L’Annexe : un quartier de Toronto

Voici une balade dans le quartier de l’Annexe, joli quartier résidentiel de Toronto. Elle  offre une vision de deux styles architecturaux typiques de la ville de la fin du 19e  : le Bay n Gable  (Fenêtre et pignon) et le style richardsonien romanesque.

Un joli quartier de la fin du XIXème siècle

La balade peut commencer en face du ROM 1 Bedford (2010). Cet immeuble de verre de 32 étages se dresse sur un podium de 8 étages qui incorpore une facade géorgienne recupérée. Yorkille était en 1830 un péage pour les fermiers qui allaient à York. A l’angle Yonge et Bloor (limite nord de York) il y avait 2 tavernes puis des brasseries, des briquetteries et des maisons.

Sur Lowther, les maisons 23, 25 et 29 datent de 1875. Elles sont de style néo-gothique. Après 1849, l’omnibus permit l’installation d’habitants en quête d’air pur. De grandes maisons comme Lowther 30 et 32 furent construites en style gothique et italianate en brique. Ici c’est le prototype Bay’n Gable.

La maison jaune 50 Lowther marquait la frontière de Yorkville. C’était celle des Baldwin, famille de pionniers propriétaires de nombreux terrains de l’actuelle Annexe . En 1883, la ville de Toronto acheta Yorkville pour loger la classe moyenne. Les terrains d’à côté furent annexés en 1887 d’où le nom d’Annexe (entre Bloor et Davenport et Avenue Road et Bathurst). L’ensemble des maisons de ce quartier a été construit entre 1888 et 1905. Cette courte période de construction confère une jolie unité architecturale aux rues arborées.

Un festival de stymes architecturaux

Lowther 60 une maison néo géorgienne de 1906 au beau portique classique fait face au parc de Taddle Creek. Une sculpture y évoque les méandres de la rivière qui prend sa source sur St Clair et Bathurst et coule jusqu’au lac Ontario. Couverte, elle servit d’égout. On passe  75 Lowther (1892)  devant une maison de style roman victorien et néo-gothique. Au 78 Lowther un relais classicisant abritait les chevaux de la famille Eaton qui habitait non loin. On tourne sur St Georges et on tombe sur l’ église scientiste néo-Classique à grandes colonnes doriques construite en 1916.

En remontant un peu au 182 St Georges, une maison d’Eden Smith de 1910 illustre le style Arts and Craft. On redescend alors sur Bloor, du nom d’un brasseur investisseur de la fin du XIXe. On passe le bâtiment moderne du Royal Canadian Yacht Club pour rejoindre le York club, magnifique maison construite en 1889 pour George Gooderham. Ce grand brasseur de Distillery District s’était enrichi dans la banque, les assurances, le chemin de fer. Cette maison est le chef d’oeuvre de David Roberts, architecte de la famille et auteur du Flat Iron Building cf http://visitesfabienne.org/wordpress/aux-origines-de-toronto/

Cette grande demeure est exemplaire du style richardsonien romanesque. A la mort du propriétaire, sa vente ouvrit la porte au commerce dans ce quartier résidentiel et intellectuel .

qui a souffert de l’augmentation des transports.

Avec la voiture dans les années 1920, les gens aisés allèrent s’installer plus au nord à Rosedale ou Forest Hill. De ce fait, des investisseurs subdivisèrent voire détruisirent les maisons de l’Annexe. Ce phénomène augmenta lors de la construction du métro dans les années 1950. Ce qui incita à construire des immeubles. En conséquence, les propriétaires quittèrent le quartier autrefois très chic.

De retour sur Bloor au 327, le fantastique Bata Shoe Museum en forme de boite à chaussure, expose depuis 1995 une grande partie de la collection personnelle de Sonya Bata.

A l’angle de l’église de l’Unité, s’amorce la rue Madison, les Champs Elysées de l’Annexe.  De magnifiques maisons rachetées par l’Université et par la municipalité pour éviter la destruction la bordent.

Au 37 se trouve la maison de Lewis Luke construite par Lennox en 1888, l’ architecte du old City Hall et de Casa Loma . Cette maison représente  l’archétype du style de l’Annexe. C’est un mélange d’architecture Queen Anne, néo-gothique et de Richardsonian romanesque en brique rouge.

