Mayfair

Mayfair est un quartier d’affaires et résidentiel huppé et aussi une zone commerçante haut de gamme.  Et pourtant des coins et recoins restent à découvrir. Cet article vous propose non pas une promenade mais des lieux regroupés par thèmes

Burlington Arcade

Les grandes rues commerçantes de Mayfair

– le quartier de Mayfair est bordé par de grandes artères commerçantes. Au Nord, la populeuse Oxford Street dessert toutes les grandes chaines internationales. A l’Est, l’aristocratique Regent Street présente des immanquables britanniques, Liberty’s et ses fabuleux tissus, Hamley’s, le roi du jouet. Au Sud Picadillys’ouvre sur des passages prestigieux et de vieilles enseignes incontournables comme Fortnum and Mason.

Rayon de Thé chez Fortnum et Mason

Bond Street, icone du luxe londonien, relie Picadilly et Oxford Street. Les grands couturiers se regroupent essentiellement sur Old Bond Street. Thomas Bond l’a construite sur la propriété des Albemarle à partir de 1684 pour spéculer. La section Nord New Bond Street construite, elle, sur un terrain municipal dans les années 1720commence après la sculpture en bronze « Alliés » qui représente Churchill & Roosevelt. Dès sa construction, la rue devint une promenade à la mode.

Liberty’s, la célèbre façade néo Tudor

Au-dessus des boutiques, les logements étaient loués à des personnalités. Les façades et enseignes valent de quitter des yeux les vitrines notamment au 35, la célèbre salle des ventes Sotheby’s, établie ici depuis 1744. La déesse lionne égyptienne Sekhmet veille sur l’entrée). C’est la plus ancienne statue extérieure de Londres puisqu’elle date du Nouvel Empire (-1700/-1360). Vendue aux enchères en 1880, sans avoir jamais été réclamée, Sotheby’s en a fait sa mascotte. Au 153, draped reclining figure  de Henry Moore en 1953, encastrée dans la façade d’un immeuble rappelle la fascination du sculpteur pour les arts africain et océanien.

Rue piétonnes et passages de charme

– Non loin de Picadilly, s’engagent plusieurs passages et arcades. Ainsi, Burlington Arcade fut ouvert en 1819 pour George Cavendish, 1er Comte de Burlington. Les anciens hussards de son régiment ou Beadles, surveillaient alors les entrées. Ce ne sont plus aujourd’hui des militaires, mais ils veillent toujours avec vigilance au respect des règles. Avec leurs redingotes et hauts-de-forme de l’époque édouardienne, ils empêchent de courir, chanter, siffler, ou d’ouvrir un parapluie dans la galerie.

Picadilly Arcade

Saville row, la rue des meilleurs tailleurs de Londres a habillé tous les hommes connus depuis le XIXe. Le terme ‘bespoke’, sur mesure, y est né mais aussi, le premier smoking créé pour le prince de Galles en 1860.

– Le quartier abonde également en allées piétonnes charmantes bordées de jolies adresses : Molton Lane, Avery Row, et l‘adorable Lancashire Court ou encore Shepperd market. Fondé en, 1735 par Edward Sheppherd ce village miniature au charme désuet remplaça le site de la foire annuelle devenue incontrôlable et infréquentable. Aujourd’hui, ce petit coin tranquille abonde en petits restaurants, pubs victoriens et boutiques artisanales

Lancashire Mews

– Parallèle à Picadilly, juste au sud et donc techniquement en dehors de Mayfair, l’aristocratique Jermyn Street est le repère de magasins de luxe intrinsèquement britanniques.

Floris, Jermyn Street

Les secrets de Mayfair

Le quartier de Mayfair recèle d’autres trésors que les magasins d’exception. Zone des grands domaines et belles propriétés, on y trouve encore d’agréables jardins, des galeries aménagées dans de belles demeures mais aussi des églises intéressantes.

-Parmi les églises du quartier, la plus belle est certainement Saint Georges. Construite en 1725 par un élève de Wren c’est la paroisse huppée de Londres mais aussi Le lieu des célébrations musicales d’un de ses paroissiens illustres : le grand Haendel. Sur Picadilly, Saint James est l’une des œuvres majeures de Sir Christopher Wren puisque, contrairement à ses sœurs de la cité, l’architecte la construisit ex nihilo. Plus étonnante et récente, l’église ukrainienne toute en brique semble moquée par un amusant groupe sculpté de singes. https://visitesfabienne.org/les-animaux-londoniens/ L’église néogothique de l’Immaculée Conception des Jésuites anglais construite en 1849 se cache dans le discret jardin de Mount Street. Sa profusion la distingue des autres églises londoniennes.

Eglise Jésuite

–  des jardins comme Grosvenor Square. Le nom vient d’une riche famille descendant de Guillaume Gros Veneur, proche au XIe du Conquérant. Son descendant épousa au 17ème Marie Davies, héritière de propriété agricoles. Les descendants possèdent encore une bonne partie du quartier, abondamment bâti depuis.

 On peut manger son sandwich dans d’autres jardins, vestiges des propriétés passées : Bedford, Cavendich, Hannover. On peut également pousser vers Saint James Park et Green Park pour plus de verdure et d’espace.

Galeries, Institutions et Art dans Mayfair

– des Galeries ou musées plus ou moins connus. Au chapitre des mariages incongrus le musée Haendel et Jimi Hendrix s’impose.

Plus loin, l’ Institut Royal est trop peu connu. Il offre pourtant des cours, des ateliers pour toute la famille ainsi que des conférences. https://www.rigb.org/our-history. Et l’Académie Royale des Beaux-arts mérite la visite https://www.royalacademy.org.uk/. Sise dans l’une des dernières demeures XVIIe s du quartier Burlington House, remaniée au XVIIIe, l’académie naquit en 1768 pour former les jeunes artistes et faire connaitre les art.

Royal Academy of Arts

– des œuvres d’art ou Memoria étonnantes et trop peu connues : les singes sur la dalle de Brown hart Gardens sont un must. (en face de l’église ukrainienne sus mentionnée). Le jardin commémoratif des victimes de l’attentat new yorkais du 11 Septembre se trouve dans le square Grosvenor.

Singe, Brown Hart Garden

Rue Audley  ,les Français trouveront la trace du roi dernier Roi de France Charles X. Un peu plus loin devant l’ambassade du Qatar, un réverbère rappelle les échanges auxquels se livraient les espions pendant la guerre froide. Ils utilisaient le petit boitier pour échanger des messages.

