Vous les aimez mais vous ne voyez pas beaucoup les chats de Londres ? Qu’à cela ne tienne, voici un article pour les amateurs de chat de tout poil…
Des chats de Londres égyptiens
Vous pouvez commencer votre quète des chats de Londres par l’extraordinaire façade Art Déco de l’usine de cigarettes Carreras?. C’est une claire référence à l’architecture des temples égyptiens avec son armée de chats Bastet montant la garde. La divinité adorée des Egyptiens rappelle ici l’égyptomanie liée à la découverte de la tombe de Toutankhamon. Le Quartier Général de ASOS siège désormais dans cet étonnant bâtiment de 1926 inspiré par les aventures d’Howard Carter alors occupé à fouiller la Vallée des Rois.
Un chat au long cours
Toujours pour ceux qui recherchent les chats de Londres, rendez vous devant la gare de Euston. Vous y trouverez une statue de Flinders et de son chat Trim, par Mark Richards. Le chat Trim est né en 1799 dans l’Océan Indien et a accompagné fidèlement Flinders dans son tour de l’Australie. Flinders est en effet le premier navigateur à avoir contourné entièrement l’ile continent et l’avoir cartographiée. https://en.wikipedia.org/wiki/Matthew_Flinders
Un chat lettré
Dans votre quête de chats de Londres, je vous conseille un petit détour par Fleet Street. Là, dans les méandres qui mènent à la maison de Samuel Johnson, se tient son chat. Samuel Johnson, le père du dictionnaire anglais, adorait son chat, Hodge. Le sculpteur Jon Bickley rendit hommage à l’ami à poil du grand lexicologue en 1997. La statue se trouve devant la maison où celui-ci vécut de 1748 à 1759 au 17 Gough Square. C’est maintenant un musée consacré à la vie de l’écrivain. Hodge apparait, assis sur le dictionnaire de Johnson, tout près de coquilles d’huitres. Les contemporains racontent en effet combien Johnson pour lui faire plaisir lui achetait des huitres. La phrase qui lui est attribuée sert d’épitaphe “a very fine cat indeed.” https://www.atlasobscura.com/places/monument-hodge-cat
Des chats de Londres et des bienfaiteurs
Un autre chat, en bronze, se tapit sur les bords de la Tamise dans le monument à la famille Stalter « Dr Stalter Daydream ». Le docteur Alfred Stalter était un bienfaiteur de Bermondsey, quartier miséreux dans lequel se trouve l’ensemble sculpté. On y voit le docteur assis sur un banc. Son épouse Ada, elle aussi remarquable par son dévouement aux nécessiteux, se tient non loin. Plus loin encore, leur petite fille Joy malheureusement morte en bas âge. Leur chat se tient aux aguets sur le muret le long de la Tamise. (Sculpture de Diane Gorvin 1991) https://londonist.com/2014/12/new-salter-statues-unveiled-in-bermondsey
Pour plus de chats de Londres et d’animaux retrouvez moi sur instagram @ rencontres animalières @fabvisites
Vous cherchez une excursion à la journée sur la côte sud. Vous voulez sortir de Londres et avez envie de mer. Brighton vous tend les bras. Mais ce n’est peut-être pas au gout de tous. Dans ce cas, poussez un peu au-delà et découvrez des merveilles…
Brighton n’est plus ce qu’elle était
La réputation de cette station balnéaire de la Côte Sud anglaise la précède. Avec son pavillon royal si exotique, sa jetée victorienne et ses petites allées piétonnes, la ville a tout pour attirer.
Et il est vrai que la folie (architecturale celle-ci) gothico-orientale de Georges IV est juste incroyable. En dépit de la petite bruine et du vent, on se sentirait presque à Delhi. Malheureusement un peu décrépie, elle conserve néanmoins un vrai charme exotique. De là, part le centre commerçant de la ville, finalement très importante, de Brighton.
Mais on vient pas de Londres pour le centre marchand mais bien pour les petites ruelles, seules traces du village de pêcheur d’avant la vogue des bains de mer au 19e siècle. Ces ruelles offrent de quoi satisfaire les amateurs de boutiques originales et indépendantes.
Difficile d’en juger en plein confinement mais on imagine l’animation…mais aussi la foule…On rejoint alors le bord de mer, très construit. Les barques de fish and ships annoncent les jeux de la jetée et occultent un peu la beauté de cette construction victorienne déjà évoquées à Clevedon ou Weston Super Mare. https://visitesfabienne.org/destinations/royaume-uni/la-cote-ouest-du-royaume-uni-2/
Les Seven Sisters, le vrai coup de foudre
Il s’agit d’une promenade que l’on peut dérouler à sa guise pour longer la fantastique côte sud entre Seaford et Eastbourne. La balade est simple, et n’exige ni condition physique hors du commun ni chaussures particulières. Les paysages sont vraiment à couper le souffle. En fonction de la marée, la promenade est plus ou moins longue avec le contournement d’une petite rivière qui offre un détour (joli) de 1h30. Les falaises de craie sont plus impressionnantes en direction de Eastbourne car on peut voir les 7 collines blanches qui se jettent dans la mer. Dans ce cas un immense parking à Seaford peut marquer le point de départ.
Mais on est récompensé de son effort et Monet n’a qu’à bien se tenir avec son rocher percé d’Etretat. En outre, l’arrivée (ou le départ) de Eastbourne permettent de profiter d’une des vraies jolies stations balnéaires anglaises. Un tantinet désuète mais coquette et plaisante avec sa promenade bordée de jolies maisons.
