Queens Park et l’Université de Toronto

Après une première balade dans UoT, en voici une seconde autour de Queens Park et l’Université Toronto.

Explorer le Campus de UoT

Le bâtiment

Queens Park désigne depuis 1860 le parc, mais aussi l’Assemblée législative, et encore le bâtiment en grès de 1892, et le gouvernement d’Ontario. Le nom rappelle la reine Victoria. Sa statue (1903 par M Raggi), jouxte  en effet l’entrée principale.

Devant le bâtiment de style romanesque richardsonien, des statues d’hommes illustres sont dues au sculpteur W Allard (1903). On y voit Simcoe, Mowat ( Premier Ministre de l’Ontario pendant 24 ans, un record). On voit également un buste de William Lyon Mackenzie, journaliste, premier maire de Toronto. Il commémore le 100ème anniversaire de la rébellion de 1837. http://torontoplaques.com/Pages/Welcome_to_Queens_Park.html

On contourne le bâtiment de Queens Park par la gauche. Le monument au bataillon Mackenzie Papineau honore les soldats de la guerre d’Espagne (1937-38). On passe devant l’escalier éclectique menant à la suite du Lieutenant-Gouverneur pour admirer la façade sud de style néo-roman (1913) ornée de lions, blason, motifs héraldiques et inscriptions. De l’autre côté de la rue, relié aux autres bâtiments officiels par des tunnels et ponts, le bâtiment Whitney et Queens (1926) autrefois l’un des bâtiments les plus hauts à Toronto.

Autour de Qeens Park

Queen’s Park à l’angle de Wellesley, fut l’une des meilleures adresses dans les années 1920. Puis certaines maisons ont été acquises par l’université ou démolies.  William Christie boulanger d’Aberdeen, fondateur des Christie’s Biscuits se fit construire la Christie House au 100. Cette maison de style géorgien date de 1882.

Le site a été racheté en 1926 pour le Collège jésuite Saint Joseph  et ajouté à la propriété sur la rue Wellesley. La Faculté de droit,  au 39 Queen’s Park Circle, de style éclectique, fut construite en 1904 pour Sir Thomas White. Celui-ci fut considéré comme le meilleur ministre des finances de l’histoire canadienne.  Il a établi les fondements d’une économie moderne grâce à la loi de finances de 1914. Il a modernisé  aussi le régime fiscal présentant l’impôt sur le revenu comme une mesure de guerre temporaire.

On longe la remise qui accueille l’Institut McLuhan fondé en 1963. L’Institut prend le nom du célèbre professeur et théoricien de la communication. Tout près, la maison Millichamp de style Queen Anne avec de jolis motifs en terracotta (1892) est aujourd’hui l’Ecole de Théologie. On continue sur  Joseph Street jusqu’au 113 la Bibliothèque J Kelly de 1969 en béton bouchardé. Devant ,se dresse une sculpture de 1973 illustrant la fuite du monde traversé par les grands esprits : Christ, Gandhi Marx, Freud, St Augustin, Mc Luhan.

Les campus

Nous débouchons sur le Campus catholique St Michel avec sur la gauche Elmsley Place qui date de 1890. Le nom rappelle les propriétaires des terrains. Ceux-ci avaient déposé un plan d’aménagement d’une rue aux villas faites de matériaux identiques mais en styles différents . Se succèdent une maison romantique au 2. Les maisons 1 et 3 sont en revanche  éclectique , la 6 est médiévale.  Mais la 5 est néo-classique avec une entrée en biseau.

Dominant la place, le Sorbara Hall de Carlos Ott, de 2001 s’intègre aux autres bâtiments. Quant au Brennan Hall de 1939 il affiche un style Néo-gothique Tardif. Remontant Elmsley Place, on prend à gauche pour découvrir St Michael’s Quadrangle. Cette place s’articule autour d’une  sculpture en acier inoxydable “Michael” commémorant la fondation de l’université.

Nous arrivons sur le campus Victoria. Juste devant, se trouve le Jardin de la paix et de la compréhension de Lester B. Pearson. Celui-ci a été Premier Ministre canadien et Prix Nobel de la Paix en 1957. On remonte le long de la bibliothèque. Le Batiment Pratt moderniste des années 1960  a été rénové en 2001 . Suit le Anorthrop Frye Hall de 1967.

Un petit escalier nous mène alors près de la statue assise de Pratt (qui comme Frye enseignait la littérature). On arrive au beau bâtiment néo roman de Victoria College fondé par Ryerson 1892 et intégré à UoT en 1936.

A gauche, on parvient enfin devant la, Femme crucifiée (1979) une sculpture controversée dans la cour d’Emmanuel College. Ce bâtiment néogothique (1908) abrite des résidences étudiantes et un collège théologique. Plus moderne, le Théâtre Isabel Bader 1999-2001 reflète les édifices néo-gothiques qui l’entourent.  A sa droite, le Burwash Hall est devenu une cafétéria qui mène par une arche à Charles street west.

Le quartier financier de Toronto

       

Cette visite du quartier financier de Toronto emprunte Bay Street. Elle montre notamment comment la ville de Toronto s’est agrandie au cours du XXe siècle pour devenir la capitale économique et financière du pays.

Autour de la gare

Elle commence à la Gare (Union Station) sur Yonge Street. Ce beau bâtiment ouvert en 1927  est la gare la plus fréquentée du Canada. Y transitent en effet 6,5 millions de passagers par an. De style « Beaux Arts », contemporain de l’Opéra Garnier, elle emprunte les dimensions colossales des Thermes romains de Caracalla.  Ainsi, elle compte 18 immenses colonnes doriques de 27m de haut. Des pilastres plats séparant les fenêtres sans décorations sur 3 étages animent sa façade austère, longue de 750m. A l’intérieur, son magistral plafond vouté et son immense salle des pas perdus de 260m rappellent les noms des villes desservies à l’origine dans les médaillons.

En fait, le terrain a été conquis au XIXe siècle sur le lac  et sur l’ancien rivage. Vers 1900, cinquante ans après les premiers voyages en train à Toronto, près de 200 trains transitaient par la gare. Elle a pris le nom de Union car elle servait de liaison entre les grandes compagnies des Canadian National et Canadian Pacific Railways. Cependant, le trafic a beaucoup diminué, la gare a même été menacée de fermeture dans les années 1970.