Plaque commémorant le séjour de Charles X à Londres avant la Restauration

Enfin, on peut compléter cette promenade en poussant jusqu’au Palais et jardins de Saint James.

Noël à Londres

C’est bientôt Noël.

Aujourd’hui que serait la saison festive sans les « Christmas parties » ? de même les illuminations nous paraissent indissociables de cette période. Pourtant elles n’apparurent qu’après la deuxième guerre mondiale autour de Oxford Street. Si Selfridges décora les premières vitrines de Noel en 1909, il fallut attendre 1953 pour que la tradition prenne dans le West End. Les rues les plus illuminées se trouvent désormais autour d’oxford Street, Picadilly, Regent Street, Covent Garden, Carnaby.

Les célébrations contemporaine d’une fête chrétienne doivent néanmoins beaucoup à la période victorienne.

1/ Avant Victoria, Noël est une fête peu célébrée

  • La fête chrétienne reprend des traditions païennes de la fête du solstice d’hiver. Elle s’appuie notamment sur des traditions celtiques parmi lesquelles le gui, plante symbolique de paix et quasi sacrée, cueillie par les druides. Le gui faisait de la maison un asile ou il était interdit de se battre
  • Elle recourt également au répertoire chrétien. St Nicolas, martyr d’Asie Mineure, saint patron des enfants, des pauvres. Religieuse également, L’abréviation devenue si populaire avec la publicité Xmas repose sur l’utilisation paléochrétienne du Chrisme pour symboliser le Christ (lettre Xie grecque)
  • Quelques traditions culinaires apparaissent à l’époque Tudor (Moyen Age tardif) : les mince-pies, petites tourtes à la viande évoquent la mangeoire dans laquelle dormit l’enfant Jésus à sa naissance. Traditionnellement il convenait de manger 1 mince pie chacun des 12 jours séparant Noël de l’Epiphanie « Twelfth Night ». Les mince-pies se consomment toujours, accompagnés de vin chaud. Mais une garniture sucrée à base de fruits confits a remplacé la viande. Les petits pâtés de Pézenas rapportés par un cuisinier anglais doivent avoir un goût assez proche des mince-pies originels.

La même nuit de l’Epiphanie, une tranche de cake accompagnait un verre de punch. Cette tradition existe toujours pour les acteurs au théâtre royal de Drury Lane. Il semble qu’on puisse faire remonter à la même époque le don de boites de nourritures, pour les pauvres.

  • Les hymnes religieux apparaissent sous forme de carols au 15e. s. même s’ils ont été remaniés aux 18 et 19e . Ces chansons reprennent des chants de marins visant à obtenir une boisson voire des cadeaux. A la même époque, des pièces de théâtre illustrant la légende de St Georges et le dragon recourent à un comique un peu lourd. Les masques, inversions de rôles et de sexe annoncent également les pantomimes à venir. Ces représentations s’enrichiront d’apports de la commedia dell’arte et du répertoire des auteurs classiques.

Avec les puritains au 17e presque toutes les célébrations et surtout les libations sont écartées. Au même moment, apparait la figure du Père Noël, un vieil homme sage rappelant les temps heureux antérieurs à Cromwell.

Noël à Covent Garden

2/ Noël, une invention victorienne ?

La période victorienne a redécouvert de nombreux éléments d’avant le puritanisme pour les transformer en constitutifs de la fête moderne. Cette période a transformé la célébration religieuse antique de partage et de paix en une fête familiale.

Les choux de Bruxelles, un mets privilégié sur les tables le 25 Décembre
  • Ce sont d’abord les écrivains de l’époque victorienne qui ont revisité et réhabilité les chants et l’imagerie. Dans Christmas Carol, en 1856, Charles Dickens donne une vision idéalisée de ses mémoires d’enfance plutôt qu’une description des festivités contemporaines. Pourtant, on le considère aujourd’hui comme le père du Noël moderne. https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_chant_de_No%C3%ABl
Noël sur Oxford Street

 Ainsi la tradition qu’il établit du Noël Blanc repose sur une période particulièrement froide alors qu’il était enfant. Depuis cette mini glaciation, peu de Noel ont vu la neige à Londres. Son œuvre peignant la misère des enfants a aussi développé la tradition caritative de la période.

A la même époque, Clément C Moore rappelle la légende de st Nicolas dans le célèbre poème –   T’was The Night Before Christmas, (la nuit avant noël) à l’origine de l’actuel Saint Nicolas. Et avant que la publicité de coca Cola ne rhabille le personnage. https://www.poetryfoundation.org/poems/43171/a-visit-from-st-nicholas et en français http://touslescontes.com/biblio/conte.php?iDconte=720

  • Le siècle de Victoria marque également la naissance de traditions aujourd’hui indissociables de Noël. C’est aussi au 19e que le repas de Noel commence à se codifier.
  • En 1843  John Calcott Horsley envoie la première carte de Noël imprimée à Henry Cole directeur du V&A. Celui-ci popularise la poste à 1 penny favorisant les envois de cartes de noël (penny post)
  • En 1848, le journal Illustrated Llondon news publie une image du couple royal devant un sapin. Albert a rapporté cette tradition de son pays de naissance, l’Allemagne tout comme l’avait fait la reine Charlotte en 1800. C’est l’image qui va lancer la vogue de l’arbre décoré de douceurs et bougies.
  • A la même époque Tom Smith s’inspire des traditions festives parisiennes pour offrir des sucreries dans de petits paquets que l’on fait craquer. La vogue des crakers est née.
  • En 1846, les collecteurs d’ordures travaillent pour des entreprises privées. Ils vont peu à peu s’organiser pour recevoir des pourboires pour les fêtes : la tradition des Etrennes est née.
  • Dans les années 1870 le terme de Boxing day apparait dans le dictionnaire et les deux jours fériés sont accordés aux domestiques. Malgré différentes explications il semblerait que le mot boxing se réfère à la tradition de remettre des boites aux domestiques pour qu’ils les offrent à leurs familles.
  • Les pantomimes se codifient et s’inspirent désormais de contes de fées. Elles incluent peu à peu des numéros chantés et dansés et deviennent une attraction Populaire de fin d’année. https://www.york.ac.uk/news-and-events/features/pantomime/
  • Le repas de noël, consommé en début d’après-midi le 25 voit son menu se codifier lui aussi autour de la dinde ou du jambon et de ses garnitures (navets, choux de Bruxelles et carottes) accompagnés de sauce à la canneberge et au pain. Le Royaume-Uni devient dès lors le plus gros consommateur de ces petits choux apparus au 16es dans les Flandres et en Belgique.et facilement récoltable l’hiver. Encore très populaires, leur goût évoque aux britanniques la saveur de Noël. Le dessert se compose de Christmas pudding avec une sauce au Brandy. Que dire encore des “cochons sous la couverture”(saucisses coktail au lard) et autres délices anglais?

