L’Art Nouveau

En une petite dizaine d’années seulement, les courbes et arabesques de l’Art Nouveau révolutionnent l’art européen. Entre 1890 et 1910 en effet l’académisme de rigueur se voit battu en brêche.

Car, symbole de la Belle Epoque, ce style s’est diffusé à travers toute l’Europe. Voici ses principales caractéristiques, évoquées lors d’une intervention . https://afbristol.org.uk/events/cafe-artistique-art-nouveau/

Gaudi, la Sagrada Familia, Barcelone
Bristol, imprimerie Everard, Broad Street

Un rejet de l’Académisme et de la production de masse….

L’Art Nouveau nait en réaction contre les dérives de l’industrialisation et la reproduction sclérosante des styles académiques. Au contraire, ce style promeut l’artisanat. Il met à l’honneur de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques :  ferronnerie, verrerie, cristallerie.

Les artistes s’engagent le plus souvent dans la lutte pour le progrès social. Pour ce faire, ils traitent des objets quotidiens pour créer un art total. D’où une fusion entre les Arts décoratifs et les Beaux-Arts.

The Willow Tea Room par Mackintosh, Glasgow

Néanmoins l’univers anticonformiste ainsi créé restera limité à la bourgeoisie avant-gardiste des grandes cités industrielles .

Des influences variées

Face à la standardisation industrielle, Les artistes utilisent essentiellement des formes végétales et féminines.

Mucha, les quatre saisons

Les écoles et artistes de l’art nouveau ont des inspirations communes :

  • Le mouvement anglais Art and Craft fondé par W. Morris
  • Les créations du verrier LC Tiffany
  • La mode du Japonisme
  • Les beautés de la nature
  • Les Expositions Universelles

Un mouvement européen mais nationaliste

Toute l’Europe est emportée par ce mouvement parti de Belgique vers les grands centres industriels. Si, les critères restent communs, chaque pays développe un langage adapté.

Et surtout, chaque artiste développe des spécificités. Ainsi, si quelques écoles se distinguent, l’Art Nouveau reste essentiellement le fait de personnalités.

  • Quelques écoles et leurs chefs de file :
Lustre - Accessoire d'éclairage
Willow Tea room, lustre du salon de luxe, Glasgow

* Mackintosh et les 4 à Glasgow,

*Majorelle et l’école de Nancy, https://www.paj-mag.fr/2020/01/15/ecole-nancy-art-nouveau/

*Klimt et la Sécession à Vienne

Otto Wagner, pavillon du métro, Vienne
  • Mais surtout des personnalités locales :
Gaudi, Barcelone
Casa Batlo, Gaudi, Barcelone

*Gaudi à Barcelone,

*Horta à Bruxelles, https://visit.brussels/fr/article/Victor-Horta-et-Bruxelles

*Guimard à Paris, https://visitesfabienne.org/hector-guimard-un-itineraire-dans-le-quartier-dauteuil-2/

*Lechner à Budapest,

Dans le sillage des Ecoles de Glasgow et de la Sécession Viennoise, ce mouvement évolue ensuite vers un style plus géométrique, l’Art déco.

Promenade dans le Vieux Montréal

La mairie met à la disposition du visiteur un itinéraire superbe pour parcourir Le Vieux-Montréal. On y découvre les joyaux architecturaux de l’ancienne capitale économique du Canada.

Cet itinéraire permet d’admirer des édifices que l’on remarque à peine et dans lesquels on n’oserait pas entrer. Il aide également à comprendre l’architecture et l’histoire canadiennes. Enfin il complète le survol que j’avais pu livrer de la grande ville du Québec : https://visitesfabienne.org/destinations/cuba/sortir-de-cuba/escapade-a-montreal-2/

http://ville.montreal.qc.ca/culture/balades-dans-le-vieux-montreal

Au Champ-de-Mars11 La place d’Youville
La rue Notre-Dame Est12 Rue Saint-Paul, près de la place d’Youville
De Bonsecours à Berri13 Autour de la rue de l’Hôpital
Bonsecours14 Du côté des Récollets
L’est du Vieux-Port15 La rue Saint-Jacques
La place Jacques-Cartier16 Place d’Armes
De Saint-Amable à Saint-Gabriel17 Le vieux séminaire et Notre-Dame
Rues Saint-Paul et de la Commune18 La rue Notre-Dame Ouest
Pointe-à-Callière et la place Royale19 Le boulevard Saint-Laurent
10 L’ouest du Vieux-Port20 De retour sur Notre-Dame Est

Pour le faire tenir en 1h30 et me concentrer sur les arrêts les plus intéressants, je pars du metro Square Victoria, rue st Jacques. (arrêts 12/13 sur le plan)

Le quartier financier

C’est dans ce quartier financier que l’affirmation de Montréal, métropole du Canada prend tout son sens.

Rivalisant d’audace dans leur architecture comme dans leur conquête des marchés, les banques et compagnies d’assurance y élevèrent en effet leurs sièges sociaux. Ceux-ci atteignaient «une hauteur invraisemblable», comme l’affirmait une brochure touristique de 1910. Car les touristes du temps s’émerveillaient de ces gratte-ciel de huit à dix étages.

