douves et pont-levis par lesquels on y accède, rappellent les constructions du Moyen Age. C’est aussi  l’un  des  édifices les plus connus de la Havane avec sa tour d’angle.  La célèbre  Giraldilla (1734) inspirée de Séville et symbole du célèbre rhum Habana club la surmonte.

Un dispositif de forteresses

La forteresse Royale et les forteresse de la Cabana et des Rois mages qui lui font face, ainsi que San Salvador de la Bahia, constituaient les seuls bâtiments de pierre dans une ville de bois. San Salvador et la Cabana, à l’entrée de la baie de la Havane, étaient peintes en jaune et rouge. Cela annonçait les couleurs du drapeau espagnol à tout bateau entrant dans la rade.

 Les forteresses du Prince, de Santa Clara (actuel Hotel Nacional) et Atarez  complétèrent ensuite le dispositif. Les Espagnols protégèrent ainsi complètement la ville emmuraillée au niveau de l’actuel Paseo de Marti.

La Forteresse Royale servit d’abord de résidence aux capitaines généraux et gouverneurs de Cuba. Puis elle abrita le Trésor. Après 1762, année où elle résista vaillamment aux assauts des anglais, elle accueillit la troupe. De 1899 à 1906, elle hébergea le batillon d’artillerie puis la Bibliothèque Nationale et enfin un centre de conservation. Après la période révolutionnaire, la Forteresse Royale devint musée des armes puis de la céramique. Depuis 2008, s’y trouve un musée de la Forteresse et de la conquète de l’Ile.

Sur la terrasse d’entrée, de nombreux canons accueillent le visiteur. Le plus grand de 22 tonnes date de 1876. Les petits canons remontent au XVIIIes. Les exemplaires que l’on voit dans les rues de la Havane sont, quant à eux, des reproductions.

La forteresse, construite en retrait par rapport à la mer, n’offrait pas une visibilité suffisante. Une cloche permettait de prévenir des incendies, innondations et invasions. L’originale se trouve dans le musée. Elle voisinne avec l’original de la statue de la giraldilla, réparée.

La première salle montre la maquette du fort ainsi que l’image la plus ancienne de la ville en 1517.

Les collections archéologiques de la forteresse Royale

Des vestiges archéologiques, outils, coquillages, boutons, exhumés des latrines, évoquent l’histoire de la ville et du fort. A commencer par une pirogue Tainos, rare souvenir des populations autochtones, vite décimées par les conquérants. Leur arrivée est évoquée par des maquettes des caravelles de Colomb. Des boulets de canon, des fragments de céramique et des cartes complètent cette référence historique.

On aborde alors la période coloniale de l’Ile avec le résultat de fouilles sous marines. Celles-ci illustrent la place de Cuba dans le commerce maritime. Des coffres emplis de monnaie, des bijoux attestent des trouvailles faites au fond de l’océan. Des instruments  rappellent les difficiles conditions de navigation. La Havane était alors une ville de passage, escale sur la route de Veracruz. De nombreuses amphores de transport en attestent ainsi qu’un trésor de 30 000 pièces de monnaies et or.

Les salles suivantes évoquent la construction navale au moyen de maquettes de bateaux. L’arsenal construisit dès 1722 des bateaux de cèdre réputés insubmersibles, ils duraient en moyenne 50 ans. On voit la magnifique maquette du plus grand bateau de ligne la Santissima Trinidad qui s’illustra à la bataille de Trafalgar et fut coulé au large de Cadix.

On peut parachever la visite du fort sur la terrasse d’où l’on jouit d’une belle vue sur le port de la Havane.

Bataille de La Havane (1762) — Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_La_Havane_(1762

Le campus de Toronto

Cette semaine, célébrons la rentrée au campus de Toronto!

Pour faire suite à ma publication de la semaine dernière, je vous emmène sur le Campus de Toronto. La dernière balade explorait les collèges les plus anciens de l’Université de Toronto. Celle de cette semaine la continue à travers  le Campus de l’UoT. Puis elle part à la rencontre des collèges à l’Est du bâtiment du Gouvernement de l’Ontario et le bâtiment de l’Assemblée lui même.

http://visitesfabienne.org/wordpress/5190-2/

Une vraie promenade architecturale

Ce petit itinéraire vous fera découvrir les parcs verdoyants et les magnifiques bâtiments victoriens en grès. C’est un régal que de regarder plus attentivement les façades et leurs décors sculptés. Vous en profitererez de l’été indien si agréable à Toronto.

Vous pourrez longer philosopher’s walk, promenade plantée le long de la rivière couverte de Taddle Creek. Contournant le ROM, vous passerez devant les bâtiments anciens du musée et les verrières de l’Université, pour rejoindre les collèges les plus anciens.  Cet itinéraire universitaire vous permettra d’admirer les specimens les plus représentatifs et  glorieux de l’architecture torontoise de la fin du XIXe. Vous profiterez également de hâvres de verdure et de paix difficilement imaginables au centre d’une grande ville.