Le thé à Londres

Le thé, boisson traditionnelle chinoise depuis 3000 ans, n’apparait qu’au XVIIe s en Grande Bretagne. Il se diffuse au XVIIIe pour devenir à la fin du XIXe la boisson anglaise par excellence. Pourquoi cette prééminence alors qu’il est apparu en même temps que le chocolat et le café ?

Enseigne de Twinings, maison de thé à Londres

A l’origine du thé à Londres, le café au XVIIes

Pasque Rose, domestique d’origine grecque et sicilienne ouvre en 1652 la première maison pour déguster une nouvelle boisson, le cave près de St Michael Cornhill. Il accompagne la dégustation de la lecture de journaux.

1ere maison de café dans la City

Vers 1666, on compte près de 80 « maison de café » dans la city. Monsieur Lloyd a même l’idée d’échanger nouvelles et affaires dans son café de Lombard Street. Son café deviendra marché d’assurances. Cette vogue souffre néanmoins d’une forte taxation et de difficultés de stockage.

C’est dans ces cafés qu’apparait pour la première fois en Septembre 1658 une boisson chinoise, apportée par les marins hollandais et portugais. Le journal Mercurius Politicus, annonce la vente de Tcha ou Tee. Le marchand Thomas Garway le propose solide ou liquide dans Exchange Alley.

Ce Tcha se popularise rapidement malgré son coût et les admonestations des médecins et moralistes. En 1700, 500 cafés en vendent. Du coup, la couronne impose des taxes importantes. Monopole de la East India Company  (comme les épices et autres soieries), il reste précieux et onéreux et sa consommation limitée à une élite. On le consomme à la manière chinoise, noir et dans des tasses de porcelaine (alors inconnue en Europe).

Le thé l’emporte sur le café XVIIIes

La consommation de thé va augmenter par étape.

1/ Un mariage et une passion

 C’est d’abord En 1662 le mariage de Charles II avec la princesse portugaise Catherine de Braganza. Amatrice de thé, elle en fait la boisson à la mode à la cour puis dans la noblesse. La compagnie des Indes orientales s’enrichit. Mais, lourdement taxé, il reste une boisson très onéreuse destinée à l’élite. On le réutilise d’ailleurs de nombreuses fois, le dernier jus insipide étant laissé aux domestiques. On le conserve dans des coffres fermés à clé et sa consommation implique rapidement de nouveaux équipements, vaisselle, meubles, imités des Chinois. Dans les maisons riches le thé était servi cérémonieusement après le diner, pris tôt dans l’après-midi.

Tea time, au V&A

2/ Nouveaux lieux et équipements pour le thé

En 1717 by Thomas Twining ouvre une boutique de Thé pour les Dames. Son concept essaime très rapidement à travers le Royaume. D’autant plus que les salons de thé permettent aux femmes d’avoir une vie sociale sans chaperons et sans écorner leur réputation (après 1864). https://twinings.co.uk/pages/twinings-flagship-store-216-strand

Dans sa boutique, se presse l’élite londonienne. Parmi les personnalités, le peintre Hogarth. La légende raconte qu’il paya Thomas Twining d’un portrait, que l’on contemple toujours dans la boutique du Strand.

Dans la boutique Twining, le portrait du fondateur par Hogarth

Contrairement aux chinois les anglais utilisent des tasses avec anses et les manufactures de Wedgwood, Spode, ou Royal Doulton se développent. Les services se perfectionnent avec de petits pots pour le lait, le sucre.

3/Des lois pour favoriser la consommation de thé

 Pour contourner les taxes, le trafic illégal de thé frelaté augmente. A tel point qu’en 1784 William Pitt le jeune introduit  le Commutation Act. La taxe baisse  de 119% à 12.5%,.

Dès lors, le thé, plus simple à préparer que le café ou le chocolat, gagne toutes les couches de la société. Les Anglais le consommant avec du lait et du sucre, dont l’absorption augmente considérablement..

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Museum of London

Au XIXe Démocratisation du thé

Les lois Pitt rendant le thé accessible, les élites et le progrès technique achèvent de le démocratiser.

1/ le thé devient boisson à la mode

La légende raconte que Anna, 7e Duchesse de Bedford invente le Afternoon tea au début du XIXe. Trouvant le temps trop long entre diner et souper, souvent tardif dans les maisons élégantes, la duchesse a l’idée d’un thé accompagné de mets raffinés en fin d’après-midi. Elle invente donc la rencontre sociale autour du thé. Celui-ci se transforme en High tea dans les classes populaires où il devint le repas le plus substantiel de la journée. Tea shops et Tea garden deviennent à la mode dans la bonne société.

Tea shop, Museum of London

2/ multiplication des zones de production

Un nouvel essor est donné par la fin du monopole de la compagnie des Indes orientales sur le commerce asiatique en 1834. La compagnie envisage alors un repli sur l’Inde et y introduit la culture du thé jusque là uniquement chinoise. Lorsque les britanniques prennent le contrôle de l’Inde en 1858, la production de thé croit. Le thé indien remporta un vaste et rapide succès.

3/ Amélioration des circuits et techniques

La fin du monopole de la compagnie des Indes orientales en 1834 pousse en outre les compagnies à jouer la concurrence. Elles utilisent de fins navires à voile, les clippers, tel le Cutty Sark à Greenwich, pour acheminer au plus vite le thé d’Orient vers le Royaume Uni et faire les profits les plus importants. Cette concurrence mène à de véritables courses entre Américains et Anglais dont celle de 1860. Le gagnant devait être le 1er à accoster et décharger son thé sur les docks. https://www.rmg.co.uk/cutty-sark/history

Cette frénésie ne résiste pas à l’ouverture du Canal de Suez. Il laisse en effet passer de gros navires et réduit la longueur du voyage. Le coût d’un thé  produit maintenant  jusqu’au Sri Lanka diminue sensiblement. De ce fait la consommation augmente énormément. Le thé devient indissociable du mode de vie britannique. Les ventes connaissent un rebond dans les années 1970 avec l’introduction du sachet.

4/ Une boisson prisée par les gouvernements.

