Chinatown

C’est le Nouvel an chinois ! Sans partir loin, à Chinatown ou ailleurs,si l’on se donnait un air d’Orient à Londres ?

 Evidemment, tout le monde ou presque connait la porte du Chinatown londonien. Mais aussi la magnifique façade de la compagnie de Thé Twinnings sur Fleet Street. Pour autant, l’on trouve aussi de charmants jardins japonais, voire des Pagodes, dans les quartiers les plus inattendus de Londres.

Chinatown, LE quartier chinois

Le plus connu des quartiers chinois londoniens se trouve derrière Leicester Square. La porte rouge sur Wardour Street marque l’épicentre du Chinatown qui s’est développé depuis les années 1950. Les premiers chinois venus travailler dans les docks se sont trouvés délogés après les bombardements de la seconde guerre mondiale. Cette première communauté s’est vite étoffé des Hong kongais . Dans les années 1970, ceux-ci ont transformé la zone sud de Soho autrefois marquée par la présence française. .https://visitesfabienne.org/soho

Dans ces quelques ruelles très fréquentées, on trouve une multitude d’épiceries, restaurants asiatiques. https://chinatown.co.uk/en/ Bien que dépaysant, ce quartier ne regroupe qu’une toute petite partie de la grosse communauté du Sud est asiatique et des bâtiments orientaux de la capitale britannique. Il se trouve comprimé entre les rues Gerrard, Wardour, Rupert et une partie de Shaftesbury Avenue, Newport Place, Court et Street.

Alors où se rendre pour trouver plus de pagodes et jardins asiatiques ?

Pagodes londoniennes

La Pagode de Kew : 

Oeuvre du grand architecte William Chambers en 1762, elle vient d’être rénovée. Commandée par la famille royale, elle devint rapidement un haut lieu de splendeur et d’émerveillement avec ses dragons vernissés. Influencée par la grande Pagode de porcelaine de Nanjing, elle faisait partie de 16 structures montrant l’architecture du reste du monde dans le jardin royal de Kew. Elle n’avait donc pas de but religieux mais visait à montrer le style chinois aux anglais. A l’époque elle représentait le bâtiment le plus haut du pays et l’un de plus colorés avec ses 80 dragons iridescents.

. https://www.hrp.org.uk/kew-palace/whats-on/the-great-pagoda/#gs.67mz0h

La Pagode de la Paix  de Battersea :

Cette stupa bouddhiste émane d’un mouvement pacifique Mondial. Lieu de méditation, elle consiste en un pavillon contenant des reliques et abritant quatre statues dorées de Bouddha. Elle y accueille des gens de tout origine avec le but d’unir et d’encourager la paix. C’est d’ailleurs l’objectif de chacun des 80 pavillons de la paix éparpillés dans le monde selon la volonté du moine japonais Nichidatsu Fujii’s (1885–1985) . le projet commença au Japon en 1947 à Hiroshima and Nagasaki. Puis, il se diffusa à travers le monde pour promouvoir la paix et l’harmonie. La Pagode de londrès date de 1984. Construite dans le parc de Batterea, elle domine la Tamise.

Pagode de Victoria park 

Cette Pagode provient de l’entrée du pavillon chinois de l’exposition universelle de 1842. A la fin de l’évènement, elle fut achetée et installée dans le parc de Victoria à l’est de Londres. Abimée par les bombardements de 1941, détruite en 1956, elle fut reconstruite en 2010  au moment des JO sur le bassin initial.

La Pagode de Regents park

Un restaurant chinois peu ordinaire, le Feng Shang Princess se situe sur le Bassin Cumberland près de Primrose Hill,. C’est un bateau-Pagode, rouge de trois étages avec des lanternes. http://www.fengshang.co.uk/

Jardins orientaux, des oasis de paix au cœur de la ville

  • Le Kyoto Garden, Holland Park, ouvert en 1992 dans le cadre du festival japonais, comme symbole de l’amitié Anglo japonaise. Il a réouvert en 2011, restauré par des jardiniers japonais dans le style `kaiyushiki’  ou jardin promenade avec  cascades, bassins, sentiers et bosquets traditionnels..https://secretldn.com/kyoto-garden-tranquil-japanese-london/

Construit en 2001 sur le toit de la Brunei Gallery au coin de  Russell Square, le jardin japonais offre un lieu de calme et de méditation surprenant et assez méconnu.

  • Jardin japonais de Regents park : une petite ile tranquille, à l’abri des regards se cache derrière la porte du Jubilée dans le jardin Ste Mary. Sa cascade, ses lanternes traditionnelles, pont et statues valent de s’y promener.
  • Jardin de la Paix du Parc de Hammersmith Il s’agit du plus ancien jardin japonais public de la capitale. Moins traditionnel que les précédents il vient d’être restauré par des paysagistes nippons et offre lui aussi un lieu de sérénité.

Influences Londres-Paris

Une histoire d’influences Londres-Paris

Les destructions et (re)constructions croisées permettent de souligner les influences Londres-Paris mais aussi les grandes directions prises. Les deux capitales monde se sont longtemps disputé la place dominante. Si Londres semble avoir gagné la bataille, il n’en a pas toujours été ainsi.

Deux villes de construction romaine

Bien que de fondation celtique, les deux villes ne sont devenues cités que grâce à l’effort urbanistique romain. Toutes les deux nées le long du fleuve, près d’un gué, elles se sont développées ensuite sur les deux rives du cours d’eau.

De leur fondation romaine, elles conservent l’une et l’autre le plan hippodaméen de la colonie. Les cardo et decumanus se lisent d’ailleurs encore à Paris (rue St Jacques et rue Soufflot) autour du forum. Les thermes de Cluny restent en outre s très visibles. Cependant, il faut aller chercher les vestiges du Bas-empire sous la crypte archéologique devant Notre-Dame de Paris.

En revanche, Londres, qui avait presque tout gommé de son passé romain le redécouvre peu à peu, à la faveur des destructions et (re)constructions. C’est par exemple après les bombardements qu’est réapparu le Mitraeum. https://visitesfabienne.org/londinium-londres-romain/

Une forte influence française à Londres

Avec le Moyen-Age et la conquête normande (1066), l’influence française devient prééminente. Bien à l’ouest de la cité romaine de Londinium, le conquérant renforce la muraille antique d’un fort, la Tour de Londres, et fonde un noyau royal autour de Westminster. https://visitesfabienne.org/westminster/

La chapelle romane dans la Tour de Londres montre les influences Londres-Paris

De l’époque romane et de l’influence française, subsistent quelques vestiges quoique parfois lourdement remaniés. L’Abbaye de Westminster a subi de nombreuses transformations. Néanmoins on lit aisément le roman d’origine normande (norman style) dans la chapelle royale de la Tour de Londres, à la Tour des Bijoux ou la chapelle Savoie.

Les périodes d’épidémies et de guerres qui frappent nos deux pays ne favorisent pas précisément un échange d’idées ou d’influences. Pourtant, des deux côtés de la Manche, les deux capitales se fortifient. Le mur de Londres est rehaussé. Quant à Paris, Philippe-Auguste qui y établit définitivement son siège, choisit de la protéger depuis l’ouest avec la construction du Louvre, qui clôt l’enceinte de la ville contre une éventuelle incursion angloise.

Villes ouvertes, villes planifiées ?

