Miramar

Le quartier de Miramar a été planifiée et initiée en 1918 pour accueillir la migration de la classe aisée du centre de la Havane vers des zones plus aérées.

Un quartier planifié

Au début du XXe siècle, un immense projet d’urbanisation dépassait le pont levant à l’extrémité du Malecon. Il comprenait 4 avenues longitudinales et 19 rues transversales plantées d’arbres, jardins, parcs et fontaines.

foto-buste John F. Duncan se chargea du plan d’urbanisme entre 1921 et 1924. Cet architecte New Yorkais planifia le tracé et la dénomination des rues. C’est pourquoi une 5eme avenue s’étend du Rio Almendares jusqu’à la seconde rotonde et au-delà jusqu’au faubourg de Santa Fe. Elle devient  alors la route panaméricaine pour mener au port de Mariel. On peut encore voir l’influence de Manhattan se dans les patés de maisons rectangulaires comme des blocs. Depuis sa fondation en 1930 sous le nom d’avenue des Ameriques, la 5eme avenue est bordée des plus beaux exemples d’architecture de la Havane.

Un quartier aéré et résidentiel

Dès le débouché du pont levant, transformé en tunnel en 1959, on tombe face à deux symboles du Municipe de Playa : La Fontaine des Amériques et la Tour de l’Horloge. Le son de cette dernière reproduisait celui de Big Ben. Elle est aujourd’hui arrêtée. Une bande piétonnière arborée suit le centre de l’avenue. En effet, les constructeurs ont dès l’origine voulu garantir 40% d’espaces verts pour ce nouveau quartier. Car, l’idée était de garantir un lieu residentiel pour les familles aisées. On voulu aussi proposer des maisons avec des jardins et des plages privées. On chercha à créer des espaces de récréation : clubs, golf, yacht club. Le développement du quartier correspond à la periode dite danse des millionaires (1918). C’est la période où le prix du sucre était au plus haut du fait de la destruction des usines betteravières en Europe à cause de la guerre.

devenu quartier des étrangers

Dans ce contexte de prospérité cubaine, on construisit de somptueux maisons et palais inspirés de la renaissance italienne et française. Mais aussi de magnifiques exemples art-déco. Ces constructions émanaient d’architectes sortis de la toute nouvelle école d’architecture fondée en 1910. De grandes églises complétèrent le quartier dans les années 1940-50 : l’église du Jesus romano byzantine, Santa Rita de Casia (entre 5ta y 24) ainsi que le sanctuaire de Saint Antoine de Padoue.

Aujourd‘hui la 5eme Avenue est bordée de missions diplomatiques, ambassades, instituts culturels et représentations commerciales mais aussi de zones de loisirs (stades, coney Island Park, hotels et paladares). En revanche, les détritus ont envahi le bord de mer, jadis aménagé au moyen de grandes piscines naturelles et de clubs. De nombreuses constructions tombent en ruine. Des petits chantiers se multiplient néanmoins et les restaurations et ouvertures de cafés et restaurants branchés redonnent vie au quartier.

foto-maisonDes visites et des loisirs

En sortant du tunnel, la première maison visible, la maison aux tuiles vertes, inspirée par l’architecture allemandes, a été construite en 1921 pour Alberto de Armas. En 1943 Luisa Rodriguez d’une famille aisée de musiciens de Barcelone, reprit la maison lors de son mariage. A sa mort en 1999, l’Etat récupéra la maison complètement délabrée faute d’argent,  de soins et en raison de nombreuses innondations et vidée de ses meubles. Il la restaura et l’ouvrit au public en 2009. Prix de restauration national,  elle est aujourd’hui maison des architectes, des urbanistes et accueille expositions, artistes et rencontres dans ses salons du rdc.

https://www.facebook.com/casatejasverdes

Un fantastique musée, unique en son genre se trouve non loin de là :

De la Révolution à la Dénonciation

foto-carlomarEncore plus loin, juste avant la zone hôtelière, on peut s’arrêter à l’aquarium de la Havane.

Miramar n’est pas seulement un quartier de visites mais un lieu de promenade et une jolie zone d’habitation avec les 4 collèges internationaux : Ecole francaise, Ecole internationale, ecole espagnole, Ecole russe mais aussi nombre de petits restaurants et cafés.

On y trouve également des lieux de spectacle, comme le don Cangrejo, la casa de la Musica (que je ne recommande pas) et surtout l’extraordinaire Théatre Karl Marx où se donnent rendez-vous les comiques, chanteurs à la mode…

https://en.wikipedia.org/wiki/Karl_Marx_Theatre

Les Jésuites à la Havane

Ne cherchez pas les Jésuites à la Havane il n’y en a plus….

