la Havane africaine

La Havane africaine revendique ses racines de par sa population, la musique et les rythmes mais aussi par ses pratiques religieuses.… http://visitesfabienne.org/wordpress/une-matinee-chez-natalia-bolivar/

Casa Africa

On peut évoquer la vie dans les plantations à la Casa Africa. Cette maison musée  regroupe en effet la collection de Fernando Ortiz, célèbre père de l’anthropologie cubaine. http://www.berose.fr/article1699.html?lang=fr

La casa se situe à l’angle de Mercaderes et Obra Pia dans la vieille Havane. https://www.ecured.cu/Casa_de_%C3%81frica

On y voit effectivement des dons faits par des Etats africains par le biais de ministres, d’ambassadeurs. D’où des lacunes ou au contraire des pièces redondantes. Cette casa s’intéresse à l’Afrique subsaharienne en complément à la casa de los Arabes consacrée à l’Afrique du nord. Elle s’organise sur trois étages. Le rdc  accueille de nombreuses manifestations musicales. Il permet d’aborder la vie difficile des esclaves. Dans l’escalier, une grande carte de l’Afrique montre les différentes zones de provenance de ces esclaves. Alors que le 1er étage s’intéresse davantage au phénomène de transculturation et au syncrétisme religieux si particulier à Cuba. Des objets rituels illustrent le culte des Orishas, ou Santeria. Il s’agit d’un mélange d’animisme nigérian apporté par les esclaves. Il  se mâtine des leçons données par les prêtres catholiques.

Le reste du musée expose des objets africains récents pour la plupart. Différents pays amis d’Afrique, en particulier l’Angola les ont offerts au pouvoir actuel.  On peut parachever cette visite en se plongeant dans les transes dominicales du Callejon de Hamel. http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/la-havane-2/la-santeria/

Les banlieues africaines de Regla et Guanabaco

On peut aussi se rendre à Regla http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/autour-de-havane/balade-a-regla/ ou à Guanabacoa. On accède dans ce qui ressemble aujourd’hui à une bourgade provinciale soit depuis Regla, soit depuis la via Blanca. Des maisons en ruine attestent d’un passé plus glorieux. Cette bourgade a été le lieu de regroupement des derniers Indiens Tainos avant de devenir un marché aux esclaves. D’où une forte influence des cultes d’origine africaine. On relève aussi l’existence dans la ville de 14 temples de la société secrète Abakua. Les deux autres règles celle des Congas ou de Palo Monte et celle des Orishas dite Santeria, se pratiquent uniquement chez soi.

Près de l’église, sur le parc Jose Marti, une jolie maison coloniale abrite un  des musées les mieux aménagés sur le sujet . On y voit de vrais objets rituels, costumes, soupières, objets de divination. Ceux-ci sont joliment exposés et les gardiennes, ravies de recevoir des visiteurs,  sont prêtes à les diriger.

La Casa Yoruba

Plus central, le quartier de la Havane situé entre le Théâtre Marti et la place du Christ Voyageur abonde en boutiques spécialisées dans les cultes et costumes.  La casa Yoruba, juste en face du parc de la Fraternité en donne une lecture. Dans une ambiance tenant de la forêt primaire en plastique et de la caverne, on y voit les Orishas principaux. Ces divinités de la nature du panthéon Lucumi apparaissent sous forme de poupées grandeur nature avec leurs attributs et caractéristiques. Le musée est aussi un lieu d’offrandes, de musique et de danses. On y découvre donc les  grandes figures. Yemaya est associée à la vierge de Regla, Sainte patronne de la Havane. Oshun lui est assimilé à ND de la Charité Sainte patronne de Cuba. Très puissant, Chango  emprunte à la Sainte Barbe chrétienne son pouvoir sur le feu. Il se revêt de rouge pour incarner la force la violence et la virilité. On apprend aussi les rituels familiers, qu’il s’agisse de dépôt d’offrandes, de bâtons ou autres objets de culte. Le bâtiment offre également une boutique  ainsi qu’une petite librairie qui propose des manuels de rites.

La Vallée de los Ingenios

Si vous séjournez à Santi Spiritus ou Trinidad ou faites le trajet entre ces deux villes, quelques arrêts peuvent valoir le coup, comme la vallée de los Ingenios.

Autour de Trinidad

On peut consacrer une jolie matinée à explorer la vallée Saint-Louis, aussi appelée vallée des plantations (Vallée de los Ingenios) en fait constituée de 3 vallées reliées les unes aux autres (Saint Louis/ Rose et Meyer).

La canne à sucre a modelé la vallée

Christophe Colomb a apporté la canne à sucre depuis les Canaries. Cette plante venait d’Asie. Elle s’adapta bien au climat chaud et humide de Cuba et aux fleuves alors plus abondants qu’aujourd’hui. Les premières plantations avaient recours à des machineries hydrolhydrauliques et surtout à la traction animale. Puis on utilisa la vapeur pour extraire le guarapo (sirop de sucre). Les ruines d’une douzaine de plantations  (sur la bonne soixantaine qui existaient) ont résisté au temps. Des moulins, entrepôts, machineries et maisons,  ont survécu de la période de splendeur sucrière qui marqua la région entre 1749 et 1846. Ces  ruines ont été classées au patrimoine de l’Unesco en 1988. Les guerres d’indépendance ont largement détruit la région a été largement détruite. De ce fait, l’industrie du sucre a bougé vers Matanzas.

Si le petit train ne fonctionne plus en ce moment, rien n’empêche de découvrir la vallée à cheval, en vélo ou en voiture. Malheureusement la sécheresse sévère rend aride un paysage autrefois richement verdoyant. Les lacs sont à sec mais les locaux ne semblent pas mesurer la gravité de la situation.

Quelques vestiges de plantations.

Sur la route de Trinidad à Sancti Spiritus, à 16km de Trinidad, les cars de tourisme prennent à gauche et s’arrêtent à la tour Iznaga. Celle-ci domine le paysage des plantations sucrières. Il faut grimper un chemin envahi par les marchands du temple qui proposent broderies, tee-shirts, casquettes. On peut alors aborder cette tour de 45m de hauteur. Elle a été construite entre 1815 et 1830. Les sept corps, selon la légende,  servaient à surveiller les plantations (ingenios) alentours et les agissements des esclaves.

