Murs peints de la vieille Havane

Si vous aimez découvrir sous un angle différent, vous pouvez vous intéresser aux murs peints de la vieille Havane. Dès le 17e siècle les maisons de la ville rivalisent de fresques, à l’extérieur comme à l’intérieur. Ce devient même une mode. Beaucoup d’artisans interviennent mais tous ou presque sont anonymes. Il s’agit, pour la plupart, d’esclaves travaillant avec des pochoirs et sur le modèle de rares maitres européens en général italiens.

De magnifiques fresques coloniales

Les plus beaux murs peints de la Havane se trouvent au musée archéologique aujourd’hui inaccessible pour cause de restauration. Cette maison aux boiseries vertes, construite au 17es sur Tacon, s’est agrandie et surélevée puis unie aux maisons voisines, comme souvent dans le cas des maisons coloniales. De style colonial castillan, elle est l’une des plus emblématiques de la cité. Les trois maisons mitoyennes ont été reliées les unes aux autres et constitueront un jour un complexe muséal de prime importance. En attendant, il faut passer un grand portail autrefois destiné à laisser entrer les voitures. Apès une cour où s’abreuvaient les chevaux et où des latrines ont révélé de nombreux vestiges archéologiques, il convient de passer sous les échafaudages et entre les pots de peinture pour découvrir la décoration qui remonte aux années 1725. A l’époque toutes les parois s’ornaient de peintures, d’azulejos ou de peintures imitant les azulejos.

Une véritable Chapelle Sixtine coloniale

C’est au premier étage de cette maison que se trouve la pièce que les archéologues locaux appellent la chapelle sixtine de la Havane. Vidée de ses multiples occupants en 1980, le bureau de l’historien entreprit de la restaurer. Subdivisée en une multitude de logements isalubres, la maison hébergeait en effet des familles pauves. Celles ci s’entassaient dans les solares, créant des ouvertures dans les murs, ou les badigeonnant. Les archéologues ont alors restauré le bâtiment et sous les 27 couches de fresques abimées, ils ont découvert une ultime couche. Car depuis le 17e siècle chaque nouvel occupant redécorait à sa manière et sleon la mode.  La couche la plus ancienne était la seule a fresco, pigment pris dans le mortier humide. En revanche, les couches suivantes ont été peintes a secco, à sec , elle est donc la plus pérenne.

Ainsi, on a récupéré la couche ancienne qui représente des variations sur le thème européen des fêtes galantes avec des vues un tantinet idéalisées de la ville, et des adaptations locales : domestiques noirs, palmiers, la baie de la Havane stylisée avec un cayo, des religieux, un galion, des processions. On peut dater ces fresques de 1763/67 au moment où l’Espagne a récupéré Cuba après l’intermède britannique.

Une ville colorée

L’ensemble des bâtiments coloniaux de la Havane étaient donc peints. Ainsi les Palais de la place d’Armes, de la place de la Cathédrale (y compris la cathédrale). Ces peintures s’appliquaient en extérieur et en intérieur. Elles masquaient la  belle pierre conchifère issue de la barrière coralienne (et de la carrière sous St Francois d’Assise).

Les forts qui marquent l’entrée de la baie étaient eux peints aux couleurs de l’Espagne. San Salvador était  jaune, la Cabana rouge. Ce pour annoncer la couleur si l’on peut dire à tout bateau arrivant dans la baie…
On se rend ensuite à la Maison du Marquis des Arcs Place de la Cathédrale avec ses fresques 19e plus simplistes (et trop rénovées). .De là, on rejoint la rue Obispo et le musée de l’Orfèvrerie. Sa façade stuquées arbore des motifs imitant la pierre de taille. Cette maison devint un magasin au début du 20es. Ce qui explique les peintures publicitaires. L’étage recèle de jolies plinthes en trompe l’œil. On continue avec le musée des murs peints encore en travaux et qui recèle à l’étage de surprenantes bacchanales….

De là on rejoint la maison Guayasamin décorée par Jose Nicola de la Escala et ses charmantes grisailles en médaillons.

Puis on se rend sur Amargura à la maison Guzman au 56. Ses peintures géométriques aux motifs arabisants rappellent la religion du propriétaire. D’ailleurs les motifs figuratifs ont été grattés. Quasi en face, le bureau de l’historien de la ville révèle au premier étage un fantastique paysage à l’italienne. Celui-ci, très fin offre une perspective avec des effets de trompe l’oeil.  la nature morte au premier plan cache derrière une balustrade des ruines, feuillages d’arbres européens.

Un renouveau de la fresque

Les fresques n’ont pas dit leur dernier mot sur les murs de la Havane avec les visages d’enfants qui longent Miramar et Marianao, ou les paysages quasi fantastiques sur les murs oubliés….

Vous pouvez maintenant vous intéresser à ce jeune artiste, Maisel Lopez. Graffiste et portaitiste d’enfants, cet artiste redonne vie aux murs lépreux du quartier Buena Vista depuis 2015. Vous pourrez notament découvrir quelques uns de ses portraits gigantesques rues e 44 y 25 ou 41 y 70,

http://spanish.xinhuanet.com/2017-11/10/c_136740872.htm

https://cubanartnews.org/es/2017/01/12/el-arte-llega-a-las-calles-de-la-habana/

Toulouse, du Palais de Justice au Capitole

Pour changer de Cuba, ou de Toronto, un petit tour en France, à Toulouse, avec une promenade qui vous emmènera du Palais de Justice au Capitole.

