En une petite dizaine d’années seulement, les courbes et arabesques de l’Art Nouveau révolutionnent l’art européen. Entre 1890 et 1910 en effet l’académisme de rigueur se voit battu en brêche.
Un rejet de l’Académisme et de la production de masse….
L’Art Nouveau nait en réaction contre les dérives de l’industrialisation et la reproduction sclérosante des styles académiques. Au contraire, ce style promeut l’artisanat. Il met à l’honneur de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques : ferronnerie, verrerie, cristallerie.
Les artistes s’engagent le plus souvent dans la lutte pour le progrès social. Pour ce faire, ils traitent des objets quotidiens pour créer un art total. D’où une fusion entre les Arts décoratifs et les Beaux-Arts.
Néanmoins l’univers anticonformiste ainsi créé restera limité à la bourgeoisie avant-gardiste des grandes cités industrielles .
Des influences variées
Face à la standardisation industrielle, Les artistes utilisent essentiellement des formes végétales et féminines.
Les écoles et artistes de l’art nouveau ont des inspirations communes :
Le mouvement anglais Art and Craft fondé par W. Morris
Les créations du verrier LC Tiffany
La mode du Japonisme
Les beautés de la nature
Les Expositions Universelles
Un mouvement européen mais nationaliste
Toute l’Europe est emportée par ce mouvement parti de Belgique vers les grands centres industriels. Si, les critères restent communs, chaque pays développe un langage adapté.
Et surtout, chaque artiste développe des spécificités. Ainsi, si quelques écoles se distinguent, l’Art Nouveau reste essentiellement le fait de personnalités.
(merci à mon amie Cuca pour ses éclaicissements sur ce peintre fascinant)
Tomás Sánchez s’expose largement au Musée des Beaux Arts de la Havane, section cubaine. http://visitesfabienne.org/wordpress/beaux-arts-cubains/L’artiste réinvente le paysage comme nul autre depuis Hokusai dans la grande vague de Kanagawa. Il peut rappeler aussi les impressionistes francais ou les romantiques allemands du style Caspar David Friedrich. Sa peintures porte en effet sur l’immensité de la nature. Une dimension métaphysique la marque.
Formation d’un peintre hyperréaliste
Tomás Sánchez s’inspire d’abord des naifs puis des expressioniste. il emprunte à Brueghel, Bosh et Goya voire Ensor. On voit ces influences dans quelques toiles de ses débuts, au Musée des Beaux Arts de la Havane. L’artiste cubain, né en 1948 dans la province de Cienfuegos suit les cours à l’Academie Nationale des Beaux arts de San Alejandro à la Havane. Auprès de Antonia Eiriz, il commence dans la mouvance hyperréaliste, très liée au photoréalisme. Ces premiers pas le préparèrent au paysage.
Il utilise un langage très réaliste, une peinture très léchée, pour jouer avec les volumes et la perspective,. Il se rapproche ainsi du langage photographique. Son hyperréalisme ne s’intéresse ni à la ville, ni à l’homme ou pas directement ,mais à la campagne. Ses paysages intègrent des forêts exubérantes. Celles-ci ne paraissent pas être limitées par la toile. Des cascades, des paysages tropicaux lumineux, presque sereins illuminent ses toiles.
Tomás Sánchez utilise la photo comme point de départ mais sa vision intérieure et personnelle transforme le paysage en une métaphore sur l’homme. Il ne représente pas de lieux particuliers ou réels mais des paysages imaginaires composés de souvenirs sublimés de son enfance et frappants comme pour nous ouvrir les yeux. Ainsi, Il représente la nature comme une île gâchée sur laquelle il faut renaitre, île qu il faudrait proteger de ses habitants.