Les deux capitales croissent très vite à l’ère « moderne ». Au 17e siècle, les murailles tombent. Pourtant Paris en garde la trace avec ses boulevards et ses portes. Londres efface quant à elle toute empreinte du passé. Le pouvoir royal cherche à planifier en France dès le 16e siècle avec les places royales. Ainsi, Henri IV prévoit-il trois places, une carrée (Vosges), une triangulaire (Dauphine), et une semi-circulaire, (la Place de France) jamais construite. En revanche, loin de toute scénographie, Londres croit en fonction des besoins des marchands et des aristocrates, le long des voies de communication entre la City et Westminster, le long de la Tamise ou près des routes reliant la province.

Le Grand Incendie, peinture anonyme, Musée de la Ville de Londres

Avec le grand incendie de 1666, la City disparait sous les flammes. Dès lors, l’opportunité s’offre de la rebâtir totalement. Les trois plans d’urbanisme proposés seront rejetés par les hommes d’affaire. Ceux-ci presseront le roi pour reconstruire au plus vite le long des rues existantes. Bien que la ville change de visage avec des constructions plus homogènes, en pierre ou brique, aucune place ou espace ne sera perdu en décorum couteux et superfétatoire. https://www.historic-uk.com/HistoryUK/HistoryofEngland/The-Great-Fire-of-London/

Christopher Wren, artisan d’une des (re)constructions de Londres après le Grand incendie
Assurance contre le feu

(Re)constrcutions du 19e

Le Pont de Hammersmith, chef d’oeuvre de Bazalgette

Avec la Révolution industrielle, tout change. Londres affirme sa domination. Sans murailles, la ville s’étend de plus en plus. A l’Est, les quartiers ouvriers s’opposent à l’élégance du West-End. Londres détrône même sa rivale sur le marquage du temps. Ainsi, l’observatoire de Greenwich devient-il maître de l’horloge mondiale, reléguant l’observatoire de Paris et son méridien au passé. Des ingénieurs d’origine française déploient leur science au service de l’Angleterre. Ainsi la dynastie Brunel construit ponts et tunnels, gares et usines. C’est à Joseph Bazalgette que l’on doit le système d’égout, l’assainissement et la modernisation d’une ville autrefois insalubre. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Bazalgette

Isambart Brunel

Bien qu’enfermée dans de nouvelles murailles, Paris elle se réinvente grâce à la vision de deux hommes, Napoléon III et le Préfet Haussmann. Cette reconstruction totale, à coup d’expropriations, de démolitions et de nouveaux bâtiments montre la volonté urbanistique des Rois et empereurs.

Paris, ville du prince, Londres ville des marchands

 A Paris, le fait du Prince perdure. Lorsque les présidents laissent leur empreinte sur la ville au 20e ou 21e siècle à travers un opéra, un musée, ils illustrent que les constructions de Paris obéissent à la volonté planificatrice et édificatrice de sa tête. La beauté et l’homogénéité restent de mise dans une ville dont les murs et limitations freinent la croissance.

Barbican, une des (re)constructions de quartier londonien dévasté par le Blitz

 En revanche, la croissance de Londres est le fait des puissants. Celle qui, entièrement détruite à deux reprises par le Grand Incendie et le Blitz, a eu maintes fois l’occasion de se reconstruire. Systématiquement, à un plan général s’oppose la volonté des élites. Aujourd’hui ouverte, dominante, triomphante, Londres peut regarder avec amusement Paris enserrée dans son périphérique mais fière de son harmonie urbanistique.

Egyptomanie victorienne

Je me suis déjà fendue d’un article sur les lieux où admirer des vestiges égyptiens à Londres (https://visitesfabienne.org/legyptomanie-londonienne/). je voudrais maintenant pour accompagner la conférence du 18 Janvier 2022 m’arrêter davantage sur l’Egyptomanie victorienne. Celle-ci a entrainé en effet de nombreuses contrefaçons mais aussi des situations rocambolesques souvent animées par des personnages hauts en couleur.

Bastet à l’usine de cigarettes

L’Egypte, Une source d’inspiration artistique et de mise en scène

En effet, l’Europe s’est passionnée pour l’Egypte dès l’expédition napoléonienne de 1798.

Une passion européenne

Embarquant dans son équipée de nombreux scientifiques et artistes, les Français sont revenus politiquement bredouille mais riches de connaissances. Les écrits de Vivant Denon entre autres, les gravures et observations ont créé une vogue de longue durée.  Les Français l’ont développée dans les arts, l’ébénisterie notamment, et dans une moindre mesure l’architecture. Les Anglais, eux, se sont emparés de motifs égyptiens à tout va. Bijouterie, peinture, littérature, peinture, rares sont les domaines artistiques à en avoir réchappé.

Ainsi le V&A offre une somptueuse collection de colliers, boucle d’oreille. Dans cette galerie exceptionnelle, ressortent quelques pièces du XIXème qui font la part belle aux sources égyptiennes. Ces somptueuses parures se composaient d’amulettes ou, à défaut, les copiaient.

Collier, V&A

Fascination et ésotérisme

Se pavaner couvertes de bijoux égyptiens n’a bientôt plus suffit et la fascination pour l’Egypte s’est alors tournée vers des domaines plus ésotériques. Les Anglais se sont emparés bien vite des rites mortuaires nilotiques, si visibles et fascinants. Il faut dire que les victoriens vouaient à la mort une fascination toute particulière. Ils ont ainsi construit un énorme cimetière dans l’ouest londonien dans lequel on ne pouvait accéder que par une gare spécialisée aujourd’hui désaffectée. Bientôt les nécropoles se sont mises à ressembler à des sites antiques, c’est le cas à Highgate.

Cette véritable Egyptomanie victorienne a d’ailleurs poussé à des mises en scène d’un gout douteux telles les cérémonies de désenroulage de momies.

Comme si cela ne suffisait pas, des marchands peu scrupuleux se sont mis à vendre outre les amulettes et trésors pillés dans les tombes, des bandelettes et objets pour les revendre ou les réduire en poudre. Ils obtenaient ainsi un brun dont les peintres préraphaélites se sont montrés très friands. C’est de cette époque passionnée d’ésotérisme que sont nées les malédictions des pyramides.

Egyptologie et petites histoires de découvertes

1/ L’Egyptologie, une science en formation

Outre les débordements de cette Egyptomanie victorienne , les Anglais du 19e siècle ont commencé à s’intéresser au sujet de manière plus sérieuse. Bien que venus plus tardivement dans la course au savoir, ils se considèrent en effet derrière Flinders Petrie, comme les inventeurs de l’égyptologie. On découvre cet extraordinaire personnage au musée de l’Université UCL. La collection foisonnante offre des trésors rares mais disposés pour les étudiants et spécialistes et donc peu lisibles pour le grand public. https://www.ucl.ac.uk/culture/petrie-museum

Pétrie Museum

D’autres personnalités ont collectionné avec passion des pièces rares, tel John Soane, propriétaire du sarcophage de Sethi 1er.https://www.soane.org/features/discovering-setis-sarcophagus-200-years L’arrivée de cette pièce unique à Londres fit d’ailleurs l’objet d’une célébration inégalée. Il en fut de même lors du transfert de l’obélisque dit de Cléopâtre sur les quais.

obélisque de Cléopatre

2/ Concurrence commerciale et culturelle

Le célèbre Hall égyptien du non moins célèbre grand magasin Harrods est une création récente. Dans ce temple de la consommation ouvert en 1834, il a fallu en effet attendre 1990 pour que le propriétaire égyptien, Mohammed Al Fayed, fasse redécorer l’escalier en hommage à son pays de naissance.