On peut continuer la balade en reprenant Lowther sur la gauche puis Spadina Rd le long de l’immeuble 41/45 construit en 1905 en style néo-classique. Puis on passe devant le 85, une petite maison Queen Anne, transformée en sortie de métro. On regagne alors Walmer Rd  dont le tracé sinueux suit le chemin de campagne originel qui remontait l’escarpement jusqu’à la maison Spadina. Au 53, une raissante maison mélange les styles richardsonien, neo classique / Queen Anne. Elle est couronnée d’un joli toit en champignon. En face, un Immeuble laid de Uno Prii 1969  regarde le joli jardin Gwendolyn MacEwan poétesse. Il mène à l’église Baptiste construite en 1890 par Langley et Burke architecte de presque toutes les églises du XIXe siècle à Toronto.

Le centre de Toronto

Cette promenade dans le centre de Toronto commence autour de la Place Nathan Phillips, du nom d’un des maires de la ville. https://www.toronto.ca/data/parks/prd/facilities/complex/1089/index.html

Des statues dont l’Archer de Henry Moore , le mémorial à Winston Churchill et du jardin de la Paix ornent cette grande esplanade. Le bassin, au centre de la place, se transforme en patinoire publique l’hiver.

Sur la Place Nathan Phillips

La ville et les deux premières mairies apparurent du côté du marché Saint Laurence. Mais le centre de la ville se déplaça et on construisit le troisième et le quatrième Hôtel de ville  plus au Nord, sur l’actuelle square Nathan Phillips.

Le finlandais Viljo Revell est l’auteur du quatrième et actuel bâtiment. Construit en 1965, il se compose de deux tours de bureaux (20 et 27 étages) curvilignes. Ses murs de verre symbolisent la transparence de l’administration. Ils entourent un podium de 2 étages avec un joli jardin sauvage et méconnu auquel on accède par les rampes. Du ciel ,la forme fait penser à l’œil du gouvernement…

Dans la direction de University avenue se trouve le jardin de justice Mc Murthy ancien avocat général de la Province, à l’emplacement de Toronto Armories. Sur University, La sculpture d’hommes et de femmes Piliers de la justice offre un espace libre. Une autre statue représente la liberté d’expression et de religion. Elle représente une femme brandissant un document et discourant  et un homme tenant un globe symbole des grandes religions . Un peu plus loin, un lion et un petit agneau sur une planche en équilibre illustrent l’égalité devant la loi, droit fondamental canadien.

Cour de Justice et opéra

Osgoode Hall sert de cour de Justice depuis John Simcoe, premier gouverneur du Haut Canada (1791). La rue est pavée de pierres de lest. William Osgoode, premier Chef de Justice y établit la loi anglaise et abolit l’esclavage.

Une fois la capitale établie à Toronto,  on y construisit un édifice de deux étages entre 1829 et 32. Bâti en briques , il accueillait étudiants et juristes. Lane, architecte du second City Hall et de l’Eglise de la Trinité le reconstruisit. Il l’agrandit après le passage des anglais en 1837. En outre, il lui ajouta un portique classique, dupliqué sur l’aile est. Puis il élargit la façade sur le modèle de Versailles. Pour finir, il fit entourer Osgoode Hall de grilles, magnifique œuvre du peintre d’origine française George Berthon (1868). Elles avaient en fait pour but de mettre à l’écart de l’édifice le bétail de la colonie.

Osgoode Hall propose une halte déjeuner superbe et méconnue :

deshttp://www.osgoodehall.com/osgoodehallrestaurant.html

 

En face, La façade transparente du 4 Seasons Centre for The Performing Arts affirme sa modernité. Construite en 2006 pour le Canadian Opera Company et le Ballet National, elle attire l’œil sur l’énorme escalier transparent également. L’acoustique y est exceptionnelle.

L’ancien City Hall

On reprend maintenant Queen Street pour rejoindre le Old City Hall construit par Lennox en 1899. . Cet architecte est l’un des grands  personnages de Toronto. Il a notamment construit casa Loma, l’ Hôtel King Edward. Il s’illustre particulièrement dans le style Richardsonian Romanesque caractérisé par des façades solides, robustes, avec des détails fantastiques. Y abondent en effet gargouilles et statues néogothiques de la façade. Des détails pittoresques s’accumulent. Ainsi en va-t-il de la cour intérieure, de  la tour de 73m désaxée pour être vue depuis la rue Bay alors axe majeur de la cité, d’une  tour ronde et d’un oriel asymétriques. Chaque entrée porte un nom différent reflétant les utilisations multiples de l’édifice (cour de justice, mairie, bâtiment municipal).

