L’Annexe : un quartier de Toronto

Voici une balade dans le quartier de l’Annexe, joli quartier résidentiel de Toronto. Elle  offre une vision de deux styles architecturaux typiques de la ville de la fin du 19e  : le Bay n Gable  (Fenêtre et pignon) et le style richardsonien romanesque.

Un joli quartier de la fin du XIXème siècle

La balade peut commencer en face du ROM 1 Bedford (2010). Cet immeuble de verre de 32 étages se dresse sur un podium de 8 étages qui incorpore une facade géorgienne recupérée. Yorkille était en 1830 un péage pour les fermiers qui allaient à York. A l’angle Yonge et Bloor (limite nord de York) il y avait 2 tavernes puis des brasseries, des briquetteries et des maisons.

Sur Lowther, les maisons 23, 25 et 29 datent de 1875. Elles sont de style néo-gothique. Après 1849, l’omnibus permit l’installation d’habitants en quête d’air pur. De grandes maisons comme Lowther 30 et 32 furent construites en style gothique et italianate en brique. Ici c’est le prototype Bay’n Gable.

La maison jaune 50 Lowther marquait la frontière de Yorkville. C’était celle des Baldwin, famille de pionniers propriétaires de nombreux terrains de l’actuelle Annexe . En 1883, la ville de Toronto acheta Yorkville pour loger la classe moyenne. Les terrains d’à côté furent annexés en 1887 d’où le nom d’Annexe (entre Bloor et Davenport et Avenue Road et Bathurst). L’ensemble des maisons de ce quartier a été construit entre 1888 et 1905. Cette courte période de construction confère une jolie unité architecturale aux rues arborées.

Un festival de stymes architecturaux

Lowther 60 une maison néo géorgienne de 1906 au beau portique classique fait face au parc de Taddle Creek. Une sculpture y évoque les méandres de la rivière qui prend sa source sur St Clair et Bathurst et coule jusqu’au lac Ontario. Couverte, elle servit d’égout. On passe  75 Lowther (1892)  devant une maison de style roman victorien et néo-gothique. Au 78 Lowther un relais classicisant abritait les chevaux de la famille Eaton qui habitait non loin. On tourne sur St Georges et on tombe sur l’ église scientiste néo-Classique à grandes colonnes doriques construite en 1916.

En remontant un peu au 182 St Georges, une maison d’Eden Smith de 1910 illustre le style Arts and Craft. On redescend alors sur Bloor, du nom d’un brasseur investisseur de la fin du XIXe. On passe le bâtiment moderne du Royal Canadian Yacht Club pour rejoindre le York club, magnifique maison construite en 1889 pour George Gooderham. Ce grand brasseur de Distillery District s’était enrichi dans la banque, les assurances, le chemin de fer. Cette maison est le chef d’oeuvre de David Roberts, architecte de la famille et auteur du Flat Iron Building cf http://visitesfabienne.org/wordpress/aux-origines-de-toronto/

Cette grande demeure est exemplaire du style richardsonien romanesque. A la mort du propriétaire, sa vente ouvrit la porte au commerce dans ce quartier résidentiel et intellectuel .

qui a souffert de l’augmentation des transports.

Avec la voiture dans les années 1920, les gens aisés allèrent s’installer plus au nord à Rosedale ou Forest Hill. De ce fait, des investisseurs subdivisèrent voire détruisirent les maisons de l’Annexe. Ce phénomène augmenta lors de la construction du métro dans les années 1950. Ce qui incita à construire des immeubles. En conséquence, les propriétaires quittèrent le quartier autrefois très chic.

De retour sur Bloor au 327, le fantastique Bata Shoe Museum en forme de boite à chaussure, expose depuis 1995 une grande partie de la collection personnelle de Sonya Bata.

A l’angle de l’église de l’Unité, s’amorce la rue Madison, les Champs Elysées de l’Annexe.  De magnifiques maisons rachetées par l’Université et par la municipalité pour éviter la destruction la bordent.

Au 37 se trouve la maison de Lewis Luke construite par Lennox en 1888, l’ architecte du old City Hall et de Casa Loma . Cette maison représente  l’archétype du style de l’Annexe. C’est un mélange d’architecture Queen Anne, néo-gothique et de Richardsonian romanesque en brique rouge.

On peut continuer la balade en reprenant Lowther sur la gauche puis Spadina Rd le long de l’immeuble 41/45 construit en 1905 en style néo-classique. Puis on passe devant le 85, une petite maison Queen Anne, transformée en sortie de métro. On regagne alors Walmer Rd  dont le tracé sinueux suit le chemin de campagne originel qui remontait l’escarpement jusqu’à la maison Spadina. Au 53, une raissante maison mélange les styles richardsonien, neo classique / Queen Anne. Elle est couronnée d’un joli toit en champignon. En face, un Immeuble laid de Uno Prii 1969  regarde le joli jardin Gwendolyn MacEwan poétesse. Il mène à l’église Baptiste construite en 1890 par Langley et Burke architecte de presque toutes les églises du XIXe siècle à Toronto.

Le centre de Toronto

Cette promenade dans le centre de Toronto commence autour de la Place Nathan Phillips, du nom d’un des maires de la ville. https://www.toronto.ca/data/parks/prd/facilities/complex/1089/index.html

Des statues dont l’Archer de Henry Moore , le mémorial à Winston Churchill et du jardin de la Paix ornent cette grande esplanade. Le bassin, au centre de la place, se transforme en patinoire publique l’hiver.

Sur la Place Nathan Phillips

La ville et les deux premières mairies apparurent du côté du marché Saint Laurence. Mais le centre de la ville se déplaça et on construisit le troisième et le quatrième Hôtel de ville  plus au Nord, sur l’actuelle square Nathan Phillips.

Le finlandais Viljo Revell est l’auteur du quatrième et actuel bâtiment. Construit en 1965, il se compose de deux tours de bureaux (20 et 27 étages) curvilignes. Ses murs de verre symbolisent la transparence de l’administration. Ils entourent un podium de 2 étages avec un joli jardin sauvage et méconnu auquel on accède par les rampes. Du ciel ,la forme fait penser à l’œil du gouvernement…

Dans la direction de University avenue se trouve le jardin de justice Mc Murthy ancien avocat général de la Province, à l’emplacement de Toronto Armories. Sur University, La sculpture d’hommes et de femmes Piliers de la justice offre un espace libre. Une autre statue représente la liberté d’expression et de religion. Elle représente une femme brandissant un document et discourant  et un homme tenant un globe symbole des grandes religions . Un peu plus loin, un lion et un petit agneau sur une planche en équilibre illustrent l’égalité devant la loi, droit fondamental canadien.