Hall égyptien Harrods

Quant à la pierre de Rosette, découverte par les Français lors de l’équipée napoléonienne, elle fait partie des trésors de guerre remportés par les Britanniques lors de leur victoire sur les troupes françaises. Son étude et sa traduction ont fait l’objet d’une impressionnante course au savoir opposant les grandes nations européennes dans une lutte culturelle. S’il revient au Français Champollion, le déchiffrement des hiéroglyphes est en effet pour nos amis britanniques en grande partie l’œuvre de Thomas Young.

Pierre de Rosette au British Museum

3/ Quand la Petite histoire forge la grande

L’une des plus extraordinaires histoires sur l’Egyptologie est liée au château de Highclere, lieu culte de la série Downton Abbey. Au début du XXe l’héritier des terres, le 5e lord Carnavon, passionné de voiture faillit périr dans un accident. Pour se remettre il dû prendre du soleil et chercha à occuper son temps en Egypte en faisant faire des fouilles par un obscur archéologue Howard Carter. Les deux hommes passèrent à la postérité un beau jour de 1922 lorsque l’archéologue désencombra les quelques marches menant à la tombe d’un obscur roitelet de la 18e dynastie : Toutankhamon.

Le Mur de Londres

J’ai déjà abordé le mur de Londres en évoquant la ville romaine. https://visitesfabienne.org/londinium-londres-romain/ Aujourd’hui en voici l’itinéraire https://londonmymind.com/london-wall-walk/

Un mur médiéval de fondation romaine 

Certains historiens définissent la ville ancienne par ses remparts, la ville moderne par sa régularité. La ville contemporaine elle se définit par le nombre de ses habitant et la qualité de ses infrastructures. Londres, de par sa taille et son organisation correspond donc bien à une grande ville au sens moderne. Ses murs nous renseignent également sur son existence en tant que ville ancienne.

De fait, Londres consiste en d’un agrégat de communes. La ville antique et emmurée fondée près du gué, le pont de Londres, décline à la période saxonne pour voir la ville saxonne Lundwig se former autour de Aldwych. Guillaume le conquérant installera son fief normand du côté de Westminster. Pendant ce temps, la cité romaine décline et ses murailles ne seront restaurées qu’entre les 13e et 15e siècles.

A la fin de la période romaine, le mur, en pierres du Kent, visait à protéger Londres des envahisseurs et notamment des Pictes. Il était l’une des plus grosses constructions de la Britannia romaine. Un fossé extérieur assurait une meilleure protection. Il fut d’ailleurs reconstruit et agrandi à de nombreuses reprises. Il comprenait 20 bastions surtout à l’est et un fort au nord-ouest (près de St Alphange). Ce fort abritait la garde officielle du gouverneur de Britannia et 1000 hommes dans une série de baraquements, de bâtiments administratifs, et magasins. Des plateformes de bois complétaient le dispositif renforcé au Moyen-Age au moyen de créneaux, meurtrières. Plus tard encore, des bastions accueillirent des catapultes.

Tracé du Mur de Londres

Cette muraille simple remonte à 120 ap JC. C’est un mur massif de 2 miles autour de la cité romaine. A son apogée il pouvait mesurer 10m de hauteur. sa forme n’a pas changé durant 1700 ans. Disparue en grande partie à mesure de la croissance de Londres vers l’Ouest, la muraille a été souvent incorporée dans des bâtiments ultérieurs. Les tronçons non démolis sont réapparus lors des bombardements de la 2nde Guerre Mondiale particulièrement dans la zone du Barbican. Les fouilles des années 1960/70 ont permis de mettre à jour, nettoyer restaurer les portions aujourd’hui visibles.

Tour du mur à la hauteur du Barbican

On connait aussi le tracé de cette muraille grâce à son empreinte toponymique. Ainsi, Aldgate, Bishopsgate, Cripplegate, Ludgate, Newgate indiquent la présence de portes d’accès. Celles-ci ne datent pas toutes de la même période. Si Old(ald) et new peuvent être romaines, en revanche Bishop ( évêque) ou Cripple datent de la christianisation, Ludgate évoque la ville saxonne. Et Blackfriars les pénitents noirs de la colonie médiévale. Généralement, ces portes correspondaient à des carrefours stratégiques et ouvraient sur des voies de communication importantes.  Au Moyen Age, des exécutions y prenaient souvent place. à Tower et Bishopsgate notamment. Il ne reste rien de ces constructions défensives pourtant reconstruites de nombreuses fois jusqu’à devenir lieux d’habitation

Aujourd’hui, on peut suivre l’itinéraire du mur de la Tour de Londres à St Paul en traquant les vestiges dans les jardinets, les souterrains, les rues ou en les devinant grâce aux noms.

https://www.english-heritage.org.uk/visit/places/london-wall/History/

Un itinéraire facile à suivre

Le Mur de Londres, de la Tour de Londres au Barbican

  • L’itinéraire commence au pied de la tour de Londres devant la Poterne vraisemblablement reconstruite à l’époque médiévale, puis quasi disparue, avant les fouilles de 1979.
  • Dans le jardinet jouxtant la station de métro Tower Hill, derrière la statue de Trajan, se dresse un haut fragment du mur. Sur la base typiquement romaine (jusqu’à 4m de hauteur sur les 6 initiaux) s’appuient 6m de constructions médiévales.
Le Mur devant la Station Tower Hill, on distingue bien l’appareillage mixte romain dans la partie inférieure
  • Sur Cooper’s Row Walk, dans la cour de l’hôtel Leonardo, un passage caché débouche sur: un fragment du mur. La base romaine se déploie sur 4m complétée par un appareillage médiéval particulièrement soigné. Le rempart se traverse ici.
  • Sur Vine Street, le tout petit square expose 10m du mur romain dont la base d’une tour bastionnée (4e s) démolie au 13e.
  • La porte de Aldgate se trouvait sur la route romaine la plus importante vers Colchester. Elle est antérieure au mur. Reconstruite trois fois, puis détruite en 1716 pour favoriser la circulation, elle était habitée. Au 14e, s Geoffrey Chaucer, poète mais aussi douanier y habita.
  • Bishopsgate ouvrait sur la route de York. Une mitre sur Heron tower au-dessus de la pharmacie Boots rappelle l’emplacement de la porte. London Wall suit le bord  du fossé extérieur du mur romain. Pour agrandir la rue au 20es on a modifié son alignement. All Hallows on the Wall du 18e remplace l’église du 12e construite dans les fondations d’un bastion romain. Le mur du 18e reprend le mur médiéval.
  • A l’angle de Moorgate et de Londonwall, un immeuble de verre (en photo) mène à un parking. A la place 54, apparait une belle portion du mur. On rentre alors dans le quartier de Barbican, éventré par les bombardements. Durant la reconstruction, on a mis à jour et restauré des vestiges importants.
Entrée du Parking dur Moorgate et place 54

