Bengalore

Pourquoi aller à Bengalore ? Après tout c’est une énorme ville pas particulièrement connue pour ses beautés. Plusieurs raisons peuvent cependant vous pousser à un voyage vers la capitale du Karnataka.

D’abord vous pouvez y aller pour affaires, puisque elle connait l’expansion la plus rapide d’Inde. Elle est aussi moderne et attractive. Cette semaine je vous propose quelques lieux dans cette ville rafraichissante, eh oui.

Une ville pour se rafraichir

 Si vous habitez Chennai, Bengalore présente bien des atouts. Située à 1000m d’altitude il y fait plus frais que dans la capitale du Tamil Nadu. Et 10 degrés en plein été ce n’est pas rien, croyez moi.

Et puis si Bengalore n’est pas la ville la plus spectaculaire du pays, elle jouit de jolis lieux, d’agréables restaurants et bars, de grandes avenues et surtout, fait rare en Inde, quasi inconnu dans le sud du pays, il y a de nombreux parcs aérés et joliment dessinés. En outre on peut s’y déplacer à pied car il y a des trottoirs. Le métro est pratique et permet d’éviter les rues complètement congestionnées par une circulation démentielle.

Le surnom de ville jardin n’est pas usurpé. Du grand poumon vert Cubbon park, au jardin botanique, en passant par une multitude d’espaces verts, la capitale du Karnataka soigne sa chlorophylle.

Cubbon Park

Bien sûr on commence par cet immense parc de 300 acres au cœur de la ville. Bien dessiné, entretenu, on y trouve même des poubelles et des bancs. Venant de Chennai, c’est déjà un exploit. On n’y sent même pas les remugles nauséabonds des égouts ou des pissotières en pleine nature. Des statues et édicules ponctuent les pelouses. Des animaux s’ébattent en liberté, petits écureuils indiens et, moins plaisant, serpents. Attention donc de ne pas partir folâtrer pied nu dans les bosquets… De nombreux chemins mènent à l’aquarium et, en lisière du parc, aux grands musées de la ville. Il s’agit du musée du Gouvernement, de la Galerie nationale et du musée des arts et techniques. Les deux premiers occupent un beau bâtiment néoclassique peint en rouge.

Jardin Botanique de Bengalore, le Lal Bagh

Un tout petit peu plus petit (240 acres) et excentré ce magnifique parc occupe une belle demi-journée voire plus. Moyennant un léger droit d’entrée, on profite de belles allées ombragées d’arbres majestueux. Inutile de se préoccuper de l’horloge florale en dépit de ce que racontent les guides. En revanche l’énorme arbre à coton reste impressionnant. Les serres n’ont conservé que leur toiture mais donnent à imaginer ce qu’était une serre victorienne. Les jardins à thème, qu’ils s’agissent de celui des lotus, des bonsaïs ou de la roseraie offrent de jolis arrêts. Un templounet en guise de tour posé au sommet des monticules rocheux (Lalbagh rock) marque l’un des points cardinaux. Il limitait la ville ancienne. De là on jouit d’une jolie vue sur cette cité qui n’en finit plus de grandir et sur les gratte ciels. On peut encore faire le tour du lac et admirer les palmier royaux alentours.

Ulssor Lake

Vous l’avez compris, en arrivant de Chennai, profiter de la verdure est déjà un programme à part entière. Pour autant tous les parcs ne se valent pas. Celui-ci offre une promenade circulaire pas désagréable pour peu qu’on ait le nez bouché. Sinon l’odeur en est tout de suite moins dépaysante. Pour autant de jolis cafés l’entourent.

Des cafés pour se rafraichir

Le sud de Ulssor lac propose donc de jolies adresses. Un peu plus loin, les cafés se pressent dans le quadrilatère Church street, MGR rd et Brigade. Je ne dis pas ici que l’on ne trouve pas de jolis lieux à Chennai. Mais nulle part l’on n’y ressent l’impression d’être ailleurs. Vous pouvez certes m’objecter qu’on ne vas pas en Inde pour se sentir ailleurs. Pourtant lorsqu’on y réside cela peut parfois faire du bien de se croire ailleurs…Sur Church street les pizzeria et bars se succèdent. Le long de Brigade on trouve plutôt des magasins de vêtements. MGR est moins joli mais il faut bien regarder car de nombreuses terrasses surmontent les immeubles qui font face au métro.