Cette tour témoigne plus vraisemblablement d’une volonté ostentatoire de la part du propriétaire des lieux, Pedro Iznaga : celle de projeter sa puissance sur l’ensemble de la vallée. Outre la belle vue, on peut découvrir l’une des haciendas les mieux conservées de Cuba (transformée en restaurant à touristes). Mais aussi les baracones (logements des esclaves), la presse à sucre et la machinerie hydraulique.

Des plantations plus discrètes

3km Plus loin sur la route qui mène à Santa Clara la casa Guachinango  apparait une très vieille demeure en ruine. Elle est  en phase de lente restauration avant conversion en maison d’hôtes.. Entourée de champs, elle offre une vue magnifique sur la vallée malheureusement et anormalement desséchée en ce printemps 2017. On peut ensuite continuer la même route jusqu’au Mirador de la Loma del Puerto  à 12km.

Si on reprend la route pour Sancti Spiritus, on peut tourner à droite un  peu plus loin  (7km) à une sorte de fourche avec un petit café. La route mène au  sitio Guaimaro, un superbe arrêt. Comme la maison Guachiango, le lieu a appartenu à Mariano Borell. Si les machineries ont disparu, la maison d’habitation de cette plantation qui comptait 350 esclaves reste, en revanche, somptueuse. Elle obéit toujours au même plan très simple. On entre par le salon au côté duquel se trouve la ou les chambres. Le salon donne sur une salle à manger-loggia qui domine la vallée. Si la taille et le nombre de pièces sont modestes en revanche la décoration est ici somptueuse. Les magnifiques fresques ornent les murs de paysages européens, châteaux médiévaux.  Des lampes de Murano éclairent les meubles en acajou local. On s’attendrait presque à être frôlé par une robe à crinoline….

Santa Clara

Santa Clara, capitale de la province de Villa Clara, située à 260km  au sud-est de La Havane n’est a priori pas la ville la plus fascinante de Cuba.  Pour autant, elle est un moint de départ ou d’arrivée pour les touristes. Elle représente aussi une étape essentielle pour les amateurs de Révolution

.http://visitesfabienne.org/wordpress/de-la-revolution-a-la-denonciation/

De la Révolution à la Dénonciation

Une ville universitaire marquée par la Révolution

Fondée en 1689 par les résidents de Remedios en butte aux pirates. Elle connut son heure de gloire lors de la Révolution. En effet, Che y mit en déroute l’armée cubaine. Aujourd’hui, elle n’attire que les touristes en transit vers Cayo Santa Maria ou les égarés de Air Transat débarqués à ll’aéroport provincial Abel Santamaria.. Pourtant là encore, l’argent généré par le tourisme a permis de nettoyer le centre ville qui offre un véritable charme. Au niveau national, la ville, industrielle, doit son renom à son université.

Les groupes se dirigent en priorité, et parfois exclusivement, vers les monuments évoquant la présence de Che Guevara. Ils y évoquent son rôle dans la chute de Batista. Pourtant, la ville offre d’autres attraits.

Une visite de Santa Clara ne peut bien sûr pas ignorer le formidable mausolée au héros argentin, libérateur de la ville en 1958, ni l’étonnant monument au train blindé. Il consiste en une reconstruction de l’attaque d’un train de munition destiné aux troupes du dictateur et arrêté par l’armée révolutionnaire. Cette victoire fut décisive pour l’avancée de Che et des siens. Dans un parc, le bulldozer utilisé pour stopper la locomotive et arracher les rails, ainsi que les wagons forment l’essentiel du complexe. Une sculpture commémorative complète l’ensemble. (9h-5h30 du Lundi au samedi). Un peu plus loin, une sculpture émouvante du Che portant un enfant devant le siège du Parti Communiste.

https://www.lepoint.fr/monde/cuba-honneur-a-che-guevara-50-ans-apres-sa-mort-08-10-2017-2162953_24.php

Un joli centre

On peut traverser le pont et rejoindre à pied le Parque Vidal, centre de la ville. Cette place centrale, interdite au stationnement automobile, abrite quelques jolis édifices. Elle a été joliment restaurée. En fait, hormis l’hôtel Santa Clara Libre, immeuble moderne sans grâce et très très vert, les facades coloniales et éclectiques alternent agréablement. S’y cotoient ainsi le Musée colonial provincial, le charmant Théatre de la Caridad, construit en 1885, l’un des plus jolis du pays.

De cette place , on peut rejoindre toujours à pied, près de la station de bus Viazul, le mausolée de Che Guevara. L’immense place est gardée par une statue de bronze datant de 1987, soit 20 ans après la disparition du Che. Le mausolée ainsi qu’un petit musée, est accessible à l’arrière de la statue. Il abrite la dépouille du chef révolutionnaire avec les sépultures de ses proches. Un large panneau expose les évènements marquants de la vie du célèbre combattant, mais aussi les mots d’adieu de ce dernier avant de quitter Cuba et l’évocation de sa mort en 1967 en Bolivie.

Le site est accessible du mardi au dimanche de 9h30 à 16h30. Il est fermé tous les lundis.

Sancti Spiritus

Eternelle seconde, la capitale provinciale de la province de Sancti Spiritus est moins connue, moins louée que sa voisine Trinidad. Pourtant la ville de Sancti Spiritus est dynamique, riche et ravissante. Elle est riche pour Cuba car elle profite des retombées régionales du tourisme trinitéen. Elle présente un patrimoine architectural magnifique et bien entretenu La cité coloniale a en effet connu une restauration massive pour le 500e anniversaire de sa fondation  en 2014.

Un joli centre colonial

La place principale nommée parc Serafin Sanchez a été fouillée, nettoyée et embellie.  Cela a permis de mettre à jour les vestiges du couvent St Francois . Le musée municipal expose d’ailleurs des tessons. Autour du Parc Central, de jolis bâtiments coloniaux voisinnent avec des immeubles quasi haussmanniens pour quelques édifices comme les deux cinémas. Elle joue le rôle de hotspot.

