Le musée Napoléon de la Havane

Le bruyant quartier du Vedado  http://visitesfabienne.org/wordpress/la-havane/le-vedado/ offre de vraies merveilles et de véritables surprises, comme le Musée Napoléon de la Havane. Il s’agit peut être du plus exotique des musées de la Havane. Car on peut  se demander ce que fait Napoléon à la Havane.

Le grand salon du musée Napoléon de la Havane

La Dolce Dimora

Fondé en Décembre 1961, Le Musée Napoléon est le seul du genre en Amérique latine tant par le nombre et la diversité des collections que par leur valeur. La Dolce Dimora l’accueille. C’était la demeure de l’homme politique italo-cubain Orestes Ferrara Marino. Il la construisit entre 1926 et 1929 dans un style évoquant la Renaissance florentine.

Cette demeure magnifique héberge un fond thématique sur Napoléon 1er constitué en grande partie par la collection de Julio Lobo Olavarria. Ce dernier fit fortune dans le sucre. Il possédait 14 raffineries et était surnommé le tsar du sucre. Sa collection de peintures se trouve aujourd’hui au Musée des Beaux-Arts. Exilé aux US en 1962, l’industriel y mourut.

La disposition des galeries suit la chronologie de la période révolutionnaire, Directoire et Consulat (au rdc) à l’Empire (1er), aux défaites, à l’exil et à la mort (2nd ).

Dans le hall d’accès, le portrait du propriétaire des lieux Oreste Ferrara Marino nous accueille. Il se passionna par les luttes pour l’indépendance dans les Caraïbes. Avocat, écrivain, il participa au Gouvernement Machado puis Battista. Il devint alors diplomate en Europe d’où l’éclectisme de la maison. Ses voyages inspirèrent  ce palais florentin aux plafonds coloniaux, avec des vitraux quasi médiévaux. A la révolution, Ferrara était ambassadeur aux Etats-Unis et y resta. Sa maison fut alors convertie en musée en 1971 et on y exposa les collections napoléoniennes de Julio Lobo qui habitait esq 11 y 4 .

Du Consulat à l’Empire

L’escalier d’accès expose des gravures concernant la fin de la monarchie, notamment un émouvant billet d’adieu de Marie-Antoinette à ses enfants.

Le grand salon, éclairé par d’immenses vitraux retrace l’évolution de la période du Directoire, au Consulat, à l’Empire. Ce salon concentrait la vie sociale du propriétaire célibataire et diplomate. Le long de la paroi d’accès,  deux belles chaises Directoire signées Jacob ont été récemment restaurées et retapissées à l’identique. Juste au dessus on peut noter le tableau d’Edouard Detaille, La conquête d’Egypte. Cette toile annonce  l’orientalisme. Une gravure du sphinx, évoque également la campagne d’Egypte.

Sur le mur de droite, se détache un buste du 1er Consul par Canova. Au dessus d’une console de Thomire (bronzier) et Jacob (ébéniste), se trouve une belle horloge à mécanisme apparent. Au-dessus, un portrait à l’huile du Consul par Gros. Entre les deux vitraux, encore une belle commode Empire avec des éléments antiques, colonnettes, figures ailées. Ces figures féminines et animalières (comme les cygnes qu’elle introduisit à la Malmaison) témoignent de l’influence de Joséphine de Beauharnais.

Une collection de soldats de plomb polychromes évoque un siège. Juste à côté de cette bataille modélisée, se trouve un très beau guéridon de bois et émaux au pied orné de trois aigles. Le plateau représente les maréchaux d’Empire. Un siège curule montre combien le style empire emprunte au classicisme antique. Sièges de campagne pour les empereurs romains, ce type de tabouret, ici en bronze et tapisserie, fut aussi utilisé par les papes puis réactualisé par Napoléon et utilisé lors des cérémonies officielles par les Maréchaux…

De l’Empire à Sainte-Hélène

La petite salle en enfilade expose des armes blanches et armes à feu. Des sabres et pistolets voisinnent avec des uniformes et des accessoires parmi lesquels un des 16 fameux bicornes de l’Empereur. Dans une petite vitrine, on voit la longue vue utilisée sur l’ile de Ste Hélène. Cette collection montre les progrès de l’armement mais aussi du textile et de la passementerie.

Au 1er , l’étage noble s’intéresse à la formation de l’Empire et la division des territoires conquis entre les membres de la famille. On peut aussi admirer le luxe du Palazzetto. Au débouché de l’escalier, un tableau unique de Jean-Georges Vibert La répétition du sacre. On y voit le futur Empereur assis en compagnie de Joséphine et de prélats. Napoléon installe des miniatures représentant les participants au sacre sur le plan de Notre Dame de Paris et en supprime d’autres…

Au fond de la petite galerie, un grand vase de la manufacture de Sèvres, signé Després illustre le sacre mais aussi les symboles napoléoniens. Il porte le monogramme, l’aigle,. Au mur, des portraits de la famille, Jérôme, Joaquim Murat par Gros.