Cour de Justice et opéra

Osgoode Hall sert de cour de Justice depuis John Simcoe, premier gouverneur du Haut Canada (1791). La rue est pavée de pierres de lest. William Osgoode, premier Chef de Justice y établit la loi anglaise et abolit l’esclavage.

Une fois la capitale établie à Toronto,  on y construisit un édifice de deux étages entre 1829 et 32. Bâti en briques , il accueillait étudiants et juristes. Lane, architecte du second City Hall et de l’Eglise de la Trinité le reconstruisit. Il l’agrandit après le passage des anglais en 1837. En outre, il lui ajouta un portique classique, dupliqué sur l’aile est. Puis il élargit la façade sur le modèle de Versailles. Pour finir, il fit entourer Osgoode Hall de grilles, magnifique œuvre du peintre d’origine française George Berthon (1868). Elles avaient en fait pour but de mettre à l’écart de l’édifice le bétail de la colonie.

Osgoode Hall propose une halte déjeuner superbe et méconnue :

deshttp://www.osgoodehall.com/osgoodehallrestaurant.html

 

En face, La façade transparente du 4 Seasons Centre for The Performing Arts affirme sa modernité. Construite en 2006 pour le Canadian Opera Company et le Ballet National, elle attire l’œil sur l’énorme escalier transparent également. L’acoustique y est exceptionnelle.

L’ancien City Hall

On reprend maintenant Queen Street pour rejoindre le Old City Hall construit par Lennox en 1899. . Cet architecte est l’un des grands  personnages de Toronto. Il a notamment construit casa Loma, l’ Hôtel King Edward. Il s’illustre particulièrement dans le style Richardsonian Romanesque caractérisé par des façades solides, robustes, avec des détails fantastiques. Y abondent en effet gargouilles et statues néogothiques de la façade. Des détails pittoresques s’accumulent. Ainsi en va-t-il de la cour intérieure, de  la tour de 73m désaxée pour être vue depuis la rue Bay alors axe majeur de la cité, d’une  tour ronde et d’un oriel asymétriques. Chaque entrée porte un nom différent reflétant les utilisations multiples de l’édifice (cour de justice, mairie, bâtiment municipal).

A l’intérieur, un vitrail de Robert McCausland traite du commerce et de l’industrie et montre le second et le troisième city hall. Le coût de l’édifice a  quadruplé par rapport au budget initial. Du coup, cette augmentation énorme a pollué les relations de Lennox et de ses commissionnaires. Ce dernier s’est alors vengé par des carricatures  des conseillers avaricieux au-dessus de l’entrée. De plus, interdit de signer la construction, il a caché les lettres de son nom entre les corniches, ce tous les 3 corbeaux. Le bâtiment a heureusment été classé monument Historique ce qui l’a sauvé de la destruction.

Devant l’ancienne mairie, le cénotaphe inspiré par le monument de Whitehall à Londres est le lieu de commémoration des soldats morts et enterrés en terres étrangères

 Les grands magasins

En 1883 Robert Simpson, écossais émigré ouvrit une boutique de corsets sur Yonge. En s’agrandissant, elle déménagea sur Queen et Yonge en 1883. L’homme d’affaire ajouta alors des services pour femmes et enfants. En 1894 il commanda à l’architecte Burke un nouveau bâtiment de style Ecole de Chicago. Le grand magasin Bay, emblématique de Toronto prenait  alors possession d’un lieu central face à la Mairie de l’époque. Son ossature métallique et ses fenêtres décorées le rangeaient parmi les édifices cultes du célèbre architecte. Premier building de la ville, il comptait un ascenseur Otis. Le magasin s’agrandit ensuite entre 1894 et 1912. Enfin, une aile Art déco fut ajoutée en 1929 avec un restaurant destiné à concurrencer le Carlu de Eaton. En 1970, the Bay fut rénové avec la construction d’une passerelle. Après la mort de Robert Simpson, il changea de propriétaires.

Timothy Eaton le grand concurrent de Simpson émigra d’Irlande en 1854. Il fonda sa première boutique Oshawa. Puis il s’installa sur Yonge où il fonda un immense magasin entouré d’entrepôts et annexes. Eaton révolutionna le commerce avec des prix fixes, des catalogues, des livraisons et son slogan satisfait ou remboursé. Mais, méthodiste, il ne vendait ni tabac ni cartes. Il construisit tout un complexe en 1973. Celui-ci est devenu un des plus grands centres commerciaux du monde en 2000. Sa statue se trouve au ROM.

 Non loin, se cache la Place piétonnière de la Trinité. Niché derrière le centre Eaton, un labyrinthe s’inspire de celui de la Cathédrale de Chartres . il annonce la façade en forme de foreteresse de l’Eglise anglicane néogothique en brique construite par Henry Bowyer Lane en 1847 . Libre d’accès pour tous, elle accueille aujourd’hui les déshérités. Peu à peu insérée dans les entrepôts du Eaton Center, et échappa à la destruction malgré un incendie (1977). Des vitres du Centre Eaton la mettent en lumière. Derrière l’église, on voit l’une des plus anciennes maisons de la zone, celle du recteur Henry Scadding construite en 1857. Du balcon de cette dernière, on pouvait voir le lac et les falaises de Scarborough.

Escapade à Ciudad de Mexico

Ciudad de Mexico  (CDM, on n’utilise plus le vocale de District Federal) suscite des commentaires en général négatifs…Et pourtant au départ de la Havane c’est réellement une destination idéale. D’abord parce qu’il faut finalement moins de 3h pour relier la capitale mexicaine (interjet ou aeromexico proposent des tarifs attractifs) , ensuite parce que l’escapade permet de changer de monde et de découvrir au plus près des civilisations anciennes, complexes et passionnantes. De quoi satisfaire l’amateur d’art et d’histoire, l’amoureux de magasins, le gastronome en mal de mets savoureux mais aussi le simple promeneur en quête d’une belle ville à explorer. La semaine sainte est idéale car la ville se vide de son trafic routier et de son chaos habituel.

https://www.interjet.com/es-mx/destinos/cub/vuelos-la-habana

Se loger

Par où commencer ? D’abord le logement, plus que le confort, la localisation importe à Ciudad de Mexico (centrale si possible) particulièrement dans une ville réputée dangereuse. Mais l’est-elle vraiment beaucoup plus que les autres grandes capitales?  Evidemment, il convient de prendre les précautions essentielles. Ainsi, il faut éviter toute tenue ostentatoire,  balade dans des quartiers peu sûrs,  sorties nocturnes hors des sentiers battus…Bien sûr les quelques conseils de prudence habituels s’appliquent pour tout arpenteur de grandes cités. Il vaut mieux  préférer les voitures uber qui permettent d’éviter le maniement d’argent. Pour autant, le métro  le metrobus ou les taxis commandés et recommandés par les restaurants et hôtels ne posent aucun problème. En revanche il faut proscrire les  taxis hélés dans la rue. On peut aussi prendre les bus à impériale ou turibus qui sillonnent les zones touristiques (4 itinéraires différents, pour approximativement 10 dollars par personne).

https://www.metrobus.cdmx.gob.mx/

La même carte magnétique achetable et chargeable à l’aéroport s’utilise pour les bus et les métros ce qui évite tout échange d’argent dans les transports en commun.