Depuis cette place, s’articule le traditionnel damier de rues, si typique de l’urbanisme colonial. L’argent de l’Unesco a également permis de restaurer les rues. La rue Maximo Gomez  mène à l’Eglise majeure un peu beaucoup bleue à l’extérieur mais avec un chœur magnifique en bois peint en bleu et or.Restaurée également, La rue qui mène jusqu’au théatre a également fait l’objet d’une restauration soignée. Elle débouche devant le ravissant pont à quatre arches considéré comme unique dans l’ïle.   Le pont Yayabo symbolise en effet la ville.

En prenant la petite rue qui longe le Théatre (s Miguel) on voit de très jolies maisons coloniales aux couleurs fortes et bien réhabilitées. Une promenade longe pont sur une courte distance. On retombe malheureusement vite dans la fange et les ordures. Un petit café très sympa a côté du pont propose des cocktails et tapas et offre une carte de vins bien fournie.

Que faire, où loger

L’animation citadine se regroupe sur une rue piétonnière pleine de jolies ressources (boulevard ou Independencia). S’y succèdent effectivement boutiques, un marché et deux charmants hôtels boutiques sur les trois que compte la ville. Sans y dormir forcement (122cuc pour une chambre double au 1er février 2017) on peut profiter des jolis patios pour boire un verre ou diner. Hôtel Plaza sur la Place Serafin Sanchez, hôtel Florentia sur la rue Independencia et hôtel Rijos en face de l’église. Les menus et tarifs sont exactement les mêmes dans les 3 établissements tous les trois gérés par Islazul.

http://www.cubaism.com/fr/hotels/view/h%C3%B4tel-don-florencio/552

Les musées ouvrent en semaine de 9 à 17h sauf les vendredis et samedis de 9 à 13h puis de 20 à 22h. Ces horaires permettent aux visiteurs d’un soir de profiter pour 1 cuc par visite du Musée Municipal sur la place principale Serafin Sanchez (pas indispensable). Puis en descendant la rue Maximo Gomez, le Musée d’histoire naturelle petit mais sympathique et surtout le musée des arts décoratifs juste après l’église paroissiale. Cette grande et belle maison patricienne surnommée maison aux 100 portes se laisse visiter avec plaisir. Organisée autour de deux patios, elle offre une succession de salons d’acajou et de chambres aux draps brodés admirablement entretenus. Le tout est joliment scénographié et culmine dans la salle à manger avec sa vaisselle et surtout le salon de musique. L’escapade peut se terminer en musique à la casa de la Trova ou la maison des écrivains.

Bref un lieu de charme trop souvent négligé dans les circuits touristiques.

Parque Central

Le Parque Central fait office de carrefour au milieu du Paseo de Marti. Il se trouvait à l’origine juste à l’extérieur de la muraille. Celle-ci date du début du XVIIIe. Elle visait à protéger la ville d’attaques de pirates et de corsaires.

http://visitesfabienne.org/wordpress/muraille-de-la-havane/

Sur ce terrain, s’élevait une ferme. Puis ouvrit l’atelier de Jose Albazzi sculpteur de granit. L’artiste était si connu qu’il se présenta à l’Exposition Universelle de 1887 à Paris comme représentant des provinces d’outremer (cf catalogue de l’Expo de 1867, section espagnole).

Un espace libéré par la destruction de la muraille

A la destruction de la muraille (1863), le glacis fut ouvert en zone de promenade et en un espace ouvert et arboré. Destiné aussi à accueillir une circulation croissante,  le chemin de campagne initial se transforma en une grande avenue de parade pour les carrosses. Il portait alors le nom   de Alameda de Isabel II. Il se composait de trois sections de la fontaine de l’indienne au Malecon.

Inspirée du Prado de Madrid, la promenade fut bientôt bordée de grandes demeures et d’édifices sociaux, avec une allée centrale piétonne, pavée de marbre, des arbres, des bancs de pierre. A la fin de la période coloniale, elle prit le nom de “Paseo de Martí” en hommage au héros de l’independance, même si elle restait communément connue comme “Paseo del Prado”.  L’actuel Parque Central  remplaça les trois petits jardins en 1877 avec un équipement moderne de luminaires, bancs… Une fois achevé, il devint lieu de rencontre à la place de l’Alameda de Paula et de la place d’Armes. En son centre, fut érigée la première statue de Jose Marti en 1905, en remplacement de celle d’Isabelle II (1850).

Lieu de rencontre de la ville et point de liaison entre la vieille ville et la ville cubaine, le parc est entouré de 28 palmiers symbolisant la date anniversaire de Jose Marti le 28 Janvier.

Avec la croissance de la ville dans la moitié du 19e siècle, le Prado s’urbanisa encore.  D’élégantes demeures et immeubles, clubs et théatres le bordèrent alors.

Le Parque, haut lieu théatral.

De nombreux édifices importants apparurent comme en 1870 le “Teatro Albisu”. Il devint en 1918 “Centro Asturiano”. Cet édifice abrite aujourd’hui la section internationale du Musée des Beaux-Arts.

http://visitesfabienne.org/wordpress/musee-des-beaux-arts-la-havane/

www.bellasartes.cult.cu

En 1877  le Teatro Payret ouvrit mais un cyclone le détruisit  en 1882. Puis ce fut le tour du Teatro Tacon (dès 1838) et le centre Galicien ensuite englobés en 1907 dans le Grand Théatre une fantastique bâtisse éclectique.

Carrefour central de la capitale d’un Cuba indépendant

Le Parque Central, devenu carrefour de la ville au XIXe siècle vit aussi fleurir des Hôtels. Après les théatres il fallut héberger. Ce fut d’abord l’ “Hotel Telégrafo”. Ouvert dès 1835 sur les rues Reina y Rafael , il bougea dans le quartier à la mode en 1888. C’était alors l’ un des hôtels les plus élégants de l’époque avec ses toilettes…

A coté, le “Café y Salón Escauriza”, rebaptisé “Le Louvre”, en 1838 donna son nom à tout le trottoir. Il  précéda l’Hotel Inglaterra ouvert en 1856 avec ses salons mauresques. C’était le point de ralliement des libéraux. Il subsiste un charme fâné de ces batiments symboles d’une splendeur passée. Fin du 19e de la familia Pedroso  converti un de ses immeubles d’habitation. L’édifice accueillit alors les bureaux du “Diario de la Marina”. En 1909 l’ “Hotel Plaza” engloba l’ensemble…

Enfin le dernier Hôtel de la placevient d’ouvrir à l’emplacement de la Manzana de Gomes. Cette manzana, ou bloc de bâtiments, se convertit en la première galerie commerciale. Elle s’ispirait  des passages couverts typiques des capitales européennes à la fin du XIXeme siècle. De style néoclassique elle occupe tout un pâté de maison construit au dessus des vestiges de la muraille. Elle abritait des boutiques et deux théatres.