Des souvenirs étonnants

La galerie puis le petit salon proposent des toiles et sculptures évoquant la famille de l’Empereur. Des meubles de salon de la Villa de Prangin recréent la résidence de Jérôme en Suisse. Un lustre de Percier et Fontaine offert par Napoléon à Joséphine au retour de la campagne d’Italie éclaire la  pièce.. Elle donne sur une salle à manger fabriquée par des ébénistes cubains selon l’opulence de la société française du XIXe siècle avec une belle vitrine de porcelaine de Sèvres.

Dans l’escalier, un tableau de Luca Padillo causa un faux espoir lors de son nettoyage. Passé aux rayons X, il laissa apparaitre la signature de Goya…Malheureusement, il s’agit d’une toile récupérée au grand maitre, recyclée en scène de bataille…

Le 2e étage offre un ensemble de bureau et chambre ainsi que des objets liés à la mort de l’Empereur.  La vitrine du corridor exhibe des souvenirs étonnants comme une pierre de Sainte-Hélène. On découvre avec incrédulité la brosse à dent, une molaire de l’Empereur.  Julio LObo avait même acquis le fac similé d’une lettre d’amour à Joséphine. Dans la chambre, ’un redoutable tableau sur la mort de l’Empereur surmonte le lit. Une petite vitrine exhibe la montre de poche (offert par les descendants du médecin à Raul Castro lors de son mariage). Le couvre lit et  le masque mortuaire ramené à Cuba parproviennent  de Antonmarchi, le médecin de Napoléon, venu mourir à Cuba. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Antommarchi

Le 3e étage du Musée Napoléon est occupé par la bibliothèque  riche de 4000 ouvrages. Son style n’a rien à voir avec le reste du musée.

https://www.napoleon.org/en/magazine/places/museo-napoleonico-cuba-2/

L’art européen a la Havane

   Cette page a pour but de rappeler les jalons de l’histoire de l’Art européen évoquées dans les collections et les murs de la Havane.

La Bourse, sur le modèle d’un Palais italien

Antiquité, Renaissance Baroque et classicisme

Le Musée des Beaux-Arts regroupe un certain nombre de collections intéressantes dans sa section d’art universel. Le musee des beaux-arts

Y sont rassemblés des collections égyptiennes, grecques et romaines. Le Bas-Empire et la période gréco-romaine intéressaient visiblement beaucoup les riches havanais du début du XXième siècle. D’où de très beaux objets égyptiens, des portraits du Fayoum, des pages de Livre des Morts notamment, mais aussi de beaux vases grecs.

Si la ville comme les collections ignorent totalement les périodes médiévales, l’architecture apparait aux débuts de la Renaissance à la Forteresse Royale https://visitesfabienne/forteresse-de-force-royale/. 

Les murs épais et les douves empruntent encore à la fin de la période médiévale, mais le tracé bastionné annonce déjà la période suivante. Pour autant, La Havane illustre surtout les périodes baroques et classiques de l’art européen.

Ces types d’art européen n’existent à Cuba qu’au musée des Beaux-Arts. La Renaissance est perceptible à la forteresse Royale.https://visitesfabienne/forteresse-de-force-royale/ . Cette période correspond en effet à l’arrivée des conquérants sur le territoire de la Juana.

Murs peints d’époque coloniale
Maisons coloniales

Renaissance, Baroque et classicisme

Après les « Les Grandes découvertes » commence la période de colonisation proprement dite. Les 7 premières villes sont fondées au cours du XVIe siècle et les premiers bâtiments surgissent de terre au XVIIème siècle. De cette époque, ne subsistent que quelques constructions coloniales aux balcons de bois. Néanmoins, la vraie fièvre constructive correspond au développement de l’ile et donc au commerce en triangle au XVIIIème siècle. La plupart des beaux bâtiments de la Havane remontent à cette époque..

Avec les esclaves arrivent les styles alors à la mode en Europe. En Espagne prédomine le baroque. Il arrive allégé et simplifié à la Havane notamment. En effet, l’Ile n’apporte pas les richesses d’or et d’argent du continent et ne prédispose pas le colon a trop de dépenses. Par ailleurs, le faible peuplement autochtone n’impose pas d’imposer la foi catholique par tous les moyens. Le baroque cubain parait ainsi bien timide par rapport à celui que l’on peut trouver dans la péninsule ibérique ou en Amérique Centrale. De même il est assez absent des collections. 

Finalement, l’Ile s’épanouit essentiellement à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. Les Américains de plus en plus présents sur l’ile imposent leur esthétique néo-classique symble de Démocratie. C’est donc aussi de cette époque que datent la plupart des collections européennes. Au Musée des Beaux-Arts dans la section peinture. Mais aussi dans deux musées plus insolites et tout aussi intéressants : le Musée Napoléon et le Musée des Arts Décoratifs. Le premier se consacre entièrement à la personne de l’Empereur. Ce qui ne manque pas de piquant si loin de la France. https://visitesfabienne.org/cuba/la-havane/musees-de-la-havane/musee-napoleon/ Le second s’inspire très clairement des Arts Déco Français. https://visitesfabienne/les-arts-decoratif-a-la-havane/

La Cathédrale, le plus bel exemple de barqoue havanais
Musée des Arts Décoratifs

Les musées de la Havane

Vive la Havane ! La Havane regorge de Musées. Malheureusement, la majorité des musées de la Havane sont ouverts toute la semaine de 10 à 17h sauf le dimanche où ils ferment à 13h .