Pour vous rassurer

Les quartiers historiques et touristiques ne posent pas de problèmes de sécurité et sont fabuleux pour qui sort de son île isolée…On peut donc y marcher tranquillement. Les gens sont beaucoup moins agressifs que dans beaucoup d’endroits. Les mexicains vous demandent gentiment s’ils peuvent vous aider Cependant, jamais ils n’insistent  pesamment pour vous vendre quoi que ce soit et ne sifflent pas sur votre passage. Les gens sont au contraire courtois et souriants, ils retiennent les portes, vous proposent assistance et conseil sans jamais insister et sont ravis de voir les touristes apprécier leur beau pays et leur culture si riche.

Les guides papier tout comme le site du Quai d’Orsay se couvrent en annonçant le pire mais la situation de Ciudad de Mexico s’est considérablement améliorée sur le front de la sécurité ces dernières années et encore une fois pour peu qu’on prenne ses précautions, il n y a vraiment pas de quoi avoir peur….pas plus que dans les autres grandes villes en tous cas!!!!!

Quartier chinois de la Havane

Si le quartier chinois parait réduit de prime abord, cette petite visite vous permettra de découvrir une communauté discrète et étonnante. Cependant, ell s’est énormément affaiblie depuis l’exode massif à la fin des années 1960. Certes il ne faut pas s’attendre à l’effervescence commerciale et l’inventivité des chinatowns traditionnels. Pour autant, le quartier mérite d’être connu.

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A l’origine du quartier chinois

Les premiers asiatiques, des Philippins, arrivèrent au tout début du XIXe s. Les 600 premiers Chinois,  majoritairement de Canton débarquèrent eux en Juin 1847 . Ils devaient servir de main d’œuvre agricole bon marché pour remplacer les esclaves africains.

La communauté s’accrut en 1869 avec les Chinois de Californie. Les Etats-Unis de la Guerre de Sécession et de l’industrialisation n’étaient pas les moins racistes….

Après avoir pris part aux guerres d’indépendance et avoir été libérés de leurs obligations agricoles, les Coolies s’installèrent sur la Calzada de Zanja.  On évalue leur nombre à 150 000 entre 1847 et 74. Ils élirent domicile le long de la conduite d’eau du centre-ville près de la gare de trains pour Marianao.

C’était un lieu pratique où les petits commerces de restauration, blanchisseries, boutiques de nourriture purent prospérer. Dès 1879, ils purent (voire durent) s’inscrire dans des sociétés les regroupant par nom, provenance, voire filiation politique. Nommés casinos, ces lieux servaient essentiellement pour les réunions et l’organisation de la communauté.

Une communauté aujourd’hui décimée

Il ne reste aujourd’hui que 13 de ces sociétés sur 36 dans les années 1950. A cette époque, on évaluait la communauté à 200 000 Chinois sur Cuba dont la moitié dans ce quartier. On la considérait comme la seconde des Amériques après celle de San-Francisco. Elle rayonna sur une dizaine de pâtés de maisons autour des Rues Galiano et Reina avec ses commerces, théâtres, banques, écoles, sa bourse de commerce…

Un cimetière fut même ouvert dans le nouveau Vedado sur la rue 26. Aujourd’hui la communauté de 150 descendants de chinois grossit mais n’habite plus forcément le quartier. Elle peine à conserver sa langue et ses traditions. En effet, les chinois arrivés à Cuba étaient à 90% des hommes et se sont donc mariés et dilués dans la population locale ….

Lieux de réunion et de piété sino-cubains

On peut partir de l’arche chinoise à l’angle des rues Amistad et Dragones offerte par la République populaire de Chine en 1999. Tout près, dans la rue Amistad, se trouve la société Chung Woh créée en 1893. Comme dans  la majorité des sociétés, à l’étage se trouve la grande salle de réunion, les bibliothèques et salles de classe. On y apprend effectivement le mandarin. Dans le patio, se donnent conférences et consultations de médecine chinoise. Une petite chapelle confucéenne  montre que le syncrétisme a aussi touché le confucianisme . En effet, le travail agricole mettait en commun des ouvriers d’origine africaine ou asiatique. Confucius tout rouge, ici est assimilé à la Ste Barbara catholique et au Chango de la Santeria. Des baguettes et pierres attestent aussi de la pratique de la divination. Car les Chinois débarqués à Regla sont rentrés en contact dès leur arrivée à Cuba avec la vierge de Regla assimilée à Yemaya. Le phénomène de transculturation s’est donc opéré d’emblée.

On reprend alors la rue Dragones très populaire et populeuse.

Le coeur de Chinatown cubain

On accède alorsau Cuchillo de Zanja, ruelle occupée par les restaurants. C’est le cœur de ce Chinatown,. Au bout de la rue, se dresse  l’Institut Confucius, ancien Edificio Pacifico. Jadis restaurant très connu, il est devenu institut universitaire et dispense des cours de langue.

A côté, se trouve la seule imprimerie survivante Kwong-Wah-Po. De retour sur Zanja, au 163, on entrevoit une pharmacie traditionnelle chinoise. Peu après, on tourne à gauche sur Manrique pour découvrir une école d’art martiaux installée dans l’enceinte d’un cinéma désaffecté. Dans la cour, un café, en face une maison de retraite. Dans la maison d’à côté un foyer où les anciens jouent au Mah Jong.

Un quartier délabré mais bien vivant

A l’angle de Dragones, jouxtant la boulangerie neuve qui s’annonce chinoise, mais ne vend que des pâtisseries cubaines, se trouve encore un foyer pour personnes âgées.  Il y a dans cette rue une série de clubs . Se succèdent ainsi la Sociedad China ,La Unión de la Familia, la Sociedad China Lung-Kwn-Sol et enfin la Fonda Sue-Yuen-Tong .

En reprenant Manrique, on parvient à la très belle église de la Charité dont la chapelle au fond à droite recèle une icône précieuse. Il s’agit d’une image d’une Vierge chinoise apportée en ces terres lointaines par un frère franciscain d’origine chinoise. Elle est assimilée à la Vierge du cuivre Sainte patronne de Cuba. C’est elle qui marque l’épicentre de cette communauté, regroupée dans l’église presbytérienne, sur Salud, où les premiers pasteurs chinois commencèrent à enseigner la langue en 1904.