Le quartier du Barbican

  • St Alphage, cette section du mur remonte à +120 et faisait partie du Fort romain agrandi au Moyen Age et évoqué au 1er paragraphe. Après la période saxonne, au 11e une église fut construite dans les fondations du mur puis détruite au 16e. Ces fondations devinrent alors caves de nouveaux bâtiments. Exhumée après les bombardements, cette portion montre donc un soubassement romain et partie supérieure (1477) médiévale, décorée.
Le Mur de Londres à St Alphange
  • Cripplegate marque l’entrée nord de la muraille en déclin à la période saxonne La porte fut reconstruite et en activité en 1490 avec la résurgence de ce quartier suburbain proche de Islington. Elle se transforma ensuite en logements puis prison et fut démolie au 18e pour améliorer la circulation.
Vue du Musée de Londres
  • Près de l’Eglise st Gilles Gripplegate, apparait une section très bien conservée au nord de la muraille. La majorité des pierres et les tours datent pourtant du Moyen-Age. Ce mur protégeait au 17e un cimetière occupant le fossé médiéval comblé. Il correspond aujourd’hui au petit lac. La tour au NW du mur antique garde 2/3 de sa hauteur initiale.
  • Sous le Museum of London le long des jardins, une tour défensive du 13e s’est fondue dans les bâtiments du 16e dont le hall des barbiers, souvent abimé et reconstruit.
Tour et lac au Barbican
  • Sur Noble Street Wall une plateforme permet d’observer les vestiges du mur redécouvert après les bombardements. D’une tour de garde on accédait à la courtine SW. On distingue de nombreuses traces de reconstructions médiévales et surtout 19e.On peut alors suivre le tracé du mur sans vestiges apparents le long de Newgate, Ludgate puis Blackfriars.
Tour devant l’Eglise St Gilles Cripplegate

Mayfair, luxe et charme

Mayfair est un quartier d’affaires et résidentiel huppé et aussi une zone commerçante haut de gamme.  Et pourtant des coins et recoins restent à découvrir. Cet article vous propose non pas une promenade mais des lieux regroupés par thèmes

Burlington Arcade

Les grandes rues commerçantes de Mayfair

– le quartier de Mayfair est bordé par de grandes artères commerçantes. Au Nord, la populeuse Oxford Street dessert toutes les grandes chaines internationales. A l’Est, l’aristocratique Regent Street présente des immanquables britanniques, Liberty’s et ses fabuleux tissus, Hamley’s, le roi du jouet. Au Sud Picadillys’ouvre sur des passages prestigieux et de vieilles enseignes incontournables comme Fortnum and Mason.

Rayon de Thé chez Fortnum et Mason

Bond Street, icone du luxe londonien, relie Picadilly et Oxford Street. Les grands couturiers se regroupent essentiellement sur Old Bond Street. Thomas Bond l’a construite sur la propriété des Albemarle à partir de 1684 pour spéculer. La section Nord New Bond Street construite, elle, sur un terrain municipal dans les années 1720commence après la sculpture en bronze « Alliés » qui représente Churchill & Roosevelt. Dès sa construction, la rue devint une promenade à la mode.

Liberty’s, la célèbre façade néo Tudor

Au-dessus des boutiques, les logements étaient loués à des personnalités. Les façades et enseignes valent de quitter des yeux les vitrines notamment au 35, la célèbre salle des ventes Sotheby’s, établie ici depuis 1744. La déesse lionne égyptienne Sekhmet veille sur l’entrée). C’est la plus ancienne statue extérieure de Londres puisqu’elle date du Nouvel Empire (-1700/-1360). Vendue aux enchères en 1880, sans avoir jamais été réclamée, Sotheby’s en a fait sa mascotte. Au 153, draped reclining figure  de Henry Moore en 1953, encastrée dans la façade d’un immeuble rappelle la fascination du sculpteur pour les arts africain et océanien.

Rue piétonnes et passages de charme

– Non loin de Picadilly, s’engagent plusieurs passages et arcades. Ainsi, Burlington Arcade fut ouvert en 1819 pour George Cavendish, 1er Comte de Burlington. Les anciens hussards de son régiment ou Beadles, surveillaient alors les entrées. Ce ne sont plus aujourd’hui des militaires, mais ils veillent toujours avec vigilance au respect des règles. Avec leurs redingotes et hauts-de-forme de l’époque édouardienne, ils empêchent de courir, chanter, siffler, ou d’ouvrir un parapluie dans la galerie.

Picadilly Arcade

Saville row, la rue des meilleurs tailleurs de Londres a habillé tous les hommes connus depuis le XIXe. Le terme ‘bespoke’, sur mesure, y est né mais aussi, le premier smoking créé pour le prince de Galles en 1860.

– Le quartier abonde également en allées piétonnes charmantes bordées de jolies adresses : Molton Lane, Avery Row, et l‘adorable Lancashire Court ou encore Shepperd market. Fondé en, 1735 par Edward Sheppherd ce village miniature au charme désuet remplaça le site de la foire annuelle devenue incontrôlable et infréquentable. Aujourd’hui, ce petit coin tranquille abonde en petits restaurants, pubs victoriens et boutiques artisanales

Lancashire Mews

– Parallèle à Picadilly, juste au sud et donc techniquement en dehors de Mayfair, l’aristocratique Jermyn Street est le repère de magasins de luxe intrinsèquement britanniques.

Floris, Jermyn Street

Les secrets de Mayfair

Le quartier de Mayfair recèle d’autres trésors que les magasins d’exception. Zone des grands domaines et belles propriétés, on y trouve encore d’agréables jardins, des galeries aménagées dans de belles demeures mais aussi des églises intéressantes.

-Parmi les églises du quartier, la plus belle est certainement Saint Georges. Construite en 1725 par un élève de Wren c’est la paroisse huppée de Londres mais aussi Le lieu des célébrations musicales d’un de ses paroissiens illustres : le grand Haendel. Sur Picadilly, Saint James est l’une des œuvres majeures de Sir Christopher Wren puisque, contrairement à ses sœurs de la cité, l’architecte la construisit ex nihilo. Plus étonnante et récente, l’église ukrainienne toute en brique semble moquée par un amusant groupe sculpté de singes. https://visitesfabienne.org/les-animaux-londoniens/ L’église néogothique de l’Immaculée Conception des Jésuites anglais construite en 1849 se cache dans le discret jardin de Mount Street. Sa profusion la distingue des autres églises londoniennes.

Eglise Jésuite

–  des jardins comme Grosvenor Square. Le nom vient d’une riche famille descendant de Guillaume Gros Veneur, proche au XIe du Conquérant. Son descendant épousa au 17ème Marie Davies, héritière de propriété agricoles. Les descendants possèdent encore une bonne partie du quartier, abondamment bâti depuis.

 On peut manger son sandwich dans d’autres jardins, vestiges des propriétés passées : Bedford, Cavendich, Hannover. On peut également pousser vers Saint James Park et Green Park pour plus de verdure et d’espace.

Galeries, Institutions et Art dans Mayfair

– des Galeries ou musées plus ou moins connus. Au chapitre des mariages incongrus le musée Haendel et Jimi Hendrix s’impose.

Plus loin, l’ Institut Royal est trop peu connu. Il offre pourtant des cours, des ateliers pour toute la famille ainsi que des conférences. https://www.rigb.org/our-history. Et l’Académie Royale des Beaux-arts mérite la visite https://www.royalacademy.org.uk/. Sise dans l’une des dernières demeures XVIIe s du quartier Burlington House, remaniée au XVIIIe, l’académie naquit en 1768 pour former les jeunes artistes et faire connaitre les art.

