Royapet

Royapet est aujourd’hui connu pour ses grands magasins, comme le centre commercial Express avenue. On oublie pourtant que Royapet fut le coin chic de Madras dans les années 1830. Un quartier résidentiel se développa autour de la toute nouvelle église et de l’école Wesley. Les magistrats et acteurs cherchaient de nouveaux lieux de résidence dans cette zone proche de Mount Road. L’avenue s’affirmait alors comme axe central de Chennai.  Car Fort George devenant exigu, de nouveaux bâtiments de Governement Estate furent construits un peu au nord. La ville commença alors à s’étendre dans cette zone.

Effectivement, le gouvernement changeait de lieu et les employés de la EIC ( East India Company) cherchaient des espaces pour y construire leurs maisons. Royapet offrait de beaux terrains constructibles dans une végétation luxuriante. Il y avait de la place pour construire d’agréables résidences avec jardins mais aussi des écoles pour la nouvelle communauté Anglo indienne.

 Je vous propose aujourd’hui une promenade en deux temps dans ces lieux chargés d’histoire.

Express devenu Mall

Le quartier ne compte malheureusement plus beaucoup de jardins. Le lieu le plus connu est peut-être le centre commercial. Pourtant, on oublie presque que l’un des bâtiments les plus représentatifs de l’élite coloniale occupait les lieux, le célèbre et très exclusif Madras Club. Réservé aux hommes blancs, celui-ci fut fondé en 1832 puis agrandi une vingtaine d’années plus tard. Il ne reste rien des édifices classiques ni du parc. Le club lui-même avec sa façade de temple rappelait l’architecture palladienne de Londres. Les dames ne pouvaient y accéder que pour les bals et les grandes occasions.

 Néanmoins, il fallut augmenter les tarifs pour continuer à agrandir et maintenir les lieux. L’adhésion devenait prohibitive. La concurrence de nouveaux clubs poussa le club de Madras à réduire ses coûts en déménageant dans des locaux plus modestes. En 1947, il vendit la propriété aux enchères et s’installa d’abord à Branson Bagh en face de Church Park School, qui appartenait au Raja de Bobbili. Mais moins de dix ans après ce déménagement, l’état des finances du club obligea à un nouveau changement. Le club migra alors à Boat club où il se trouve encore aujourd’hui. En 1963 en effet, il avait fusionné avec le club d’Adyar et ouvrait enfin ses portes aux Indiens. Avec ses tarifs d’entrée prohibitifs et sa liste d’attente interminable le club reste très sélectif et perpétue une tradition ô combien britannique.

La société immobilière « Express » racheta quant à elle le Club de Madras et donna son nom à l’avenue qui bordait le terrain. Lorsque le centre commercial fut construit, il reprit à son tour le nom pour devenir « Express Avenue Mall ».

L’école Wesley

Pratiquement en face du centre commercial, un autre grand jardin se cache derrière des murs. Il s’agit de l’école Wesley. Celle-ci a fêté ses 200 ans en 2018.

De nombreux missionnaires étaient arrivés à Madras pour fonder des églises. Les Méthodistes, menés à Chennai par l’entreprenant par James Lynch, s’étaient dirigés en 1817 vers Black Town pour y prêcher.

Ils fondèrent un certain nombre d’églises dans la ville et une nouvelle chapelle à Royapet bientôt suivie d’une petite école.  Peu de temps après, la couronne signa une charte pour améliorer l’enseignement en sciences et en langues. Les missionnaires recurent alors l’autorisation d’enseigner en anglais ce que confirma la loi de 1835 officialisant l’instruction en anglais et autorisant la diffusion du christianisme. Le gouvernement garantissait alors des postes aux élèves à peine diplômés pour promouvoir ses écoles.

Puis le système se renforça encore avec des examens d’entrée en anglais. Ceci poussa les élites à faire donner des cours privés à leurs enfants de manière à les avantager pour rentrer dans ces écoles.

L’éducation était fondamentale car elle ouvrait des voies professionnelles. Les églises accueillaient tous les fidèles, contrairement aux temples hindous, et offraient des possibilités professionnelles et sociales nouvelles.

L’école de Royapet est l’une des rares constructions de Chennai dans un style vernaculaire. Le parc, quoique peu entretenu, est spectaculaire par sa taille en plein centre de Chennai.

L’Eglise de Wesley

Juste à côté, l’église située près d’un hôpital accueillait, et accueille toujours, une vaste congrégation pas seulement méthodiste. Il est vrai que les églises reformées se sont unifiées sous la même casquette en 1958 d’Eglise du Sud de l’Inde

la chapelle est devenue église. La grande bâtisse blanche de style néoclassique date de 1853 avec de jolis vitraux modernes. Le faux plafond a disparu lors de la rénovation et l’on a retrouvé la belle charpente d’origine. La quiétude des lieux contraste avec l’animation du carrefour qui donne sur le centre commercial.

Mayfair

Mayfair est un quartier d’affaires et résidentiel huppé et aussi une zone commerçante haut de gamme.  Et pourtant des coins et recoins restent à découvrir. Cet article vous propose non pas une promenade mais des lieux regroupés par thèmes

Burlington Arcade

Les grandes rues commerçantes de Mayfair

– le quartier de Mayfair est bordé par de grandes artères commerçantes. Au Nord, la populeuse Oxford Street dessert toutes les grandes chaines internationales. A l’Est, l’aristocratique Regent Street présente des immanquables britanniques, Liberty’s et ses fabuleux tissus, Hamley’s, le roi du jouet. Au Sud Picadillys’ouvre sur des passages prestigieux et de vieilles enseignes incontournables comme Fortnum and Mason.