En continuant toujours sur Salud, on tombe sur le restaurant Fleur de Lotus, véritable institution locale . Juste à côté, le centre culturel chinois, occupe une belle maison coloniale, isolée loin du centre historique de la Havane. Calle Salud, No. 243, entre Gervasio y Escobar. On revient alors sur Zanja en longeant le jardin Confucius  avec sa jolie statue entourée de bambous. On parvient enfin Rayo 108 entre Zanja y Dragones à la galerie d’art continu  (Galleriacontinua) aménagée dans un ancien cinéma chinois. Elle accueille des expositions d’art contemporain. https://www.galleriacontinua.com/about/habana/history

On peut compléter ce tour à pied avec une incursion au cimetière chinois dans le nouveau Vedado, juste derrière la Nécropole de Colón.

Parque Central

Le Parque Central fait office de carrefour au milieu du Paseo de Marti. Il se trouvait à l’origine juste à l’extérieur de la muraille. Celle-ci date du début du XVIIIe. Elle visait à protéger la ville d’attaques de pirates et de corsaires.

http://visitesfabienne.org/wordpress/muraille-de-la-havane/

Sur ce terrain, s’élevait une ferme. Puis ouvrit l’atelier de Jose Albazzi sculpteur de granit. L’artiste était si connu qu’il se présenta à l’Exposition Universelle de 1887 à Paris comme représentant des provinces d’outremer (cf catalogue de l’Expo de 1867, section espagnole).

Un espace libéré par la destruction de la muraille

A la destruction de la muraille (1863), le glacis fut ouvert en zone de promenade et en un espace ouvert et arboré. Destiné aussi à accueillir une circulation croissante,  le chemin de campagne initial se transforma en une grande avenue de parade pour les carrosses. Il portait alors le nom   de Alameda de Isabel II. Il se composait de trois sections de la fontaine de l’indienne au Malecon.

Inspirée du Prado de Madrid, la promenade fut bientôt bordée de grandes demeures et d’édifices sociaux, avec une allée centrale piétonne, pavée de marbre, des arbres, des bancs de pierre. A la fin de la période coloniale, elle prit le nom de “Paseo de Martí” en hommage au héros de l’independance, même si elle restait communément connue comme “Paseo del Prado”.  L’actuel Parque Central  remplaça les trois petits jardins en 1877 avec un équipement moderne de luminaires, bancs… Une fois achevé, il devint lieu de rencontre à la place de l’Alameda de Paula et de la place d’Armes. En son centre, fut érigée la première statue de Jose Marti en 1905, en remplacement de celle d’Isabelle II (1850).

Lieu de rencontre de la ville et point de liaison entre la vieille ville et la ville cubaine, le parc est entouré de 28 palmiers symbolisant la date anniversaire de Jose Marti le 28 Janvier.

Avec la croissance de la ville dans la moitié du 19e siècle, le Prado s’urbanisa encore.  D’élégantes demeures et immeubles, clubs et théatres le bordèrent alors.

Le Parque, haut lieu théatral.

De nombreux édifices importants apparurent comme en 1870 le “Teatro Albisu”. Il devint en 1918 “Centro Asturiano”. Cet édifice abrite aujourd’hui la section internationale du Musée des Beaux-Arts.

http://visitesfabienne.org/wordpress/musee-des-beaux-arts-la-havane/

www.bellasartes.cult.cu

En 1877  le Teatro Payret ouvrit mais un cyclone le détruisit  en 1882. Puis ce fut le tour du Teatro Tacon (dès 1838) et le centre Galicien ensuite englobés en 1907 dans le Grand Théatre une fantastique bâtisse éclectique.

Carrefour central de la capitale d’un Cuba indépendant

Le Parque Central, devenu carrefour de la ville au XIXe siècle vit aussi fleurir des Hôtels. Après les théatres il fallut héberger. Ce fut d’abord l’ “Hotel Telégrafo”. Ouvert dès 1835 sur les rues Reina y Rafael , il bougea dans le quartier à la mode en 1888. C’était alors l’ un des hôtels les plus élégants de l’époque avec ses toilettes…

A coté, le “Café y Salón Escauriza”, rebaptisé “Le Louvre”, en 1838 donna son nom à tout le trottoir. Il  précéda l’Hotel Inglaterra ouvert en 1856 avec ses salons mauresques. C’était le point de ralliement des libéraux. Il subsiste un charme fâné de ces batiments symboles d’une splendeur passée. Fin du 19e de la familia Pedroso  converti un de ses immeubles d’habitation. L’édifice accueillit alors les bureaux du “Diario de la Marina”. En 1909 l’ “Hotel Plaza” engloba l’ensemble…

Enfin le dernier Hôtel de la placevient d’ouvrir à l’emplacement de la Manzana de Gomes. Cette manzana, ou bloc de bâtiments, se convertit en la première galerie commerciale. Elle s’ispirait  des passages couverts typiques des capitales européennes à la fin du XIXeme siècle. De style néoclassique elle occupe tout un pâté de maison construit au dessus des vestiges de la muraille. Elle abritait des boutiques et deux théatres.

Le Parque Central, lieu de réunion et loisirs

Au début du XXe siècle, avec la République et l’indépendance, les lieux de réunion et de loisirs se multiplièrent : cafés, clubs, billards. A l’époque, on ne dénombrait pas moins de 188 billards chiffre qui avait explosé dans le courant du siecle. Ainsi le café Central ouvert en 1914 changea ensuite de fonction et de propriétaires, devenant bar, cafeteria, tabac, presse, glacier, patisserie. Avec le temps, l’édifice manquant d’entretien et de soin tomba complètement en ruine. En 1999 l’Hotel Parque Central le remplaça. Il conserve quelques éléments anciens dans sa façade. Il offre d’ailleurs la jolie surprise d’une des plus belles vues sur la capitale. On peut ainsi monter au dernier étage, terrasse restaurant panoramique. Mais on peut aussi aller voir au sous sol, des vestiges de la muraille démantelée.