Face à la gare, l’hôtel Fairmount date de 1929. Il  était à l’époque d’une modernité exceptionnelle : ascenseur, chauffage, eau chaude et baignoires dans les chambres. Aujourd’hui , c’est encore l’un des palaces, un lieu de RV. Au dernier étage, sur la terrasse, il jouit d’un potager avec des ruches. Architecturalement il adopte la forme  d’un fauteuil avec un dossier central et des accoudoirs. Cette architecture château typique de la chaine se retrouve dans tout le Canada. A l’époque de la construction un souterrain reliait la gare et l’hôtel.

En face de la gare, on accède au métro et au PATH, la ville souterraine près de la Sculpture ‘City People’ de Catherine Widgery. 

Banque de Commerce du Canada

Sur Front Street

En continuant, se dresse la Royal Bank Tower; de 1973-77. Il s’agit d’ un complexe de deux tours triangulaires  de 41 et 26 étages. Entre les deux, un atrium de douze étages vitrés modère le style international des tours. Les murs sont faits de vitres dorées pour refléter le soleil à facettes comme des cristaux de basalte….

Le bâtiment des douanes se trouvait près du port, de la gare et donc à l’arrivée des flux de marchandises. Il date de  1938. Ce bâtiment énorme épouse la courbe de la rue en une colonnade ionique telle celle de Regent Street à Londres.

Encore plus loin, sur Front, le Sony Centre, anciennement O Keefe Center offre une fantastique entrée avec une marquise surdimensionnée de style expressionniste et brutaliste. Effectivement, il est construit  en béton armé,  et doté de 3200 sièges. Il accueillait le ballet national et l’opéra avant le transfert sur Osgoode.

On voit derrière, sur l’esplanade, le condominium construit par Dan Liebeskind, auteur aussi du Musée juif à Berlin, et du Musée de l’holocauste à Tel Aviv, du ROM, ici une structure incurvée en verre bleuté

Le Hockey Hall of Fame

En continuant sur Front Street, on arrive au Hockey Hall of Fame  https://www.hhof.com/ (1885 de style Beaux Arts). L’entrée dans un petit pavillon entre des portiques est ornée d’un dôme de verre et de sculptures rococo. Le tympan est désaxé et dédoublé pour être vu des deux rues. Il se pare de nombreux éléments classiques :   piliers corinthiens, mascarons sculptés. Le tout est construit en grès de l’Ohio .

Avant de devenir un musée, la Banque de Montréal s’y était établie depuis 1817.  Elle s’enrichit dans les années 1880. Du coup, elle exhiba sa richesse dans de beaux bâtiments. Ainsi, son siège à Montréal en 1845 imite le Panthéon de Rome.  Fermé en 1982 ce bâtiment a été restauré et rénové pour devenir le Hockey Hall of Fame avec une entrée au sous-sol de la galerie BCE.  Devant, des sculptures, Canada, l’Equipe du siècle 1997  et Notre jeu ; d’Edie Parker; 1994.

Banque dans la Brookfield par Calatrava

Bay Street

Baystreet s’appelait à l’origine Bearstreet car des ours devaient y errer. Au fond de Bay street, on aperçoit la Tour de l’ancien hôtel de ville dans l’axe. Ceci implique qu’elle n’a pas été construite au centre du bâtiment pour en revanche être vue depuis Bay Street….

Dans Yonge street, on entre alors dans Brookfield Place BCE 1989-922. Il s’agit de tours de bureau reliées par une allée couverte entre Bay Street east et Yonge Street avec des arches d’acier peintes comme une rue bordée d’arbres. Au centre, une place à l’européenne avec une fontaine, un restaurant et un magasin de presse (journaux européens). Architecte espagnol,  Calatrava spécialisé dans les gares et ponts, avait comme cahier des charges de relier 3 tours, dans un espace chargé d’histoire.

Il a ainsi eu l’idée de déplacer dans la galerie La banque commerciale du Midland, fondée en 1832.  Située sur Wellington Street à l’origine, c’était la  plus ancienne du quartier, de style néogrec  en calcaire. Elle servait de banque au rez de chaussée, et de maison du banquier à l’étage.

En sortant de l’avenue, par Bay Street, on rejoint alors les bâtiments du Dominion Centre, Bank of Toronto. Six bâtiments de style International, datent de 1960 à 1990. Sur Wellington Street, la banque au 79,  expose au RDC une étonnante collection d’art Inuit. https://www.td.com/about-tdbfg/corporate-information/inuit-art/index.jsp

Cette extraordinaire collection est due à l’initiative de son directeur, M Lambert qui souhaitait faire connaitre à ses salariés l’art inuit. https://visitesfabienne.org/les-premieres-nations/


On traverse maintenant  la rue,  et on remonte les marches en face du Dominion Centre œuvre de Mies van der Rohe, le pape du less is more. Entre les tours, « la pâture », une sculpture de vaches au repos,. Elles apportent en fait un air de campagne pour « détendre les financiers » à l’heure du déjeuner. On traverse alors le bâtiment de droite et on parvient dans l’ancienne Bourse.

L’Angle des quatre banques

De l’autre côté de la rue, on monte maintenant des marches avec à  gauche une tour de Pei de 1972 l’architecte de la Pyramide du Louvre. Cet angle (King/Bay) regroupe depuis les années 1970 les 4 plus grandes banques de Toronto. Le petit escalier mène à une sculpturereprésentants des’éléphants (2002). La tour moderne ressort face au bâtiment ancien CBC (Canadian Bank of Commerce) de 1930 . Ses volumes intérieurs et plafonds empruntent une nouvelle fois aux plafonds des thermes de Caracalla. On traverse maintenant le Bâtiment d’Ernst &Young, pour retrouver Bay Street en passant le long du Bâtiment de la Bourse, avec une très belle frise art déco enchâssée dans l’ensemble des 6 tours.

On sort par un formidable façade néo romane sur King Street et on se retrouve face à la Scotia Bank (on peut  admirer à l’intérieur le relief Art déco (flèche, bois, agriculture… allégorie de la richesse de l’Amérique).

On reprend alors Bay street. A l’angle, la Banque de Montréal devait ressembler à l’origine à un temple. Mais la crise de 1929 a réduit les ambitions comme en atteste la partie supérieure. Plus haute, plus efficace moins décorée, elle témoigne d’une logique plus financière que décorative!

En face, le club “national”très select, (National Club Building). Etonnant de voir ce bâtiment néo géorgien (1874) au milieu de tous les buildings modernes  du quartier financier..