Hastings, l’étonnante
Hastings évoque bien évidemment Guillaume de Normandie et la conquête de la côte sud de l’Angleterre. Pourtant de la bataille d’Hastings en 1066 il ne reste pas grand-chose, les ruines piteuses d’un château emporté par des marées. La bataille a d’ailleurs au lieu un peu plus à l’intérieur des terres à …Battle (cela ne s’invente pas) et vous pouvez y visiter le complexe de l’abbaye avec reconstitution historique et tout le tralala pour une somme pas si modeste. https://www.english-heritage.org.uk/visit/places/1066-battle-of-hastings-abbey-and-battlefield/
En fait les descriptions de la ville de Hastings donnent modérément envie de visiter cette ville de bord de mer. Pauvre et malmenée, elle jouit d’une réputation peu enviable. Et c’est dommage car outre la plage (de galets comme sur toute la cote) battue par les flots, la promenade, une ville moderne peu invitante il est vrai, Hastings offre des promenades magnifiques sur les hauteurs entre forêts et falaises (au-départ du petit funiculaire). Le quartier des pêcheurs, appelé « Stade » a gardé beaucoup de charme et d’authenticité. Très actif il permet de déguster des fruits de mer quasi en comptoir et c’est un vrai bonheur. En outre le petit centre historique autour de la rue George, High Street et de l’Eglise est un vrai régal de petites boutiques, antiquaires et cafés sympas. Et pour les mordus, de nombreux musées permettent d’en savoir plus sur les bateaux, la pêche.
Rye, le coup de charme
Les publicités ne mentent pas, Rye est un lieu délicieux de la côte Sud. La petite bourgade a conservé ses maisons à colombages, son pavage de galets, ses petits jardins avec des vues sur le petit port. Elle semble arrêtée dans l’histoire et son charme est resté totalement intact. De jolies maisons à colombage bordent les rues pavées de galets. Une jolie église couronne la colline entourée d’un jardinet. De là, un fort surplombe une terrasse et une porte monumentale. Au-delà de la Grande porte, un musée occupe le château.
Comme Hastings, la jolie bourgade s’est enrichie de son appartenance quoique tardive au réseau des Cinque ports. En effet celui-ci assurait une franchise. Exonérés de taxation, ces ports ont pu prospérer. (expliquer) https://en.wikipedia.org/wiki/Cinque_Ports
Du fait de l’ensablement de la baie et du changement de cours des rivières, le petit port de mer se trouve aujourd’hui à l’intérieur des terres à la confluence de 3 rivières et le paysage surprend quelque peu. Du haut des murs, on voit en effet des bateaux ensablés dans de petites rivières anémiques.
Je vais parler aujourd’hui de Silent Hobo. Pour ceux qui arpentent les rues de Bristol, vous avez certainement déjà repéré ses renards tristes, ses couleurs vibrantes et son style manga. Il est le peintre d’une ville colorée peuplée de skateurs à casquette, d’animaux des bois et de maisonnettes multicolores.
Difficile de trouver des informations sur Silent Hobo. Par bribes, on apprend qu’il est asiatique, qu’il s’appelle Wei Hong. On découvre qu’il est le fils d’une infirmière, qu’il a commencé à peindre sur les murs à 17 ans avec des amis. Il a appris à dessiner en copiant les magazines et comics de ses grand frères. De fait, il s’inspire de l’univers de la Bande dessinée.
Son graphisme emprunte aux comics américains et britanniques type Judge Dread, Garfield, Calvin et Hobbes ou encore les tortues Ninja. Mais il aime aussi les mangas japonais du genre Akira. Inspiré par Katsuhiro Otomo ou Jamie Hewlett, il peint d’une manière facile à reconnaitre. Il peuple ses fresques des gens et lieux qu’il connait.
Où et comment travaille-t-il ?
Silent Hobo a commencé à peindre à Bristol où il habite encore et a fondé une petite famille. Sa renommée l’appelle néanmoins aujourd’hui vers d’autres murs. Il a ainsi travaillé à Belfast, Norfolk, Dublin, voire Barcelone. Des marques s’emparent d’ailleurs de son univers particulier, telles Coca Cola, Mobile (à Barcelone justement), Hotwheels, Levis et les JO de 2012.
Pour autant, il reste fidèle à Bristol dont il apprécie le dynamisme et l’ambiance. Selon lui, la ville est très ouverte au Street art. En outre, elle offre de nombreux lieux à peindre. Il y bénéficie d’ailleurs de commandes publiques et privées. Il se dit heureux d’égayer les murs tristes et le ciel gris de sa palette vive.
Amoureux des comics colorés, il apprécie le travail rapide. Pour les commandes, il prend cependant plus son temps et soigne davantage les détails. Il n’hésite pas à explorer des techniques nouvelles comme le photoréalisme. Pour autant, son style issu de la bande dessinée, se reconnait facilement. Il peint des jeunes, surfeurs ou ados sur leurs BMX (ses passions) habillés de tee shirts bariolés. Ils hantent une ville aux nœuds routiers compliqués. Si l’on identifie facilement Bristol avec son pont, ses petites maisons de toutes les couleurs, la nature n’est jamais loin. Dans ses forêts vert vif, se croisent des animaux presque venus de Disney. Souvent, un petit renard au regard doux agit comme une signature.
A Bristol, on peut l’admirer à la gare de Montpelier. La commande municipale a consisté à lui faire décorer la petite gare locale en compagnie des élèves de l’école du quartier. https://www.youtube.com/watch?v=2s-v_dAEElI
Il a également repeint le stade de Gloucestershire Cricket‘s County Ground à Ashley Down en juillet 2019 puis en 2020. Durant sa première intervention, il a imaginé des moments historiques de cricket local. Il y a également représenté des symboles de la ville comme le Pont suspendu ou le Concorde. Au Printemps 2020, il s’est attelé au hangar à vélo. Il l’a paré des couleurs vives d’une nature luxuriante parcourue d’animaux sauvages et des fameuses maisons colorées de Bristol.