Le Parque Central, lieu de réunion et loisirs

Au début du XXe siècle, avec la République et l’indépendance, les lieux de réunion et de loisirs se multiplièrent : cafés, clubs, billards. A l’époque, on ne dénombrait pas moins de 188 billards chiffre qui avait explosé dans le courant du siecle. Ainsi le café Central ouvert en 1914 changea ensuite de fonction et de propriétaires, devenant bar, cafeteria, tabac, presse, glacier, patisserie. Avec le temps, l’édifice manquant d’entretien et de soin tomba complètement en ruine. En 1999 l’Hotel Parque Central le remplaça. Il conserve quelques éléments anciens dans sa façade. Il offre d’ailleurs la jolie surprise d’une des plus belles vues sur la capitale. On peut ainsi monter au dernier étage, terrasse restaurant panoramique. Mais on peut aussi aller voir au sous sol, des vestiges de la muraille démantelée.

Le périmètre du Parque Central fut consacré centre de la ville nouvelle avec l’inauguration en 1929 du Capitole. Ce bâtiment s’ inspire de l’architecture des capitoles provinciaux des Etats-Unis. Au delà, il s’inspire de l’architecture républicaine romaine. La coupole s’inspire du Panthéon. C’est ce symbole républicain et politique et non la Basilique St Pierre de Rome (elle aussi inspirée par le Panthéon…) qui sert de modèle à la chambre des représentants et au Sénat Cubains. Ceux-ci se trouvaient jusqu’alors dans la Vieille Ville. Après 1960, le Capitole abrita le ministère des Sciences et Technologies et de l’environnement.  Il vient de réouvrir et je vous en conseille la visite !

https://web.archive.org/web/20100826111737/http://www.capitolio.cu/historia.htm

Le Malecon

photo-malecon-2La ville de la Havane se construisit dans un premier temps le long de la baie.  Un système de fortification sophistiqué fortifia rapidement ce site exceptionnel en pays indigène. Il s’agissait de petits chateaux bastionnés intra muros (Fuerza Real) . Des forts le complétaient  sur la muraille (San Carlos de la Punta) mais aussi sur les promontoires alentours (Cabana, el Morrro, Sta Clara, St Nazaire etc…)

La conquête du bord de mer

La conquête de la mer ne commenca que tardivement. A la fin du XIXeme siècle, la ville sortit des murs historiques, le long du Paseo jusqu’au Capitole. De nouveaux quartiers s’ouvrirent dont le Vedado, autrefois lieu de chasse.

http://visitesfabienne.org/wordpress/muraille-de-la-havane/

Une voie reliait alors le centre historique à cette zone en expansion : San Lazaro. Ce n’était pas le lieu le plus couru de la ville puisqu’il accueillait l’hopital des Lépreux, un asile d’aliénés et un cimetière…. Comme de nombreuses cités, la Havane tournait alors complètement le dos à la mer. Il est vrai que la mer se déchaine le long des récifs et que la côte rocheuse et infestée de requins est particulièrement inhospitalière.

Au dela des murailles un long espace tampon protégeait les habitants de la furie des vagues. Le long de la mer des criques pouvaient etre utilisées par temps calme, comme lieu de baignade voire de villégiature. Face à l’actuel centre culturel panaméricain, les gens pouvaient se baigner dans une petite crique rocheuse. La crique face à l’actuel parc Maceo permettait quant à elle de rafraichir les chevaux…. Dans ce cadre, la construction du Malecon a été un projet au long terme, de conquète de territoire. A mesure que progressait la voie de bord de mer, la zone de Miramar se convertissait en zone balnéaire.

Le Malecon ou jetée en espagnol, se construisit en trois étapes sur 7 km de l’entrée de la Baie au Rio Almendar (tunnel de Miramar). Le projet a mis plus de 55 ans pour arriver à son terme.

la Tribune anti imérialiste sur le Malecon

La 1ere étape

La première étape commença en 1898 . Elle se poursuivit sur 1 500 m du Fort San Salvador de la Punta au Torreon de San Lazaro (parc Maceo). Il s’agit de ce que l’on dénomme aujourd’hui le Malecon historique. Ce tronçon est en cours (plutôt en attente) de restauration officielle sous l’égide de la oficina de l’historiador de la Ciudad. Les sections suivantes du Malecon sont gérés par le gouvernement municipal. De cette première partie on conservera essentiellement les façades. Celles-ci rongées par les intempéries, ne tiennent que par miracle. Néanmoins elles offrent une belle continuité urbanistique du fait de la colonnade . Elle unit les maisons et permettait de se promener à l’abri du vent, des vagues et des pluies…

La construction de ce premier tronçon de Malecon a commencé le 6 mai 1901 au lendemain de l’indépendance de Cuba. Elle témoigne de la présence croissante des américains. Il s’est d’abord agi de travaux de soutènement et d’endiguement (mur plus route). Est venue ensuite la phase de construction avec la promenade, la route et enfin avec un recul de 4m, les maisons. La promenade prévue se voulait large avec un terre-plein central. En fait, les arbres ne survécurent pas au premier cyclone, pas plus que le mobilier urbain.

Ce tronçon de 500 m prit plus de temps que prévu car les plans tiraient droit alors que la baie s’incurve clairement. A cette époque, on délaissait la vieille ville. Le Paseo de Prado était à la mode, aet le Malecon en devint un débouché naturel. A l’entrée du Malecon, à l’extrémité du Paseo, on construisit une gloriette. Devant, on disposait de chaises et fauteuils face à l’hotel Miramar. C’était une référence à la plage espagnole. Aujourd’hui ce lieu correspond au nouvel Hôtel moderne Prado y Malecon). Venait ensuite l’Union club, aujourd hui centre culturel Hispanoaméricain (qui propose des spectacles). Puis se succédaient les maisons de baignade. Un pont de fer reliait Miramar. Devant l’actuel hopital, face à l’hotel San Lazaro aujourd’hui disparu, un portique ouvrait sur le parc. Il n’en reste que des piliers, une statue d’Antonio Macéo et une fontaine.

