Le Musée des Beaux-Arts de la Havane

Le Musée des Beaux-Arts de la Havane comprend un batiment des années 1950/60 consacré à l’art cubain  http://visitesfabienne.org/wordpress/beaux-arts-cubains/  et le Palacio del Centro Asturiano, imposant immeuble de style néoclassique. Ce dernier construit pour la communauté asturienne est devenu un musée depuis 1927. Il regroupe les collections dites d’Art universel . http://www.bellasartes.co.cu/

Le Musée des Beaux-Arts de la Havane se dresse face au Parque Central et au Gran Teatro de La Habana. Les tableaux et oeuvres exposés révèlent les goûts (et les moyens) de la bonne bourgeoisie cubaine d’avant la Révolution.

Les écoles du Nord au Musée des Beaux-Arts de la Havane

Juste après le guichet (5 CUP/ CUC), Sur la droite, on peut voir les peintures du continent américain, riches en Madonnes du sud du continent. Ainsi qu’un très beau Childe Hassam, Vue du Paseo de Prado. Au fond de ces salles,  l’ascenceur mène en haut du très beau batiment éclectique. On peut commencer la visite au 5e avec les écoles du Nord. L’école allemande possède  un joli Cranach, et des élèves du maitre. Chez les Hollandais, on distingue quelques beaux portraits de Van Dyck. Chez les flamands un Jan Brueghel le Jeune malheureusement mal exposé, sur une petite paroi mobile et obscure.

Les salles ont été réaménagées. Cependant l’éclairage n’est pas toujours optimal et le nombre important d’œuvres et l’absence de cartels explicatifs nuisent à la visite.

Une étonnante collection d’Antiques

Les troisième et quatrième étages sont occupés par l’importante Collection Lagunilla. On y trouve une Amphore panathénaïque et de nombreuses céramiques grecques. La disposition étouffe quelque peu la vraie richesse de la collection. Par manque d’espace, statues archaiques, classiques se mélangent avec les bustes hellenistiques. Ainsi, une tête ionique jouxte un buste classique, lui-même quasi adossé à des statuettes de Tanagra.et à une belle tête d’Alexandre le Grand.

On descend un niveau de mezzanine pour accéder à une enfilade consacrée aux étrusques, aux Romains et aux Egyptiens …. Et là quelques merveilles apparaissent dans le corridor entourant l’atrium. A commencer par le Papyrus Hood ou Livre des Morts de Bakenwerel, (assez moisi) découvert à Louxor, acquis par le comte de Lagunillas en 1949. Plus loin,  la Tête de la statue d’Amon, en basalte noir, dont le corps se trouve au musée du Louvre. Dans un recoin un sarcophage et surtout huit merveilleux portraits du Fayoum plongés dans le noir…. de nombreuses têtes et lampes romaines, une magnifique collection de verres, quelques mosaiques en tesselatum, une en opus vermicullatum. Malheureusement aucune trace  de provenance.

Collection française et italienne

En face la peinture francaise. La peinture du XIXe s est à l’honneur. Outre les pompiers (Bouguereau, Meissonnier) et troubadours,  on retrouve l’École de Barbizon. Les paysages de Millet, Daubigny, Corot, Troyon  ont eu leur heure de gloire chez les riches cubains. On trouve également un magnifique Courbet. Il cohabite avec  un tigre de Delacroix de jolie facture. Ingres nous gratifie d’un portrait disproportionné. Sur les murs bleus, ressortent également  un Greuze, deux  Vernet (le marseillais pas celui du templete). Malheureusement l’air conditionné est en panne depuis un temps indéterminé et les tableaux se craquelent et/ ou moisissent. On voit les champignons à l’œil nu !!!!!!!

http://visitesfabienne.org/wordpress/au-secours/

 

La collection italienne, pour sa part, montre l’hôpital de Chelsea vu par Canaletto, coupé en deux par le peintre lui-même. Il a cherché à vendre les deux moitiés. Aujourd’hui, une moitié du tableau se trouve à Norfolk (UK), alors que l’autre est exposée au Musée des Beaux-Arts de La Havane.

L’Espagne est sans aucun doute la mieux représentée avec des œuvres de Joaquin Sorolla, mais aussi de l’École du Greco, de Zurbaran et de Murillo, Ribera.

La vague de Courbet, au Musée des Beaux-Arts de la Havane

Le musée Napoléon de la Havane

Le bruyant quartier du Vedado  http://visitesfabienne.org/wordpress/la-havane/le-vedado/ offre de vraies merveilles et de véritables surprises, comme le Musée Napoléon de la Havane. Il s’agit peut être du plus exotique des musées de la Havane. Car on peut  se demander ce que fait Napoléon à la Havane.

Le grand salon du musée Napoléon de la Havane

La Dolce Dimora

Fondé en Décembre 1961, Le Musée Napoléon est le seul du genre en Amérique latine tant par le nombre et la diversité des collections que par leur valeur. La Dolce Dimora l’accueille. C’était la demeure de l’homme politique italo-cubain Orestes Ferrara Marino. Il la construisit entre 1926 et 1929 dans un style évoquant la Renaissance florentine.

Cette demeure magnifique héberge un fond thématique sur Napoléon 1er constitué en grande partie par la collection de Julio Lobo Olavarria. Ce dernier fit fortune dans le sucre. Il possédait 14 raffineries et était surnommé le tsar du sucre. Sa collection de peintures se trouve aujourd’hui au Musée des Beaux-Arts. Exilé aux US en 1962, l’industriel y mourut.

La disposition des galeries suit la chronologie de la période révolutionnaire, Directoire et Consulat (au rdc) à l’Empire (1er), aux défaites, à l’exil et à la mort (2nd ).