Le périmètre du Parque Central fut consacré centre de la ville nouvelle avec l’inauguration en 1929 du Capitole. Ce bâtiment s’ inspire de l’architecture des capitoles provinciaux des Etats-Unis. Au delà, il s’inspire de l’architecture républicaine romaine. La coupole s’inspire du Panthéon. C’est ce symbole républicain et politique et non la Basilique St Pierre de Rome (elle aussi inspirée par le Panthéon…) qui sert de modèle à la chambre des représentants et au Sénat Cubains. Ceux-ci se trouvaient jusqu’alors dans la Vieille Ville. Après 1960, le Capitole abrita le ministère des Sciences et Technologies et de l’environnement.  Il vient de réouvrir et je vous en conseille la visite !

https://web.archive.org/web/20100826111737/http://www.capitolio.cu/historia.htm

Le Malecon

photo-malecon-2La ville de la Havane se construisit dans un premier temps le long de la baie.  Un système de fortification sophistiqué fortifia rapidement ce site exceptionnel en pays indigène. Il s’agissait de petits chateaux bastionnés intra muros (Fuerza Real) . Des forts le complétaient  sur la muraille (San Carlos de la Punta) mais aussi sur les promontoires alentours (Cabana, el Morrro, Sta Clara, St Nazaire etc…)

La conquête du bord de mer

La conquête de la mer ne commenca que tardivement. A la fin du XIXeme siècle, la ville sortit des murs historiques, le long du Paseo jusqu’au Capitole. De nouveaux quartiers s’ouvrirent dont le Vedado, autrefois lieu de chasse.

http://visitesfabienne.org/wordpress/muraille-de-la-havane/

Une voie reliait alors le centre historique à cette zone en expansion : San Lazaro. Ce n’était pas le lieu le plus couru de la ville puisqu’il accueillait l’hopital des Lépreux, un asile d’aliénés et un cimetière…. Comme de nombreuses cités, la Havane tournait alors complètement le dos à la mer. Il est vrai que la mer se déchaine le long des récifs et que la côte rocheuse et infestée de requins est particulièrement inhospitalière.

Au dela des murailles un long espace tampon protégeait les habitants de la furie des vagues. Le long de la mer des criques pouvaient etre utilisées par temps calme, comme lieu de baignade voire de villégiature. Face à l’actuel centre culturel panaméricain, les gens pouvaient se baigner dans une petite crique rocheuse. La crique face à l’actuel parc Maceo permettait quant à elle de rafraichir les chevaux…. Dans ce cadre, la construction du Malecon a été un projet au long terme, de conquète de territoire. A mesure que progressait la voie de bord de mer, la zone de Miramar se convertissait en zone balnéaire.

Le Malecon ou jetée en espagnol, se construisit en trois étapes sur 7 km de l’entrée de la Baie au Rio Almendar (tunnel de Miramar). Le projet a mis plus de 55 ans pour arriver à son terme.

la Tribune anti imérialiste sur le Malecon

La 1ere étape

La première étape commença en 1898 . Elle se poursuivit sur 1 500 m du Fort San Salvador de la Punta au Torreon de San Lazaro (parc Maceo). Il s’agit de ce que l’on dénomme aujourd’hui le Malecon historique. Ce tronçon est en cours (plutôt en attente) de restauration officielle sous l’égide de la oficina de l’historiador de la Ciudad. Les sections suivantes du Malecon sont gérés par le gouvernement municipal. De cette première partie on conservera essentiellement les façades. Celles-ci rongées par les intempéries, ne tiennent que par miracle. Néanmoins elles offrent une belle continuité urbanistique du fait de la colonnade . Elle unit les maisons et permettait de se promener à l’abri du vent, des vagues et des pluies…

La construction de ce premier tronçon de Malecon a commencé le 6 mai 1901 au lendemain de l’indépendance de Cuba. Elle témoigne de la présence croissante des américains. Il s’est d’abord agi de travaux de soutènement et d’endiguement (mur plus route). Est venue ensuite la phase de construction avec la promenade, la route et enfin avec un recul de 4m, les maisons. La promenade prévue se voulait large avec un terre-plein central. En fait, les arbres ne survécurent pas au premier cyclone, pas plus que le mobilier urbain.

Ce tronçon de 500 m prit plus de temps que prévu car les plans tiraient droit alors que la baie s’incurve clairement. A cette époque, on délaissait la vieille ville. Le Paseo de Prado était à la mode, aet le Malecon en devint un débouché naturel. A l’entrée du Malecon, à l’extrémité du Paseo, on construisit une gloriette. Devant, on disposait de chaises et fauteuils face à l’hotel Miramar. C’était une référence à la plage espagnole. Aujourd’hui ce lieu correspond au nouvel Hôtel moderne Prado y Malecon). Venait ensuite l’Union club, aujourd hui centre culturel Hispanoaméricain (qui propose des spectacles). Puis se succédaient les maisons de baignade. Un pont de fer reliait Miramar. Devant l’actuel hopital, face à l’hotel San Lazaro aujourd’hui disparu, un portique ouvrait sur le parc. Il n’en reste que des piliers, une statue d’Antonio Macéo et une fontaine.

La deuxième et la troisième étapes.

Le deuxième tronçon intervint en 1920 entre le Torreon bati en 1665 pour surveiller les attaques de pirates et la galeria du Paseo . Ce nouveau tronçon engloba en 1925 l’escarpement sur lequel se trouvait le fort de Santa Clara, (promontoire rocheux) et à l’emplacement duquel fut construit l’Hotel Nacional.

A l’époque seul le tracé géométrique des grandes artères existait : Rampa, Linea…. Cet urbanisme qui laisse la part belle aux grandes avenues, aux parcs, aux circulations, émane d’un Français visionnaire et trop méconnu, héritier de Haussmann, Jean Claude Nicolas Forestier. Une fois connu en France mais aussi à Seville, Barcelone, Lisbonne, il travailla au plan directeur de Buenos Aires . Il fut appelé à la Havane pour travailler sur le plan directeur de la cité entre 1926 et 1929.

http://archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_FORJE

Au niveau du Paseo, le long des récifs, se trouvait le centre de Conventions, transféré en 1957, puis des maisons entourées de grands jardins de la fin 19e. On les vendit très cher à des investisseurs pour y construire des immeubles.

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La 3 e étape mène de l’avenue du Paseo au tunnel de Miramar ouvert en 1957. Au début était prévu un Malecon interieur avec des aménagements récréationnels en bord de mer. Cette dernière partie menait jusqu’à un pont levant reliant Miramar, nouveau quartier apparu au début du XXes. Ce pont fut remplacé par un tunnel également construit en 1957. Un grand projet prévoyait même un pont immense reliant la Puntilla au Fort à l’extrémité du Malecon. De cette époque datent de nombreuses constructions dont l’Hotel Riviera, de grands ensembles comme l’edificio Focsa.

Quelques adresses :

si vous voulez retrouver cet itinéraire avec une carte et des adresses, escapad.io

Buffalo

A la frontière entre Etats-Unis et Canada, Buffalo est un lieu de promenade pour les Canadiens en quête de bonnes affaires. Les multiples centres commerciaux qui entourent la cité lui assurent un renouveau bienvenu après des décennies désastreuses de désindustrialisation.

wrightEn sens inverse, les Américains, désireux de profiter des casinos tenus par les Premières Nations en territoire canadien s’empressent de traverser la frontière. Pourtant, malgré son centre-ville vidé d’habitants et de commerces, Buffalo mérite une visite architecturale.

