Regla

     Regla est aujourd’hui une des banlieues de la Havane.  Village autochtone, elle devint  marché aux esclaves,  faubourg industriel. Elle apparait désormais comme une bourgade décrépie aux accents campagnards. Elle est surtout un lieu religieux très important à Cuba. Et l’on y accède très rapidement depuis la vieille Havane.

Pourquoi et comment se rendre à Regla

On commence par prendre le bateau sur le quai de l’Alameida de Paula. Un nouveau terminal accueille les voyageurs, mais l’organisation reste inchangée. Devant le quai, une toute petite pancarte de carton indique la destination : Regla ou Casablanca, à l’entrée de la Baie. Si Casablanca rapproche des foreteresses de rois et de la Cabana, Regla est un faubourg industriel, l’un des chantiers navals de la Havane.

La ville est surtout connue pour le pélerinage et l’église de la Vierge noire vers laquelle affluent les fidèles. Ce pélerinage s’est formé à la fin du XVIIes. Mais la ville est aussi renommée pour son caractère patriotique. C’est ici que José Marti aurait délivré l’un de ses premiers discours en faveur de l’indépendance. Sous Batista, elle était devenue un foyer de résistance.

La petite ville  compte aujourd’hui  près de 50 000 hab. Endormie, elle recèle le charme d’une ville de province. Pourtant, elle ne se situe qu’à 5mn de traversée de la capitale poussiéreuse et buyante. De vieilles maisons de planches  alternent avec des maisons éventrées, des fresques aux couleurs éclatantes.

Les habitants se concentrent sur la place qui borde le chantier naval, profitant d’un accès wifi public. Au centre de la ville, un théatre fermé en ruine, un batiment municipal décrépi et une pizzeria vert sale donnent le ton.

De la Vierge à Yemaya

Mais découvrir Regla c’est surtout visiter l’église blanche et bleue. Il s’agit d’une petite église de pêcheurs. Sa vierge noire de pitié synchrétise les religions catholique, la religion des conquérants, et afro-cubaine en un savant mélange dont Cuba a le secret.

Dans ce sanctuaire, la Vierge de Regla est assimilée à Yemaya. Cette dernière est l’Orisha des mers, déité associée aux éléments marins. Ce qui explique sa représentation avec des pêcheurs qu’elle sauva. Ceci explique également ses couleurs le bleu et le blanc. La Vierge trône sur un bel autel espagnol du 17es, copie de celui du sanctuaire de Chipiona-Cadix. Selon la legende, l’image de la Vierge de Regla viendrait de st Augustin. L’ Evêque d’Hippone du Ves, fameux auteur des Confessions), chassé lors des invasions barbares aurait débarqué en Espagne, avec la sainte image. L’image y fut redécouverte au 15es et diffusée ensuite par les conquistadores.

/http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/la-havane-2/la-santeria/

Des pêcheurs construisirent la chapelle  dans la baie de la Havane en 1682. Malheureusement un ouragan la détrusit  10 ans plus tard . Les fidèles la reconstruisirent alors .

Le noir de la vierge ne semble ne pas avoir d’origine ethnique . En fait, il semble venir la couleur du bois utilisé. Les marisn arrivant dans le port de la Havane voyaient en premier lieu  la forteresse du Morro et, en face la chapelle. De ce fait ils adoraient tout particulièrement cette Vierge., symbole de la terre qui les accueillait. Elle leur offrait un signe de protection et d affection maternelle. A tel point qu’elle devint la sainte protectrice du port de la Havane en 1714.

Le grand jour de célébration est le 8 septembre. Et le 8 de  chaque mois a lieu un rituel unissant les deux cultures catholique et afro-cubaine si typique de Cuba.

Les icônes

L’icône est une image divine, souvent peinte sur bois, typique de l’église byzantine. Depuis le VIes, la fabrication d’icônes n’a guère varié, elle se fait en plusieurs étapes :

Les étapes de fabrication

–      Choix et taille de la planche (en bois local), ponçage, collage des traverses et des baguettes

–      Encollage, marouflage (encollage d’une toile sur la planche entaillée) et application de la levkas (enduit blanc du fond de l’icône)

–      Dessin à la mine rouge (sinope), gravure puis dorure de l’auréole ou du fond.