On peut le découvrir également au hasard de la Hotwell Road, sur les barrières de Travaux d’Assembly Rooms lane. Son renard nous attend en haut de l’escalier qui mène de Frogmore Street à College Green, au Children’s Hospital. Ou ailleurs…
Voici une balade pour découvrir Londinium, le Londres romain. Car Londres date de l’invasion romaine en -43 . Cet important carrefour sur la Tamise servit en effet de centre commercial jusqu’à son abandon au +Ve. Très rapidement construit, le petit camp établi au Nord du fleuve entre 2 collines contrôlait un pont à l’endroit où la Tamise se rétrécissait, « London Bridge ».
Un mur entourait Londinium, repris en partie par la muraille médiévale. Cette dernière reste d’ailleurs visible. A l’abri derrière ce mur épais, la petite ville se développa, comme ses sœurs continentales, autour de son forum. On y décèle encore la trace de cultes et de lieux de loisir. Des musées regroupent les artefacts récupérés au cours de fouilles. Par une ironie du sort, les bombardements de la seconde guerre mondiale ont souvent permis de découvrir les vestiges épargnés par les destructions médiévales.
1/ La muraille de Londinium
La Muraille romaine encerclait la cité de Londres. Construite entre 190 et 225 elle se développa jusqu’au IVes. Avec le mur d’Hadrien (au sud de l’Ecosse) elle constitua l’un de plus gros projets de construction mené par les Romains sur le sol britannique. Elle mesurait 6m de haut sur un peu plus de 3km. Elle a dessiné la structure de la city actuelle.
Après le départ des romains, les Anglo saxons continuèrent à utiliser le mur. Néanmoins, La période médiévale l’élargit et ajouta des créneaux, portes et bastions. Les Tours de Londres, de Montfichet et de Baynard renforçaient l’édifice. Au 18e s, le mur disparut en grande partie. Pourtant, de grandes sections subsistaient encore, incorporées dans d’autres constructions. Certaines réapparurent d’ailleurs lors des bombardements. https://www.english-heritage.org.uk/visit/places/london-wall/History/
Où voir le mur :
– A la sortie du métro Tower Hill. Au pied de cette importante section du mur, une statue de Trajan. Le mur continue dans la cour du Leonardo Royal hôtel sur Cooper’s Row.
– une autre section est visible près du musée de Londres. Au niveau du Barbican, on trouve quelques tours du 13e s ajoutées à la construction romaine. On suit encore le mur dans le jardin Salter puis le long de Noble Street. Ici, on voit les traces du fort romain du 2es intégrée aux fortifications saxonnes et au bastion médiéval. Pratiquement carré (200m x 200m), il fut progressivement intégré au mur enserrant la ville. Mais, devenu inutile avec la sécurisation de la Britannia romaine, il fut alors démantelé.
– D’autres fragments existent. Néanmoins, Il faut souvent un permis pour y accéder. En revanche le parking le long de la rue London Wall recèle un pan de ce mur.
Enfin, la toponymie nous indique la présence des portes dans la muraille. Il suffit de suivre London Wall bien sûr, mais aussi Aldgate (Old gate), Bishopsgate, Moorgate, Cripple gate (Eglise St Giles, porte du Nord), Aldergate, Newgate, Ludgate (Eglise St Martin), pour retrouver son trajet. Par ailleurs les diverses églises St Botolph nous donnent une indication précieuse. Ce Saint saxon est en effet associé aux voyageurs et les églises se situaient à l’extérieur du mur, tout près de portes.
2/ Les monuments de Londinium
Londinium s’articulait autour de son forum à peu près au niveau de Leadenhall Market. Des traces subsistent dans les sous-sols de certains commerces comme le coiffeur. Il reste malheureusement très peu de vestiges.
Des monuments publics redécouverts
Un Mithraeum, découvert sur un site bombardé pendant la Guerre, a été déplacé dans Cannon Street Ce type de sanctuaire souterrain au dieu Perse Mithrae, s’adressait aux hommes, principalement militaires. Vous pouvez réserver votre visite : https://www.londonmithraeum.com/
L’un des vestiges le plus impressionnants a été découvert en 1998 lors de la construction de la Galerie d’art du Guildhall. Les vestiges de l’Amphithéâtre de Londinium sont exposés in situ au sous-sol. Il date de 70 ap JC et a été construit en bois puis rénové en pierre au 2e s. Tombé en ruine, ses pierres servirent à la construction d’une maison médiévale. Son périmètre apparait tracé en noir sur les dalles de la cour du Guildhall ; https://www.cityoflondon.gov.uk/things-to-do/attractions-museums-entertainment/guildhall-galleries/londons-roman-amphitheatre
Trois églises de la cité recèlent des vestiges romains :
l’église st Magnus the martyr présente une pile de pont romaine du 1er siècle dans le porche d’entrée sous le clocher.
All Hallows-by-the-Tower (musée de la Crypte) l’église, fondée en 675, a conservé un arc saxon du 7e s construit en tuiles romaines de réemploi. Dans la crypte on a retrouvé la mosaïque d’une maison du 2e siècle. L’église, reconstruite aux 11e et 15e s a été en grande partie détruite pendant la seconde Guerre mondiale.
St Bride’s Church. Dans cette église dessinée par Christopher Wren en 1672 sur un lieu de culte plus ancien, la crypte abrite une mosaïque romaine.
D’autres vestiges apparaissent de manière parfois fortuite. Ainsi en est-il du cadavre de la jeune romaine découvert sous le bâtiment détruit dans l’explosion de 1992 (Bombe posée par l’IRA). Une dalle l’honore au pied du nouvel édifice, le Gherkin.
