Aux origines de Toronto

Cette balade aux origines de Toronto commence devant le marché St Laurence.Origines Toronto 3

Celui-ci se trouve sur Front Street. Cette rue bordait le lac lors de la fondation de York en 1796, par John G Simcoe, Lieutenant Général du Haut Canada. La petite ville de 300 hab prit en 1834 le nom local de Toronto et s’aggrandit.

Du Marché Saint-Laurence à Front Street : les origines

L’actuel marché correspond dans sa partie centrale de style géorgien au second hôtel de ville, construit en 1844.

Il faut rentrer dans le marché et dès les piliers du hall franchis se retourner pour voir la facade sud de l’édifice. Les étals actuels ont été conquis sur le lac. Les pères fondateurs se rassemblaient au 1er étage de l’édifice. Une station de police au sous-sol donnait à l’époque directement sur la grève. Le marché lui se trouvait de l’autre coté de la rue à l’emplacement de l’horrible bâtiment de 1975 qui abrite aujourd’hui le marché du samedi.

A la fin du 19es, la ville s agrandit. Le rivage fut alors repoussé. On creusa le port. On utilisa le remblai pour créer l’esplanade sur laquelle les rails bordés d’entrepots menaient à la gare. Telle une allée publicitaire, cette zone attira les entrepreneurs qui rivalisérent architecturalement pour vanter leurs produits. Malheureusement, les bâtiments ont disparu, abbatus dans les annés 1950.

Seuls subsistent quelques exemples sur Front Street East de ces architectures néogothiques, néo byzantines, néo classiques.
– Dixon Building; (Three Unit Warehouse); au 49-45.; 1872 unique façade de fonte
– Au 43-41 Macdougall & Darling; 1873-4. Arcs gothiques, métal pressé un peu plus haut
– Griffiths Bldg.; 39-35 David Roberts Jr.; 1871-2. 1 des premiers bâtiments commerciaux, toit mansardé aujourd’hui appelé Beardmore building (marchand de cuir qui habitait Grange)
– de style brutaliste en béton armé St. Lawrence Centre for the Arts; au 27.Adamson Ass; 1967-70.

Une ville en croissance constante

De l’autre côté de la rue, se dresse  le Flatiron Building ou Gooderham Building. David Roberts Jr. le construisit en 1891 pour le fils du fondateur et directeur de Distillery District, Président de la Banque de Toronto. L’architecte construisit également la grande maison à l’angle de St Georges et Bloorhttp://visitesfabienne.org/wordpress/lannexe/ . Cette dernière affecte le Style néo gothique « à la francaise » parait-il. Malgré sa tour en échauguette, ses moulures, elle recourt à des materiaux modernes.

Le flatiron de Toronto est antérieur de 10 ans à celui de NY bien qu’il soit plus petit. Il a été bâti en briques rouges de la vallée de la rivière Credit. Les batiments qui s’y adossaient ont été détruits pour laisser place à une fresque de 1980 en trompe l’oeil de Derek Besant originaire de l’Alberta. Elle surplombe le Berczy Park, petit parc triangulaire honorant la mémoire de William Albrecht Berczy,. Ce peintre allemand amena des colons en 1790 et fit des portraits de la protoaristocratie torontoise.

On passe devant le Royal Lepage Building 1981-2, complexe de verre organisé autour d’un atrium. Et on emprunte Leader Lane bordée d’une fresque clin d’œil publicité pour la Guinness. Au débouché de cette ruelle, contourner le pub (très sympa). On verra sur la place qui fait office de parking  au 47-55 Colborne street deux façades de briques rouges . La plus ancienne est un des chefs d’œuvres richardsonniens par Lennox. Le grand architecte local s’est illustré notamment avec Casa Loma et l’ancien Hotel de Ville.

Lieu d’expérimentations architecturales

Puis on peut traverser le parking pour rejoindre King Street. A l’angle , se dresse l’immense King Edouard Hotel, le plus ancien palace de la ville . Son auteur en 1903, est Lennox encore. L’architecte flirte cette fois avec l’école de Chicago. L’hôtel a été agrandi à la fin des années 1920. On remarque d’ailleurs la différence d’architecture entre les deux batiments. Dans le hall  Florentin, on peut déguster un magnifique Tea time.