–      Dessin au pinceau et application de la couleur avec des éclaircissements successifs

–      Finition de l’icône : fond, auréole, cadre, filet autour de la bordure, calligraphie, peinture de la tranche

–      Après séchage (2 ou 3 mois) vernis

L’iconographie byzantine

L’iconographie byzantine propose 4 types principaux de Vierge (en majesté, Eleoussa de tendresse, Hodigitria conductrice et Orante en prière) .

Il existe quatre grandes représentations du Christ :

–      Le Christ Emmanuel, est représenté comme un enfant conscient de son rôle de sauveur.

–      Le Mandilion : Image non faite de main d’homme (achéïropïoètos). Elle se rapproche de la Sainte Face de l’Eglise d’Orient ou « voile de Véronique »occidental.

–      Le Christ Pantocrator Παντοκράτορος, Maître du Monde, en grec, tout-puissant.  Ce terme fut à l’origine appliqué à Dieu puis au Christ dès le VIe siècle, mais beaucoup d’icônes ont été détruites par les iconoclastes. Cette représentation eschatologique du Christ est plus courante dans l’Église d’Orient (art byzantin du XIes).

Le Christ tient en main les Evangiles, et  bénit de la main droite de deux doigts tendus symbolisant la double nature, humaine et divine, du Christ et trois autres se rejoignent presque pour figurer la Trinité. Sur certaines icônes, le pouce joint à l’auriculaire et l’annulaire symbolise la Trinité, tandis que majeur et index sont presque droits pour exprimer les deux natures en Jésus.

–      Le Christ en Majesté est assis en gloire sur un trône.
La main gauche soutient l’univers sur ses genoux, la main droite crée : elle tient un compas, instrument de mesure du monde. On distingue aussi le globe représentant l’univers, un premier cercle vert, le ciel, les eaux en bleu entourant le monde, la terre comme une boule marron non encore formée. Des anges assistent à cette formation.

http://www.iconesbyzantines.fr/historique.html

Promenade dans le Vieux Montréal

La mairie met à la disposition du visiteur un itinéraire superbe pour parcourir Le Vieux-Montréal. On y découvre les joyaux architecturaux de l’ancienne capitale économique du Canada.

Cet itinéraire permet d’admirer des édifices que l’on remarque à peine et dans lesquels on n’oserait pas entrer. Il aide également à comprendre l’architecture et l’histoire canadiennes. Enfin il complète le survol que j’avais pu livrer de la grande ville du Québec : https://visitesfabienne.org/destinations/cuba/sortir-de-cuba/escapade-a-montreal-2/

http://ville.montreal.qc.ca/culture/balades-dans-le-vieux-montreal

Au Champ-de-Mars11 La place d’Youville
La rue Notre-Dame Est12 Rue Saint-Paul, près de la place d’Youville
De Bonsecours à Berri13 Autour de la rue de l’Hôpital
Bonsecours14 Du côté des Récollets
L’est du Vieux-Port15 La rue Saint-Jacques
La place Jacques-Cartier16 Place d’Armes
De Saint-Amable à Saint-Gabriel17 Le vieux séminaire et Notre-Dame
Rues Saint-Paul et de la Commune18 La rue Notre-Dame Ouest
Pointe-à-Callière et la place Royale19 Le boulevard Saint-Laurent
10 L’ouest du Vieux-Port20 De retour sur Notre-Dame Est

Pour le faire tenir en 1h30 et me concentrer sur les arrêts les plus intéressants, je pars du metro Square Victoria, rue st Jacques. (arrêts 12/13 sur le plan)

Le quartier financier

C’est dans ce quartier financier que l’affirmation de Montréal, métropole du Canada prend tout son sens.