Royal Academy of Arts

– des œuvres d’art ou Memoria étonnantes et trop peu connues : les singes sur la dalle de Brown hart Gardens sont un must. (en face de l’église ukrainienne sus mentionnée). Le jardin commémoratif des victimes de l’attentat new yorkais du 11 Septembre se trouve dans le square Grosvenor.

Singe, Brown Hart Garden

Rue Audley  ,les Français trouveront la trace du roi dernier Roi de France Charles X. Un peu plus loin devant l’ambassade du Qatar, un réverbère rappelle les échanges auxquels se livraient les espions pendant la guerre froide. Ils utilisaient le petit boitier pour échanger des messages.

Plaque commémorant le séjour de Charles X à Londres avant la Restauration

Enfin, on peut compléter cette promenade en poussant jusqu’au Palais et jardins de Saint James.

Noël à Londres

C’est bientôt Noël.

Aujourd’hui que serait la saison festive sans les « Christmas parties » ? de même les illuminations nous paraissent indissociables de cette période. Pourtant elles n’apparurent qu’après la deuxième guerre mondiale autour de Oxford Street. Si Selfridges décora les premières vitrines de Noel en 1909, il fallut attendre 1953 pour que la tradition prenne dans le West End. Les rues les plus illuminées se trouvent désormais autour d’oxford Street, Picadilly, Regent Street, Covent Garden, Carnaby.

Les célébrations contemporaine d’une fête chrétienne doivent néanmoins beaucoup à la période victorienne.

1/ Avant Victoria, Noël est une fête peu célébrée

  • La fête chrétienne reprend des traditions païennes de la fête du solstice d’hiver. Elle s’appuie notamment sur des traditions celtiques parmi lesquelles le gui, plante symbolique de paix et quasi sacrée, cueillie par les druides. Le gui faisait de la maison un asile ou il était interdit de se battre
  • Elle recourt également au répertoire chrétien. St Nicolas, martyr d’Asie Mineure, saint patron des enfants, des pauvres. Religieuse également, L’abréviation devenue si populaire avec la publicité Xmas repose sur l’utilisation paléochrétienne du Chrisme pour symboliser le Christ (lettre Xie grecque)
  • Quelques traditions culinaires apparaissent à l’époque Tudor (Moyen Age tardif) : les mince-pies, petites tourtes à la viande évoquent la mangeoire dans laquelle dormit l’enfant Jésus à sa naissance. Traditionnellement il convenait de manger 1 mince pie chacun des 12 jours séparant Noël de l’Epiphanie « Twelfth Night ». Les mince-pies se consomment toujours, accompagnés de vin chaud. Mais une garniture sucrée à base de fruits confits a remplacé la viande. Les petits pâtés de Pézenas rapportés par un cuisinier anglais doivent avoir un goût assez proche des mince-pies originels.

La même nuit de l’Epiphanie, une tranche de cake accompagnait un verre de punch. Cette tradition existe toujours pour les acteurs au théâtre royal de Drury Lane. Il semble qu’on puisse faire remonter à la même époque le don de boites de nourritures, pour les pauvres.

  • Les hymnes religieux apparaissent sous forme de carols au 15e. s. même s’ils ont été remaniés aux 18 et 19e . Ces chansons reprennent des chants de marins visant à obtenir une boisson voire des cadeaux. A la même époque, des pièces de théâtre illustrant la légende de St Georges et le dragon recourent à un comique un peu lourd. Les masques, inversions de rôles et de sexe annoncent également les pantomimes à venir. Ces représentations s’enrichiront d’apports de la commedia dell’arte et du répertoire des auteurs classiques.

Avec les puritains au 17e presque toutes les célébrations et surtout les libations sont écartées. Au même moment, apparait la figure du Père Noël, un vieil homme sage rappelant les temps heureux antérieurs à Cromwell.

Noël à Covent Garden

2/ Noël, une invention victorienne ?

La période victorienne a redécouvert de nombreux éléments d’avant le puritanisme pour les transformer en constitutifs de la fête moderne. Cette période a transformé la célébration religieuse antique de partage et de paix en une fête familiale.

Les choux de Bruxelles, un mets privilégié sur les tables le 25 Décembre
  • Ce sont d’abord les écrivains de l’époque victorienne qui ont revisité et réhabilité les chants et l’imagerie. Dans Christmas Carol, en 1856, Charles Dickens donne une vision idéalisée de ses mémoires d’enfance plutôt qu’une description des festivités contemporaines. Pourtant, on le considère aujourd’hui comme le père du Noël moderne. https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_chant_de_No%C3%ABl
Noël sur Oxford Street

 Ainsi la tradition qu’il établit du Noël Blanc repose sur une période particulièrement froide alors qu’il était enfant. Depuis cette mini glaciation, peu de Noel ont vu la neige à Londres. Son œuvre peignant la misère des enfants a aussi développé la tradition caritative de la période.

A la même époque, Clément C Moore rappelle la légende de st Nicolas dans le célèbre poème –   T’was The Night Before Christmas, (la nuit avant noël) à l’origine de l’actuel Saint Nicolas. Et avant que la publicité de coca Cola ne rhabille le personnage. https://www.poetryfoundation.org/poems/43171/a-visit-from-st-nicholas et en français http://touslescontes.com/biblio/conte.php?iDconte=720

  • Le siècle de Victoria marque également la naissance de traditions aujourd’hui indissociables de Noël. C’est aussi au 19e que le repas de Noel commence à se codifier.
  • En 1843  John Calcott Horsley envoie la première carte de Noël imprimée à Henry Cole directeur du V&A. Celui-ci popularise la poste à 1 penny favorisant les envois de cartes de noël (penny post)
  • En 1848, le journal Illustrated Llondon news publie une image du couple royal devant un sapin. Albert a rapporté cette tradition de son pays de naissance, l’Allemagne tout comme l’avait fait la reine Charlotte en 1800. C’est l’image qui va lancer la vogue de l’arbre décoré de douceurs et bougies.
  • A la même époque Tom Smith s’inspire des traditions festives parisiennes pour offrir des sucreries dans de petits paquets que l’on fait craquer. La vogue des crakers est née.
  • En 1846, les collecteurs d’ordures travaillent pour des entreprises privées. Ils vont peu à peu s’organiser pour recevoir des pourboires pour les fêtes : la tradition des Etrennes est née.
  • Dans les années 1870 le terme de Boxing day apparait dans le dictionnaire et les deux jours fériés sont accordés aux domestiques. Malgré différentes explications il semblerait que le mot boxing se réfère à la tradition de remettre des boites aux domestiques pour qu’ils les offrent à leurs familles.
  • Les pantomimes se codifient et s’inspirent désormais de contes de fées. Elles incluent peu à peu des numéros chantés et dansés et deviennent une attraction Populaire de fin d’année. https://www.york.ac.uk/news-and-events/features/pantomime/
  • Le repas de noël, consommé en début d’après-midi le 25 voit son menu se codifier lui aussi autour de la dinde ou du jambon et de ses garnitures (navets, choux de Bruxelles et carottes) accompagnés de sauce à la canneberge et au pain. Le Royaume-Uni devient dès lors le plus gros consommateur de ces petits choux apparus au 16es dans les Flandres et en Belgique.et facilement récoltable l’hiver. Encore très populaires, leur goût évoque aux britanniques la saveur de Noël. Le dessert se compose de Christmas pudding avec une sauce au Brandy. Que dire encore des “cochons sous la couverture”(saucisses coktail au lard) et autres délices anglais?