Traverser King et sur Toronto street, admirer au n 10 la old Post office anciennement banque du Canada de style néo grec. Le bâtiment  fait partie des quelques rescapés du grand incendie de 1849. En face, se tient l’ ancien batiment de la Compagnie de gaz et à l’angle un palais de style florentin au rdc duquel se trouve une excellente librairie bric à brac de voyage. On prend alors la petite Court Square pour voir l’ancienne cour de Justice aujourd’hui agrémentée d’un charmant jardin et on rejoint la cathédrale St Jacques de Toronto.

King et George Street, retour aux plus vieux bâtiments

La King Street tourne le dos à la première et pricipale église anglicane de la ville. On longe alors des maisons géorgiennes réchappés du grand incendie de 1859 et un magnifique magasin richardsonnien aux baies en anse de panier. En face, se trouve le  point de départ de l’incendie qui prit dans une grange. C’était donc la limite de la ville !!!!

On arrive alors à St Laurence Hall, angle King st east / Jarvis st.au 157 King street (1850) le plus beau bâtiment classique d’époque victorienne de Toronto. Il abrite les bureaux de « Heritage Toronto », association qui lutte pour la sauvegarde du patrimoine…. 

Quelques mètres  plus loin ’à l’angle Georges st / King st east se détache Georges Brown College-Ecole de cuisine. Les apprentis cuisinent « en vitrine » côté rue alors que le restaurant de l’école permet de goûter leurs réalisations/ réservation obligatoire. En face, de style 2nd Empire, le premier hotel de voyageurs de la ville est devenu une agence immobilière.

Remonter Georges st, jusqu’Adelaide st east. A l angle St Georges/ Adelaide st East au 252 se trouve une Banque  de style néoclassique. Il s’agit du plus ancien batiment de pierre (1827) de la petite ville de York puis la première poste (1833)- aujourd’hui musée.Origines Toronto 2 Ces batiments devaient impressionner dans la petite cité de bois. A l’angle Sherbourne/ Adelaide se situe la maison de Paul Bishop une des premières maisons de Toronto de pur style Géorgien. On peut alors revenir sur Front et aller grignoter au marché St Lawrence.

Info at the Canadian Register of Historic Places
http://www.historicplaces.ca/en/rep-reg/place-lieu.aspx?id=9933

Cienfuegos, la perle du sud

La ville que les guides vantent comme la plus francaise de l’ile a bien changé depuis 2005 grace à la manne de l’UNESCO. Du coup, sa visite vaut vraiment le coup.
Fondée en 1819 par des Français de Bordeaux et de Louisiane, elle a surtout été construite de manière pensée au XIXe siècle. Elle offre une  belle homogénéité d’urbanisme  et d’architecture.

l’Hôtel La Union, le bon hôtel de Cienfuegos

Repeinte, rajeunie, elle est devenue une étape bien agréable sur le chemin de Trinidad.

Sur la place centrale

Un petit air de Manaus

Annoncée par la forteresse de Jagua, du nom autochtone de la ville, la baie de Cienfuegos represente une bien jolie halte. Le centre de la ville correspond à la  place Jose Marti, ancienne Place d’Armes. Comme dans toutes les villes coloniales, s’y détache la Cathédrale, le siège du Gouvernement. Mais aussi un collège religieux et, plus original, le Théatre Terry (1887-89). Il prend le nom du mécène sucrier. La restauration du théâtre a respecté son caractère désuet et italianisant.

En surélevant le sol et dégageant les fauteuils de bois le théatre se transformait en salon de Dames…. Il y a du Manaus dans ce théatre !!!!. Des sièges en bois, un plafond peint de couleurs mièvres,  des affiches évoquant les visites de Sarah Bernhardt ou Carruso. Les gardiennes semblent trop occupées par la « merienda »(goûter) ou la chaleur pour vous laisser entrer. Elles acceptent finalement le petit billet coincé dans la poignée de main. Non loin, se trouve un vieux musée au charme surranné, un café plutôt engageant, un restaurant. Et surtout dans l’angle un batiment, lointain cousin d’un immeuble haussmanien mais peint en gris et orné de chantilly. Sans doute, la tourelle vaut-elle à la ville l’adjectif  parisien. Sur la place toujours, le jardin s’enorgueillit du traditionnel kiosque à musique peint de couleurs fraiches. Beaucoup moins classique se dresse un arc de triomphe version carton pâte, dédié aux travailleurs.