Rayon de Thé chez Fortnum et Mason

Bond Street, icone du luxe londonien, relie Picadilly et Oxford Street. Les grands couturiers se regroupent essentiellement sur Old Bond Street. Thomas Bond l’a construite sur la propriété des Albemarle à partir de 1684 pour spéculer. La section Nord New Bond Street construite, elle, sur un terrain municipal dans les années 1720commence après la sculpture en bronze « Alliés » qui représente Churchill & Roosevelt. Dès sa construction, la rue devint une promenade à la mode.

Liberty’s, la célèbre façade néo Tudor

Au-dessus des boutiques, les logements étaient loués à des personnalités. Les façades et enseignes valent de quitter des yeux les vitrines notamment au 35, la célèbre salle des ventes Sotheby’s, établie ici depuis 1744. La déesse lionne égyptienne Sekhmet veille sur l’entrée). C’est la plus ancienne statue extérieure de Londres puisqu’elle date du Nouvel Empire (-1700/-1360). Vendue aux enchères en 1880, sans avoir jamais été réclamée, Sotheby’s en a fait sa mascotte. Au 153, draped reclining figure  de Henry Moore en 1953, encastrée dans la façade d’un immeuble rappelle la fascination du sculpteur pour les arts africain et océanien.

Rue piétonnes et passages de charme

– Non loin de Picadilly, s’engagent plusieurs passages et arcades. Ainsi, Burlington Arcade fut ouvert en 1819 pour George Cavendish, 1er Comte de Burlington. Les anciens hussards de son régiment ou Beadles, surveillaient alors les entrées. Ce ne sont plus aujourd’hui des militaires, mais ils veillent toujours avec vigilance au respect des règles. Avec leurs redingotes et hauts-de-forme de l’époque édouardienne, ils empêchent de courir, chanter, siffler, ou d’ouvrir un parapluie dans la galerie.

Picadilly Arcade

Saville row, la rue des meilleurs tailleurs de Londres a habillé tous les hommes connus depuis le XIXe. Le terme ‘bespoke’, sur mesure, y est né mais aussi, le premier smoking créé pour le prince de Galles en 1860.

– Le quartier abonde également en allées piétonnes charmantes bordées de jolies adresses : Molton Lane, Avery Row, et l‘adorable Lancashire Court ou encore Shepperd market. Fondé en, 1735 par Edward Sheppherd ce village miniature au charme désuet remplaça le site de la foire annuelle devenue incontrôlable et infréquentable. Aujourd’hui, ce petit coin tranquille abonde en petits restaurants, pubs victoriens et boutiques artisanales

Lancashire Mews

– Parallèle à Picadilly, juste au sud et donc techniquement en dehors de Mayfair, l’aristocratique Jermyn Street est le repère de magasins de luxe intrinsèquement britanniques.

Floris, Jermyn Street

Les secrets de Mayfair

Le quartier de Mayfair recèle d’autres trésors que les magasins d’exception. Zone des grands domaines et belles propriétés, on y trouve encore d’agréables jardins, des galeries aménagées dans de belles demeures mais aussi des églises intéressantes.

-Parmi les églises du quartier, la plus belle est certainement Saint Georges. Construite en 1725 par un élève de Wren c’est la paroisse huppée de Londres mais aussi Le lieu des célébrations musicales d’un de ses paroissiens illustres : le grand Haendel. Sur Picadilly, Saint James est l’une des œuvres majeures de Sir Christopher Wren puisque, contrairement à ses sœurs de la cité, l’architecte la construisit ex nihilo. Plus étonnante et récente, l’église ukrainienne toute en brique semble moquée par un amusant groupe sculpté de singes. https://visitesfabienne.org/les-animaux-londoniens/ L’église néogothique de l’Immaculée Conception des Jésuites anglais construite en 1849 se cache dans le discret jardin de Mount Street. Sa profusion la distingue des autres églises londoniennes.

Eglise Jésuite

–  des jardins comme Grosvenor Square. Le nom vient d’une riche famille descendant de Guillaume Gros Veneur, proche au XIe du Conquérant. Son descendant épousa au 17ème Marie Davies, héritière de propriété agricoles. Les descendants possèdent encore une bonne partie du quartier, abondamment bâti depuis.

 On peut manger son sandwich dans d’autres jardins, vestiges des propriétés passées : Bedford, Cavendich, Hannover. On peut également pousser vers Saint James Park et Green Park pour plus de verdure et d’espace.

Galeries, Institutions et Art dans Mayfair

– des Galeries ou musées plus ou moins connus. Au chapitre des mariages incongrus le musée Haendel et Jimi Hendrix s’impose.

Plus loin, l’ Institut Royal est trop peu connu. Il offre pourtant des cours, des ateliers pour toute la famille ainsi que des conférences. https://www.rigb.org/our-history. Et l’Académie Royale des Beaux-arts mérite la visite https://www.royalacademy.org.uk/. Sise dans l’une des dernières demeures XVIIe s du quartier Burlington House, remaniée au XVIIIe, l’académie naquit en 1768 pour former les jeunes artistes et faire connaitre les art.

