Belles demeures anciennes de Toronto

Un article pour découvrir trois belles demeures anciennes de Toronto grâce aux animateurs en habit d’époque.

J’en parlai déjà dans un autre article : http://visitesfabienne.org/wordpress/canada/toronto-visites-de-musees/les-musees-historiques-de-la-ville-de-toronto/

-Gibson House,

5172 Yonge Street, M2N 5P6, Tél. : 416 395-7432 .

https://www.toronto.ca/explore-enjoy/history-art-culture/museums/gibson-house-museum/

Cette maison autrefois entourée de fermes, jardins et moulins se niche à l’ombre d’un grand immeuble au fin fond de la moderne North York. Ce quartier se aujourd’hui fond dans le GTA 5greater Toronto Area).

Après 11 années d’exil politique aux États-Unis, le topographe David Gibson revint à Toronto en 1848. Mais il retrouva sa maison brûlée, mais pas sa ferme entretenue par sa femme. Il reprit ses activités et travailla pour la ville comme inspecteur de la Couronne, surintendant puis superviseur. En 1851 il construisit sa nouvelle maison, de style géorgien. Devenue musée de la ville en 1971, on y trouve beaucoup d’objets de la vie domestique d’une famille de l’époque. Des objets de toilette, couture, cuisine,  de voyage, correspondance et le journal de David Gibson..

Spadina House,

285 Spadina Road, M5R 2V5, Tél. : 416 392-6910

https://www.toronto.ca/explore-enjoy/history-art-culture/museums/spadina-museum/

On découvre cette belle demeure et son magnifique jardin au sommet de l’escarpement glaciaire qui surplombe Spadina Road. Aux mains de ses fondateurs, la famille de James Austin,  fondateur de la TD Bank, jusqu’en 1983. Ils la léguèrent finalement  à la ville. Entièrement et somptueusement rénovée en 2010, elle nous replonge dans les années 1920-30. Du papier peint au linoléum, des vêtements aux meubles et accessoires, tout a été rigoureusement reproduit d’après le travail des créateurs de l’époque. Surtout, ceux-ci ont puisé dans les collections personnelles de la famille. Ainsi, la cuisine « historique » présente un placard entièrement rempli d’épicerie de l’époque ainsi qu’un réfrigérateur et une hotte aspirante dans leur version 1930. Les différents jardins et potagers, parfaitement entretenus, participent également à la beauté et renommée de la maison. Y sont organisés des fêtes et concerts (au jardin tous les dimanches de Mai vers 13h).

Montgomery’s Inn ,

4709 Dundas Street West, M9A 1A8, Tél. : 416 394-8113

https://www.toronto.ca/explore-enjoy/history-art-culture/museums/montgomerys-inn/

Montgomery Inn accueillait autrefois les voyageurs à Toronto sur la grande route du Haut Canada. Construite par des immigrants irlandais vers 1830, à côté de leur ferme, cette grande bâtisse répartie sur 4 niveaux. Y  logeaient la famille de 7 enfants mais aussi les voyageurs de passage qui se retrouvaient à la taverne, fermée la nuit. L’activité de l’auberge s’arrêta en 1855 au décès de madame Montgomery. Seule l’activité de ferme demeura. Les héritiers vendirent la maison en 1945. Elle devint alors une église presbytérienne puis échappa de justesse à la démolition en 1962. Elle fut alors transformée en musée en 1975.

La visite reflète ainsi la vie d’une famille d’immigrants commerçants et prospères, ainsi que l’ambiance animée d’une auberge de voyageurs.   

L’Annexe : un quartier de Toronto

Voici une balade dans le quartier de l’Annexe, joli quartier résidentiel de Toronto. Elle  offre une vision de deux styles architecturaux typiques de la ville de la fin du 19e  : le Bay n Gable  (Fenêtre et pignon) et le style richardsonien romanesque.

Un joli quartier de la fin du XIXème siècle

La balade peut commencer en face du ROM 1 Bedford (2010). Cet immeuble de verre de 32 étages se dresse sur un podium de 8 étages qui incorpore une facade géorgienne recupérée. Yorkille était en 1830 un péage pour les fermiers qui allaient à York. A l’angle Yonge et Bloor (limite nord de York) il y avait 2 tavernes puis des brasseries, des briquetteries et des maisons.

Sur Lowther, les maisons 23, 25 et 29 datent de 1875. Elles sont de style néo-gothique. Après 1849, l’omnibus permit l’installation d’habitants en quête d’air pur. De grandes maisons comme Lowther 30 et 32 furent construites en style gothique et italianate en brique. Ici c’est le prototype Bay’n Gable.

La maison jaune 50 Lowther marquait la frontière de Yorkville. C’était celle des Baldwin, famille de pionniers propriétaires de nombreux terrains de l’actuelle Annexe . En 1883, la ville de Toronto acheta Yorkville pour loger la classe moyenne. Les terrains d’à côté furent annexés en 1887 d’où le nom d’Annexe (entre Bloor et Davenport et Avenue Road et Bathurst). L’ensemble des maisons de ce quartier a été construit entre 1888 et 1905. Cette courte période de construction confère une jolie unité architecturale aux rues arborées.