Les institutions incontournables

On peut voir ou revoir les musées les plus classiques, comme les deux musées des Beaux-arts et le Musée de la Révolution. Bien qu’incontournable, celui-ci n’a pas évolué depuis son ouverture et sa visite peut s’avérer rébarbative. Le Musée des Beaux-Arts se divise en deux bâtiments et deux collections distincts. La première section, sur le Parque Central, se consacre à l’Art dit Universel, autrement dit les grandes civilisations. Alors que la section cubaine permet de découvrir peintres et artistes locaux.

Musée de la Peinture murale

Classiques également le Palais des Gouverneurs et le Musée colonial. Les deux ont fort besoin de se voir rénover mais les meubles y sont beaux et l’ambiance emblématique de la période coloniale. La Force Royale, quant à elle, abrite les collections d’Histoire de la ville. On peut compléter la découverte archéologique dans les différentes forteresses. Chacune se visite en effet.

Des maisons musées

Casa Obrapia

Pourquoi ne pas s’intéresser à la multitude de petits musées dont regorge la vieille ville? Il s’agit pour beaucoup de belles maisons coloniales dont les collections s’ouvrent au public de 10 à 17htlj et le dimanche en général jusqu’à 13h. Il suffit de donner une obole aux gardiennes désoeuvrées pour découvrir des collections parfois amusantes voire étonnantes.

On peut s’intéresser aux collections ethnographiques de la Maison d’Asie, de la Maison des Arabes ou de la Maison de l’Afrique ou du Mexique. On peut préférer les maisons d’artistes comme la Casa Guayanil ou la maison de la peinture murale ou les maisons d’hommes connus telle celle de Jose Marti. Pour fétichistes en herbe, cette maison permet de se recueillir devant la cuillère ou le premier livre du héros national. Plus que la collection ou la maison c’est la muséographie et l’idolatrie qui fascinent ici.

Capitole

Pour la période coloniale, la Casa Obrapia est un petit bijou. Alors que les amoureux de Santeria pourront pénétrer la casa de las Orishas, pratiquement en face du Capitole. Celui-ci se visite d’ailleurs également.

On peut préférer les visites gustatives, au Musée du Chocolat (en fait un salon de dégustation) ou au musée du Rhum.

http://www.havanaclubmuseum.com/

Mais la ville regorge également de musées totalement insolites. Le plus exotique est peut être le musée Napoléon. Le plus emblématique le flambant neuf musée de la Dénonciation.

Buste de Napoléon au Musée du même nom

Le musée d’Art colonial de la Havane

Pour aborder l’art colonial cubain, il suffit d’arpenter la vieille ville.

les-belles-places-de-la-vieille-havane

maisons coloniales de la rue Tacon

Palais des Capitaines généraux

On peut commencer par la place d’Armes avec un petit café à l’hôtel Santa Isabel puis une visite du Palais des Capitaines Généraux en restauration pur une période indéterminée.

Le Zaguan (rez-de-chaussée) présente des voitures du XIXe. La pierre tombale sur le mur de droite et la crypte, les salles en bas à gauche rappellent l’emplacement de la première église de la Havane. Cette église disparut au XVIIIe au profit de la cathédrale actuelle.

Articulé autour d’un vaste et beau patio, ce Palais restitue l’ambiance de l’époque coloniale. On reconnaît au centre de la cour une statue de Christophe Colomb . Le navigateur aborda l’ile dès son premier voyage.

L’entresol abrite une pinacothèque. Celle-ci expose quelques peintres du Musée des Beaux-Arts mais aussi quelques salles consacrées au premier cimetière de la ville (1802-71). Msgr Espana, le premier évêque de la ville consacra ce cimetière et lui donna son nom.

Ce dernier se trouvait juste à l’extérieur de la muraille et s’ étendait jusqu’à l’actuel monument aux 8 élèves de l’école de Médecine. Accusés d’avoir assassiné un Espagnol, ces jeunes gens furent fusillés contre le mur du cimetière. Ils symbolisent aujourd’hui l’oppression et l’impérialisme.

Le reste du Palais comprend de belles pièces d’époque. Se succèdent ainsi le salon de musique, puis le salon des miroirs. Ces salles donnent sur la Place d’armes. On y voit aussi des collections (uniformes et armes de l’armée espagnole).

Palais du Gouverneur

En sortant du Palais, on rejoint la Place de la Cathédrale. L’actuelle place de la cathédrale est un des ensembles urbanistiques les plus anciens et homogènes de Cuba. C’est une place de type fermé, aménagée au cours des XVI et XVIIe siècles. Un ensemble de constructions coloniales du XVIIIe la bordent. La petite église de bois initiale fut transformée par les Jésuites avant leur expulsion en1767 puis consacrée en tant que cathédrale.  