Royal Academy of Arts

– des œuvres d’art ou Memoria étonnantes et trop peu connues : les singes sur la dalle de Brown hart Gardens sont un must. (en face de l’église ukrainienne sus mentionnée). Le jardin commémoratif des victimes de l’attentat new yorkais du 11 Septembre se trouve dans le square Grosvenor.

Singe, Brown Hart Garden

Rue Audley  ,les Français trouveront la trace du roi dernier Roi de France Charles X. Un peu plus loin devant l’ambassade du Qatar, un réverbère rappelle les échanges auxquels se livraient les espions pendant la guerre froide. Ils utilisaient le petit boitier pour échanger des messages.

Plaque commémorant le séjour de Charles X à Londres avant la Restauration

Enfin, on peut compléter cette promenade en poussant jusqu’au Palais et jardins de Saint James.

Un air d’ailleurs à Londres

Le but de cet ailleurs à Londres est de faire voyager sans forcément bouger loin de chez soi. Evidemment je pourrai commencer par l’influence hollandaise dans les maisons à pignon ou le côté new yorkais des gratte-ciels de la City ou du quartier futuriste de Canary Wharf. Mais je préfère vous faire découvrir quelques petites pépites plus ou moins insolites au goût d’ailleurs. L’influence égyptienne ou la présence française, chinoise ou italienne sont ou furent suffisamment marquées pour être à l’origine d’articles à part entière.

Gratte-ciel sur Old Street
Canary Wharf, un air de New York sur Tamise

Des bâtiments au gôut d’ailleurs à Londres

  • Dans le quartier de Clerkenwell,  https://visitesfabienne.org/Clerkenwell le prieuré Saint Jean de Jérusalem représente une petite enclave maltaise sur le sol anglais.  Instauré au 12e siècle, il fut dissout sous Henri VIII pour ne réapparaitre qu’à la fin du 19e siècle. Entretemps, les bâtiments avaient servi à divers usages. La majestueuse porte faisait ainsi office de pub. L’ordre des Chevaliers instaura un service d’ambulance, nouveauté totale en Angleterre, ainsi qu’un hôpital spécialisé en ophtalmologie. Aujourd’hui, la porte du prieuré abrite un musée. On peut également visiter l’église du 12e s https://museumstjohn.org.uk/our-story/history-of-the-order/
Ordre de Malte à Londres
  • La petite structure victorienne des bains turcs se cache non loin de la station de métro Liverpool Street. Ouverts en 1895 à l’emplacement de deux anciens établissements de bain, ils eurent un succès immédiat. Fermés en 1954, ils abritent aujourd’hui un bar select. On n’aperçoit que l’entrée entre les immeubles modernes. Les bains à proprement parler se développaient en sous-sol. https://www.victorianbathhouse.co.uk/
Bains turcs de Liverpool Street
  • La cathédrale grecque Sainte Sophie à Bayswater (ou de la Sagesse Divine), ironiquement située sur Moscow Road ne paye pas forcément de mine à l’extérieur. Mais l’intérieur nous transporte ailleurs à Londres, sur les bords de la mer Egée. Le narthex orné de mosaïques dorées annonce la couleur. Dans l’église, face à l’iconostase, sous la coupole, on se croirait vraiment en Grèce. https://stsophia.org.uk/index.php/en/

La communauté grecque londonienne est essentiellement chypriote. Elle s’est formée dans les années 1920. Les premiers arrivants travaillaient dans la restauration, ou comme tailleurs. Puis avec l’invasion turque de 1974 une nouvelle vague a migré. On retrouve d’ailleurs au British Museum une belle collection d’oeuvres chypriotes.

Idole planche chypriote au British Museum

Des statues et œuvres d’art rappelant d’autres lieux

Henri le Navigateur posé sur Belgrave Square
  • Je pourrai ici égrener les statues de tous les personnages « exotiques » de Londres. Tel n’est pas mon objectif. Je me contenterai de celle de Mahatma Gandhi, à Tavistock Square, à Bloomsbury. Il y voisine avec Virginia Woolf. Sur Belgrave Square, c’est le Portugal qui est à l’honneur avec Henri le Navigateur.
Gandhi à Tavistock Square
  • On ne peut que penser au petit Manneken Pis de Bruxelles lorsque l’on découvre le fat boy de Pye corner, à l’angle de Cock Lane and Giltspur Street. Cette petite statuette de bois doré en hauteur juste derrière le marché de Smithfield, marque le point final du grand incendie de 1666 qui débuta sur Pudding Lane (au niveau du Monument)
le Fat Boy de Pye Corner
  • Il faut vraiment regarder attentivement en sortant de Euston Station pour distinguer l’église Saint Pancras New Church. A l’angle de Duke Street et Euston road et de Upper Woburn Place, on voit des cariatides que l’on imaginerait plus à leur place à Athènes. De style néo grecque, l’église est dotée d’une colonnade d’accès ionique. Henry Inwood l’architecte ramena de son voyage à Athènes des relevés de l’Erechthéion et s’en inspira pour les 2 portiques à cariatides.
Cariatides de New Church

En amont de la Tamise

Les bords en aval comme en amont de la Tamise ont admirablement été aménagés pour les amateurs de marche. Et il est vrai que les Anglais sont de fantastiques randonneurs. Alors pourquoi bouder son plaisir ?