Moins rafraichissant, mais si vous avez besoin d’une cure de shopping vous pouvez compléter votre virée sur Brigade street par un bain du côté de Commercial Road. Vous y trouverez toutes les grandes marques internationales et nationales. Seule une vache perdue pourra vous rappeler que vous vous trouvez encore en Inde.

Hampi bis

Cet Hampi bis a pour but de compléter les premières visites de Hampi et les conseils pratiques . Mes lecteurs habituels le savent, j’aime les balades un peu insolites. En tous cas éloignées des foules et des sentiers battus.

Les historiens ont divisé le site en trois grandes zones. Il y a d’abord le centre religieux le long de la rivière. On y voit les temples les plus anciens antérieurs aux Vijayanagara entre les temples Virupaksha et Vittala. Plus loin, se trouve le centre royal avec 60 temples en ruine. Mais aussi des infrastructures type routes, aqueduc, réservoirs, marchés, portes, monastères. Le troisième noyau correspond à tout ce qui reste.

La semaine dernière je vous avais laissé tout près de l’enclos Zenana et des étables des éléphants.

Un autre Hampi derrière le Palais Royal

Pour les plus courageux, en continuant derrière les étables des éléphants on atteint un temple jain. Puis, on rejoint deux autres temples en ruine. Enfin, se dresse une des portes extérieures de la ville dans des murs cyclopéens. D’énormes blocs de granit protégaient la cité. Ils attestent de fréquents raids de populations étrangères. Des tours de garde les renforcent encore.

De l’autre cote de Zenana, le temple Hazara Rama est consacré à Rama. Il jouait le rôle de temple cérémoniel de la famille royale. Des reliefs extérieurs montrent des cavaliers, des soldats, des danseurs et musiciens et procession. A l’intérieur, des frises racontent le Ramayana.

 Derrière le temple, s’étendent les ruines du Palais royal. On trouvera également celles d’une mosquée et une très jolie tour de garde.

La ville était pluriethnique. Outre les monuments hindous, on trouve des vestiges musulmans et Jains principalement près des portes de la ville.

Derrière le temple Ashyurathaya

Si vous êtes un adepte de la marche, vous pouvez grimper sur la colline Mathanga. Attention néanmoins. Sur les 3 chemins indiqués, un seul est praticable et déconseillé si vous n’avez pas le pied sûr et leste. La montée est glissante et vertigineuse. Evitez d’y aller à la nuit tombée malgré les conseils pour assister aux lever et coucher du soleil.

Le temple Ashyurathaya lui-même est une merveille. Il s’étend largement dans un site grandiose de palmeraies et collines de granit rose. En empruntant la rue des courtisanes bordée de colonnades vers la rivière on atteint un petit temple blanchi à la chaux. En contrebas, se déroule une grève. Ici des bateliers proposent des excursions en coracle, ces petits bateaux ronds et traditionnels. A faire si vous avez des enfants ou appréciez les promenades très lentes et contemplatives.

Près du village Kamalapur

On peut reprendre un transport pour rejoindre le village de Kamalapur. On y visite le musée archéologique qui recèle quelques statues et bronzes trouvés in situ. S’y lisent des inscriptions et les nombreuses stèles, un modèle permet de mieux comprendre le site dans son ensemble. Le musée s’articule autour d’une cour dans laquelle a été aménagé le plan relief du site. Celui-ci est plus facile à comprendre avec cette vue d’ensemble. Il peut donc être intéressant de commencer ou clôturer la visite de Hampi par ce modèle. L’entrée au musée est comprise dans le billet groupé Vittala/ Zenana.

Plus au sud de la ville se dresse le grand complexe du temple Pattabhirama ou Varadevi Ammana Pattana. Il date du 16ème siècle et est consacré à Rama, avatar de Vishnou. Ce temple énorme contenait, comme beaucoup de temples de Hampi, un vaste réfectoire.

Pour y accéder depuis Vittala temple, on passe par une très belle porte à étage. Celle-ci marque l’entrée dans l’enceinte aujourd’hui en partie écroulée.