Un festival de stymes architecturaux

Lowther 60 une maison néo géorgienne de 1906 au beau portique classique fait face au parc de Taddle Creek. Une sculpture y évoque les méandres de la rivière qui prend sa source sur St Clair et Bathurst et coule jusqu’au lac Ontario. Couverte, elle servit d’égout. On passe  75 Lowther (1892)  devant une maison de style roman victorien et néo-gothique. Au 78 Lowther un relais classicisant abritait les chevaux de la famille Eaton qui habitait non loin. On tourne sur St Georges et on tombe sur l’ église scientiste néo-Classique à grandes colonnes doriques construite en 1916.

En remontant un peu au 182 St Georges, une maison d’Eden Smith de 1910 illustre le style Arts and Craft. On redescend alors sur Bloor, du nom d’un brasseur investisseur de la fin du XIXe. On passe le bâtiment moderne du Royal Canadian Yacht Club pour rejoindre le York club, magnifique maison construite en 1889 pour George Gooderham. Ce grand brasseur de Distillery District s’était enrichi dans la banque, les assurances, le chemin de fer. Cette maison est le chef d’oeuvre de David Roberts, architecte de la famille et auteur du Flat Iron Building cf http://visitesfabienne.org/wordpress/aux-origines-de-toronto/

Cette grande demeure est exemplaire du style richardsonien romanesque. A la mort du propriétaire, sa vente ouvrit la porte au commerce dans ce quartier résidentiel et intellectuel .

qui a souffert de l’augmentation des transports.

Avec la voiture dans les années 1920, les gens aisés allèrent s’installer plus au nord à Rosedale ou Forest Hill. De ce fait, des investisseurs subdivisèrent voire détruisirent les maisons de l’Annexe. Ce phénomène augmenta lors de la construction du métro dans les années 1950. Ce qui incita à construire des immeubles. En conséquence, les propriétaires quittèrent le quartier autrefois très chic.

De retour sur Bloor au 327, le fantastique Bata Shoe Museum en forme de boite à chaussure, expose depuis 1995 une grande partie de la collection personnelle de Sonya Bata.

A l’angle de l’église de l’Unité, s’amorce la rue Madison, les Champs Elysées de l’Annexe.  De magnifiques maisons rachetées par l’Université et par la municipalité pour éviter la destruction la bordent.

Au 37 se trouve la maison de Lewis Luke construite par Lennox en 1888, l’ architecte du old City Hall et de Casa Loma . Cette maison représente  l’archétype du style de l’Annexe. C’est un mélange d’architecture Queen Anne, néo-gothique et de Richardsonian romanesque en brique rouge.

On peut continuer la balade en reprenant Lowther sur la gauche puis Spadina Rd le long de l’immeuble 41/45 construit en 1905 en style néo-classique. Puis on passe devant le 85, une petite maison Queen Anne, transformée en sortie de métro. On regagne alors Walmer Rd  dont le tracé sinueux suit le chemin de campagne originel qui remontait l’escarpement jusqu’à la maison Spadina. Au 53, une raissante maison mélange les styles richardsonien, neo classique / Queen Anne. Elle est couronnée d’un joli toit en champignon. En face, un Immeuble laid de Uno Prii 1969  regarde le joli jardin Gwendolyn MacEwan poétesse. Il mène à l’église Baptiste construite en 1890 par Langley et Burke architecte de presque toutes les églises du XIXe siècle à Toronto.

Le centre de Toronto

Cette promenade dans le centre de Toronto commence autour de la Place Nathan Phillips, du nom d’un des maires de la ville. https://www.toronto.ca/data/parks/prd/facilities/complex/1089/index.html

Des statues dont l’Archer de Henry Moore , le mémorial à Winston Churchill et du jardin de la Paix ornent cette grande esplanade. Le bassin, au centre de la place, se transforme en patinoire publique l’hiver.

Sur la Place Nathan Phillips

La ville et les deux premières mairies apparurent du côté du marché Saint Laurence. Mais le centre de la ville se déplaça et on construisit le troisième et le quatrième Hôtel de ville  plus au Nord, sur l’actuelle square Nathan Phillips.

Le finlandais Viljo Revell est l’auteur du quatrième et actuel bâtiment. Construit en 1965, il se compose de deux tours de bureaux (20 et 27 étages) curvilignes. Ses murs de verre symbolisent la transparence de l’administration. Ils entourent un podium de 2 étages avec un joli jardin sauvage et méconnu auquel on accède par les rampes. Du ciel ,la forme fait penser à l’œil du gouvernement…

Dans la direction de University avenue se trouve le jardin de justice Mc Murthy ancien avocat général de la Province, à l’emplacement de Toronto Armories. Sur University, La sculpture d’hommes et de femmes Piliers de la justice offre un espace libre. Une autre statue représente la liberté d’expression et de religion. Elle représente une femme brandissant un document et discourant  et un homme tenant un globe symbole des grandes religions . Un peu plus loin, un lion et un petit agneau sur une planche en équilibre illustrent l’égalité devant la loi, droit fondamental canadien.

Cour de Justice et opéra

Osgoode Hall sert de cour de Justice depuis John Simcoe, premier gouverneur du Haut Canada (1791). La rue est pavée de pierres de lest. William Osgoode, premier Chef de Justice y établit la loi anglaise et abolit l’esclavage.