On rejoint ma balade dans le centre de Toronto

Aller à l’angle Bay Street / Queen Street, et regarder le bâtiment d’Hudson Bay angle Yonge / Queen. Ce fut le 1er grand magasin de la ville. En 1894, il représentait une vraie révolution. Créé par Mr Simpson, écossais. Face à lui, de l’autre côté de la rue, le concurrent Eaton. A la fin du XIXe et début XXe siècle, les deux se sont livrés une vraie guerre à base de publicités, promotions…Tout cela pour attirer les clients.

Le Bâtiment Hudson Bay est typique de l’école de Chicago et le premier du genre ici . L’ossature est en acier et non en fonte. Elle soutient l’édifice (au lieu des murs) ce qui permet d’avoir de larges vitrines pour mettre en valeur les produits commercialisés.

Autour de l’hôtel de ville

Sur Queen Street, ancien hôtel de ville  par James Lennox, l’architecte de Casa Loma. Ce batiment à fonctions multiples est de style néo roman Ridchardsonien …A l’époque, la tour proclame la fierté de la ville.

Lennox voulut signer son œuvre, selon la coutume. On lui refusa ce droit, en raison de ses dépassements budgétaires. Il se vengea en représentant les édiles en singes grimaçants sur les chapiteaux, à l’entrée du bâtiment . Le seul représenté souriant est James Lennox, au milieu d’eux ! Il s’amusa aussi à disperser (une lettre sur 3) sur la frise du sommet les lettres composant son nom…..

A l’intérieur du bâtiment, aller voir le rare beau vitrail.

Derrière l’ancien hôtel de ville, et cachée dans les entrailles du Eaton Centre, l’église de la Ste Trinité . Cette église était consacrée aux pauvres à l’époque, avec son presbytère et la maison du révérant. Un petit jardin rappelle ce qu’a été le lieu et accueille les déjeuners des gens qui travaillent ici mais aussi les deshérités toujours pris en charge par l’église.

Enfin, on arrive au Nouvel Hôtel de Ville par les jardins, il date de 1965. En bas du bâtiment,  on trouve des bureaux d’accueil pour les habitants de la ville. Devant, un miroir d’eau se transforme en patinoire l’hiver. On peut suivre la rampe pour finir sur l’inattendu jardin. Dernière surprise de ce parcours dans le Quartier financier de Toronto !!!

Les quartiers de Toronto

Voici un certain nombre de visites , à la découverte des quartiers de Toronto les plus intéressants de par leur architecture ou leur histoire.

J’ai eu la chance de profiter d’un an de formation au ROM. Au cours de cette année, j’ai accumulé pas mal de connaissances théoriques et pratiques sur la ville. et les quartiers de Toronto.

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Je vous présente donc dans cette rubrique les visites que j’ai pu tester et faire tester. Il y a ainsi deux types d’itinéraires, les balades purement historiques pour comprendre la formation de la ville et les balades plus architecturales.

Les balades historiques

Certaines promenade nous permettent de comprendre la formation de la ville. Pour ce faire, je vous recommande si vous en avez le temps de commencer par les origines de Toronto. https://visitesfabienne.org/aux-origines-de-toronto/

Cette promenade vise à montrer les lieux fondateurs. Avec la promenade autour de l’AGO (Toronto colonial), je m’attache à montrer comment l’on est passé de parcelles distribuées aux colons à des lotissements habités par des vagues de populations successives.

https://visitesfabienne.org/lheritage-colonial/

Vous pourrez compléter ces deux premières visites par le quartier financier puis le centre de Toronto. Elles ont pour but de montrer la croissance économique, démographique de la ville. L’idée est de voir combien les lieux de pouvoir économique et politique ont finalement peu bougé mais comment l’architecture nous révèle leur évolution.

Ces quatre promenades permettent en outre de découvrir des trésors peu connus, qu’il s’agisse de beaux bâtiments ou d’oeuvres d’art.

Des balades architecturales

D’autres quartiers plus au Nord nous permettent d’aborder l’architecture. Il en va ainsi des promenades sur le campus de Toronto https://visitesfabienne.org/campus-de-toronto/

Pareillement, la balade dans l’Annexe illustre le vocabulaire architectural typique dans les quartiers de Toronto :

Les styles classiques anglais

  • Emprunté à l’Angleterre, le style dominant du XVIIIe est le style Géorgien avec ses façades sobres et classiques.
  • Les “néoismes”. Comme en Europe à la fin du XIXeme siècle, les architectes de Toronto piochent dans les styles antérieurs . Le néo gothique voire néo roman ou néo byzantin servent pour les bâtiments religieux et les écoles. Les banques recourent davantage au vocabulaire néo renaissance ou néo grec. Les riches bourgeois apprécient particulièrement le néo baroque ou surtout le néoclacissisme à la française appelé ici “Style Beaux arts” (pour nous il est typique des constructions du second empire). Les maisons particulières affectent le néo géorgien ou néo colonial. Aujourd’hui certains n’hésitent pas à importer du néo espagnol.

Quelques styles très typiques de Toronto

  • Deux styles typiques de la région sont le style Italien (à la manière des Palais italiens) et surtout le Richardsonian romanesque. L’exemple typique en est l’ancien hôtel de ville avec ses volumes robustes et l’utilisation de briques ou de pierres rouges et sombres.
  • La fin du XIXeme est également marquée par le style Victorien et ses dérivés. Le Queen Anne se veut plus éclectique et fouilli alors que le Edouardien cherche plus de classicisme. On en voit beaucoup à l’Annexe.
  • On trouve au tout début du XXe siècle des bâtiments Arts and Craft, notamment dans le quartier de l’Annexe, l’architecte Eden construit sur ce modèle qui se veut plus artisanal et traditionnel

Toronto s’américanise dans l’architecture également

  • Dans les années 1920 / 30se développe le style Art Déco. A Toronto il est manifeste dans les bâtiments du quartier financier, Bourse, églises, immeubles de Banques sont des exemples de ce style géométrique.
  • l’Art moderne après la deuxième guerre mondiale va se développer d’abord sur une ligne dite internationale. On en a l’exemple avec les tours de Mies van der Rohe dans ma promenade dans le quartier financier. Ce type d’architecture utilise des matériaux nouveaux comme l’acier et le verre Les architectes tenteront ensuite l’aventure brutaliste comme au Sony Center dans la promenade aux origines de Toronto. Ici le matériau favori est le béton brut. Depuis les années 1980 se sont développés le post-modernisme et le style “high tech” qui révèle la structure de l’édifice comme à l’aéroport Pearson. Une volonté vernaculaire ou organisque apparait également dans l’architecture du ROM qui rappelle les minéraux exposés, ou à l’AGO ou les matériaux jouent sur les élements : le bleu acier du lac, le bois des pirogues mis en valeur par la modernité du verre.