Rivalisant d’audace dans leur architecture comme dans leur conquête des marchés, les banques et compagnies d’assurance y élevèrent en effet leurs sièges sociaux. Ceux-ci atteignaient «une hauteur invraisemblable», comme l’affirmait une brochure touristique de 1910. Car les touristes du temps s’émerveillaient de ces gratte-ciel de huit à dix étages.

Cette hauteur reflétait l’accumulation accélérée de capital par les barons montréalais de la finance, d’origine britannique pour la plupart et surtout écossaise. Une fois sur les lieux, ne vous contentez pas des très belles façades. Offrez-vous la splendeur de halls d’entrée vastes comme des cathédrales. Vous pouvez ainsi commencer votre visite par le 747 Square Canada. Ce centre commercial permet à la fois de rentrer dans la ville couverte de Montréal mais aussi de découvrir les vieux murs incorporés dans les nouvelles construction.

La « petite » rue Saint-Jacques,à l’est de la place, compte encore deux édifices anciennement institutions financières canadiennes-françaises. Aujourd’hui, nous utilisons le terme de québécoises.

Au 59, la Banque Nationale reprit en 1908 l’immeuble construit en 1870 pour la Scottish Life Insurance et lui ajouta des étages. Elle cédait l’édifice en 1926 à la compagnie d’assurances La Prévoyance.La Banque du Peuple, pour sa part, avait établi son siège social dans l’immeuble voisin, au 55, édifié en 1873 et rehaussé en 1894.

Il existait ainsi à Montréal un réseau financier canadien-français, modeste mais complet. La tour de la Banque Nationale du Canada, construite de 1965 à 1967 sur la place d’Armes, en reflète la croissance.

La ville coloniale

Cœur battant du Vieux-Montréal, la place d’Armes offre un formidable condensé d’histoire. Des témoins de toutes les périodes montréalaises y sont rassemblés, autour d’un monument consacré aux fondateurs. Vous y trouverez ainsi le plus vieil immeuble de Montréal encore en place, la grande église de la paroisse mère, le siège social de la plus ancienne banque du pays, le premier gratte-ciel de la métropole… et un éventail de toutes les générations qui le suivirent!

On quitte cette très belle place en jettant un oeil à la cathédrale (17) pour rejoindre par la rue Notre-Dame Ouest le Palais de Justice et l’Hôtel de ville (1) rendu célèbre par les mots du Génaral de Gaulle.

En face se dresse l’un des plus anciens vestiges de la colonie : le château Ramezay (2). https://www.chateauramezay.qc.ca/en/.

château Ramezay

Entouré d’un charmant jardin, il domine la place Jacques Coeur (6). Celle-ci attire les animations du coeur ancien de la cité. En partent les rues les plus anciennes et typiques. On rejoint ainsi le marché Bonsecours, entièrement transformé en zone touristique (4). Puis on peut longer le Saint Laurent pour en mesurer la majesté ou s’amuser des diverses attractions. On eput également s’arrêter le temps de visiter Pointe-à-Caillières. Ce musée est l’institurion historique de Montréal. https://pacmusee.qc.ca/fr/

Revenir par la rue McGill donne un très bel aperçu architectural de la richesse du Vieux-Montréal au tournant des XIX et XXèmes siècles.

Hôtels particuliers de Toulouse

Aux  XVIe, XVII et XVIIIe siècle, la  ville rose connut son apogée. Les Hôtels particuliers de Toulouse témoignent de cette période de splendeur.

Toulouse, ville des Marchands et Capitouls

Marchands enrichis par le commerce du pastel et Capitouls se firent construire les plus belles demeures.

Les magistrats et parlementaires ou Capitouls en occitan, travaillaient auprès du Capitole depuis l’instauration du Parlement des Etats du Languedoc en 1443 et ce jusqu’à la Révolution Française. Ils rivalisaient avec les marchands. Ceux-ci profitaient de la richesse du Pays de Cocagne, abondant en plantes tinctoriales.

Néanmoins, l’industrie du Pastel, florissante au Moyen-Age, disparut face à la concurrence de l’indigo. Plus durable, plus coloré et surtout moins onéreux car produit par des esclaves, l’indigo des Amériques supplanta rapidement le pastel qui avait assuré l’épanouissement de la ville.