Cette hauteur reflétait l’accumulation accélérée de capital par les barons montréalais de la finance, d’origine britannique pour la plupart et surtout écossaise. Une fois sur les lieux, ne vous contentez pas des très belles façades. Offrez-vous la splendeur de halls d’entrée vastes comme des cathédrales. Vous pouvez ainsi commencer votre visite par le 747 Square Canada. Ce centre commercial permet à la fois de rentrer dans la ville couverte de Montréal mais aussi de découvrir les vieux murs incorporés dans les nouvelles construction.

La « petite » rue Saint-Jacques,à l’est de la place, compte encore deux édifices anciennement institutions financières canadiennes-françaises. Aujourd’hui, nous utilisons le terme de québécoises.

Au 59, la Banque Nationale reprit en 1908 l’immeuble construit en 1870 pour la Scottish Life Insurance et lui ajouta des étages. Elle cédait l’édifice en 1926 à la compagnie d’assurances La Prévoyance.La Banque du Peuple, pour sa part, avait établi son siège social dans l’immeuble voisin, au 55, édifié en 1873 et rehaussé en 1894.

Il existait ainsi à Montréal un réseau financier canadien-français, modeste mais complet. La tour de la Banque Nationale du Canada, construite de 1965 à 1967 sur la place d’Armes, en reflète la croissance.

La ville coloniale

Cœur battant du Vieux-Montréal, la place d’Armes offre un formidable condensé d’histoire. Des témoins de toutes les périodes montréalaises y sont rassemblés, autour d’un monument consacré aux fondateurs. Vous y trouverez ainsi le plus vieil immeuble de Montréal encore en place, la grande église de la paroisse mère, le siège social de la plus ancienne banque du pays, le premier gratte-ciel de la métropole… et un éventail de toutes les générations qui le suivirent!

On quitte cette très belle place en jettant un oeil à la cathédrale (17) pour rejoindre par la rue Notre-Dame Ouest le Palais de Justice et l’Hôtel de ville (1) rendu célèbre par les mots du Génaral de Gaulle.

En face se dresse l’un des plus anciens vestiges de la colonie : le château Ramezay (2). https://www.chateauramezay.qc.ca/en/.

château Ramezay

Entouré d’un charmant jardin, il domine la place Jacques Coeur (6). Celle-ci attire les animations du coeur ancien de la cité. En partent les rues les plus anciennes et typiques. On rejoint ainsi le marché Bonsecours, entièrement transformé en zone touristique (4). Puis on peut longer le Saint Laurent pour en mesurer la majesté ou s’amuser des diverses attractions. On eput également s’arrêter le temps de visiter Pointe-à-Caillières. Ce musée est l’institurion historique de Montréal. https://pacmusee.qc.ca/fr/

Revenir par la rue McGill donne un très bel aperçu architectural de la richesse du Vieux-Montréal au tournant des XIX et XXèmes siècles.

Hôtels particuliers de Toulouse

Aux  XVIe, XVII et XVIIIe siècle, la  ville rose connut son apogée. Les Hôtels particuliers de Toulouse témoignent de cette période de splendeur.

Toulouse, ville des Marchands et Capitouls

Marchands enrichis par le commerce du pastel et Capitouls se firent construire les plus belles demeures.

Les magistrats et parlementaires ou Capitouls en occitan, travaillaient auprès du Capitole depuis l’instauration du Parlement des Etats du Languedoc en 1443 et ce jusqu’à la Révolution Française. Ils rivalisaient avec les marchands. Ceux-ci profitaient de la richesse du Pays de Cocagne, abondant en plantes tinctoriales.

Néanmoins, l’industrie du Pastel, florissante au Moyen-Age, disparut face à la concurrence de l’indigo. Plus durable, plus coloré et surtout moins onéreux car produit par des esclaves, l’indigo des Amériques supplanta rapidement le pastel qui avait assuré l’épanouissement de la ville.

De nouvelles cités, dont la fortune s’appuyait sur le commerce triangulaire apparurent alors. Bordeaux s’affirmait tandis que Toulouse périclitait.

Ce balancement entre les deux grandes villes du sud-ouest ne faisait que commencer mais il avait permis à Toulouse de s’orner de prestigieuses façades de briques et pierres que l’on admire encore aujourd’hui.

Vous pourrez découvrir ces magnifiques façades en suivant mon itinéraire plus précis et interactif « Toulouse, des marchands et Capitouls » http://www.escapad.io/

J’en avais déjà écrit une version plus rapide et au départ du tramway qui dessert l’aéroport : https://visitesfabienne.org/destinations/france/toulouse-du-palais-de-justice-au-capitole

Les belles façades du quartier marchand

Cette promenade vous mènera de la Place du Capitole, aux Jacobins. Sur cette belle place, on retrouve la présence de Saint Dominique venu à Toulouse fonder son ordre et éradiquer l’hérésie Cathare. En face, le célèbre Lycée Fermat occupe les locaux de l’Hôtel de Bernuy devenu collège Jésuite.

On continue la promenade en direction du cardo romain, la rue saint Rome. De belles maisons de bois nous rappellent le passé médiéval de cette artère.