A l’intérieur, un vitrail de Robert McCausland traite du commerce et de l’industrie et montre le second et le troisième city hall. Le coût de l’édifice a  quadruplé par rapport au budget initial. Du coup, cette augmentation énorme a pollué les relations de Lennox et de ses commissionnaires. Ce dernier s’est alors vengé par des carricatures  des conseillers avaricieux au-dessus de l’entrée. De plus, interdit de signer la construction, il a caché les lettres de son nom entre les corniches, ce tous les 3 corbeaux. Le bâtiment a heureusment été classé monument Historique ce qui l’a sauvé de la destruction.

Devant l’ancienne mairie, le cénotaphe inspiré par le monument de Whitehall à Londres est le lieu de commémoration des soldats morts et enterrés en terres étrangères

 Les grands magasins

En 1883 Robert Simpson, écossais émigré ouvrit une boutique de corsets sur Yonge. En s’agrandissant, elle déménagea sur Queen et Yonge en 1883. L’homme d’affaire ajouta alors des services pour femmes et enfants. En 1894 il commanda à l’architecte Burke un nouveau bâtiment de style Ecole de Chicago. Le grand magasin Bay, emblématique de Toronto prenait  alors possession d’un lieu central face à la Mairie de l’époque. Son ossature métallique et ses fenêtres décorées le rangeaient parmi les édifices cultes du célèbre architecte. Premier building de la ville, il comptait un ascenseur Otis. Le magasin s’agrandit ensuite entre 1894 et 1912. Enfin, une aile Art déco fut ajoutée en 1929 avec un restaurant destiné à concurrencer le Carlu de Eaton. En 1970, the Bay fut rénové avec la construction d’une passerelle. Après la mort de Robert Simpson, il changea de propriétaires.

Timothy Eaton le grand concurrent de Simpson émigra d’Irlande en 1854. Il fonda sa première boutique Oshawa. Puis il s’installa sur Yonge où il fonda un immense magasin entouré d’entrepôts et annexes. Eaton révolutionna le commerce avec des prix fixes, des catalogues, des livraisons et son slogan satisfait ou remboursé. Mais, méthodiste, il ne vendait ni tabac ni cartes. Il construisit tout un complexe en 1973. Celui-ci est devenu un des plus grands centres commerciaux du monde en 2000. Sa statue se trouve au ROM.

 Non loin, se cache la Place piétonnière de la Trinité. Niché derrière le centre Eaton, un labyrinthe s’inspire de celui de la Cathédrale de Chartres . il annonce la façade en forme de foreteresse de l’Eglise anglicane néogothique en brique construite par Henry Bowyer Lane en 1847 . Libre d’accès pour tous, elle accueille aujourd’hui les déshérités. Peu à peu insérée dans les entrepôts du Eaton Center, et échappa à la destruction malgré un incendie (1977). Des vitres du Centre Eaton la mettent en lumière. Derrière l’église, on voit l’une des plus anciennes maisons de la zone, celle du recteur Henry Scadding construite en 1857. Du balcon de cette dernière, on pouvait voir le lac et les falaises de Scarborough.

Musée de l’Aga Khan, à Toronto

Ouvert en Septembre 2014, le Musée de l’Aga Kahn a été construit à Toronto par le grand architecte japonais Fumihiko Maki.  Vladimir Djurovic a conçu les jardins. Et l’architecte indien Charles Correa s’est chargé du centre ismaili  (avec salle de prière et centre culturel) . C’est le Premier Musée sur le continent américain à être entièrement consacré à l’art islamique. Et il est somptueux et passionnant!!!

La collection comprend plus de 1000 pièces superbes sur plus de 1000 ans d’histoire de la civilisation islamique de la péninsule ibérique à la Chine. L’exposition permanente se situe au RDC du bâtiment. Elle s’articule autour d’une cour. Une belle boutique, mène à la billetterie. On y trouve également un café très agréable. La salle Bellerive avec sa belle collection de céramiques complète ce RDC.  Au 1er  étage des expositions temporaires font vivre les lieux.