Un peu plus loin entre Hospet et Hampi

D’autres structures surgissent çà et là dans les rizières et champs de canne à sucre. Si vous disposez de temps et êtes véhiculés, n’hésitez pas à vous arrêter et vous y attarder. On distingue par exemple le bain octogonal de Saraswati, déesse du savoir et de la musique. D’autres temples pour Vishnu et Shiva parsèment le paysage, dont le temple souterrain, absolument pas indispensable. En revanche, non loin de ce Shiva souterrain, la mosquée et la tour musulmane, sont superbes. Elles se situent juste derrière le temple de Ram.

Il vaut aussi la peine de de s’aventurer jusqu’ à la porte de Bhima. On peut y contempler les reliefs de lutteurs. Elle se trouve non loin du temple de Shiva souterrain. Elle suit un plan en chicane avec trois changements de direction pour qui pénétrait dans la cité.  Là encore rien d’exceptionnel si l’on se réfère aux constructions contemporaines du reste du monde. En revanche, le lieu quasi abandonné et désert change des foules. Notamment celles rencontrées devant le chariot du temple Vittala ou devant le lotus Mahal. Le nom de Bhima tient au relief sculpté dans la roche aux abords de la porte.

L’autre rive

Derrière le temple Virupaksha se trouve un petit embarcadère. Au pied de celui-ci, des familles se lavent, font leur lessive et leur vaisselle du matin. C’est aussi ici que l’éléphant du temple prend son bain officiellement vers 8h du matin. Cependant, le bain dure longtemps car son maitre ne lui épargne le savonnage d’aucun pli.

A travers les ordures, on rejoint le point de départ aléatoire du ferry. Celui-ci permet de traverser en 5mn vers l’autre rive. Là, des loueurs de moto et tuk-tuk vous attendent. Ils proposent de vous mener vers les différents lieux importants de la rive gauche. On peut d’ailleurs faire une boucle jusqu’au second ferry. Dans ce cas, prenez un tuk-tuk pour la demi-journée ou apprêtez-vous à une jolie marche.

Durant celle-ci, on peut admirer le pont aqueduc. Il fait partie des nombreuses trouvailles d’aqueduc, ponts et puit trouvés à Hampi. L’irrigation permettait une prospérité agricole et une abondance de fontaines et de bains dans la ville. Plus loin, le temple d’Hanumam, Sri Anjaneya Janmasthala, perché en haut d’une colline jouit d’une vue magnifique sur la région. On accède à l’impressionnante terrasse panoramique au bout d’un long escalier de plus de 500 marches. Très populaire, son accès attire toutes sortes de petits vendeurs.

Non loin de là, un autre temple, Pampasarovara, pas fascinant, donne sur un petit réservoir. En revanche, l’abondance de singes accrédite la légende selon laquelle Hanuman serait né en ces lieux.

Vers le village d’Anegundi

Encore plus loin sur la route, s’élève le temple de Durga. Une statue colorée de la déesse vengeresse annonce les bâtiments religieux, juchés sur la colline. Celle-ci surplombe un magnifique paysage de rizières et bananeraies. Le temple lui-même n’est qu’un ensemble de bâtiments monastiques sans intérêt architectural. En revanche, dans l’enclos on rejoint en grimpant encore le château fort d Anegundi. Puis on atteint la grotte ou temple rupestre. L’ensemble vaut surtout par l’incroyable ferveur religieuse.

Puis on rejoint le village, assez grand, d’Anegundi. Quelques jolis bâtiments comme le temple jain et la bibliothèque municipale de style indo-sarracénique n’ôtent rien à l’impression de ville de fin du monde. Pas un café en vue dans cette bourgade poussiéreuse comme sortie d’un autre âge. Le terminal de ferry se réduit à une marre boueuse. N’attendez pas non plus le restaurant panoramique. Il vaut mieux emmener avec vous boissons et en cas . Sans quoi, vous risquez de mourir d’inanition au cours de ce périple sur la rive d’un autre Hampi.