De nouvelles cités, dont la fortune s’appuyait sur le commerce triangulaire apparurent alors. Bordeaux s’affirmait tandis que Toulouse périclitait.

Ce balancement entre les deux grandes villes du sud-ouest ne faisait que commencer mais il avait permis à Toulouse de s’orner de prestigieuses façades de briques et pierres que l’on admire encore aujourd’hui.

Vous pourrez découvrir ces magnifiques façades en suivant mon itinéraire plus précis et interactif « Toulouse, des marchands et Capitouls » http://www.escapad.io/

J’en avais déjà écrit une version plus rapide et au départ du tramway qui dessert l’aéroport : https://visitesfabienne.org/destinations/france/toulouse-du-palais-de-justice-au-capitole

Les belles façades du quartier marchand

Cette promenade vous mènera de la Place du Capitole, aux Jacobins. Sur cette belle place, on retrouve la présence de Saint Dominique venu à Toulouse fonder son ordre et éradiquer l’hérésie Cathare. En face, le célèbre Lycée Fermat occupe les locaux de l’Hôtel de Bernuy devenu collège Jésuite.

On continue la promenade en direction du cardo romain, la rue saint Rome. De belles maisons de bois nous rappellent le passé médiéval de cette artère.

Puis, nous reprenons le lacis de petites rues, rue Chalande, rue du May, rue Tripière, rue des Changes, rue Malcoussinet dont les noms évoquent les corporations présentes au MA. De là, et par la rue de l’écharpe, on rejoint le magnifique d’Assezat construit pour l’un des riches bourgeois enrichi dans le commerce du pastel. Ce superbe édifice accueille aujourd’hui la magnifique collection Bemberg.

Les Palais des Capitouls

On peut continuer cette promenade dans le quartier des Capitouls en prenant la rue des couteliers bordée de somptueux hôtels des XVIIe s et XVIIIe . On peut faire un petit détour par la place de la Trinité juste derrière Esquirol l’antique Forum romain pour profiter des cafés et reprendre la rue des Filatiers aux maisons à pan de bois.

Au 50 , se dresse la maison de Jean Calas, défendu par Voltaire. A l’angle de la rue Joutx Aigues, une maison compte un décor ravissant. Cette rue bordée de belles maisons correspond à l’ancien quartier juif même s’il n’y a jamais eu de ghetto dans la Toulouse médiévale.

On rejoint ensuite l’église de la Dalbade dont le nom évoque la chaux blanche qui la recouvrait (alba). Le tympan en est orné d’une céramique colorée. La jouxtent les hôtels les plus prestigieux de Toulouse sur la rue de la Fonderie. Notamment l’hôtel des chevaliers de Malte (aujourd’hui DRAC). En face, se tient l’étonnant Hôtel de Bagis, avec la seule façade de pierre de la ville de briques roses. Cet hôtel, surnommé Hôtel de pierre est certainement l’un de plus beaux de la ville.

On passe maintenant devant l’ancien couvent des Clarisses aujourd’hui institut Catholique. Il a été construit sur les remparts Gallo-Romains. Nous rejoignons alors la place du Salin. Le nom évoque l’impôt et l’entrepôt où l’on stockait le sel durant l’Ancien Régime. De belles maisons à pans de bois marquent l’angle.

Le temple réformé a été aménagé dans l’ancien logis Royal puisque nous faisons maintenant face aux bâtiments du Parlement. Antique château Narbonnais il devint le plus ancien Parlement provincial de France.  Son personnel formait une noblesse de robe qui a largement contribué à bâtir les magnifiques Palais du quartier. Il consacrait l’importance des Etats du Languedoc au Moyen-Age.  Il abrite aujourd’hui le Palais de Justice.

Pour en savoir plus sur Toulouse, je vous recommande ce très bon site : http://www.toulouse-brique.com/hotels.html

Le petit Wall Street de la Havane

S’il est bien un thème passé sous silence, c’est celui du Wall Street havanais. Pourtant la promenade architecturale a de quoi fasciner. Elle se situe dans la vieille Havane le long et autour de la rue Obispo.