Un peintre de l’environnement
Ses tableaux empruntent à diverses techniques (huile, pastel, acrylique voire vitrail). Ils évoquent le sentiment cyclique du temps, le flux de la vie. La nature, délicatement taillée au pinceau, sert de refuge à l’homme menacé de décadence, d’apauvrissement spirituel. C’est ce que signifient les ordures, témoins du consumérisme et du superflu matériel dont les hommes remplissent leur vacuité. Sanchez peint des paysages d’îles qui s’ils paraissent répétitifs diffèrent en fait tous les uns des autres. Il s’est en effet essayé à des séries, à la manière des impressionistes : les Crucifix et les Poubelles. Il s’agit de variations sur un même thème. Les champs d’ordures se dressent en bord de mer comme pour opposer les déchets de l’humanité à la mer, source de vie. L’homme apparait ici comme antagoniste à la nature idéalisée et pure. Ces paysages a priori idylliques sont porteurs d’un questionnement sur la nature humaine.
Sa peinture se voit transformée par des inquiétudes d’ordre écologique et les paysages aux détails peints avec précision et minutie deviennent presque abstraits. Les nuages évanescents, éthérés travaillés en pastel, aquièrent peu à peu une vie propre devenant le motif central de la composition, Une palette infinie de bleus construit avec force la profondeur de ces nuages chargés de symbolisme. En effet, Sanchez réduit ses tableaux à trois composantes : nuages, mer, île. Ainsi, l’homme apparait insignifiant face à la magnificence de la nature. Le message est renforcé par les équilibres impossibles d’îles en apesenteur, les symétries arbitraires de ses paysages, la tension créée par le bord de mer conçu comme une ligne qui sépare le vide du trop plein.
Ses îles évoquent un message utopique, celui dans lequel l’homme vit en équilibre avec la nature, à la recherche de l’union avec le tout, en opposition au modèle consumériste vide notamment de spiritualité.
Une lecture rapide de son œuvre pourrait mener à l’interpréter comme une critique du monde capitaliste en opposition avec son île des merveilles…mais la lecture de ses îles flottantes offre surtout une vision écologiste et métaphysique où l’homme s’immerge dans la nature, seule salvation pour notre planète.
Toulouse-Lautrec et les maitres de Montmartre est le sujet de la belle exposition du V&A de Bath. Le Grand-Palais a consacré sa grande exposition de l’hiver au même artiste.
Nous avions prévu une visite et une introduction de l’exposition sur Toulouse-Lautrec dans un pub mais en raison de l’épidémie, je vous propose de la suivre sur mon blog.
Une exposition riche en grands noms de l’affiche
Si la salle du V&A est relativement petite, elle abrite néanmoins une belle collection d’affiches. Les grands noms de Montmartre s’y rencontrent. Nous voyons ainsi Toulouse-Lautrec, dernier héritier des Comtes de Toulouse, vanter les spectacles du Moulin Rouge et de ses danseuses et chanteuses. La Goulue, Yvette Guilbert, Aristide Bruant défilent sous nos yeux.
En effet, les artistes de Montmartre n’hésitent pas à dépeindre les filles de joie, les bourgeois encanaillés, les artistes. Mucha lui s’attache à Sarah Bernard. L’exposition nous permet également de nous intéresser à Bonnard, Jules Chéret entre autres…
Ces artistes se font l’écho de courants picturaux novateurs. Si Mucha ou Chéret illustrent à merveille l’Art Nouveau, les aplats et silhouettes de Grasset empruntent au japonisme et au nabisme.
Ces lithographies évoquent une époque charnière du Paris de la toute fin du 19eme siècle.
Le Paris optimiste de la Belle époque
C’est en effet un contexte particulier qui voit fleurir ces affiches publicitaires. La période correspond à un âge d’or économique et politique marqué par la paix, la croissance et la stabilité de la troisième République. C’est aussi l’époque de l’apogée de l’Empire colonial français. A la même période, la Reine Victoria règne sur l’Empire britannique.
Cette période est également marquée par de nombreuses innovations techniques comme la lumière, l’électricité ou le cinéma qu’illustrent nos affichistes. Les transports,eux aussi, se modernisent avec l’avènement de la petite Reine, l’automobile, les pneus.