le Palais de Jagua

Un urbanisme pensé

De la place, partent des rues en damier typiques de l’idéal des Lumières (modernité, ordre, clarté, hygiène et urbanisme). Ainsi, le boulevard qui débouche sur l’avenue du Prado. Appelée aussi avenue 37, ses colonnades attendent le rafraichissement dont a bénéficié le cœur de ville. C’est là l’un des charmes de Cienfuegos que cette zone piétonne et commerçante. Même si les commerces restent locaux, on sent la prospérité passée de celle qui a été une capitale agricole profitant du boom de l’industrie sucrière. A l’angle, un coiffeur énorme fleure bon les années 1950. Un immense hôtel la Union d’un vert éclatant, magnifique lors de son ouverture il y a une quinzaine d’années, et de son joli restaurant.

https://www.meliacuba.de/kuba-hotels/hotel-la-union

La rue principale fait office de marché artisanal à ciel ouvert mène à une jetée nauséabonde mais qui pourrait être ravissante. Le charme de cette cité provinciale ne s’arrête pas à ce petit centre ville.

Teatro Terri

Vers le Palacio de Valle

Plus loin, on poursuit le Malecon local, la promenade de bord de mer. On passe devant le stade et le Rapido, dans tout autre lieu ce serait le cineplex, mall, Mcdo. Plus loin, le Cienfuegos club, anciennement Yacht Club, Ce bâtiment de style éclectique construit en 1920 a retrouvé de sa superbe. Il s’agrémente de cafés, restaurant, une marina et un terrain de tennis très tentant, fait suffisament rare à Cuba pour être souligné. On parvient enfin à l’extrémité Sud de la baie. Le grand bâtiment de l’Hôtel Jagua  gâche la perspective de cette folie éclectique qu’est le Palacio de Valle, qui combine les détails mauresques, byzantins et gothiques. On peut  y déjeuner ou simplement aller y boire une limonade ou un ron collins médiocres sur la belle terrasse du sommet pour 2 CUC. De là, la vue au soleil couchant sur la baie, la ville et la Punta Gorda, autrefois quartier aristocratique avec ses jolies maisons caribéennes de bois clôture la journée de manière fort plaisante. On peut aussi faire un détour à la plage rancho luna ou au jardin botanique.

Le tout constitue une halte parfaite entre la Bahia Gijon et Trinidad.

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Trinidad

Le temps semble en suspens à Cuba. Mais s’il s’est posé en 1959 dans la majeure partie du pays, à Trinidad rien n’a  changé depuis le milieu du 19e s quand l’industrie du sucre a périclité.

La belle au bois (d’acajou) dormant

Les rues sont parcourues par des piétons, des chevaux ou des charettes, les belles maisons sont restées quasi en l’état. Telle la belle au bois dormant, la ville s’est totalement endormie pour se réveiller au son des touristes. Aspect positif, rien n’a été détruit mais tout a été pieusement conservé entretenu avec les moyens du bord, bricolé pour tenir. Tout est resté à l’identique. Le problème c’est l’état de délabrement. On sent les nappes et rideaux prêts à se déchirer. Les peintures s’écaillent, la ville tente péniblement de survivre. Le problème surtout c’est que les devises générées par les touristes sont redistribuées à l échelle de la province et il semble qu elles servent essentiellement à la capitale régionale Santi Spiritus. Cette dernière est une charmante ville coloniale moins visitée celle-ci mais qui s’est refait visblement une beauté .

http://visitesfabienne.org/wordpress/sancti-spiritus/

Que voir à Trinidad et autour

A Trinidad, il est bon de flâner autour de la place majeure. On peut voir le petit musée d’architecture et en contrebas de la place le joli musée municipal. Il donne une bonne idée de la richesse des familles de planteurs. On peut ensuite se promener sur les pavés et goûter le charme de cette ravissante cité aux maisons peintes de toutes les couleurs. Il faut rentrer dans les jolis bars et restaurants, arrêter un peu sa montre. On peut monter au sommet du clocher de St Francois d’Assise, aujourd’hui le Musée de la contrebande, pour profiter d’une magnifique vue sur les toits oranges. Les alentours  valent aussi le coup :

  • Pour les sportifs Topes de Collantes marque le départ de randonnées.
  • Pour les enfants ou les amateurs de plage, playa Ancon
  • On peut aussi faire une jolie promenade du coté du Parque el Cubana, à la sortie de Trinidad en direction de Cienfuegos. Une piste toute défoncée conduit à un parking bordé par un ranchon. De là  un chemin mène à une cascade. En nageant jusquà la cascade, on voit la grotte aux chauves-souris. Les amateurs peuvent aussi sauter de 3m ou 9m de hauteur.
  • On peut profiter des magnifiques paysages de plantations de la valle de los Ingenios
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Beaux-Arts Cubains