Dans le hall d’accès, le portrait du propriétaire des lieux Oreste Ferrara Marino nous accueille. Il se passionna par les luttes pour l’indépendance dans les Caraïbes. Avocat, écrivain, il participa au Gouvernement Machado puis Battista. Il devint alors diplomate en Europe d’où l’éclectisme de la maison. Ses voyages inspirèrent  ce palais florentin aux plafonds coloniaux, avec des vitraux quasi médiévaux. A la révolution, Ferrara était ambassadeur aux Etats-Unis et y resta. Sa maison fut alors convertie en musée en 1971 et on y exposa les collections napoléoniennes de Julio Lobo qui habitait esq 11 y 4 .

Du Consulat à l’Empire

L’escalier d’accès expose des gravures concernant la fin de la monarchie, notamment un émouvant billet d’adieu de Marie-Antoinette à ses enfants.

Le grand salon, éclairé par d’immenses vitraux retrace l’évolution de la période du Directoire, au Consulat, à l’Empire. Ce salon concentrait la vie sociale du propriétaire célibataire et diplomate. Le long de la paroi d’accès,  deux belles chaises Directoire signées Jacob ont été récemment restaurées et retapissées à l’identique. Juste au dessus on peut noter le tableau d’Edouard Detaille, La conquête d’Egypte. Cette toile annonce  l’orientalisme. Une gravure du sphinx, évoque également la campagne d’Egypte.

Sur le mur de droite, se détache un buste du 1er Consul par Canova. Au dessus d’une console de Thomire (bronzier) et Jacob (ébéniste), se trouve une belle horloge à mécanisme apparent. Au-dessus, un portrait à l’huile du Consul par Gros. Entre les deux vitraux, encore une belle commode Empire avec des éléments antiques, colonnettes, figures ailées. Ces figures féminines et animalières (comme les cygnes qu’elle introduisit à la Malmaison) témoignent de l’influence de Joséphine de Beauharnais.

Une collection de soldats de plomb polychromes évoque un siège. Juste à côté de cette bataille modélisée, se trouve un très beau guéridon de bois et émaux au pied orné de trois aigles. Le plateau représente les maréchaux d’Empire. Un siège curule montre combien le style empire emprunte au classicisme antique. Sièges de campagne pour les empereurs romains, ce type de tabouret, ici en bronze et tapisserie, fut aussi utilisé par les papes puis réactualisé par Napoléon et utilisé lors des cérémonies officielles par les Maréchaux…

De l’Empire à Sainte-Hélène

La petite salle en enfilade expose des armes blanches et armes à feu. Des sabres et pistolets voisinnent avec des uniformes et des accessoires parmi lesquels un des 16 fameux bicornes de l’Empereur. Dans une petite vitrine, on voit la longue vue utilisée sur l’ile de Ste Hélène. Cette collection montre les progrès de l’armement mais aussi du textile et de la passementerie.

Au 1er , l’étage noble s’intéresse à la formation de l’Empire et la division des territoires conquis entre les membres de la famille. On peut aussi admirer le luxe du Palazzetto. Au débouché de l’escalier, un tableau unique de Jean-Georges Vibert La répétition du sacre. On y voit le futur Empereur assis en compagnie de Joséphine et de prélats. Napoléon installe des miniatures représentant les participants au sacre sur le plan de Notre Dame de Paris et en supprime d’autres…

Au fond de la petite galerie, un grand vase de la manufacture de Sèvres, signé Després illustre le sacre mais aussi les symboles napoléoniens. Il porte le monogramme, l’aigle,. Au mur, des portraits de la famille, Jérôme, Joaquim Murat par Gros.

Des souvenirs étonnants

La galerie puis le petit salon proposent des toiles et sculptures évoquant la famille de l’Empereur. Des meubles de salon de la Villa de Prangin recréent la résidence de Jérôme en Suisse. Un lustre de Percier et Fontaine offert par Napoléon à Joséphine au retour de la campagne d’Italie éclaire la  pièce.. Elle donne sur une salle à manger fabriquée par des ébénistes cubains selon l’opulence de la société française du XIXe siècle avec une belle vitrine de porcelaine de Sèvres.

Dans l’escalier, un tableau de Luca Padillo causa un faux espoir lors de son nettoyage. Passé aux rayons X, il laissa apparaitre la signature de Goya…Malheureusement, il s’agit d’une toile récupérée au grand maitre, recyclée en scène de bataille…

Le 2e étage offre un ensemble de bureau et chambre ainsi que des objets liés à la mort de l’Empereur.  La vitrine du corridor exhibe des souvenirs étonnants comme une pierre de Sainte-Hélène. On découvre avec incrédulité la brosse à dent, une molaire de l’Empereur.  Julio LObo avait même acquis le fac similé d’une lettre d’amour à Joséphine. Dans la chambre, ’un redoutable tableau sur la mort de l’Empereur surmonte le lit. Une petite vitrine exhibe la montre de poche (offert par les descendants du médecin à Raul Castro lors de son mariage). Le couvre lit et  le masque mortuaire ramené à Cuba parproviennent  de Antonmarchi, le médecin de Napoléon, venu mourir à Cuba. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Antommarchi

Le 3e étage du Musée Napoléon est occupé par la bibliothèque  riche de 4000 ouvrages. Son style n’a rien à voir avec le reste du musée.

https://www.napoleon.org/en/magazine/places/museo-napoleonico-cuba-2/

Le Vedado

Le quartier de Vedado aujourd’hui centre commercial névralgique de la Havane s’articule autour de la calle 23. 

Après la Vieille ville et le quartier de Centro, Vedado fut en effet  le troisième territoire ouvert au développement urbain à la charnière des 19 et 20 èmes siècles.

Une des belles demeures de l’avenue du Paseo, aujourd’hui maison de l’Amitié

L’edificio Focsa depuis le Malecon et le stade Jose Marti

Le Vedado, les charmes d’un quartier aéré

De nos jours, Il est aussi peuplé que le quartier de Centro, pour une superficie double. Il est donc plus aéré et moins densément peuplé. En 1870, on n’y comptait que vingt maisons.