La Rue Obispo, entre colonie espagnole et américaine

La Rue Obispo apparut dès la fondation de la ville en 1519. Elle est aujourd’hui la principale artère commercante et piétonière du quartier historique. Elle part de la place d’Armes pour mener à l’ancienne muraille abattue en 1863. Les premières maisons de paille et pisé ont cédé la place à des constructions en dur.

La rue se divise aujourd’hui en trois parties. La première partie est coloniale. Lui succède ensuite une zone nommée le  Wall street havanais alors que la troisième zone a une vocation plus commerciale.

La partie coloniale de la rue commence donc avec l’immeuble Horter terminé en 1917. A l’origine, il abritait des boutiques et des bureaux. La façade utilise des éléments architecturaux coloniaux comme le vaste portique à arcades, en harmonie avec les autres batiments de la Place d’Armes. Première Ambassade des Etats Unis jusqu’à la construction de l’édifice actuel sur le Malecon en 1952, c’est aujourd’hui siège de la Bibliothèque et le musée des Sciences Naturelles.

Suivent une série de maisons coloniales, les plus anciennes de la cité. Elles sont décorées de fresques extérieures et intérieures et de balcons de bois. L’une abrite aujourd’hui le musée d’orfèvrerie. Une autre, le musée des peintures murales et une mercerie. On peut encore noter la petite maison coloniale accueillant la boulangerie. Son nom Santo Domingo  nom rappelle l’existence en face du monastère et de la première université. La pharmacie Tachequel http://visitesfabienne.org/wordpress/cuba/musees-de-la-havane/pharmacies-anciennes/ est elle aussi un beau vestige de la période espagnole. Il en va de même de la façade néorenaissance à côté. La jouxte une rare façade art nouveau derrière laquelle s’ouvre un atelier de couture.

Le quartier financier

Même si la rue change ensuite d’époque et de fonction, on trouve encore quelques bâtiments coloniaux comme l’hôtel Florida, magnifique demeure du début du XIXe.

Au-delà de la rue Cuba, s’amorce la 2e zone de la rue, annoncée dès l’Hotel Ambos Mundos. Cet établissement accueillit dans les années 1920, le Prix Nobel de Litérature de 1954, Ernest Hemingway. C’est dans la chambre 504 qu’il écrivit Pour qui sonne le glas ? inspiré de la guerre civile espagnole.

A l’angle de la rue Cuba, commence à proprement parler le quartier financier. Il fait la part belle aux banques, assurances, institutions de crédit. L’architecture y est fort différente, faite de références classiques typiques des Etats-unis. La grande puissance voisine exerca un contrôle économique sur l’île durant la première moitié du XXes. D’où le Ministère des Finances et des Prix, autrefois Banque nationale de Cuba (à la base North American trust Company) construite en 1907 et aggrandie en 1919.

La rue accueille de nombreuses autres institutions du début du XXème siècle. Par exemple l’ancien Batiment des Télégrammes (1925) aujourd’hui union des écrivains, construit sur le modèle d’une insula romaine. Un peu plus loin, l’ex Banque Mendoza, une des premières sur le district bancaire centralisa les transactions financières et sucrières les plus importantes du pays. Elle accueille aujourd’hui le musée de la monnaie :http://www.bc.gob.cu/museo-numismatico. Dans la salle d’exposition, une grande horloge nous rappelle que nous sommes dans une ancienne banque

Un dernier tronçon d’Obispo plus commercial

Avec le grand batiment des télecommunications ETECSA, on aborde alors la troisième zone de la rue, davantage commerciale.Les édifices s’y montrent  en effet plus légers. Leurs armatures de fonte rappellent  ce que l’on peut trouver dans le Soho NewYorkais dès la fin du XIXe siècle. Chaque boutique est effectivement conçue selon ce type d’armature de fonte avec de grandes vitrines.