Une fois la capitale établie à Toronto,  on y construisit un édifice de deux étages entre 1829 et 32. Bâti en briques , il accueillait étudiants et juristes. Lane, architecte du second City Hall et de l’Eglise de la Trinité le reconstruisit. Il l’agrandit après le passage des anglais en 1837. En outre, il lui ajouta un portique classique, dupliqué sur l’aile est. Puis il élargit la façade sur le modèle de Versailles. Pour finir, il fit entourer Osgoode Hall de grilles, magnifique œuvre du peintre d’origine française George Berthon (1868). Elles avaient en fait pour but de mettre à l’écart de l’édifice le bétail de la colonie.

Osgoode Hall propose une halte déjeuner superbe et méconnue :

deshttp://www.osgoodehall.com/osgoodehallrestaurant.html

 

En face, La façade transparente du 4 Seasons Centre for The Performing Arts affirme sa modernité. Construite en 2006 pour le Canadian Opera Company et le Ballet National, elle attire l’œil sur l’énorme escalier transparent également. L’acoustique y est exceptionnelle.

L’ancien City Hall

On reprend maintenant Queen Street pour rejoindre le Old City Hall construit par Lennox en 1899. . Cet architecte est l’un des grands  personnages de Toronto. Il a notamment construit casa Loma, l’ Hôtel King Edward. Il s’illustre particulièrement dans le style Richardsonian Romanesque caractérisé par des façades solides, robustes, avec des détails fantastiques. Y abondent en effet gargouilles et statues néogothiques de la façade. Des détails pittoresques s’accumulent. Ainsi en va-t-il de la cour intérieure, de  la tour de 73m désaxée pour être vue depuis la rue Bay alors axe majeur de la cité, d’une  tour ronde et d’un oriel asymétriques. Chaque entrée porte un nom différent reflétant les utilisations multiples de l’édifice (cour de justice, mairie, bâtiment municipal).

A l’intérieur, un vitrail de Robert McCausland traite du commerce et de l’industrie et montre le second et le troisième city hall. Le coût de l’édifice a  quadruplé par rapport au budget initial. Du coup, cette augmentation énorme a pollué les relations de Lennox et de ses commissionnaires. Ce dernier s’est alors vengé par des carricatures  des conseillers avaricieux au-dessus de l’entrée. De plus, interdit de signer la construction, il a caché les lettres de son nom entre les corniches, ce tous les 3 corbeaux. Le bâtiment a heureusment été classé monument Historique ce qui l’a sauvé de la destruction.

Devant l’ancienne mairie, le cénotaphe inspiré par le monument de Whitehall à Londres est le lieu de commémoration des soldats morts et enterrés en terres étrangères

 Les grands magasins

En 1883 Robert Simpson, écossais émigré ouvrit une boutique de corsets sur Yonge. En s’agrandissant, elle déménagea sur Queen et Yonge en 1883. L’homme d’affaire ajouta alors des services pour femmes et enfants. En 1894 il commanda à l’architecte Burke un nouveau bâtiment de style Ecole de Chicago. Le grand magasin Bay, emblématique de Toronto prenait  alors possession d’un lieu central face à la Mairie de l’époque. Son ossature métallique et ses fenêtres décorées le rangeaient parmi les édifices cultes du célèbre architecte. Premier building de la ville, il comptait un ascenseur Otis. Le magasin s’agrandit ensuite entre 1894 et 1912. Enfin, une aile Art déco fut ajoutée en 1929 avec un restaurant destiné à concurrencer le Carlu de Eaton. En 1970, the Bay fut rénové avec la construction d’une passerelle. Après la mort de Robert Simpson, il changea de propriétaires.

Timothy Eaton le grand concurrent de Simpson émigra d’Irlande en 1854. Il fonda sa première boutique Oshawa. Puis il s’installa sur Yonge où il fonda un immense magasin entouré d’entrepôts et annexes. Eaton révolutionna le commerce avec des prix fixes, des catalogues, des livraisons et son slogan satisfait ou remboursé. Mais, méthodiste, il ne vendait ni tabac ni cartes. Il construisit tout un complexe en 1973. Celui-ci est devenu un des plus grands centres commerciaux du monde en 2000. Sa statue se trouve au ROM.

 Non loin, se cache la Place piétonnière de la Trinité. Niché derrière le centre Eaton, un labyrinthe s’inspire de celui de la Cathédrale de Chartres . il annonce la façade en forme de foreteresse de l’Eglise anglicane néogothique en brique construite par Henry Bowyer Lane en 1847 . Libre d’accès pour tous, elle accueille aujourd’hui les déshérités. Peu à peu insérée dans les entrepôts du Eaton Center, et échappa à la destruction malgré un incendie (1977). Des vitres du Centre Eaton la mettent en lumière. Derrière l’église, on voit l’une des plus anciennes maisons de la zone, celle du recteur Henry Scadding construite en 1857. Du balcon de cette dernière, on pouvait voir le lac et les falaises de Scarborough.

Escapade à Montréal

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Au départ de la Havane, Montréal est à la fois proche et compliquée à atteindre.

En soit, il ne s’agit que d’un voyage de 4h pour les chanceux qui auront trouvé place à bord d’un charter ou air China dont les vols se raréfient malheureusement et augmentent en tarif. Sinon il vous faudra supporter les risques de retard voire d’annulation, de revente à des compagnies lowcost des compagnies locales.. Ce qui se traduit par des retards et des services inexistants (ni repas, ni écrans). Mais si vraiment ces quelques considérations bassement matérielles ne vous effrayent pas vous pouvez toujours tenter de venir passer un grand week-end à Montréal. Pour le coup, il s’agit d’un bon moment de dépaysement. Ce même si le temps est rarement clément. Beaucoup de neige l’hiver, de pluie au printemps. Mieux vaut venir thermiquement préparé.