Voici le lien pour télécharger vos randonnées : https://www.nationaltrail.co.uk/en_GB/trails/thames-path/

Si les 294km de chemin de la source à l’embouchure vous semblent ambitieux, la Régie des Transports londoniens propose les trajets autour de la capitale : https://tfl.gov.uk/modes/walking/thames-path

 Et ici un article pour mieux choisir votre trajet.

En amont de la Tamise, le long de la rive Nord

On peut longer la Tamise depuis sa source ou son embouchure. Vous pouvez vous inspirer du descriptif et du plan de la TFL https://content.tfl.gov.uk/thames-path-north-section-1.pdf

Cependant si les 37km vous paraissent un peu beaucoup, vous pouvez couper la promenade en fonction des stations de métro ou des parkings. Il est jouable de se garer dans les parkings des monuments indiqués mais mieux vaut arriver tôt, surtout les jours d’été.

Que vous marchiez pour marcher, que vous flâniez ou que vous vous arrêtiez pour visiter et connaitre, je vous conseille quelques arrêts.


A Hammersmith et Putney, vous pourrez admirer les ponts construits par l’ingénieur, d’origine française, Joseph Bazalguette. Ces deux magnifiques ouvrages d’art sont devenus des icones de l’architecture industrielle de l’époque victorienne cf article sur Bazalguette

Le chemin D’Hammersmith à Chiswick passe le long de pubs typiques et de jolies petites maisons.

Chiswick, incontournable pour les amateurs d’art

A Chiswick, il faut faire le détour jusqu’au centre de la ville. L’ambiance de la grande rue commerciale y est très plaisante. On peut pousser jusqu’à la maison du grand peintre Hogarth. Le petit cottage se situe malheureusement sur une route devenue quasi-autoroute. Mais une partie du jardin a conservé son charme. https://hogarthshouse.org/

 Non loin, on parvient à Chiswick House, la merveilleuse maison de plaisance de Lord Burlington. Le troisième Comte du nom, de retour d’Italie, confia le soin de créer une œuvre italianisante à William Kent. Décorateur et peintre, celui-ci n’était alors pas considéré comme architecte. Il construisit néanmoins l’un des chefs d’œuvre de l’Angleterre du XVIIIe siècle, en se réappropriant le langage du grand architecte vicentin du 16e s Palladio= https://visitesfabienne.org/palladio-a-londres/

Autour de la maison aux somptueux intérieurs, se déploie un parc dont on ne saisit plus forcément l’extraordinaire nouveauté. Au moment de sa réalisation il fut en effet le premier parc paysager du pays. Il rompait alors avec la tradition des jardins classiques « à la française ».

Chiswick consacre donc la naissance du jardin à l’anglaise et le renouveau du palladianisme (après l’épisode d’Inigo Jones). En conséquence, c’est un arrêt incontournable pour les amateurs d’architecture et d’histoire ! https://visitesfabienne.org/chiswick-et-le-renouveau-du-palladianisme/

De Kew Bridge à Strawberry Hill

Les découvertes ne s’arrêtent pas là puisque, une fois rejointe, la Tamise nous mène après Kew Bridge à Syon House https://www.syonpark.co.uk/

La vieille demeure médiévale de Syon vaut la visite intérieure. En effet c’est une des premières maisons décorées par l’immense Robert Adam. L’architecte écossais, issu d’une lignée, s’est imposé au XVIIIe. Les salons classiques sont un modèle du genre. Autour de la prestigieuse demeure, s’étend un immense parc dessiné par le plus grand des paysagistes jardiniers qu’ait connu le pays pourtant bien pourvu : Lancelot Capability Brown. Le maitre du jardin à l’anglaise est à l’origine de ce parc ouvert et paysager Si le jardin a été considérablement refait au 19es, s’y promener reste un délice.

Toujours sur la rive Nord, en venant de Londres, on passe par une succession de belles demeures. C’est d’abord Marble Hill House. Cette belle demeure, de style palladien, incarne l’art de vivre à l’époque géorgienne (18e) https://www.english-heritage.org.uk/

Un peu plus loin, Orleans House. Cette belle maison géorgienne avec sa salle octogonale a accueilli Louis Philippe en exil entre 1815 et 1817 à l’issue de la période napoléonienne et pendant la restauration. Son fils, le duc D’Aumale, y a vécu pendant 20 ans à l’avènement du second empire (1852)….Siège d’une galerie moderne un peu surprenante, la maison et son parc rappellent un temps où la monarchie anglaise accueillait ses cousins français menacés.

Twickenham, du rugby et des demeures

En continuant le long de la Tamise, une nouvelle demeure aristocratique vaut un arrêt. Cette fois il s’agit de York house, entourée d’un joli jardin. Cette demeure, construite au 17e pour la famille Yorke, sert aujourd’hui d’Hôtel de ville à la commune de Richmond.

Puis, toujours en longeant la Tamise, on peut rejoindre Twickenham. Connue pour son stade de rugby, la petite commune abrite également l’étonnant Strawberry hill. https://www.strawberryhillhouse.org.uk/

 Cette maison qui semble construite en carton-pâte importe aux historiens d’art.  Construite par Horace Walpole, fils du premier premier ministre Robert, elle introduisit le style néogothique en Angleterre. Horrifié par le classicisme, Walpole entreprit avec humour de s’opposer à la symétrie néo palladienne. Tourelles, faux créneaux remontent au milieu du 18e siècle, époque où le style géorgien promouvait la géométrie, les frontons.