Le petit Wall Street de la Havane

S’il est bien un thème passé sous silence, c’est celui du Wall Street havanais. Pourtant la promenade architecturale a de quoi fasciner. Elle se situe dans la vieille Havane le long et autour de la rue Obispo.

La Rue Obispo, entre colonie espagnole et américaine

La Rue Obispo apparut dès la fondation de la ville en 1519. Elle est aujourd’hui la principale artère commercante et piétonière du quartier historique. Elle part de la place d’Armes pour mener à l’ancienne muraille abattue en 1863. Les premières maisons de paille et pisé ont cédé la place à des constructions en dur.

La rue se divise aujourd’hui en trois parties. La première partie est coloniale. Lui succède ensuite une zone nommée le  Wall street havanais alors que la troisième zone a une vocation plus commerciale.

La partie coloniale de la rue commence donc avec l’immeuble Horter terminé en 1917. A l’origine, il abritait des boutiques et des bureaux. La façade utilise des éléments architecturaux coloniaux comme le vaste portique à arcades, en harmonie avec les autres batiments de la Place d’Armes. Première Ambassade des Etats Unis jusqu’à la construction de l’édifice actuel sur le Malecon en 1952, c’est aujourd’hui siège de la Bibliothèque et le musée des Sciences Naturelles.

Suivent une série de maisons coloniales, les plus anciennes de la cité. Elles sont décorées de fresques extérieures et intérieures et de balcons de bois. L’une abrite aujourd’hui le musée d’orfèvrerie. Une autre, le musée des peintures murales et une mercerie. On peut encore noter la petite maison coloniale accueillant la boulangerie. Son nom Santo Domingo  nom rappelle l’existence en face du monastère et de la première université. La pharmacie Tachequel http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/musees-de-la-havane/pharmacies-anciennes/ est elle aussi un beau vestige de la période espagnole. Il en va de même de la façade néorenaissance à côté. La jouxte une rare façade art nouveau derrière laquelle s’ouvre un atelier de couture.

Le quartier financier

Même si la rue change ensuite d’époque et de fonction, on trouve encore quelques bâtiments coloniaux comme l’hôtel Florida, magnifique demeure du début du XIXe.

Au-delà de la rue Cuba, s’amorce la 2e zone de la rue, annoncée dès l’Hotel Ambos Mundos. Cet établissement accueillit dans les années 1920, le Prix Nobel de Litérature de 1954, Ernest Hemingway. C’est dans la chambre 504 qu’il écrivit Pour qui sonne le glas ? inspiré de la guerre civile espagnole.

A l’angle de la rue Cuba, commence à proprement parler le quartier financier. Il fait la part belle aux banques, assurances, institutions de crédit. L’architecture y est fort différente, faite de références classiques typiques des Etats-unis. La grande puissance voisine exerca un contrôle économique sur l’île durant la première moitié du XXes. D’où le Ministère des Finances et des Prix, autrefois Banque nationale de Cuba (à la base North American trust Company) construite en 1907 et aggrandie en 1919.

La rue accueille de nombreuses autres institutions du début du XXème siècle. Par exemple l’ancien Batiment des Télégrammes (1925) aujourd’hui union des écrivains, construit sur le modèle d’une insula romaine. Un peu plus loin, l’ex Banque Mendoza, une des premières sur le district bancaire centralisa les transactions financières et sucrières les plus importantes du pays. Elle accueille aujourd’hui le musée de la monnaie :http://www.bc.gob.cu/museo-numismatico. Dans la salle d’exposition, une grande horloge nous rappelle que nous sommes dans une ancienne banque

Un dernier tronçon d’Obispo plus commercial

Avec le grand batiment des télecommunications ETECSA, on aborde alors la troisième zone de la rue, davantage commerciale.Les édifices s’y montrent  en effet plus légers. Leurs armatures de fonte rappellent  ce que l’on peut trouver dans le Soho NewYorkais dès la fin du XIXe siècle. Chaque boutique est effectivement conçue selon ce type d’armature de fonte avec de grandes vitrines.

L’ossature métallique permet de dégager les murs porteurs et d’aggrandir la surface au sol. Au débouché de la rue, s’ouvre une grande esplanade qui au début du XXeme siècle réunissait l’activité havanaise autour des théatres et lieux de divertissements. Les hôtel voisinnaient avec les  cafés http://visitesfabienne.org/wordpress/parque-central/. .

On y trouvait aussi la grande galerie de luxe qu’était et est redevenue la Manzana ex de Gomez, conçue sur le modèle des passages parisiens ou des galeries luxueuses italiennes et le grand magasin Art déco Harris Brother.

Architecturalement, deux bâtiments attirent l’attention en sortant de la rue Obispo. Il s’agit de l’immeuble Bacardi, merveille art déco (1930) et la Moderna Poesia. Ample local en 1890, la libraire s’agrandit en 1910 du fait du succès de son atelier, le seul du pays à réaliser des gravures en acier comme l’impression des billets de loterie. Du coup, Le lieu devint la première grande librairire de Cuba avec de nombreuses succursales. Du coup, il se transforma en 1935 en cet édifice moderne aux volumes solides et presque cubistes.

Promenade Art déco a la Havane

Voici une promenade Art déco trop peu connue dans les rues de la Havane.

Le style moderne de la Havane

Le style Art déco est né dès les années 1910 en réaction aux volutes de l’Art Nouveau. la France en a défini les fromes à l’occasion de l’exposition Universelle de 1925. puis, il s’est épanoui dans les années 1920 dans l’architecture et l’ensemble des arts dits décoratifs. (des vitraux, aux céramiques, textiles, meubles etc…). Il consiste en un retour à une rigueur classique souvent très stylisée au dessin inspiré par la géométrisation cubiste.

En Europe, le mouvement s’est arrêté du fait de deux facteurs principaux.

  • le modernisme illustré par Corbusier ou le Bauhaus
  •  la grande crise de 1929 aux Etats-Unis
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  • En revanche, il perdura à Cuba jusque dans les années 1950, profitant de la richesse sucrière, entre autres. Il servit de transition entre le néoclacissisme américain succédant au colonialisme espagnol et une architecture plus moderniste. Contrairement au reste du monde, il est resté longtemps symbole de modernité sur l’Ile.