La ville se répartit en quartiers distincts facilement joignables en métro. La passe de métro coute 3,20 CAD, l’aller-retour 6 CAD.

Le quartier français

Le centre historique et les bords du Saint-Laurent constituent l’image la plus connue de Montréal. C’est le vieux quartier entre la place d’Armes avec la basilique Notre Dame et la place Jacques Cartier. Les vieilles maisons de granit rappellent les villes de la côte bretonne. Les rues animées par des restaurants et cafés charmants sont bordées de monuments. On voit ainsi l’hôtel de ville duquel de Gaulle lança son appel à l’indépendance québécoise. Puis le château Ramezay ou le musée archéologique de Pointe-à Caillière avec des expositions intéressantes. https://pacmusee.qc.ca/fr/

Le Centre ville

Le centre-ville (autour de Ville Marie et de l’Université Concordia). L’architecture des années 1960 ne fascine pas forcément mais le quartier vaut essentiellement par son animation, ses restaurants et cafés. Ils abondent particulièrement sur Sainte Catherine et Crescent, près de l’Université Concordia. A voir également, les musées. Ainsi, le Musée des Beaux-Arts avec de très belles expositions, et une belle collection d’art autochtone. https://www.mbam.qc.ca/


Dans Le quartier de McGill, on peut visiter l’université, quasi en plein centre avec ses bâtiments monumentaux de la fin du XIXe siècle, des muséesaussi. Le Musée Redpath regorge de tout alors que le McCord se consacre à l’histoire du Canada. En revanche il vaut mieux savoir à l’avance que les musées sont hors de prix au Canada.


Les quartiers résidentiels

Le Plateau ou le quartier des français (autour du Collège Stanislas) charme par ses maisons victoriennes, ses parcs et son ambiance très plaisante. De ravissantes boutiques alternent avec des restaurants branchés le long des l’avenue Mont-Royal, Bld Saint-Laurent et rue St Denis.
Côte des neiges regroupe les immigrés et beaucoup de francophones autour du Collège Marie de France. C’est un quartier plus simple, mais sympathique et très francophone. De là, on accède à l’immense et magnifique Parc du Mont-Royal, d’où la vue est spectaculaire.
Westmount : les belles maisons montrent la puissance des anglais dans cette enclave qui refuse sa participation au grand Montréal. Les grandes familles échappent ainsi à l’imposition. Le quartier est vert et abonde en belles maisons à l’américaine. Moins cossu mais très résidentiel, le quartier Outremont peut se traverser par la sympathique avenue Bernard.
Les marchés Jean Talon et Atwater représentent eux aussi de belles échappées à la française en terre nord-américaine.

Chateau Ramezay

Escapade à Ciudad de Mexico

Ciudad de Mexico  (CDM, on n’utilise plus le vocale de District Federal) suscite des commentaires en général négatifs…Et pourtant au départ de la Havane c’est réellement une destination idéale. D’abord parce qu’il faut finalement moins de 3h pour relier la capitale mexicaine (interjet ou aeromexico proposent des tarifs attractifs) , ensuite parce que l’escapade permet de changer de monde et de découvrir au plus près des civilisations anciennes, complexes et passionnantes. De quoi satisfaire l’amateur d’art et d’histoire, l’amoureux de magasins, le gastronome en mal de mets savoureux mais aussi le simple promeneur en quête d’une belle ville à explorer. La semaine sainte est idéale car la ville se vide de son trafic routier et de son chaos habituel.

https://www.interjet.com/es-mx/destinos/cub/vuelos-la-habana

Se loger

Par où commencer ? D’abord le logement, plus que le confort, la localisation importe à Ciudad de Mexico (centrale si possible) particulièrement dans une ville réputée dangereuse. Mais l’est-elle vraiment beaucoup plus que les autres grandes capitales?  Evidemment, il convient de prendre les précautions essentielles. Ainsi, il faut éviter toute tenue ostentatoire,  balade dans des quartiers peu sûrs,  sorties nocturnes hors des sentiers battus…Bien sûr les quelques conseils de prudence habituels s’appliquent pour tout arpenteur de grandes cités. Il vaut mieux  préférer les voitures uber qui permettent d’éviter le maniement d’argent. Pour autant, le métro  le metrobus ou les taxis commandés et recommandés par les restaurants et hôtels ne posent aucun problème. En revanche il faut proscrire les  taxis hélés dans la rue. On peut aussi prendre les bus à impériale ou turibus qui sillonnent les zones touristiques (4 itinéraires différents, pour approximativement 10 dollars par personne).

https://www.metrobus.cdmx.gob.mx/

La même carte magnétique achetable et chargeable à l’aéroport s’utilise pour les bus et les métros ce qui évite tout échange d’argent dans les transports en commun.

Pour vous rassurer

Les quartiers historiques et touristiques ne posent pas de problèmes de sécurité et sont fabuleux pour qui sort de son île isolée…On peut donc y marcher tranquillement. Les gens sont beaucoup moins agressifs que dans beaucoup d’endroits. Les mexicains vous demandent gentiment s’ils peuvent vous aider Cependant, jamais ils n’insistent  pesamment pour vous vendre quoi que ce soit et ne sifflent pas sur votre passage. Les gens sont au contraire courtois et souriants, ils retiennent les portes, vous proposent assistance et conseil sans jamais insister et sont ravis de voir les touristes apprécier leur beau pays et leur culture si riche.