Le gouvernement tire au XVIIe et XVIIIe jusqu’à 10°/ de son revenu des précieuses feuilles. La cour au XVIIe puis la noblesse au XVIIIe se passionnent pour le thé mais  la vogue tient surtout au puritanisme. Le Considérant comme bonne antidote à l’alcool les élites victoriennes poussent sa consommation. Elles contribuent à la ritualiser. Tout fait alors l’objet de règles : Horaires, mets, qualité du thé mais aussi objets. https://www.tea.co.uk/history-of-tea

service et théières V&A

Dans les classes populaires, boire du thé représentait un marqueur social. Rapidement on considéra qu’il apportait réconfort et chaleur. Idée reprise pendant les deux guerres mondiales et toujours répandue aujourd’hui même si le thé est aujourd’hui sérieusement concurrencé par l’industrie de Flat White. (café au lait).

De l’importance du lait, céramique V&A

Whitehall

Pour faire suite à mon article sur Westminster, https://visitesfabienne.org/westminster/ je vous propose maintenant de remonter Whitehall. Cette rue « du Parlement » a beau être le lieu le plus fréquenté des touristes, on peut encore y découvrir des surprises. En quittant les quais de la Tamise et tournant le dos au Parlement mais aussi à la place du même nom, nous allons remonter Parliament Street, épicentre du gouvernement britannique.

Pourquoi Whitehall ?

Que la rue porte le nom de Parliament Street on le comprend aisément puisque les bâtiments publics de la monarchie britannique la bordent.

 En revanche le vocable de Whitehall nous rappelle qu’ici se trouvait l’énorme Palais de Henri VIII disparu dans l’incendie de 1698. Le roi avait réquisitionné la magnifique résidence du Cardinal Wolsey pour la faire sienne. Les façades de pierre contrastaient avec la brique des constructions de la capitale. https://www.hrp.org.uk/banqueting-house/history-and-stories/the-whitehall-fire-of-1698/#gs.cjxkz8

  Aujourd’hui, le terme de Whitehall désigne le Gouvernement britannique, au même titre que l’ “Elysée » désigne la présidence française.

Parliament Street est aussi surnommée le corridor parlementaire. En la remontant, on longe les ministères de la culture, puis des finances. La petite rue sur la gauche qui débouche sur St James Park mène au cabinet de guerre de Winston Churchill.Ceux-ci se visitent pour un prix extravaguant. https://www.iwm.org.uk/visits/churchill-war-rooms Un peu plus loin sur Parliament street, les grilles bondées annoncent Downing street, résidence au 10 du premier ministre (PM) et au 11 du chancelier de l’échiquier (ministre des Finances). Il est aujourd’hui quasi impossible de distinguer la fameuse maison de brique dont le premier locataire fut Robert Walpole.

En revanche, le cabinet du PM s’étend largement le long de Whitehall, faisant face au ministère de la Défense. Au centre de l’avenue, deux monuments aux morts rappellent le soldat inconnu (le cénotaphe) et le rôle des femmes durant la GM2.

On accède alors à Horse Guard, siège de la garde montée de sa majesté. Amateurs de chevaux, parades, guerres et autres uniformes, ici aussi un musée s’offre à vos yeux ébahis : https://householdcavalry.co.uk/museum/

La Banqueting House, seul vestige de Whitehall

Je vous conseille de traverser la rue pour admirer la fantastique façade de Banqueting House. Ce magnifique édifice est quadruplement important dans l’histoire de Londres. En effet, il fut le premier bâtiment de la Renaissance dans la capitale . Construit en 1626 par Inigo Jones il devait apparaitre comme révolutionnaire dans la ville de briques et colombages qu’était alors Londres. https://visitesfabienne.org/palladio-a-londres/

Banqueting House

 Il est d’ailleurs le seul survivant du magnifique palais « Whitehall » de Henri VIII. En outre c’est la seule maison royale de banquets qui nous soit parvenue du 17es.  En réalité, outre les banquets c’était surtout un lieu de réunions et de plaisirs.

Enfin c’est devant ces fenêtres que le seul roi assassiné de l’histoire d’Angleterre. Charles Ier (dont on voit le buste au-dessus de la porte) y perdit la tète en 1649. Ce roi, amateur d’art éclairé, commissionna d’ailleurs les fresques du plafond à Rubens. Si vous adorez Rubens, vous pouvez vous offrir la visite : https://www.hrp.org.uk/banqueting-house/#gs.cm7a49

De Banqueting House, le regard se porte désormais sur Trafalgar Square, annoncée par la colonne de Nelson. D’ici on peut alors remonter vers la place en passant juste devant la bizarre statue équestre de Charles Ier revenue après la guerre civile et la restauration et érigée à l’emplacement d’une croix (la fameuse Charing cross qui a donné son nom à la gare voisine) .

Banqueting House, seul vestige de Whitehalll


Au contraire, on peut retraverser et passer sous le bâtiment de la garde montée, traverser la champ d’entrainement le long du ministère du commerce extérieur, contourner le bunker face au monument aux soldats de la GM1 dans st James Park. On contourne alors ce blockhaus recouvert de vigne vierge pour rejoindre l’arche de l’Amirauté, a priori bientôt transformée en Hôtel de luxe.

Horse Guards Field

Trafalgar Square

Cette arche, dont l’arcade centrale ne peut laisser passer que des membres de la famille royale, s’ouvre néanmoins aux coureurs du Marathon de Londres. Elle débouche sur Trafalgar Square dont la colonne surmontée par l’amiral Nelson sert de point de départ à toutes les grandes manifestations. C’est également sur cette place que se trouve le point zéro des routes anglaises. De grandes institutions la bordent, comme l’église Saint Martin des Champs ou la National Gallery où je vous convierai bientôt.

colonne Nelson sur Trafalgar square

Petit clin d’oeil, on y voit également le plus petit commissariat du pays, caché dans une guitoune :

Commissariat de Police sur Trafalgar Square

Rarement en manque d’humour, la mairie confie d’ailleurs à des artsites contemporains le soin d’orner le socle laissé libre face à la statue de Georges IV.

The End, sur la place Trafalgar

Shoreditch

Comme promis, plus qu’une promenade vouée à disparaitre très rapidement, voici quelques noms du Street Art entre Shoreditch et Hoxton.

Wrdsmth

Shoreditch offre un mélange très plaisant de boutiques à la mode, petits cafés sympas, traces historiques et œuvres d’art. Si le quartier, pauvre et très reconstruit ne présente que peu de charme, les œuvres murales valent le détour. En effet, le lieu s’est mué en laboratoire artistique.. Le dimanche, l’animation est à son comble entre marchés et chasseurs de graffitis.