Des bureaux et immeubles d’habitation,  répétèrent d’abord verticalement des appartements conçus sur le modèle de la maison traditionnelle. Les pièces se succédaient linéairement le long d’une distribution parallèle. On entrait d’abord dans une salle de séjour. Puis se succédaient les chambres, ce jusqu’aux cuisine et services. Ce modèle spatial organisé autour d’un patio ou d’une galerie se maintint longtemps. Avec les premières constructions Art Déco, on vit apparaitre des appartements plus ramassés. ils comptaient une cuisine reliée à la zone de vie et non reléguée au fond de l’appartement (au Lopez Serano). Pour autant, ces réorganisations spatiales ne seront systématisées que dans les constructions plus modernes. L’art déco offre en effet à la Havane davantage de solutions esthétiques que d’aménagements spatiaux.

Promenade Art déco dans Centro habana

Découvrir l’art déco à la Havane impose de nombreux détours mais on peut l’aborder autour du Capitole (Centro Habana) avec notamment l’Edifice Bacardi (1930) . il compte 12 étages décorés d’émaux et terra cotta. il est couronné de ziggourats, et d’une chauve-souris en bronze, symbole de la marque de rhum.

Tout près, le centre commercial Harris Brothers et les batiments commerciaux avoisinnants déclinent les volumétries Art Déco.

Plus loin, sur Zanja le bâtiment des Télécommunications développe des dentelles de pierre sur sa tour. Puis, sur le Galiano (ave de Italia) et Neptuno, de nombreux bâtiments alignent leurs formes géométriques. Le Teatro America imite à la manière cubaine le Rockefeller center mais en 1941. Il abrite 67 appartements, un restaurant, des magasins et une extraordinaire salle de spectacle toute en courbes comme l’escalier et les vestiaires. Sur la même artère, les anciens magasins Ultra fondés en 1938. La Casa Quintana, immeuble de 1939 à l’angle de Zanja et la Casa Suarez (Aguillera esq San Miguel-1934) partage le même état de délabrement.

On peut alors remonter sur Reina pour admirer quelques bâtiments : le Newspaper building 1941 (Rafael de cardenas /ave Reina) Et angle Reina et calle Bellascaoin l’énorme temple maçonnique.

D’autres promenades Art déco dans la Havane

Une autre promenade Art déco dans le Vedado permettra de découvrir les batiments de l’Université et l’église méthodiste par Miguel de Soto (1950) calle K n 502 angle calle 25. Un peu au-delà, l’extraordinaire Edificio Lopez Serrano. Commissionné par le patron de la Moderna Poesia en 1932, calle 13, il symbolise un idéal d’hygiène, de luxe et de modernité. Malgré son état,  les vestiges au sol, le relief en nickel et argent au mur, laissent imaginer la beauté de l’édifice  à sa construction. Juste à côté, le petit Lopez est intéressant.

De là, on peut rejoindre le Musée des Arts Déco pour admirer la sdb de marbre rose de la Comtesse calle 17 n 502 entre D y E. http://visitesfabienne.org/wordpress/les-arts-decoratif-a-la-havane/

On peut compléter la promenade à la Maison d Enrique Garcia Cabrera, auteur des portes de bronze du Capitole calle 22 et calle 23. D’ailleurs, on peut pousser jusqu’au Paseo et à l’extraordinaire Casa de la Amistad (entre 17 y 19) ex demeure de Caterina Lasa. On la retrouvera à la Nécropole Cristobal Colon, dans son mausolée construit par René Lalique en 1930.

Enfin pour les plus aventureux, on peut se hasarder dans la zone de l’aérogare 1 au Reparto Lutgarda. Là, les quelques bâtiments construits en 1928  en l’honneur de la mère de Machado sont en ruine mais possèdent un charme certain. On y voit un théâtre, une poste et une église.

Edificio Bacardi

Murs peints de la vieille Havane

Si vous aimez découvrir sous un angle différent, vous pouvez vous intéresser aux murs peints de la vieille Havane. Dès le 17e siècle les maisons de la ville rivalisent de fresques, à l’extérieur comme à l’intérieur. Ce devient même une mode. Beaucoup d’artisans interviennent mais tous ou presque sont anonymes. Il s’agit, pour la plupart, d’esclaves travaillant avec des pochoirs et sur le modèle de rares maitres européens en général italiens.

De magnifiques fresques coloniales

Les plus beaux murs peints de la Havane se trouvent au musée archéologique aujourd’hui inaccessible pour cause de restauration. Cette maison aux boiseries vertes, construite au 17es sur Tacon, s’est agrandie et surélevée puis unie aux maisons voisines, comme souvent dans le cas des maisons coloniales. De style colonial castillan, elle est l’une des plus emblématiques de la cité. Les trois maisons mitoyennes ont été reliées les unes aux autres et constitueront un jour un complexe muséal de prime importance. En attendant, il faut passer un grand portail autrefois destiné à laisser entrer les voitures. Apès une cour où s’abreuvaient les chevaux et où des latrines ont révélé de nombreux vestiges archéologiques, il convient de passer sous les échafaudages et entre les pots de peinture pour découvrir la décoration qui remonte aux années 1725. A l’époque toutes les parois s’ornaient de peintures, d’azulejos ou de peintures imitant les azulejos.

Une véritable Chapelle Sixtine coloniale

C’est au premier étage de cette maison que se trouve la pièce que les archéologues locaux appellent la chapelle sixtine de la Havane. Vidée de ses multiples occupants en 1980, le bureau de l’historien entreprit de la restaurer. Subdivisée en une multitude de logements isalubres, la maison hébergeait en effet des familles pauves. Celles ci s’entassaient dans les solares, créant des ouvertures dans les murs, ou les badigeonnant. Les archéologues ont alors restauré le bâtiment et sous les 27 couches de fresques abimées, ils ont découvert une ultime couche. Car depuis le 17e siècle chaque nouvel occupant redécorait à sa manière et sleon la mode.  La couche la plus ancienne était la seule a fresco, pigment pris dans le mortier humide. En revanche, les couches suivantes ont été peintes a secco, à sec , elle est donc la plus pérenne.

Ainsi, on a récupéré la couche ancienne qui représente des variations sur le thème européen des fêtes galantes avec des vues un tantinet idéalisées de la ville, et des adaptations locales : domestiques noirs, palmiers, la baie de la Havane stylisée avec un cayo, des religieux, un galion, des processions. On peut dater ces fresques de 1763/67 au moment où l’Espagne a récupéré Cuba après l’intermède britannique.