Les guides papier tout comme le site du Quai d’Orsay se couvrent en annonçant le pire mais la situation de Ciudad de Mexico s’est considérablement améliorée sur le front de la sécurité ces dernières années et encore une fois pour peu qu’on prenne ses précautions, il n y a vraiment pas de quoi avoir peur….pas plus que dans les autres grandes villes en tous cas!!!!!

la Havane africaine

La Havane africaine revendique ses racines de par sa population, la musique et les rythmes mais aussi par ses pratiques religieuses.… http://visitesfabienne.org/wordpress/une-matinee-chez-natalia-bolivar/

Casa Africa

On peut évoquer la vie dans les plantations à la Casa Africa. Cette maison musée  regroupe en effet la collection de Fernando Ortiz, célèbre père de l’anthropologie cubaine. http://www.berose.fr/article1699.html?lang=fr

La casa se situe à l’angle de Mercaderes et Obra Pia dans la vieille Havane. https://www.ecured.cu/Casa_de_%C3%81frica

On y voit effectivement des dons faits par des Etats africains par le biais de ministres, d’ambassadeurs. D’où des lacunes ou au contraire des pièces redondantes. Cette casa s’intéresse à l’Afrique subsaharienne en complément à la casa de los Arabes consacrée à l’Afrique du nord. Elle s’organise sur trois étages. Le rdc  accueille de nombreuses manifestations musicales. Il permet d’aborder la vie difficile des esclaves. Dans l’escalier, une grande carte de l’Afrique montre les différentes zones de provenance de ces esclaves. Alors que le 1er étage s’intéresse davantage au phénomène de transculturation et au syncrétisme religieux si particulier à Cuba. Des objets rituels illustrent le culte des Orishas, ou Santeria. Il s’agit d’un mélange d’animisme nigérian apporté par les esclaves. Il  se mâtine des leçons données par les prêtres catholiques.

Le reste du musée expose des objets africains récents pour la plupart. Différents pays amis d’Afrique, en particulier l’Angola les ont offerts au pouvoir actuel.  On peut parachever cette visite en se plongeant dans les transes dominicales du Callejon de Hamel. http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/la-havane-2/la-santeria/

Les banlieues africaines de Regla et Guanabaco

On peut aussi se rendre à Regla http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/autour-de-havane/balade-a-regla/ ou à Guanabacoa. On accède dans ce qui ressemble aujourd’hui à une bourgade provinciale soit depuis Regla, soit depuis la via Blanca. Des maisons en ruine attestent d’un passé plus glorieux. Cette bourgade a été le lieu de regroupement des derniers Indiens Tainos avant de devenir un marché aux esclaves. D’où une forte influence des cultes d’origine africaine. On relève aussi l’existence dans la ville de 14 temples de la société secrète Abakua. Les deux autres règles celle des Congas ou de Palo Monte et celle des Orishas dite Santeria, se pratiquent uniquement chez soi.

Près de l’église, sur le parc Jose Marti, une jolie maison coloniale abrite un  des musées les mieux aménagés sur le sujet . On y voit de vrais objets rituels, costumes, soupières, objets de divination. Ceux-ci sont joliment exposés et les gardiennes, ravies de recevoir des visiteurs,  sont prêtes à les diriger.

La Casa Yoruba

Plus central, le quartier de la Havane situé entre le Théâtre Marti et la place du Christ Voyageur abonde en boutiques spécialisées dans les cultes et costumes.  La casa Yoruba, juste en face du parc de la Fraternité en donne une lecture. Dans une ambiance tenant de la forêt primaire en plastique et de la caverne, on y voit les Orishas principaux. Ces divinités de la nature du panthéon Lucumi apparaissent sous forme de poupées grandeur nature avec leurs attributs et caractéristiques. Le musée est aussi un lieu d’offrandes, de musique et de danses. On y découvre donc les  grandes figures. Yemaya est associée à la vierge de Regla, Sainte patronne de la Havane. Oshun lui est assimilé à ND de la Charité Sainte patronne de Cuba. Très puissant, Chango  emprunte à la Sainte Barbe chrétienne son pouvoir sur le feu. Il se revêt de rouge pour incarner la force la violence et la virilité. On apprend aussi les rituels familiers, qu’il s’agisse de dépôt d’offrandes, de bâtons ou autres objets de culte. Le bâtiment offre également une boutique  ainsi qu’une petite librairie qui propose des manuels de rites.

La Vallée de los Ingenios

Si vous séjournez à Santi Spiritus ou Trinidad ou faites le trajet entre ces deux villes, quelques arrêts peuvent valoir le coup, comme la vallée de los Ingenios.

Autour de Trinidad

On peut consacrer une jolie matinée à explorer la vallée Saint-Louis, aussi appelée vallée des plantations (Vallée de los Ingenios) en fait constituée de 3 vallées reliées les unes aux autres (Saint Louis/ Rose et Meyer).