Le thé à Londres

Le thé, boisson traditionnelle chinoise depuis 3000 ans, n’apparait qu’au XVIIe s en Grande Bretagne. Il se diffuse au XVIIIe pour devenir à la fin du XIXe la boisson anglaise par excellence. Pourquoi cette prééminence alors qu’il est apparu en même temps que le chocolat et le café ?

Enseigne de Twinings, maison de thé à Londres

A l’origine du thé à Londres, le café au XVIIes

Pasque Rose, domestique d’origine grecque et sicilienne ouvre en 1652 la première maison pour déguster une nouvelle boisson, le cave près de St Michael Cornhill. Il accompagne la dégustation de la lecture de journaux.

1ere maison de café dans la City

Vers 1666, on compte près de 80 « maison de café » dans la city. Monsieur Lloyd a même l’idée d’échanger nouvelles et affaires dans son café de Lombard Street. Son café deviendra marché d’assurances. Cette vogue souffre néanmoins d’une forte taxation et de difficultés de stockage.

C’est dans ces cafés qu’apparait pour la première fois en Septembre 1658 une boisson chinoise, apportée par les marins hollandais et portugais. Le journal Mercurius Politicus, annonce la vente de Tcha ou Tee. Le marchand Thomas Garway le propose solide ou liquide dans Exchange Alley.

Ce Tcha se popularise rapidement malgré son coût et les admonestations des médecins et moralistes. En 1700, 500 cafés en vendent. Du coup, la couronne impose des taxes importantes. Monopole de la East India Company  (comme les épices et autres soieries), il reste précieux et onéreux et sa consommation limitée à une élite. On le consomme à la manière chinoise, noir et dans des tasses de porcelaine (alors inconnue en Europe).

Le thé l’emporte sur le café XVIIIes

La consommation de thé va augmenter par étape.

1/ Un mariage et une passion

 C’est d’abord En 1662 le mariage de Charles II avec la princesse portugaise Catherine de Braganza. Amatrice de thé, elle en fait la boisson à la mode à la cour puis dans la noblesse. La compagnie des Indes orientales s’enrichit. Mais, lourdement taxé, il reste une boisson très onéreuse destinée à l’élite. On le réutilise d’ailleurs de nombreuses fois, le dernier jus insipide étant laissé aux domestiques. On le conserve dans des coffres fermés à clé et sa consommation implique rapidement de nouveaux équipements, vaisselle, meubles, imités des Chinois. Dans les maisons riches le thé était servi cérémonieusement après le diner, pris tôt dans l’après-midi.

Tea time, au V&A

2/ Nouveaux lieux et équipements pour le thé

En 1717 by Thomas Twining ouvre une boutique de Thé pour les Dames. Son concept essaime très rapidement à travers le Royaume. D’autant plus que les salons de thé permettent aux femmes d’avoir une vie sociale sans chaperons et sans écorner leur réputation (après 1864). https://twinings.co.uk/pages/twinings-flagship-store-216-strand

Dans sa boutique, se presse l’élite londonienne. Parmi les personnalités, le peintre Hogarth. La légende raconte qu’il paya Thomas Twining d’un portrait, que l’on contemple toujours dans la boutique du Strand.

Dans la boutique Twining, le portrait du fondateur par Hogarth

Contrairement aux chinois les anglais utilisent des tasses avec anses et les manufactures de Wedgwood, Spode, ou Royal Doulton se développent. Les services se perfectionnent avec de petits pots pour le lait, le sucre.

3/Des lois pour favoriser la consommation de thé

 Pour contourner les taxes, le trafic illégal de thé frelaté augmente. A tel point qu’en 1784 William Pitt le jeune introduit  le Commutation Act. La taxe baisse  de 119% à 12.5%,.

Dès lors, le thé, plus simple à préparer que le café ou le chocolat, gagne toutes les couches de la société. Les Anglais le consommant avec du lait et du sucre, dont l’absorption augmente considérablement..

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Museum of London

Au XIXe Démocratisation du thé

Les lois Pitt rendant le thé accessible, les élites et le progrès technique achèvent de le démocratiser.

1/ le thé devient boisson à la mode

La légende raconte que Anna, 7e Duchesse de Bedford invente le Afternoon tea au début du XIXe. Trouvant le temps trop long entre diner et souper, souvent tardif dans les maisons élégantes, la duchesse a l’idée d’un thé accompagné de mets raffinés en fin d’après-midi. Elle invente donc la rencontre sociale autour du thé. Celui-ci se transforme en High tea dans les classes populaires où il devint le repas le plus substantiel de la journée. Tea shops et Tea garden deviennent à la mode dans la bonne société.

Tea shop, Museum of London

2/ multiplication des zones de production

Un nouvel essor est donné par la fin du monopole de la compagnie des Indes orientales sur le commerce asiatique en 1834. La compagnie envisage alors un repli sur l’Inde et y introduit la culture du thé jusque là uniquement chinoise. Lorsque les britanniques prennent le contrôle de l’Inde en 1858, la production de thé croit. Le thé indien remporta un vaste et rapide succès.

3/ Amélioration des circuits et techniques

La fin du monopole de la compagnie des Indes orientales en 1834 pousse en outre les compagnies à jouer la concurrence. Elles utilisent de fins navires à voile, les clippers, tel le Cutty Sark à Greenwich, pour acheminer au plus vite le thé d’Orient vers le Royaume Uni et faire les profits les plus importants. Cette concurrence mène à de véritables courses entre Américains et Anglais dont celle de 1860. Le gagnant devait être le 1er à accoster et décharger son thé sur les docks. https://www.rmg.co.uk/cutty-sark/history

Cette frénésie ne résiste pas à l’ouverture du Canal de Suez. Il laisse en effet passer de gros navires et réduit la longueur du voyage. Le coût d’un thé  produit maintenant  jusqu’au Sri Lanka diminue sensiblement. De ce fait la consommation augmente énormément. Le thé devient indissociable du mode de vie britannique. Les ventes connaissent un rebond dans les années 1970 avec l’introduction du sachet.

4/ Une boisson prisée par les gouvernements.

Le gouvernement tire au XVIIe et XVIIIe jusqu’à 10°/ de son revenu des précieuses feuilles. La cour au XVIIe puis la noblesse au XVIIIe se passionnent pour le thé mais  la vogue tient surtout au puritanisme. Le Considérant comme bonne antidote à l’alcool les élites victoriennes poussent sa consommation. Elles contribuent à la ritualiser. Tout fait alors l’objet de règles : Horaires, mets, qualité du thé mais aussi objets. https://www.tea.co.uk/history-of-tea

service et théières V&A

Dans les classes populaires, boire du thé représentait un marqueur social. Rapidement on considéra qu’il apportait réconfort et chaleur. Idée reprise pendant les deux guerres mondiales et toujours répandue aujourd’hui même si le thé est aujourd’hui sérieusement concurrencé par l’industrie de Flat White. (café au lait).

De l’importance du lait, céramique V&A

Whitehall

Pour faire suite à mon article sur Westminster, https://visitesfabienne.org/westminster/ je vous propose maintenant de remonter Whitehall. Cette rue « du Parlement » a beau être le lieu le plus fréquenté des touristes, on peut encore y découvrir des surprises. En quittant les quais de la Tamise et tournant le dos au Parlement mais aussi à la place du même nom, nous allons remonter Parliament Street, épicentre du gouvernement britannique.