Ces changements s’accompagnent de mutations sociales et de nouveaux modes de vie. Les affiches marquent la naissance de la réclame mais aussi du vedétarriat. Elles témoignent de l’avènement de la société de consommation. Notons par exemple les nombreuses affiches consacrées au chocolat.
Paris s’affirme alors comme un centre culturel influent avec des lieux de spectacles emblématique café-concerts, music-halls comme le Moulin Rouge, le Chat Noir.
Né près de
Florence en 1452, Léonard de Vinci est reconnu de son vivant comme l’un des
artistes et savants les plus accomplis. Formé en tant qu’artiste à Florence, il
part travailler comme ingénieur à Milan et sera appelé à la fin de sa vie en
France, où il mourra, par le roi François 1er. Il y laisse un héritage exceptionnel tant
dans les collections que dans les esprits. Il est en effet considéré comme le
père de la Renaissance française mais aussi comme l’incarnation de la
Renaissance, voire comme un génie universel.
1/ Un savant exceptionnel et universel
L’observation au service d’une curiosité insatiable
L’œuvre créatrice de Léonard de Vinci part d’une observation attentive du monde environnant et des éléments qui le composent. Il s’agit de comprendre des fonctionnements, des phénomènes avant de chercher à les décrire tout en les perfectionnant.
Ses domaines de recherches sont très divers : anatomie, biologie, géologie, astronomie, mais aussi l’optique, la météorologie ingénierie, physique, mathématiques. Il accompagne ses observations de schémas d’une précision inégalée. L’aboutissement de cette recherche scientifique se retrouve ensuite dans son application artistique.
Ses constructions en France témoignent de son incroyable maîtrise technique
Il considère
la technologie comme un accomplissement majeur de l’homme. Il met au point
toute sorte d’appareils dans tous les domaines. Il porte une attention
particulière aux instruments de mesure (horloges, hygromètres, compas…). Il
part de modèles existants qu’il s’efforce de perfectionner notamment pour
mesurer le temps, maitriser les airs et l’eau. Pour chaque domaine, il s’appuie
sur une parfaite maîtrise de la physique et des mathématiques et élabore des
machines ingénieuses et novatrices.
II/ Un artiste sans égal
Cette connaissance scientifique n’est jamais une fin en soi et doit servir à une application artistique qu’il veut parfaite.
La peinture
Lorsqu’il entre dans l’atelier de son maître Verrochio vers 1467, il reçoit une formation centrée sur les arts de la peinture, de la sculpture et de la décoration. Il aborde tous les genres au cours de sa carrière. Cependant, on ne peut attribuer avec certitude qu’une quinzaine d’ouvrages à cet artiste car beaucoup ont été perdus, détruits ou sont restés inachevés. Le petit nombre d’œuvres sûres qui lui ont été attribuées suffisent tout de même à construire sa réputation de génie de la peinture.
Plus que la
maîtrise de la composition géométrique, de l’affinement du contour, cette
réputation se bâtit sur deux innovations qui marquent ses contemporains. La
première concerne la manière de peindre les visages où Léonard de Vinci
parvient de manière surprenante à traduire le sentiment, l’émotion et à faire
percevoir l’indicible. L’autre innovation concerne l’arrière plan : il passe du
dessin appuyé à ce que l’on nomme le sfumato (évanescent ou enfumé en italien)
qui noie les contours de la scène dans la vapeur de l’air. Cette manière de
peindre se retrouve particulièrement dans son œuvre maîtresse, Portrait de Mona
Lisa (La Joconde), peinte en 1503-1505 et exposée au Louvre.