Vraiment ??? Pourtant il en reste quelques traces…

Feu le collège Jésuite

A commencer par la rue San Ignazio qui nous rappelle l’influence de l’ordre fondé par Ignace de Loyola dans la Rome du XVIes. Il est vrai qu’à l’époque coloniale, ces religieux zélés ont bonifié la zone marécageuse de la Cienaga pour y bâtir l’une des plus belles places de la Havane, leur église et leur couvent. Représentant une richesse et un pouvoir compromettants pour la couronne espagnole, ils furent chassés en 1767 d’Espagne et des colonies par la Loi Pragmatique de Carlos III. Ils n’avaient alors pas terminé les travaux. L’église est devenue cathédrale de la ville et le couvent, centre culturel dont on a tenté de gommer la paternité originelle. Il demeure néanmoins l’un des plus beaux bâtiments baroques de l’ile.

http://www.cervantesvirtual.com/portales/expulsion_jesuitas/expulsion_espana/

Belem, nouveau monastère des Jésuites à la Havane

Lorsque en 1852 l’interdiction faite aux Jésuites fut levée à Cuba, ils revinrent deux ans plus tard en un lieu nouveau, le couvent de Belem d’où ils furent une nouvelle fois expulsés en 1961 par un de leurs anciens élèves diplomé en 1945, Fidel Castro. Celui-ci avait suivi sa primaire chez les Jésuites à Santiago.

D’emblée, le Monastère accueillit l’observatoire. Ce dernier a été transformé en musée très récemment et joliment restauré. Une première petite salle expose des plans de l’Ile et rappelle l’histoire du bâtiment. L’Observatoire chargé de la surveillance des cyclones, des séismes est evoqué au 1er étage ainsi que les Pères Jésuites qui donnèrent son impulsion au centre. On y explique notamment que les ouragans portaient les noms des saints du jour où ils frappaient l’Ile. A partir de la seconde Guerre Mondiale, on leur donna le nom des épouses des pilotes. Pour éviter la discrimination, on alterne aujourd’hui les noms masculins féminins dans l’ordre alphabétique, chaque année recommençant à A. Une station métérologique fut fondée en 1902 et le couvent déménage dans le quartier populaire de Marianao.

Un escalier mène alors sur la terrasse d’où la vue sur la vieille Havane est très belle.

Le couvent de Belem est aujourd’hui en grande partie occupé par une maison pour les personnes âgées du quartier. Il ne reste comme seule paroisse de la congrégation, celle du Sacré-Cœur, rue Reina.

Le Mémorial de la Dénonciation

S’il est un lieu extraordinaire c’est le Mémorial de la Dénonciation, sis dans le quartier élégant de Miramar à l’angle de la Quinta et de la 8eme rue. Il fait pendant au célèbre mais poussiéreux Musée de la Révolution. Ce dernier est hébergé dans l’ex magnifique Palais présidentiel. Il présente une muséographie pour le moins datée pour évoquer les personnages, lieux et dates incontournables de la Révolution à grand renfort de vieilles photos en noir et blanc, coupures de journaux d’époque.

http://www.lettresdecuba.cult.cu/?q=articles/le-m%C3%A9morial-de-la-d%C3%A9nonciation-o%C3%B9-la-m%C3%A9moire-grandit-aujourdhui.html

Un musée tout neuf

En revanche, Le Mémorial de la Dénonciation, est flambant neuf. Il recourt aux écrans et autres medias modernes pour rappeler les luttes, attaques en tous genres subies par Cuba depuis 1959.

Un bel hôtel particulier remis à neuf pour l’occasion permet de découvrir la politique locale sous un angle particulier : celui de la propagande. Les moyens déployés dans ce projet pédagogiques sont particulièrement impressionnants dans un pays pauvre. Ils attestent de l’importance de la guerre psychologique qui sévit toujours contre le grand voisin américain. Les salles bien équipées donnent à voir des visuels interactifs sur les différentes campagnes et opérations militaires, mises en oeuvre par les Etats Unis pour interférer sur l’ile et les réponses aux tentatives de déstabilisation. Peu d’objets sinon cette balsa, type de radeau de fortune sur lequel tant de Cubains ont fui la misère de la période spéciale.

Lecture cubaine de la Révolution

On entre donc dans cette belle demeure avec à gauche une librairie vendant des Bandes dessinees cubano cubaines en monnaie nationale. Tout proche, un guichet dans lequel baille une guichetière. Précisons que le musée est gratuit alors que celui de la Révolution coûte 10 cuc pour les étrangers. Sur la droite, une salle retrace les différentes opérations menées pour faire tomber le gouvernement. Un escalier mène à l’étage sur fond de petites croix . Celles-ci évoquent un sanctuaire aux victimes de ce terrorisme sournois.