L’ossature métallique permet de dégager les murs porteurs et d’aggrandir la surface au sol. Au débouché de la rue, s’ouvre une grande esplanade qui au début du XXeme siècle réunissait l’activité havanaise autour des théatres et lieux de divertissements. Les hôtel voisinnaient avec les  cafés http://visitesfabienne.org/wordpress/parque-central/. .

On y trouvait aussi la grande galerie de luxe qu’était et est redevenue la Manzana ex de Gomez, conçue sur le modèle des passages parisiens ou des galeries luxueuses italiennes et le grand magasin Art déco Harris Brother.

Architecturalement, deux bâtiments attirent l’attention en sortant de la rue Obispo. Il s’agit de l’immeuble Bacardi, merveille art déco (1930) et la Moderna Poesia. Ample local en 1890, la libraire s’agrandit en 1910 du fait du succès de son atelier, le seul du pays à réaliser des gravures en acier comme l’impression des billets de loterie. Du coup, Le lieu devint la première grande librairire de Cuba avec de nombreuses succursales. Du coup, il se transforma en 1935 en cet édifice moderne aux volumes solides et presque cubistes.

La France

L’idée de cette page n’est certainement pas d’expliquer ou de résumer l’histoire de France . Je voudrais juste l’utiliser pour rappeler que conférencière depuis de nombreuses années, j’ai arpenté pas mal de pays. Pour autant j’ai commencé ma carrière à Paris et garde en stock un certain nombre de visites.

Des visites de Paris

De mes années parisiennes, j’ai conservé des archives musées et balades.

Travaillant pour le compte d’agences ou en Free lance, j’ai en effet monté beaucoup de visites de quartiers. Des longues comme les deux grands GR Nord Sud et Ouest Est. Des plus courtes, comme la Butte aux Cailles ou les Grands boulevards. Des thématiques comme “la Bièvre” ou les Passages parisiens. Des classiques, comme la traditionnelle balade dans le Marais ou la Nouvelle Athènes. Des plus originales comme le village de Saint-Blaise.

Pour les musées, j’ai principalement travaillé à la Bibliothèque Nationale et sur les grandes expositions du Grand Palais, de Jacquemart André.

Si vous souhaitez des itinéraires, voire des journées de guidage, n’hésitez pas à me contacter sur mon adresse : fabienne.visites@gmail.com.

Des balades occitanes

Bien que j’habite aujourd’hui en grande partie au Royaume-Uni, je garde un pied France, et plus précisemment en Occitanie.

Vous pouvez d’ailleurs guetter mes itinéraires sur http://www.escapad.io/ et surtout sur ce site.

Je travaille en ce moment sur des balades Toulousaines https://visitesfabienne.org/toulouse/. Mais ce n’est qu’un point de départ avant de m’étendre plus au sud de la région !

Promenade Art déco a la Havane

Voici une promenade Art déco trop peu connue dans les rues de la Havane.

Le style moderne de la Havane

Le style Art déco est né dès les années 1910 en réaction aux volutes de l’Art Nouveau. la France en a défini les fromes à l’occasion de l’exposition Universelle de 1925. puis, il s’est épanoui dans les années 1920 dans l’architecture et l’ensemble des arts dits décoratifs. (des vitraux, aux céramiques, textiles, meubles etc…). Il consiste en un retour à une rigueur classique souvent très stylisée au dessin inspiré par la géométrisation cubiste.

En Europe, le mouvement s’est arrêté du fait de deux facteurs principaux.

  • le modernisme illustré par Corbusier ou le Bauhaus
  •  la grande crise de 1929 aux Etats-Unis
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  • En revanche, il perdura à Cuba jusque dans les années 1950, profitant de la richesse sucrière, entre autres. Il servit de transition entre le néoclacissisme américain succédant au colonialisme espagnol et une architecture plus moderniste. Contrairement au reste du monde, il est resté longtemps symbole de modernité sur l’Ile.