: Shoreditch, Hoxton et plus

-Autour de Brick lane

La rue des cantines indiennes, boutiques de frippes et boites de nuit est aussi une galerie à ciel ouvert. Tout autour, les artistes profitent de chaque centimètre de paroi. Murs, stores se couvrent de peintures, fresques, affiches. Chaque ruelle ou allée vaut le détour : Fashion Street, Princelet, Hanbury, Toynbee, Buxton et surtout Heneage Street. Chaque allée ou courette mérite d’y jeter un œil. Le dimanche, avec les marchés, l’animation atteint son comble. https://inspiringcity.com/2020/01/21/where-to-find-street-art-and-graffiti-on-brick-lane/

 Autour du marché alimentaire upmarket, sur Elys Yard, la brasserie Truman a financé une véritable galerie. https://inspiringcity.com/2020/02/14/secrets-of-the-truman-brewery-on-brick-lane/

 Dans une voiture rose, Banksy a installé un squelette, alors que le monstre Grunchie de Renzo ricane du haut d’un mur. Cette dénonciation grinçante et rigolarde du capitalisme fait face au mur de Gucci qui change régulièrement. Invader a laissé sa marque pixellisée avec une de ses mosaïques caractéristiques. Vhils lui a laissé un grand visage sculpté moulé dans le béton.

Il faut pousser jusqu’aux jardins Allen pour voir les artistes à l’œuvre

Autour de Shoreditch

Shoreditch High Street station et vers Hoxton. Redchurch street, Shoreditch High Street et Great eastern Street sont devenues incontournables. Cependant, tout a commencé sur Rivington Street autour du Cargo Club et du mur de graffitis lancé par Banksy. De là, on peut pousser vers Hoxton Square où Stik a planté deux de ses personnages ou vers Columbia Road. Autour du joli marché aux fleurs, quelques belles fresques valent le détour.

Et encore

D’autres quartiers s’ornent d’œuvres incroyables notamment du côté de Lambeth et Leake street, près de Waterloo Station(voir mon article de la semaine dernière). Il s’agit ici des lieux qui regroupent de nombreuses d’œuvres. On trouve n éanmoins des fresques plus isolées mais magnifiques comme le David Bowie de Jimmy C à Brixton ou son Shakespeare près de Borough Market.

Heneage Street, London, England, United Kingdom

Qui

Voici maintenant quelques artistes, les plus connus, reconnaissables, et présents sur les murs londoniens.

Zabou est française. Sa peinture grand format et très figurative reprend de manière un peu retro des icones tells Dali, Audrey Hepburn..

Zabou

Ante, adopte un style clownesque, très coloré pour ses revendications politiques cf Bojo, @Ante.LTD

Ante

Phlegm peint des petits personnages surréalistes dans des lieux imaginaires monochromes. Son style graphique s’inspire des BD. Venu de l’illustration, il mélange petits personnages, effets 3D. https://www.streetartbio.com/artists/phlegm/

Phlegm

Stick, l’ancien SDF, drogué et instable est devenu un artiste célèbre et célébré pour ses bonhommes bâtons très stylisés dont le symbolisme porte de forts messages politiques et sociaux sur la diversité, la tolérance.

Dan Kitchener se spécialise dans les paysages urbains pluvieux, les villes d’Asie

Fanakapan, ce londonien se spécialise dans des fromes hyper réalistes, ballons, glace, fumée, trompe l’œil. Il joue avec les contrastes ombres et lumières .

Jimmy C éclaire les murs de ses personnages romantiques. Sa technique s’apparente à celle des post impressionnistes dans les couleurs et les points plus ou moins gros.

Jimmy C

Roa, cette Belge peint d’énormes animaux.

Sudude se moque des réseaux sociaux au travers de posters ou collages et au moyen de petits personnages.

Subdude

Thierry Noir. Français également, il a atteint la notoriété sur le mur de Berlin. Il décore de ces têtes colorées les murs de Shoreditch où il a une boutique.

Richard Noir

Street Art, East End

Aujourd’hui, je vous propose quelques éléments de compréhension du Street Art. La semaine prochaine je vous emmènerai en balade dans l’East End.

A la base du Street art, la contestation

Pour commencer, quelques rappels pour ceux qui n’auraient pas vu mes promenades Street art dans le sud-ouest anglais : https://visitesfabienne.org/destinations/royaume-uni/street-art-de-la-contestation-a-la-gentrification-2/

Le terme de street art est un générique regroupant plusieurs types d’art. Il englobe de fait œuvres picturales, sculptures, happenings, concerts etc…

Le relief d’un lapin explosif sur Rivington Street

En matière picturale le street art se déploie sur les murs, volets, stores et parois de la ville et les transforme en galeries d’art à ciel ouvert. Les maisons abandonnées, vouées à la démolition offrent des parois idéales à peindre et repeindre. Par ailleurs, les quartiers en déshérence sont particulièrement adaptés et réceptifs au contenu social et politique inhérent au Street Art.

Fallen Heroes wall

En effet, né de la pauvreté et dans les quartiers délaissés, le Street art est porteur de message. Politique ou social celui-ci est relayé de différentes manières : par la violence, l’humour, le non-dit ou l’accusation brutale. Il s’oppose en général au gouvernement en place, aux forces de l’ordre.

Pourtant, à la génération des « hors la loi » qui œuvraient de nuit, à la sauvette, ont succédé des artistes recherchés, payés par les commerçants, les collectifs de quartier pour attirer le public. Dans la plupart des cas, aujourd’hui, les artistes opèrent sans poursuite ou conséquence sur les murs abandonnés, des zones vouées à la destruction ou sous le regard semi consentant des propriétaires.

Paste up féministes

Vers de nouvelles expressions

Le mouvement s’est amplifié et compliqué ces dernières années avec une recherche d’originalité et de créativité. Car le Street art se heurte à quatre types d’écueils en contradiction avec son essence

1/ Un relatif embourgeoisement

Le street art est maintenant à la mode. Nombreux traquent les dernières créations. Les peintres se transforment eux-mêmes en guides et animateurs de leurs réalisations ou de celles de leurs confrères.

Ce nouveau type d’activité revitalise l’East End londonien, les banlieues, les abords des gares. Des spots apparaissent ainsi près de Waterloo Station, sur Leake tunnel ou Southbank Centre ou encore à Brixton, Hackney Wix ou Camden. Les quartiers où s’installent les artistes deviennent à la mode et sortent de leur marginalité ce qui pousse les artistes à toujours plus d’audace et de non-conformisme pour survivre.