Edouard Laplante, vue de la Havane

Pour les Beaux Arts cubains, on initia un musée en 1913 et on construisit en 1954 un bâtiment de style rationaliste. La collection s’enrichit à la Révolution.  Ce musée abrite des collections universelles ( dans l’Ancien Centre Asturien en restauration) et les collections des Beaux-Arts cubains de l’époque de la colonie à nos jours.

http://www.lahabana.com/guide/museo-nacional-de-bellas-artes-the-cuban-collection-edificio-de-arte-cubano/

Museo Nacional de Bellas Artes – Edificio de Arte Cubano

En entrant, se retourner pour voir la mosaïque puis se diriger vers le guichet. Les photos et les sacs sont interdits. On commence la visite par le 3e étage (rampe au fond du patio.) Commencer par les salles d’art colonial (dont l’intérêt est essentiellement documentaire) sur la gauche.

Les débuts de la peinture cubaine

Dès l’origine de la colonie, les beaux-Arts cubains sont sous influence européenne. Au XVIIIe, l’esthétique baroque s’affirme tant dans l’architecture (façade de la cathédrale) que dans la peinture. On peut aisi admirer le portrait de Don Luis Ignacio Caballero maire de la Havane, 1802 par Juan del Rio.

Au XIXe, Cuba se transforme en une colonie de plantation avec une nouvelle classe dirigeante aux cotés des puissants propriétaires terriens : la bourgeoisie créole représentée par Vicente Escobar lui-même métisse.

Le néo-classicisme d’origine française s’impose à Cuba avec la première école d’art créée en 1818 par JB Vermay (et non pas Horace Vernet…..mais élève de David). Le dessin devient plus précis et sobre, le fond neutre.

On voit aussi se développer le paysage Hippolyte Guarneray (vue du Paseo) ou Edouard Laplante et son beau panorama de la Havane. Apparait alors le costumbrisme, œuvre de bons dessinateurs, connaisseurs de la couleur et de la technique et observateurs sagaces comme Joaquin Cuadras.

La peinture du XXe siècle

Au XXe, la Havane devient une ville cosmopolite, ouverte (les murailles sont abattues) dotée de nouveaux bâtiments, hôtels, avenues….Les jeunes créateurs s’orientent vers le romantisme et le symbolisme. Les sujets historiques et mythologiques remplacent les tableaux religieux. Portrait et paysage restent importants. Dans la salle Menocal-Romanach,  on découvre deux artistes décisifs : l’Embarquement de Colomb de Menocal et portraits de Romanach.

Avec le XXes, on aborde l’art moderne local ou avant-garde cubaine (porte de droite sur le palier). Cette avant-garde suit les courants européens et new yorkais avec un léger décalage. Les thèmes restent académiques, mais avec des réferences cubaines (paysages, colonisation…)

La Gitane tropicale

Victor Manuel  Garcia  peint le tableau le plus célèbre de la peinture cubaine la Gitane tropicale ou Joconde cubaine. En 1932 il revient alors  de Paris et s’inspire manifestement de Modigliani et l’École de Paris. Les Guajiros de Eduard Abela Villareal en 1911, proposent une vision très romantique, folklorique voire humoristique des paysans. Antonio Gattorno lui tire son influence de Cezanne et de Gauguin pour créer une identité créole loin des modèles coloniaux espagnols. Faute d’éléments indigènes, les peintres cherchent à créer des racines nouvelles. 2 tableaux de Marcello Pogolotti remontent à 1937 et montrent l’influence cubiste, et surtout futuriste. Ils témoignent d’une préoccupation sociale, existentielle dans une période de modernisation et d’industrialisation de l’ile.

La période révolutionnaire

Un petit couloir mène à une salle où sont exposés les Guajiros Expressionistes de Carlos Enrique. En, 1938 il donne une vision d’horreur des conditions de vie. Sur le mur opposé, on découvre une des premières femmes peintres de Cuba Amelia Pelaez, post impressionniste aux influences mêlées adepte de la couleur et des aliments architecturaux locaux. (vitraux).Il y a là une créolisation de la peinture.