La deuxième et la troisième étapes.

Le deuxième tronçon intervint en 1920 entre le Torreon bati en 1665 pour surveiller les attaques de pirates et la galeria du Paseo . Ce nouveau tronçon engloba en 1925 l’escarpement sur lequel se trouvait le fort de Santa Clara, (promontoire rocheux) et à l’emplacement duquel fut construit l’Hotel Nacional.

A l’époque seul le tracé géométrique des grandes artères existait : Rampa, Linea…. Cet urbanisme qui laisse la part belle aux grandes avenues, aux parcs, aux circulations, émane d’un Français visionnaire et trop méconnu, héritier de Haussmann, Jean Claude Nicolas Forestier. Une fois connu en France mais aussi à Seville, Barcelone, Lisbonne, il travailla au plan directeur de Buenos Aires . Il fut appelé à la Havane pour travailler sur le plan directeur de la cité entre 1926 et 1929.

http://archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_FORJE

Au niveau du Paseo, le long des récifs, se trouvait le centre de Conventions, transféré en 1957, puis des maisons entourées de grands jardins de la fin 19e. On les vendit très cher à des investisseurs pour y construire des immeubles.

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La 3 e étape mène de l’avenue du Paseo au tunnel de Miramar ouvert en 1957. Au début était prévu un Malecon interieur avec des aménagements récréationnels en bord de mer. Cette dernière partie menait jusqu’à un pont levant reliant Miramar, nouveau quartier apparu au début du XXes. Ce pont fut remplacé par un tunnel également construit en 1957. Un grand projet prévoyait même un pont immense reliant la Puntilla au Fort à l’extrémité du Malecon. De cette époque datent de nombreuses constructions dont l’Hotel Riviera, de grands ensembles comme l’edificio Focsa.

Quelques adresses :

si vous voulez retrouver cet itinéraire avec une carte et des adresses, escapad.io

L’héritage colonial de Toronto

C’est une belle balade pour découvrir l’héritage colonial de Toronto  autour de l’AGO. Le musée des Beaux-Arts, fondé en 1911 s’est agrandi à de nombreuses reprises. Ce quartier illustre les changements sociaux depuis l’époque coloniale. A cette époque, les autorités britanniques distribuaient des parcelles deterritoire en parcelles destinées. Celles-ci furent ensuite subdivisées en faveur d’une bourgeoisie nouvelle. Enfin le quartier connut différentes vagues d’émigration.

Une belle demeure coloniale, The Grange 

Cette promenade peut se commencer au métro Osgoode devant la maison Campbell à l’angle de University et Queen. On suit alors Queen West en passant devant st Patrick Market. Puis on rejoindt la rue John qui remonte vers the Grange. On accède alors à l’allée majestueuse. Celle-ci du lac menait à la demeure géorgienne. Aujourd’hui encore, elle se détache sur l’étonnante façade bleue crée par Franck Gehry pour servir de lieu d’exposition a l’AGO. Bien qu’il soit t né dans cette rue, le grand architecte a pris la nationalité américaine très jeune. Du coup, l’AGO, sa première commande  canadienne ne date que de 2009 !

Franck Gehry est notamment connu pour le Guggenheim de Bilbao ou la fondation LVMH . Gehry, le Torontois caché https://fr.wikipedia.org/wiki/Frank_Gehry

Sur l’AGO : https://ago.ca/

et mon article : http://visitesfabienne.org/wordpress/canada/toronto-visites-de-musees/ago/

On passe devant l’église st George the martyr,1845, anglicane. Elle a brûlé en 1955. Il n’en reste que le clocher. Les services ont lieu dans le réfectoire. Puis on continue dans le joli jardin. Au débouché de la rue John sur la droite, se dresse une batisse de briques. University Settlement house date de1926. Cette organisation caritative lutte depuis 1910 pour améliorer les conditions de vie des canadiens. Elle aide en l’occurence des vagues de nouveaux arrivants de ce quartier.

Transformée en Musée des beaux-Arts

The Grange, belle maison géorgienne, remonte à 1817. Construite pour d’Arcy Boulton elle a été agrandie en 1875. De l’ancienne maison, subsiste la bibliothèque aujourd’hui restaurant des abonnés de l’AGO. Sur la droite, le batiment en brique des Beaux Arts (OCAD) remonte à 1876. D’abord hébergé dans the Grange, il s’est vu dédier un édifice, agrandi en 1961. Enfin en 2009 le spectaculaire édifice coloré sur 18 m de pilotis a ouvert comme nouvelle école des Beaux-Arts.

Le bâtiment coloré de l’OCAD

On resort du joli jardin dans la rue de gauche, Beverley street face à une jolie rangée de maisons victoriennes. Les occupations des premiers occupants sont notées devant les portes. Y habitaient un notaire,  un vendeur mais aussi une veuve !!!!!

On longe alors une église de style romano gothique italianasante. Luis succède Deep qong manor de style italianisant. Construit en 1855 cet établissement recevait les jeunes travailleuses.  

A l’angle de Dundas rue ouverte en 1877 on aperçoit deux églises néogothiques : Our lady of Mount Carmel (1869) et St Patrick. On passe alors devant les jolies maisons victoriennes, de style néogothique, Queen Anne, et 2nd empire. En se retournant, on peut admirer la façade bois et verre de l’AGO de Franck Gehry. Elle affecte la forme d’une carène de pirogue pour souligner que Toronto est une ville construite en territoire autochtone. Plus loin, la statue de Henry Moore  rappelle que le musée contient l’une des plus belles et grandes collections du sculpteur britannique ( 131 bronzes).

Des parcelles lôties au XIXème s

On va alors remonter Beverley Street en passant devant une belle série de maisons victoriennes (au 14). Au 147 où habita Isabel King fille de W Lyon McEnzie et mère du PM, W McEnzie King..

Sur le trottoir West de Beverley Street, on voit de jolis exemples d’architecture second Empire. Au 136 Chudleigh House 1872 abrite aujourd’hui le consulat italien. Au 152, Cawthra House (1875) était une maison élégante. La magnifique G. Brown House 186 Beverley, (1876) attire l’attention. C’était l’impressionnante demeure du fondateur du journal le Globe.