De là, le train ramène à la rejoindre la capitale  via Barnes par le South  Western Railway

Londinium

Voici une balade pour découvrir Londinium, le Londres romain. Car Londres date de l’invasion romaine en -43 . Cet important carrefour sur la Tamise servit en effet de centre commercial jusqu’à son abandon au +Ve. Très rapidement construit, le petit camp établi au Nord du fleuve entre 2 collines contrôlait un pont à l’endroit où la Tamise se rétrécissait, « London Bridge ».

A Tower Bridge, la partie inférieure du mur est romaine

Un mur entourait Londinium, repris en partie par la muraille médiévale. Cette dernière reste d’ailleurs visible. A l’abri derrière ce mur épais, la petite ville se développa, comme ses sœurs continentales, autour de son forum. On y décèle encore la trace de cultes et de lieux de loisir. Des musées regroupent les artefacts récupérés au cours de fouilles. Par une ironie du sort, les bombardements de la seconde guerre mondiale ont souvent permis de découvrir les vestiges épargnés par les destructions médiévales.

1/ La muraille de Londinium

La Muraille romaine encerclait la cité de Londres. Construite entre 190 et 225 elle se développa jusqu’au IVes. Avec le mur d’Hadrien (au sud de l’Ecosse) elle constitua l’un de plus gros projets de construction mené par les Romains sur le sol britannique. Elle mesurait 6m de haut sur un peu plus de 3km. Elle a dessiné la structure de la city actuelle.

Après le départ des romains, les Anglo saxons continuèrent à utiliser le mur. Néanmoins, La période médiévale l’élargit et ajouta des créneaux, portes et bastions. Les Tours de Londres, de Montfichet et de Baynard renforçaient l’édifice. Au 18e s, le mur disparut en grande partie. Pourtant, de grandes sections subsistaient encore, incorporées dans d’autres constructions. Certaines réapparurent d’ailleurs lors des bombardements. https://www.english-heritage.org.uk/visit/places/london-wall/History/

Où voir le mur :

– A la sortie du métro Tower Hill. Au pied de cette importante section du mur, une statue de Trajan. Le mur continue dans la cour du Leonardo Royal hôtel sur Cooper’s Row.

– une autre section est visible près du musée de Londres. Au niveau du Barbican, on trouve quelques tours du 13e s ajoutées à la construction romaine.  On suit encore le mur dans le jardin Salter puis le long de Noble Street. Ici, on voit les traces du fort romain du 2es intégrée aux fortifications saxonnes et au bastion médiéval. Pratiquement carré (200m x 200m), il fut progressivement intégré au mur enserrant la ville. Mais, devenu inutile avec la sécurisation de la Britannia romaine, il fut alors démantelé.

– D’autres fragments existent. Néanmoins, Il faut souvent un permis pour y accéder. En revanche le parking le long de la rue London Wall recèle un pan de ce mur.

Enfin, la toponymie nous indique la présence des portes dans la muraille. Il suffit de suivre London Wall bien sûr, mais aussi Aldgate (Old gate), Bishopsgate, Moorgate, Cripple gate (Eglise St Giles, porte du Nord), Aldergate, Newgate, Ludgate (Eglise St Martin), pour retrouver son trajet. Par ailleurs les diverses églises St Botolph nous donnent une indication précieuse. Ce Saint saxon est en effet associé aux voyageurs et les églises se situaient à l’extérieur du mur, tout près de portes.

2/ Les monuments de Londinium

Londinium s’articulait autour de son forum à peu près au niveau de Leadenhall Market.  Des traces subsistent dans les sous-sols de certains commerces comme le coiffeur. Il reste malheureusement très peu de vestiges.

Des monuments publics redécouverts

  • Un Mithraeum, découvert sur un site bombardé pendant la Guerre, a été déplacé dans Cannon Street Ce type de sanctuaire souterrain au dieu Perse Mithrae, s’adressait aux hommes, principalement militaires. Vous pouvez réserver votre visite : https://www.londonmithraeum.com/
Mithrae

 Trois églises de la cité recèlent des vestiges romains :

l’église st Magnus the martyr présente une pile de pont romaine du 1er siècle dans le porche d’entrée sous le clocher.

All Hallows-by-the-Tower (musée de la Crypte) l’église, fondée en 675, a conservé un arc saxon du 7e s construit en tuiles romaines de réemploi. Dans la crypte on a retrouvé la mosaïque d’une maison du 2e siècle. L’église, reconstruite aux 11e et 15e s a été en grande partie détruite pendant la seconde Guerre mondiale.

St Bride’s Church. Dans cette église dessinée par Christopher Wren en 1672 sur un lieu de culte plus ancien, la crypte abrite une mosaïque romaine.

London stone, une pierre romaine dans Cannon street

D’autres vestiges apparaissent de manière parfois fortuite. Ainsi en est-il du cadavre de la jeune romaine découvert sous le bâtiment détruit dans l’explosion de 1992 (Bombe posée par l’IRA). Une dalle l’honore au pied du nouvel édifice, le Gherkin.