Une ville colorée

L’ensemble des bâtiments coloniaux de la Havane étaient donc peints. Ainsi les Palais de la place d’Armes, de la place de la Cathédrale (y compris la cathédrale). Ces peintures s’appliquaient en extérieur et en intérieur. Elles masquaient la  belle pierre conchifère issue de la barrière coralienne (et de la carrière sous St Francois d’Assise).

Les forts qui marquent l’entrée de la baie étaient eux peints aux couleurs de l’Espagne. San Salvador était  jaune, la Cabana rouge. Ce pour annoncer la couleur si l’on peut dire à tout bateau arrivant dans la baie…
On se rend ensuite à la Maison du Marquis des Arcs Place de la Cathédrale avec ses fresques 19e plus simplistes (et trop rénovées). .De là, on rejoint la rue Obispo et le musée de l’Orfèvrerie. Sa façade stuquées arbore des motifs imitant la pierre de taille. Cette maison devint un magasin au début du 20es. Ce qui explique les peintures publicitaires. L’étage recèle de jolies plinthes en trompe l’œil. On continue avec le musée des murs peints encore en travaux et qui recèle à l’étage de surprenantes bacchanales….

De là on rejoint la maison Guayasamin décorée par Jose Nicola de la Escala et ses charmantes grisailles en médaillons.

Puis on se rend sur Amargura à la maison Guzman au 56. Ses peintures géométriques aux motifs arabisants rappellent la religion du propriétaire. D’ailleurs les motifs figuratifs ont été grattés. Quasi en face, le bureau de l’historien de la ville révèle au premier étage un fantastique paysage à l’italienne. Celui-ci, très fin offre une perspective avec des effets de trompe l’oeil.  la nature morte au premier plan cache derrière une balustrade des ruines, feuillages d’arbres européens.

Un renouveau de la fresque

Les fresques n’ont pas dit leur dernier mot sur les murs de la Havane avec les visages d’enfants qui longent Miramar et Marianao, ou les paysages quasi fantastiques sur les murs oubliés….

Vous pouvez maintenant vous intéresser à ce jeune artiste, Maisel Lopez. Graffiste et portaitiste d’enfants, cet artiste redonne vie aux murs lépreux du quartier Buena Vista depuis 2015. Vous pourrez notament découvrir quelques uns de ses portraits gigantesques rues e 44 y 25 ou 41 y 70,

http://spanish.xinhuanet.com/2017-11/10/c_136740872.htm

https://cubanartnews.org/es/2017/01/12/el-arte-llega-a-las-calles-de-la-habana/

Toulouse, du Palais de Justice au Capitole

Pour changer de Cuba, ou de Toronto, un petit tour en France, à Toulouse, avec une promenade qui vous emmènera du Palais de Justice au Capitole.

Arriver dans le centre de Toulouse

Toulouse est une ville relativement petite mais très dense et admirablement desservie par les transports publics. Si vous etes en transit à la gare Matabiau ou à l’aéroport de Blagnac vous pouvez aisément profiter du réseau de tramway/ bus/ métro/ vélib pour la découvrir.

Ainsi au départ de l’aéroport, le tramway vous amène en 20mn au Palais de Justice. Les grandes allées Jules Guesdes sur lesquelles passe la ligne de tram mènent à une série de beaux jardins. Il s’agit des Jardin, Royal, Grand Rond, Jardin des Plantes. Y sont concentrés le Museum d’Histoire Naturelle mais aussi le Quai des Savoirs. De quoi se mettre au vert entre deux avions, au frais en plein été, ou se cultiver dans les galeries refaites à neuf.

http://www.toulouse.fr/web/projet-urbain/quai-des-savoirs

Autour du Palais de Justice

Pour les amateurs d’architecture, avant de vous lancer à l assaut de la ville rose, vous pouvez continuer un peu les allées à pied pour découvir la très belle église baroque St Exupère. Elle peut déconcerter dans cette région plus marquée par les églises romanes. Les trompe l’œil et l’autel nous transportent en Europe centrale, une très jolie surprise.

En tournant le dos à cette église, on contourne le massif Palais de Justice. Il est judicieusement aggrandi par un vaisseau de verre résolument contemporain. de là, on peut rejoindre le marché des Carmes. On emprunte alors la rue de la Dalbade. Elle longe quelques palais superbes dont le Palais de pierre, ainsi nommé pour l’utilisation de pierres de taille qui tranche avec la teinte rose des briques de construction toulousaines. Pratiquement en face, le Palais des Chevaliers de Malte. On peut y rentrer et admirer les écuries très restaurées et les salles basses. Celles-ci sont ornées de fantastiques plafonds voutés et décorés de peintures avec rinceaux et monogrammes d’un des grands prieurs.

D’Esquirol au Capitole

Ce palais jouxte l’église gothique de la Dalbade, dont le portail est surmonté d’un motif en ceramique rare. Autour de l’église et surtout en remontant au niveau du Marché des Carmes, de charmants restaurants nous permettent de voyager au pays des saveurs.
A l’angle du marché, on prend alors la rue des Filatiers. Cette rue très animée et bordée de petits restaurants ethniques était déjà commercante avec ses nombreuses échoppes au Moyen Age. On devine d’ailleurs les volets de bois.En levant le nez, on voit à l angle de la rue des Joutx Aigues pour voir une Crucifixion, puis plus loin sur la droite au 50 decouvrir la maison Calas où débuta l’affaire dans laquelle Voltaire s’engagea si fortement. On débouche alors sur la jolie place de la Trinité. De là on peut toujours en ligne droite  traverser la place Esquirol Cette place très animée correspond à l ancien forum romain. On peut maintenant gagner le célèbre Capitole par la rue piétonnière des Changes qui devient Saint Rome. Les nombreuses boutiques empêchent souvent de lever le nez pour admirer les façades.

