Un itinéraire de randonnée et une route départementale empruntent les chemins cathares. Je fais suite ici à mon article de la semaine dernière sur les châteaux. Voicien effet une promenade en cette belle région occitane. Pour profiter de ces 36 cités et citadelles en toute quiétude, il faut se hâter. Car la zone a déposé une demande de certification UNESCO. Une fois labélisés, il y a fort à parier que les chemins attirent une foule de visiteurs.

On peut cheminer en voiture le long de la route panoramique D117 de Foix à Perpignan. Ou, pour les plus courageux, à pied …
Un itinéraire occitan
Je vous propose de nous intéresser au contexte politique social et religieux du catharisme. Il est intrinsèquement lié à l’Occitanie. Au XIIe siècle en effet, des raisons religieuses et politiques expliquent la flambée hérétique dans la région. On utiliseait autrefois le terme de Languedoc,. Aujourd’hui, on lui préfère l’Occitanie. Dans les deux cas, on se réfère à une langue et une culture bien particulières : celle de la langue d’Oc.
Pourquoi les cathares : La dissidence religieuse apparaît dans la Chrétienté occidentale
L’an mil voit se manifester de nombreuses hérésies. Elles prennent de l’ampleur dans les 3 siècles suivants. Bogomiles (Bulgares au 10es) Pauvres de Lyon, Vaudois du Jura, béguins, patarins du centre de l’Italie, tisserands, Albigeois, Cathares. Ils sont les différentes faces de la dissidence religieuse médiévale
Ces communautés prêchent un retour au modèle d’Eglise des premiers temps du christianisme et d’opposition à la reforme grégorienne. Ils seront systématiquement persécutés. Le Nord de la France, l’Italie du Nord et du centre n’échappent pas à cette condamnation de l’Eglise romaine. Pas plus qu’à sa hiérarchie au prétexte qu’ils ne respectent pas les idéaux du Christ. Mais le mouvement s’implante surtout en Languedoc. Pourquoi ?
Le Contexte politique et social occitan
Au XIes, le riche et puissant Comté de Toulouse concurrence le Royaume de France. Il affirme son indépendance face à la couronne mais aussi à la puissance de l’Eglise. Le cadre juridique, politique et religieux y est en effet relativement libertaire.
Les principautés féodales méridionales sont particulièrement poreuses. Essentiellement la famille Trencavel, seigneur et maître de presque tous les territoires concernés par l’hérésie cathare. La société y diffère des contrées du nord. Egalitaire et cultivée, elle parle occitan. Elle est marquée par des questionnements sur l’engagement religieux. Le clan familial, le matriarcat, l’importance et la reconnaissance de la femme y sont nets. La croisade va exacerber un régionalisme fort marqué par la haine de l’envahisseur nordique.
Pourtant, Les nombreuses dissensions entre les seigneurs locaux favoriseront l’effondrement du Languedoc.
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Randonnée le long du chemin des bonshommes
De multiples agences proposent des randonnées à travers la région pour découvrir ces « citadelles du ciel ». Cette expression vient de Michel Rocquebert. La région l’utilise pour la labélisation

Néanmoins, il est possible d’organiser soi-même la découverte en logeant dans de petites auberges. Les guides, cartes IGN RandoPyrénées.com (Sentier cathare carte 9, GR 10 et 11) et sites donnent suffisamment d’informations pour s’en sortir seul.

Le Sentier Cathare suit en continu chemins et de pistes sur près de 200 km sur les GR®367 et 367a. On peut relier à pied, en douze étapes, la Méditerranée (Port la Nouvelle) à Foix, en passant de château en château. Le sentier longe les 7 citadelles dites du vertige. Il s’agit d’Aguilar, Padern, Quéribus, Peyrepertuse, Puilaurens, Puivert, Montségur, et la citadelle de Carcassonne.

Des paysages impressionnants
-Un chapelet de forteresses défensives

Des Corbières au piémont des montagnes d’Ariège à la vallée de l’Aude et au plateau de Sault, il offre une grande variété de paysages. On passe des lagunes littorales, coteaux viticoles, garrigues, forêts, gorges et sommets pyrénéens, nids d’aigles construits sur d’impressionnants promontoires rocheux. Aguilar, Lastours, Montségur, Peyrepertuse, Puilaurens, Quéribus et Termes forment autour de Carcassonne un ensemble défensif longtemps réputé imprenable. Ils ont été restructurés dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Des constructions féodales occupaient auparavant ces sites.. La Cité de Carcassonne et ses châteaux sentinelles de montagne constituent l’une des premières constructions en série inspirées du modèle de fortification promu par le roi Philippe Auguste et perpétué par ses successeurs capétiens.

– Des Ruines romantiques
Au centre de cet arsenal défensif, se situe la Cité de Carcassonne. Elle compte 52 tours, deux enceintes, 3 km de remparts. Occupé depuis le VIème siècle avant JC, le site vit s’édifier un château comtal au XIIème siècle. Puis, Philippe III le Hardi et Philippe IV le Bel, modernisèrent ses fortifications. C’est au 19e s que Viollet-le-Duc, se vit confier une restauration d’envergure en 1853.
Après le Traité des Pyrénées en 1659, cette ceinture défensive entre la France et l’Espagne, s’est disloquée. Ces citadelles contrairement aux châteaux des seigneurs locaux, représentent des places isolées et difficiles d’accès abritant uniquement des garnisons. Abandonnées, leurs murs éventrés et leurs ruines ont attisé la mythologie romantique voire ésotérique de la fin du 19e siècle.
13 autres châteaux complètent le panorama:Châteaux de Durfort, Niort, Pieusse, Roquefixade, Usson, Hautpoul, Miramont, Padern, Puivert, Saissac, Miglos et Villerouge-Thermenès
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