Puis, nous reprenons le lacis de petites rues, rue Chalande, rue du May, rue Tripière, rue des Changes, rue Malcoussinet dont les noms évoquent les corporations présentes au MA. De là, et par la rue de l’écharpe, on rejoint le magnifique d’Assezat construit pour l’un des riches bourgeois enrichi dans le commerce du pastel. Ce superbe édifice accueille aujourd’hui la magnifique collection Bemberg.

Les Palais des Capitouls

On peut continuer cette promenade dans le quartier des Capitouls en prenant la rue des couteliers bordée de somptueux hôtels des XVIIe s et XVIIIe . On peut faire un petit détour par la place de la Trinité juste derrière Esquirol l’antique Forum romain pour profiter des cafés et reprendre la rue des Filatiers aux maisons à pan de bois.

Au 50 , se dresse la maison de Jean Calas, défendu par Voltaire. A l’angle de la rue Joutx Aigues, une maison compte un décor ravissant. Cette rue bordée de belles maisons correspond à l’ancien quartier juif même s’il n’y a jamais eu de ghetto dans la Toulouse médiévale.

On rejoint ensuite l’église de la Dalbade dont le nom évoque la chaux blanche qui la recouvrait (alba). Le tympan en est orné d’une céramique colorée. La jouxtent les hôtels les plus prestigieux de Toulouse sur la rue de la Fonderie. Notamment l’hôtel des chevaliers de Malte (aujourd’hui DRAC). En face, se tient l’étonnant Hôtel de Bagis, avec la seule façade de pierre de la ville de briques roses. Cet hôtel, surnommé Hôtel de pierre est certainement l’un de plus beaux de la ville.

On passe maintenant devant l’ancien couvent des Clarisses aujourd’hui institut Catholique. Il a été construit sur les remparts Gallo-Romains. Nous rejoignons alors la place du Salin. Le nom évoque l’impôt et l’entrepôt où l’on stockait le sel durant l’Ancien Régime. De belles maisons à pans de bois marquent l’angle.

Le temple réformé a été aménagé dans l’ancien logis Royal puisque nous faisons maintenant face aux bâtiments du Parlement. Antique château Narbonnais il devint le plus ancien Parlement provincial de France.  Son personnel formait une noblesse de robe qui a largement contribué à bâtir les magnifiques Palais du quartier. Il consacrait l’importance des Etats du Languedoc au Moyen-Age.  Il abrite aujourd’hui le Palais de Justice.

Pour en savoir plus sur Toulouse, je vous recommande ce très bon site : http://www.toulouse-brique.com/hotels.html

Le petit Wall Street de la Havane

S’il est bien un thème passé sous silence, c’est celui du Wall Street havanais. Pourtant la promenade architecturale a de quoi fasciner. Elle se situe dans la vieille Havane le long et autour de la rue Obispo.

La Rue Obispo, entre colonie espagnole et américaine

La Rue Obispo apparut dès la fondation de la ville en 1519. Elle est aujourd’hui la principale artère commercante et piétonière du quartier historique. Elle part de la place d’Armes pour mener à l’ancienne muraille abattue en 1863. Les premières maisons de paille et pisé ont cédé la place à des constructions en dur.

La rue se divise aujourd’hui en trois parties. La première partie est coloniale. Lui succède ensuite une zone nommée le  Wall street havanais alors que la troisième zone a une vocation plus commerciale.

La partie coloniale de la rue commence donc avec l’immeuble Horter terminé en 1917. A l’origine, il abritait des boutiques et des bureaux. La façade utilise des éléments architecturaux coloniaux comme le vaste portique à arcades, en harmonie avec les autres batiments de la Place d’Armes. Première Ambassade des Etats Unis jusqu’à la construction de l’édifice actuel sur le Malecon en 1952, c’est aujourd’hui siège de la Bibliothèque et le musée des Sciences Naturelles.

Suivent une série de maisons coloniales, les plus anciennes de la cité. Elles sont décorées de fresques extérieures et intérieures et de balcons de bois. L’une abrite aujourd’hui le musée d’orfèvrerie. Une autre, le musée des peintures murales et une mercerie. On peut encore noter la petite maison coloniale accueillant la boulangerie. Son nom Santo Domingo  nom rappelle l’existence en face du monastère et de la première université. La pharmacie Tachequel http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/musees-de-la-havane/pharmacies-anciennes/ est elle aussi un beau vestige de la période espagnole. Il en va de même de la façade néorenaissance à côté. La jouxte une rare façade art nouveau derrière laquelle s’ouvre un atelier de couture.

Le quartier financier

Même si la rue change ensuite d’époque et de fonction, on trouve encore quelques bâtiments coloniaux comme l’hôtel Florida, magnifique demeure du début du XIXe.

Au-delà de la rue Cuba, s’amorce la 2e zone de la rue, annoncée dès l’Hotel Ambos Mundos. Cet établissement accueillit dans les années 1920, le Prix Nobel de Litérature de 1954, Ernest Hemingway. C’est dans la chambre 504 qu’il écrivit Pour qui sonne le glas ? inspiré de la guerre civile espagnole.