Le développement du quartier n’a réellement débuté qu’à la fin du XIXe siècle. Et il a atteint son apogée dans la première moitié du XXe siècle (1920/50) avec la flambée du prix du sucre.

Le Vedado  désigne ses rues par des lettres. Le mot espagnol de Vedado signifie réserve, chasse gardée, ce qu’était l’actuel quartier à l’époque coloniale. Sa partie Est  se situe sur des collines calcaires. On y extrayait de quoi construire la ville. A la base, cette colline boisée entourée de grandes exploitations agricoles permettait de surveiller l’arrivée de pirates ou d’ennemis.  Cette zone avait été bâtie jusqu’au Paseo (les rues portant des numéros pairs) sous le nom de quartier du Carmel.

devant l’Université L et 23

Un exemple de planification

En fait, dans les années 1870, l’urbanisation de ce quartier a représenté l’une des premières tentatives de planification urbaine répondant à des exigences rationnelles.

L’urbaniste Luiz Yboleon Bosque est à l’origine d’un plan en 1859 pour lotir la zone délimitée par le Rio Almendares, le Malecon, le cimetière de Colon et la Calle Infanta. Cette dernière prend le nom de l’Infante Isabel qui régna sous le nom d’Isabel II entre 1843 et 68. Le quartier continue jusqu’au San Lazaro, la rue  la plus proche du bord de mer avant la construction du Malecon. Elle accueillait  les institutions hospitalières. Plutôt inhospitalières en fait : asile, orphelinat, hospice pour lépreux, cimetière Espada (1804/78). Des piscines étaient aussi aménagées le long du littoral.

Le quartier s’organise autour de deux larges avenues sur le modèle parisien : G ou Président et Paseo. La Linea traverse perpendiculairement ces deux artères plus larges et entièrement arborées. Les lignes de transport à cheval puis en tramway donnèrent son nom à l’avenue « Linea ».

Le plan, d’ailleurs respecté, prévoyait des quadrilatères, d’une centaine de mètres de chaque côté. Les seules exceptions se trouvent entre les rues C et D (de 80m de large) et entre D et E (de 120m de large). Douze parcelles, les 4 plus grandes aux coins, les 8 moins grandes au centre occupaient chaque carré. Chaque parcelle devait comporter 5 mètres de jardinet devant la maison et 4 mètres de portique. Ces normes donnèrent  une vraie homogénéité adoucie par la végétation.

Maison du Vedado

Considéré comme un modèle de développement urbain, le quartier se caractérise par la combinaison harmonieuse de maisons de styles variés. Celles-ci s’alignent le long de rues arborées, disposées en damier et identifiées par des lettres et des chiffres depuis l’avenue Paseo.

Un itinéraire dans le Vedado

  • Commencer par le Musée Napoléon
  • puis l’Université. Un grand escalier surmonté par la figure maternelle de Alma Mater mène ,au bâtiment du Rectorat puis des Sciences. Face à l’escalier monumental se trouve la Bibliothèque. Les moines dominicains fondèrent cette Université dans la vieille ville en 1728. Sécularisée en 1842, elle déménagea après 1902 sur cette colline. L’ensemble constitue un complexe néoclassique avec des accents parfois art-déco construit entre 1906 et 1940.
  • En contrebas, devant l’escalier, place avec monument à Juan Antonio Mella leader estudiantin et créateur du Parti Communiste sous Machado exilé et assassiné au Mexique en 1929.
  • Puis la rue San Lazaro mène à la rue Infanta, limite du Vedado et du Centro avec l’église ND du Carmel construite en 1872 dont le clocher de 60m ne fut terminé qu’en 1908 en raison de fissures dans le mur.
  • On peut reprendre la calle L depuis l’Université vers l’Hotel Habana Libre, ex Hilton, construit 10 mois avant la Révolution. Il s’inspire ouvertement du breakers Hotel de Plam Beach en Floride. Admirer la mosaïque d’Amelia Pelaez. Cet hôtel servit de premier lieu de commandement de Fidel Castro depuis le 24e étage.
  • L’angle de L et 23 est l’un des hauts lieux de la Havane, c’est l’amorce de la Rampa (partie de la 23 en déclivité, où se regroupent cinémas, boites, bar). A l’angle face à face, se trouvent le cinéma Yara et le glacier Coppelia. Le bâtiment en béton armé date de 1966. En forme d’araignée il peut accueillir 1000 gourmands très patients ou amateurs de queue. On peut se contenter de la caravane sur le côté, mêmes glaces en devises, sans attente. Ceci dit, Les glaces étant ce qu’elles sont on peut s’en passer….
Université de la Havane

Les Hauts lieux de la Mafia dans le Vedado

  • On peut  faire un détour par l’Hotel Nacional construit en 1930 pour la pègre par MCKim Mead. Dans le jardin, subsistent les canons et casemates de l’antique fort Santa Clara sur la falaise. Dans l’Hôtel, le casino faisait face à la Floride en pleine prohibition. Les architectes New Yorkais combinèrent les styles art déco/ néo-classique/ néo colonial avec des mosaïques mudéjares, du marbre local, de beaux plafonds de bois. https://www.hotelnacionaldecuba.com/
  • On peut remonter vers l’Hôtel Capri pour parachever cette visite des hôtels construits pour la Mafia. Il faudrait rajouter le Riviera, inchangé depuis 1957  avec une vue incroyable sur le Malecon depuis le bar. Je recommande les soirées jazz du bar Elégant les vendredis et samedis à partir de 22h. https://www.iberostar.com/en/hotels/la-habana/habana-riviera-by-iberostar/
  • On passe alors devant l’edificio Focsa. Cet immense délire de béton armé de 1956  fait du Corbusier de la Cité Radieuse un petit joueur.  Surtout, il laisse imaginer à quoi le quartier aurait pu ressembler si la ville était restée aux mains des américains. On peut pousser sur la Linea pour admirer le magnifique édifice Art déco Lopez Serrano.
  • Enfin, en continuant calle 17 on peut marcher jusqu’au musée des Arts Décoratifs voire jusqu’à la casa Musica sur Paseo et au parc John Lennon . On revient alors sur l’avenue des Présidents vers l’hôtel Président (1927), le Musée de la danse et la Casa de las Americas, merveille Art-Déco.
Casa de la Musica