/http://www.agakhanmuseum.org/

L’exposition permanente :

L’expansion de l’Islam est évoquée par une projection concise et bien faite sur le mur d’accès aux salles d’expositions. On y voit une succession de cartes depuis la naissance de l’Islam au VIe/VIIe s, jusqu’ aux différentes dynasties et zones d’influence.

Une vitrine explique ensuite la naissance et la diffusion de l’écriture au moyen de Corans des VIIe et VIIIe siècle. Parmi ceux-ci, une page de l’exceptionnel Coran bleu de Kairouan (Xe). Des compilations illustrent l’extraordinaire apogée des sciences arabes. (comme le canon de Médecine, copie d’un feuillet de Ibn Sina- Avicenne)

Les dynasties syro-égyptiennes et iraniennes :

Seldjoukides et fatimides XIIe sont ensuite abordées par des objets, tiraz, candélabres, poutres…

Un recoin nous parle des Omeyyades de Syrie puis d’Espagne et de leurs particularités. Par exemple, le lien avec les religions avoisinantes, ou l’extraordinaire développement des sciences et des arts aux XII/XVe. On peut admirer astrolabes et muqarnas. Alors qu’une vitrine expose un magnifique et rarissime kaftan, témoin de l’invasion mongole.

La section suivante est consacrée à la Syrie et l’Iran après le 16e : céramiques manuscrites et importance du bois. Les albarelles (pots à pharmacie) sont typiques de la période. Les portes et plafonds de bois se retrouvent du Caire à la côte syro-palestinienne.

La Turquie ottomane

Celle-ci accorde une grande place à la céramique aux  XVI- XIXe siècl. C’est ce qu’illustre une très belle tuile  vernissée représentant la Kaaba, ainsi que des plats.

Les tapis et les somptueux manuscrits caractérisent  le raffinement de la période Safavide dans l’Iran du XVIIIe siècle. On en a un exemple avec  le Shanameh du Shah Tahmasp (exemplaire fastueux du Livre des Rois dont les pages ont été dispersées à travers le monde) remontant au XVIIIe. Mais aussi des pages de calligraphie, un Kashkul (récipient pour recueillir les aumônes).

Des portraits princiers et cadeaux diplomatiques illustrent La période suivante (la dynastie Qajar XIXe). L’Hindoustan  apparait en revanche au travers de miniatures et objets de luxe, dont une  magnifique aquarelle de 1628 représentant Shah Abbas et 3 de ses fils.

L’héritage colonial de Toronto

C’est une belle balade pour découvrir l’héritage colonial de Toronto  autour de l’AGO. Le musée des Beaux-Arts, fondé en 1911 s’est agrandi à de nombreuses reprises. Ce quartier illustre les changements sociaux depuis l’époque coloniale. A cette époque, les autorités britanniques distribuaient des parcelles deterritoire en parcelles destinées. Celles-ci furent ensuite subdivisées en faveur d’une bourgeoisie nouvelle. Enfin le quartier connut différentes vagues d’émigration.

Une belle demeure coloniale, The Grange 

Cette promenade peut se commencer au métro Osgoode devant la maison Campbell à l’angle de University et Queen. On suit alors Queen West en passant devant st Patrick Market. Puis on rejoindt la rue John qui remonte vers the Grange. On accède alors à l’allée majestueuse. Celle-ci du lac menait à la demeure géorgienne. Aujourd’hui encore, elle se détache sur l’étonnante façade bleue crée par Franck Gehry pour servir de lieu d’exposition a l’AGO. Bien qu’il soit t né dans cette rue, le grand architecte a pris la nationalité américaine très jeune. Du coup, l’AGO, sa première commande  canadienne ne date que de 2009 !

Franck Gehry est notamment connu pour le Guggenheim de Bilbao ou la fondation LVMH . Gehry, le Torontois caché https://fr.wikipedia.org/wiki/Frank_Gehry

Sur l’AGO : https://ago.ca/

et mon article : http://visitesfabienne.org/wordpress/canada/toronto-visites-de-musees/ago/

On passe devant l’église st George the martyr,1845, anglicane. Elle a brûlé en 1955. Il n’en reste que le clocher. Les services ont lieu dans le réfectoire. Puis on continue dans le joli jardin. Au débouché de la rue John sur la droite, se dresse une batisse de briques. University Settlement house date de1926. Cette organisation caritative lutte depuis 1910 pour améliorer les conditions de vie des canadiens. Elle aide en l’occurence des vagues de nouveaux arrivants de ce quartier.