La canne à sucre a modelé la vallée

Christophe Colomb a apporté la canne à sucre depuis les Canaries. Cette plante venait d’Asie. Elle s’adapta bien au climat chaud et humide de Cuba et aux fleuves alors plus abondants qu’aujourd’hui. Les premières plantations avaient recours à des machineries hydrolhydrauliques et surtout à la traction animale. Puis on utilisa la vapeur pour extraire le guarapo (sirop de sucre). Les ruines d’une douzaine de plantations  (sur la bonne soixantaine qui existaient) ont résisté au temps. Des moulins, entrepôts, machineries et maisons,  ont survécu de la période de splendeur sucrière qui marqua la région entre 1749 et 1846. Ces  ruines ont été classées au patrimoine de l’Unesco en 1988. Les guerres d’indépendance ont largement détruit la région a été largement détruite. De ce fait, l’industrie du sucre a bougé vers Matanzas.

Si le petit train ne fonctionne plus en ce moment, rien n’empêche de découvrir la vallée à cheval, en vélo ou en voiture. Malheureusement la sécheresse sévère rend aride un paysage autrefois richement verdoyant. Les lacs sont à sec mais les locaux ne semblent pas mesurer la gravité de la situation.

Quelques vestiges de plantations.

Sur la route de Trinidad à Sancti Spiritus, à 16km de Trinidad, les cars de tourisme prennent à gauche et s’arrêtent à la tour Iznaga. Celle-ci domine le paysage des plantations sucrières. Il faut grimper un chemin envahi par les marchands du temple qui proposent broderies, tee-shirts, casquettes. On peut alors aborder cette tour de 45m de hauteur. Elle a été construite entre 1815 et 1830. Les sept corps, selon la légende,  servaient à surveiller les plantations (ingenios) alentours et les agissements des esclaves.

Cette tour témoigne plus vraisemblablement d’une volonté ostentatoire de la part du propriétaire des lieux, Pedro Iznaga : celle de projeter sa puissance sur l’ensemble de la vallée. Outre la belle vue, on peut découvrir l’une des haciendas les mieux conservées de Cuba (transformée en restaurant à touristes). Mais aussi les baracones (logements des esclaves), la presse à sucre et la machinerie hydraulique.

Des plantations plus discrètes

3km Plus loin sur la route qui mène à Santa Clara la casa Guachinango  apparait une très vieille demeure en ruine. Elle est  en phase de lente restauration avant conversion en maison d’hôtes.. Entourée de champs, elle offre une vue magnifique sur la vallée malheureusement et anormalement desséchée en ce printemps 2017. On peut ensuite continuer la même route jusqu’au Mirador de la Loma del Puerto  à 12km.

Si on reprend la route pour Sancti Spiritus, on peut tourner à droite un  peu plus loin  (7km) à une sorte de fourche avec un petit café. La route mène au  sitio Guaimaro, un superbe arrêt. Comme la maison Guachiango, le lieu a appartenu à Mariano Borell. Si les machineries ont disparu, la maison d’habitation de cette plantation qui comptait 350 esclaves reste, en revanche, somptueuse. Elle obéit toujours au même plan très simple. On entre par le salon au côté duquel se trouve la ou les chambres. Le salon donne sur une salle à manger-loggia qui domine la vallée. Si la taille et le nombre de pièces sont modestes en revanche la décoration est ici somptueuse. Les magnifiques fresques ornent les murs de paysages européens, châteaux médiévaux.  Des lampes de Murano éclairent les meubles en acajou local. On s’attendrait presque à être frôlé par une robe à crinoline….

Santa Clara

Santa Clara, capitale de la province de Villa Clara, située à 260km  au sud-est de La Havane n’est a priori pas la ville la plus fascinante de Cuba.  Pour autant, elle est un moint de départ ou d’arrivée pour les touristes. Elle représente aussi une étape essentielle pour les amateurs de Révolution

.http://visitesfabienne.org/wordpress/de-la-revolution-a-la-denonciation/

De la Révolution à la Dénonciation

Une ville universitaire marquée par la Révolution

Fondée en 1689 par les résidents de Remedios en butte aux pirates. Elle connut son heure de gloire lors de la Révolution. En effet, Che y mit en déroute l’armée cubaine. Aujourd’hui, elle n’attire que les touristes en transit vers Cayo Santa Maria ou les égarés de Air Transat débarqués à ll’aéroport provincial Abel Santamaria.. Pourtant là encore, l’argent généré par le tourisme a permis de nettoyer le centre ville qui offre un véritable charme. Au niveau national, la ville, industrielle, doit son renom à son université.

Les groupes se dirigent en priorité, et parfois exclusivement, vers les monuments évoquant la présence de Che Guevara. Ils y évoquent son rôle dans la chute de Batista. Pourtant, la ville offre d’autres attraits.

Une visite de Santa Clara ne peut bien sûr pas ignorer le formidable mausolée au héros argentin, libérateur de la ville en 1958, ni l’étonnant monument au train blindé. Il consiste en une reconstruction de l’attaque d’un train de munition destiné aux troupes du dictateur et arrêté par l’armée révolutionnaire. Cette victoire fut décisive pour l’avancée de Che et des siens. Dans un parc, le bulldozer utilisé pour stopper la locomotive et arracher les rails, ainsi que les wagons forment l’essentiel du complexe. Une sculpture commémorative complète l’ensemble. (9h-5h30 du Lundi au samedi). Un peu plus loin, une sculpture émouvante du Che portant un enfant devant le siège du Parti Communiste.

https://www.lepoint.fr/monde/cuba-honneur-a-che-guevara-50-ans-apres-sa-mort-08-10-2017-2162953_24.php

Un joli centre

On peut traverser le pont et rejoindre à pied le Parque Vidal, centre de la ville. Cette place centrale, interdite au stationnement automobile, abrite quelques jolis édifices. Elle a été joliment restaurée. En fait, hormis l’hôtel Santa Clara Libre, immeuble moderne sans grâce et très très vert, les facades coloniales et éclectiques alternent agréablement. S’y cotoient ainsi le Musée colonial provincial, le charmant Théatre de la Caridad, construit en 1885, l’un des plus jolis du pays.