3/ Les musées
British Museum. La salle 49 montre combien l’occupation romaine a changé le cours de l’histoire anglaise. Argenterie et mosaïques côtoient des lampes et statues illustrant la vie dans cette cité provinciale et septentrionale de l’Empire. Le site du musée n’est malheureusement pas à la hauteur de la qualité des pièces. exposées.https://www.britishmuseum.org/collection/galleries/roman-britain
Musée de Londres : Organisé de manière très pédagogique le parcours nous invite dans un tablinum romain mais aussi à travers toutes sortes de trésors : sculptures, monnaies, tombes, céramiques, verres, amphores à garum etc… Une maquette du pont, une petite cuisine illustrent de manière vivante cette présentation de la Londres romaine. Outre les outils, instruments divers, on y voit également la première mention écrite de Londres. https://www.museumoflondon.org.uk/museum-london/permanent-galleries/roman-london
Vestiges de Bains romains Billingsgate : il s’agit de vestiges thermaux des 2 et 3e siècles, découverts en 1848 lors de la construction de la Bourse du Charbon. Lors du développement du site dans les années 1960, les archéologues ont pu davantage l’étudier. En effet, l’édifice, construit le long de la Tamise, comprenait plusieurs ailes, un hypocauste. Les bains apparurent au 3e s avec frigidarium (bain froid), tepidarium (bain chaud) et caldarium (sauna). En activité jusqu’au 5e s, les bains, comme le reste de la ville, abandonnés, se dégradèrent. Le site fût le premier monument historique classé, en 1882. https://www.cityoflondon.gov.uk/things-to-do/attractions-museums-entertainment/visit-billingsgate-bathhouse
Ces bains sont véritablement romains au contraire des Roman Bath de Strand Lane sur Surrey Street, qui datent en fait du 17e siècle !
Aujourd’hui, je vous propose une balade à Soho, dans un quartier synonyme de divertissements et de sorties.
On en oublie presque que ce lieu campagnard utilisé pour les chasses royales a accueilli après le 17e s des vagues de communautés immigrées avant de devenir la zone de toutes les licences et extravagances britanniques. Aujourd’hui un peu gentrifié, on s’y rend pour ses cafés, pubs et restaurants mais aussi ses boutiques.
Pour autant les années sulfureuses ont délocalisé l’aristocratie vers l’ouest. A la zone boho, on ajoute maintenant le plus souvent les rues autour de Leicester Square qui constituent le Chinatown londonien.
L’idée n’est pas ici de vous faire découvrir les boutiques et adresses branchées mais de proposer une promenade autour de 3 zones bien distinctes du quartier :
Le quartier commerçant et tendance de Carnaby
Les fondations autour de Soho square,
Le quartier chinois
Autour de Carnaby, le Soho commerçant et branché
Par Carnaby street on désigne en fait une zone composée de 2 artères parallèles principales et l’ensemble des petites ruelles perpendiculaires (14 rues au total) qui les relient. Ce quartier a été nettoyé, rénové et constitue une des poches piétonnes le plus commerçantes de la capitale. Situé entre Regent Street et Oxford Street juste au nord de Picadilly, et au sud de Great Malborough Street, il draine une clientèle plus jeune et originale en quête de magasins indépendants et de petits cafés à l’atmosphère unique. Berwick Street a d’ailleurs accueilli un des plus anciens marchés de la capitale.
Plus à l’est du côté de l’Eglise Saint Anne et de Brewer Street et Old Compton, s’alignent les petites boutiques, librairies, cafés de la communauté homosexuelle. Enfin, à mesure que l’on se rapproche de Leicester Square et de Charing Cross Road, les théâtres et salles de spectacles se multiplient.
Autour de Soho Square, le Soho caritatif
Trop souvent les visiteurs négligent ce ravissant jardin entouré d’églises et de maisons de bienfaisance. Le quartier accueillit les émigrés français huguenots On appelait d’ailleurs ces quelques rues le quartier français. La présence française est encore manifeste avec des restaurants et pâtissiers (maison Bertaux, Richous…). Elle nous rappelle qu’au 17e nombreux furent les Huguenots à fuir la révocation de l’Edit de Nantes. Leur église, très discrète borde d’ailleurs le nord de la place.
Rapidement cette communauté émigrée en appela d’autres. L’église grecque donna ainsi son nom à la rue dans laquelle Wedgwood (cousin de Darwin) établit sa manufacture. Aujourd’hui très gentrifiées, les trois rues parallèles principales (Greek Dean Firth) sont bordées de charmants petits restaurants.
Juste au Nord de Leicester, le quartier chinois
Entre Shaftesbury Avenue au Nord, Rupert Street, Charing Cross Road et Leicester Square, le quartier chinois est composé de 5 ou 6 rues facilement identifiables grâce aux lampions rouges et aux restaurants et boutiques asiatiques. Il s’articule autour de Gerrard Street.
Le Chinatown actuel remonte aux années 1950 avec l’ouverture de quelques restaurants dans une zone historiquement habitée par les Huguenots. L’église ND de France rappelle d’ailleurs cette présence. Le quartier chinois a beaucoup grandi depuis, remplaçant peu à peu le premier Chinatown. A la base en effet, les asiatiques se regroupaient à l’Est de Londres, à Limehouse. Les premiers chinois travaillaient sur les quais pour la Compagnie East India à la fin du 19e siècle. Mais le déclin des Docks et de la construction navale amenuisa la communauté après la seconde guerre mondiale.