Hampi

Cette semaine, je vous retrouve pour vous parler des visites immanquables de Hampi. La semaine passée, je m’étais penchée sur quelques aspects pratiques. Ici, vous trouverez trois grands ensembles, visitables au pas de course ou, si vous êtes véhiculés, en une grosse journée.

watchtower in Zenana enclosure

 Pour bien en profiter néanmoins, je vous conseille d’étaler sur deux jours la découverte des zones nord et sud. N’oubliez pas si vous avez un budget serré que les deux temples plus musée qui requièrent un billet (groupé 600rp) s’étendent sur les deux zones. Dans ce cas, gardez la visite des autres temples pour le jour suivant.

paysage de rochers

Temple Virupaksha

C’est ici que s’arrêtent le bus et en général les tuk-tuk.  Celui-ci n’est pas payant et il regorge d’animation. Fondé au VIIIème siècle, puis agrandi sous les Vijayanagar, ce serait le plus ancien temple de la ville.  C’est toujours un lieu de pèlerinage même depuis la destruction de la ville. Il regroupe de nombreux petits temples antérieurs. Un long portique y mène depuis le parking et correspond au marché ancien. On y entre par une grande Gopuram puis une grande cour rectangulaire. Une plus petite Gopuram de 1510 mène à une loggia hypostyle. Sur le côté une cuisine commune.

Une autre cour mène au mandapa de Shiva, origine du temple. Le plafond du mandapa central (salle à piler au milieu de la cour) est peint. Les piliers sont ornés de yalis, ces montures mythiques à tête de lion, caractéristiques de l’art Vijayanagara. La Gopuram Nord ouvre sur le réservoir et la rivière. Le temple reste très actif et fréquenté avec son éléphant.

Temple Virupaksha

La colline Hermakuta et ses deux Ganesh monolithiques

Au sortir du temple, on peut grimper sur les dalles de granit vers la colline Hermakuta. De nombreux petits sanctuaires plus anciens que les Viyajanagara s’y succèdent. Une jolie vue englobe les champs alentours. On y déniche deux énormes statues monolithes de Ganesh, dans de petits édicules. De l’autre côté de la colline s’étendent les portiques du marché de Krishna « Bazar ».

Il ne faut pas chercher ici de bazar moderne mais des colonnades qui abritaient autrefois les commerces. Au milieu du marché se trouvait un Pushkarani, réservoir d’eau.  En face de ces portiques, de l’autre côté de la route, se trouve le temple de Krishna assez abimé.  Au sud de ce temple, de petits sanctuaires abritent le lingam de Shiva (3m de haut) et le plus grand monolithe Yoga-Narasimha, avatar homme-lion de Vishnu Narasimha en position de yogi de près de 7m.  Ces deux derniers sont tout à fait impressionnants par leur taille et leur qualité sculpturale.

Autour du temple Achyutaraya

En longeant la rivière Tungabhadra et en reprenant le portique du marché devant le temple Virupaksha, on atteint un grand monolithe de Nandi au museau abimé. Puis en cheminant dans les rochers ou le long de la rivière, on atteint un peu au milieu de nulle part, le temple Achyutaraya (1534). Ce temple fait face au Nord et est dédié à Vishnu comme en attestent les reliefs sur les colonnes. C’était un des lieux importants de la ville. Depuis la Gopuram d’entrée, la rue bordée de colonnades, dite « des courtisanes » mène à la rivière.

Le chemin de droite continue à travers les petits édifices religieux jusqu’au temple Vittala en passant par une belle porte et la balance du roi. En contrebas, un mandapa facilite l’accès à la rivière tumultueuse entre les rochers.

Le temple Vitthala essentiel lors d’une visite des immanquables de Hampi

Pour visiter ce temple il faut prendre ses billets et se munir de patience car la foule se presse devant la billetterie, et les petites voitures de golf prête à éviter 10mn de marche.  C’est le temple le plus sophistiqué d’Hampi malheureusement il est très refait. Vitthala est une des formes de Krishna. Une Gopuram permet d’accéder à la grande cour avec ses mandapas à piliers magnifiquement sculptés et son fameux chariot, en fait sanctuaire à Garuda. Ce chariot figure d’ailleurs sur le recto des billets de 50rp.

Juste à l’extérieur de ce magnifique temple malheureusement souvent bondé, une autre allée bordée de portiques ramène à la route. Elle passe devant un temple à Shiva, un réservoir et un joli petit temple dont les yalis sont remplacés par des chevaux, ceux des marchands qui s’y arrêtaient.

Le palais royal

On atteint d’abord les bains de la Reine, ravissant pavillon à bassin, de style indo-islamique. Les petites coupoles du corridor qui entoure le bassin diffèrent toutes les unes des autres. Il s’agit certainement d’un des lieux les plus raffinés de l’antique cité de Hampi.