L’étage est consacré aux violences subies et aux victimes cubaines du terrorisme essentiellement nord-américain. Le décor se veut austère avec ses fils de fer barbelés. Une passerelle relie la demeure à une extension moderne. On y descend pour s’intéresser à l’immigration cubaine.

En bref, un point de vue très local pour aborder l’histoire de Cuba depuis la Révolution mais nécessaire pour vraiment comprendre le pays aujourd’hui.

Week-end à Merida

Une vraie alternative à la Riviera Maya

Là encore une destination facile et bon marché depuis la Havane grâce à la compagnie interjet. Les vols sont bi-hebdomadaires ce qui permet de profiter de 4 jours pleins à Merida. Et si les resorts ultra touristiques vous fatiguent une destination autrement plus authentique que Cancun.

www.interjet.com/vuelos/México

Où se loger

Pour avoir beaucoup échangé, les amis qui ont été logés à la périphérie de cette ville en croissance rapide ne l’ont pas appréciée. Loger en plein centre permet en revanche de profiter du charme de ses rues commerciales, de l’animation de son marché et d’une foule de petits restaurants. Une version plus élégante consiste à préférer le quartier du Paseo de Montejo où l’on trouve les belles demeures, magasins chics et restaurants et boutiques à la mode. Plus loin, à la sortie de la ville c’est encore une autre réalité avec les grands centres commerciaux américains, les enseignes internationales et les zones industrielles.

C’est également à la sortie de la ville que se trouve le grand et beau musée du monde maya. Attention il ne s’agit pas d’un musée archéologique, celui de Cancun répondant magnifiquement à cette mission, mais d’un musée anthropologique avec pour but la conservation du patrimoine culturel maya. Une présentation de la diversité de ce peuple encore bien vivant sur la péninsule du Yucatan mais aussi dans toute la zone de l’Amérique centrale.

Que voir dans le Yucatan

Surtout Merida est une base d’exploration exceptionnelle pour découvrir le Yucatan. Et il y en a pour tous els gouts et pour toutes les bourses :

  • Pour les amateurs d’archéologie, le fantastique site de Uxmal est à 1 bonne heure de route ainsi que la route Puuc qui permet d’admirer de nombreux vestiges mayas.

http://mundomaya.travel/es/arqueologia/top-10/item/uxmal.html

  • Pour les amateurs de merveilles naturelles, la mangrove et les flamands roses de Celestun s’imposent ou la région de Progresso/ Chelem, les salines et les sables colorés de las Coloradas valent de faire des km. Tout le long de cette cote, les plages n’ont rien à envier aux plages cubaines et sont nettement moins envahies par les constructions et les touristes que celles de la riviera Maya. Et surtout l’exploration des cenotes, ces cavités naturelles d’eau claire, est un délice. Il y en a partout, indiqués sur les cartes, il suffit de suivre les pancartes le long de pistes parfois sommaires.

  • Pour les amateurs de Mexique colonial, la cité d’Izamal est une petite merveille, en roulant plus Campeche offre une muraille unique. Les Haciendas offrent des visites, des chambres et des repas d’une autre époque. Tout autour de Merida, de nombreux couvents et petits villages.

  • Pour les amoureux d’ethnologie, le musée du monde Maya, aucunement redondant avec le merveilleux musée de Cancun celui- ci archéologique. Celui de Merida, magnifique construction ultra contemporaine offre une vision originale sur la région. Il accorde une grande place à la météorite tombée sur le Yucatan, s’intéresse à la géologie très particulière des lieux avant de présenter la population, le folklore, la langue, les coutumes des mayas en tant que peuple actuel et non en tant que civilisation passée.

https://www.granmuseodelmundomaya.com.mx/

Week-end à Orlando

Au chapitre des week-ends faciles à organiser depuis Cuba, en voici un à Orlando. Riche en dépaysement, il garantit le passage d’un monde à l’autre. Ce tant que la ligne aérienne Jetblue est maintenue.Remontée de 1960 à 2060 en moins de 2 heures.

Un voyage facile

Pour commencer en beauté, les billets d’avion n’étant plus accessibles sur internet autant se rendre à l’agence Jetblue sur la Rampa. Muni d’un ticket on peut alors s’envoler vers le temple du shopping et des parcs.

http://mediaroom.jetblue.com/investor-relations/press-releases/2017/09-01-2017-140030615

Certes il faut aimer l’artificiel mais il y en a pour tous les goûts à Orlando,. Des parcs les plus classiques (Mickey) au plus ésotériques (Holyland), des parcs naturels aux parcs préhistoriques.,voire – l’univers de Harry Potter….