Le Musée d’Art Colonial

Au même moment,les riches familles édifièrent les palais de la place, comme la maison du Conde de Casa Bayonna  (1726) aujourd’hui Musée d’Art Colonial.

Malgré son nom, la maison eut pour premier propriétaire Don Luis Chacon Lieuenant Colonel et gouverneur militaire de l’Ile de Cuba au début du XVIIIes. A sa mort, elle passa entre diverses mains et devint même siège d’un journal puis d’un magasin et d’une fabrique de liqueurs. La construction est typique de l’époque : patio central entouré de galeries à arcades, plafonds de bois précieux d influence maure, façade simple mais d’inspiration baroque et vitraux sous la charpente.….Rénovée en 1931, déclarée monument national en 1963 elle a été restaurée et transformée en musée avec 8 salles d’exposition un peu désuètes :

1-             La salle des éléments architecturaux : l’architecture des 17 e 18e siècles montre une forte influence espagnole, puis du baroque européen. Au 19es, l’économie insulaire se développe grâce au libre-échange autorisé par l’Espagne. Puis la canne à sucre, le tabac et le café florissent. La bourgeoisie créole s’enrichit. De nouvelles influences culturelles pénètrent l’ile. Le mouvement néo-classique apparait ainsi.

Les toits à deux pans jusqu’alors deviennent plats, la maison est construite sur un podium, le fer s’impose qu’il soit forgé ou fondu. La salle montre ici des exemples de réverbères, grilles, clés, serrures des 17 au 19es.

2-             Salle des carosses et voitures : avec des dessins et gravures, des lampes, des carrosses…

3-             petite salle avec une jolie collection d’éventails et de boites.

4-             Salle du mobilier : au 1er étage cette salle montre le developpement chronologique du mobilier cubain . Les collections proviennent ici du couvent de Sta Clara. On suit l’évolution du XVIIe aux meubles empire cubain du début du 19e s puis les meubles medaillon de la fin du 19e

5-             Salle des vitraux cubains. Elle  montre des mediopunto et lucetas, mamparas-paravents typiquement cubains.

des mamparas

Des salles d’époque donnent une idée de la vie coloniale

– 6            Salles d’époque : les salles les plus importantes, salon, cabinet et salle à manger du 19es face à la cathédrale, résument le caractère bourgeois de la maison . Dans le salon, on admire un mobilier à médaillon typique du 19e avec des motifs nauralistes finement taillés. Se trouve également une commode de sacristie, des armoires ainsi qu’une collection d’objets de porcelaine et de cristallerie de Baccarat et un ensemble d’opalines. Le cabinet était une petite pièce où se réunissait la famille après les repas avec un ensemble de meubles de style empire cubain. On pouvait notamment y fumer. Enfin, dans la salle à manger outre les meubles, on admire une collection de vaisselle de différentes familles cubaines. Les parois recèlent également des tableaux du peintre romantique cubain Eseban Charrand.

collection de chaises dans le Musée d’Art Colonial

On rejoint ensuite par la calle S Ignazio, Obipo puis Mercaderes la rue Obrapia. La casa Obrapia est une ravissante demeure  avec ses salons, chambre, salle à manger officielle et intime. Elle offre un bon aperçu de l’art colonial cubain. 

Le RDC est occupé par des collections amusantes : vêtements de dandy cubain, machines à coudre. Quelques pièces honorent le grand écrivain franco-cubain Alejo Carpentier. Si vous ne l’avez encore lu, je vous recommande de vous plonger avec délices dans ses oeuvres.

Le troisième étage, occupé par les baracones, ou logements des esclaves, ici sur les toits, se visitera un jour.

Pour parachever cette visite, on trouve une multitude de belles maisons organisées autour de ravissants patios dans les rues Mercaderes et Oficios : casa de los Arabes, casa de Asia, maquette de la ville. Bien que les gardiennes de ces maisons vous pourchassent dans l’espoir d’une obole, ces haltes sont souvent bien agréables et intéressantes.

Les icônes

L’icône est une image divine, souvent peinte sur bois, typique de l’église byzantine. Depuis le VIes, la fabrication d’icônes n’a guère varié, elle se fait en plusieurs étapes :

Les étapes de fabrication

–      Choix et taille de la planche (en bois local), ponçage, collage des traverses et des baguettes

–      Encollage, marouflage (encollage d’une toile sur la planche entaillée) et application de la levkas (enduit blanc du fond de l’icône)

–      Dessin à la mine rouge (sinope), gravure puis dorure de l’auréole ou du fond.

–      Dessin au pinceau et application de la couleur avec des éclaircissements successifs

–      Finition de l’icône : fond, auréole, cadre, filet autour de la bordure, calligraphie, peinture de la tranche

–      Après séchage (2 ou 3 mois) vernis

L’iconographie byzantine

L’iconographie byzantine propose 4 types principaux de Vierge (en majesté, Eleoussa de tendresse, Hodigitria conductrice et Orante en prière) .

Il existe quatre grandes représentations du Christ :

–      Le Christ Emmanuel, est représenté comme un enfant conscient de son rôle de sauveur.