On peut alors faire un petit crochet par la rue d’Arcy (37) . S’y  trouve un Shtibeleh, petite maison servant de synagogue. Elle atteste la présence d’une communauté juive à la fin du XIXes. On revient sur Beverley entre l’église chinoise baptiste 1886. Elle se situait anciennement à l’emplacement de l’hotel de ville lors du déplacement de l’un des quartiers chinois.

Un quartier marqué par les vagues migratoires

Aux numeros 196/198/200 on notera des maisons de style richardsonien romanesque (1888). Puis sur la droite, on emprunte Cecil street. On aboutit alors  sur l’église orthodoxe, une ancienne synagogue. Elle se trouve à l’emplacement d’un ancien champ de course où fut projeté la construction d’une centrale électrique. Ce projet se transforma finalement en logements sur Baldwin Street. De jolis petits restaus animent cette artère commerçante. Sur la vitrine de chez John,se lisaient encore avant la restauration en lettres hébraiques lait frais. Le quartier, qui a été habité par les anglais, allemands, russes, polonais, juifs est aujourd’hui chinois.

C’ouse 1872 aujourd’hui consulat italien, au 152, Cawthra House (1875) et enfin la magnifique G. Brown House 186 Beverley, (1876|), impressionnante demeure du fondateur du journal le Globe. On peut alors faire un petit crochet par la rue d’Arcy (37) où se trouve un Shtibeleh, petite maison servant de synagogue et attestant la présence d’une communauté juive à la fin du XIXes. On revient sur Beverley entre l’église chinoise baptiste 1886 anciennement à l’emplacement de l’hôtel de ville (lors du déplacement de l’un des quartiers chinois). Aux numéros 196/198/200 maison de style richardsonien romanesque (1888) puis sur la droite Cecil street et on aboutit sur l’église orthodoxe ancienne synagogue et à l’emplacement d’un ancien champ de course où fut projeté la construction d’une centrale électrique, projet finalement transformé en logements sur Baldwin Street avec de jolis petits restaus et la vitrine de chez John, où, avant restauration, se lisaient encore sur la vitre en lettres hébraiques lait frais. Le quartier, qui a été habité par les anglais, allemands, russes, polonais, juifs est aujourd’hui chinois.

Saintes, ville romaine

Pour changer de Cuba,  un petit tour du Sud Ouest nous a permis de nous arrêter à Saintes. L’amatrice d’Antiquité que je suis rêvait depuis longtemps de découvrir l’amphithéatre gallo romain, l’un des plus importants de France en dehors de la Provence. Pour autant, la ville offre beaucoup plus qu’un lieu de spectacle. Et, pour paraphraser un guide papier bien connu, elle mérite vraiment le détour….

Un fantastique amphithéatre

Le fantastique amphithéatre mixte, (moitié du 1er siècle) combine gradins adossés à la colline et structure porteuse. Il émerveille par sa taille mais aussi son état de conservation. Il témoigne d’une cité antique de taille respectable (15 000 hab) ce qui fait passer Lutèce pour un village. Si les gradins ont servi de matériaux de construction au fil du temps, la structure générale, les fosses et podium (podia plutôt : 1ers rangs des gradins) mais aussi les vomitoria, couloirs d’accès, sont admirablement conservés. Les Romains savaient construire pour durer…

Le petit plus est l’organisation du site. Bien pensée, elle préserve le caractère historique et champêtre. Les Arènes ressortent dans la vallée aménagée en un immense parc arboré. Des feuillets  bien faits sont distribués en plusieurs langues. On peut les redéposer  en divers endroits à l’issue de la visite. Des panneaux expliquent les lieux, et on peut profiter de visites guidées.

D’autres vestiges romains et médiévaux

De l’autre côté de la rivière, se dresse l’arc de Germanicus, point d’aboutissement de la voie romaine Lyon Atlantique. Un musée lapidaire, un rempart du IIIe s et des thermes attestent également du passé antique de la ville des Santons.arc

On peut également admirer le roman saintongeais dans cette halte sur la via Turonensis. Il s’agit de l’un des chemins de pèlerinage menant à Saint Jacques de Compostelle. Ainsi l’église Ste Eutrope, ancien monastère bénedictin comporte un double chœur superposé. L’église basse ou crypte, l’une des plus vastes d’Europe, (XIe) accueillait les pélerins. Ses extraordinaires chapitaux sculptés abritent un bestiaire et des personnages typiques de l’imaginaire fertile du Moyen-age. L’église haute, plus majestueuse permettait aux moines de se recueillir sans se laisser troubler par ces hordes de touristes médiévaux….

Cette église offre une lecon magistrale sur l’évolution de l’art roman puis gothique puisqu’elle ne fut achevée qu’au XVe. De la crypte au transept, elle nous donne une vraie chronologie de l’art médieval…

abbaye-aux-damesUne atmosphère plaisante

Des hauteurs de la ville, on peut passer devant la cathédrale St Pierre gothique puis traverser la Charente par une passerelle piétonne pour rejoindre la facade de l’Abbaye aux Dames sur laquelle s’ébat une fantastiques faune romane. Et vagabonder dans les batiments conventuels plus tardifs, salle capitulaire ou cellules des nonnes. En effet, il s’agissait d’un monastère féminin. Le bâtiment accueille aujourd’hui la cité musicale.

Pour autant, la ville séduit non seulement par la quantité et la qualité de ses vestiges romains mais aussi par sa jolie atmosphère. C’est d’abord un site fort plaisant, vallonné et vert aux bords de la Charente. C’est aussi une ville de province charmante, joyeuse et dynamique avec un air festif et une douceur de vivre. De grandes maisons entourées de jardins clos desquels s’échappent des roses trémières, laissent imaginer la douceur de vivre….Et puis l’office du tourisme est efficace et encourage à partir à la découverte de ses monuments que ce soit à pied, à vélo (prêté !), en petit train ou en bateau. L’offre tourisitique est en effet un modèle du genre. Elle laisse le visiteur libre de son type de découverte : visites guidées, itinéraires individueles, fascicules distribués gratuitement en diverses langues…saintes-1

Pour en savoir plus

http://www.ville-saintes.fr/culture-patrimoine/guide-culturel/

ROM, Royal Ontario Museum

Le Royal Ontario Museum ou ROM est né en 1915 de la fusion des galeries de l’Université mais aussi de dons, le  https://www.rom.on.ca/en .