Les belles Places de la Vieille Havane

Place d’Armes, Statue de Ferdinand VII et Fuerza Real

Pour une première approche, une balade à pied vous permettra de découvrir les Belles places de la Vieille Havane.

Les agences de tourisme nomment ce circuit le kilomètre d’or. Il permet de comprendre l’urbanisme original de la vieille ville. Contrairement aux autres villes coloniales, organisées autour de la Plaza mayor, la Havane est en effet une ville polycentrique. Ce qui signifie que au lieu de concentrer tous les pouvoirs coloniaux sur une même place, différents centres se sont formés au cours du temps. J’explique cet urbanisme particulier dans cet article : https://visitesfabienne/la-havane/la-havane-2/

 

Place d’armes, le pouvoir politique

Plaza de Armas, statue de CM de Cespedes

En débarquant du bateau, du taxi, ou du bus, on se rend Plaza de Armas.  C’est ici que tout a commencé avec la construction du fort, la Real Fuerza fin XVIe. Il nous rappelle que les Espagnols ne sont pas venus en pacificateurs mais bien en conquérants. Ils ont ensuite endossé l’habit de missionnaires comme en atteste la petite croix à l’emplacement de la première église paroissiale dans la cour du Palais du Gouverneur. Le petit Templete,  construit en 1828 aux formes néoclassiques commémore le lieu de naissance de la ville. La place est aujourd’hui un lieu agréable avec son petit jardin. Le Palais du Gouverneur  ou Palais des capitaines Généraux  est devenu un  musée .https://es.wikipedia.org/wiki/Palacio_de_los_Capitanes_Generales_(Cuba) 

Vous pouvez prendre un café au Santa Isabel, bel hôtel ancien au charme suranné en évitant le détour par les toilettes.

Place de la cathédrale : le pouvoir religieux

Pour continuer sur ces belles places, vous pouvez vous rendre Plaza de la Catedral. De là on peut faire un détour pour déguster les meilleures glaces de Cuba (c’est normal la patronne est francaise) chez Helado d’oro rue Aguiar 206 ( rue de droite juste après la célébrissime mais bondée Bodeguita del Medio).

Palais sur la Place de la Cathédrale

 Revenir place de la cathédrale, dans le petit callejon del Chorro se trouve un paladar très connu Dona Eutemia (mais il faut réserver). En face de celui-ci; une petite patisserie Bianchini sympa mais populeuse…. En longeant le musée d’art Colonial par la rue Ignazio, on passe devant une petite boutique de déco café sympa à tous points de vue Piscolabis… On rejoint alors  la rue Obispo en longeant sur la gauche (en direction de la place d’Armes) le bâtiment moderne de l’université. Il se tient à l’emplacement de l’ex-couvent des dominicains. On en voit encore le cloitre avec puits, portail et abside ainsi qu’une maquette (en contournant par le corridor intérieur). Sur la droite, les deux maisons les plus anciennes de la Havane (peintures murales et buzon – boite aux lettres)

Place Saint François : marché et couvent

Pl Saint François

On emprunte maintenant la rue Oficios qui mène à la Plaza s Francesco. On peut envisager une pause au café Mercurio dans la Lonja de Comercio belle construction du début du XXe . La terrasse sur la place est plaisante. Vous pouvez alors longer le couvent . Il abrite un musée d’art sacré. La montée au clocher permet de jouir d’une magnifique  vue. En fin de semaine des formations locales jouent de la musique classique. L’église est pourvue d’un trompe l’œil en guise d’abside. Le chœur est plat et en diagonale, parti pris contestable du restaurateur. Il est vrai que nous sommes ici sur le port et que la ligne de rivage a dû changer. La vieille ville était enserrée entre les couvents des ordres mendiants, les franciscains ici, et les dominicains donc juste derrière le Palais des Capitaines Généraux sur la place d’Armes.

En quittant Saint Francois, on arrive devant le wagon Mambi. Il s’agit du wagon présidentiel de l’éphémère république cubaine, avec la chambre de Monsieur, la Chambre de Madame, le salon, la salle à manger le tout en acajou. Quasiment en face, se tient le bâtiment qui abrita le Parlement de 1906 à 1929, date de la construction du Capitole avant d’accueillir le musée de l’alphabétisation.

Place de la vieille ville : le centre économique

Pl de la Vieille Ville, la Havane

On prend alors la rue Muralla en face pour remonter sur la Plaza Vieja, https://visitesfabienne/place-de-la-vieille-ville/ Cette place accueillait l’ ancien marché. Elle devint un lieu des réjouissances publiques puis un parking avant d’être restaurée dans les années 1990. Des photos insistent sur cette restauration. Elle a permis de remettre en état les belles demeures XVIIIe qui la longent au sud. En revanche, la partie nord remonte aux débuts du XXe. De là, on rejoint la place d’Armes par la calle Mercaderes. On peut s’arrêter au Museo du chocolate pour une délicieuse tasse de chocolat à la tazza chaude ou froide. Sur la Plaza Vieja, on trouve également une brasserie très sympa  pour la bière. Le café Bohemia offre une très agréable halte dans son patio. On peut y louer des chambres. On peut préférer le café Escorial pour ses cafés.