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Il est alors possible de remonter la rue de Metz pour rejoindre la Cathédrale st Etienne. Au contraire, on peut descendre quelques mètres cette même rue de Metz en direction de la Garonne. Au passage, on admirera le magnifique Hôtel d’Assezat. Et on consacrera quelques précieux moment à la visite de la superbe fondation Bemberg. Celle-ci abonde en peintres vénitiens, flamands, français, impressionistes et aux superbes salons XVIIIe…..

http://www.fondation-bemberg.fr/fr/assezat/index.html

Outre l’indispensable Guide vert, je vous conseille le magnifique Guide du promeneur de Toulouse aux éditions les beaux jours,
Si vous êtes sur Toulouse faites un détour par la bibliothèque du Patrimoine 1 rue du Périgord, ou par l’office du tourisme.

https://www.toulouse-tourisme.com/

Pour visualiser cette viste, retrouvez moi sur l’app Escapad.io

Et si vous voulez une visite guidée, vous pouvez me contacter : fabienne.visites@gmail.com

Place de la Révolution

photo8La place de la Révolution, est un lieu hautement symbolique de la Havane contemporaine. Les projecteurs se sont braqués sur elle  entre le 25 et le 29 Novembre 2016 pour l’hommage posthume à Fidel Castro . Elle e aussi accueilli les Papes et toutes les grandes réunions populaires depuis la Révolution. Pourtant, sa réalisation remonte à la fin du XIXe siècle.

Siège des Catalans

Au XIXe siècle, il y avait sur  la colline de Tadino des champs et fermes. En 1884, la communauté catalane cherchait un lieu escarpé pour rappeler la basilique catalane de Montserrat. Elle choisit cette colline pour y construire un ermitage dédié à la Vierge. L’ermitage  financé par la sociéte des catalans et les fonds de particuliers fut consacré en 1921 à l’emplacement de l’actuel monument à J Marti. Il  devint alors un lieu pour les indépendentistes catalans .

http://www.abadiamontserrat.com/

Projet de la République

Or dans les années 20 la prosperité de la Havane était telle qu’on envisagea d’amples plans d’aménagement (plans regulateurs) pour encadrer la croissance future. On voulait alors créer de nouveaux axes. Le Francais Forestier projetait en 1922   une nouvelle centralité avec une scénographie monumentale pour les célébrations.

dans cet article je parle déja du plan de Forestier : http://visitesfabienne.org/wordpress/le-malecon/

la Loma de los Catalanes ou Loma de  Montserrat  devint une place sur le modèle parisien. Elle prévoyait des avenues en étoile rayonnant vers les points cardinaux. A l’ouest vers le Rio Almendares, à l’Est vers le Parc de la Fraternité et au sud vers le Vedado. Des édifices devaient accroitre le prestige en accueillant les fonctions politiques et administratives de la République naissante.

Le projet prit d’ailleurs tant d’importance qu’on construisit un train pour relier l’ermitage au centre de la ville. La station Monistrol du nom du village proche de la Basilique catalane à 50km de Barcelone desservait la future place de la Révolution.

Le projet d’une grande place civique et d’un monument au héros de l’Indépendance Jose Marti resurgit en 1935 et initia deux décennies de concours, projets, levées de fonds et expropriations.

La construction

En 1951,  l’Ermitage  détruit, la construction du monument et de la bibliothèque put commencer. Les  catalans expulsés batirent une seconde église sur l’avenue Rancho Boyero en intégrant quelques éléments venus de la première église : vitraux, autel, marbres, Vierge.

photo3La construction de la place Civique et du monument à Jose Marti par Juan Jose Sicre débutèrent en 1953. Cette immense pyramide marque le point culminant de la Havane 113m + les drapeaux. A la base de la pyramide, se tient une sculpture (1958) du héros de l’indépendance en marbre blanc dans la pose du penseur.

Le monument comporte un musée qui doit pouvoir se visiter ainsi que le belvédère de la partie supérieure (567 marches) entouré de 6 piliers representant les 6 provinces de l’époque.

photo1Réalisation et Symbole de la Révolution

A partir de 1959 les révolutionnaires rebaptisent et réaménagent l’immense esplanade. Des bâtiments de béton aux volumes cubiques du style en vigueur dans les années 30/ 40 surgissent. Ainsi, face au Memorial  Marti, le visage en relief inspiré à Enrique Avila par la célèbre photo de Korda, photographe de la Révolution cubaine, et les paroles Hasta la victoria siempre décorent le Ministère de l’Intérieur. En 2009, le même artiste ajouta le portrait de Camillo Cienfuegos.

Au débouché du Paséo, le théatre national imaginé dès les années 1950 mais inauguré en 1979, propose de nombreux spectacles de qualité. (consultables et réservables en ligne 10 MN ou CUC- mais on peut tout à fait arriver au dernier moment pour les concerts du dimanche matin à 11h).

Théatre National : http://www.teatronacional.cu/site/section/1

Au sortir de la place, la Bibliothèque Nationale complète le dispositif culturel. Bibliothèque Nationale : http://www.bnjm.cu/

La Place civique devenue Place de la Révolution est ainsi triplement symbolique, par la présence des héros défunts du Cuba actuel (d’où la résonnance des funérailles), mais aussi du fait de ces trois batiments emblématiques de la culture (musée, théatre, Bibliothèque), enfin par sa fonction gouvernementale : ministères, Siège du Parti Communiste Cubain (derrière le monument) mais aussi et surtout  lieu des grands rassemblements nationaux, concerts, discours et défilés.

Place de la Vieille Ville

La Havane présente quelques originalités urbanistiques. L’une de plus notables consiste en sa multipolarité. Du coup, la Place de la vieille-Ville fait partie d’un dispositif de cinq places qui se partagent les fonctions administratives, commerciales et politiques et religieuses.

http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/la-havane-2/les-4-places-principales-de-la-vieille-havane/

Une Place Neuve pour la Vieille Ville

 En effet, La Havane diffère d’autres villes coloniales, régies par les ordonnances de Philippe II de 1573. Car le quartier historique ne s’organise pas autour d’une seule place centrale mais de cinq places qui se répartissent les pouvoirs.

De fait, ces ordonnances émises au moment de la colonisation, encadraient la fondation des villes du Nouveau Monde. Elles en précisaient le tracé en damier, la dimension des pâtés de maison. Mais aussi la largeur des rues, l’emplacement des édifices religieux et civils. Ainsi, on planifia la place Neuve dès 1559 dans un but résidentiel uniquement. On n’y voit donc ni église, ni bâtiment administratif. Ceci aussi était exceptionnel. L’idée était de désengorger la place d’Armes désormais occupée par la construction de la Forteresse Royale. Ce nouvel espace devait abriter l’aristocratie créole. Pour ce faire, on lui donna une forme quasi rectangulaire, avec la possibilité d’édifier quatre immeubles sur chaque coté.