Un temple de l’architecture moderne

Celle qui fut une des plus grandes villes américaine de l’ère industrielle propose en effet un fabuleux panorama de l’architecture de la fin du XIXe aux années 1950 . Il peut s’admirer de l’arcade du marché au City hall Art Déco (1931), en passant par le Guarantee Building. Cet immeuble est le chef d’œuvre de  Louis Sullivan. L’architecte est considéré comme l’inventeur du gratte-ciel . Construit en 1896 le Guarantee, devenu Prudential, est l’un des premiers immeubles à étages construit avec une structure en acier et décoré de panneaux de terre cuite. On peut en voir d’autres exemples à Chicago.

Puis, on peut s’arrêter au Richardson Olmsted Complex (1870) premier exemple du style Ridchardson Romanesque (le néo-roman façon USA). En résumé, Buffalo offre une véritable leçon d’architecture moderne.

A celle-ci, s’ajoutent les extraordinaires villas de FLW. Ainsi, une visite de Buffalo s’impose pour tout amateur de Franck Lloyd Wright, ne serait-ce que pour voir l’un de ses chefs d’œuvre, la Darwin Martin House.

Des chefs d’oeuvre de Franck Lloyd Wright

map-wrightConstruite dans le quartier résidentiel de Parkside, cette maison avait pour but de montrer la richesse et la réussite de l’homme d’affaire.

Pour parvenir à satisfaire la volonté de simplicité et de beauté de son client, FLW travailla 4 ans pour lui. Il dessina un complexe de six maisons dans le style des maisons de la Prairie. Puis, pendant 30 ans, entre 1902 et 1935, les deux hommes échangèrent une volumineuse correspondance. Les deux fortes personnalités, l’une admirative, l’autre en quête de financement, s’opposèrent sur tout. La taille de la maison, les matériaux, la cheminée, les meubles, les achats et mêmes  les dettes de l’architecte. Wright imposa sa volonté, ses goûts et ses manies à son client.

Un architecte exigeant et prolifique

La petite histoire raconte que l’architecte conservait une clé de ses réalisations. Ainsi, il n’hésitait pas à venir vérifier longtemps après la fin de la construction, que le propriétaire avait bien respecté ses volontés,. Apparemment, il allait même jusqu’à remettre les meubles à la place qui selon lui leur convenait… En l’occurrence, il imposa à  D. Martin une maison plus grande, et bien sûr beaucoup plus chère, que celle initialement désirée.

Cette maison st un modèle du style de la Prairie, ouverte avec sa longue et basse bâtisse principale. Une longue pergola ouverte mène à une serre dont la statue classique Nike de Samothrace est le point de mire. Les vitraux géométriques et colorés et des piliers soutenant les toits débordants sont également typiques.

Peu après l’inauguration et deux ans après la mort de son mari, Mme Martin aveugle et ruinée par la Grande Dépression abandonna la maison. Elle la trouvait sombre et dangereuse et ne pouvait plus l’entretenir.

La maison de vacances de Martin a également été restaurée à  Graycliff (www.graycliffestate.org), au sud de Buffalo, sur le Lake Erie .

On peut aussi aller voir la boathouse (www.wrightsboathouse.org), le mausolée (www.blueskymausoleum.com) et les maisons privées d’autres cadres dirigeants de Larkin Soap Co, la compagnie pour laquelle travaillait M Martin. Wright reconnu pour ces maisons fut aussi commissionné pour construire le siège de la compagnie, malheureusement détruit en 1950.

Read more: http://www.post-gazette.com/ae/art-architecture/2013/08/04/Buffalo-is-a-major-site-for-Frank-Lloyd-Wright-architecture/stories/201308040231#ixzz3BcHyqaOc

Lire aussi l’extraordinaire roman the women par TC Boyle sur la vie et la personnalité de FL Wright http://explorebuffalo.org/tours/

L’héritage colonial de Toronto

C’est une belle balade pour découvrir l’héritage colonial de Toronto  autour de l’AGO. Le musée des Beaux-Arts, fondé en 1911 s’est agrandi à de nombreuses reprises. Ce quartier illustre les changements sociaux depuis l’époque coloniale. A cette époque, les autorités britanniques distribuaient des parcelles deterritoire en parcelles destinées. Celles-ci furent ensuite subdivisées en faveur d’une bourgeoisie nouvelle. Enfin le quartier connut différentes vagues d’émigration.

Une belle demeure coloniale, The Grange 

Cette promenade peut se commencer au métro Osgoode devant la maison Campbell à l’angle de University et Queen. On suit alors Queen West en passant devant st Patrick Market. Puis on rejoindt la rue John qui remonte vers the Grange. On accède alors à l’allée majestueuse. Celle-ci du lac menait à la demeure géorgienne. Aujourd’hui encore, elle se détache sur l’étonnante façade bleue crée par Franck Gehry pour servir de lieu d’exposition a l’AGO. Bien qu’il soit t né dans cette rue, le grand architecte a pris la nationalité américaine très jeune. Du coup, l’AGO, sa première commande  canadienne ne date que de 2009 !

Franck Gehry est notamment connu pour le Guggenheim de Bilbao ou la fondation LVMH . Gehry, le Torontois caché https://fr.wikipedia.org/wiki/Frank_Gehry

Sur l’AGO : https://ago.ca/

et mon article : http://visitesfabienne.org/wordpress/canada/toronto-visites-de-musees/ago/

On passe devant l’église st George the martyr,1845, anglicane. Elle a brûlé en 1955. Il n’en reste que le clocher. Les services ont lieu dans le réfectoire. Puis on continue dans le joli jardin. Au débouché de la rue John sur la droite, se dresse une batisse de briques. University Settlement house date de1926. Cette organisation caritative lutte depuis 1910 pour améliorer les conditions de vie des canadiens. Elle aide en l’occurence des vagues de nouveaux arrivants de ce quartier.

Transformée en Musée des beaux-Arts

The Grange, belle maison géorgienne, remonte à 1817. Construite pour d’Arcy Boulton elle a été agrandie en 1875. De l’ancienne maison, subsiste la bibliothèque aujourd’hui restaurant des abonnés de l’AGO. Sur la droite, le batiment en brique des Beaux Arts (OCAD) remonte à 1876. D’abord hébergé dans the Grange, il s’est vu dédier un édifice, agrandi en 1961. Enfin en 2009 le spectaculaire édifice coloré sur 18 m de pilotis a ouvert comme nouvelle école des Beaux-Arts.

Le bâtiment coloré de l’OCAD

On resort du joli jardin dans la rue de gauche, Beverley street face à une jolie rangée de maisons victoriennes. Les occupations des premiers occupants sont notées devant les portes. Y habitaient un notaire,  un vendeur mais aussi une veuve !!!!!

On longe alors une église de style romano gothique italianasante. Luis succède Deep qong manor de style italianisant. Construit en 1855 cet établissement recevait les jeunes travailleuses.  