De cette place , on peut rejoindre toujours à pied, près de la station de bus Viazul, le mausolée de Che Guevara. L’immense place est gardée par une statue de bronze datant de 1987, soit 20 ans après la disparition du Che. Le mausolée ainsi qu’un petit musée, est accessible à l’arrière de la statue. Il abrite la dépouille du chef révolutionnaire avec les sépultures de ses proches. Un large panneau expose les évènements marquants de la vie du célèbre combattant, mais aussi les mots d’adieu de ce dernier avant de quitter Cuba et l’évocation de sa mort en 1967 en Bolivie.

Le site est accessible du mardi au dimanche de 9h30 à 16h30. Il est fermé tous les lundis.

Sancti Spiritus

Eternelle seconde, la capitale provinciale de la province de Sancti Spiritus est moins connue, moins louée que sa voisine Trinidad. Pourtant la ville de Sancti Spiritus est dynamique, riche et ravissante. Elle est riche pour Cuba car elle profite des retombées régionales du tourisme trinitéen. Elle présente un patrimoine architectural magnifique et bien entretenu La cité coloniale a en effet connu une restauration massive pour le 500e anniversaire de sa fondation  en 2014.

Un joli centre colonial

La place principale nommée parc Serafin Sanchez a été fouillée, nettoyée et embellie.  Cela a permis de mettre à jour les vestiges du couvent St Francois . Le musée municipal expose d’ailleurs des tessons. Autour du Parc Central, de jolis bâtiments coloniaux voisinnent avec des immeubles quasi haussmanniens pour quelques édifices comme les deux cinémas. Elle joue le rôle de hotspot.

Depuis cette place, s’articule le traditionnel damier de rues, si typique de l’urbanisme colonial. L’argent de l’Unesco a également permis de restaurer les rues. La rue Maximo Gomez  mène à l’Eglise majeure un peu beaucoup bleue à l’extérieur mais avec un chœur magnifique en bois peint en bleu et or.Restaurée également, La rue qui mène jusqu’au théatre a également fait l’objet d’une restauration soignée. Elle débouche devant le ravissant pont à quatre arches considéré comme unique dans l’ïle.   Le pont Yayabo symbolise en effet la ville.

En prenant la petite rue qui longe le Théatre (s Miguel) on voit de très jolies maisons coloniales aux couleurs fortes et bien réhabilitées. Une promenade longe pont sur une courte distance. On retombe malheureusement vite dans la fange et les ordures. Un petit café très sympa a côté du pont propose des cocktails et tapas et offre une carte de vins bien fournie.

Que faire, où loger

L’animation citadine se regroupe sur une rue piétonnière pleine de jolies ressources (boulevard ou Independencia). S’y succèdent effectivement boutiques, un marché et deux charmants hôtels boutiques sur les trois que compte la ville. Sans y dormir forcement (122cuc pour une chambre double au 1er février 2017) on peut profiter des jolis patios pour boire un verre ou diner. Hôtel Plaza sur la Place Serafin Sanchez, hôtel Florentia sur la rue Independencia et hôtel Rijos en face de l’église. Les menus et tarifs sont exactement les mêmes dans les 3 établissements tous les trois gérés par Islazul.

http://www.cubaism.com/fr/hotels/view/h%C3%B4tel-don-florencio/552

Les musées ouvrent en semaine de 9 à 17h sauf les vendredis et samedis de 9 à 13h puis de 20 à 22h. Ces horaires permettent aux visiteurs d’un soir de profiter pour 1 cuc par visite du Musée Municipal sur la place principale Serafin Sanchez (pas indispensable). Puis en descendant la rue Maximo Gomez, le Musée d’histoire naturelle petit mais sympathique et surtout le musée des arts décoratifs juste après l’église paroissiale. Cette grande et belle maison patricienne surnommée maison aux 100 portes se laisse visiter avec plaisir. Organisée autour de deux patios, elle offre une succession de salons d’acajou et de chambres aux draps brodés admirablement entretenus. Le tout est joliment scénographié et culmine dans la salle à manger avec sa vaisselle et surtout le salon de musique. L’escapade peut se terminer en musique à la casa de la Trova ou la maison des écrivains.

Bref un lieu de charme trop souvent négligé dans les circuits touristiques.

Quartier chinois de la Havane

Si le quartier chinois parait réduit de prime abord, cette petite visite vous permettra de découvrir une communauté discrète et étonnante. Cependant, ell s’est énormément affaiblie depuis l’exode massif à la fin des années 1960. Certes il ne faut pas s’attendre à l’effervescence commerciale et l’inventivité des chinatowns traditionnels. Pour autant, le quartier mérite d’être connu.

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A l’origine du quartier chinois

Les premiers asiatiques, des Philippins, arrivèrent au tout début du XIXe s. Les 600 premiers Chinois,  majoritairement de Canton débarquèrent eux en Juin 1847 . Ils devaient servir de main d’œuvre agricole bon marché pour remplacer les esclaves africains.