Pour autant, c’est d’un parc bien diffèrent que je veux parler aujourd’hui. Celui qui a pour nom Winter Park. Cette petite enclave européenne toute proche de cette ville a poussé comme un champignon. Elle est née quand Disney a décidé dans les années 1970 de racheter les champs d’orangers. Il voulait profiter du climat subtropical et des tarifs très avantageux pour y implanter un immense parc à thèmes. Néanmoins, le climat est plus frais que celui de Cuba l’hiver.  De jolies artères arborées sont bordées d’échoppes et de cafés très agréables. Un embarcadère sert de point de départ pour caboter le long de 3 lacs et découvrir de magnifiques demeures entourées de grands arbres.

scenicboattours.com

Un trésor caché

Parmi les trésors cachés, l’un des plus étonnants est néanmoins le musée Charles Hosmer Morse. Ce philanthrope américain s’est passionné pour l’œuvre du grand artiste Louis Comfort Tiffany. Il a d’ailleurs rassemblé l’une des plus belles collections au monde. Le musée présente ainsi les fameuses lampes et des vitraux uniques. En outre, Charles Morse a patiemment racheté des pans entiers de la maison du maitre verrier rescapés du grand incendie de Laurelton Hall, sa maison de Long Island. Il les a ramenés en Floride sont reconstitués dans cette commune très select limitrophe de Orlando.

https://www.metmuseum.org/toah/hd/tiff/hd_tiff.htm

https://en.wikipedia.org/wiki/Laurelton_Hall

La salle à manger et le salon d’hiver avec ses chapiteaux en forme de narcisses, la fleur fétiche de l’artiste ont été entièrement reconstituées. Mais aussi et surtout la chapelle néo romano-byzantine conçue pour l’Exposition Universelle de Chicago de 1893. Elle montre un mélange étonnant et fascinant de faste byzantin et de génie mosaïque. Les pavements inspirés des mosaïques cosmatesques de Rome, les vitraux très Art Nouveau et les mosaïques, tout contribue à faire de ce lieu un joyau. En tous cas la pièce maitresse de l’illustre Louis Comfort Tiffany.  La visite sur fond de musique classique est un régal.

Musée de 9.30 à 16h de Mardi à Samedi

www.morsemuseum.org

Pour en savoir plus sur les mosaïques cosmatesques même si l’article est loin d’être parfait

http://fracademic.com/dic.nsf/frwiki/453799

 

 

La Forteresse Royale de la Havane

La Forteresse Royale est, le plus ancien bâtiment de la Havane (1579). La structure bastionnée, les terrasses de tir l’ancrent bien dans le 16e siècle. En revanche, les douves et pont-levis par lesquels on y accède, rappellent les constructions du Moyen Age. C’est aussi  l’un  des  édifices les plus connus de la Havane avec sa tour d’angle.  La célèbre  Giraldilla (1734) inspirée de Séville et symbole du célèbre rhum Habana club la surmonte.

Un dispositif de forteresses

La forteresse Royale et les forteresse de la Cabana et des Rois mages qui lui font face, ainsi que San Salvador de la Bahia, constituaient les seuls bâtiments de pierre dans une ville de bois. San Salvador et la Cabana, à l’entrée de la baie de la Havane, étaient peintes en jaune et rouge. Cela annonçait les couleurs du drapeau espagnol à tout bateau entrant dans la rade.

 Les forteresses du Prince, de Santa Clara (actuel Hotel Nacional) et Atarez  complétèrent ensuite le dispositif. Les Espagnols protégèrent ainsi complètement la ville emmuraillée au niveau de l’actuel Paseo de Marti.

La Forteresse Royale servit d’abord de résidence aux capitaines généraux et gouverneurs de Cuba. Puis elle abrita le Trésor. Après 1762, année où elle résista vaillamment aux assauts des anglais, elle accueillit la troupe. De 1899 à 1906, elle hébergea le batillon d’artillerie puis la Bibliothèque Nationale et enfin un centre de conservation. Après la période révolutionnaire, la Forteresse Royale devint musée des armes puis de la céramique. Depuis 2008, s’y trouve un musée de la Forteresse et de la conquète de l’Ile.

Sur la terrasse d’entrée, de nombreux canons accueillent le visiteur. Le plus grand de 22 tonnes date de 1876. Les petits canons remontent au XVIIIes. Les exemplaires que l’on voit dans les rues de la Havane sont, quant à eux, des reproductions.

La forteresse, construite en retrait par rapport à la mer, n’offrait pas une visibilité suffisante. Une cloche permettait de prévenir des incendies, innondations et invasions. L’originale se trouve dans le musée. Elle voisinne avec l’original de la statue de la giraldilla, réparée.