Transformée en Musée des beaux-Arts

The Grange, belle maison géorgienne, remonte à 1817. Construite pour d’Arcy Boulton elle a été agrandie en 1875. De l’ancienne maison, subsiste la bibliothèque aujourd’hui restaurant des abonnés de l’AGO. Sur la droite, le batiment en brique des Beaux Arts (OCAD) remonte à 1876. D’abord hébergé dans the Grange, il s’est vu dédier un édifice, agrandi en 1961. Enfin en 2009 le spectaculaire édifice coloré sur 18 m de pilotis a ouvert comme nouvelle école des Beaux-Arts.

Le bâtiment coloré de l’OCAD

On resort du joli jardin dans la rue de gauche, Beverley street face à une jolie rangée de maisons victoriennes. Les occupations des premiers occupants sont notées devant les portes. Y habitaient un notaire,  un vendeur mais aussi une veuve !!!!!

On longe alors une église de style romano gothique italianasante. Luis succède Deep qong manor de style italianisant. Construit en 1855 cet établissement recevait les jeunes travailleuses.  

A l’angle de Dundas rue ouverte en 1877 on aperçoit deux églises néogothiques : Our lady of Mount Carmel (1869) et St Patrick. On passe alors devant les jolies maisons victoriennes, de style néogothique, Queen Anne, et 2nd empire. En se retournant, on peut admirer la façade bois et verre de l’AGO de Franck Gehry. Elle affecte la forme d’une carène de pirogue pour souligner que Toronto est une ville construite en territoire autochtone. Plus loin, la statue de Henry Moore  rappelle que le musée contient l’une des plus belles et grandes collections du sculpteur britannique ( 131 bronzes).

Des parcelles lôties au XIXème s

On va alors remonter Beverley Street en passant devant une belle série de maisons victoriennes (au 14). Au 147 où habita Isabel King fille de W Lyon McEnzie et mère du PM, W McEnzie King..

Sur le trottoir West de Beverley Street, on voit de jolis exemples d’architecture second Empire. Au 136 Chudleigh House 1872 abrite aujourd’hui le consulat italien. Au 152, Cawthra House (1875) était une maison élégante. La magnifique G. Brown House 186 Beverley, (1876) attire l’attention. C’était l’impressionnante demeure du fondateur du journal le Globe.

On peut alors faire un petit crochet par la rue d’Arcy (37) . S’y  trouve un Shtibeleh, petite maison servant de synagogue. Elle atteste la présence d’une communauté juive à la fin du XIXes. On revient sur Beverley entre l’église chinoise baptiste 1886. Elle se situait anciennement à l’emplacement de l’hotel de ville lors du déplacement de l’un des quartiers chinois.

Un quartier marqué par les vagues migratoires

Aux numeros 196/198/200 on notera des maisons de style richardsonien romanesque (1888). Puis sur la droite, on emprunte Cecil street. On aboutit alors  sur l’église orthodoxe, une ancienne synagogue. Elle se trouve à l’emplacement d’un ancien champ de course où fut projeté la construction d’une centrale électrique. Ce projet se transforma finalement en logements sur Baldwin Street. De jolis petits restaus animent cette artère commerçante. Sur la vitrine de chez John,se lisaient encore avant la restauration en lettres hébraiques lait frais. Le quartier, qui a été habité par les anglais, allemands, russes, polonais, juifs est aujourd’hui chinois.

C’ouse 1872 aujourd’hui consulat italien, au 152, Cawthra House (1875) et enfin la magnifique G. Brown House 186 Beverley, (1876|), impressionnante demeure du fondateur du journal le Globe. On peut alors faire un petit crochet par la rue d’Arcy (37) où se trouve un Shtibeleh, petite maison servant de synagogue et attestant la présence d’une communauté juive à la fin du XIXes. On revient sur Beverley entre l’église chinoise baptiste 1886 anciennement à l’emplacement de l’hôtel de ville (lors du déplacement de l’un des quartiers chinois). Aux numéros 196/198/200 maison de style richardsonien romanesque (1888) puis sur la droite Cecil street et on aboutit sur l’église orthodoxe ancienne synagogue et à l’emplacement d’un ancien champ de course où fut projeté la construction d’une centrale électrique, projet finalement transformé en logements sur Baldwin Street avec de jolis petits restaus et la vitrine de chez John, où, avant restauration, se lisaient encore sur la vitre en lettres hébraiques lait frais. Le quartier, qui a été habité par les anglais, allemands, russes, polonais, juifs est aujourd’hui chinois.