La communauté s’accrut en 1869 avec les Chinois de Californie. Les Etats-Unis de la Guerre de Sécession et de l’industrialisation n’étaient pas les moins racistes….

Après avoir pris part aux guerres d’indépendance et avoir été libérés de leurs obligations agricoles, les Coolies s’installèrent sur la Calzada de Zanja.  On évalue leur nombre à 150 000 entre 1847 et 74. Ils élirent domicile le long de la conduite d’eau du centre-ville près de la gare de trains pour Marianao.

C’était un lieu pratique où les petits commerces de restauration, blanchisseries, boutiques de nourriture purent prospérer. Dès 1879, ils purent (voire durent) s’inscrire dans des sociétés les regroupant par nom, provenance, voire filiation politique. Nommés casinos, ces lieux servaient essentiellement pour les réunions et l’organisation de la communauté.

Une communauté aujourd’hui décimée

Il ne reste aujourd’hui que 13 de ces sociétés sur 36 dans les années 1950. A cette époque, on évaluait la communauté à 200 000 Chinois sur Cuba dont la moitié dans ce quartier. On la considérait comme la seconde des Amériques après celle de San-Francisco. Elle rayonna sur une dizaine de pâtés de maisons autour des Rues Galiano et Reina avec ses commerces, théâtres, banques, écoles, sa bourse de commerce…

Un cimetière fut même ouvert dans le nouveau Vedado sur la rue 26. Aujourd’hui la communauté de 150 descendants de chinois grossit mais n’habite plus forcément le quartier. Elle peine à conserver sa langue et ses traditions. En effet, les chinois arrivés à Cuba étaient à 90% des hommes et se sont donc mariés et dilués dans la population locale ….

Lieux de réunion et de piété sino-cubains

On peut partir de l’arche chinoise à l’angle des rues Amistad et Dragones offerte par la République populaire de Chine en 1999. Tout près, dans la rue Amistad, se trouve la société Chung Woh créée en 1893. Comme dans  la majorité des sociétés, à l’étage se trouve la grande salle de réunion, les bibliothèques et salles de classe. On y apprend effectivement le mandarin. Dans le patio, se donnent conférences et consultations de médecine chinoise. Une petite chapelle confucéenne  montre que le syncrétisme a aussi touché le confucianisme . En effet, le travail agricole mettait en commun des ouvriers d’origine africaine ou asiatique. Confucius tout rouge, ici est assimilé à la Ste Barbara catholique et au Chango de la Santeria. Des baguettes et pierres attestent aussi de la pratique de la divination. Car les Chinois débarqués à Regla sont rentrés en contact dès leur arrivée à Cuba avec la vierge de Regla assimilée à Yemaya. Le phénomène de transculturation s’est donc opéré d’emblée.

On reprend alors la rue Dragones très populaire et populeuse.

Le coeur de Chinatown cubain

On accède alorsau Cuchillo de Zanja, ruelle occupée par les restaurants. C’est le cœur de ce Chinatown,. Au bout de la rue, se dresse  l’Institut Confucius, ancien Edificio Pacifico. Jadis restaurant très connu, il est devenu institut universitaire et dispense des cours de langue.

A côté, se trouve la seule imprimerie survivante Kwong-Wah-Po. De retour sur Zanja, au 163, on entrevoit une pharmacie traditionnelle chinoise. Peu après, on tourne à gauche sur Manrique pour découvrir une école d’art martiaux installée dans l’enceinte d’un cinéma désaffecté. Dans la cour, un café, en face une maison de retraite. Dans la maison d’à côté un foyer où les anciens jouent au Mah Jong.

Un quartier délabré mais bien vivant

A l’angle de Dragones, jouxtant la boulangerie neuve qui s’annonce chinoise, mais ne vend que des pâtisseries cubaines, se trouve encore un foyer pour personnes âgées.  Il y a dans cette rue une série de clubs . Se succèdent ainsi la Sociedad China ,La Unión de la Familia, la Sociedad China Lung-Kwn-Sol et enfin la Fonda Sue-Yuen-Tong .

En reprenant Manrique, on parvient à la très belle église de la Charité dont la chapelle au fond à droite recèle une icône précieuse. Il s’agit d’une image d’une Vierge chinoise apportée en ces terres lointaines par un frère franciscain d’origine chinoise. Elle est assimilée à la Vierge du cuivre Sainte patronne de Cuba. C’est elle qui marque l’épicentre de cette communauté, regroupée dans l’église presbytérienne, sur Salud, où les premiers pasteurs chinois commencèrent à enseigner la langue en 1904.

En continuant toujours sur Salud, on tombe sur le restaurant Fleur de Lotus, véritable institution locale . Juste à côté, le centre culturel chinois, occupe une belle maison coloniale, isolée loin du centre historique de la Havane. Calle Salud, No. 243, entre Gervasio y Escobar. On revient alors sur Zanja en longeant le jardin Confucius  avec sa jolie statue entourée de bambous. On parvient enfin Rayo 108 entre Zanja y Dragones à la galerie d’art continu  (Galleriacontinua) aménagée dans un ancien cinéma chinois. Elle accueille des expositions d’art contemporain. https://www.galleriacontinua.com/about/habana/history

On peut compléter ce tour à pied avec une incursion au cimetière chinois dans le nouveau Vedado, juste derrière la Nécropole de Colón.