Des bureaux et immeubles d’habitation,  répétèrent d’abord verticalement des appartements conçus sur le modèle de la maison traditionnelle. Les pièces se succédaient linéairement le long d’une distribution parallèle. On entrait d’abord dans une salle de séjour. Puis se succédaient les chambres, ce jusqu’aux cuisine et services. Ce modèle spatial organisé autour d’un patio ou d’une galerie se maintint longtemps. Avec les premières constructions Art Déco, on vit apparaitre des appartements plus ramassés. ils comptaient une cuisine reliée à la zone de vie et non reléguée au fond de l’appartement (au Lopez Serano). Pour autant, ces réorganisations spatiales ne seront systématisées que dans les constructions plus modernes. L’art déco offre en effet à la Havane davantage de solutions esthétiques que d’aménagements spatiaux.

Promenade Art déco dans Centro habana

Découvrir l’art déco à la Havane impose de nombreux détours mais on peut l’aborder autour du Capitole (Centro Habana) avec notamment l’Edifice Bacardi (1930) . il compte 12 étages décorés d’émaux et terra cotta. il est couronné de ziggourats, et d’une chauve-souris en bronze, symbole de la marque de rhum.

Tout près, le centre commercial Harris Brothers et les batiments commerciaux avoisinnants déclinent les volumétries Art Déco.

Plus loin, sur Zanja le bâtiment des Télécommunications développe des dentelles de pierre sur sa tour. Puis, sur le Galiano (ave de Italia) et Neptuno, de nombreux bâtiments alignent leurs formes géométriques. Le Teatro America imite à la manière cubaine le Rockefeller center mais en 1941. Il abrite 67 appartements, un restaurant, des magasins et une extraordinaire salle de spectacle toute en courbes comme l’escalier et les vestiaires. Sur la même artère, les anciens magasins Ultra fondés en 1938. La Casa Quintana, immeuble de 1939 à l’angle de Zanja et la Casa Suarez (Aguillera esq San Miguel-1934) partage le même état de délabrement.

On peut alors remonter sur Reina pour admirer quelques bâtiments : le Newspaper building 1941 (Rafael de cardenas /ave Reina) Et angle Reina et calle Bellascaoin l’énorme temple maçonnique.

D’autres promenades Art déco dans la Havane

Une autre promenade Art déco dans le Vedado permettra de découvrir les batiments de l’Université et l’église méthodiste par Miguel de Soto (1950) calle K n 502 angle calle 25. Un peu au-delà, l’extraordinaire Edificio Lopez Serrano. Commissionné par le patron de la Moderna Poesia en 1932, calle 13, il symbolise un idéal d’hygiène, de luxe et de modernité. Malgré son état,  les vestiges au sol, le relief en nickel et argent au mur, laissent imaginer la beauté de l’édifice  à sa construction. Juste à côté, le petit Lopez est intéressant.

De là, on peut rejoindre le Musée des Arts Déco pour admirer la sdb de marbre rose de la Comtesse calle 17 n 502 entre D y E. http://visitesfabienne.org/wordpress/les-arts-decoratif-a-la-havane/

On peut compléter la promenade à la Maison d Enrique Garcia Cabrera, auteur des portes de bronze du Capitole calle 22 et calle 23. D’ailleurs, on peut pousser jusqu’au Paseo et à l’extraordinaire Casa de la Amistad (entre 17 y 19) ex demeure de Caterina Lasa. On la retrouvera à la Nécropole Cristobal Colon, dans son mausolée construit par René Lalique en 1930.

Enfin pour les plus aventureux, on peut se hasarder dans la zone de l’aérogare 1 au Reparto Lutgarda. Là, les quelques bâtiments construits en 1928  en l’honneur de la mère de Machado sont en ruine mais possèdent un charme certain. On y voit un théâtre, une poste et une église.

Edificio Bacardi

Tomás Sánchez

(merci à mon amie Cuca pour ses éclaicissements sur ce peintre fascinant)

Tomás Sánchez s’expose largement au Musée des Beaux Arts de la Havane, section cubaine. http://visitesfabienne.org/wordpress/beaux-arts-cubains/L’artiste réinvente le paysage comme nul autre depuis Hokusai dans la grande vague de Kanagawa. Il peut rappeler aussi  les impressionistes francais ou les romantiques allemands du style Caspar David Friedrich. Sa peintures porte en effet sur l’immensité de la nature. Une dimension métaphysique la marque.