3/ Les musées

  • British Museum. La salle 49 montre combien l’occupation romaine a changé le cours de l’histoire anglaise. Argenterie et mosaïques côtoient des lampes et statues illustrant la vie dans cette cité provinciale et septentrionale de l’Empire. Le site du musée n’est malheureusement pas à la hauteur de la qualité des pièces. exposées.https://www.britishmuseum.org/collection/galleries/roman-britain
  • Musée de Londres : Organisé de manière très pédagogique le parcours nous invite dans un tablinum romain mais aussi à travers toutes sortes de trésors : sculptures, monnaies, tombes, céramiques, verres, amphores à garum etc… Une maquette du pont, une petite cuisine illustrent de manière vivante cette présentation de la Londres romaine. Outre les outils, instruments divers, on y voit également la première mention écrite de Londres.  https://www.museumoflondon.org.uk/museum-london/permanent-galleries/roman-london
  • Vestiges de Bains romains  Billingsgate : il s’agit de vestiges thermaux des 2 et 3e siècles, découverts en 1848 lors de la construction de la Bourse du Charbon. Lors du développement du site dans les années 1960, les archéologues ont pu davantage l’étudier. En effet, l’édifice, construit le long de la Tamise, comprenait plusieurs ailes, un hypocauste. Les bains apparurent au 3e s avec frigidarium (bain froid), tepidarium (bain chaud) et caldarium (sauna). En activité jusqu’au 5e s, les bains, comme le reste de la ville, abandonnés, se dégradèrent. Le site fût le premier monument historique classé, en 1882. https://www.cityoflondon.gov.uk/things-to-do/attractions-museums-entertainment/visit-billingsgate-bathhouse

Ces bains sont véritablement romains au contraire des Roman Bath de Strand Lane sur Surrey Street, qui datent en fait du 17e siècle !

Weston super Mare

Que fait-on ce week-end ? Si on allait à Weston Super Mare ?

Ecrite comme cela la proposition peut faire sourire. En effet, si Weston a été une station de bord de mer à la mode à la fin du XIXème siècle, le moins que l’on puisse dire est qu’elle est un peu désuète aujourd’hui….

Et pourtant…

Une plage magnifique

Weston Super Mare, ce sont des kilomètres d’une plage magnifique, paradis des kite surfeurs et autres véliplanchistes. Evidemment, il faut supporter l’eau froide et aimer le sable terreux. Néanmoins la plage est grande et dégagée. On peut aussi bien aimer le monde et rester proche du centre-ville et des baraques à fish and chips ou préférer l’extrémité plus sauvage.

Et pour ceux qui veulent juste se promener, il s’agit d’une vraie ville avec des boutiques et des petits restaurants, pas haut de gamme, mais de quoi passer une demi-journée bien plaisante. Pour les amateurs de jeux, des arcades et la jetée victorienne en fer forgé offrent de quoi s’occuper.

JPS, fils de Weston super Mare

Et puis pour les amateurs de Street Art, Weston est la ville de JPS et on le voit partout. On le suit aussi bien au centre de la ville que le long de la plage. La mairie a même mis au point un plan que l’on peut suivre comme une chasse au trésor pour découvrir les personnages d’animés au détour d’une rue. https://www.visit-westonsupermare.com/dbimgs/x171550-BID-Art-Trail-Nov-2017.pdf

Beaucoup des fresques ayant été dégradées, le graphiste, amateur de pochoirs, est revenu en Aout 2020 pour décorer les murs de sa ville natale de 35 nouvelles œuvres.

Jamie Scanlon, a changé de vie brutalement selon ses dires en 2009 après avoir découvert Banksy. L’ancien alcoolique et drogué s’est converti à la peinture illégale et distille aujourd’hui ses images tirées de marvels assorties de messages parfois politiques, souvent humoristiques. Il les signe des initiales JPS. https://www.facebook.com/JPSstreetart/

Bloomsbury

Bloomsbury entoure le British Museum. Ce quartier évoque l’intelligentsia de la fin du XIXe. De fait, les rues paisibles bordées de jolies maisons géorgiennes, les squares élégants nous mènent d’institutions universitaires en musées. On peut y consacrer quelques balades thématiques.

Bloomsbury, pour les amateurs de musées

Pour les amoureux d’égyptologie :  

  • le British Museum bien sûr, mais aussi deux collections moins connues.  La première présente le père de l’égyptologie anglaise : Flinders Petrie. Ce Musée Petrie se trouve dans UCL au bout de Malet Street :  https://www.ucl.ac.uk/culture/petrie-museum
  • La seconde est  l’extraordinaire Musée John Soane, maison de l’architecte de la Banque d’Angleterre. https://www.soane.org/. Ce capharnaüm exposé dans trois maisons accolées recèle entre autres merveilles le sarcophage de Sethi Ier, papa de Ramsès II et deux fantastiques séries de tableaux moralisateurs de William Hogarth : les élections et le débauché. Ces deux dernières ne sont accessibles que pendant les visites guidées.