La première salle montre la maquette du fort ainsi que l’image la plus ancienne de la ville en 1517.

Les collections archéologiques de la forteresse Royale

Des vestiges archéologiques, outils, coquillages, boutons, exhumés des latrines, évoquent l’histoire de la ville et du fort. A commencer par une pirogue Tainos, rare souvenir des populations autochtones, vite décimées par les conquérants. Leur arrivée est évoquée par des maquettes des caravelles de Colomb. Des boulets de canon, des fragments de céramique et des cartes complètent cette référence historique.

On aborde alors la période coloniale de l’Ile avec le résultat de fouilles sous marines. Celles-ci illustrent la place de Cuba dans le commerce maritime. Des coffres emplis de monnaie, des bijoux attestent des trouvailles faites au fond de l’océan. Des instruments  rappellent les difficiles conditions de navigation. La Havane était alors une ville de passage, escale sur la route de Veracruz. De nombreuses amphores de transport en attestent ainsi qu’un trésor de 30 000 pièces de monnaies et or.

Les salles suivantes évoquent la construction navale au moyen de maquettes de bateaux. L’arsenal construisit dès 1722 des bateaux de cèdre réputés insubmersibles, ils duraient en moyenne 50 ans. On voit la magnifique maquette du plus grand bateau de ligne la Santissima Trinidad qui s’illustra à la bataille de Trafalgar et fut coulé au large de Cadix.

On peut parachever la visite du fort sur la terrasse d’où l’on jouit d’une belle vue sur le port de la Havane.

Bataille de La Havane (1762) — Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_La_Havane_(1762

Le centre de Toronto

Cette promenade dans le centre de Toronto commence autour de la Place Nathan Phillips, du nom d’un des maires de la ville. https://www.toronto.ca/data/parks/prd/facilities/complex/1089/index.html

Des statues dont l’Archer de Henry Moore , le mémorial à Winston Churchill et du jardin de la Paix ornent cette grande esplanade. Le bassin, au centre de la place, se transforme en patinoire publique l’hiver.

Sur la Place Nathan Phillips

La ville et les deux premières mairies apparurent du côté du marché Saint Laurence. Mais le centre de la ville se déplaça et on construisit le troisième et le quatrième Hôtel de ville  plus au Nord, sur l’actuelle square Nathan Phillips.

Le finlandais Viljo Revell est l’auteur du quatrième et actuel bâtiment. Construit en 1965, il se compose de deux tours de bureaux (20 et 27 étages) curvilignes. Ses murs de verre symbolisent la transparence de l’administration. Ils entourent un podium de 2 étages avec un joli jardin sauvage et méconnu auquel on accède par les rampes. Du ciel ,la forme fait penser à l’œil du gouvernement…

Dans la direction de University avenue se trouve le jardin de justice Mc Murthy ancien avocat général de la Province, à l’emplacement de Toronto Armories. Sur University, La sculpture d’hommes et de femmes Piliers de la justice offre un espace libre. Une autre statue représente la liberté d’expression et de religion. Elle représente une femme brandissant un document et discourant  et un homme tenant un globe symbole des grandes religions . Un peu plus loin, un lion et un petit agneau sur une planche en équilibre illustrent l’égalité devant la loi, droit fondamental canadien.

Cour de Justice et opéra

Osgoode Hall sert de cour de Justice depuis John Simcoe, premier gouverneur du Haut Canada (1791). La rue est pavée de pierres de lest. William Osgoode, premier Chef de Justice y établit la loi anglaise et abolit l’esclavage.

Une fois la capitale établie à Toronto,  on y construisit un édifice de deux étages entre 1829 et 32. Bâti en briques , il accueillait étudiants et juristes. Lane, architecte du second City Hall et de l’Eglise de la Trinité le reconstruisit. Il l’agrandit après le passage des anglais en 1837. En outre, il lui ajouta un portique classique, dupliqué sur l’aile est. Puis il élargit la façade sur le modèle de Versailles. Pour finir, il fit entourer Osgoode Hall de grilles, magnifique œuvre du peintre d’origine française George Berthon (1868). Elles avaient en fait pour but de mettre à l’écart de l’édifice le bétail de la colonie.

Osgoode Hall propose une halte déjeuner superbe et méconnue :

deshttp://www.osgoodehall.com/osgoodehallrestaurant.html

 

En face, La façade transparente du 4 Seasons Centre for The Performing Arts affirme sa modernité. Construite en 2006 pour le Canadian Opera Company et le Ballet National, elle attire l’œil sur l’énorme escalier transparent également. L’acoustique y est exceptionnelle.