A l’angle de la rue Cuba, commence à proprement parler le quartier financier. Il fait la part belle aux banques, assurances, institutions de crédit. L’architecture y est fort différente, faite de références classiques typiques des Etats-unis. La grande puissance voisine exerca un contrôle économique sur l’île durant la première moitié du XXes. D’où le Ministère des Finances et des Prix, autrefois Banque nationale de Cuba (à la base North American trust Company) construite en 1907 et aggrandie en 1919.

La rue accueille de nombreuses autres institutions du début du XXème siècle. Par exemple l’ancien Batiment des Télégrammes (1925) aujourd’hui union des écrivains, construit sur le modèle d’une insula romaine. Un peu plus loin, l’ex Banque Mendoza, une des premières sur le district bancaire centralisa les transactions financières et sucrières les plus importantes du pays. Elle accueille aujourd’hui le musée de la monnaie :http://www.bc.gob.cu/museo-numismatico. Dans la salle d’exposition, une grande horloge nous rappelle que nous sommes dans une ancienne banque

Un dernier tronçon d’Obispo plus commercial

Avec le grand batiment des télecommunications ETECSA, on aborde alors la troisième zone de la rue, davantage commerciale.Les édifices s’y montrent  en effet plus légers. Leurs armatures de fonte rappellent  ce que l’on peut trouver dans le Soho NewYorkais dès la fin du XIXe siècle. Chaque boutique est effectivement conçue selon ce type d’armature de fonte avec de grandes vitrines.

L’ossature métallique permet de dégager les murs porteurs et d’aggrandir la surface au sol. Au débouché de la rue, s’ouvre une grande esplanade qui au début du XXeme siècle réunissait l’activité havanaise autour des théatres et lieux de divertissements. Les hôtel voisinnaient avec les  cafés http://visitesfabienne.org/wordpress/parque-central/. .

On y trouvait aussi la grande galerie de luxe qu’était et est redevenue la Manzana ex de Gomez, conçue sur le modèle des passages parisiens ou des galeries luxueuses italiennes et le grand magasin Art déco Harris Brother.

Architecturalement, deux bâtiments attirent l’attention en sortant de la rue Obispo. Il s’agit de l’immeuble Bacardi, merveille art déco (1930) et la Moderna Poesia. Ample local en 1890, la libraire s’agrandit en 1910 du fait du succès de son atelier, le seul du pays à réaliser des gravures en acier comme l’impression des billets de loterie. Du coup, Le lieu devint la première grande librairire de Cuba avec de nombreuses succursales. Du coup, il se transforma en 1935 en cet édifice moderne aux volumes solides et presque cubistes.

Promenade Art déco a la Havane

Voici une promenade Art déco trop peu connue dans les rues de la Havane.

Le style moderne de la Havane

Le style Art déco est né dès les années 1910 en réaction aux volutes de l’Art Nouveau. la France en a défini les fromes à l’occasion de l’exposition Universelle de 1925. puis, il s’est épanoui dans les années 1920 dans l’architecture et l’ensemble des arts dits décoratifs. (des vitraux, aux céramiques, textiles, meubles etc…). Il consiste en un retour à une rigueur classique souvent très stylisée au dessin inspiré par la géométrisation cubiste.

En Europe, le mouvement s’est arrêté du fait de deux facteurs principaux.

  • le modernisme illustré par Corbusier ou le Bauhaus
  •  la grande crise de 1929 aux Etats-Unis
  •  
  • En revanche, il perdura à Cuba jusque dans les années 1950, profitant de la richesse sucrière, entre autres. Il servit de transition entre le néoclacissisme américain succédant au colonialisme espagnol et une architecture plus moderniste. Contrairement au reste du monde, il est resté longtemps symbole de modernité sur l’Ile.

Des bureaux et immeubles d’habitation,  répétèrent d’abord verticalement des appartements conçus sur le modèle de la maison traditionnelle. Les pièces se succédaient linéairement le long d’une distribution parallèle. On entrait d’abord dans une salle de séjour. Puis se succédaient les chambres, ce jusqu’aux cuisine et services. Ce modèle spatial organisé autour d’un patio ou d’une galerie se maintint longtemps. Avec les premières constructions Art Déco, on vit apparaitre des appartements plus ramassés. ils comptaient une cuisine reliée à la zone de vie et non reléguée au fond de l’appartement (au Lopez Serano). Pour autant, ces réorganisations spatiales ne seront systématisées que dans les constructions plus modernes. L’art déco offre en effet à la Havane davantage de solutions esthétiques que d’aménagements spatiaux.

Promenade Art déco dans Centro habana

Découvrir l’art déco à la Havane impose de nombreux détours mais on peut l’aborder autour du Capitole (Centro Habana) avec notamment l’Edifice Bacardi (1930) . il compte 12 étages décorés d’émaux et terra cotta. il est couronné de ziggourats, et d’une chauve-souris en bronze, symbole de la marque de rhum.

Tout près, le centre commercial Harris Brothers et les batiments commerciaux avoisinnants déclinent les volumétries Art Déco.