Pourquoi Whitehall ?

Que la rue porte le nom de Parliament Street on le comprend aisément puisque les bâtiments publics de la monarchie britannique la bordent.

 En revanche le vocable de Whitehall nous rappelle qu’ici se trouvait l’énorme Palais de Henri VIII disparu dans l’incendie de 1698. Le roi avait réquisitionné la magnifique résidence du Cardinal Wolsey pour la faire sienne. Les façades de pierre contrastaient avec la brique des constructions de la capitale. https://www.hrp.org.uk/banqueting-house/history-and-stories/the-whitehall-fire-of-1698/#gs.cjxkz8

  Aujourd’hui, le terme de Whitehall désigne le Gouvernement britannique, au même titre que l’ “Elysée » désigne la présidence française.

Parliament Street est aussi surnommée le corridor parlementaire. En la remontant, on longe les ministères de la culture, puis des finances. La petite rue sur la gauche qui débouche sur St James Park mène au cabinet de guerre de Winston Churchill.Ceux-ci se visitent pour un prix extravaguant. https://www.iwm.org.uk/visits/churchill-war-rooms Un peu plus loin sur Parliament street, les grilles bondées annoncent Downing street, résidence au 10 du premier ministre (PM) et au 11 du chancelier de l’échiquier (ministre des Finances). Il est aujourd’hui quasi impossible de distinguer la fameuse maison de brique dont le premier locataire fut Robert Walpole.

En revanche, le cabinet du PM s’étend largement le long de Whitehall, faisant face au ministère de la Défense. Au centre de l’avenue, deux monuments aux morts rappellent le soldat inconnu (le cénotaphe) et le rôle des femmes durant la GM2.

On accède alors à Horse Guard, siège de la garde montée de sa majesté. Amateurs de chevaux, parades, guerres et autres uniformes, ici aussi un musée s’offre à vos yeux ébahis : https://householdcavalry.co.uk/museum/

La Banqueting House, seul vestige de Whitehall

Je vous conseille de traverser la rue pour admirer la fantastique façade de Banqueting House. Ce magnifique édifice est quadruplement important dans l’histoire de Londres. En effet, il fut le premier bâtiment de la Renaissance dans la capitale . Construit en 1626 par Inigo Jones il devait apparaitre comme révolutionnaire dans la ville de briques et colombages qu’était alors Londres. https://visitesfabienne.org/palladio-a-londres/

Banqueting House

 Il est d’ailleurs le seul survivant du magnifique palais « Whitehall » de Henri VIII. En outre c’est la seule maison royale de banquets qui nous soit parvenue du 17es.  En réalité, outre les banquets c’était surtout un lieu de réunions et de plaisirs.

Enfin c’est devant ces fenêtres que le seul roi assassiné de l’histoire d’Angleterre. Charles Ier (dont on voit le buste au-dessus de la porte) y perdit la tète en 1649. Ce roi, amateur d’art éclairé, commissionna d’ailleurs les fresques du plafond à Rubens. Si vous adorez Rubens, vous pouvez vous offrir la visite : https://www.hrp.org.uk/banqueting-house/#gs.cm7a49

De Banqueting House, le regard se porte désormais sur Trafalgar Square, annoncée par la colonne de Nelson. D’ici on peut alors remonter vers la place en passant juste devant la bizarre statue équestre de Charles Ier revenue après la guerre civile et la restauration et érigée à l’emplacement d’une croix (la fameuse Charing cross qui a donné son nom à la gare voisine) .

Banqueting House, seul vestige de Whitehalll


Au contraire, on peut retraverser et passer sous le bâtiment de la garde montée, traverser la champ d’entrainement le long du ministère du commerce extérieur, contourner le bunker face au monument aux soldats de la GM1 dans st James Park. On contourne alors ce blockhaus recouvert de vigne vierge pour rejoindre l’arche de l’Amirauté, a priori bientôt transformée en Hôtel de luxe.

Horse Guards Field

Trafalgar Square

Cette arche, dont l’arcade centrale ne peut laisser passer que des membres de la famille royale, s’ouvre néanmoins aux coureurs du Marathon de Londres. Elle débouche sur Trafalgar Square dont la colonne surmontée par l’amiral Nelson sert de point de départ à toutes les grandes manifestations. C’est également sur cette place que se trouve le point zéro des routes anglaises. De grandes institutions la bordent, comme l’église Saint Martin des Champs ou la National Gallery où je vous convierai bientôt.

colonne Nelson sur Trafalgar square

Petit clin d’oeil, on y voit également le plus petit commissariat du pays, caché dans une guitoune :

Commissariat de Police sur Trafalgar Square

Rarement en manque d’humour, la mairie confie d’ailleurs à des artsites contemporains le soin d’orner le socle laissé libre face à la statue de Georges IV.

The End, sur la place Trafalgar

Shoreditch

Comme promis, plus qu’une promenade vouée à disparaitre très rapidement, voici quelques noms du Street Art entre Shoreditch et Hoxton.

Wrdsmth

Shoreditch offre un mélange très plaisant de boutiques à la mode, petits cafés sympas, traces historiques et œuvres d’art. Si le quartier, pauvre et très reconstruit ne présente que peu de charme, les œuvres murales valent le détour. En effet, le lieu s’est mué en laboratoire artistique.. Le dimanche, l’animation est à son comble entre marchés et chasseurs de graffitis.

: Shoreditch, Hoxton et plus

-Autour de Brick lane

La rue des cantines indiennes, boutiques de frippes et boites de nuit est aussi une galerie à ciel ouvert. Tout autour, les artistes profitent de chaque centimètre de paroi. Murs, stores se couvrent de peintures, fresques, affiches. Chaque ruelle ou allée vaut le détour : Fashion Street, Princelet, Hanbury, Toynbee, Buxton et surtout Heneage Street. Chaque allée ou courette mérite d’y jeter un œil. Le dimanche, avec les marchés, l’animation atteint son comble. https://inspiringcity.com/2020/01/21/where-to-find-street-art-and-graffiti-on-brick-lane/

 Autour du marché alimentaire upmarket, sur Elys Yard, la brasserie Truman a financé une véritable galerie. https://inspiringcity.com/2020/02/14/secrets-of-the-truman-brewery-on-brick-lane/

 Dans une voiture rose, Banksy a installé un squelette, alors que le monstre Grunchie de Renzo ricane du haut d’un mur. Cette dénonciation grinçante et rigolarde du capitalisme fait face au mur de Gucci qui change régulièrement. Invader a laissé sa marque pixellisée avec une de ses mosaïques caractéristiques. Vhils lui a laissé un grand visage sculpté moulé dans le béton.

Il faut pousser jusqu’aux jardins Allen pour voir les artistes à l’œuvre

Autour de Shoreditch

Shoreditch High Street station et vers Hoxton. Redchurch street, Shoreditch High Street et Great eastern Street sont devenues incontournables. Cependant, tout a commencé sur Rivington Street autour du Cargo Club et du mur de graffitis lancé par Banksy. De là, on peut pousser vers Hoxton Square où Stik a planté deux de ses personnages ou vers Columbia Road. Autour du joli marché aux fleurs, quelques belles fresques valent le détour.