A l’angle de Dundas rue ouverte en 1877 on aperçoit deux églises néogothiques : Our lady of Mount Carmel (1869) et St Patrick. On passe alors devant les jolies maisons victoriennes, de style néogothique, Queen Anne, et 2nd empire. En se retournant, on peut admirer la façade bois et verre de l’AGO de Franck Gehry. Elle affecte la forme d’une carène de pirogue pour souligner que Toronto est une ville construite en territoire autochtone. Plus loin, la statue de Henry Moore  rappelle que le musée contient l’une des plus belles et grandes collections du sculpteur britannique ( 131 bronzes).

Des parcelles lôties au XIXème s

On va alors remonter Beverley Street en passant devant une belle série de maisons victoriennes (au 14). Au 147 où habita Isabel King fille de W Lyon McEnzie et mère du PM, W McEnzie King..

Sur le trottoir West de Beverley Street, on voit de jolis exemples d’architecture second Empire. Au 136 Chudleigh House 1872 abrite aujourd’hui le consulat italien. Au 152, Cawthra House (1875) était une maison élégante. La magnifique G. Brown House 186 Beverley, (1876) attire l’attention. C’était l’impressionnante demeure du fondateur du journal le Globe.

On peut alors faire un petit crochet par la rue d’Arcy (37) . S’y  trouve un Shtibeleh, petite maison servant de synagogue. Elle atteste la présence d’une communauté juive à la fin du XIXes. On revient sur Beverley entre l’église chinoise baptiste 1886. Elle se situait anciennement à l’emplacement de l’hotel de ville lors du déplacement de l’un des quartiers chinois.

Un quartier marqué par les vagues migratoires

Aux numeros 196/198/200 on notera des maisons de style richardsonien romanesque (1888). Puis sur la droite, on emprunte Cecil street. On aboutit alors  sur l’église orthodoxe, une ancienne synagogue. Elle se trouve à l’emplacement d’un ancien champ de course où fut projeté la construction d’une centrale électrique. Ce projet se transforma finalement en logements sur Baldwin Street. De jolis petits restaus animent cette artère commerçante. Sur la vitrine de chez John,se lisaient encore avant la restauration en lettres hébraiques lait frais. Le quartier, qui a été habité par les anglais, allemands, russes, polonais, juifs est aujourd’hui chinois.

C’ouse 1872 aujourd’hui consulat italien, au 152, Cawthra House (1875) et enfin la magnifique G. Brown House 186 Beverley, (1876|), impressionnante demeure du fondateur du journal le Globe. On peut alors faire un petit crochet par la rue d’Arcy (37) où se trouve un Shtibeleh, petite maison servant de synagogue et attestant la présence d’une communauté juive à la fin du XIXes. On revient sur Beverley entre l’église chinoise baptiste 1886 anciennement à l’emplacement de l’hôtel de ville (lors du déplacement de l’un des quartiers chinois). Aux numéros 196/198/200 maison de style richardsonien romanesque (1888) puis sur la droite Cecil street et on aboutit sur l’église orthodoxe ancienne synagogue et à l’emplacement d’un ancien champ de course où fut projeté la construction d’une centrale électrique, projet finalement transformé en logements sur Baldwin Street avec de jolis petits restaus et la vitrine de chez John, où, avant restauration, se lisaient encore sur la vitre en lettres hébraiques lait frais. Le quartier, qui a été habité par les anglais, allemands, russes, polonais, juifs est aujourd’hui chinois.

Saintes, ville romaine

Pour changer de Cuba,  un petit tour du Sud Ouest nous a permis de nous arrêter à Saintes. L’amatrice d’Antiquité que je suis rêvait depuis longtemps de découvrir l’amphithéatre gallo romain, l’un des plus importants de France en dehors de la Provence. Pour autant, la ville offre beaucoup plus qu’un lieu de spectacle. Et, pour paraphraser un guide papier bien connu, elle mérite vraiment le détour….

Un fantastique amphithéatre

Le fantastique amphithéatre mixte, (moitié du 1er siècle) combine gradins adossés à la colline et structure porteuse. Il émerveille par sa taille mais aussi son état de conservation. Il témoigne d’une cité antique de taille respectable (15 000 hab) ce qui fait passer Lutèce pour un village. Si les gradins ont servi de matériaux de construction au fil du temps, la structure générale, les fosses et podium (podia plutôt : 1ers rangs des gradins) mais aussi les vomitoria, couloirs d’accès, sont admirablement conservés. Les Romains savaient construire pour durer…

Le petit plus est l’organisation du site. Bien pensée, elle préserve le caractère historique et champêtre. Les Arènes ressortent dans la vallée aménagée en un immense parc arboré. Des feuillets  bien faits sont distribués en plusieurs langues. On peut les redéposer  en divers endroits à l’issue de la visite. Des panneaux expliquent les lieux, et on peut profiter de visites guidées.

D’autres vestiges romains et médiévaux

De l’autre côté de la rivière, se dresse l’arc de Germanicus, point d’aboutissement de la voie romaine Lyon Atlantique. Un musée lapidaire, un rempart du IIIe s et des thermes attestent également du passé antique de la ville des Santons.arc

On peut également admirer le roman saintongeais dans cette halte sur la via Turonensis. Il s’agit de l’un des chemins de pèlerinage menant à Saint Jacques de Compostelle. Ainsi l’église Ste Eutrope, ancien monastère bénedictin comporte un double chœur superposé. L’église basse ou crypte, l’une des plus vastes d’Europe, (XIe) accueillait les pélerins. Ses extraordinaires chapitaux sculptés abritent un bestiaire et des personnages typiques de l’imaginaire fertile du Moyen-age. L’église haute, plus majestueuse permettait aux moines de se recueillir sans se laisser troubler par ces hordes de touristes médiévaux….

Cette église offre une lecon magistrale sur l’évolution de l’art roman puis gothique puisqu’elle ne fut achevée qu’au XVe. De la crypte au transept, elle nous donne une vraie chronologie de l’art médieval…

abbaye-aux-damesUne atmosphère plaisante

Des hauteurs de la ville, on peut passer devant la cathédrale St Pierre gothique puis traverser la Charente par une passerelle piétonne pour rejoindre la facade de l’Abbaye aux Dames sur laquelle s’ébat une fantastiques faune romane. Et vagabonder dans les batiments conventuels plus tardifs, salle capitulaire ou cellules des nonnes. En effet, il s’agissait d’un monastère féminin. Le bâtiment accueille aujourd’hui la cité musicale.