Vous pouvez télécharger l’application suivante https://www.escapad.io/ pour retrouver cet itinéraire sur une carte interactive. (visites.fabienne/ Cuba)

Centre culturel Belge, Vieille Place, la Havane

Le Centre historique de la Havane

Patrimoine mondial de l’UNESCO, le centre historique de la Havane reste une des cités coloniales espagnoles les mieux conservées de la zone Caraïbe. Rien n’a altéré son charme dans ce pays où le temps s’est arrêté. Mieux encore, le quartier a su profiter des subsides internationaux pour s’offir une cure de jouvence.https://whc.unesco.org/fr/list/204/

Mais en quoi consiste le charme particulier du centre  historique de la Havane?

za Real depuis la Place de la Vieille Ville

Un urbanisme colonial typique mais original

La colonie espagnole typique s’organise autour d’une place centrale qui concentre les pouvoirs économiques, politiques, militaires et religieux.

Cependant, la capitale cubaine se distingue par une organisation polycentrique. Fondée en 1509, après les 7 autres villes coloniales de l’Ile , elle n’est devenue capitale de l’ile qu’en 1607.  Ainsi, le lieu fondateur, la place d’Armes faisait office de traditionnelle plaza Mayor. Aux débuts de la colonie, cette esplanade a cumulé les fonctions militaires, politiques et même religieuse.

https://visitesfabienne.org/cuba/la-havane/la-vieille-havane/belles-places-de-la-vieille-havane/

En effet, la forteresse Royale jouait un rôle politique et militaire. Le centre de la place était lui affecté aux manoeuvres. Lorsque la ville a grossi, au XVIIIème siècle, on a construit le Palais des Capitaines Généraux . Celui-ci ne séjournant que peu sur l’Ile, on lui a adjoint un gouverneur en second, logé dans le Palais du Vice Gouverneur ou Palais du Capitaine en second. Le centre de la place a alors été aménagé en un joli jardinet.

Cette place d’Armes, accueillit aussi la première messe comme en attestent les peintures de JB Vermay dans le Templete. La première église, elle, se trouvait dans l’actuel Palais des Capitaines Généraux. Elle s’est ensuite déplacée vers une nouvelle place, celle de la cathédrale.

Cathédrale de la Havane

Un déplacement progressif du centre de la Vieille Havane

La place de la Cathédrale forme donc le second volet de cette organisation polycentrique. Elle s’articule autour de l’immense édifice jésuite et des beaux palais XVIIIe qui l’entourent. Très scénographique cette place baroque est construite sur un marécage. Elle nous ferait presque oublier que les jésuites débarqués sur l’ile en 1566 et installés dans un petit oratoire furent chassés en 1767. L’église fut alors terminée puis consacrée en tant que cathédrale. Le collège de 1721 la jouxtant à l’arrière devint séminaire Saint Charles. La place, rénovée, avec le réaménagement du musée, d’une bibliothèque, d’un café littéraire  est reliée à la troisième grande place.

La rue San Ignazio part du Collège Jésuite et mène à l’ancienne place Neuve, aujourd’hui devenue place vieille,. Cette rue est la seule à porter la trace de l’ancien oratoire et de la titulature de l’église de la Compagnie de Jesus.

Cette fois il s’agit d’une place sans vocation religieuse et organisée en tant que marché, ce qui explique l’immense foirail en son centre. Elle a permis de désengorger la place St Francois sur laquelle le bruit des commercants mettait en péril l’écoute de la messe….

C’est aussi de la place st Francois, quatrième des places de la Vieille Havane que partait le chemin de croix qui mène à la cinquième et dernière des places havanaises : la place du Christ voyageur. Son caractère presque campagnard l’a longtemps tenue à l’écart des circuits. Ce qui lui a permis d’arriver presque intouchée en ce début de XXIe siècle. Elle s’affirme aujourd’hui comme le centre « hype » de la capitale cubaine et abonde (à la manière locale : elle abonde modérement et pour l’observateur avisé…) en petits cafés et boutiques.

Place Saint-François, Vieille Ville

Les jardins de la Tropical de la Havane

Les Jardins de la Tropical sont un petit coin isolé dans l’espace et le temps de la Havane.  Ils nous replongent dans les racines arabes de l’art espagnol.

L’art Mudéjar

Pour découvrir la Havane mudéjare, il faudrait commencer par un café à l’hotel Sevilla. Après quoi, le Musée archéologique (Tacon 12) ou au 12 Oficios illustre bien le legs architectural arabe à Cuba.

L’architecture mudéjare (ou pseudo mudéjare dans le contexte cubain) est celle construite par les musulmans en terre espagnole après la reconquète. Au XVIIe à Cuba, il ne reste de cet héritage que l’organisation autour d’un patio central. Celui-ci sert à la fois d’espace de circulation, de puits de lumière. L’utilisation de techniques de maçonnerie, et de décors comme les arcs trilobés ou en demi-pointe hérite également des influences arabes.

http://islamicart.museumwnf.org/exhibitions/ISL/mudejar_art/introduction.php

On peut aussi longer les édifices plus tardifs de la calle Muralla y Egido. Plus insolite, on peut se rendre aux improbables Jardins de la Tropical, le long du rio Almendares.

Les étonnants Jardins de la Tropical

Construite à la fin du 19e siècle par la famille Herrera, propriétaires de la brasserie la Tropical, ces jardins sont en phase de restauration lente. Cosme Blanco Herrera, président de l’usine, acheta La Tropical. Il s’agissait de l’ ancienne propriété de Andrés Fernández. Le nouveau propriétaire l’agrandit, la modernisa et l’ouvrit au public en 1897. Puis il acquit Havana Brewery, une grosse entreprise de bières cubaine qui employait beaucoup d’ouvriers.