Pour ceux qui ont déjà visité beaucoup de musées

  •  Le Foundling Museum présente l’histoire de la fondation pour les enfants abandonnés. Parmi les généreux bienfaiteurs, le musicien Haendel et le peintre Hogarth y ont laissé de beaux témoignages de leur générosité.  https://foundlingmuseum.org.uk/
  • Si la littérature misébariliste du XIXeme est votre tasse de thé, un détour dans la maison de Dickens s’impose. En fait l’écrivain a laissé sa trace à travers toute la ville mais ce petit musée est vraisemblablement l’endroit où il a passé le plus de temps et où il a beaucoup écrit. https://dickensmuseum.com/

Bloomsbury, lieux de verdure et de commémoration

De nombreux jardins

  • Comme de nombreux quartiers londonniens, Bloomsbury abonde en petits jardins. Mais ici les squares conservent cette élégance géorgienne des 18 et 19e lorsque ce quartier drainait la bonne bourgeoisie intellectuelle.
  • De nombreuses places offrent un banc accueillant, voire un petit café. Vous pouvez choisir entre l’élégant Bedford square, Russel square plus grand, Fitzroy un peu oublié. Bloomsbury proche du British Museum est souvent colonisé par les touristes, alors que l’ancien cimetière de Saint George isolé attire les gens du quartier. Coram’s Fields est fermé au public. Gordon et Tavistock square conservent la mémoire des sœurs Stephen (Virginia Woolf, sa sœur Vanessa Bell et tous leurs proches dont le grand économiste Keynes). Des plaques bleues nous permettent de retracer leurs déménagements dans le quartier d’abord au 46 Gordon Square, puis 29 Fitzroy Square,  au 52 Tavistock Square et enfin juste à côté du Musée Foundling. Dans Tavistock square, un buste de l’auteur de « Promenade au phare » voisine avec une statue du Mahatma Gandhi.

Des lieux originaux

Outre les squares publics, le quartier de Bloomsbury recèle des lieux moins connus. Ainsi, La Brunei Gallery  abrite l’un des jardins le plus secrets de la capitale : un jardin japonais, https://www.soas.ac.uk/soas-life/roofgarden/

  • Au chapitre des lieux originaux,  àl’angle de Southampton row et Theobald road, face à une fresque assez plaisante se trouve Kingsway entrance. Il s’agit de l’entrée (interdite) de voies souterraines qui traversent une bonne partie de la capitale.
  • Près de Fitzroy place sur Cherry street un curieux batiment art deco arrondi et plat marque le QG de Eisenhower pendant la seconde guerre mondiale.
  • Sur New Oxford street, à l’angle de Bloomsbury et Shaftesbury streets le magasin James smith and sons est le plus ancien magasin de parapluies de londres. Il date de 1830.
  • Pratiquement en face, se trouve la magnifique église Saint Georges construite par Nicolas Hawksmoor . L’architecte, élève de Wren, n’a reculé devant aucun pastiche avec son clocher modelé sur le mausolée d’Halicarnasse, la façade reprenant le temple de Bacchus à Baalbeck. Qu’importe, l’intérieur est d’une majesté remarquable.https://en.wikipedia.org/wiki/St_George%27s,_Bloomsbury
  •  sur Russel square, un curieux petit bâtiment vert permet aux chauffeurs de taxis de se requinquer entre deux courses. Il est l’un des 13 survivants de la capitale à offrir réconfort et boissons non alcoolisées aux titulaires du fameux knowledge. (examen considéré comme le plus dur du monde pour devenir taxi à Londres)

Pinner

Pinner est l’un des plus jolis villages de charme de la proximité de Londres. Desservi par la Metropolitan Line, le petit centre médiéval a mué en un banlieue cossue.

Depuis le métro, (face au Sainsbury) commence une belle balade d’une bonne heure.

High Street Pinner

Autour de l’église de Pinner

l’église St JB, Pinner et l’ancienne public House

Il suffit de remonter vers la rue principale (High Street) bordée de ravissantes maisons médiévales. Des pubs et boutiques donnent à cette rue son animation. On peut s’y rafraichir agréablement. En haut de cette rue, se dresse une jolie ferme basse, Church Farm, en activité jusqu’en 1906. C’est à cette époque que la capitale a absorbé ce charmant village. De l’autre côté de la rue, l’abattoir abrite aujourd’hui un orthopédiste..

Church Farm, Pinner

Quasiment en face, se dresse l’église Saint Jean Baptiste avec son clocher carré massif et typique. On y accède par la lych gate (porte couverte si typique de la région) latérale. On prend à droite le long de l’église pour longer sur la gauche Pinner House. Une série de bâtiments qui la sertissent totalement défigurent malheureusement la magnifique demeure géorgienne du 18e. Pour être caritatifs, ces logements pour retraités nécessiteux dénaturent la belle façade classique. Juste après, sur la gauche, prend une sente qui mène jusqu’à Moss Lane. Au débouché de ce sentier, on peut prendre à gauche au milieu des belles demeures. On peut également rejoindre la rue Moss en dépassant la sente.

Pinner House

Les jolis cottages de Pinner

Juste avant que la route ne tourne, on parvient à East End Farm. Ces 3 cottages, seuls survivants de la demi douzaine qui se situaient en ces lieux, sont les plus anciennes constructions de la région. Le Tudor Cottage date ainsi de 1592. Une jolie maison géorgienne cache une autre de ces fermes anciennes alors que la grande et belle grange en face a été entièrement rénovée. On continue la route. Après quelques logements, les maisons deviennent toutes plus belles les unes que les autres.