Leake Street, nouvelle Mecque du Street Art

2/ Financer sans se compromettre

En effet la composante anti sociale est fondamentale. Or en sortant de l’illégalité, le street art se voit menacé dans son essence. De même, en sortant de l’anonymat, les artistes perdent de leur force contestataire. Néanmoins comment vivre et payer les couleurs ? Car les artistes ne sont pas toujours jeunes, célibataires ou sans domicile. Certains sont même très installés, vendent sur le net ou dans leurs boutiques, comme Thierry Noir devenu célèbre à Berlin. https://thierrynoir.com/

Richard Noir égaye Rivington Street

 Certains sont même exposés. http://www.vam.ac.uk/content/articles/s/street-art/.

 D’autres battent des records en salles des ventes https://www.youtube.com/watch?v=eXKE0nAMmg4

Des galeries scrutent l’apparition de nouvelles œuvres et les ajoutent à leurs tours ou catalogues : https://streetartlondon.co.uk/tours/gallery/

Enfin, la publicité et quelques grandes sociétés ont compris comment utiliser le Street art pour faire résonner leur image, telles Gucci ou Botega Veneta.

3/ Péreniser l’éphémère

Dans tous les cas, le Street art reste marqué par son caractère éphémère. L’œuvre une fois apparue peut rester 2 heures ou des années selon le support, le voisinage, la notoriété de l’auteur. D’où l’importance de la mise en scène. Qui dit Street art aujourd’hui implique photographie et post sur les réseaux sociaux. L’existence même de l’œuvre se fait via instagram, Twitter, Snapchat ou Youtube. La pérennité dépend du succès en ligne. En effet, les murs eux, changent en permanence. Impossible dès lors de proposer un itinéraire fixe.

4/ Se renouveler constamment

Quelques-uns se spécialisent dans l’hommage ou le portrait posthume. Ceux- là ont une chance de rester.

D’autres mélangent les cultures

Au risque de répéter des schémas, certains se citent eux-mêmes en se référant les uns aux autres. Ainsi lorsque Georgie fait un paste up de la soupe Tories, , il s’agit en fait d’un clin d’œil à la soupe Tesco de Banksy, elle-même allusion au pape de la culture pop Andy Warhol et ses soupes Campbell.

Certains s’inspirent de peintres célèbres, tel Jimmy C dont les drippings rappellent les néo impressionnistes. https://www.facebook.com/Jimmyc.artwork.

Jimmy C sur Whitby Street

D’autres n’hésitent pas à assoir leur notoriété sur un motif, tel Adrien Boswell et ses brocolis https://www.instagram.com/adrianboswell/.

Nous retrouverons ces artistes non en leurs murs mais sur les murs dès la semaine prochaine.

La Tour de Londres

Et pourquoi ne pas visiter la Tour de Londres ?

Vous me connaissez, je ne suis pas une grande fan des visites touristiques incontournables. C’est donc pour accompagner un de mes visiteurs qui avait très envie que j’ai accepté de dépenser 27 Livres pour visiter ce « must see ». Eh bien le croiriez-vous je n’ai pas regretté. Et même, je recommande chaudement cette visite aux néophytes, aux apprentis londoniens, aux amateurs de Moyen-Age, aux historiens en culotte courte, aux admirateurs de la monarchie et j’en passe. https://www.hrp.org.uk/tower-of-london/#gs.fndjfn

La tour de Londres, une visite haute en couleur et en verbe

Car la tour de Londres offre une belle demi-journée de découvertes en tous genres. Surtout lorsque l’on suit le tour guidé. Assuré par un Beefeater c’est une expérience haute en couleur. Ces officiers de carrière dévoués à la garde personnelle de sa Majesté mettent en scène l’histoire de la Tour et de la monarchie avec beaucoup de panache. Maniant avec brio Histoire et histoires ils donnent un aperçu coloré et très vivant de la chronologie depuis la fondation de la tour par Guillaume le Conquérant. C’est avec truculence que sont évoquées les heures sombres et sanguinaires des règnes de Henri VIII et de ses successeurs. A commencer par l’assassinat des femmes de l’impérieux souverain, notamment Anne Boleyn et Catherine Howard. La période révolutionnaire a, elle aussi, entaché l’histoire de la tour. Du complot des poudres avec l’exécution de Guy Fawles au Commonwealth, la tour de Londres a été un lieu de tortures, de prisons et d’exécutions.

Puis avec la restauration, les bâtiments ont été affectés à la monnaie et la vieille tour est devenue geôle. Aujourd’hui musée, elle accueille les visiteurs dans des bâtiments répartis dans un immense espace qui ressemble à un village, préservé de la grande capitale derrière ses murs séculaires.

Que voir à la tour de Londres

On va surtout à la  tour de Londres pour les joyaux de la couronne. C’est vrai qu’ils sont extraordinaires. Il est vrai aussi que les couronnes et sceptres du passé et du présent s’admirent depuis un tapis roulant pour éviter que les foules ne s’agglutinent trop longtemps devant les vitrines. Mais il y a beaucoup d’autres points d’intérêts dans la visite de la Tour.

Mur romain devant la Tour Blanche

D’un point de vue historique, cet immense espace qualifié de tour en raison de son donjon central ou tour blanche présente un panorama quasi complet de l’histoire londonienne. Au pied de cette tour blanche qui date de l’arrivée des normands, un pan de mur romain correspond à l’emplacement de la muraille de londinium. La tour blanche occupe 3 étages. Au-dessus des somptueuses caves, se trouve l’étage des officiers et gardes, puis celui de la cour et enfin les appartements royaux. Les immenses surfaces évoquent la puissance des normands. La chapelle romane est un morceau de France particulièrement beau et bien rénové en plein cœur de l’Angleterre. La tour présente également des armures des rois d’Angleterre.

les armures dans la Tour Blanche
Chapelle normande, un joyau roman

Autour de la tour, s’ouvre le musée de l’armée. Sur la grande place haute, des maisons géorgiennes hébergent encore les officiels du lieu. La belle demeure Tudor était le logis de la Reine. De la même place, on accède à l’église st Pierre aux Liens, lieu de sépulture des grandes figures médiévales. Les tours mènent aux remparts desquels la vue sur la city et la Tamise sont incomparables. Elles ont « accueilli » nombre de prisonniers.

Accès à la tour depuis le quai

D’autres salles rappellent le palais royal avec sa salle du trône, mais aussi la ménagerie. Dans les bastions extérieurs, l’atelier de la monnaie rappelle le rôle essentiel d’un de ses directeurs, le célèbre Newton.