Arriver dans le centre de Toulouse

Toulouse est une ville relativement petite mais très dense et admirablement desservie par les transports publics. Si vous etes en transit à la gare Matabiau ou à l’aéroport de Blagnac vous pouvez aisément profiter du réseau de tramway/ bus/ métro/ vélib pour la découvrir.

Ainsi au départ de l’aéroport, le tramway vous amène en 20mn au Palais de Justice. Les grandes allées Jules Guesdes sur lesquelles passe la ligne de tram mènent à une série de beaux jardins. Il s’agit des Jardin, Royal, Grand Rond, Jardin des Plantes. Y sont concentrés le Museum d’Histoire Naturelle mais aussi le Quai des Savoirs. De quoi se mettre au vert entre deux avions, au frais en plein été, ou se cultiver dans les galeries refaites à neuf.

http://www.toulouse.fr/web/projet-urbain/quai-des-savoirs

Autour du Palais de Justice

Pour les amateurs d’architecture, avant de vous lancer à l assaut de la ville rose, vous pouvez continuer un peu les allées à pied pour découvir la très belle église baroque St Exupère. Elle peut déconcerter dans cette région plus marquée par les églises romanes. Les trompe l’œil et l’autel nous transportent en Europe centrale, une très jolie surprise.

En tournant le dos à cette église, on contourne le massif Palais de Justice. Il est judicieusement aggrandi par un vaisseau de verre résolument contemporain. de là, on peut rejoindre le marché des Carmes. On emprunte alors la rue de la Dalbade. Elle longe quelques palais superbes dont le Palais de pierre, ainsi nommé pour l’utilisation de pierres de taille qui tranche avec la teinte rose des briques de construction toulousaines. Pratiquement en face, le Palais des Chevaliers de Malte. On peut y rentrer et admirer les écuries très restaurées et les salles basses. Celles-ci sont ornées de fantastiques plafonds voutés et décorés de peintures avec rinceaux et monogrammes d’un des grands prieurs.

D’Esquirol au Capitole

Ce palais jouxte l’église gothique de la Dalbade, dont le portail est surmonté d’un motif en ceramique rare. Autour de l’église et surtout en remontant au niveau du Marché des Carmes, de charmants restaurants nous permettent de voyager au pays des saveurs.
A l’angle du marché, on prend alors la rue des Filatiers. Cette rue très animée et bordée de petits restaurants ethniques était déjà commercante avec ses nombreuses échoppes au Moyen Age. On devine d’ailleurs les volets de bois.En levant le nez, on voit à l angle de la rue des Joutx Aigues pour voir une Crucifixion, puis plus loin sur la droite au 50 decouvrir la maison Calas où débuta l’affaire dans laquelle Voltaire s’engagea si fortement. On débouche alors sur la jolie place de la Trinité. De là on peut toujours en ligne droite  traverser la place Esquirol Cette place très animée correspond à l ancien forum romain. On peut maintenant gagner le célèbre Capitole par la rue piétonnière des Changes qui devient Saint Rome. Les nombreuses boutiques empêchent souvent de lever le nez pour admirer les façades.

.

Il est alors possible de remonter la rue de Metz pour rejoindre la Cathédrale st Etienne. Au contraire, on peut descendre quelques mètres cette même rue de Metz en direction de la Garonne. Au passage, on admirera le magnifique Hôtel d’Assezat. Et on consacrera quelques précieux moment à la visite de la superbe fondation Bemberg. Celle-ci abonde en peintres vénitiens, flamands, français, impressionistes et aux superbes salons XVIIIe…..

http://www.fondation-bemberg.fr/fr/assezat/index.html

Outre l’indispensable Guide vert, je vous conseille le magnifique Guide du promeneur de Toulouse aux éditions les beaux jours,
Si vous êtes sur Toulouse faites un détour par la bibliothèque du Patrimoine 1 rue du Périgord, ou par l’office du tourisme.

https://www.toulouse-tourisme.com/

Pour visualiser cette viste, retrouvez moi sur l’app Escapad.io

Et si vous voulez une visite guidée, vous pouvez me contacter : fabienne.visites@gmail.com

Place de la Révolution

photo8La place de la Révolution, est un lieu hautement symbolique de la Havane contemporaine. Les projecteurs se sont braqués sur elle  entre le 25 et le 29 Novembre 2016 pour l’hommage posthume à Fidel Castro . Elle e aussi accueilli les Papes et toutes les grandes réunions populaires depuis la Révolution. Pourtant, sa réalisation remonte à la fin du XIXe siècle.