L’ancien City Hall

On reprend maintenant Queen Street pour rejoindre le Old City Hall construit par Lennox en 1899. . Cet architecte est l’un des grands  personnages de Toronto. Il a notamment construit casa Loma, l’ Hôtel King Edward. Il s’illustre particulièrement dans le style Richardsonian Romanesque caractérisé par des façades solides, robustes, avec des détails fantastiques. Y abondent en effet gargouilles et statues néogothiques de la façade. Des détails pittoresques s’accumulent. Ainsi en va-t-il de la cour intérieure, de  la tour de 73m désaxée pour être vue depuis la rue Bay alors axe majeur de la cité, d’une  tour ronde et d’un oriel asymétriques. Chaque entrée porte un nom différent reflétant les utilisations multiples de l’édifice (cour de justice, mairie, bâtiment municipal).

A l’intérieur, un vitrail de Robert McCausland traite du commerce et de l’industrie et montre le second et le troisième city hall. Le coût de l’édifice a  quadruplé par rapport au budget initial. Du coup, cette augmentation énorme a pollué les relations de Lennox et de ses commissionnaires. Ce dernier s’est alors vengé par des carricatures  des conseillers avaricieux au-dessus de l’entrée. De plus, interdit de signer la construction, il a caché les lettres de son nom entre les corniches, ce tous les 3 corbeaux. Le bâtiment a heureusment été classé monument Historique ce qui l’a sauvé de la destruction.

Devant l’ancienne mairie, le cénotaphe inspiré par le monument de Whitehall à Londres est le lieu de commémoration des soldats morts et enterrés en terres étrangères

 Les grands magasins

En 1883 Robert Simpson, écossais émigré ouvrit une boutique de corsets sur Yonge. En s’agrandissant, elle déménagea sur Queen et Yonge en 1883. L’homme d’affaire ajouta alors des services pour femmes et enfants. En 1894 il commanda à l’architecte Burke un nouveau bâtiment de style Ecole de Chicago. Le grand magasin Bay, emblématique de Toronto prenait  alors possession d’un lieu central face à la Mairie de l’époque. Son ossature métallique et ses fenêtres décorées le rangeaient parmi les édifices cultes du célèbre architecte. Premier building de la ville, il comptait un ascenseur Otis. Le magasin s’agrandit ensuite entre 1894 et 1912. Enfin, une aile Art déco fut ajoutée en 1929 avec un restaurant destiné à concurrencer le Carlu de Eaton. En 1970, the Bay fut rénové avec la construction d’une passerelle. Après la mort de Robert Simpson, il changea de propriétaires.

Timothy Eaton le grand concurrent de Simpson émigra d’Irlande en 1854. Il fonda sa première boutique Oshawa. Puis il s’installa sur Yonge où il fonda un immense magasin entouré d’entrepôts et annexes. Eaton révolutionna le commerce avec des prix fixes, des catalogues, des livraisons et son slogan satisfait ou remboursé. Mais, méthodiste, il ne vendait ni tabac ni cartes. Il construisit tout un complexe en 1973. Celui-ci est devenu un des plus grands centres commerciaux du monde en 2000. Sa statue se trouve au ROM.

 Non loin, se cache la Place piétonnière de la Trinité. Niché derrière le centre Eaton, un labyrinthe s’inspire de celui de la Cathédrale de Chartres . il annonce la façade en forme de foreteresse de l’Eglise anglicane néogothique en brique construite par Henry Bowyer Lane en 1847 . Libre d’accès pour tous, elle accueille aujourd’hui les déshérités. Peu à peu insérée dans les entrepôts du Eaton Center, et échappa à la destruction malgré un incendie (1977). Des vitres du Centre Eaton la mettent en lumière. Derrière l’église, on voit l’une des plus anciennes maisons de la zone, celle du recteur Henry Scadding construite en 1857. Du balcon de cette dernière, on pouvait voir le lac et les falaises de Scarborough.

Musée d’Art Islamique de Doha

Pour clore ma trilogie sur l’art Islamique, voici maintenant le Musée d’Art Islamique de Doha. J’ai conscience ici de passer sous silence sous silence la merveilleuse et intelligente rénovation de la galerie du MET à New York. Un manque que je finirai par combler.

Le MIA émerveille  par son contenu et son son contenant. Le grand Ioh Ming Pei, architecte de la pyramide du Lovre, l’a conçu sur la scénique Corniche de Doha. Ce bâtiment admirable sert d’écrin à des collections exceptionnelles de par leur diversité et leur richesse. Le propos est didactique et propose une double approche : chronologique et thématique.