ROM, Royal Ontario Museum

Le Royal Ontario Museum ou ROM est né en 1915 de la fusion des galeries de l’Université mais aussi de dons, le  https://www.rom.on.ca/en .

Il est composé d’un batiment ancien néo byzantin agrandi au lendemain de la grande crise (1933) et enveloppé en 2002 dans une grande facade de verre semblable à un immense cristal. Il ouvre sur un atrium qui dessert au rdc une boutique (belle mais onéreuse), la billeterie, les accès aux autres niveaux et les galeries canadiennes et asiatiques.

Visiter le ROM

Vu la richesse des collections (Ce n’est pas le louvre ni le MET non plus) si vous habitez Toronto l’abonnement est vite rentabilisé les week ends d’hiver…. Sinon l’entrée est bien chère. Le Rom offre une foultitude d’activités, ateliers, expo mais aussi soirées bar (…)….

Les highlights du musée sont la fantastique collection de pierres et minéraux, et la galerie des dinosaures. Chacune des galeries fait l’objet d une visite guidée assurée par un bénévole ( en principe très au point)à 11h 12h 14h (avec 1 visite en francais à 14h). Il suffit de verifier les visites de la journée sur le site du ROM, qui fourmille d informations. Deux fois par an, le sous-sol de l’institution accueille une grande exposition internationale, en général de remarquable facture.

Galeries asiatiques et amérindiennes

Une fois rentré à l’ombre du grand dinosaure, le rdc distribue vers la droite sur la galerie chinoise, la plus grande du monde hors du territoire chinois . Elle compte notamment  une tombe Ming, une reconstitution d’un angle de palais imperial, la statue d’un bonze mais aussi des fresques du 12e s de Bouddha, des tuiles vernissées. De là on accède aux galeries coréenne et Japonaise.

La collection coréenne présente des céramiques, métaux, de la vaisselle de pierre et de porcelaine, de la calligraphie. La galerie du Prince Takamado, du Japon expose des kimonos et reconstitue une cérémonie du thé. Des céramiques, gravures, laques et armes, des objets de samourais.complètent l’évocation de la période Edo.ROM 1

De retour dans le grand hall, Sur la gauche,  2 totems ramenés en train depuis Vancouver, annoncent les galeries canadiennes. Des meubles, tableaux objets des premiers immigrants Français et Anglais constituent cette aglerie. En face s’ouvre la passionnante galerie des peuples autochtones qui.explore les traditions et cultures des premières nations. Plus de 1000 objets sont exposés par roulement pour évoquer la vie des Premières Nations de l’Alaska aux grandes plaines.

Biodiversité et ethnologie

Le 1er étage propose des galeries axées sur les trésors de la terre, animaux, biodiversité. C’est une sorte de musée empaillé complété par une recréation d’une grotte des chauves-souris et une galerie des oiseaux un peu effrayante. les amateurs de minéralogie, dinosaures sont particulièrement à la fête. Les deux dernières galeries sont en effet époustouflantes. Elles présentent effectivement quelques specimens uniques comme les œufs de dinosaures fossilisés, les os de tortues géantes des squelettes de Tyrannosaurus rex, Stegosaurus, and Triceratops. Certains d’entre eux, ont été retrouvés dans l’Alberta… La quantité et la qualité des ossements et fossiles est remarquable. Un MUST.et pour les minéraux une des plus belles galeries au monde avec des fragments de météorites et pierres  précieuses. Des vidéos, tablettes interactives complètent les vitrines.

Le 2e étage se décompose en galeries ethnologiques d’Afrique Asie Pacifique. On y voit des objets quotidiens, cérémoniels et rituels comme ces saisissants cercueils africains. Au même étage, une passerelle mène à des galeries plus historiques comme celles consacrées à l’Inde et au Moyen-Orient . celle-ci fait le pari intéressant de faire cohabiter objets paiens, musulmans et hébraiques. Ainsi des tablettes cunéiformes, des Corans, et des objets de synagogues voisinnent avec de beaux exemples de céramiques de la zone syro-palestiniennes. Des poignards moghols jouxtent des divinités hindoues.