On passe alors dans la salle consacrée à Wilfredo Lam, le grand peintre cubiste cubain proche de Picasso mais aussi des surréalistes francais dont la peinture intègre de nombreux éléments liés aux cultes afro-cubains. Puis on rejoint les galeries extérieures avec Portocarrero, autodidacte aux multiples influences (de Schiele à Dubuffet…).La visite de cet étage se clôt sur un tableau de Mario Careno qui dans la naissance des nations américaines, reprend les 3 Grâces de Rubens à la sauce créole.

Le 2e étage aborde la peinture de la période de la révolution marquée par les tensions avec les Etats Unis puis les changements socio-économiques et politiques. Elle rend le désespoir, la violence puis la libération des moeurs. Les artistes s’inspirent des mouvements nord americains comme Raoul Martinez très pop art. Les années 1990 avec la crise economique voient s’affirmer un art pauvre créatif, (Alexis Leva Machado). Les dernières salles offrent une intéressante vision de l’appropriation par les artistes des évenements et de la lecture de l’histoire

http://visitesfabienne.org/wordpress/tomas-sanchez-peintre-dans-les-nuages-specialiste-des-iles-flottantes/

Remedios….l’autre ville coloniale

Loin de la renommée de Trinidad, la jolie petite ville de Remedios marque une étape de charme entre Santa Clara et les Cayos du Nord.

http://visitesfabienne.org/wordpress/les-cayos/

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A quelques kilomètre des plages magnifiques de Cayo Santa Maria, ce joyau colonial naquit au début du XVIe siècle. Le Senor Figueroa, un noble espagnol fonda cette petite cité à 9km à l’intérieur des terres,à l’abri des raids pirates.

Elle s’articule autour d’une place typique de l’urbanisme hispanique. Des maisons colorées et une jolie église baroque entourent un petit jardin central. Cette place centrale, la place Marti (anciennement Isabel II) tient son originalité au fait que deux églises la bordent et non une. L’une est aujourd’hui convertie en atelier de restauration. L’autre baroque sert encore de paroisse.

Autre originalité, les rues au tracé irrégulier qui convergent vers la place. Pour le reste, on retrouve le même charme surrané qu’à Trinidad.

Mais loin de la ville musée figée dans le passé, Remedios lutte pour retrouver sa place de capitale provinciale. L’effervescence sympathique qui y règne doit autant aux multiples chantiers qu’à l’activité locale.

Quelques touristes s’y déplacent en bicytaxi et profitent de l’offre importante de casas particulares et auberges de charme. Un joli remède à la grosse machine des hôtels de plage voisins et aux circuits archi touristiques de l’ouest du pays….

Le Malecon

photo-malecon-2La ville de la Havane se construisit dans un premier temps le long de la baie.  Un système de fortification sophistiqué fortifia rapidement ce site exceptionnel en pays indigène. Il s’agissait de petits chateaux bastionnés intra muros (Fuerza Real) . Des forts le complétaient  sur la muraille (San Carlos de la Punta) mais aussi sur les promontoires alentours (Cabana, el Morrro, Sta Clara, St Nazaire etc…)

La conquête du bord de mer

La conquête de la mer ne commenca que tardivement. A la fin du XIXeme siècle, la ville sortit des murs historiques, le long du Paseo jusqu’au Capitole. De nouveaux quartiers s’ouvrirent dont le Vedado, autrefois lieu de chasse.

http://visitesfabienne.org/wordpress/muraille-de-la-havane/

Une voie reliait alors le centre historique à cette zone en expansion : San Lazaro. Ce n’était pas le lieu le plus couru de la ville puisqu’il accueillait l’hopital des Lépreux, un asile d’aliénés et un cimetière…. Comme de nombreuses cités, la Havane tournait alors complètement le dos à la mer. Il est vrai que la mer se déchaine le long des récifs et que la côte rocheuse et infestée de requins est particulièrement inhospitalière.

Au dela des murailles un long espace tampon protégeait les habitants de la furie des vagues. Le long de la mer des criques pouvaient etre utilisées par temps calme, comme lieu de baignade voire de villégiature. Face à l’actuel centre culturel panaméricain, les gens pouvaient se baigner dans une petite crique rocheuse. La crique face à l’actuel parc Maceo permettait quant à elle de rafraichir les chevaux…. Dans ce cadre, la construction du Malecon a été un projet au long terme, de conquète de territoire. A mesure que progressait la voie de bord de mer, la zone de Miramar se convertissait en zone balnéaire.