Aujourd’hui, une superbe balade dans Hampstead, l’un des quartiers les plus chics et les plus pittoresques de Londres. Vous pourrez agrémenter ces plaisantes découvertes de haltes dans les sympathiques troquets. Entre ses allées commerçantes et joliment animées et ses rues tranquilles bordées de superbes demeures, Hampstead offre de bien belles promenades.
On peut commencer au Métro Hampstead. Mais on peut aussi opter pour le métro Finchley road. A la sortie, il suffit de suivre l’indication maison de Freud. Elle prend un petit passage en montée quasi en face de la station de métro. A gauche en haut de l’escalier, la rue Maresfiled Gardens passe devant la maison où le célèbre psychanalyste a fini sa vie en compagnie de sa fille Anna. Puis on continue au bout de la rue à droite. On rejoint alors Fitzjohn’s Avenue et on parvient au cœur de Hampstead.
Autour du métro Hampstead
Au métro Hampstead, commence High street. D’ici prennent quelques allées délicieuses : Perrin, Oriel pour n’en citer que deux. Sur Flask Lane, vous trouverez une des Free Houses qui a lancé les eaux de Hampstead. Car au XIXeme on y « prenait les eaux ».
De l’autre côté de la station, Church Row a conservé son charme Géorgien. Les maisons du 18e ont peu changé et le charme reste intact jusqu’à l’église Saint Jean. On peut contourner l’église par l’étonnant Frogmal Lane, un large chemin bucolique, avant de regagner le charmant cimetière. Après avoir rendu hommage au peintre Constable, l’une des nombreuses personnalités locales, la colline permet de rendre visite à nombre de personnages historiques. Ainsi, Charles de Gaulle y a vécu pendant la guerre. Stevenson, lui, a composé l’Ile au Trésor un peu plus haut au-delà de la jolie église catholique Sainte Marie.
Au XIXe s, avec son air « pur » du au relief(!), ses eaux bénéfiques, Hampstead est vite devenu le quartier des hôpitaux et résidences pour tuberculeux. On note ce développement autour de l’hôpital de Mount Vernon aujourd’hui résidence de luxe. Quasiment en face, la magnifique Fenston House s’ouvre derrière des grilles ouvragées. Dans les rues adjacentes, ont habité des écrivains. Daphné du Maurier y a trouvé son inspiration. Mais aussi les auteurs de Mary Poppins et Peter Pan, inspirés par la maison de l’Amiral.
Les Hauteurs de Hampstead
Au-delà de l’observatoire, près du bassin Whitepond, on arrive au point culminant de la ville mais aussi de Londres. Une route très encombrée mène à Kenwood House. Il s’agit de l’une de plus somptueuses demeures privées londoniennes, redessinée par le grand architecte Robert Adam à la fin du XVIIIe s. Elle abrite une fantastique collection de peintures. L’immense parc de Hampstead Heath offre de magnifiques vues sur Londres. De nombreux étangs rappellent que la rivière Fleet y trouve sa source. Cette rivière se jette dans la Tamise à Londres près de Blackfriar. Couverte, son souvenir n’apparait que dans le nom de la rue Fleet street. Pour autant elle alimentait autrefois la capitale en eau potable. https://www.english-heritage.org.uk/visit/places/kenwood
De là, en rejoignant le Pub Old Bull and Bush, et en retraversant Hampstead Heath, un joli chemin mène dans le quartier de Vale of Health. Les cottages au charme campagnard voisinent avec les demeures plus imposantes dont Cannon Hall. Après la sévère prison de Wells Walk, une jolie fontaine victorienne rappelle l’importance des eaux de Hampstead . Tout près, se trouve le petit musée de Burgh House. La maison remonte à 1703 et un joli jardin avec café l’agrémente. Le Wells Theatre, un joli théâtre de marionnettes, des bains, fontaines jalonnent ces quelques rues.
La promenade bucolique continue sur Willow Street pour rejoindre la charmante église saint Jean et la maison de Keats. Non loin, au 2 Willow Road l’architecte Ernö Goldfinger a construit en 1937 l’une des maisons modernistes les plus importantes du pays. Elle a inspiré Ian Fleming, l’auteur de James Bond.
De là on peut revenir au métro ou, pour les marcheurs les plus aguerris, prolonger la boucle à travers le parc de Hampstead, jusqu’à Highgate.
Que fait-on ce week-end ? Si on allait à Weston Super Mare ?
Ecrite comme cela la proposition peut faire sourire. En effet, si Weston a été une station de bord de mer à la mode à la fin du XIXème siècle, le moins que l’on puisse dire est qu’elle est un peu désuète aujourd’hui….
Et pourtant…
Une plage magnifique
Weston Super Mare, ce sont des kilomètres d’une plage magnifique, paradis des kite surfeurs et autres véliplanchistes. Evidemment, il faut supporter l’eau froide et aimer le sable terreux. Néanmoins la plage est grande et dégagée. On peut aussi bien aimer le monde et rester proche du centre-ville et des baraques à fish and chips ou préférer l’extrémité plus sauvage.
Et pour ceux qui veulent juste se promener, il s’agit d’une vraie ville avec des boutiques et des petits restaurants, pas haut de gamme, mais de quoi passer une demi-journée bien plaisante. Pour les amateurs de jeux, des arcades et la jetée victorienne en fer forgé offrent de quoi s’occuper.
JPS, fils de Weston super Mare
Et puis pour les amateurs de Street Art, Weston est la ville de JPS et on le voit partout. On le suit aussi bien au centre de la ville que le long de la plage. La mairie a même mis au point un plan que l’on peut suivre comme une chasse au trésor pour découvrir les personnages d’animés au détour d’une rue. https://www.visit-westonsupermare.com/dbimgs/x171550-BID-Art-Trail-Nov-2017.pdf
Beaucoup des fresques ayant été dégradées, le graphiste, amateur de pochoirs, est revenu en Aout 2020 pour décorer les murs de sa ville natale de 35 nouvelles œuvres.