Siège des Catalans

Au XIXe siècle, il y avait sur  la colline de Tadino des champs et fermes. En 1884, la communauté catalane cherchait un lieu escarpé pour rappeler la basilique catalane de Montserrat. Elle choisit cette colline pour y construire un ermitage dédié à la Vierge. L’ermitage  financé par la sociéte des catalans et les fonds de particuliers fut consacré en 1921 à l’emplacement de l’actuel monument à J Marti. Il  devint alors un lieu pour les indépendentistes catalans .

http://www.abadiamontserrat.com/

Projet de la République

Or dans les années 20 la prosperité de la Havane était telle qu’on envisagea d’amples plans d’aménagement (plans regulateurs) pour encadrer la croissance future. On voulait alors créer de nouveaux axes. Le Francais Forestier projetait en 1922   une nouvelle centralité avec une scénographie monumentale pour les célébrations.

dans cet article je parle déja du plan de Forestier : http://visitesfabienne.org/wordpress/le-malecon/

la Loma de los Catalanes ou Loma de  Montserrat  devint une place sur le modèle parisien. Elle prévoyait des avenues en étoile rayonnant vers les points cardinaux. A l’ouest vers le Rio Almendares, à l’Est vers le Parc de la Fraternité et au sud vers le Vedado. Des édifices devaient accroitre le prestige en accueillant les fonctions politiques et administratives de la République naissante.

Le projet prit d’ailleurs tant d’importance qu’on construisit un train pour relier l’ermitage au centre de la ville. La station Monistrol du nom du village proche de la Basilique catalane à 50km de Barcelone desservait la future place de la Révolution.

Le projet d’une grande place civique et d’un monument au héros de l’Indépendance Jose Marti resurgit en 1935 et initia deux décennies de concours, projets, levées de fonds et expropriations.

La construction

En 1951,  l’Ermitage  détruit, la construction du monument et de la bibliothèque put commencer. Les  catalans expulsés batirent une seconde église sur l’avenue Rancho Boyero en intégrant quelques éléments venus de la première église : vitraux, autel, marbres, Vierge.

photo3La construction de la place Civique et du monument à Jose Marti par Juan Jose Sicre débutèrent en 1953. Cette immense pyramide marque le point culminant de la Havane 113m + les drapeaux. A la base de la pyramide, se tient une sculpture (1958) du héros de l’indépendance en marbre blanc dans la pose du penseur.

Le monument comporte un musée qui doit pouvoir se visiter ainsi que le belvédère de la partie supérieure (567 marches) entouré de 6 piliers representant les 6 provinces de l’époque.

photo1Réalisation et Symbole de la Révolution

A partir de 1959 les révolutionnaires rebaptisent et réaménagent l’immense esplanade. Des bâtiments de béton aux volumes cubiques du style en vigueur dans les années 30/ 40 surgissent. Ainsi, face au Memorial  Marti, le visage en relief inspiré à Enrique Avila par la célèbre photo de Korda, photographe de la Révolution cubaine, et les paroles Hasta la victoria siempre décorent le Ministère de l’Intérieur. En 2009, le même artiste ajouta le portrait de Camillo Cienfuegos.

Au débouché du Paséo, le théatre national imaginé dès les années 1950 mais inauguré en 1979, propose de nombreux spectacles de qualité. (consultables et réservables en ligne 10 MN ou CUC- mais on peut tout à fait arriver au dernier moment pour les concerts du dimanche matin à 11h).

Théatre National : http://www.teatronacional.cu/site/section/1

Au sortir de la place, la Bibliothèque Nationale complète le dispositif culturel. Bibliothèque Nationale : http://www.bnjm.cu/

La Place civique devenue Place de la Révolution est ainsi triplement symbolique, par la présence des héros défunts du Cuba actuel (d’où la résonnance des funérailles), mais aussi du fait de ces trois batiments emblématiques de la culture (musée, théatre, Bibliothèque), enfin par sa fonction gouvernementale : ministères, Siège du Parti Communiste Cubain (derrière le monument) mais aussi et surtout  lieu des grands rassemblements nationaux, concerts, discours et défilés.

« Escapade à la Havane »

Il fait froid en Europe? Pourquoi pas une escapade à la Havane ?

Chouette les plans interactifs sont en ligne sur‘Escapad !!! Il est donc temps de planifier votre escapade à la Havane!!

Des cartes…

Il manquait des cartes explicites pour mes suggestions de visites. Je vous propose désormais de me retrouver sur Escapad pour visualiser les itinéraires proposés sur mon site. C’est une appli bien sympa lancée par deux jeunes dynamiques et créatifs et sensiblement plus ouverts que moi à la technologie…

J’avais proposé il y a quelques temps déja, une visite des essentiels de la vieille Havane, celle que les agences nomment le »kilomètre d’or ». http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/la-havane-2/les-4-places-principales-de-la-vieille-havane/

Maintenant, si vous désirez la visualiser sur une carte, avec une description succinte des arrêts visites ainsi que quelques adresses, je vous conseille de me suivre sur l’App Escapad. http://www.escapad.io

Je continue à produire des itinéraires pour vous permettre davantage d’escapades individuelles et guidées selon vos envies. La version audio s’améliore peu à peu et vous aurez bientôt presque l’impression de promener votre guide avec vous !!

Des itinéraires…

Pour l’heure, j’ai mis en ligne trois itinéraires pour vous permettre de découvrir plusieurs aspects de la Havane. Un trajet global, à réaliser en taxi tout d’abord. Vous pourrez affiner grâce à une visite plus pointue du quartier historique. A moins que la découverte de la Havane du début du XXeme siècle ne vous tente davantage ! Outre ces trois itinéraires, j’ai publié mes bonnes adresses !