–      Le Mandilion : Image non faite de main d’homme (achéïropïoètos). Elle se rapproche de la Sainte Face de l’Eglise d’Orient ou « voile de Véronique »occidental.

–      Le Christ Pantocrator Παντοκράτορος, Maître du Monde, en grec, tout-puissant.  Ce terme fut à l’origine appliqué à Dieu puis au Christ dès le VIe siècle, mais beaucoup d’icônes ont été détruites par les iconoclastes. Cette représentation eschatologique du Christ est plus courante dans l’Église d’Orient (art byzantin du XIes).

Le Christ tient en main les Evangiles, et  bénit de la main droite de deux doigts tendus symbolisant la double nature, humaine et divine, du Christ et trois autres se rejoignent presque pour figurer la Trinité. Sur certaines icônes, le pouce joint à l’auriculaire et l’annulaire symbolise la Trinité, tandis que majeur et index sont presque droits pour exprimer les deux natures en Jésus.

–      Le Christ en Majesté est assis en gloire sur un trône.
La main gauche soutient l’univers sur ses genoux, la main droite crée : elle tient un compas, instrument de mesure du monde. On distingue aussi le globe représentant l’univers, un premier cercle vert, le ciel, les eaux en bleu entourant le monde, la terre comme une boule marron non encore formée. Des anges assistent à cette formation.

http://www.iconesbyzantines.fr/historique.html

Tomás Sánchez

(merci à mon amie Cuca pour ses éclaicissements sur ce peintre fascinant)

Tomás Sánchez s’expose largement au Musée des Beaux Arts de la Havane, section cubaine. http://visitesfabienne.org/wordpress/beaux-arts-cubains/L’artiste réinvente le paysage comme nul autre depuis Hokusai dans la grande vague de Kanagawa. Il peut rappeler aussi  les impressionistes francais ou les romantiques allemands du style Caspar David Friedrich. Sa peintures porte en effet sur l’immensité de la nature. Une dimension métaphysique la marque.

Formation d’un peintre hyperréaliste

Tomás Sánchez s’inspire d’abord des naifs puis des expressioniste. il emprunte à Brueghel, Bosh et  Goya voire Ensor. On voit ces influences  dans quelques toiles de ses débuts, au Musée des Beaux Arts de la Havane. L’artiste cubain, né en 1948 dans la province de Cienfuegos suit les cours  à l’Academie Nationale des Beaux arts de San Alejandro  à la Havane.  Auprès de Antonia Eiriz,  il commence dans la mouvance hyperréaliste, très liée au photoréalisme. Ces premiers pas le préparèrent au paysage.

Il utilise un langage très réaliste, une peinture très léchée, pour jouer avec les volumes et la perspective,. Il se rapproche ainsi du langage photographique. Son hyperréalisme ne s’intéresse ni à la ville, ni à l’homme ou pas directement ,mais à la campagne. Ses paysages intègrent des forêts exubérantes. Celles-ci ne paraissent pas être limitées par la toile. Des cascades, des paysages tropicaux lumineux, presque sereins illuminent ses toiles.

Tomás Sánchez utilise la photo comme point de départ mais sa vision intérieure et personnelle transforme le paysage en une métaphore sur l’homme. Il ne représente pas de lieux particuliers ou réels mais des paysages imaginaires composés de souvenirs sublimés de son enfance et frappants comme pour nous ouvrir les yeux. Ainsi, Il représente la nature comme une île gâchée sur laquelle il faut renaitre, île qu il faudrait proteger de ses habitants.

Un peintre de l’environnement

Ses tableaux empruntent à diverses techniques (huile, pastel, acrylique voire vitrail). Ils évoquent le sentiment cyclique du temps, le flux de la vie. La nature, délicatement taillée au pinceau, sert de refuge à l’homme menacé de décadence, d’apauvrissement spirituel. C’est ce que signifient les ordures, témoins du consumérisme et du superflu matériel dont les hommes remplissent leur vacuité. Sanchez peint des paysages d’îles qui s’ils paraissent répétitifs diffèrent en fait tous les uns des autres. Il s’est en effet essayé à des séries, à la manière des impressionistes : les Crucifix et les Poubelles. Il s’agit de variations sur un même thème. Les champs d’ordures se dressent en bord de mer comme pour opposer les déchets de l’humanité à la mer, source de vie. L’homme apparait ici comme antagoniste à la nature idéalisée et pure. Ces paysages a priori idylliques sont porteurs d’un questionnement sur la nature humaine.

Sa peinture se voit transformée par des inquiétudes d’ordre écologique et les paysages aux détails peints avec précision et minutie deviennent presque abstraits. Les nuages évanescents, éthérés travaillés en pastel, aquièrent peu à peu une vie propre devenant le motif central de la composition, Une palette infinie de bleus construit avec force la profondeur de ces nuages chargés de symbolisme. En effet, Sanchez réduit ses tableaux à trois composantes : nuages, mer, île. Ainsi,  l’homme apparait  insignifiant face à la magnificence de la nature. Le message est renforcé par les équilibres impossibles d’îles en apesenteur, les symétries arbitraires de ses paysages, la tension créée par le bord de mer conçu comme une ligne qui sépare le vide du trop plein.