2. et le dessin…
Le dessin constitue l’apport le plus riche et le plus convaincant de l’artiste. Contrairement à la peinture, l’œuvre en dessins est d’une grande diversité : représentations d’instruments et de mécanismes, croquis spontanés et commentés, dessins appuyant des démonstrations mathématiques, esquisses préparatoires aux tableaux… Tous traduisent l’intérêt esthétique de l’artiste. Ses carnets par leur diversité témoignent d’un souci de l’esthétisme mais aussi d’une technicité exceptionnelle, ainsi que de fantaisie et d’originalité
3. Architecture et sculpture
D’ambitieux projets sont menés par Léonard de Vinci dans ce domaine. Il maitrise aussi bien l’architecture civile que militaire. Il projette et supervise des chantiers très variés : châteaux, travaux hydrauliques, canaux, aménagements portuaires, forteresses. Ce jusqu’à prévoir une cité idéale.
III/ Léonard, Homme de cour
La
réputation de Léonard de Vinci mais aussi sa capacité à organiser et mettre en
scène des fêtes somptueuses et son charisme personnel lui permettent de
fréquenter les plus grands souverains qui l’accueillent à leur cour et lui
offrent protection.
En Italie, la recherche d’un prince mécène et protecteur
Désireux de créer en toute liberté, Léonard recherche la protection des puissants. Après un séjour à Milan de 1482 à 1489 auprès du duc Ludovic Sforza, avant de retourner à Florence et devenir architecte militaire de César Borgia en 1502. A Rome il travaille pour Julien de Médicis, frère du pape Léon X. A partir de 1506, il partage son temps entre Milan, où il est cette fois au service des Français. Partout, il fascine par son savoir, mais aussi son charme et par l’originalité de sa pensée.
Le protégé du Roi de France
Pendant les guerres d’Italie, François Ier est séduit par l’art italien et invite en 1517 son plus éminent représentant, Léonard de Vinci, auquel il offre tous les moyens matériels et le titre de « premier peintre, ingénieur et architecte du roi ». Il lui offre le manoir de Cloux. Face au château royal d’Amboise, qu’il transforme. Pour Léonard de Vinci, c’est l’occasion d’achever sereinement sa vie, « libre de penser, rêver et travailler ». Il devient un interlocuteur privilégié et admiré du roi et de la cour. Il y meurt en 1520 avec les honneurs dignes d’un souverain. Sa légende de génie universel, née de son vivant, se diffuse à travers la Renaissance avec un culte tout particulier en France où il rentre dès sa mort dans les collections royales.
Léonard de Vinci est donc l’un des plus grands génies de tous les temps. À la fois artiste (dessin, architecture, littérature) et notamment peintre (La Cène, La Joconde…), scientifique (géologie, botanique, anatomie…), inventeur (projets de machines comme l’hélicoptère ou le sous-marin), il aborda tous les domaines de la connaissance et marqua son époque. Homme influent qui côtoya les puissants (parmi eux, François 1er), il est marqué par la philosophie humaniste. Tous ces aspects ont fait de lui l’Homme de la Renaissance. La France lui voue un culte tout particulier .
Un nouveau Banksy est apparu la semaine dernière à Bristol (13 Février) et a presque aussitôt été vandalisé.Banksy l’a très vite revendiqué. Du coup, il a créé un mouvement d’enthousiasme et une fièvre spéculatrice. Cet épisode met en lumière le rôle de l’art en posant nombre de questions . En effet, à qui appartient l’œuvre d’art. En outre, celle-ci est-elle faite pour durer ou au contraire se répéter ou être détruite? L’artiste joue-t-il un rôle social? Dans ce cas, lequel et de quelle manière? Ces questions se posent particulièrement à Bristol qui se veut capitale du Street Art. http://visitesfabienne.org/wordpress/bristol-figure-de-proue-du-street-art
Car Banksy entretient le mystère sur son identité et son calendrier. Pour autant, à Bristol, chacun a sa petite idée. Ainsi, il est né en 1973 dans les quartiers pauvres et a commencé son activité de graffeur. D’emblée, c’est aussi un activiste dans les années 1990. Il se montre en ce sens tout à fait dans l’esprit contestataire local. Il a affirmé sa notoriété dans les années 2000 à Londres puis aux Etats-Unis, en Palestine et même à Paris. Enfin, dans les années 2010, il est passé à la réalisation de films, tels Exit Through the Gift Shop
Cet anonymat entretenu permet de se focaliser sur son œuvre et non sa vie.Ce qui permet de suivre chacune de ses apparitions murales, comme un jeu de piste géant. A Bristol, on compte désormais 10 œuvres. de sa main
Mon idée n’est pas de livrer une exégèse, ni un itinéraire. D’autres l’ont fait avant moi. https://wandereroftheworld.co.uk/banksy-walking-tours-bristol/ Mais, je cherche juste à situer chronologiquement ces témoignages dans leur ville. Ainsi, l’idée est de mieux suivre l’évolution technique, des dessins à main levée et graffitis aux œuvres mixtes incluant des pochoirs (à l’exécution plus rapide) de plus en plus sophistiqués .