Des origines de l’art islamique aux Mongols

Les collections très complètes se répartissent sur deux étages. Le RDC de l’édifice, lui, accueille des expositions temporaires d’une grande qualité et une très belle boutique. Le toisième  étage correspond à un restaurant et des expositions plus petites.

On commence généralement les visites au 2e étage. On y aborde de manière chronologique l’art islamique. A commencer par  la naissance de l’Islam dans la région du Hijaz (VI-VIIe) et la diffusion de la parole sainte grâce à l’écriture. Des vitrines exposent des pages de Coran ainsi que des céramiques. Ces dernières constituèrent un support privilégié d’écriture dès les débuts de l’Islam.

Une deuxième salle en enfilade présente la dynastie Omeyyade. On la voit d’abord dans sa branche syrienne. Puis apparaissent ses apports espagnols (Xe) avec des chapiteaux venus du magnifique palais de Mdinet al Zahra, non loin de Cordoue.

Les Abbassides vainqueurs de la dynastie damasquine firent de Bagdad le centre du monde islamique dès le IXe. Ils apparaissent dans le travail du verre. Alors que les fatimides vont s’illustrer dans la joaillerie. La grande salle suivante s’intéresse à l’Iran seldjoukides et à ses merveilles d’orfèvrerie (candélabres) mais aussi aux très beaux carreaux de céramique. Elle annonce l’arrivée des Mongols avec notamment un magnifique kaftan complété de gants et coiffe (XIIIe).

Des Mamlouks aux grands Empires

On découvre alors l’Egypte de Saladin grâce à des manuscrits scientifiques et des fontaines. On passe ensuite à l’Egypte des mamlouk (XVe)s. De belles lampes de mosquées en verre, de prestigieuses albarelles, pots a pharmacie, illustrent cette période. On peut y rattacher des chefs d’œuvre de bois comme des grilles de moucharabieh et des portes sculptées cairotes.

L’époque timuride quant à elle, apparait au travers d’échiquiers, de céramiques et d’un très étonnant tapis de jeu. On rentre alors dans l’âge d’or des grands Empires (XVI-XIXe). L’Iran tout d’abord avec les œuvres Safavides : de magnifiques tapis ainsi que d’étonnants portraits repris ensuite à l’époque Qajar et des manuscrits de toute beauté comme les pages du fameux Shanameh. Vient ensuite l’empire Moghol qui dura en Inde jusqu’à la colonisation anglaise. Il créa des merveilles de bijoux, poignards et manuscrits notamment.

Enfin, l’Empire ottoman célèbre pour ses céramiques florales s’expose ici dans une spectaculaire armure.

Le premier étage propose une vision plus thématique de l’art Islamique. Une salle aborde  l’écriture et ses supports (bois, pierre, textile, parchemin, céramique, orfèvrerie entre autres). Une autre s’intéresse aux motifs iconographiques qu’ils soient floraux, géométriques ou calligraphiques. Il faut absolument prendre le temps de voir la fantastique collection d’astrolabes et une rarissime tente Moghole (XIIIe) quasi complète. On attaque cet étage à partir du grand salon central qui expose les œuvres majeures du musée. Une synthèse magistrale pour le visiteur pressé.

http://www.mia.org.qa/en/

La Galerie d’art islamique du Louvre

Voici une petite visite parisienne, dans le 8eme département la Galerie d’Art islamique du Louvre.

https://www.louvre.fr/departments/arts-de-lislam

Elle fait suite à mes articles sur le Musée de l’Aga Kahn, http://visitesfabienne.org/wordpress/musee-de-laga-kahn-toronto/, et le musée de Doha http://visitesfabienne.org/wordpress/musee-dart-islamique-de-doha/

Une des plus importantes collections au monde

Le Louvre abrite l’une des collections les plus importantes au monde. Elle est exposée sur deux niveaux, dans des bâtiments ouverts en 2012.

Il s’agit de la dernière extension du château du Louvre fondé par Philippe Auguste au XIIe siècle fortifié puis aménagé par Charles V, Francois Ier.

Jusqu’à Louis XIV, les rois relièrent les deux édifices l’un à l’autre par un passage direct : la grande galerie d’Henri IV. Le prolongement sous Louis XIII de l’aile ouest de la Cour Carrée marque le point de départ d’un projet ambitieux mené à son terme par Louis XIV puis Louis XV. Le monument prend alors son aspect actuel.

Après la Révolution, en 1793, le Museum central ouvre au public dans la Grande Galerie et le Salon Carré. Le musée s’étend désormais. Les appartements d’été d’Anne d’Autriche accueillent les sculptures antiques. Puis, naissent les salles du musée Charles X et l’aile rue de Rivoli sous Napoléon III. Les collections envahissent peu à peu l’édifice.