Ses îles évoquent un message utopique, celui dans lequel l’homme vit en équilibre avec la nature, à la recherche de l’union avec le tout, en opposition au modèle consumériste vide notamment de spiritualité.

Une lecture rapide de son œuvre pourrait mener à l’interpréter comme une critique du monde capitaliste en opposition avec son île des merveilles…mais la lecture de ses îles flottantes offre surtout une vision écologiste et métaphysique où l’homme s’immerge dans la nature, seule salvation pour notre planète.

http://www.tomassanchez.com/

Street Art de la contestation à la gentrification

Le Street Art est à la mode… Mais qu’est-ce que le Street Art ?

Des murs de Pompéi à Kilroy…

Les sites internet en français peinent à traduire l’histoire à la fois ancienne et très récente des graffitis et du Street art. Si la contestation sur les murs remonte à l’organisation même des cités, le passage de cette forme d’expression publique à un art remonte selon les sources anglo-saxonnes à la seconde guerre mondiale et au « Kilroy was here », une esquisse en forme de Shadock attestant du passage des G.I. C’est surtout l’invention de la peinture à la bombe, dans les années 1950, qui explique la mutation du graffiti le plus souvent contestataire, simple signature (tag) , ou message plus complexe aux décorations du métro new yorkais dans les années 1970, à un art de rue plus sophistiqué. Comme souvent, le progrès technique est à l’origine de nouvelles formes d’art.

https://www.waymarking.com/waymarks/WM4F0R_Kilroy_Was_Here_World_War_II_Memorial_Washington_DC

En effet, dans les années 80, les tags géants laissent la place à des créations conceptuelles telles celles de Keith Haring ou Jean-Michel Basquiat.  D’emblée, les Street artists (puisque le terme français d’artiste de rue ne signifie pas du tout la même chose, je suis obligée de rester sur la dénomination anglophone) affirment leur opposition à l’institution muséale, reprenant en cela la volonté meurtrière (musicide ?) des futuristes italiens des années 1910. L’idée étant d’ouvrir l’art à tous, il faut bannir ce qui les isole.

Pour mieux comprendre l’histoire du Street art, je vous propose ce Ted Talk

https://ed.ted.com/lessons/a-brief-history-of-graffiti-kelly-wall

Contestataire, rapide, éphémère…. l’impermanence du Street art

Aujourd’hui, le Street art s’est affirmé comme un art à part entière mais caractérisé par un message souvent protestataire politiquement ou socialement. S’il exprime le plus souvent les tensions du moment, il a gagné dans sa dimension esthétique mais aussi technique puisqu’il recourt aussi bien au pochoir, qu’au dessin à main levé, aux installations, aux collages, à la mosaïque Toutes techniques qui, préparées, peuvent être déployées rapidement pour surprendre mais pas forcément  durer. Choquante, interdite, illégale, la protestation ne tient pas toujours longtemps.  Jalousée, critiquée, dénoncée, elle peut être effacée, recouverte du jour au lendemain.  Cette notion même de fragilité offre paradoxaleme aux œuvres leur éphémère notoriété

 Mais déployé dans un espace public, le Street Art pose des problématiques nouvelles sur le statut de l’artiste et de son art, comme celle de la propriété des murs, de l’œuvre elle-même, des droits mais aussi sur la commercialisation de l’œuvre et sa pérennité, sa protection. Inscrites dans un espace libre et non protégées, ces créations sont en effet sans cesse menacées de destruction.

The Rose trap, un Bansky protégé par une vitre mais attaqué par la moisissure..

Vers la gentrification

Pourtant, alors que le Street art est de plus en plus reconnu, les artistes de plus en plus célèbres il trahit ses origines et ses objectifs. Contestataire à l’origine, considéré comme un acte de délinquance, le Street art est en passe de gentrification et est de plus en plus apprécié et respecté à défaut d’être approuvé par le législateur.

Take the money de Bansky, recouvert puis nettoyé

Ce qui pose d’autres questions sur l’œuvre et son créateur : l’artiste se dévoie-t-il de sa mission contestataire initiale s’il se met à vendre ? Le Street art est-il une atteinte à la propriété d’autrui ou permet-il de donner une meilleure visibilité ? En effet il permet d’améliorer certains quartiers, bâtiments, ce qui le rend acceptable voire souhaitable au titre d’embellissement de l’espace public.

Captain Jamaica à la rescousse du quartier en péril de Saint-Paul, Bristol

On est passé du vandalisme à la reconnaissance, et le même public autrefois choqué, suit maintenant à la trace les dernières « œuvres ». Les artistes deviennent les guides de ce qu’on leur reprochait comme acte de délinquance. Et leur reconnaissance tient paradoxalement à leur marginalité. Tel Bansky dont l’invisibilité tient lieu de visibilité. Son anonymat aiguise la polémique.

Pour mieux appréhender le phénomène, comprendre comment travaillent les Street artists, mais aussi voir combien ils se jouent du marché de l’art, je vous conseille l’excellent (faux) documentaire

 Exit through the gift shop http://www.banksyfilm.com/

Lagoudera, la Chapelle Sixtine des Troodos

L’église de la Panayia Araka de Lagoudera est l’une des 10 églises chypriotes classées sur la liste de l’UNESCO.