Jamie Scanlon, a changé de vie brutalement selon ses dires en 2009 après avoir découvert Banksy. L’ancien alcoolique et drogué s’est converti à la peinture illégale et distille aujourd’hui ses images tirées de marvels assorties de messages parfois politiques, souvent humoristiques. Il les signe des initiales JPS. https://www.facebook.com/JPSstreetart/
Bloomsbury entoure le British Museum. Ce quartier évoque l’intelligentsia de la fin du XIXe. De fait, les rues paisibles bordées de jolies maisons géorgiennes, les squares élégants nous mènent d’institutions universitaires en musées. On peut y consacrer quelques balades thématiques.
Bloomsbury, pour les amateurs de musées
Pour les amoureux d’égyptologie :
le British Museum bien sûr, mais aussi deux collections moins connues. La première présente le père de l’égyptologie anglaise : Flinders Petrie. Ce Musée Petrie se trouve dans UCL au bout de Malet Street : https://www.ucl.ac.uk/culture/petrie-museum
La seconde est l’extraordinaire Musée John Soane, maison de l’architecte de la Banque d’Angleterre. https://www.soane.org/. Ce capharnaüm exposé dans trois maisons accolées recèle entre autres merveilles le sarcophage de Sethi Ier, papa de Ramsès II et deux fantastiques séries de tableaux moralisateurs de William Hogarth : les élections et le débauché. Ces deux dernières ne sont accessibles que pendant les visites guidées.
Pour ceux qui ont déjà visité beaucoup de musées
Le Foundling Museum présente l’histoire de la fondation pour les enfants abandonnés. Parmi les généreux bienfaiteurs, le musicien Haendel et le peintre Hogarth y ont laissé de beaux témoignages de leur générosité. https://foundlingmuseum.org.uk/
Si la littérature misébariliste du XIXeme est votre tasse de thé, un détour dans la maison de Dickens s’impose. En fait l’écrivain a laissé sa trace à travers toute la ville mais ce petit musée est vraisemblablement l’endroit où il a passé le plus de temps et où il a beaucoup écrit. https://dickensmuseum.com/
Comme de nombreux quartiers londonniens, Bloomsbury abonde en petits jardins. Mais ici les squares conservent cette élégance géorgienne des 18 et 19e lorsque ce quartier drainait la bonne bourgeoisie intellectuelle.
De nombreuses places offrent un banc accueillant, voire un petit café. Vous pouvez choisir entre l’élégant Bedford square, Russel square plus grand, Fitzroy un peu oublié. Bloomsbury proche du British Museum est souvent colonisé par les touristes, alors que l’ancien cimetière de Saint George isolé attire les gens du quartier. Coram’s Fields est fermé au public. Gordon et Tavistock square conservent la mémoire des sœurs Stephen (Virginia Woolf, sa sœur Vanessa Bell et tous leurs proches dont le grand économiste Keynes). Des plaques bleues nous permettent de retracer leurs déménagements dans le quartier d’abord au 46 Gordon Square, puis 29 Fitzroy Square, au 52 Tavistock Square et enfin juste à côté du Musée Foundling. Dans Tavistock square, un buste de l’auteur de « Promenade au phare » voisine avec une statue du Mahatma Gandhi.
Des lieux originaux
Outre les squares publics, le quartier de Bloomsbury recèle des lieux moins connus. Ainsi, La Brunei Gallery abrite l’un des jardins le plus secrets de la capitale : un jardin japonais, https://www.soas.ac.uk/soas-life/roofgarden/
Au chapitre des lieux originaux, àl’angle de Southampton row et Theobald road, face à une fresque assez plaisante se trouve Kingsway entrance. Il s’agit de l’entrée (interdite) de voies souterraines qui traversent une bonne partie de la capitale.
Près de Fitzroy place sur Cherry street un curieux batiment art deco arrondi et plat marque le QG de Eisenhower pendant la seconde guerre mondiale.
Sur New Oxford street, à l’angle de Bloomsbury et Shaftesbury streets le magasin James smith and sons est le plus ancien magasin de parapluies de londres. Il date de 1830.
Pratiquement en face, se trouve la magnifique église Saint Georges construite par Nicolas Hawksmoor . L’architecte, élève de Wren, n’a reculé devant aucun pastiche avec son clocher modelé sur le mausolée d’Halicarnasse, la façade reprenant le temple de Bacchus à Baalbeck. Qu’importe, l’intérieur est d’une majesté remarquable.https://en.wikipedia.org/wiki/St_George%27s,_Bloomsbury
sur Russel square, un curieux petit bâtiment vert permet aux chauffeurs de taxis de se requinquer entre deux courses. Il est l’un des 13 survivants de la capitale à offrir réconfort et boissons non alcoolisées aux titulaires du fameux knowledge. (examen considéré comme le plus dur du monde pour devenir taxi à Londres)
En ce 18 Juin, un petit article très cocorico sur les Français à Londres.
La présence française à Londres remonte à la conquête normande par Guillaume le Conquérant en 1066 . Des vagues migratoires se sont ensuite succédé au cours de l’histoire. A tel point que 3 Millions de Britanniques ont aujourd’hui des ancêtres français. L’idée ici n’est donc pas de donner des adresses de restaurants, boulangeries ou boutiques bien de chez nous, mais de rappeler la présence historique des Français à Londres.
Les Normands, la première présence française à Londres
Une grande partie de l’aristocratie médiévale du Royaume-Uni descend des Franco-Normands venus de France avec les Plantagenêts comme les Grosvenor (Gros veneur) présents notamment dans le quartier de Belgravia.