Il est composé d’un batiment ancien néo byzantin agrandi au lendemain de la grande crise (1933) et enveloppé en 2002 dans une grande facade de verre semblable à un immense cristal. Il ouvre sur un atrium qui dessert au rdc une boutique (belle mais onéreuse), la billeterie, les accès aux autres niveaux et les galeries canadiennes et asiatiques.

Visiter le ROM

Vu la richesse des collections (Ce n’est pas le louvre ni le MET non plus) si vous habitez Toronto l’abonnement est vite rentabilisé les week ends d’hiver…. Sinon l’entrée est bien chère. Le Rom offre une foultitude d’activités, ateliers, expo mais aussi soirées bar (…)….

Les highlights du musée sont la fantastique collection de pierres et minéraux, et la galerie des dinosaures. Chacune des galeries fait l’objet d une visite guidée assurée par un bénévole ( en principe très au point)à 11h 12h 14h (avec 1 visite en francais à 14h). Il suffit de verifier les visites de la journée sur le site du ROM, qui fourmille d informations. Deux fois par an, le sous-sol de l’institution accueille une grande exposition internationale, en général de remarquable facture.

Galeries asiatiques et amérindiennes

Une fois rentré à l’ombre du grand dinosaure, le rdc distribue vers la droite sur la galerie chinoise, la plus grande du monde hors du territoire chinois . Elle compte notamment  une tombe Ming, une reconstitution d’un angle de palais imperial, la statue d’un bonze mais aussi des fresques du 12e s de Bouddha, des tuiles vernissées. De là on accède aux galeries coréenne et Japonaise.

La collection coréenne présente des céramiques, métaux, de la vaisselle de pierre et de porcelaine, de la calligraphie. La galerie du Prince Takamado, du Japon expose des kimonos et reconstitue une cérémonie du thé. Des céramiques, gravures, laques et armes, des objets de samourais.complètent l’évocation de la période Edo.ROM 1

De retour dans le grand hall, Sur la gauche,  2 totems ramenés en train depuis Vancouver, annoncent les galeries canadiennes. Des meubles, tableaux objets des premiers immigrants Français et Anglais constituent cette aglerie. En face s’ouvre la passionnante galerie des peuples autochtones qui.explore les traditions et cultures des premières nations. Plus de 1000 objets sont exposés par roulement pour évoquer la vie des Premières Nations de l’Alaska aux grandes plaines.

Biodiversité et ethnologie

Le 1er étage propose des galeries axées sur les trésors de la terre, animaux, biodiversité. C’est une sorte de musée empaillé complété par une recréation d’une grotte des chauves-souris et une galerie des oiseaux un peu effrayante. les amateurs de minéralogie, dinosaures sont particulièrement à la fête. Les deux dernières galeries sont en effet époustouflantes. Elles présentent effectivement quelques specimens uniques comme les œufs de dinosaures fossilisés, les os de tortues géantes des squelettes de Tyrannosaurus rex, Stegosaurus, and Triceratops. Certains d’entre eux, ont été retrouvés dans l’Alberta… La quantité et la qualité des ossements et fossiles est remarquable. Un MUST.et pour les minéraux une des plus belles galeries au monde avec des fragments de météorites et pierres  précieuses. Des vidéos, tablettes interactives complètent les vitrines.

Le 2e étage se décompose en galeries ethnologiques d’Afrique Asie Pacifique. On y voit des objets quotidiens, cérémoniels et rituels comme ces saisissants cercueils africains. Au même étage, une passerelle mène à des galeries plus historiques comme celles consacrées à l’Inde et au Moyen-Orient . celle-ci fait le pari intéressant de faire cohabiter objets paiens, musulmans et hébraiques. Ainsi des tablettes cunéiformes, des Corans, et des objets de synagogues voisinnent avec de beaux exemples de céramiques de la zone syro-palestiniennes. Des poignards moghols jouxtent des divinités hindoues.

L’Antiquité

Enfin, un petit couloir mène aux galeries consacrées à Rome, la Grèce, l’Egypte. De la statuaire à la mosaique, ce sont des pans entiers de l’apport romain qui sont évoqués dans cette jolie petite galerie . Elle regroupe ses collections par thématique : l’argent, le commerce, les dieux, les jeux, la vie quotidienne, l’expansion, l’armée. Parmi les objets, un  casque de gladiateur du IInd siècle très bien conservé. Mais aussi de très beaux verres et bijoux ainsi que la collection étrusque Bratty. La collection grecque est très complète . On passe de la petite statuaire cycladique, à des coupes mycéniennes puis à des vases classiques. On  s’arrête sur les très belles couronnes macédoniennes. Enfin, on finit sur une rare collection chypriote due à une donation des Levantis.ROM 3
La collection égyptienne, chronologique, recèle quelques jolis moments . Ainsi en est-il d’un sarcophage tardif analysé par scanner donc très documenté. On trouve également un poignard hyksos, une belle tête de Cléopatre. Malheureusement les copies en plâtre sont mélangées avec les vestiges et nuisent un peu. Surtout si votre guide ne fait pas le distingo… Pour ces 3 dernières visites, je peux fournir à la demande un itinéraire plus détaillé…

2e étage : galerie européenne

ROM 5

Au-delà de la collection d’armes et de meubles du XXes des petites « period rooms »reconstituent des intérieurs européens du Moyen-age, la Renaissance au XXe siècle. On passe ainsi d’un salon Louis XV à un bureau victorien ou à une chambre art nouveau.
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3e etage textiles
De la préhistoire à nos jours, les textiles présentés au dernier étage du ROM dans des tiroirs et des vitrines tournent en fonction d’expositions thématiques.La collection est très riche. Elle est exposée dans des conditions très strictes (ombre, période courte). Mais il vaut vraiment le coup de tirer les petits tiroirs pour en comprendre la profusion. 200 des 50000 objets sont ainsi exposés autour d’une thématique temporelle.

Aux origines de Toronto

Cette balade aux origines de Toronto commence devant le marché St Laurence.Origines Toronto 3

Celui-ci se trouve sur Front Street. Cette rue bordait le lac lors de la fondation de York en 1796, par John G Simcoe, Lieutenant Général du Haut Canada. La petite ville de 300 hab prit en 1834 le nom local de Toronto et s’aggrandit.