L’App Escapad se propose de vous accompagner partout  » De la balade en campagne à la visite d’une exposition, en passant par une petite virée dans votre ville ». L’idée est de laisser les guides papiers lourds et encombrants, voire obsolètes et d’utiliser votre téléphone pour vous repérer comme dans le reste du monde. En raison de la difficulté de trouver du réseau à Cuba, je vous conseille très fortement de télécharger votre itinéraire au préalalble pour l’utiliser off-line.

et même des conseils !!

Un dernier détail, si vous souhaitez des conseils de voyage personnalisés, des adresses, vous pouvez me contacter directement sur mon gmail, dans la page contact. Bon voyage et bonnes visites !

https://escapad.page.link/8SVjTGCmvi3iq3zo7

Banksy, enfant de Bristol

Un nouveau Banksy est apparu la semaine dernière à Bristol (13 Février) et a presque aussitôt été vandalisé.Banksy l’a très vite revendiqué. Du coup, il a créé un mouvement d’enthousiasme et une fièvre spéculatrice. Cet épisode met en lumière le rôle de l’art en posant nombre de questions . En effet, à qui appartient l’œuvre d’art. En outre, celle-ci est-elle faite pour durer ou au contraire se répéter ou être détruite? L’artiste joue-t-il un rôle social? Dans ce cas, lequel et de quelle manière? Ces questions se posent particulièrement à Bristol qui se veut capitale du Street Art. http://visitesfabienne.org/wordpress/bristol-figure-de-proue-du-street-art

La dernière oeuvre de Bansky à Bristol date de la semaine dernière
15 Février 2020 : A peine terminé, le dernier Bansky déjà vandalisé, et protégé avec les moyens du bord…

https://www.bristolpost.co.uk/news/bristol-news/banksy-art-new-barton-hill-3862643

Banksy vient de repasser …

Car Banksy entretient le mystère sur son identité et son calendrier. Pour autant, à Bristol, chacun a sa petite idée. Ainsi, il est né en 1973 dans les quartiers pauvres et a commencé son activité de graffeur. D’emblée, c’est aussi un activiste dans les années 1990. Il se montre en ce sens tout à fait dans l’esprit contestataire local.  Il a affirmé sa notoriété dans les années 2000 à Londres puis aux Etats-Unis, en Palestine et même à Paris. Enfin, dans les années 2010, il est passé à la réalisation de films, tels Exit Through the Gift Shop 

Cet anonymat entretenu permet de se focaliser sur son œuvre et non sa vie.Ce qui permet de suivre chacune de ses apparitions murales, comme un jeu de piste géant. A Bristol, on compte désormais 10 œuvres. de sa main

 Mon idée n’est pas de livrer une exégèse, ni un itinéraire. D’autres l’ont fait avant moi. https://wandereroftheworld.co.uk/banksy-walking-tours-bristol/ Mais, je cherche juste à situer chronologiquement ces témoignages dans leur ville. Ainsi, l’idée est de mieux suivre l’évolution technique, des dessins à main levée et graffitis aux œuvres mixtes incluant des pochoirs (à l’exécution plus rapide) de plus en plus sophistiqués .

 Les thèmes restent critiques à l’égard de la société et de la politique, voire de l’(in)humanité. Le traitement en est souvent humoristique, (im)pertinent avec des motifs récurrents de singes, soldats, enfants, personnes âgées et rats.

Il était déjà passé par ici…

Les premières œuvres datent des années 1990 et sont composées de dessins peints à main levée et de graffitis. On peut ainsi découvrir Take the money and run, en collaboration avec Inkie. Autre œuvre collaborative, de la même époque, Chat et Chiens.

Take the money and run, tout juste nettoyé.

– En 1997 « Mild Mild West« .C’est la première œuvre connue. Elle recouvre une publicité pour des avocats. Pour la première fois sont associés le dessin et le pochoir. L’ourson dessiné représente les gens du quartier de Stoke Croft. Le pochoir lui représente les forces armées. Cette oeuvre recourt également le graffiti de la signature et du slogan ironique.

Mild Mild West, la reconnaissance pour Bansky dans sa ville de Bristol

– dans les années 2000 Rose on a mousetrap, montre une rose coincée dans un piège à souris, elle aussi signée.

Dans une petite rue de Bristol, une oeuvre émouvante signée par Bansky

-En 2003 , le Gorille maqué malheureusement effacé en 2011 par le propriétaire du bâtiment (un centre culturel musulman) mais renettoyé (peu visible)

-2003 The grim reaper  .peint au pochoir sur le bateau Thekla, déposé par le Conseil Municipal puis repeint. (on peut le voir au M Shed)

the Grim Reaper, maintenant au Musée de Bristol M Shed

Mais aussi par là…

– En 2006 « Well hung lover » sur l’infidélité, pas seulement conjugale mais professionnelle. Ce serait une critique de son agent et de la ville. Au moment où Banksy travaillait sur son échafaudage, la mairie, de l’autre côté de la rue, était en train de statuer sur l’illégalité ou non de son œuvre. Plébiscitée par les citoyens elle est une de ses œuvres les plus emblématique et visible dans Bristol.