Ainsi, les devises de la monarchie et de l’ordre de la Jarretière viennent directement de l’arrivée de ces Français à Londres : Dieu et mon droit, et Honi soit qui mal y pense. Les Plantagenêts ont en effet régné sur l’Angleterre mais aussi sur les duchés de Normandie et d’Aquitaine, les comtés de Poitou et de Nantes de 1154 à 1485. De cette époque, quelques vestiges londoniens subsistent comme la Tour de Londres ou l’église Saint Bartholomew the Great ou Temple Church (très reconstruite). Néanmoins, la chapelle de l’ancien Palais de Savoie, fondé en 1245, rappelle l’architecture dite normande (romane tardive pour nous). https://royalchapelsavoy.org/
Arrivée des Huguenots et calvinistes : immigration religieuse
L’Edit de Nantes apporte un certain apaisement jusqu’à sa révocation en 1685. Beaucoup de ces réfugiés religieux anglicisent leur nom (Blanc devient White, Langlois English). Ils fondent le quartier de Spitalfields. Cette communauté de Français à Londres s’organise autour de ses hôpitaux, écoles et temples, comme la Neuve église en 1743 à l’angle de Brick Lane et de Fournier Street. Fournier est d’ailleurs le nom d’un tisserand huguenot. Elle deviendra ensuite chapelle méthodiste en 1819, synagogue fin 19e, puis mosquée en 1976 suivant les changements sociologiques du quartier.
De nombreux soyeux de Lyon s’installent, obtiennent des privilèges de vente et de fabrication. Ils construisent leurs maisons ateliers. On les distingue encore dans le quartier. Aujourd’hui, Si la population a changé l’empreinte française affleure encore dans le nom de certaines rues : Fournier donc mais aussi fleur de lis.
Ces Huguenots s’installent également dans le quartier de Soho. Les petites rues Greek and Dean regorgent d’adresses françaises, pâtisseries, restaurants. http://www.maisonbertaux.com/. Sur Soho Square, L’église, fondée par charte royale en 1550 partage d’ailleurs un historique très bien fait de la présence huguenote en Angleterre : https://www.egliseprotestantelondres.org.uk/en/heritage/history-2/
Révolution française, Restauration et Deuxième guerre mondiale : des réfugiés politiques
L’Emigration désigne le départ de plus de 100 000 nobles, hommes politiques hors du territoire français entre 1789 et 1800. Ils fuient alors les troubles révolutionnaires. Ainsi, Les frères de Louis XVI, élisent-ils résidence à Londres. Le futur Louis XVIII de 1807 à 1814 Charles X , lui, a habité Audley Street dans le quartier de Mayfair. Sur les bords de la Tamise, à Richmond, Orleans House a hébergé Louis-Philippe à l’issue du premier Empire, puis son fils le Duc d’Aumale au lendemain de la 2nde République.
A Leicester square, se trouve l’Eglise française catholique « Notre Dame de France » construite en 1860 par les Maristes. Une fresque de Jean Cocteau contribue à sa renommée
En 1940, le Général de Gaulle organise la France libre, mouvement de Résistance extérieure à la suite de son appel du 18juin lancé depuis Carlton Terrace. Une statue du Général ainsi qu’une stèle rappellent les événements. De Gaulle logeait sur les hauteurs de Hampstead comme en atteste une petite plaque bleue. Dans son exil l’accompagnaient nombres de personnalités politiques tels Maurice Schumann, ou Simone Weil. Aidés des travaillistes britanniques, les Forces françaises libres ont rassemblé jusqu’à 50000 personnesdans la capitale britannique.
Dans les années 2000 une présence française économique et fiscale
« Le » quartier français actuel se trouve autour du métro South Kensington, tout près de Albertopolis (le quartier des musées). Ce quartier, très rural, s’est développé après la grande exposition de 1851 dans Hyde Park. Les pavillons de l’exposition ont laissé la place aux musées et bâtiments universitaires actuels : musée des Sciences, V and A, Histoire Naturelle. Avec le métro et l’ouverture de nouvelles routes vers 1870, la zone a connu un développement foncier, scellé par l’absorption dans Londres.
Entre le consulat, la Résidence de France, le lycée Charles de Gaulle (4500 élèves), l’Institut, fondé en 1910, la maison du cinéma et les nombreuses pâtisseries, librairies et cafés on entend parler français partout. A tel point, que le quartier est surnommé « Vallée des grenouilles ». La croissance de la communauté depuis les années 1990 a conduit à l’ouverture d’annexes à l’école française. En effet, On a parlé jusqu’à 400 000 français entre 1991 et 2010. Aujourd’hui cette population est en pleine décrue. . https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/10/25/dans-la-vallee-des-grenouilles_
Pour les amoureux de peinture française
Enfin l’évocation de la présence française à Londres ne serait pas complète sans la mention des œuvres de peintres français dans les collections britanniques. Je pense bien sûr à la National Gallery avec sa magnifique collection d’impressionnistes mais aussi la salle consacrée à Claude Lorrain, et les salles consacrées à Philippe de Champaigne, Poussin et Boucher entre autres. Ce sera l’objet d’un prochain article.
Clerkenwell est un superbe quartier peu connu des touristes. Il regorge d’églises anciennes et de petits oasis cachés. Ce quartier autrefois en bordure de ville a vu s’épanouir des fondations monastiques puis a accueilli les populations pauvres de la ville.
Clerkenwell, entre marchés et monastères
On accède aux trésors de Clerkenwell par le métro Barbican au sud ou Angel au Nord.