Les thèmes restent critiques à l’égard de la société et de la politique, voire de l’(in)humanité. Le traitement en est souvent humoristique, (im)pertinent avec des motifs récurrents de singes, soldats, enfants, personnes âgées et rats.
Il était déjà passé par ici…
Les premières œuvres datent des années 1990 et sont composées de dessins peints à main levée et de graffitis. On peut ainsi découvrir Take the money and run, en collaboration avec Inkie. Autre œuvre collaborative, de la même époque, Chat et Chiens.
– En 1997 « Mild Mild West« .C’est la première œuvre connue. Elle recouvre une publicité pour des avocats. Pour la première fois sont associés le dessin et le pochoir. L’ourson dessiné représente les gens du quartier de Stoke Croft. Le pochoir lui représente les forces armées. Cette oeuvre recourt également le graffiti de la signature et du slogan ironique.
– dans les
années 2000 Rose on a mousetrap, montre une rose coincée dans un piège à
souris, elle aussi signée.
-En 2003 ,
le Gorille maqué malheureusement effacé en 2011 par le propriétaire du bâtiment
(un centre culturel musulman) mais renettoyé (peu visible)
-2003 The
grim reaper .peint au pochoir sur le bateau
Thekla, déposé par le Conseil Municipal puis repeint. (on peut le voir au M
Shed)
Mais aussi par là…
– En 2006
« Well hung lover » sur l’infidélité, pas seulement conjugale mais professionnelle.
Ce serait une critique de son agent et de la ville. Au moment où Banksy
travaillait sur son échafaudage, la mairie, de l’autre côté de la rue, était en
train de statuer sur l’illégalité ou non de son œuvre. Plébiscitée par les
citoyens elle est une de ses œuvres les plus emblématique et visible dans
Bristol.
-. Juin
2009, l’Exposition Banksy vs Bristol Museum au musée de Bristol avec plus de 100 œuvres
dont des installations. Au musée, reste l’ange au pot de peinture et l’été
dernier étaient exposés les membres du Parlement : des chimpanzés
« singeant » les MP. Cette toile a été vendue en 2019 pour une somme record de £9.9
million .
– 2011 Planning
permissions renoue avec le graffiti
2014 The girl with the pierced eardrum. Il explore la peinture classique au
moyen de pochoir adapté au support (la bouche d’aération en guise de perle). De
la même année datent les amoureux au téléphone mobile vendu par un particulier
pour lever des fonds. Cet épisode a lancé une controverse sur le droit de
propriété de ses œuvres et le vandalisme ;
-2015 (Aout/Sept) parc d’attraction Dismaland à Weston Super mare
-2016 Girl
with the stick (dans une école)dessin naïf et pochoir en remerciement pour avoir nommé un bâtiment de son nom.
Et oui c’est bien lui !
–Enfin, le 13
Février dernier, pochoir representant une petite fille tirant à la catapulte
sur des fleurs et feuilles rouges collées.