Et encore

D’autres quartiers s’ornent d’œuvres incroyables notamment du côté de Lambeth et Leake street, près de Waterloo Station(voir mon article de la semaine dernière). Il s’agit ici des lieux qui regroupent de nombreuses d’œuvres. On trouve n éanmoins des fresques plus isolées mais magnifiques comme le David Bowie de Jimmy C à Brixton ou son Shakespeare près de Borough Market.

Heneage Street, London, England, United Kingdom

Qui

Voici maintenant quelques artistes, les plus connus, reconnaissables, et présents sur les murs londoniens.

Zabou est française. Sa peinture grand format et très figurative reprend de manière un peu retro des icones tells Dali, Audrey Hepburn..

Zabou

Ante, adopte un style clownesque, très coloré pour ses revendications politiques cf Bojo, @Ante.LTD

Ante

Phlegm peint des petits personnages surréalistes dans des lieux imaginaires monochromes. Son style graphique s’inspire des BD. Venu de l’illustration, il mélange petits personnages, effets 3D. https://www.streetartbio.com/artists/phlegm/

Phlegm

Stick, l’ancien SDF, drogué et instable est devenu un artiste célèbre et célébré pour ses bonhommes bâtons très stylisés dont le symbolisme porte de forts messages politiques et sociaux sur la diversité, la tolérance.

Dan Kitchener se spécialise dans les paysages urbains pluvieux, les villes d’Asie

Fanakapan, ce londonien se spécialise dans des fromes hyper réalistes, ballons, glace, fumée, trompe l’œil. Il joue avec les contrastes ombres et lumières .

Jimmy C éclaire les murs de ses personnages romantiques. Sa technique s’apparente à celle des post impressionnistes dans les couleurs et les points plus ou moins gros.

Jimmy C

Roa, cette Belge peint d’énormes animaux.

Sudude se moque des réseaux sociaux au travers de posters ou collages et au moyen de petits personnages.

Subdude

Thierry Noir. Français également, il a atteint la notoriété sur le mur de Berlin. Il décore de ces têtes colorées les murs de Shoreditch où il a une boutique.

Richard Noir

Street Art East End

Aujourd’hui, je vous propose quelques éléments de compréhension du Street Art. La semaine prochaine je vous emmènerai en balade dans l’East End.

A la base du Street art, la contestation

Pour commencer, quelques rappels pour ceux qui n’auraient pas vu mes promenades Street art dans le sud-ouest anglais : https://visitesfabienne.org/destinations/royaume-uni/street-art-de-la-contestation-a-la-gentrification-2/

Le terme de street art est un générique regroupant plusieurs types d’art. Il englobe de fait œuvres picturales, sculptures, happenings, concerts etc…

Le relief d’un lapin explosif sur Rivington Street

En matière picturale le street art se déploie sur les murs, volets, stores et parois de la ville et les transforme en galeries d’art à ciel ouvert. Les maisons abandonnées, vouées à la démolition offrent des parois idéales à peindre et repeindre. Par ailleurs, les quartiers en déshérence sont particulièrement adaptés et réceptifs au contenu social et politique inhérent au Street Art.

Fallen Heroes wall

En effet, né de la pauvreté et dans les quartiers délaissés, le Street art est porteur de message. Politique ou social celui-ci est relayé de différentes manières : par la violence, l’humour, le non-dit ou l’accusation brutale. Il s’oppose en général au gouvernement en place, aux forces de l’ordre.

Pourtant, à la génération des « hors la loi » qui œuvraient de nuit, à la sauvette, ont succédé des artistes recherchés, payés par les commerçants, les collectifs de quartier pour attirer le public. Dans la plupart des cas, aujourd’hui, les artistes opèrent sans poursuite ou conséquence sur les murs abandonnés, des zones vouées à la destruction ou sous le regard semi consentant des propriétaires.

Paste up féministes

Vers de nouvelles expressions

Le mouvement s’est amplifié et compliqué ces dernières années avec une recherche d’originalité et de créativité. Car le Street art se heurte à quatre types d’écueils en contradiction avec son essence

1/ Un relatif embourgeoisement

Le street art est maintenant à la mode. Nombreux traquent les dernières créations. Les peintres se transforment eux-mêmes en guides et animateurs de leurs réalisations ou de celles de leurs confrères.

Ce nouveau type d’activité revitalise l’East End londonien, les banlieues, les abords des gares. Des spots apparaissent ainsi près de Waterloo Station, sur Leake tunnel ou Southbank Centre ou encore à Brixton, Hackney Wix ou Camden. Les quartiers où s’installent les artistes deviennent à la mode et sortent de leur marginalité ce qui pousse les artistes à toujours plus d’audace et de non-conformisme pour survivre.

Leake Street, nouvelle Mecque du Street Art

2/ Financer sans se compromettre

En effet la composante anti sociale est fondamentale. Or en sortant de l’illégalité, le street art se voit menacé dans son essence. De même, en sortant de l’anonymat, les artistes perdent de leur force contestataire. Néanmoins comment vivre et payer les couleurs ? Car les artistes ne sont pas toujours jeunes, célibataires ou sans domicile. Certains sont même très installés, vendent sur le net ou dans leurs boutiques, comme Thierry Noir devenu célèbre à Berlin. https://thierrynoir.com/

Richard Noir égaye Rivington Street

 Certains sont même exposés. http://www.vam.ac.uk/content/articles/s/street-art/.

 D’autres battent des records en salles des ventes https://www.youtube.com/watch?v=eXKE0nAMmg4

Des galeries scrutent l’apparition de nouvelles œuvres et les ajoutent à leurs tours ou catalogues : https://streetartlondon.co.uk/tours/gallery/

Enfin, la publicité et quelques grandes sociétés ont compris comment utiliser le Street art pour faire résonner leur image, telles Gucci ou Botega Veneta.

3/ Péreniser l’éphémère

Dans tous les cas, le Street art reste marqué par son caractère éphémère. L’œuvre une fois apparue peut rester 2 heures ou des années selon le support, le voisinage, la notoriété de l’auteur. D’où l’importance de la mise en scène. Qui dit Street art aujourd’hui implique photographie et post sur les réseaux sociaux. L’existence même de l’œuvre se fait via instagram, Twitter, Snapchat ou Youtube. La pérennité dépend du succès en ligne. En effet, les murs eux, changent en permanence. Impossible dès lors de proposer un itinéraire fixe.

4/ Se renouveler constamment

Quelques-uns se spécialisent dans l’hommage ou le portrait posthume. Ceux- là ont une chance de rester.

D’autres mélangent les cultures

Au risque de répéter des schémas, certains se citent eux-mêmes en se référant les uns aux autres. Ainsi lorsque Georgie fait un paste up de la soupe Tories, , il s’agit en fait d’un clin d’œil à la soupe Tesco de Banksy, elle-même allusion au pape de la culture pop Andy Warhol et ses soupes Campbell.

Certains s’inspirent de peintres célèbres, tel Jimmy C dont les drippings rappellent les néo impressionnistes. https://www.facebook.com/Jimmyc.artwork.

Jimmy C sur Whitby Street

D’autres n’hésitent pas à assoir leur notoriété sur un motif, tel Adrien Boswell et ses brocolis https://www.instagram.com/adrianboswell/.

Nous retrouverons ces artistes non en leurs murs mais sur les murs dès la semaine prochaine.