La famille habitait alors une somptueuse demeure sur la Linea. Le brasseur avait une vision assez moderniste, quasi fourriériste, pour ses employés . En 1917, profitant du succès de ses boissons glacées, il ouvrit un centre de vie près de l’usine pour ses ouvriers. Le lieu comptait une école de société ainsi qu’un parc pour aérer les employés le dimanche.

L’immense parc ouvrait sur la terrasse supérieure. Un bâtiment d’allure  mediévale se dressait doté d’une façade éclectique mais un intérieur mauresque. Construit en 1912, l’ensemble se composait de fontaines et jeux d’eaux et de salons décorés d’azulejos et de stucs. Le tout s’inspirait de l’Alhambra de Grenade.

 

Le salon du rez-de chaussée éblouissait par les couleurs chaudes de ses azulejos et la finesse des stucs des colonnades, sa coupole décorée de muqarnas, ses motifs floraux. La folie architecturale a en effet été poussée jusquà des inscriptions calligraphique a priori fantaisiste. Cette pièce servit de salon de jeu, de danse après les années 1920. Un escalier mène à un salon du même style. Néanmions, le niveau supérieur et la terrasse du sommet attendent d’être remis en état.

Salon Ensueño, big rooms without walls on the sides © Cuba Absolutely, 2014

Une splendeur fânée

Il faut imaginer les lieux au temps de leur splendeur, lorsque les fontaines se déversaient en cascade jusqu’à la rivière. A l’époque, une fois le petit château dépassé, on s’engageait sur des allées qui menaient à de fausses ruines dans le ton des parcs publics contemporains en Europe. Un niveau intermédiaire abritait ainsi une grande salle couverte utilisée comme salle de bal pour 500 personnes. Dans la période d’oubli des années 1990, elle servit de lieu de vente pour des brocanteurs improvisés. Un grand espace couvert, de petits cabanons de béton imitant des petites constructions de bois, des petits cafés, kiosques, grottes labyrinthes, tourelles et terrasses panoramiques complétaient l’ensemble.

Au début du siècle, le parc devint vite un lieu très fréquenté par la haute société cubaine. Les meilleurs orchestres s’y produisaient. Dans les années 1920, la fabrique fut fermée. Pourtant le petit palais mauresque fut transformé en salon de jeu puis en restaurant (le Madrid) fermé et désaffecté dans les années 1960. La bâtisse tomba alors dans l’oubli et les batiments négligés tombèrent en ruine. Puis au début des années 2000 le projet de restauration commença et dura 10 ans pour transformer le lieu en centre cuturel pour des gens du quartier d’un milieu culturel defavorable. Toute la communauté alentour a contribué au projet pour former des travailleurs dans le quartier… L’esprit paternaliste et social du parc est resté mais il manque encore des financements notamment pour achever la restauration prise en main par le Parc Métropolitain de la Havane pour en faire une zone écologique.

Pour y acceder : Avenida 51, barrio de Marianao, près du Puentes Grandes. A ne pas confondre avec le Salón Rosado de La Tropical, ave 41, salón de danse

À lire : Yaneli Leal del Ojo de la Cruz : Los Jardines de la Tropical

https://www.atlasobscura.com/places/los-jardines-de-la-tropical

Glastonbury

On avait presque oublié la légende du Roi Arthur…Et puis on arrive à Glastonbury, une petite ville du Somerset connue pour son festival de musique et son abbaye.

Le meilleur des deux mondes

Glastonbury représente une juxtaposition pacifique de deux univers. Les barbus revenus de Woodstock fréquentent les galeries et boutiques New Age dans la rue principale.

C’est en effet ce village qui tous les étés depuis 1970 accueille le célèbre festival né dans une ferme. https://www.glastonburyfestivals.co.uk/line-up/

En toile de fond, se détache l’abbaye, fantomatique. Une immense étendue verdoyante parsemée d’arches. Ce sont les timides reliquats de ce qui fut l’un des plus grands ensembles bénédictins d’Angleterre. Du somptueux lieu de pèlerinage ne reste en état qu’une cuisine, parfait pendant à Fontevraud.

Le reste des bâtiments a été anéanti par la fureur réformatrice d’Henry VIII le terrible roi aux 7 épouses. Au début du XVIe siècle, le monarque fit sécession d’avec Rome pour pouvoir divorcer librement de sa première épouse Catherine d’Aragon, tante du terrible Charles Quint..

Avalon

Sur la pelouse, à l’emplacement de ce qui fut le cloitre de l’énorme complexe abbatial, un petit écriteau rappelle Le Roi Arthur. Des archéologues auraient en effet exhumé sa tombe et celle de la reine Guenièvre en ces lieux.  Le même panonceau évoque timidement l’ile d’Avallon en vous invitant à continuer votre promenade arthurienne dans la petite ville.

De fait, en montant vers la colline, on découvre un panorama brumeux fantasmagorique. Sur le chemin du Thor, cette colline qui domine la plaine, un petit jardin vous invite à découvrir le puit du St Graal, Et l’on se prend à imaginer en cette plaine marécageuse, les eaux qui jadis recouvraient les lieux. C’est cette éminence qui aurait accueilli le héros de la table ronde lors de son dernier voyage. http://expositions.bnf.fr/arthur/arret/03_3.htm

Et si la visite de cette jolie petite ville ne suffisait pas, on peut pousser jusqu’au vilage suivant, appelé de manière amusante Street. Il était entièrement occupé par les usines Clark au siècle dernier. Le célèbre chausseur a fermé usine en ses terres. Comme tant d’autres, il a délocalisé. Cependant, les locaux ont été réaménagés en un immense centre commercial centré autour du culte de la chaussure. https://clarksvillage.co.uk/

Queens Park et l’Université de Toronto

Après une première balade dans UoT, en voici une seconde autour de Queens Park et l’Université Toronto.