Tudor Cottage sur East end , Pinner

Au bout de Moss Lane, on traverse la rue Paine pour prendre quasi en face Barrow Point Lane que l’on continue jusqu’à un angle droit. Là, on prend à droite pour prendre la petite sente immédiatement sur la gauche. Elle rejoint Waxwell Lane. Au débouché du sentier, on découvre la jolie ferme de Waxwell. La ferme et la rue tirent leur nom de la source, sur la droite au bout de la rue, qui alimentait le village en eau. Puis on revient sur Waxwell Lane jusqu’à the Dell sur la droite. Cette petite vallée, aujourd’hui comblée, nous rappelle que la région fournissait la chaux nécessaire aux maisons de la capitale. Une nouvelle sente nous ramène (sur la gauche) au jardin Little Common juste après White Cottage.

la source Waxwell, emmurée Pinner

Au sortir du parc, reprendre la rue Park sur la gauche jusqu’à Waxwell road. Au carrefour des deux rues, une borne donne la distance de Londres. Un joli pub et deux cottages à colombages charmants offrent une halte avant de redescendre Bridge street pour regagner le métro.

Pour ceux qui voudraient parachever leur découverte par la visite d’une jolie ferme, le musée de Harrow a élu domicile dans une des fermes anciennes de Pinner : https://headstonemanor.org/

Waxwell Cottage, Pinner

Harrow on the Hill

Harrow est aujourd’hui une ville importante du Greater London. Mais cette banlieue offre des visages variés pour peu que l’on s’y promène un peu. La sortie du métro à Harrow sud avec son marché indien et ses primeurs et boulangers bigarrés a de quoi surprendre. Harrow on the Hill offre, quant à elle, deux aspects bien distincts. La sortie nord mène vers un centre commerçant actif avec toutes les chaines traditionnelles d’une ville anglaise de moyenne importance et une population très mélangée. En revanche la sortie sud offre une superbe balade dans le monde un brin désuet d’une des Public School les plus exclusives du pays.

Selon donc la sortie envisagée on passe d’un monde à l’autre, voire d’un siècle à l’autre. Je vous propose un petit itinéraire pour découvrir le quartier élégant de Harrow on the Hill à travers les bâtiments de cette école fort réputée fondée au XVIe siècle. Elle a notamment accueilli Sir Winston Churchill, Palmerston ou encore Lord Byron. https://www.harrowschool.org.uk/

Harrow, Une des Public School les plus chics d’Angleterre.

On descend donc du métro par la sortie sud (la route d’accès est un éternel embouteillage aussi me parait-il plus judicieux d’arriver par le métro). On peut alors traverser la grande pelouse et longer sur la gauche Lowland. La circulation y est toujours compacte. On se dirige vers la rue à gauche qui longe le grand carré d’herbe. Grove Hill permet de passer de la tumeur de la ville à une atmosphère quasi villageoise. La notoriété de l’école a en effet permis au village de lutter contre le lotissement et il a conservé son charme d’antan.

On longe en effet de beaux bâtiments scolaires néogothiques qui abritent 3 des 11 internats disséminés sur la colline. Entre les constructions de briques rouges s’ouvrent sur la gauche des vues magnifiques sur Londres. Sur la droite, juste après le sentier qui monte, une plaque rappelle la présence du puit de Charles 1er. Le souverain s’y abreuva avant de se rendre aux Ecossais. Ce puit rappelle la difficulté d’approvisionner la colline jusqu’au 19e siècle et explique aussi pourquoi elle est restée peu habitée.

Le manoir nommé « Speech Room » érigé en 1870 accueille les assemblées du prestigieux pensionnat pour garçon. En face, se situe la chapelle et la bibliothèque. On est ici au cœur du prestigieux établissement. Commence alors High Street. C’est ici qu’ont débuté les constructions au 16e siècle. Ce que l’on voit aujourd’hui de l’école correspond à la grande expansion de l’époque victorienne (19e siècle). Les 3 internats s’élèvent à l’emplacement d’un manoir du 14e siècle. Les jolis magasins surannés proposent à la vente canotiers, uniformes de tous les jours ou plus formels.

Harrow ou la splendeur des siècles passés

 On se croirait au XIXe siècle. Les jolies maisons abritent tuteurs, professeurs ou membres de l’administration. Après la jolie fontaine on arrive sur la place principale et on prend sur la droite la rue qui descend Byron Hill. Parmi les constructions, un curieux cottage de bois. La rue décrit une boucle sur la droite pour devenir Crown Street. Sur la gauche, le Lyon School est une école gratuite (au contraire de la Public School qui en Angleterre est une école privée, payante et chic) Au bout de la rue, à l’angle un sympathique pub, the Castle permet de rejoindre West Street. On revient alors à la place principale.

 On reprend High Street en sens inverse jusqu’à Church Hill que l’on montera sur la gauche.  Le bâtiment surmonté d’une horloge est le plus ancien encore debout et correspond à la vieille école d’Harrow et remonte au 17e.  C’est ici que le squash a été inventé. On accède alors au portail de l’église Sainte Mary, sans grand intérêt sinon qu’elle marque le sommet de la colline et se voit des kilomètres à la ronde. On la contourne pour traverser le charmant cimetière. Il est connu et fréquenté par les amateurs de Byron. Le poète y méditait en effet.

Un chemin goudronné s’amorce sur la droite qui aboutit sur la rue Roxborough Park. On peut également décider de traverser le cimetière et la pelouse qui le prolonge pour regagner le centre de la ville On descend cette rue pour passer devant la charmante église Notre Dame et Saint Thomas de Canterbury. En face de celle-ci, à main droite, une petite sente permet de regagner la pelouse qui fait face à la gare. Pour se sustenter après cette charmante balade, il vaut mieux regagner le centre moderne soit en traversant la gare soit en empruntant la rue sur la gauche qui enjambe la voie de chemin de fer.