Cette dernière, vandalisée dès le lendemain a attiré une nouvelle fois l’attention des médias sur la difficulté de protéger une œuvre créée dans l’espace mais aussi sur l’appartenance. Le propriétaire de la maison, ravi au matin de la découverte de se voir doter d’un cadeau de plussieurs millions de Livres, se montrait désemparé dès le lendemain devant l’inertie des pouvoirs publics. Dans un pays libéral et peu concerné par les notions patrimoniales, comment conserver, faire classer, protéger, aménager pour un simple citoyen d’un quartier défavorisé ? A l’heure qu’il est, de riches collectionneurs outre-atlantique se sont déjà manifesté pour résoudre ce dilemne…
Les agences de voyage proposent toutes des circuits Hemingway à Cuba. L’écrivain nobelisé en 1954, a voulu honorer son pays de villégiature de cette reconnaissance. De ce fait, il est considéré comme un quasi héros local.
Parcours Hemingway à Cuba
Le premier parcours à la recherche de l’auteur du vieil homme et la Mer mène dans les bars de la vieille Havane. Les Cubains le surnomment affectueusement « papa Hemingway »’.
On peut commencer à l’hôtel Ambos Mundos. L’une des chambres (511) garde le souvenir des sept hivers passés par l’écrivain. Moyennant un droit d’entrée un rien disproprtionné, on est admis à admirer la machine à écrire de l’auteur. Après quoi ,on peut remonter sur Obispo pour découvrir le daiquiri dans son lieu de naissance. Le Floridita, garantit coktails et ambiance. On peut continuer la tournée à la bodeguita del Medio. Là, en se faufilant entre les hordes de touristes, on peut descendre un mojito et signer de son nom les parois de la petite échoppe bondée en permanence. On peut enfin (se) finir au Sloppy Joe. Ce bar accueillit outre les mafieux des années 1940/50 l’illustrissime Ernest.
Une fois imbibé, on peut maintenant continuer la route vers Cojimar. L’écrivain fréquentait ce ravissant port de pêche lors de ses sorties en mer…Aujourd’hui, le nom du baroudeur reste attaché à la terrasse de Cojimar. Ce restaurant représente un must pour les autobus de touristes. Dans une jolie salle à manger donnant sur la baie, on peut manger toute sorte de variétés de riz. Et profiter de la compagnie des groupes de chinois, anglo-saxons, allemands…
Cojimar offre pour le reste un malecon en ruine, un fort vénitien bien conservé et des plages d’ordures. C’est dommage que l’anse qui mène au joli petit port de pêche s’apparente à une décharge. Des pélicans plongent entre les détritus le long d’une crique qui mène aux logements sociaux d’Alamar. Si on met de côté la vue et les déchets, Cojimar propose des promenades absolument charmantes.
La Finca Vigia, séjour préféré de Hemingway à Cuba
Enfin, on peut continuer la balade nostalgique à la Finca Vigia. En fait ,la logique conseillerait de commencer par la Finca et d’effectuer le parcours dans le sens inverse de mes écrits… Il vous faudra donc vous rendre dans le faubourg de st Francois de Paule sur la caretera de la Havane. Si vous êtes très expert dans l’art de lire une carte, ou si vous êtes équipés de maps.me (l’application indispensable pour se repérer à Cuba), vous pouvez vous lancer en individuel. A moins que vous n’ayiez une journée à passer dans l’autobus P2. Ou que vous soyiez déjà sur la caretera centrale (l’autoroute…). Finalement, le mieux est encore le taxi.