L’Antiquité

Enfin, un petit couloir mène aux galeries consacrées à Rome, la Grèce, l’Egypte. De la statuaire à la mosaique, ce sont des pans entiers de l’apport romain qui sont évoqués dans cette jolie petite galerie . Elle regroupe ses collections par thématique : l’argent, le commerce, les dieux, les jeux, la vie quotidienne, l’expansion, l’armée. Parmi les objets, un  casque de gladiateur du IInd siècle très bien conservé. Mais aussi de très beaux verres et bijoux ainsi que la collection étrusque Bratty. La collection grecque est très complète . On passe de la petite statuaire cycladique, à des coupes mycéniennes puis à des vases classiques. On  s’arrête sur les très belles couronnes macédoniennes. Enfin, on finit sur une rare collection chypriote due à une donation des Levantis.ROM 3
La collection égyptienne, chronologique, recèle quelques jolis moments . Ainsi en est-il d’un sarcophage tardif analysé par scanner donc très documenté. On trouve également un poignard hyksos, une belle tête de Cléopatre. Malheureusement les copies en plâtre sont mélangées avec les vestiges et nuisent un peu. Surtout si votre guide ne fait pas le distingo… Pour ces 3 dernières visites, je peux fournir à la demande un itinéraire plus détaillé…

2e étage : galerie européenne

ROM 5

Au-delà de la collection d’armes et de meubles du XXes des petites « period rooms »reconstituent des intérieurs européens du Moyen-age, la Renaissance au XXe siècle. On passe ainsi d’un salon Louis XV à un bureau victorien ou à une chambre art nouveau.
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3e etage textiles
De la préhistoire à nos jours, les textiles présentés au dernier étage du ROM dans des tiroirs et des vitrines tournent en fonction d’expositions thématiques.La collection est très riche. Elle est exposée dans des conditions très strictes (ombre, période courte). Mais il vaut vraiment le coup de tirer les petits tiroirs pour en comprendre la profusion. 200 des 50000 objets sont ainsi exposés autour d’une thématique temporelle.

Aux origines de Toronto

Cette balade aux origines de Toronto commence devant le marché St Laurence.Origines Toronto 3

Celui-ci se trouve sur Front Street. Cette rue bordait le lac lors de la fondation de York en 1796, par John G Simcoe, Lieutenant Général du Haut Canada. La petite ville de 300 hab prit en 1834 le nom local de Toronto et s’aggrandit.

Du Marché Saint-Laurence à Front Street : les origines

L’actuel marché correspond dans sa partie centrale de style géorgien au second hôtel de ville, construit en 1844.

Il faut rentrer dans le marché et dès les piliers du hall franchis se retourner pour voir la facade sud de l’édifice. Les étals actuels ont été conquis sur le lac. Les pères fondateurs se rassemblaient au 1er étage de l’édifice. Une station de police au sous-sol donnait à l’époque directement sur la grève. Le marché lui se trouvait de l’autre coté de la rue à l’emplacement de l’horrible bâtiment de 1975 qui abrite aujourd’hui le marché du samedi.

A la fin du 19es, la ville s agrandit. Le rivage fut alors repoussé. On creusa le port. On utilisa le remblai pour créer l’esplanade sur laquelle les rails bordés d’entrepots menaient à la gare. Telle une allée publicitaire, cette zone attira les entrepreneurs qui rivalisérent architecturalement pour vanter leurs produits. Malheureusement, les bâtiments ont disparu, abbatus dans les annés 1950.

Seuls subsistent quelques exemples sur Front Street East de ces architectures néogothiques, néo byzantines, néo classiques.
– Dixon Building; (Three Unit Warehouse); au 49-45.; 1872 unique façade de fonte
– Au 43-41 Macdougall & Darling; 1873-4. Arcs gothiques, métal pressé un peu plus haut
– Griffiths Bldg.; 39-35 David Roberts Jr.; 1871-2. 1 des premiers bâtiments commerciaux, toit mansardé aujourd’hui appelé Beardmore building (marchand de cuir qui habitait Grange)
– de style brutaliste en béton armé St. Lawrence Centre for the Arts; au 27.Adamson Ass; 1967-70.