On y découvre de nombreuses constructions religieuses, monastères, hopitaux et églises, mais aussi des marchés d’origine médiévale.
Des Chartreux au marché à la viande
Ainsi, au sortir du Métro Barbican, se dresse le Couvent des Chartreux. Le Carthusian anglais provient du ordo cartusiensis fondé par Saint Bruno dans notre massif de la Chartreuse. Fondée en 1370, la maison est aujourd’hui occupée par des personnes âgées modestes. Derrière le portail majestueux, les pensionnaires sont heureux de faire visiter leur antique demeure et notamment la magnifique salle. https://thecharterhouse.org/
Tout près, s’étend l’immense marché à la viande « Smithfield Market ». La construction victorienne perpétue une tradition médiévale. Pour autant, le marché médiéval installé au 17e siècle sur un lieu de vente de bétail, de foires médiévales et de joutes, est aujourd’hui en partie désaffecté. Dans la belle construction victorienne, le musée de Londres compte se réinstaller.https://www.museumoflondon.org.uk/about-us/our-organisation/west-smithfield
Hôpital et Marché aux vêtements
Au Sud de ce marché, l’Hôpital Saint Barthélémy tient son nom de la petite église du même nom. Cet hôpital fondé au XIIe s est le plus ancien de Londres, il a remplacé le monastère des Augustins. On distingue l’église derrière la grande façade classique de l’institution. Celle-ci abrite également un musée riche en tableaux et connu pour son escalier peint par Hogarth. Plus connu (et plus amusant) dans ses scènes de genre, Hogarth a longtemps essayé de percer en tant que peintre d’histoire et ces toiles en sont un des meilleurs exemples.https://bartsheritage.org.uk/museum-and-history/visit-the-museum/hogarth-stair/.
Sur la même place, un passage sous une jolie maison à colombage mène à l’une des merveilles du quartier. L’église Saint Barthélémy le Grand, l’une de plus anciennes constructions de la capitale, a conservé sa superbe façade à damier. L’adjectif « grand » la distingue de la petite église de l’hôpital devenue paroissiale. Un cimetière aux allures de jardin secret l’entoure. Cloth fair, la rue qui le longe au Nord rappelle l’emplacement du marché aux textiles, lieu d’échange fondamental au Moyen-Age. Nous nous trouvons ici au cœur de la ville médiévale entre bâtiments monastiques et marché. Certaines des maisons sont, parait-il, le splus anciennes de la ville.
D’ailleurs, juste au Nord du marché, se trouvent les rares vestiges de la grande maison d’Ely, qui nous rappelle l’importance de cet évêché. Il s’agit de la petite église Saint Etheldra’s, de Ely Place et de la venelle vers la jolie taverne Ye olde Mitre.
Vers le Prieuré de l’Ordre de Malte
En remontant encore vers le Nord de Clerkenwell Road, une curieuse porte médiévale nous rappelle la présence du Monastère Saint Jean de Jerusalem dont le cloitre et les bâtiments monastiques s’élèvent sur la place Saint Jean, toute proche. Devenu Ordre de Malte, lors de son repli de Terre Sainte, le Prieuré s’enrichit jusqu’à couvrir une bonne partie du quartier actuel. La ruelle Jerusalem au Nord de cette place mène ensuite à la place principale du quartier de Clerkenwell. https://museumstjohn.org.uk/
Du quartier pauvre à la gentrification
De manière amusante, l’ambiance change du tout au tout à ce niveau de la balade. On quitte le charme médiéval des vestiges monastiques pour aborder des lieux marqués par la naissance des mouvements ouvriers.
Un petit crochet le long de Farringdon avenue nous permet d’apercevoir derrière une vitre sale le puit qui a donné son nom au quartier. C’est ce puit (well) que les officiants de l’église voisine (clerks) venaient honorer au moment du printemps.
Penseurs, philanthropes et syndicalistes
Sur la place en longueur, la bibliothèque à la porte rouge abrite les archives du syndicalisme. Karl Marx y a séjourné et fréquenté les bars alentour. https://www.marx-memorial-library.org.uk/
Lénine, lors de son exil britannique, fréquentait également les pubs de la place. C’est d’ailleurs ici qu’a débuté le premier défilé du 1er mai 1890. Elle reste donc un lieu de départ pour les manifestations et défilés. Ce qui était un quartier très pauvre est en voie de gentrification. Des bureaux et appartements de standing se multiplient, profitant des jardins et de l’espace de ce quartier.
En contournant l’église st Jacques et le jardin, on longe une cité ouvrière et encore une école, fondée par le philanthrope Hugh Myddleton. Puis on atteint un complexe de logements modernes à l’emplacement d’une prison détruite par des membres de l’IRA.
On rejoint alors le jardin spa au milieu des immeubles disgracieux reconstruits après les bombardements de GM2 et on parvient sur Exmouth Street où les petits restaurants et cafés proposent de quoi se restaurer. C’est une halte très plaisante avant de terminer la promenade.
De l’adduction d’eau dans la capitale
On peut alors ou retourner vers Barbican ou rejoindre le métro Angel en passant par les jolies places géorgiennes Myddleton et Claremont au-delà des réservoirs. Ces 2 grands bassins entourés d’herbe alimentant la capitale et le nom de Myddleton évoqué devant l’école puis sur la place rappellent le rôle de l’eau dans la capitale. Ce riche marchand de laine construisit au 17e s un canal nommé « New river » pour alimenter Londres en eau potable. Je vous proposerai prochainement une balade le long de ce canal.
Celle-ci se termine donc à l’angle animé du métro Angel, ancienne porte de sortie de Londres mais aussi lieu de toutes les débauches. Assagi, embourgeoisé, le carrefour reste néanmoins un lieu animé et très plaisant.
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