Lors de la Commune, en 1871, un incendie détruit les Tuileries qui seront démolies en 1882. La disparition de ce palais marque l’acte de naissance du Louvre moderne. A l’exception du Ministère des Finances, le pouvoir quitte en effet le Louvre qui peut se vouer essentiellement à la culture. Le projet « Grand Louvre », entraînant un remodelage complet du musée, est alors lancé.

Des arts musulman aux arts islamiques

C’est en 1893 qu’une section des « arts musulmans » est créée au musée du Louvre qui s’aggrandit. Il devient un département à part entière dans les salles actuelles réouvertes en 2012.

La collection d’art islamique se compose de métaux, de céramiques, d’ivoires, de tapis, de miniatures, d’orfèvrerie, des textiles. L’ensemble recouvre mille deux cents ans d’histoire sur trois continents. Ces 20 000 objets abondent en calligraphies, motifs géométriques et floraux.

Les collections s’exposent de manière chronologique. Les œuvres datant du VIIe au XIe siècle se trouvent au rez-de-cour tandis que l’on peut admirer les œuvres du XIIe à la fin du XVIIIe siècle et la prestigieuse collection de tapis  au sous-sol.

L’Art Islamique

Musée de l’Aga Khan, à Toronto

Ouvert en Septembre 2014, le Musée de l’Aga Kahn a été construit à Toronto par le grand architecte japonais Fumihiko Maki.  Vladimir Djurovic a conçu les jardins. Et l’architecte indien Charles Correa s’est chargé du centre ismaili  (avec salle de prière et centre culturel) . C’est le Premier Musée sur le continent américain à être entièrement consacré à l’art islamique. Et il est somptueux et passionnant!!!

La collection comprend plus de 1000 pièces superbes sur plus de 1000 ans d’histoire de la civilisation islamique de la péninsule ibérique à la Chine. L’exposition permanente se situe au RDC du bâtiment. Elle s’articule autour d’une cour. Une belle boutique, mène à la billetterie. On y trouve également un café très agréable. La salle Bellerive avec sa belle collection de céramiques complète ce RDC.  Au 1er  étage des expositions temporaires font vivre les lieux.

/http://www.agakhanmuseum.org/

L’exposition permanente :

L’expansion de l’Islam est évoquée par une projection concise et bien faite sur le mur d’accès aux salles d’expositions. On y voit une succession de cartes depuis la naissance de l’Islam au VIe/VIIe s, jusqu’ aux différentes dynasties et zones d’influence.

Une vitrine explique ensuite la naissance et la diffusion de l’écriture au moyen de Corans des VIIe et VIIIe siècle. Parmi ceux-ci, une page de l’exceptionnel Coran bleu de Kairouan (Xe). Des compilations illustrent l’extraordinaire apogée des sciences arabes. (comme le canon de Médecine, copie d’un feuillet de Ibn Sina- Avicenne)

Les dynasties syro-égyptiennes et iraniennes :

Seldjoukides et fatimides XIIe sont ensuite abordées par des objets, tiraz, candélabres, poutres…

Un recoin nous parle des Omeyyades de Syrie puis d’Espagne et de leurs particularités. Par exemple, le lien avec les religions avoisinantes, ou l’extraordinaire développement des sciences et des arts aux XII/XVe. On peut admirer astrolabes et muqarnas. Alors qu’une vitrine expose un magnifique et rarissime kaftan, témoin de l’invasion mongole.

La section suivante est consacrée à la Syrie et l’Iran après le 16e : céramiques manuscrites et importance du bois. Les albarelles (pots à pharmacie) sont typiques de la période. Les portes et plafonds de bois se retrouvent du Caire à la côte syro-palestinienne.

La Turquie ottomane

Celle-ci accorde une grande place à la céramique aux  XVI- XIXe siècl. C’est ce qu’illustre une très belle tuile  vernissée représentant la Kaaba, ainsi que des plats.

Les tapis et les somptueux manuscrits caractérisent  le raffinement de la période Safavide dans l’Iran du XVIIIe siècle. On en a un exemple avec  le Shanameh du Shah Tahmasp (exemplaire fastueux du Livre des Rois dont les pages ont été dispersées à travers le monde) remontant au XVIIIe. Mais aussi des pages de calligraphie, un Kashkul (récipient pour recueillir les aumônes).

Des portraits princiers et cadeaux diplomatiques illustrent La période suivante (la dynastie Qajar XIXe). L’Hindoustan  apparait en revanche au travers de miniatures et objets de luxe, dont une  magnifique aquarelle de 1628 représentant Shah Abbas et 3 de ses fils.