Explorer le Campus de UoT

Le bâtiment

Queens Park désigne depuis 1860 le parc, mais aussi l’Assemblée législative, et encore le bâtiment en grès de 1892, et le gouvernement d’Ontario. Le nom rappelle la reine Victoria. Sa statue (1903 par M Raggi), jouxte  en effet l’entrée principale.

Devant le bâtiment de style romanesque richardsonien, des statues d’hommes illustres sont dues au sculpteur W Allard (1903). On y voit Simcoe, Mowat ( Premier Ministre de l’Ontario pendant 24 ans, un record). On voit également un buste de William Lyon Mackenzie, journaliste, premier maire de Toronto. Il commémore le 100ème anniversaire de la rébellion de 1837. http://torontoplaques.com/Pages/Welcome_to_Queens_Park.html

On contourne le bâtiment de Queens Park par la gauche. Le monument au bataillon Mackenzie Papineau honore les soldats de la guerre d’Espagne (1937-38). On passe devant l’escalier éclectique menant à la suite du Lieutenant-Gouverneur pour admirer la façade sud de style néo-roman (1913) ornée de lions, blason, motifs héraldiques et inscriptions. De l’autre côté de la rue, relié aux autres bâtiments officiels par des tunnels et ponts, le bâtiment Whitney et Queens (1926) autrefois l’un des bâtiments les plus hauts à Toronto.

Autour de Qeens Park

Queen’s Park à l’angle de Wellesley, fut l’une des meilleures adresses dans les années 1920. Puis certaines maisons ont été acquises par l’université ou démolies.  William Christie boulanger d’Aberdeen, fondateur des Christie’s Biscuits se fit construire la Christie House au 100. Cette maison de style géorgien date de 1882.

Le site a été racheté en 1926 pour le Collège jésuite Saint Joseph  et ajouté à la propriété sur la rue Wellesley. La Faculté de droit,  au 39 Queen’s Park Circle, de style éclectique, fut construite en 1904 pour Sir Thomas White. Celui-ci fut considéré comme le meilleur ministre des finances de l’histoire canadienne.  Il a établi les fondements d’une économie moderne grâce à la loi de finances de 1914. Il a modernisé  aussi le régime fiscal présentant l’impôt sur le revenu comme une mesure de guerre temporaire.

On longe la remise qui accueille l’Institut McLuhan fondé en 1963. L’Institut prend le nom du célèbre professeur et théoricien de la communication. Tout près, la maison Millichamp de style Queen Anne avec de jolis motifs en terracotta (1892) est aujourd’hui l’Ecole de Théologie. On continue sur  Joseph Street jusqu’au 113 la Bibliothèque J Kelly de 1969 en béton bouchardé. Devant ,se dresse une sculpture de 1973 illustrant la fuite du monde traversé par les grands esprits : Christ, Gandhi Marx, Freud, St Augustin, Mc Luhan.

Les campus

Nous débouchons sur le Campus catholique St Michel avec sur la gauche Elmsley Place qui date de 1890. Le nom rappelle les propriétaires des terrains. Ceux-ci avaient déposé un plan d’aménagement d’une rue aux villas faites de matériaux identiques mais en styles différents . Se succèdent une maison romantique au 2. Les maisons 1 et 3 sont en revanche  éclectique , la 6 est médiévale.  Mais la 5 est néo-classique avec une entrée en biseau.

Dominant la place, le Sorbara Hall de Carlos Ott, de 2001 s’intègre aux autres bâtiments. Quant au Brennan Hall de 1939 il affiche un style Néo-gothique Tardif. Remontant Elmsley Place, on prend à gauche pour découvrir St Michael’s Quadrangle. Cette place s’articule autour d’une  sculpture en acier inoxydable “Michael” commémorant la fondation de l’université.

Nous arrivons sur le campus Victoria. Juste devant, se trouve le Jardin de la paix et de la compréhension de Lester B. Pearson. Celui-ci a été Premier Ministre canadien et Prix Nobel de la Paix en 1957. On remonte le long de la bibliothèque. Le Batiment Pratt moderniste des années 1960  a été rénové en 2001 . Suit le Anorthrop Frye Hall de 1967.

Un petit escalier nous mène alors près de la statue assise de Pratt (qui comme Frye enseignait la littérature). On arrive au beau bâtiment néo roman de Victoria College fondé par Ryerson 1892 et intégré à UoT en 1936.

A gauche, on parvient enfin devant la, Femme crucifiée (1979) une sculpture controversée dans la cour d’Emmanuel College. Ce bâtiment néogothique (1908) abrite des résidences étudiantes et un collège théologique. Plus moderne, le Théâtre Isabel Bader 1999-2001 reflète les édifices néo-gothiques qui l’entourent.  A sa droite, le Burwash Hall est devenu une cafétéria qui mène par une arche à Charles street west.

Gloucester

Pourquoi aller à Gloucester ?

Pas seulement pour rencontrer Beatrix Potter, la célèbre et délicieuse auteure de Peter Rabbit qui a immortalisé la ville : https://www.tailor-of-gloucester.org.uk/

La cathédrale de Gloucester, une merveille gothique

Les amateurs d’art se régaleront à la Cathédrale, l’une des merveilles de la région. https://www.gloucestercathedral.org.uk/.  Dans le circuit des chefs d’œuvre gothiques, Gloucester occupe une place de choix tant par la taille de cet immense vaisseau de pierre, que par la magnificence du cloitre. D’ailleurs le cinéma ne s’y est pas trompé qui y a situé l’intrigue de trois films de Harry Potter. https://www.youtube.com/watch?v=EfSofShp0gs

Les somptueuses voutes en éventail décorent également la chapelle de la vierge restaurée grâce a l’argent généré par le film. Le ticket d’entrée donne en outre accès au triforium. De cet étage en général interdit au public, la vue sur le chœur est prodigieuse. Même la caféteria est un ravissant lieu dans l’ancien réfectoire des moines.