Du Marché Saint-Laurence à Front Street : les origines

L’actuel marché correspond dans sa partie centrale de style géorgien au second hôtel de ville, construit en 1844.

Il faut rentrer dans le marché et dès les piliers du hall franchis se retourner pour voir la facade sud de l’édifice. Les étals actuels ont été conquis sur le lac. Les pères fondateurs se rassemblaient au 1er étage de l’édifice. Une station de police au sous-sol donnait à l’époque directement sur la grève. Le marché lui se trouvait de l’autre coté de la rue à l’emplacement de l’horrible bâtiment de 1975 qui abrite aujourd’hui le marché du samedi.

A la fin du 19es, la ville s agrandit. Le rivage fut alors repoussé. On creusa le port. On utilisa le remblai pour créer l’esplanade sur laquelle les rails bordés d’entrepots menaient à la gare. Telle une allée publicitaire, cette zone attira les entrepreneurs qui rivalisérent architecturalement pour vanter leurs produits. Malheureusement, les bâtiments ont disparu, abbatus dans les annés 1950.

Seuls subsistent quelques exemples sur Front Street East de ces architectures néogothiques, néo byzantines, néo classiques.
– Dixon Building; (Three Unit Warehouse); au 49-45.; 1872 unique façade de fonte
– Au 43-41 Macdougall & Darling; 1873-4. Arcs gothiques, métal pressé un peu plus haut
– Griffiths Bldg.; 39-35 David Roberts Jr.; 1871-2. 1 des premiers bâtiments commerciaux, toit mansardé aujourd’hui appelé Beardmore building (marchand de cuir qui habitait Grange)
– de style brutaliste en béton armé St. Lawrence Centre for the Arts; au 27.Adamson Ass; 1967-70.

Une ville en croissance constante

De l’autre côté de la rue, se dresse  le Flatiron Building ou Gooderham Building. David Roberts Jr. le construisit en 1891 pour le fils du fondateur et directeur de Distillery District, Président de la Banque de Toronto. L’architecte construisit également la grande maison à l’angle de St Georges et Bloorhttp://visitesfabienne.org/wordpress/lannexe/ . Cette dernière affecte le Style néo gothique « à la francaise » parait-il. Malgré sa tour en échauguette, ses moulures, elle recourt à des materiaux modernes.

Le flatiron de Toronto est antérieur de 10 ans à celui de NY bien qu’il soit plus petit. Il a été bâti en briques rouges de la vallée de la rivière Credit. Les batiments qui s’y adossaient ont été détruits pour laisser place à une fresque de 1980 en trompe l’oeil de Derek Besant originaire de l’Alberta. Elle surplombe le Berczy Park, petit parc triangulaire honorant la mémoire de William Albrecht Berczy,. Ce peintre allemand amena des colons en 1790 et fit des portraits de la protoaristocratie torontoise.

On passe devant le Royal Lepage Building 1981-2, complexe de verre organisé autour d’un atrium. Et on emprunte Leader Lane bordée d’une fresque clin d’œil publicité pour la Guinness. Au débouché de cette ruelle, contourner le pub (très sympa). On verra sur la place qui fait office de parking  au 47-55 Colborne street deux façades de briques rouges . La plus ancienne est un des chefs d’œuvres richardsonniens par Lennox. Le grand architecte local s’est illustré notamment avec Casa Loma et l’ancien Hotel de Ville.

Lieu d’expérimentations architecturales

Puis on peut traverser le parking pour rejoindre King Street. A l’angle , se dresse l’immense King Edouard Hotel, le plus ancien palace de la ville . Son auteur en 1903, est Lennox encore. L’architecte flirte cette fois avec l’école de Chicago. L’hôtel a été agrandi à la fin des années 1920. On remarque d’ailleurs la différence d’architecture entre les deux batiments. Dans le hall  Florentin, on peut déguster un magnifique Tea time.

Traverser King et sur Toronto street, admirer au n 10 la old Post office anciennement banque du Canada de style néo grec. Le bâtiment  fait partie des quelques rescapés du grand incendie de 1849. En face, se tient l’ ancien batiment de la Compagnie de gaz et à l’angle un palais de style florentin au rdc duquel se trouve une excellente librairie bric à brac de voyage. On prend alors la petite Court Square pour voir l’ancienne cour de Justice aujourd’hui agrémentée d’un charmant jardin et on rejoint la cathédrale St Jacques de Toronto.

King et George Street, retour aux plus vieux bâtiments

La King Street tourne le dos à la première et pricipale église anglicane de la ville. On longe alors des maisons géorgiennes réchappés du grand incendie de 1859 et un magnifique magasin richardsonnien aux baies en anse de panier. En face, se trouve le  point de départ de l’incendie qui prit dans une grange. C’était donc la limite de la ville !!!!

On arrive alors à St Laurence Hall, angle King st east / Jarvis st.au 157 King street (1850) le plus beau bâtiment classique d’époque victorienne de Toronto. Il abrite les bureaux de « Heritage Toronto », association qui lutte pour la sauvegarde du patrimoine…. 

Quelques mètres  plus loin ’à l’angle Georges st / King st east se détache Georges Brown College-Ecole de cuisine. Les apprentis cuisinent « en vitrine » côté rue alors que le restaurant de l’école permet de goûter leurs réalisations/ réservation obligatoire. En face, de style 2nd Empire, le premier hotel de voyageurs de la ville est devenu une agence immobilière.

Remonter Georges st, jusqu’Adelaide st east. A l angle St Georges/ Adelaide st East au 252 se trouve une Banque  de style néoclassique. Il s’agit du plus ancien batiment de pierre (1827) de la petite ville de York puis la première poste (1833)- aujourd’hui musée.Origines Toronto 2 Ces batiments devaient impressionner dans la petite cité de bois. A l’angle Sherbourne/ Adelaide se situe la maison de Paul Bishop une des premières maisons de Toronto de pur style Géorgien. On peut alors revenir sur Front et aller grignoter au marché St Lawrence.

Info at the Canadian Register of Historic Places
http://www.historicplaces.ca/en/rep-reg/place-lieu.aspx?id=9933