Plus loin, sur Zanja le bâtiment des Télécommunications développe des dentelles de pierre sur sa tour. Puis, sur le Galiano (ave de Italia) et Neptuno, de nombreux bâtiments alignent leurs formes géométriques. Le Teatro America imite à la manière cubaine le Rockefeller center mais en 1941. Il abrite 67 appartements, un restaurant, des magasins et une extraordinaire salle de spectacle toute en courbes comme l’escalier et les vestiaires. Sur la même artère, les anciens magasins Ultra fondés en 1938. La Casa Quintana, immeuble de 1939 à l’angle de Zanja et la Casa Suarez (Aguillera esq San Miguel-1934) partage le même état de délabrement.

On peut alors remonter sur Reina pour admirer quelques bâtiments : le Newspaper building 1941 (Rafael de cardenas /ave Reina) Et angle Reina et calle Bellascaoin l’énorme temple maçonnique.

D’autres promenades Art déco dans la Havane

Une autre promenade Art déco dans le Vedado permettra de découvrir les batiments de l’Université et l’église méthodiste par Miguel de Soto (1950) calle K n 502 angle calle 25. Un peu au-delà, l’extraordinaire Edificio Lopez Serrano. Commissionné par le patron de la Moderna Poesia en 1932, calle 13, il symbolise un idéal d’hygiène, de luxe et de modernité. Malgré son état,  les vestiges au sol, le relief en nickel et argent au mur, laissent imaginer la beauté de l’édifice  à sa construction. Juste à côté, le petit Lopez est intéressant.

De là, on peut rejoindre le Musée des Arts Déco pour admirer la sdb de marbre rose de la Comtesse calle 17 n 502 entre D y E. http://visitesfabienne.org/wordpress/les-arts-decoratif-a-la-havane/

On peut compléter la promenade à la Maison d Enrique Garcia Cabrera, auteur des portes de bronze du Capitole calle 22 et calle 23. D’ailleurs, on peut pousser jusqu’au Paseo et à l’extraordinaire Casa de la Amistad (entre 17 y 19) ex demeure de Caterina Lasa. On la retrouvera à la Nécropole Cristobal Colon, dans son mausolée construit par René Lalique en 1930.

Enfin pour les plus aventureux, on peut se hasarder dans la zone de l’aérogare 1 au Reparto Lutgarda. Là, les quelques bâtiments construits en 1928  en l’honneur de la mère de Machado sont en ruine mais possèdent un charme certain. On y voit un théâtre, une poste et une église.

Edificio Bacardi

Toulouse, du Palais de Justice au Capitole

Pour changer de Cuba, ou de Toronto, un petit tour en France, à Toulouse, avec une promenade qui vous emmènera du Palais de Justice au Capitole.

Arriver dans le centre de Toulouse

Toulouse est une ville relativement petite mais très dense et admirablement desservie par les transports publics. Si vous etes en transit à la gare Matabiau ou à l’aéroport de Blagnac vous pouvez aisément profiter du réseau de tramway/ bus/ métro/ vélib pour la découvrir.

Ainsi au départ de l’aéroport, le tramway vous amène en 20mn au Palais de Justice. Les grandes allées Jules Guesdes sur lesquelles passe la ligne de tram mènent à une série de beaux jardins. Il s’agit des Jardin, Royal, Grand Rond, Jardin des Plantes. Y sont concentrés le Museum d’Histoire Naturelle mais aussi le Quai des Savoirs. De quoi se mettre au vert entre deux avions, au frais en plein été, ou se cultiver dans les galeries refaites à neuf.

http://www.toulouse.fr/web/projet-urbain/quai-des-savoirs

Autour du Palais de Justice

Pour les amateurs d’architecture, avant de vous lancer à l assaut de la ville rose, vous pouvez continuer un peu les allées à pied pour découvir la très belle église baroque St Exupère. Elle peut déconcerter dans cette région plus marquée par les églises romanes. Les trompe l’œil et l’autel nous transportent en Europe centrale, une très jolie surprise.

En tournant le dos à cette église, on contourne le massif Palais de Justice. Il est judicieusement aggrandi par un vaisseau de verre résolument contemporain. de là, on peut rejoindre le marché des Carmes. On emprunte alors la rue de la Dalbade. Elle longe quelques palais superbes dont le Palais de pierre, ainsi nommé pour l’utilisation de pierres de taille qui tranche avec la teinte rose des briques de construction toulousaines. Pratiquement en face, le Palais des Chevaliers de Malte. On peut y rentrer et admirer les écuries très restaurées et les salles basses. Celles-ci sont ornées de fantastiques plafonds voutés et décorés de peintures avec rinceaux et monogrammes d’un des grands prieurs.