Une église de campagne en forme de grange

Perdue dans la montagne, elle ressemble de l’extérieur à une grange avec son toit à double pente et une galerie à claire-voie.

une toiture double pour abriter des chutes de neige et de pluie mais aussi pour dissimuler le culte orthodoxe alors que l’île devient franque et latine

La petite église au plan cruciforme a été agrandie. Sa paroi ouest n’est pas décorée mais tout le reste du sanctuaire offre une remarquable homogénéité picturale.

En effet, les fresques du 12es présentent un des exemples les plus aboutis de l’époque des Comnènes. Une inscription au dessus de la porte Nord précise la date des peintures 1192 et le nom du donateur. L’artiste byzantin a donc peint ces fresques à un moment charnière de l’histoire chypriote, lorsque l’ile est passée entre les mains franques.

Pour des détails historiques, vous pouvez lire : http://visitesfabienne.org/wordpress/chypre-lile-daphrodite/

Un ensemble de fresques exceptionnel

Quelques scènes sont d’une qualité exceptionnelle. Ainsi, le Pantocrator de la coupole domine de manière majestueuse le petit sanctuaire. Sur le tambour se détache une hétimasie (trône vide dans l’attente du retour du Christ) ainsi que les apôtres. Sur le mur Sud, on voit la Vierge Arakas « du pois » qui a donné son nom à l’église. Vêtue de rouge, elle se tient debout devant le trône vide. Des anges l’entourent et portent les instruments de la passion.

La Vierge du Pois

Sur l’intrados du chœur, l’archange Gabriel de l’Annonciation est d’une légèreté et d’une élégance remarquables. Au dessus de la Vierge d’Arakas, une Dormition, classique représentation de l’Assomption de la Vierge, montre le Christ tenant dans ses bras l’âme maternelle figurée par un bébé.

L’Ange Gabriel, l’une des merveilles du style des Comnène

Sur la même paroi, la nativité conjugue sur la même scène la naissance du Christ, l’arrivée des rois mages . Au premier plan, Joseph se tient pensif et Salomé lave le nouveau-né.

Sur le mur Nord, l’Anastasie correspond à la descente aux enfers, le Christ rompt les serrures et emmène avec lui Adam et Eve. La scène très impressionnante est typique de l’iconographie byzantine ; tout comme l’est le baptème du Christ qui le montre totalement nu et immergé dans l’eau du Jourdain. La dernière représentation typique de la manière byzantine s’inspire des Evangiles Apocryphes, et plus précisément du Proto-évangile de Jacques et illustre la présentation de Marie au Temple. Marie, petite fille, est suivie par trois jeunes filles juives richement parées. Leurs vêtements et bijoux montrent l’influence  de la capitale des Comnène sur la peinture chypriote du 12e siècle.

l’Anastasie, version byzantine de la descente aux enfers

Comment s’y rendre ?

Depuis Limassol compter 1h30 de route, sur le chemin il est possible de s’arrêter à Pelendri pour y visiter l’église principale du village, la Katoliki connue pour ses icones ainsi que l’église de la Sainte Croix au remarquables fresques du 14es (époque des Paléologues) avec un cycle marial quasi complet.

Une journée à Paphos

Premier article d’une petite série pour découvrir Chypre… Je vous propose de commencer par la découverte de Paphos.

avec tous mes remerciements à MC Lefevre pour ses photos…

Pourquoi aller à Paphos ?

Mosaique dite du Labyrinthe dans la maison de Thesee

Paphos, fondée au 4e s avant notre ère devint capitale de Chypre à l’époque Ptolémaique en raison de sa proximité avec Alexandrie. Elle succédait ainsi à Palaipaphos dont les vestiges remontent à l’âge du bronze (12e s avant notre ère). La ville connut son apogée à l’époque romaine avant d’être ravagée par des tremblements de terre. Elle se dégrada peu à peu jusqu’à l’arrivée des britanniques en 1878. Appréciant le climat, ils assainirent la région et la redynamisèrent pour en faire une station balnéaire florissante.

Qu’y a-t-il à voir?