Bien en vue, dans le centre de Bristol, l’oeuvre de Bansky a néanmoins été vandalisée.

-. Juin 2009, l’Exposition Banksy vs Bristol Museum  au musée de Bristol avec plus de 100 œuvres dont des installations. Au musée, reste l’ange au pot de peinture et l’été dernier étaient exposés les membres du Parlement : des chimpanzés « singeant » les MP. Cette toile a été  vendue en 2019 pour une somme record de £9.9 million .

– 2011 Planning permissions renoue avec le graffiti

2014 The girl with the pierced eardrum. Il explore la peinture classique au moyen de pochoir adapté au support (la bouche d’aération en guise de perle). De la même année datent les amoureux au téléphone mobile vendu par un particulier pour lever des fonds. Cet épisode a lancé une controverse sur le droit de propriété de ses œuvres et le vandalisme ;

Vermeer repris par Bansky, sur les quais de Bristol

-2015 (Aout/Sept) parc d’attraction Dismaland à Weston Super mare

-2016 Girl with the stick (dans une école)dessin naïf et pochoir en remerciement pour avoir nommé un bâtiment de son nom.

Et oui c’est bien lui !

Enfin, le 13 Février dernier, pochoir representant une petite fille tirant à la catapulte sur des fleurs et feuilles rouges collées.

https://visitbristol.co.uk/things-to-do/banksy-walking-tour-p1354013

Cette dernière, vandalisée dès le lendemain a attiré  une nouvelle fois l’attention des médias sur la difficulté de protéger une œuvre créée dans l’espace mais aussi sur l’appartenance. Le propriétaire de la maison, ravi au matin de la découverte de se voir doter d’un cadeau de plussieurs millions de Livres, se montrait désemparé dès le lendemain devant l’inertie des pouvoirs publics. Dans un pays libéral et peu concerné par les notions patrimoniales, comment conserver, faire classer, protéger, aménager pour un simple citoyen d’un quartier défavorisé ? A l’heure qu’il est, de riches collectionneurs outre-atlantique se sont déjà manifesté pour résoudre ce dilemne…

Bristol, figure de proue du Street Art

Pour faire suite à mon dernier texte où je m’intéressai aux origines du Street Art, je voudrais revenir sur le cas de bristol. En effet, la ville devient une figure de proue de cet art des rues.

http://visitesfabienne.org/wordpress/street-art-de-la-contestation-a-la-gentrification/

Des graffitis pour dénoncer

Depuis l’époque du commerce triangulaire, la ville se divise en quartiers résidentiels, sur les hauteurs de Clifton. Mais aussi en zones plus déshéritées le long des quais et dans les quartiers bas et Est. Ces zones étaient traditionnellement industrielles et marquées par la contestation.

 En fait, les graffitis dénonçant les inégalités sur les murs se sont transmués en un art de rue de plus en plus reconnu. Ce, grâce à l’action conjuguée de deux phénomènes.

Des murs porteurs de message…

La ville des graffeurs

A la base de l’extraordinaire vitalité du Street Art Bristolien, on trouve un cocktail mêlant l’esprit rebelle de la ville,  une scène musicale underground particulièrement active. Mais aussi l’apparition des peintures en aérosol. Enfin, on peut mentionner la présence exceptionnelle de personnalités originales.

Au début des années 1980, Robert del Naja  marque les murs de son empreinte avant de se tourner vers la musique au sein de son groupe Massive Attack.

https://www.independent.co.uk/arts-entertainment/music/news/banksy-robert-del-naja-massive-attack-art-who-is-he-identity-real-name-graffiti-music-similarities

Apparait alors Bansky, dont certains prétendent qu’il est la même personne. Bansky puis Inkie apportent la notoriété à Bristol. Et avec eux, une foule de jeunes talents se révèle à elle-même.

https://www.bristolpost.co.uk/news/bristol-news/old-video-surfaces-banksy-painting-1944146

La prochaine fois je vous emmènerai à la découverte de quelques graffeurs locaux

Quelques étapes dans la créativité à Bristol

Quelques jalons nous permettent de comprendre l’importance prise par le Steet Art sur la scène de l’art mais aussi dans l’économie de la ville :

– D’abord en 1998, The Walls on Fire marque l’apparition médiatique de Banksy

– Puis en 2009, L’exposition Banksy Vs Bristol au Musée des Beaux-Arts, avec plus de 300,000 visiteurs payants montre l’intérêt du Street art et renforce le positionnement de Bristol.

– Surtout, en 2011 : Le Festival See no Evil, évènement d’une semaine organisé dans toute l’Angleterre à l’occasion des jeux Olympiques de Londres affirme la notoriété des graffeurs. Le nom renvoie aux singes qui ne voient, n’entendent ni ne parlent, référence explicite aux artistes de rue dénoncés auprès de la justice.

Nelson Street

https://www.telegraph.co.uk/culture/culturepicturegalleries/8711647/The-See-No-Evil-graffiti-project-in-Bristol-Britains-largest-street-art-project.html

Le soutien des autorités

Mais si Bristol est devenue une figure de proue du Street Art, c’est aussi grâce à l’engagement de la ville. La municipalité a en effet vite compris l’intérêt qu’elle pouvait tirer de ses oeuvres véhiculant des messages sociaux voire politiques.