Formation d’un peintre hyperréaliste

Tomás Sánchez s’inspire d’abord des naifs puis des expressioniste. il emprunte à Brueghel, Bosh et  Goya voire Ensor. On voit ces influences  dans quelques toiles de ses débuts, au Musée des Beaux Arts de la Havane. L’artiste cubain, né en 1948 dans la province de Cienfuegos suit les cours  à l’Academie Nationale des Beaux arts de San Alejandro  à la Havane.  Auprès de Antonia Eiriz,  il commence dans la mouvance hyperréaliste, très liée au photoréalisme. Ces premiers pas le préparèrent au paysage.

Il utilise un langage très réaliste, une peinture très léchée, pour jouer avec les volumes et la perspective,. Il se rapproche ainsi du langage photographique. Son hyperréalisme ne s’intéresse ni à la ville, ni à l’homme ou pas directement ,mais à la campagne. Ses paysages intègrent des forêts exubérantes. Celles-ci ne paraissent pas être limitées par la toile. Des cascades, des paysages tropicaux lumineux, presque sereins illuminent ses toiles.

Tomás Sánchez utilise la photo comme point de départ mais sa vision intérieure et personnelle transforme le paysage en une métaphore sur l’homme. Il ne représente pas de lieux particuliers ou réels mais des paysages imaginaires composés de souvenirs sublimés de son enfance et frappants comme pour nous ouvrir les yeux. Ainsi, Il représente la nature comme une île gâchée sur laquelle il faut renaitre, île qu il faudrait proteger de ses habitants.

Un peintre de l’environnement

Ses tableaux empruntent à diverses techniques (huile, pastel, acrylique voire vitrail). Ils évoquent le sentiment cyclique du temps, le flux de la vie. La nature, délicatement taillée au pinceau, sert de refuge à l’homme menacé de décadence, d’apauvrissement spirituel. C’est ce que signifient les ordures, témoins du consumérisme et du superflu matériel dont les hommes remplissent leur vacuité. Sanchez peint des paysages d’îles qui s’ils paraissent répétitifs diffèrent en fait tous les uns des autres. Il s’est en effet essayé à des séries, à la manière des impressionistes : les Crucifix et les Poubelles. Il s’agit de variations sur un même thème. Les champs d’ordures se dressent en bord de mer comme pour opposer les déchets de l’humanité à la mer, source de vie. L’homme apparait ici comme antagoniste à la nature idéalisée et pure. Ces paysages a priori idylliques sont porteurs d’un questionnement sur la nature humaine.

Sa peinture se voit transformée par des inquiétudes d’ordre écologique et les paysages aux détails peints avec précision et minutie deviennent presque abstraits. Les nuages évanescents, éthérés travaillés en pastel, aquièrent peu à peu une vie propre devenant le motif central de la composition, Une palette infinie de bleus construit avec force la profondeur de ces nuages chargés de symbolisme. En effet, Sanchez réduit ses tableaux à trois composantes : nuages, mer, île. Ainsi,  l’homme apparait  insignifiant face à la magnificence de la nature. Le message est renforcé par les équilibres impossibles d’îles en apesenteur, les symétries arbitraires de ses paysages, la tension créée par le bord de mer conçu comme une ligne qui sépare le vide du trop plein.

Ses îles évoquent un message utopique, celui dans lequel l’homme vit en équilibre avec la nature, à la recherche de l’union avec le tout, en opposition au modèle consumériste vide notamment de spiritualité.

Une lecture rapide de son œuvre pourrait mener à l’interpréter comme une critique du monde capitaliste en opposition avec son île des merveilles…mais la lecture de ses îles flottantes offre surtout une vision écologiste et métaphysique où l’homme s’immerge dans la nature, seule salvation pour notre planète.

http://www.tomassanchez.com/