Le Malecon ou jetée en espagnol, se construisit en trois étapes sur 7 km de l’entrée de la Baie au Rio Almendar (tunnel de Miramar). Le projet a mis plus de 55 ans pour arriver à son terme.

la Tribune anti imérialiste sur le Malecon

La 1ere étape

La première étape commença en 1898 . Elle se poursuivit sur 1 500 m du Fort San Salvador de la Punta au Torreon de San Lazaro (parc Maceo). Il s’agit de ce que l’on dénomme aujourd’hui le Malecon historique. Ce tronçon est en cours (plutôt en attente) de restauration officielle sous l’égide de la oficina de l’historiador de la Ciudad. Les sections suivantes du Malecon sont gérés par le gouvernement municipal. De cette première partie on conservera essentiellement les façades. Celles-ci rongées par les intempéries, ne tiennent que par miracle. Néanmoins elles offrent une belle continuité urbanistique du fait de la colonnade . Elle unit les maisons et permettait de se promener à l’abri du vent, des vagues et des pluies…

La construction de ce premier tronçon de Malecon a commencé le 6 mai 1901 au lendemain de l’indépendance de Cuba. Elle témoigne de la présence croissante des américains. Il s’est d’abord agi de travaux de soutènement et d’endiguement (mur plus route). Est venue ensuite la phase de construction avec la promenade, la route et enfin avec un recul de 4m, les maisons. La promenade prévue se voulait large avec un terre-plein central. En fait, les arbres ne survécurent pas au premier cyclone, pas plus que le mobilier urbain.

Ce tronçon de 500 m prit plus de temps que prévu car les plans tiraient droit alors que la baie s’incurve clairement. A cette époque, on délaissait la vieille ville. Le Paseo de Prado était à la mode, aet le Malecon en devint un débouché naturel. A l’entrée du Malecon, à l’extrémité du Paseo, on construisit une gloriette. Devant, on disposait de chaises et fauteuils face à l’hotel Miramar. C’était une référence à la plage espagnole. Aujourd’hui ce lieu correspond au nouvel Hôtel moderne Prado y Malecon). Venait ensuite l’Union club, aujourd hui centre culturel Hispanoaméricain (qui propose des spectacles). Puis se succédaient les maisons de baignade. Un pont de fer reliait Miramar. Devant l’actuel hopital, face à l’hotel San Lazaro aujourd’hui disparu, un portique ouvrait sur le parc. Il n’en reste que des piliers, une statue d’Antonio Macéo et une fontaine.

La deuxième et la troisième étapes.

Le deuxième tronçon intervint en 1920 entre le Torreon bati en 1665 pour surveiller les attaques de pirates et la galeria du Paseo . Ce nouveau tronçon engloba en 1925 l’escarpement sur lequel se trouvait le fort de Santa Clara, (promontoire rocheux) et à l’emplacement duquel fut construit l’Hotel Nacional.

A l’époque seul le tracé géométrique des grandes artères existait : Rampa, Linea…. Cet urbanisme qui laisse la part belle aux grandes avenues, aux parcs, aux circulations, émane d’un Français visionnaire et trop méconnu, héritier de Haussmann, Jean Claude Nicolas Forestier. Une fois connu en France mais aussi à Seville, Barcelone, Lisbonne, il travailla au plan directeur de Buenos Aires . Il fut appelé à la Havane pour travailler sur le plan directeur de la cité entre 1926 et 1929.

http://archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_FORJE

Au niveau du Paseo, le long des récifs, se trouvait le centre de Conventions, transféré en 1957, puis des maisons entourées de grands jardins de la fin 19e. On les vendit très cher à des investisseurs pour y construire des immeubles.

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La 3 e étape mène de l’avenue du Paseo au tunnel de Miramar ouvert en 1957. Au début était prévu un Malecon interieur avec des aménagements récréationnels en bord de mer. Cette dernière partie menait jusqu’à un pont levant reliant Miramar, nouveau quartier apparu au début du XXes. Ce pont fut remplacé par un tunnel également construit en 1957. Un grand projet prévoyait même un pont immense reliant la Puntilla au Fort à l’extrémité du Malecon. De cette époque datent de nombreuses constructions dont l’Hotel Riviera, de grands ensembles comme l’edificio Focsa.

Quelques adresses :

si vous voulez retrouver cet itinéraire avec une carte et des adresses, escapad.io