Une ville charmante

Autour de la cathédrale, les aménagements ont su préserver l’atmosphère médiévale et bucolique. De charmants salons de thé et boutiques mènent aux  rues qui se croisent en angle droit à la tour Michel. Dans Northgate Street se trouvent de jolies maisons à colombage dont la New Inn servait déjà d’auberge en 1450. La structure urbaine provient de la colonie romaine Glevum. On en retrouve quelques vestiges, comme un mur au terminus des autobus.

Le  Port mène à l’estuaire de la Severn par des canaux. La ville a entièrement rénové ses docks abandonnés dans les années 1980. Ils forment désormais un espace public occupé par le National Waterways Museum, et de luxueux magasins, bars, ou appartements résidentiels. Le Musée des soldats du Gloucestershire est situé dans la Maison des Douanes.

Par ailleurs, le Gloucestershire est superbe : à l’est les Cotswolds, au nord-ouest les collines de Malvern et à l’ouest la forêt de Dean puis le Pays de Galles.

Enfin on ne peut quitter Gloucester sans évoquer une course fascinante mais véridique : la célèbre course au fromage

Les quartiers de Toronto

Voici un certain nombre de visites , à la découverte des quartiers de Toronto les plus intéressants de par leur architecture ou leur histoire.

J’ai eu la chance de profiter d’un an de formation au ROM. Au cours de cette année, j’ai accumulé pas mal de connaissances théoriques et pratiques sur la ville. et les quartiers de Toronto.

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Je vous présente donc dans cette rubrique les visites que j’ai pu tester et faire tester. Il y a ainsi deux types d’itinéraires, les balades purement historiques pour comprendre la formation de la ville et les balades plus architecturales.

Les balades historiques

Certaines promenade nous permettent de comprendre la formation de la ville. Pour ce faire, je vous recommande si vous en avez le temps de commencer par les origines de Toronto. https://visitesfabienne.org/aux-origines-de-toronto/

Cette promenade vise à montrer les lieux fondateurs. Avec la promenade autour de l’AGO (Toronto colonial), je m’attache à montrer comment l’on est passé de parcelles distribuées aux colons à des lotissements habités par des vagues de populations successives.

https://visitesfabienne.org/lheritage-colonial/

Vous pourrez compléter ces deux premières visites par le quartier financier puis le centre de Toronto. Elles ont pour but de montrer la croissance économique, démographique de la ville. L’idée est de voir combien les lieux de pouvoir économique et politique ont finalement peu bougé mais comment l’architecture nous révèle leur évolution.

Ces quatre promenades permettent en outre de découvrir des trésors peu connus, qu’il s’agisse de beaux bâtiments ou d’oeuvres d’art.

Des balades architecturales

D’autres quartiers plus au Nord nous permettent d’aborder l’architecture. Il en va ainsi des promenades sur le campus de Toronto https://visitesfabienne.org/campus-de-toronto/

Pareillement, la balade dans l’Annexe illustre le vocabulaire architectural typique dans les quartiers de Toronto :

Les styles classiques anglais

  • Emprunté à l’Angleterre, le style dominant du XVIIIe est le style Géorgien avec ses façades sobres et classiques.
  • Les « néoismes ». Comme en Europe à la fin du XIXeme siècle, les architectes de Toronto piochent dans les styles antérieurs . Le néo gothique voire néo roman ou néo byzantin servent pour les bâtiments religieux et les écoles. Les banques recourent davantage au vocabulaire néo renaissance ou néo grec. Les riches bourgeois apprécient particulièrement le néo baroque ou surtout le néoclacissisme à la française appelé ici « Style Beaux arts » (pour nous il est typique des constructions du second empire). Les maisons particulières affectent le néo géorgien ou néo colonial. Aujourd’hui certains n’hésitent pas à importer du néo espagnol.

Quelques styles très typiques de Toronto

  • Deux styles typiques de la région sont le style Italien (à la manière des Palais italiens) et surtout le Richardsonian romanesque. L’exemple typique en est l’ancien hôtel de ville avec ses volumes robustes et l’utilisation de briques ou de pierres rouges et sombres.
  • La fin du XIXeme est également marquée par le style Victorien et ses dérivés. Le Queen Anne se veut plus éclectique et fouilli alors que le Edouardien cherche plus de classicisme. On en voit beaucoup à l’Annexe.
  • On trouve au tout début du XXe siècle des bâtiments Arts and Craft, notamment dans le quartier de l’Annexe, l’architecte Eden construit sur ce modèle qui se veut plus artisanal et traditionnel

Toronto s’américanise dans l’architecture également

  • Dans les années 1920 / 30se développe le style Art Déco. A Toronto il est manifeste dans les bâtiments du quartier financier, Bourse, églises, immeubles de Banques sont des exemples de ce style géométrique.
  • l’Art moderne après la deuxième guerre mondiale va se développer d’abord sur une ligne dite internationale. On en a l’exemple avec les tours de Mies van der Rohe dans ma promenade dans le quartier financier. Ce type d’architecture utilise des matériaux nouveaux comme l’acier et le verre Les architectes tenteront ensuite l’aventure brutaliste comme au Sony Center dans la promenade aux origines de Toronto. Ici le matériau favori est le béton brut. Depuis les années 1980 se sont développés le post-modernisme et le style “high tech” qui révèle la structure de l’édifice comme à l’aéroport Pearson. Une volonté vernaculaire ou organisque apparait également dans l’architecture du ROM qui rappelle les minéraux exposés, ou à l’AGO ou les matériaux jouent sur les élements : le bleu acier du lac, le bois des pirogues mis en valeur par la modernité du verre.