D’Esquirol au Capitole

Ce palais jouxte l’église gothique de la Dalbade, dont le portail est surmonté d’un motif en ceramique rare. Autour de l’église et surtout en remontant au niveau du Marché des Carmes, de charmants restaurants nous permettent de voyager au pays des saveurs.
A l’angle du marché, on prend alors la rue des Filatiers. Cette rue très animée et bordée de petits restaurants ethniques était déjà commercante avec ses nombreuses échoppes au Moyen Age. On devine d’ailleurs les volets de bois.En levant le nez, on voit à l angle de la rue des Joutx Aigues pour voir une Crucifixion, puis plus loin sur la droite au 50 decouvrir la maison Calas où débuta l’affaire dans laquelle Voltaire s’engagea si fortement. On débouche alors sur la jolie place de la Trinité. De là on peut toujours en ligne droite  traverser la place Esquirol Cette place très animée correspond à l ancien forum romain. On peut maintenant gagner le célèbre Capitole par la rue piétonnière des Changes qui devient Saint Rome. Les nombreuses boutiques empêchent souvent de lever le nez pour admirer les façades.

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Il est alors possible de remonter la rue de Metz pour rejoindre la Cathédrale st Etienne. Au contraire, on peut descendre quelques mètres cette même rue de Metz en direction de la Garonne. Au passage, on admirera le magnifique Hôtel d’Assezat. Et on consacrera quelques précieux moment à la visite de la superbe fondation Bemberg. Celle-ci abonde en peintres vénitiens, flamands, français, impressionistes et aux superbes salons XVIIIe…..

http://www.fondation-bemberg.fr/fr/assezat/index.html

Outre l’indispensable Guide vert, je vous conseille le magnifique Guide du promeneur de Toulouse aux éditions les beaux jours,
Si vous êtes sur Toulouse faites un détour par la bibliothèque du Patrimoine 1 rue du Périgord, ou par l’office du tourisme.

https://www.toulouse-tourisme.com/

Pour visualiser cette viste, retrouvez moi sur l’app Escapad.io

Et si vous voulez une visite guidée, vous pouvez me contacter : fabienne.visites@gmail.com

Place de la Révolution

photo8La place de la Révolution, est un lieu hautement symbolique de la Havane contemporaine. Les projecteurs se sont braqués sur elle  entre le 25 et le 29 Novembre 2016 pour l’hommage posthume à Fidel Castro . Elle e aussi accueilli les Papes et toutes les grandes réunions populaires depuis la Révolution. Pourtant, sa réalisation remonte à la fin du XIXe siècle.

Siège des Catalans

Au XIXe siècle, il y avait sur  la colline de Tadino des champs et fermes. En 1884, la communauté catalane cherchait un lieu escarpé pour rappeler la basilique catalane de Montserrat. Elle choisit cette colline pour y construire un ermitage dédié à la Vierge. L’ermitage  financé par la sociéte des catalans et les fonds de particuliers fut consacré en 1921 à l’emplacement de l’actuel monument à J Marti. Il  devint alors un lieu pour les indépendentistes catalans .

http://www.abadiamontserrat.com/

Projet de la République

Or dans les années 20 la prosperité de la Havane était telle qu’on envisagea d’amples plans d’aménagement (plans regulateurs) pour encadrer la croissance future. On voulait alors créer de nouveaux axes. Le Francais Forestier projetait en 1922   une nouvelle centralité avec une scénographie monumentale pour les célébrations.

dans cet article je parle déja du plan de Forestier : http://visitesfabienne.org/wordpress/le-malecon/

la Loma de los Catalanes ou Loma de  Montserrat  devint une place sur le modèle parisien. Elle prévoyait des avenues en étoile rayonnant vers les points cardinaux. A l’ouest vers le Rio Almendares, à l’Est vers le Parc de la Fraternité et au sud vers le Vedado. Des édifices devaient accroitre le prestige en accueillant les fonctions politiques et administratives de la République naissante.

Le projet prit d’ailleurs tant d’importance qu’on construisit un train pour relier l’ermitage au centre de la ville. La station Monistrol du nom du village proche de la Basilique catalane à 50km de Barcelone desservait la future place de la Révolution.

Le projet d’une grande place civique et d’un monument au héros de l’Indépendance Jose Marti resurgit en 1935 et initia deux décennies de concours, projets, levées de fonds et expropriations.

La construction

En 1951,  l’Ermitage  détruit, la construction du monument et de la bibliothèque put commencer. Les  catalans expulsés batirent une seconde église sur l’avenue Rancho Boyero en intégrant quelques éléments venus de la première église : vitraux, autel, marbres, Vierge.

photo3La construction de la place Civique et du monument à Jose Marti par Juan Jose Sicre débutèrent en 1953. Cette immense pyramide marque le point culminant de la Havane 113m + les drapeaux. A la base de la pyramide, se tient une sculpture (1958) du héros de l’indépendance en marbre blanc dans la pose du penseur.

Le monument comporte un musée qui doit pouvoir se visiter ainsi que le belvédère de la partie supérieure (567 marches) entouré de 6 piliers representant les 6 provinces de l’époque.

photo1Réalisation et Symbole de la Révolution

A partir de 1959 les révolutionnaires rebaptisent et réaménagent l’immense esplanade. Des bâtiments de béton aux volumes cubiques du style en vigueur dans les années 30/ 40 surgissent. Ainsi, face au Memorial  Marti, le visage en relief inspiré à Enrique Avila par la célèbre photo de Korda, photographe de la Révolution cubaine, et les paroles Hasta la victoria siempre décorent le Ministère de l’Intérieur. En 2009, le même artiste ajouta le portrait de Camillo Cienfuegos.