Porte des Traitres et logis du roi

Bref une visite très touristique mais à la hauteur des attentes pour célébrer le 5 Novembre en compagnie d’un prisonnier célèbre Guy Fawkes ou au moment des festivités de Noël. https://londresmag.com/2019/11/04/qui-est-guy-fawkes-la-star-de-la-bonfire-night/

Saint-Pancras

En carafe à Saint-Pancras, je vous propose quelques idées de balades. Plus précisemment j’inaugure ici une petite série sur les quartiers de gares. Aujourd’hui donc commençons à l’arrivée de l’Eurostar, à la gare Saint-Pancras, du nom d’un martyr chrétien.

Saint Pancras Station

Car les métros et trains prennent parfois du retard à Londres. C’est même le moins que l’on puisse dire. Et les trains ne sont pas toujours à l’heure. Ce malgré leur numérotage amusant. Au Royaume-Uni en effet, les trains ne sont pas désignés par un numéro ou un petit nom mais par leur horaire présumé de départ. C’est ainsi que le 10.02, s’il accumule du retard, peut partir bien après le 11.15.

Train et métro même combat.

On est donc parfois obligé de passer plus de temps que prévu aux abords des gares.

Le voyageur de Saint Pancras

Or les gares situées en périphéries de la ville victorienne lors de leur construction sont reliées entre elles. Ainsi, la Metropolitan line, creusée en 1863, relie les gares du Nord. Elle dessert notamment Euston, Saint-Pancras, Kings cross, Farringdon et Liverpool Street. C’est aussi la première ligne de métro de la capitale, et du monde,

 L’idée consistait ensuite à relier cette ligne à une ligne circulaire (la Circle line) pour rallier facilement les autres gares. Le Musée des Transports propose à ce sujet de belles explications.https://www.ltmuseum.co.uk/collections/stories/transport/metropolitan-line

Tendres retrouvailles à Saint-Pancras

Que vous disposiez d’une demi-heure ou de 2 heures, il y a forcément de quoi explorer autour des nœuds ferroviaires, avec en prime la possibilité de profiter des très chères consignes !

Autour de Saint-Pancras et King’s Cross

Là c’est facile, les deux gares se jouxtent et partagent une belle esplanade où écouter de petites formations musicales. On peut aussi grignoter un sandwich, se laisser envahir par la rumeur de la ville.

Harry Potter à King’s Cross

Si vous n’avez que 5mn et que vous adorez Harry Potter, ne manquez pas la pancarte platform 9 ¾. C’est le point de départ du Hogwarts Express juste à côté de la boutique. Les scènes d’extérieur ont en revanche été tournées devant le bel hôtel victorien Saint Pancras.

Pour les férus d’archéologie, une légende raconte que la tombe de la fameuse Reine Boudica se trouverait sous le quai 13. https://londonist.com/2016/08/is-boudica-buried-in-london

Si vous appréciez l’architecture et ne disposez que peu de temps, profitez-en pour admirer l’hôtel st Pancras, merveille victorienne. Vous pouvez également vous amuser des sculptures de la gare. Amoureux d’architecture encore, le toit réticulé de John Mc Aslan à King’s Cross redessine la gare depuis 2012 et vaut le détour.

Le magnifique toit de King’s cross

Vous disposez de plus de temps

Si vous disposez d’au moins 30/45mn, vous pouvez remonter derrière le Gymnasium, ancien lycée allemand reconverti en bar à bière. De ce point, entre les deux gares, on rejoint le canal. Tout autour,s’est monté ces dernières années un magnifique centre commercial aéré avec petit marché gourmand. Pas la peine donc de rester enfermé dans la gare pour un sandwich insipide.

Le canal derrière Saint Pancras

Si vous avez vraiment un moment à tuer entre deux correspondances, direction la ravissante vieille église de St Pancras en redescendant le long du bassin sur St Pancras Road. A ne pas confondre avec la New Church plus près de Euston. cette jolie église de campagne reconstruite à la période victorienne a conservé des vestiges romans ainsi que son charmant cimetière. Y est enterré John Soane le grand architecte et collectionneur. Ce mausolée un peu pompeux serait à l’origine du dessin des fameuses cabines téléphoniques rouges.

Eglise Saint Pancras

Un peu plus loin, des tombes s’entrelacent autour d’un arbre, rassemblées lors de la réfection de l’ensemble par le célèbre romancier, architecte de formation, Thomas Hardy, au moment de la construction des gares.https://stpancrasoldchurch.posp.co.uk/history/church-history/

Non loin, se trouve également la Bibliothèque Nationale, avec de belles expositions. La galerie permanante offre à la vue de magnifiques manuscrits et un rare exemplaire des quatre originaux de la Magna Carta.

Bibliothèque Nationale

Si vous disposez d’une demi-journée, libre à vous de continuer votre balade le long du canal pour rejoindre l’animation de Camden Town.

Le canal derrière Saint-Pancras

Londres égyptienne

Londres se veut égyptienne dès après la bataille d’Egypte. La vogue égyptienne trouve d’ailleurs son apogée avec la spectaculaire découverte de la tombe de Toutankhamon par Howard Carter pour le compte de Lord Carnavon. (Seigneur de Highclere connu grâce à la série Downton Abbey).

OUchebtis du Musée Pétrie

L’Egyptomanie dans les musées

  • Pour les égyptophiles, toute balade commencera par la fantastique collection du British Museum. Elle se compose de deux parties. Dans les galeries du RDC, on verra les chefs d’œuvres et les grosses pièces de la Pierre de Rosette aux fausses portes caractéristiques de l’ancien Empire. Au second étage, les collections s’axent sur la vie quotidienne avec une approche plus thématique. Des sarcophages, momies décrivent la vie, la mort, les rites. Le parcours s’effectue chronologiquement et aborde les zones périphériques. https://www.britishmuseum.org/collection
Tombe de Nebamun British Museum
  • Pour les amoureux de l’étrange, le John Soane Museum. Cette incroyable collection amassée par l’architecte de la Banque d’Angleterre a tout d’un bric à brac fascinant. Entre les tableaux (merveilleuse collection de védutistes et de Hogarth) et les objets de toutes sortes, les amateurs découvriront le tombeau de Sethi 1er, le père de Ramsès II. https://www.soane.org/
  • Il faut courir au Petrie Museum, un musée étonnant, tout petit, au sein même de l’Université. Il se compose de deux salles seulement. On y voit 8000 sur les 80000 objets collectionnés par le père de l’égyptologie Flinders Petrie. Un peu difficile à aborder sans préparation mais riche de véritables merveilles comme des portraits du Fayoum. On y découvre également des vêtements de ce lin si fin présent sur les reliefs. Le website n’est pas forcément parfait mais l’app recense tous les objets. https://www.ucl.ac.uk/culture/petrie-museum
fusaiolles Musée Petrie
Musée Petrie, 1 des 52 Portraits du Fayoum

Les rues de Londres à l’heure égyptienne

Si vous souhaitez découvrir des rappels de l’Egyptomanie dans les rues de Londres, vous pouvez commencer devant l’obélisque de Cléopâtre sur Embankment.