Pour autant, la ville séduit non seulement par la quantité et la qualité de ses vestiges romains mais aussi par sa jolie atmosphère. C’est d’abord un site fort plaisant, vallonné et vert aux bords de la Charente. C’est aussi une ville de province charmante, joyeuse et dynamique avec un air festif et une douceur de vivre. De grandes maisons entourées de jardins clos desquels s’échappent des roses trémières, laissent imaginer la douceur de vivre….Et puis l’office du tourisme est efficace et encourage à partir à la découverte de ses monuments que ce soit à pied, à vélo (prêté !), en petit train ou en bateau. L’offre tourisitique est en effet un modèle du genre. Elle laisse le visiteur libre de son type de découverte : visites guidées, itinéraires individueles, fascicules distribués gratuitement en diverses langues…saintes-1

Pour en savoir plus

http://www.ville-saintes.fr/culture-patrimoine/guide-culturel/

ROM, Royal Ontario Museum

Le Royal Ontario Museum ou ROM est né en 1915 de la fusion des galeries de l’Université mais aussi de dons, le  https://www.rom.on.ca/en .

Il est composé d’un batiment ancien néo byzantin agrandi au lendemain de la grande crise (1933) et enveloppé en 2002 dans une grande facade de verre semblable à un immense cristal. Il ouvre sur un atrium qui dessert au rdc une boutique (belle mais onéreuse), la billeterie, les accès aux autres niveaux et les galeries canadiennes et asiatiques.

Visiter le ROM

Vu la richesse des collections (Ce n’est pas le louvre ni le MET non plus) si vous habitez Toronto l’abonnement est vite rentabilisé les week ends d’hiver…. Sinon l’entrée est bien chère. Le Rom offre une foultitude d’activités, ateliers, expo mais aussi soirées bar (…)….

Les highlights du musée sont la fantastique collection de pierres et minéraux, et la galerie des dinosaures. Chacune des galeries fait l’objet d une visite guidée assurée par un bénévole ( en principe très au point)à 11h 12h 14h (avec 1 visite en francais à 14h). Il suffit de verifier les visites de la journée sur le site du ROM, qui fourmille d informations. Deux fois par an, le sous-sol de l’institution accueille une grande exposition internationale, en général de remarquable facture.

Galeries asiatiques et amérindiennes

Une fois rentré à l’ombre du grand dinosaure, le rdc distribue vers la droite sur la galerie chinoise, la plus grande du monde hors du territoire chinois . Elle compte notamment  une tombe Ming, une reconstitution d’un angle de palais imperial, la statue d’un bonze mais aussi des fresques du 12e s de Bouddha, des tuiles vernissées. De là on accède aux galeries coréenne et Japonaise.

La collection coréenne présente des céramiques, métaux, de la vaisselle de pierre et de porcelaine, de la calligraphie. La galerie du Prince Takamado, du Japon expose des kimonos et reconstitue une cérémonie du thé. Des céramiques, gravures, laques et armes, des objets de samourais.complètent l’évocation de la période Edo.ROM 1

De retour dans le grand hall, Sur la gauche,  2 totems ramenés en train depuis Vancouver, annoncent les galeries canadiennes. Des meubles, tableaux objets des premiers immigrants Français et Anglais constituent cette aglerie. En face s’ouvre la passionnante galerie des peuples autochtones qui.explore les traditions et cultures des premières nations. Plus de 1000 objets sont exposés par roulement pour évoquer la vie des Premières Nations de l’Alaska aux grandes plaines.

Biodiversité et ethnologie

Le 1er étage propose des galeries axées sur les trésors de la terre, animaux, biodiversité. C’est une sorte de musée empaillé complété par une recréation d’une grotte des chauves-souris et une galerie des oiseaux un peu effrayante. les amateurs de minéralogie, dinosaures sont particulièrement à la fête. Les deux dernières galeries sont en effet époustouflantes. Elles présentent effectivement quelques specimens uniques comme les œufs de dinosaures fossilisés, les os de tortues géantes des squelettes de Tyrannosaurus rex, Stegosaurus, and Triceratops. Certains d’entre eux, ont été retrouvés dans l’Alberta… La quantité et la qualité des ossements et fossiles est remarquable. Un MUST.et pour les minéraux une des plus belles galeries au monde avec des fragments de météorites et pierres  précieuses. Des vidéos, tablettes interactives complètent les vitrines.

Le 2e étage se décompose en galeries ethnologiques d’Afrique Asie Pacifique. On y voit des objets quotidiens, cérémoniels et rituels comme ces saisissants cercueils africains. Au même étage, une passerelle mène à des galeries plus historiques comme celles consacrées à l’Inde et au Moyen-Orient . celle-ci fait le pari intéressant de faire cohabiter objets paiens, musulmans et hébraiques. Ainsi des tablettes cunéiformes, des Corans, et des objets de synagogues voisinnent avec de beaux exemples de céramiques de la zone syro-palestiniennes. Des poignards moghols jouxtent des divinités hindoues.

L’Antiquité

Enfin, un petit couloir mène aux galeries consacrées à Rome, la Grèce, l’Egypte. De la statuaire à la mosaique, ce sont des pans entiers de l’apport romain qui sont évoqués dans cette jolie petite galerie . Elle regroupe ses collections par thématique : l’argent, le commerce, les dieux, les jeux, la vie quotidienne, l’expansion, l’armée. Parmi les objets, un  casque de gladiateur du IInd siècle très bien conservé. Mais aussi de très beaux verres et bijoux ainsi que la collection étrusque Bratty. La collection grecque est très complète . On passe de la petite statuaire cycladique, à des coupes mycéniennes puis à des vases classiques. On  s’arrête sur les très belles couronnes macédoniennes. Enfin, on finit sur une rare collection chypriote due à une donation des Levantis.ROM 3
La collection égyptienne, chronologique, recèle quelques jolis moments . Ainsi en est-il d’un sarcophage tardif analysé par scanner donc très documenté. On trouve également un poignard hyksos, une belle tête de Cléopatre. Malheureusement les copies en plâtre sont mélangées avec les vestiges et nuisent un peu. Surtout si votre guide ne fait pas le distingo… Pour ces 3 dernières visites, je peux fournir à la demande un itinéraire plus détaillé…

2e étage : galerie européenne

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Au-delà de la collection d’armes et de meubles du XXes des petites « period rooms »reconstituent des intérieurs européens du Moyen-age, la Renaissance au XXe siècle. On passe ainsi d’un salon Louis XV à un bureau victorien ou à une chambre art nouveau.
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3e etage textiles
De la préhistoire à nos jours, les textiles présentés au dernier étage du ROM dans des tiroirs et des vitrines tournent en fonction d’expositions thématiques.La collection est très riche. Elle est exposée dans des conditions très strictes (ombre, période courte). Mais il vaut vraiment le coup de tirer les petits tiroirs pour en comprendre la profusion. 200 des 50000 objets sont ainsi exposés autour d’une thématique temporelle.