Au débouché du Paséo, le théatre national imaginé dès les années 1950 mais inauguré en 1979, propose de nombreux spectacles de qualité. (consultables et réservables en ligne 10 MN ou CUC- mais on peut tout à fait arriver au dernier moment pour les concerts du dimanche matin à 11h).

Théatre National : http://www.teatronacional.cu/site/section/1

Au sortir de la place, la Bibliothèque Nationale complète le dispositif culturel. Bibliothèque Nationale : http://www.bnjm.cu/

La Place civique devenue Place de la Révolution est ainsi triplement symbolique, par la présence des héros défunts du Cuba actuel (d’où la résonnance des funérailles), mais aussi du fait de ces trois batiments emblématiques de la culture (musée, théatre, Bibliothèque), enfin par sa fonction gouvernementale : ministères, Siège du Parti Communiste Cubain (derrière le monument) mais aussi et surtout  lieu des grands rassemblements nationaux, concerts, discours et défilés.

« Escapade à la Havane »

Il fait froid en Europe? Pourquoi pas une escapade à la Havane ?

Chouette les plans interactifs sont en ligne sur‘Escapad !!! Il est donc temps de planifier votre escapade à la Havane!!

Des cartes…

Il manquait des cartes explicites pour mes suggestions de visites. Je vous propose désormais de me retrouver sur Escapad pour visualiser les itinéraires proposés sur mon site. C’est une appli bien sympa lancée par deux jeunes dynamiques et créatifs et sensiblement plus ouverts que moi à la technologie…

J’avais proposé il y a quelques temps déja, une visite des essentiels de la vieille Havane, celle que les agences nomment le »kilomètre d’or ». http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/la-havane-2/les-4-places-principales-de-la-vieille-havane/

Maintenant, si vous désirez la visualiser sur une carte, avec une description succinte des arrêts visites ainsi que quelques adresses, je vous conseille de me suivre sur l’App Escapad. http://www.escapad.io

Je continue à produire des itinéraires pour vous permettre davantage d’escapades individuelles et guidées selon vos envies. La version audio s’améliore peu à peu et vous aurez bientôt presque l’impression de promener votre guide avec vous !!

Des itinéraires…

Pour l’heure, j’ai mis en ligne trois itinéraires pour vous permettre de découvrir plusieurs aspects de la Havane. Un trajet global, à réaliser en taxi tout d’abord. Vous pourrez affiner grâce à une visite plus pointue du quartier historique. A moins que la découverte de la Havane du début du XXeme siècle ne vous tente davantage ! Outre ces trois itinéraires, j’ai publié mes bonnes adresses !

L’App Escapad se propose de vous accompagner partout  » De la balade en campagne à la visite d’une exposition, en passant par une petite virée dans votre ville ». L’idée est de laisser les guides papiers lourds et encombrants, voire obsolètes et d’utiliser votre téléphone pour vous repérer comme dans le reste du monde. En raison de la difficulté de trouver du réseau à Cuba, je vous conseille très fortement de télécharger votre itinéraire au préalalble pour l’utiliser off-line.

et même des conseils !!

Un dernier détail, si vous souhaitez des conseils de voyage personnalisés, des adresses, vous pouvez me contacter directement sur mon gmail, dans la page contact. Bon voyage et bonnes visites !

https://escapad.page.link/8SVjTGCmvi3iq3zo7

Place de la Vieille Ville

La Havane présente quelques originalités urbanistiques. L’une de plus notables consiste en sa multipolarité. Du coup, la Place de la vieille-Ville fait partie d’un dispositif de cinq places qui se partagent les fonctions administratives, commerciales et politiques et religieuses.

http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/la-havane-2/les-4-places-principales-de-la-vieille-havane/

Une Place Neuve pour la Vieille Ville

 En effet, La Havane diffère d’autres villes coloniales, régies par les ordonnances de Philippe II de 1573. Car le quartier historique ne s’organise pas autour d’une seule place centrale mais de cinq places qui se répartissent les pouvoirs.

De fait, ces ordonnances émises au moment de la colonisation, encadraient la fondation des villes du Nouveau Monde. Elles en précisaient le tracé en damier, la dimension des pâtés de maison. Mais aussi la largeur des rues, l’emplacement des édifices religieux et civils. Ainsi, on planifia la place Neuve dès 1559 dans un but résidentiel uniquement. On n’y voit donc ni église, ni bâtiment administratif. Ceci aussi était exceptionnel. L’idée était de désengorger la place d’Armes désormais occupée par la construction de la Forteresse Royale. Ce nouvel espace devait abriter l’aristocratie créole. Pour ce faire, on lui donna une forme quasi rectangulaire, avec la possibilité d’édifier quatre immeubles sur chaque coté.