Sans oublier des visites de musées

Enfin, pour parachever cette promenade, je vous conseille un détour par le magnifique musée Bata sur Bloor. Il expose une des collections de chaussures les plus riches au monde. On y voit aussi bien une rarissime sandale égyptienne que les tennis de Roger Federer. Sonia Bata, héritière de la maison praguoise et exilée à Toronto pendnat la Guerre froide y a fait construire ce fantastique temple.

Vous pourrez également faire un tour au Musée Royal d’Ontario. Ce dernier fut fondé à l’origine pour regrouper les collections de l’Université. Il s’est agrandi grâce aux dons de citoyens aisés et généreux. La diversité des collections s’apprécie mieux si l’on suit des visites thématiques. En prenant une carte annuelle, vous reviendrez à loisir, découvrir chacune des galleries. Car le ticket d’entrée à l’unité, comme souvent au Canada, est hors de prix. il vaut mieux privilégier la souscription et profiter sans limite d’explorer chaque section.

http://visitesfabienne.org/wordpress/rom-royal-ontario-museum/

https://www.rom.on.ca/fr#/gallery/recent

http://www.batashoemuseum.ca/

verrière du ROM

Explorer le Campus de UoT

Ironiquement je profite de la fin des vacances pour vous emmener explorer le campus de University of Toronto (UoT). Il se situe entre Spadina Road, Queen’s Park et College Street au Sud et Bloor au Nord. Cette découverte se fera en deux phases. Cette semaine, une balade classique autour des collèges et bâtiments les plus anciens Kings et University. La seconde promenade nous emmènera autour du Parlement d’Ontario et les Collèges Victoria, Michael et Emmanuel. Une troisième pourrait nous faire découvrir les alentours du Musée Royal d’Ontario.

Origines de UoT

Le site Web de University of Toronto donne un aperçu historique très détaillé des bâtiments, de leur histoire et de leur fonctionnement. //www.greatpast.utoronto.ca/). et http://www.utoronto.ca/

Le campus à l’anglaise de la prestigieuse UoT est constitué de plus 40 pavillons éclectiques dans un grand parc. Il est né en 1827 autour de King’s College détruit depuis. Des rivalités religieuses ralentirent considérablement l’évolution de l’université. Le méthodiste Ryerson obtint en 1845 University college. Ce bâtiment remis à la province servit comme asile de fous jusqu’à sa démolition en 1886. Après quoi, il devint Assemblée de la nouvelle province d’Ontario après 1867 . En celà, il remplaça le bâtiment incendié à de nombreuses reprises sur Front Street. Le gouvernement provincial possède maintenant cet ilôt au milieu des propriétés de UoT.

Visiter UoT

Pour apprécier pleinement le campus, on peut partir de Queens Park en empruntant la très active College Street. On rejoint alors King’s College Road . Cette dernière se prend un peu pour une rue d’Oxford. On arrive alors sur King’s College Circle sur lequel sont rassemblés les édifices les plus représentatifs de UoT. Tout d’abord à gauche, le bel édifice néoclassique Convocation Hall avec un porche arrondi. De l’autre côté du beau carré de pelouse, University College et Knox College, de  belles constructions néogothiques qui font penser à un coin d’Angleterre.

C’est un plaisir que de rentrer dans les bâtiments néogothiques, pour flâner dans les cloîtres, corridors et autres Assembly Hall. Pour ce faire, il ne faut pas hésiter à profiter des portes ouvertes ou à rentrer. La grande majorité des bâtiments sont en effet publics. Un peu en retrait, Hart House et sa tour dédiée aux anciens combattants. On peut passer sous l’arche pour rejoindre Tower road. A moins que l’on ne préfère emprunter le petit chemin ombragé sur la gauche de la place. Il longe de jolis bâtiments. Les 2 rejoignent Hoskin street. On reprend à droite pour faire face à Trinity College, là aussi un bel exemple d’architecture néo victorienne. Ce bâtiment est si emblématique des universités nord-américaines sur le modèle anglais qu’il sert de décor dans de nombreux films.

On rejoint alors Philosophers walk, belle promenade aménagée le long de la rivière Taddle couverte et on arrive devant Queens Park qui fera l’objet d’une balade prochaine…

Tachequel, Pharmacie de la Havane

L’avantage de refaire les circuits pour les amis ou touristes de passage, c’est que selon les réactions on découvre les choses sous un œil nouveau. Ainsi cette photo fantastique de la pharmacie Tachequel, envoyée par mon amie Anne, me permet d’ajouter the anecdote à la traditionnelle tournée des pharmacies anciennes de la vieille Havane. J’avais déja abordé le sujet, certes classique, dans un article précédent dédié tout spécialement à ma cousine Delphine et mon amie Sandrine…

http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/musees-de-la-havane/pharmacies-anciennes-cuba/