Après une longue traversée des quartiers les plus sympathiques de la capitale cubaine (10 de Octubre, Ciudad deportiva…) vous arriverez enfin en vue de la Vigie, lieu de villégiature du Prix Nobel de littérature entre 1939 et 1960 en compagnie de sa troisième épouse Martha Gellhorn et de sa 4eme Mary Welsh…
La maison croule aujourd’hui sous les cars de touristes débarqués de leurs bateaux. Le pélerinage est à éviter le samedi en fin de matinée, il semble que tous les paquebots des Caraibes débarquent leurs passagers sur le même lieu à la même heure. Pourtant la visite n’est pas emballante puisque le visiteur ne peut déambuler qu’autour de la maison. L’amateur de livres ne peut admirer cette maison de campagne des années 1950 qu’a travers les fenêtres, heureusement ouvertes. Il y verra beaucoup de livres, le bureau sur lequel furent écrit pour qui sonne le glas et le vieil homme et la mer inspiré par un pêcheur de Cojimar…Il y admirera, ou non, également d’innombrables trophées d’animaux africains en voie d’extinction et quelques meubles sans intérêt particulier. Un tour dans le jardin permet de voir la piscine vide, les tombes des chiens et le yacht Pilar de l’infatigable pécheur…
Grâce au très actif groupe hispanophone Donde y cuando, Natalia Bolivar âgée de 82 ans, nous reçoit dans son appartement de la Havane. Les murs débordent d’œuvres d’art.
Formation d’une spécialiste
Elève de Lydia Cabrera, fondatrice dans la foulée de Fernando Ortiz des sciences sociales cubaines, Natalia Bolivar est passeuse de formidables savoirs sur la Santeria. Cette religion afro-cubaine intéresse au delà de l’ile seulement depuis les années 1991.
Cette grande dame est issue d’une grande famille aristocratique et cultivée, descendante de conquistadors. Elle s’est d’abord essayée à la peinture. Toute jeune, elle a même été l’élève de Norman Rockwell. Puis elle s’est tournée vers les folklores cubains auxquels elle a été initiée dès son plus jeune âge. Elle a alors étudié le sujet au contact de Lydia Cabrera philosophe et ethnologue. Les deux dames ont travaillé ensemble à la constitution du musée de Bellas Artes dans les années 1950.
Le développement de La Santeria à Cuba
Le mysticisme africain remonte à la traite des esclaves au 18e s. Ces derniers venaient du Grand Royaume ( Congo Angola Zaire et Nigeria animiste- la zone Yoruba). Ils furent acheminés vers Santiago à l’est de Cuba pour exploiter les mines de cuivre et se charger des travaux difficiles. Les esclaves continuèrent à pratiquer l’animisme sous couvert du catholicisme des élites espagnoles. Unis aux Indigènes qui leur apprirent les vertus des plantes locales ils formèrent un syncrétisme (utilisant par ex la fumée du tabac).
Des 400 divinités Yorubas initiales, une bonne moitié arrivèrent à Cuba. Cette religion resta très secrète. De ce fait, elle échappa aux persécutions. Elle prit de l’ampleur à la fin du 19e avec l’arrivée des esclaves venus cultiver la canne à sucre et le café pour les planteurs réfugiés de Haïti, (région de Trinidad notamment).
Cuba devint alors le premier producteur de sucre. Cette étape contribua à forger la Santeria cubaine à travers l’organisation de Cabildos où les affranchis pouvaient se réunir en dehors des villes sous la dédication à un saint patron selon l’accord du curé. Affranchis et esclaves se regroupaient également en confréries, les cofradias. Enfin, les cimarrones, esclaves enfuis, se multiplièrent à cette époque. Ils établirent des Palenques (villages sur les hauteurs de l’Oriente). Ces regroupements furent à l’origine de la religiosité populaire et de ses nombreux mélanges ethniques, religieux, linguistiques…
La pratique de la Santeria
Ainsi, la Santeria est une création cubaine avec une liturgie et un système de divinités parallèle aux saints catholiques. Elle repose sur un système divinatoire complexe connu et administré par les Santos (initiés consacrés). Il existe une hiérarchie du savoir de l’initié (habillé en blanc) au babalao, santo jusqu au maitre de cérémonies (oriate) (sorte de grand sage). Chaque fin d’année se réunissent les santeros pour établir la letra de Ano qui prévoit la direction de l’année et la conduite face aux désastres, guerres, maladies et donne des recommandations, prophéties, divinités à vénérer, une sorte de plan annuel religieux et populaire. Il n y a pas de temple mais la maison du Santo qui fait office de religieux, de sage, de médecin, psychologue, devin.
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