Une ville en croissance constante

De l’autre côté de la rue, se dresse  le Flatiron Building ou Gooderham Building. David Roberts Jr. le construisit en 1891 pour le fils du fondateur et directeur de Distillery District, Président de la Banque de Toronto. L’architecte construisit également la grande maison à l’angle de St Georges et Bloorhttp://visitesfabienne.org/wordpress/lannexe/ . Cette dernière affecte le Style néo gothique « à la francaise » parait-il. Malgré sa tour en échauguette, ses moulures, elle recourt à des materiaux modernes.

Le flatiron de Toronto est antérieur de 10 ans à celui de NY bien qu’il soit plus petit. Il a été bâti en briques rouges de la vallée de la rivière Credit. Les batiments qui s’y adossaient ont été détruits pour laisser place à une fresque de 1980 en trompe l’oeil de Derek Besant originaire de l’Alberta. Elle surplombe le Berczy Park, petit parc triangulaire honorant la mémoire de William Albrecht Berczy,. Ce peintre allemand amena des colons en 1790 et fit des portraits de la protoaristocratie torontoise.

On passe devant le Royal Lepage Building 1981-2, complexe de verre organisé autour d’un atrium. Et on emprunte Leader Lane bordée d’une fresque clin d’œil publicité pour la Guinness. Au débouché de cette ruelle, contourner le pub (très sympa). On verra sur la place qui fait office de parking  au 47-55 Colborne street deux façades de briques rouges . La plus ancienne est un des chefs d’œuvres richardsonniens par Lennox. Le grand architecte local s’est illustré notamment avec Casa Loma et l’ancien Hotel de Ville.

Lieu d’expérimentations architecturales

Puis on peut traverser le parking pour rejoindre King Street. A l’angle , se dresse l’immense King Edouard Hotel, le plus ancien palace de la ville . Son auteur en 1903, est Lennox encore. L’architecte flirte cette fois avec l’école de Chicago. L’hôtel a été agrandi à la fin des années 1920. On remarque d’ailleurs la différence d’architecture entre les deux batiments. Dans le hall  Florentin, on peut déguster un magnifique Tea time.

Traverser King et sur Toronto street, admirer au n 10 la old Post office anciennement banque du Canada de style néo grec. Le bâtiment  fait partie des quelques rescapés du grand incendie de 1849. En face, se tient l’ ancien batiment de la Compagnie de gaz et à l’angle un palais de style florentin au rdc duquel se trouve une excellente librairie bric à brac de voyage. On prend alors la petite Court Square pour voir l’ancienne cour de Justice aujourd’hui agrémentée d’un charmant jardin et on rejoint la cathédrale St Jacques de Toronto.

King et George Street, retour aux plus vieux bâtiments

La King Street tourne le dos à la première et pricipale église anglicane de la ville. On longe alors des maisons géorgiennes réchappés du grand incendie de 1859 et un magnifique magasin richardsonnien aux baies en anse de panier. En face, se trouve le  point de départ de l’incendie qui prit dans une grange. C’était donc la limite de la ville !!!!

On arrive alors à St Laurence Hall, angle King st east / Jarvis st.au 157 King street (1850) le plus beau bâtiment classique d’époque victorienne de Toronto. Il abrite les bureaux de « Heritage Toronto », association qui lutte pour la sauvegarde du patrimoine…. 

Quelques mètres  plus loin ’à l’angle Georges st / King st east se détache Georges Brown College-Ecole de cuisine. Les apprentis cuisinent « en vitrine » côté rue alors que le restaurant de l’école permet de goûter leurs réalisations/ réservation obligatoire. En face, de style 2nd Empire, le premier hotel de voyageurs de la ville est devenu une agence immobilière.

Remonter Georges st, jusqu’Adelaide st east. A l angle St Georges/ Adelaide st East au 252 se trouve une Banque  de style néoclassique. Il s’agit du plus ancien batiment de pierre (1827) de la petite ville de York puis la première poste (1833)- aujourd’hui musée.Origines Toronto 2 Ces batiments devaient impressionner dans la petite cité de bois. A l’angle Sherbourne/ Adelaide se situe la maison de Paul Bishop une des premières maisons de Toronto de pur style Géorgien. On peut alors revenir sur Front et aller grignoter au marché St Lawrence.

Info at the Canadian Register of Historic Places
http://www.historicplaces.ca/en/rep-reg/place-lieu.aspx?id=9933