Squelettes et bocaux

La pharmacie Tachequel exhibe fièrement un squelette. Contrairement à ce qu’adorent raconter les guides, il ne correspond pas à tout ce qui reste d’un client malcommode. Mais c’est un souvenir des collections de l’historien de la ville. Goutant assez peu ce genre de décoration, ce dernier s’empressa de le léguer au plus offrant…

On le voit donc trôner derrière le comptoir de la Pharmacie Tachequel la plus fréquentée des touristes. En effet elle se situe e au tout début de la rue Obispo, artère piétonnière majeure de la vieille ville, juste au détour de la place d’Armes.. Elle est moins grande et moins ancienne que la Pharmacie la Reunion véritable entreprise appartenant à la famille Sarra (sur la rue Teniente Rey entre la place Vieille et la place du Christ du Bon Voyage), mais moins reconstruite que la pharmacie Johnson, elle est des pharmacies anciennes la seule à exposer des pots d’origine et non des fac similés, quelques albarelles (pots pharmaceutiques à la forme très particulière et issus de la tradition islamique), une grande fontaine en faïence.

L’on peut aussi s’approvisionner dans cette pharmacie Tachequel. Certes les antibiotiques sont absents des rayonnages. Les médicaments sont rares. Mais l’amateur y trouvera éponges naturelles, herbes médicinales ou pommades antiques. A la pharmacie la Reunion, il trouvera même des épices introuvables ailleurs….

http://www.thecubanhistory.com/2016/03/history-of-the-drugstore-sarra-de-cuba-historia-de-la-drogueria-sarra-de-cuba-est-1853/

Belles demeures anciennes de Toronto

Un article pour découvrir trois belles demeures anciennes de Toronto grâce aux animateurs en habit d’époque.

J’en parlai déjà dans un autre article : http://visitesfabienne.org/wordpress/canada/toronto-visites-de-musees/les-musees-historiques-de-la-ville-de-toronto/

-Gibson House,

5172 Yonge Street, M2N 5P6, Tél. : 416 395-7432 .

https://www.toronto.ca/explore-enjoy/history-art-culture/museums/gibson-house-museum/

Cette maison autrefois entourée de fermes, jardins et moulins se niche à l’ombre d’un grand immeuble au fin fond de la moderne North York. Ce quartier se aujourd’hui fond dans le GTA 5greater Toronto Area).

Après 11 années d’exil politique aux États-Unis, le topographe David Gibson revint à Toronto en 1848. Mais il retrouva sa maison brûlée, mais pas sa ferme entretenue par sa femme. Il reprit ses activités et travailla pour la ville comme inspecteur de la Couronne, surintendant puis superviseur. En 1851 il construisit sa nouvelle maison, de style géorgien. Devenue musée de la ville en 1971, on y trouve beaucoup d’objets de la vie domestique d’une famille de l’époque. Des objets de toilette, couture, cuisine,  de voyage, correspondance et le journal de David Gibson..

Spadina House,

285 Spadina Road, M5R 2V5, Tél. : 416 392-6910

https://www.toronto.ca/explore-enjoy/history-art-culture/museums/spadina-museum/

On découvre cette belle demeure et son magnifique jardin au sommet de l’escarpement glaciaire qui surplombe Spadina Road. Aux mains de ses fondateurs, la famille de James Austin,  fondateur de la TD Bank, jusqu’en 1983. Ils la léguèrent finalement  à la ville. Entièrement et somptueusement rénovée en 2010, elle nous replonge dans les années 1920-30. Du papier peint au linoléum, des vêtements aux meubles et accessoires, tout a été rigoureusement reproduit d’après le travail des créateurs de l’époque. Surtout, ceux-ci ont puisé dans les collections personnelles de la famille. Ainsi, la cuisine « historique » présente un placard entièrement rempli d’épicerie de l’époque ainsi qu’un réfrigérateur et une hotte aspirante dans leur version 1930. Les différents jardins et potagers, parfaitement entretenus, participent également à la beauté et renommée de la maison. Y sont organisés des fêtes et concerts (au jardin tous les dimanches de Mai vers 13h).

Montgomery’s Inn ,

4709 Dundas Street West, M9A 1A8, Tél. : 416 394-8113

https://www.toronto.ca/explore-enjoy/history-art-culture/museums/montgomerys-inn/

Montgomery Inn accueillait autrefois les voyageurs à Toronto sur la grande route du Haut Canada. Construite par des immigrants irlandais vers 1830, à côté de leur ferme, cette grande bâtisse répartie sur 4 niveaux. Y  logeaient la famille de 7 enfants mais aussi les voyageurs de passage qui se retrouvaient à la taverne, fermée la nuit. L’activité de l’auberge s’arrêta en 1855 au décès de madame Montgomery. Seule l’activité de ferme demeura. Les héritiers vendirent la maison en 1945. Elle devint alors une église presbytérienne puis échappa de justesse à la démolition en 1962. Elle fut alors transformée en musée en 1975.

La visite reflète ainsi la vie d’une famille d’immigrants commerçants et prospères, ainsi que l’ambiance animée d’une auberge de voyageurs.