  • Les merveilles gréco-romaines de Néa-Paphos, avec notamment les fantastiques mosaïques des villas du 2e (villa de Dionysos) et 4e siècles de notre ère (villa de Thesée, certainement résidence officielle du proconsul romain).
  • Je vous recommande d’ailleurs les sites très bien faits mis en place par le gouvernement chypriote dans le cadre de la politique européenne (programme Eden).
  • https://www.visitcyprus.com/index.php/fr/discovercyprus/culture-religion/sites-monuments/item/239-parc-archeologique-de-kato-pafos
  • L’étonnante nécropole, d’époque ptolémaique. Chaque tombeau dit royal, en raison de sa taille, s’ouvre par un dromos sur un atrium avec un puit pour la purification des morts et des loculi pour les sacorphages.
  • L’immense basilique Paléochrétienne Chrysopolitissa avec le pilier contre lequel fut flagellé Saint Paul. Une seconde basilique plus petite fut reconstruite puis une petite église byzantine après les raids arabes des 7e, 8e et 9e siècles
  • Le site antique de Palaipaphos, méconnu et isolé, remonte au 12es avant JC. Les quelques rares vestiges romains y montrent la continuité du culte d’Aphrodite. Le lieu fut abandonné au 4es avec la christiannisation de l’ile et réutilisé par les Lusignan. Cette famille franque régnante à Chypre du 12e au 15e siècles en fit un centre sucrier. Le manoir montre des vestiges de cette longue présence humaine.
  • Le musée des Icônes de Yeroskipou, tout neuf et totalement inconnu, montre une belle collection d’icones, parmi lesquels la plus vieille image sainte de Chypre « Ayia Marina » et un curieux St Jean l’Egyptien à l’oreille percée
La basilique Chrysopolitissa

Combien de temps prévoir ?

  • Il faut compter 2 bonnes heures pour apprécier pleinement les mosaïques des villas du Parc archéologique, davantage pour découvrir l’ensemble du site, les restes d’Odéon, l’Asklepion…
  • Et 1 bonne heure pour chacun des autres sites.

Musée d’Art Islamique de Doha

Pour clore ma trilogie sur l’art Islamique, voici maintenant le Musée d’Art Islamique de Doha. J’ai conscience ici de passer sous silence sous silence la merveilleuse et intelligente rénovation de la galerie du MET à New York. Un manque que je finirai par combler.

Le MIA émerveille  par son contenu et son son contenant. Le grand Ioh Ming Pei, architecte de la pyramide du Lovre, l’a conçu sur la scénique Corniche de Doha. Ce bâtiment admirable sert d’écrin à des collections exceptionnelles de par leur diversité et leur richesse. Le propos est didactique et propose une double approche : chronologique et thématique.

Des origines de l’art islamique aux Mongols

Les collections très complètes se répartissent sur deux étages. Le RDC de l’édifice, lui, accueille des expositions temporaires d’une grande qualité et une très belle boutique. Le toisième  étage correspond à un restaurant et des expositions plus petites.

On commence généralement les visites au 2e étage. On y aborde de manière chronologique l’art islamique. A commencer par  la naissance de l’Islam dans la région du Hijaz (VI-VIIe) et la diffusion de la parole sainte grâce à l’écriture. Des vitrines exposent des pages de Coran ainsi que des céramiques. Ces dernières constituèrent un support privilégié d’écriture dès les débuts de l’Islam.

Une deuxième salle en enfilade présente la dynastie Omeyyade. On la voit d’abord dans sa branche syrienne. Puis apparaissent ses apports espagnols (Xe) avec des chapiteaux venus du magnifique palais de Mdinet al Zahra, non loin de Cordoue.

Les Abbassides vainqueurs de la dynastie damasquine firent de Bagdad le centre du monde islamique dès le IXe. Ils apparaissent dans le travail du verre. Alors que les fatimides vont s’illustrer dans la joaillerie. La grande salle suivante s’intéresse à l’Iran seldjoukides et à ses merveilles d’orfèvrerie (candélabres) mais aussi aux très beaux carreaux de céramique. Elle annonce l’arrivée des Mongols avec notamment un magnifique kaftan complété de gants et coiffe (XIIIe).

Des Mamlouks aux grands Empires

On découvre alors l’Egypte de Saladin grâce à des manuscrits scientifiques et des fontaines. On passe ensuite à l’Egypte des mamlouk (XVe)s. De belles lampes de mosquées en verre, de prestigieuses albarelles, pots a pharmacie, illustrent cette période. On peut y rattacher des chefs d’œuvre de bois comme des grilles de moucharabieh et des portes sculptées cairotes.

L’époque timuride quant à elle, apparait au travers d’échiquiers, de céramiques et d’un très étonnant tapis de jeu. On rentre alors dans l’âge d’or des grands Empires (XVI-XIXe). L’Iran tout d’abord avec les œuvres Safavides : de magnifiques tapis ainsi que d’étonnants portraits repris ensuite à l’époque Qajar et des manuscrits de toute beauté comme les pages du fameux Shanameh. Vient ensuite l’empire Moghol qui dura en Inde jusqu’à la colonisation anglaise. Il créa des merveilles de bijoux, poignards et manuscrits notamment.

Enfin, l’Empire ottoman célèbre pour ses céramiques florales s’expose ici dans une spectaculaire armure.

Le premier étage propose une vision plus thématique de l’art Islamique. Une salle aborde  l’écriture et ses supports (bois, pierre, textile, parchemin, céramique, orfèvrerie entre autres). Une autre s’intéresse aux motifs iconographiques qu’ils soient floraux, géométriques ou calligraphiques. Il faut absolument prendre le temps de voir la fantastique collection d’astrolabes et une rarissime tente Moghole (XIIIe) quasi complète. On attaque cet étage à partir du grand salon central qui expose les œuvres majeures du musée. Une synthèse magistrale pour le visiteur pressé.

http://www.mia.org.qa/en/