Sur le modèle réussi de Melbourne, le conseil municipal aidé d’artistes locaux reconnus, tel Inkie, financé par des donations privées, et soutenu par les commerçants et propriétaires riverains lance un grand grand festival Street Art. L’idée est de redynamiser une rue sinistre, la rue Nelson en plein centre-ville.  Les bâtiments (jusqu’à 10 étages) sont peints par des artistes venus du monde entier et revitalisent cette zone désertée. La ville considéra ce projet comme un tremplin pour régénérer la rue et la transformer en attraction touristique…Pari tenu et réussi !

Nelson Street

Depuis 2013, Bristol accueille le plus grand Street Art festival, Upfest (Urban Paint Festival) dans le quartier de Bedminster avec 300 artistes du monde entier et 30,000 visiteurs. Hors une interruption en 2014, le festival grossit chaque année.

Upfest en ligne…

En 2020 il promet de nombreuses têtes d’affiche, des créations in situ dévoilées au cours du week-end (30 Mai/1 Juin). Le tout accompagné de musique live et bien sûr, Royaume-Uni oblige, de stands de nourriture et de boissons.

https://www.upfest.co.uk/page/upfest-festival

Place de la Vieille Ville

La Havane présente quelques originalités urbanistiques. L’une de plus notables consiste en sa multipolarité. Du coup, la Place de la vieille-Ville fait partie d’un dispositif de cinq places qui se partagent les fonctions administratives, commerciales et politiques et religieuses.

http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/la-havane-2/les-4-places-principales-de-la-vieille-havane/

Une Place Neuve pour la Vieille Ville

 En effet, La Havane diffère d’autres villes coloniales, régies par les ordonnances de Philippe II de 1573. Car le quartier historique ne s’organise pas autour d’une seule place centrale mais de cinq places qui se répartissent les pouvoirs.

De fait, ces ordonnances émises au moment de la colonisation, encadraient la fondation des villes du Nouveau Monde. Elles en précisaient le tracé en damier, la dimension des pâtés de maison. Mais aussi la largeur des rues, l’emplacement des édifices religieux et civils. Ainsi, on planifia la place Neuve dès 1559 dans un but résidentiel uniquement. On n’y voit donc ni église, ni bâtiment administratif. Ceci aussi était exceptionnel. L’idée était de désengorger la place d’Armes désormais occupée par la construction de la Forteresse Royale. Ce nouvel espace devait abriter l’aristocratie créole. Pour ce faire, on lui donna une forme quasi rectangulaire, avec la possibilité d’édifier quatre immeubles sur chaque coté.

Une place civile et commerciale

Au XVIIe siècle, on la réaménagea pour lutter contre les inondations. Apparurent alors quatre maisons de deux étages, à façade baroque sur colonnades. Le rythme de construction s’accéléra au siècle suivant alors que la vocation de la place devenait commerciale et récréative. Les neuf maisons nouvellement construites suivaient le prototype de la maison noble havanaise avec vaste portail d’entrée, patio et galerie intérieure, colonnade extérieure, plafonds à la mudéjare. Au centre de la place, se succédaient cérémonies, fêtes et marché. En effet, les franciscains jugeant inadéquate la tenue de ventes devant leur église avaient demandé à ce qu’une autre place soit affectée au grand marché de la Havane.

https://www.facebook.com/Vitrina-de-Valonia-1591386391098088/

Au XIXème siècle, la place du Christ, plus récente, accueillant un marché, la Place Neuve fut renommée (Royale, grande, du Marché, Ferdinand VII, de la Constitution avant de devenir « Vieille »). On y construisit de nouvelles habitations, de style éclectique voire Art Nouveau.

Rénovation de la Vieille place

La place souffrit au cours du XXe siècle. La municipalité la transforma même en parking au milieu du siècle. Puis l’ONU et l’Union européenne subventionnèrent sa restauration dans les années 1990. Elle était alors devenue insalubre. Les immeubles étaient occupés par des taudis avec sanitaires communautaires.

On commença par démolir le parking et reconnecter la place au reste de la ville, on restaura la fontaine de 1709 en l’entourant d’une grille pour mettre fin aux baignades. Des cafés, restaurants et boutiques s’y installèrent alors, mais aussi des musées (celui des cartes à jouer, le planétarium, la photothèque et la Camara Oscura un ingénieux dispositif optique d’où l’on jouit de très belles vues du haut de la tour de 35m) le Centre Culturel belge mais aussi une école et le Palais Cueto, l’exemple le plus achevé d’Art Nouveau de la Havane. Elle est aujourd’hui un lieu de vie typique de la vieille Havane où se côtoient touristes et élèves en cours de sport.

http://cubacoop.org/spip.php?page=article&id_article=87&lang=fr

Lagoudera, la Chapelle Sixtine des Troodos

L’église de la Panayia Araka de Lagoudera est l’une des 10 églises chypriotes classées sur la liste de l’UNESCO.