  • Pour les amateurs de kitsch l’extraordinaire hall égyptien du grand magasin Harrods s’impose. L’ambiance est complètée par les effluves d’Oud vendu aux riches clients orientaux.
escalier égyptien
  • Extraordinaire également, la façade Art Déco de l’usine de cigarettes Carreras, claire référence à l’architecture des temples égyptiens avec son armée de chats Bastet montant la garde. https://visitesfabienne.org/Trim,. Le Quartier Général de ASOS siège désormais dans cet étonnant bâtiment de 1926 inspiré par les aventures d’Howard Carter alors occupé à fouiller la Vallée des Rois.
Usine de cigarettes typique de la mode égyptienne à Londres
  • L’étonnante Richmond Avenue à Islington pourrait s’appeler Nile Street. Tout près du Barnard Park, une armée de sphinxes et obélisques miniatures garde les maisons. Elles datent de 1841 et rappellent la Bataille du Nil et la victoire de Nelson sur Napoléon en 1798, prélude à l’égyptomanie londonienne.

Enfin, un petit tour dans le cimetière de Highgate donne une jolie illustration de cette vogue d’une Londres égyptienne.

Londres italienne

Pour parler de la Londres italienne je n’évoquerai pas les multiples restaurants mais les lieux et monuments qui rappellent la péninsule. En effet, parmi les nombreuses vagues migratoires, Londres a reçu son flot d’Italiens.

Temple Bar, un baroque à l’italienne du au grand Wren

Des quartiers italiens de Londres

  • Little Italy, anciennement « Colline italienne » est le surnom d’un petit quartier au sud-ouest de Clerkenwell entre Clerkenwell Road, Farringdon Road and Rosebery Avenue. Cette colline autrefois appelée Colline saffran a vu de nombreux travailleurs italiens s’installer au cours du 19e s et déloger les miséreux du quartier. Leur église Saint Pierre par construite en 1845 reprend le modèle de San Crisogono dans le Trastevere. Le quartier compta jusqu’à 12 000 pers en 1895 notamment des Italiens du sud.

  • Ceux du nord s’installaient davantage à Soho. Ils travaillaient comme horlogers, tailleurs, artistes ou domestiques. Au contraire les habitants de « Little Italy » appartenaient à la catégorie des « ambulants » : vendeurs de glace, marchands ambulants, modèles, vendeurs de bustes en plâtre. Arthur Conan Doyle en parle d’ailleurs dans l’aventure des 6 Napoléons https://en.wikipedia.org/wiki/The_Adventure_of_the_Six_Napoleons
  • Aujourd’hui, la communauté s’est dispersée. Pour autant, l’Eglise Saint Pierre reste un point de ralliement pour la communauté italienne notamment au moment des Fêtes de Noël, Pâques et de la procession de la Vierge du Carmel le 16 Juillet.
L’église Saint Pierre
  • Little Venice se veut une référence nette à la ville des canaux. Ici ce sont des péniches rassemblées sur un bassin à l’intersection de Regent Canal, un bras du Canal Grand Union et le Bassin de Paddington. La zone est arborée et l’on y trouve des cafés. C’est un arrêt plaisant si vous marchez le long du Canal. (ou si vous attendez votre train à Paddington ou Marylebone Station). https://www.visitlondon.com/things-to-do/place/401228-little-venice

des monuments à l’italienne

Autour de Saint-Paul

  • Bien entendu l’une des zones aux accents les plus italiens correspond aux abords de la cathédrale Saint Paul. Construite selon le modèle de Saint Pierre de Rome par Christopher Wren, elle s’inscrit dans le programme de reconstruction d’après le grand incendie de 1666. Si le faste baroque déployé par cette majestueuse cathédrale surmontée d’une coupole évoque le Vatican, le quartier qui l’entoure également. En effet, la petite place Paternoster malgré sa (re)construction récente (dans les années 1995) a des airs italiens. Car il ne reste rien du lacis de ruelles médiévales, incendié en 1666. Reconstruit avec brio par Wren, il brûla nouvelle fois durant le Blitz. Malgré la juxtaposition d’éléments hétéroclites, l’ensemble, lié à Saint Paul par la majestueuse porte de Temple bar, ne manque pas de charme transalpin. S’y côtoient en effet colonne similaire à celle du Monument, grilles pour aérer le parking souterrain, constructions modernes et la porte donc déplacée (dans les années 2000 quoique indirectement !) du Strand où elle bloquait la circulation des voitures… https://lookup.london/paternoster-square-column/

Des monuments palladiens à Londres

  • On ne peut parler d’Italie à Londres sans évoquer l’influence du grand architecte vicentin Palladio. Son œuvre, apporté dans la capitale par Inigo Jones, a effectivement totalement révolutionné l’esthétique architecturale des lieux. Il faut imaginer la Londres médiévale totalement transformée par quatre constructions directement héritées d’Italie. Le pavillon de la Reine à Greenwich, la chapelle royale du Palais st James, la Banqueting House et Covent Garden ont ainsi totalement modifié la ville. https://visitesfabienne.org/palladio-a-londres/

Des mosaiques d’inspiration romaine

  • L’un des lieux les plus insolites nous rapproche de l’Italie antique. L’œuvre est pourtant récente (2012). Mais, de par sa technique et son rendu, elle nous transporte dans une villa romaine antique. Il s’agit d’un ensemble de mosaïques de 2012 évoquant le quartier alentour. Elle utilise la technique romaine de l’opus tesselatum. Cachées derrière une rangée de petites maisons à la lisière du quartier de Hoxton, ces mosaïques illustrent les saisons dans les parcs de Hackney. Avec beaucoup d’humour, elles illustrent la vie du quartier. Certaines nous montrent une baigneuse, un souffleur de feuilles. On voit aussi des animaux stylisés ceux qui paissaient dans cette zone rurale jusqu’au 19e. (Shepherdess walk park). La référence aux bergers tient au pub « the Eagles » dans la rue Shepherdess Walk qui s’appelait « Bergers et Bergères »  https://spitalfieldslife.com/2013/10/07/the-mosaic-makers-of-hoxton/ Ou http://www.hackney-mosaic.co.uk/shepherdess-walk/4581051788