Une place civile et commerciale

Au XVIIe siècle, on la réaménagea pour lutter contre les inondations. Apparurent alors quatre maisons de deux étages, à façade baroque sur colonnades. Le rythme de construction s’accéléra au siècle suivant alors que la vocation de la place devenait commerciale et récréative. Les neuf maisons nouvellement construites suivaient le prototype de la maison noble havanaise avec vaste portail d’entrée, patio et galerie intérieure, colonnade extérieure, plafonds à la mudéjare. Au centre de la place, se succédaient cérémonies, fêtes et marché. En effet, les franciscains jugeant inadéquate la tenue de ventes devant leur église avaient demandé à ce qu’une autre place soit affectée au grand marché de la Havane.

https://www.facebook.com/Vitrina-de-Valonia-1591386391098088/

Au XIXème siècle, la place du Christ, plus récente, accueillant un marché, la Place Neuve fut renommée (Royale, grande, du Marché, Ferdinand VII, de la Constitution avant de devenir « Vieille »). On y construisit de nouvelles habitations, de style éclectique voire Art Nouveau.

Rénovation de la Vieille place

La place souffrit au cours du XXe siècle. La municipalité la transforma même en parking au milieu du siècle. Puis l’ONU et l’Union européenne subventionnèrent sa restauration dans les années 1990. Elle était alors devenue insalubre. Les immeubles étaient occupés par des taudis avec sanitaires communautaires.

On commença par démolir le parking et reconnecter la place au reste de la ville, on restaura la fontaine de 1709 en l’entourant d’une grille pour mettre fin aux baignades. Des cafés, restaurants et boutiques s’y installèrent alors, mais aussi des musées (celui des cartes à jouer, le planétarium, la photothèque et la Camara Oscura un ingénieux dispositif optique d’où l’on jouit de très belles vues du haut de la tour de 35m) le Centre Culturel belge mais aussi une école et le Palais Cueto, l’exemple le plus achevé d’Art Nouveau de la Havane. Elle est aujourd’hui un lieu de vie typique de la vieille Havane où se côtoient touristes et élèves en cours de sport.

http://cubacoop.org/spip.php?page=article&id_article=87&lang=fr

Miramar

Le quartier de Miramar a été planifiée et initiée en 1918 pour accueillir la migration de la classe aisée du centre de la Havane vers des zones plus aérées.

Un quartier planifié

Au début du XXe siècle, un immense projet d’urbanisation dépassait le pont levant à l’extrémité du Malecon. Il comprenait 4 avenues longitudinales et 19 rues transversales plantées d’arbres, jardins, parcs et fontaines.

foto-buste John F. Duncan se chargea du plan d’urbanisme entre 1921 et 1924. Cet architecte New Yorkais planifia le tracé et la dénomination des rues. C’est pourquoi une 5eme avenue s’étend du Rio Almendares jusqu’à la seconde rotonde et au-delà jusqu’au faubourg de Santa Fe. Elle devient  alors la route panaméricaine pour mener au port de Mariel. On peut encore voir l’influence de Manhattan se dans les patés de maisons rectangulaires comme des blocs. Depuis sa fondation en 1930 sous le nom d’avenue des Ameriques, la 5eme avenue est bordée des plus beaux exemples d’architecture de la Havane.

Un quartier aéré et résidentiel

Dès le débouché du pont levant, transformé en tunnel en 1959, on tombe face à deux symboles du Municipe de Playa : La Fontaine des Amériques et la Tour de l’Horloge. Le son de cette dernière reproduisait celui de Big Ben. Elle est aujourd’hui arrêtée. Une bande piétonnière arborée suit le centre de l’avenue. En effet, les constructeurs ont dès l’origine voulu garantir 40% d’espaces verts pour ce nouveau quartier. Car, l’idée était de garantir un lieu residentiel pour les familles aisées. On voulu aussi proposer des maisons avec des jardins et des plages privées. On chercha à créer des espaces de récréation : clubs, golf, yacht club. Le développement du quartier correspond à la periode dite danse des millionaires (1918). C’est la période où le prix du sucre était au plus haut du fait de la destruction des usines betteravières en Europe à cause de la guerre.

devenu quartier des étrangers

Dans ce contexte de prospérité cubaine, on construisit de somptueux maisons et palais inspirés de la renaissance italienne et française. Mais aussi de magnifiques exemples art-déco. Ces constructions émanaient d’architectes sortis de la toute nouvelle école d’architecture fondée en 1910. De grandes églises complétèrent le quartier dans les années 1940-50 : l’église du Jesus romano byzantine, Santa Rita de Casia (entre 5ta y 24) ainsi que le sanctuaire de Saint Antoine de Padoue.

Aujourd‘hui la 5eme Avenue est bordée de missions diplomatiques, ambassades, instituts culturels et représentations commerciales mais aussi de zones de loisirs (stades, coney Island Park, hotels et paladares). En revanche, les détritus ont envahi le bord de mer, jadis aménagé au moyen de grandes piscines naturelles et de clubs. De nombreuses constructions tombent en ruine. Des petits chantiers se multiplient néanmoins et les restaurations et ouvertures de cafés et restaurants branchés redonnent vie au quartier.

foto-maisonDes visites et des loisirs

En sortant du tunnel, la première maison visible, la maison aux tuiles vertes, inspirée par l’architecture allemandes, a été construite en 1921 pour Alberto de Armas. En 1943 Luisa Rodriguez d’une famille aisée de musiciens de Barcelone, reprit la maison lors de son mariage. A sa mort en 1999, l’Etat récupéra la maison complètement délabrée faute d’argent,  de soins et en raison de nombreuses innondations et vidée de ses meubles. Il la restaura et l’ouvrit au public en 2009. Prix de restauration national,  elle est aujourd’hui maison des architectes, des urbanistes et accueille expositions, artistes et rencontres dans ses salons du rdc.

https://www.facebook.com/casatejasverdes

Un fantastique musée, unique en son genre se trouve non loin de là :

De la Révolution à la Dénonciation

foto-carlomarEncore plus loin, juste avant la zone hôtelière, on peut s’arrêter à l’aquarium de la Havane.

Miramar n’est pas seulement un quartier de visites mais un lieu de promenade et une jolie zone d’habitation avec les 4 collèges internationaux : Ecole francaise, Ecole internationale, ecole espagnole, Ecole russe mais aussi nombre de petits restaurants et cafés.

On y trouve également des lieux de spectacle, comme le don Cangrejo, la casa de la Musica (que je ne recommande pas) et surtout l’extraordinaire Théatre Karl Marx où se donnent rendez-vous les comiques, chanteurs à la mode…

https://en.wikipedia.org/wiki/Karl_Marx_Theatre