Une église de campagne en forme de grange

Perdue dans la montagne, elle ressemble de l’extérieur à une grange avec son toit à double pente et une galerie à claire-voie.

une toiture double pour abriter des chutes de neige et de pluie mais aussi pour dissimuler le culte orthodoxe alors que l’île devient franque et latine

La petite église au plan cruciforme a été agrandie. Sa paroi ouest n’est pas décorée mais tout le reste du sanctuaire offre une remarquable homogénéité picturale.

En effet, les fresques du 12es présentent un des exemples les plus aboutis de l’époque des Comnènes. Une inscription au dessus de la porte Nord précise la date des peintures 1192 et le nom du donateur. L’artiste byzantin a donc peint ces fresques à un moment charnière de l’histoire chypriote, lorsque l’ile est passée entre les mains franques.

Pour des détails historiques, vous pouvez lire : http://visitesfabienne.org/wordpress/chypre-lile-daphrodite/

Un ensemble de fresques exceptionnel

Quelques scènes sont d’une qualité exceptionnelle. Ainsi, le Pantocrator de la coupole domine de manière majestueuse le petit sanctuaire. Sur le tambour se détache une hétimasie (trône vide dans l’attente du retour du Christ) ainsi que les apôtres. Sur le mur Sud, on voit la Vierge Arakas « du pois » qui a donné son nom à l’église. Vêtue de rouge, elle se tient debout devant le trône vide. Des anges l’entourent et portent les instruments de la passion.

La Vierge du Pois

Sur l’intrados du chœur, l’archange Gabriel de l’Annonciation est d’une légèreté et d’une élégance remarquables. Au dessus de la Vierge d’Arakas, une Dormition, classique représentation de l’Assomption de la Vierge, montre le Christ tenant dans ses bras l’âme maternelle figurée par un bébé.

L’Ange Gabriel, l’une des merveilles du style des Comnène

Sur la même paroi, la nativité conjugue sur la même scène la naissance du Christ, l’arrivée des rois mages . Au premier plan, Joseph se tient pensif et Salomé lave le nouveau-né.

Sur le mur Nord, l’Anastasie correspond à la descente aux enfers, le Christ rompt les serrures et emmène avec lui Adam et Eve. La scène très impressionnante est typique de l’iconographie byzantine ; tout comme l’est le baptème du Christ qui le montre totalement nu et immergé dans l’eau du Jourdain. La dernière représentation typique de la manière byzantine s’inspire des Evangiles Apocryphes, et plus précisément du Proto-évangile de Jacques et illustre la présentation de Marie au Temple. Marie, petite fille, est suivie par trois jeunes filles juives richement parées. Leurs vêtements et bijoux montrent l’influence  de la capitale des Comnène sur la peinture chypriote du 12e siècle.

l’Anastasie, version byzantine de la descente aux enfers

Comment s’y rendre ?

Depuis Limassol compter 1h30 de route, sur le chemin il est possible de s’arrêter à Pelendri pour y visiter l’église principale du village, la Katoliki connue pour ses icones ainsi que l’église de la Sainte Croix au remarquables fresques du 14es (époque des Paléologues) avec un cycle marial quasi complet.

Une journée à Paphos

Premier article d’une petite série pour découvrir Chypre… Je vous propose de commencer par la découverte de Paphos.

avec tous mes remerciements à MC Lefevre pour ses photos…

Pourquoi aller à Paphos ?

Mosaique dite du Labyrinthe dans la maison de Thesee

Paphos, fondée au 4e s avant notre ère devint capitale de Chypre à l’époque Ptolémaique en raison de sa proximité avec Alexandrie. Elle succédait ainsi à Palaipaphos dont les vestiges remontent à l’âge du bronze (12e s avant notre ère). La ville connut son apogée à l’époque romaine avant d’être ravagée par des tremblements de terre. Elle se dégrada peu à peu jusqu’à l’arrivée des britanniques en 1878. Appréciant le climat, ils assainirent la région et la redynamisèrent pour en faire une station balnéaire florissante.

Qu’y a-t-il à voir?

  • Les merveilles gréco-romaines de Néa-Paphos, avec notamment les fantastiques mosaïques des villas du 2e (villa de Dionysos) et 4e siècles de notre ère (villa de Thesée, certainement résidence officielle du proconsul romain).
  • Je vous recommande d’ailleurs les sites très bien faits mis en place par le gouvernement chypriote dans le cadre de la politique européenne (programme Eden).
  • https://www.visitcyprus.com/index.php/fr/discovercyprus/culture-religion/sites-monuments/item/239-parc-archeologique-de-kato-pafos
  • L’étonnante nécropole, d’époque ptolémaique. Chaque tombeau dit royal, en raison de sa taille, s’ouvre par un dromos sur un atrium avec un puit pour la purification des morts et des loculi pour les sacorphages.
  • L’immense basilique Paléochrétienne Chrysopolitissa avec le pilier contre lequel fut flagellé Saint Paul. Une seconde basilique plus petite fut reconstruite puis une petite église byzantine après les raids arabes des 7e, 8e et 9e siècles
  • Le site antique de Palaipaphos, méconnu et isolé, remonte au 12es avant JC. Les quelques rares vestiges romains y montrent la continuité du culte d’Aphrodite. Le lieu fut abandonné au 4es avec la christiannisation de l’ile et réutilisé par les Lusignan. Cette famille franque régnante à Chypre du 12e au 15e siècles en fit un centre sucrier. Le manoir montre des vestiges de cette longue présence humaine.
  • Le musée des Icônes de Yeroskipou, tout neuf et totalement inconnu, montre une belle collection d’icones, parmi lesquels la plus vieille image sainte de Chypre « Ayia Marina » et un curieux St Jean l’Egyptien à l’oreille percée
La basilique Chrysopolitissa

Combien de temps prévoir ?