Une place civile et commerciale

Au XVIIe siècle, on la réaménagea pour lutter contre les inondations. Apparurent alors quatre maisons de deux étages, à façade baroque sur colonnades. Le rythme de construction s’accéléra au siècle suivant alors que la vocation de la place devenait commerciale et récréative. Les neuf maisons nouvellement construites suivaient le prototype de la maison noble havanaise avec vaste portail d’entrée, patio et galerie intérieure, colonnade extérieure, plafonds à la mudéjare. Au centre de la place, se succédaient cérémonies, fêtes et marché. En effet, les franciscains jugeant inadéquate la tenue de ventes devant leur église avaient demandé à ce qu’une autre place soit affectée au grand marché de la Havane.

https://www.facebook.com/Vitrina-de-Valonia-1591386391098088/

Au XIXème siècle, la place du Christ, plus récente, accueillant un marché, la Place Neuve fut renommée (Royale, grande, du Marché, Ferdinand VII, de la Constitution avant de devenir « Vieille »). On y construisit de nouvelles habitations, de style éclectique voire Art Nouveau.

Rénovation de la Vieille place

La place souffrit au cours du XXe siècle. La municipalité la transforma même en parking au milieu du siècle. Puis l’ONU et l’Union européenne subventionnèrent sa restauration dans les années 1990. Elle était alors devenue insalubre. Les immeubles étaient occupés par des taudis avec sanitaires communautaires.

On commença par démolir le parking et reconnecter la place au reste de la ville, on restaura la fontaine de 1709 en l’entourant d’une grille pour mettre fin aux baignades. Des cafés, restaurants et boutiques s’y installèrent alors, mais aussi des musées (celui des cartes à jouer, le planétarium, la photothèque et la Camara Oscura un ingénieux dispositif optique d’où l’on jouit de très belles vues du haut de la tour de 35m) le Centre Culturel belge mais aussi une école et le Palais Cueto, l’exemple le plus achevé d’Art Nouveau de la Havane. Elle est aujourd’hui un lieu de vie typique de la vieille Havane où se côtoient touristes et élèves en cours de sport.

http://cubacoop.org/spip.php?page=article&id_article=87&lang=fr

Lagoudera, la Chapelle Sixtine des Troodos

L’église de la Panayia Araka de Lagoudera est l’une des 10 églises chypriotes classées sur la liste de l’UNESCO.

Une église de campagne en forme de grange

Perdue dans la montagne, elle ressemble de l’extérieur à une grange avec son toit à double pente et une galerie à claire-voie.

une toiture double pour abriter des chutes de neige et de pluie mais aussi pour dissimuler le culte orthodoxe alors que l’île devient franque et latine

La petite église au plan cruciforme a été agrandie. Sa paroi ouest n’est pas décorée mais tout le reste du sanctuaire offre une remarquable homogénéité picturale.

En effet, les fresques du 12es présentent un des exemples les plus aboutis de l’époque des Comnènes. Une inscription au dessus de la porte Nord précise la date des peintures 1192 et le nom du donateur. L’artiste byzantin a donc peint ces fresques à un moment charnière de l’histoire chypriote, lorsque l’ile est passée entre les mains franques.

Pour des détails historiques, vous pouvez lire : http://visitesfabienne.org/wordpress/chypre-lile-daphrodite/

Un ensemble de fresques exceptionnel

Quelques scènes sont d’une qualité exceptionnelle. Ainsi, le Pantocrator de la coupole domine de manière majestueuse le petit sanctuaire. Sur le tambour se détache une hétimasie (trône vide dans l’attente du retour du Christ) ainsi que les apôtres. Sur le mur Sud, on voit la Vierge Arakas « du pois » qui a donné son nom à l’église. Vêtue de rouge, elle se tient debout devant le trône vide. Des anges l’entourent et portent les instruments de la passion.

La Vierge du Pois

Sur l’intrados du chœur, l’archange Gabriel de l’Annonciation est d’une légèreté et d’une élégance remarquables. Au dessus de la Vierge d’Arakas, une Dormition, classique représentation de l’Assomption de la Vierge, montre le Christ tenant dans ses bras l’âme maternelle figurée par un bébé.

L’Ange Gabriel, l’une des merveilles du style des Comnène

Sur la même paroi, la nativité conjugue sur la même scène la naissance du Christ, l’arrivée des rois mages . Au premier plan, Joseph se tient pensif et Salomé lave le nouveau-né.

Sur le mur Nord, l’Anastasie correspond à la descente aux enfers, le Christ rompt les serrures et emmène avec lui Adam et Eve. La scène très impressionnante est typique de l’iconographie byzantine ; tout comme l’est le baptème du Christ qui le montre totalement nu et immergé dans l’eau du Jourdain. La dernière représentation typique de la manière byzantine s’inspire des Evangiles Apocryphes, et plus précisément du Proto-évangile de Jacques et illustre la présentation de Marie au Temple. Marie, petite fille, est suivie par trois jeunes filles juives richement parées. Leurs vêtements et bijoux montrent l’influence  de la capitale des Comnène sur la peinture chypriote du 12e siècle.

l’Anastasie, version byzantine de la descente aux enfers

Comment s’y rendre ?

Depuis Limassol compter 1h30 de route, sur le chemin il est possible de s’arrêter à Pelendri pour y visiter l’église principale du village, la Katoliki connue pour ses icones ainsi que l’église de la Sainte Croix au remarquables fresques du 14es (époque des Paléologues) avec un cycle marial quasi complet.