  • Il faut compter 2 bonnes heures pour apprécier pleinement les mosaïques des villas du Parc archéologique, davantage pour découvrir l’ensemble du site, les restes d’Odéon, l’Asklepion…
  • Et 1 bonne heure pour chacun des autres sites.

Miramar

Le quartier de Miramar a été planifiée et initiée en 1918 pour accueillir la migration de la classe aisée du centre de la Havane vers des zones plus aérées.

Un quartier planifié

Au début du XXe siècle, un immense projet d’urbanisation dépassait le pont levant à l’extrémité du Malecon. Il comprenait 4 avenues longitudinales et 19 rues transversales plantées d’arbres, jardins, parcs et fontaines.

foto-buste John F. Duncan se chargea du plan d’urbanisme entre 1921 et 1924. Cet architecte New Yorkais planifia le tracé et la dénomination des rues. C’est pourquoi une 5eme avenue s’étend du Rio Almendares jusqu’à la seconde rotonde et au-delà jusqu’au faubourg de Santa Fe. Elle devient  alors la route panaméricaine pour mener au port de Mariel. On peut encore voir l’influence de Manhattan se dans les patés de maisons rectangulaires comme des blocs. Depuis sa fondation en 1930 sous le nom d’avenue des Ameriques, la 5eme avenue est bordée des plus beaux exemples d’architecture de la Havane.

Un quartier aéré et résidentiel

Dès le débouché du pont levant, transformé en tunnel en 1959, on tombe face à deux symboles du Municipe de Playa : La Fontaine des Amériques et la Tour de l’Horloge. Le son de cette dernière reproduisait celui de Big Ben. Elle est aujourd’hui arrêtée. Une bande piétonnière arborée suit le centre de l’avenue. En effet, les constructeurs ont dès l’origine voulu garantir 40% d’espaces verts pour ce nouveau quartier. Car, l’idée était de garantir un lieu residentiel pour les familles aisées. On voulu aussi proposer des maisons avec des jardins et des plages privées. On chercha à créer des espaces de récréation : clubs, golf, yacht club. Le développement du quartier correspond à la periode dite danse des millionaires (1918). C’est la période où le prix du sucre était au plus haut du fait de la destruction des usines betteravières en Europe à cause de la guerre.

devenu quartier des étrangers

Dans ce contexte de prospérité cubaine, on construisit de somptueux maisons et palais inspirés de la renaissance italienne et française. Mais aussi de magnifiques exemples art-déco. Ces constructions émanaient d’architectes sortis de la toute nouvelle école d’architecture fondée en 1910. De grandes églises complétèrent le quartier dans les années 1940-50 : l’église du Jesus romano byzantine, Santa Rita de Casia (entre 5ta y 24) ainsi que le sanctuaire de Saint Antoine de Padoue.

Aujourd‘hui la 5eme Avenue est bordée de missions diplomatiques, ambassades, instituts culturels et représentations commerciales mais aussi de zones de loisirs (stades, coney Island Park, hotels et paladares). En revanche, les détritus ont envahi le bord de mer, jadis aménagé au moyen de grandes piscines naturelles et de clubs. De nombreuses constructions tombent en ruine. Des petits chantiers se multiplient néanmoins et les restaurations et ouvertures de cafés et restaurants branchés redonnent vie au quartier.

foto-maisonDes visites et des loisirs

En sortant du tunnel, la première maison visible, la maison aux tuiles vertes, inspirée par l’architecture allemandes, a été construite en 1921 pour Alberto de Armas. En 1943 Luisa Rodriguez d’une famille aisée de musiciens de Barcelone, reprit la maison lors de son mariage. A sa mort en 1999, l’Etat récupéra la maison complètement délabrée faute d’argent,  de soins et en raison de nombreuses innondations et vidée de ses meubles. Il la restaura et l’ouvrit au public en 2009. Prix de restauration national,  elle est aujourd’hui maison des architectes, des urbanistes et accueille expositions, artistes et rencontres dans ses salons du rdc.

https://www.facebook.com/casatejasverdes

Un fantastique musée, unique en son genre se trouve non loin de là :

De la Révolution à la Dénonciation

foto-carlomarEncore plus loin, juste avant la zone hôtelière, on peut s’arrêter à l’aquarium de la Havane.

Miramar n’est pas seulement un quartier de visites mais un lieu de promenade et une jolie zone d’habitation avec les 4 collèges internationaux : Ecole francaise, Ecole internationale, ecole espagnole, Ecole russe mais aussi nombre de petits restaurants et cafés.

On y trouve également des lieux de spectacle, comme le don Cangrejo, la casa de la Musica (que je ne recommande pas) et surtout l’extraordinaire Théatre Karl Marx où se donnent rendez-vous les comiques, chanteurs à la mode…

https://en.wikipedia.org/wiki/Karl_Marx_Theatre