On accède alors au Palais royal dont il ne reste que peu. L’ensemble a subi d’importantes rénovations. Néanmoins on y voit la terrasse du roi, Mahanavami platform, certainement une grande salle d’audience dominant la ville. Le socle est décoré de reliefs illustrant la vie au 14e s ainsi que les activités royales. Plus loin, le souterrain pouvait servir de trésor. On découvre surtout l’aqueduc, qui alimente le réservoir à degrés, très photographié. Découvert en 1980, il a subi une véritable reconstruction. Juste derrière, s’ouvre l’énorme complexe de bains.

Le complexe Zenana, l’un des immanquables de Hampi

En continuant, on atteint l’enceinte des femmes Zenana, dernière partie des monuments payants. Il s’agit certainement de l’ensemble de monuments les plus immanquables de Hampi. A l’abri de murs cyclopéens, le grand enclos regroupe le très élégant bâtiment du lotus sur deux étages. Avec ses arcs polylobés et ses dômes, il apporte les raffinements indo-islamiques au complexe architectural. Si l’on ne connait pas sa fonction, ce mélange d’architectures hindoue dans la forme pyramidale et d’éléments islamiques est très réussi.

Dans le même enclos, la salle de garde ou trésor abrite une partie des collections du musée archéologique. Deux bâtiments en ruine et trois tours de guet indo-islamique se dressent non loin. Une porte mène à un second enclos où se dresse le grandiose étable des éléphants. Dans cette rangée de 11 pièces, tous les dômes diffèrent. A la perpendiculaire, le bâtiment des gardes, articulé autour d’une veranda, accueille lui aussi des collections lapidaires du musée. Pour ceux qui disposeraient de plus de temps, la visite de Hampi recèle d’autres jolies découvertes. Pour vous en parler je vous propose de nous retrouver la semaine prochaine.

Hampi pratique

Ce « Hampi pratique » est le premier d’une petite série de 3 articles pour profiter au mieux de votre séjour. Alors avant de partir, comptez au moins 3 jours sur place auxquels vous rajouterez les trajets Allers-retours, assez longs et fastidieux.

Plusieurs options pour gagner Hampi = le train de nuit jusqu’à Hospet, la route ou l’avion jusqu’à Ballari et 2h de route ou Hubli et 3h de route. La haute saison s’étend de novembre à Mars.

Dans ce premier article sur Hampi, je vous donne quelques conseils pratiques, pour optimiser votre séjour. Hampi est en effet l’un des sites archéologiques les plus importants d’Inde, non par son ancienneté mais par sa taille. Contemporain de notre Renaissance ou des sites Mayas tardifs ou Aztèques, il impressionne essentiellement parce qu’i s’agit d’une ville entière. Enorme, détruite et abandonnée lors de la conquête musulmane et redécouverte seulement au 19e, fouillée puis préservée grâce à la protection de l’Unesco.

Se déplacer à Hampi de manière pratique

Le site, énorme, s’étend sur plus de 25 km. Il comprend 1500 monuments essentiellement hindous et de style dravidien. Il est possible de louer une bicyclette près de l’office du tourisme et au temple Virupaksha.  En revanche, attendez-vous à porter votre vélo la moitié du temps sur les rochers, le sable ou les zones interdites aux véhicules.

En fait, le tuk-tuk, le taxi ou les pieds sont plus simples. Certains louent un taxi à la journée. Mais on peut aussi prendre le bus depuis Hospet puis marcher et utiliser des tuks-tuks sur les longs trajets. Dans ce cas il suffit de se rendre au terminal de bus de Hospet. Les bus pour Hampi sont indiqués en Anglais (quai 12) et le trajet coute entre 15 et 20rp. En revanche le bus peut être bondé et part à des heures erratiques. Néanmoins, l’expérience est haute en couleurs.

Traverser la rivière

Concernant Hampi, autre conseil pratique. La rive gauche offre pas mal de logements, certains assez corrects. Cependant, il vaut mieux être véhiculé sans quoi vous risquez de passer des heures fastidieuses à essayer de traverser la rivière. En effet, le seul pont oblige à de vrais détours. Deux passages de ferry existent. Attention dans la série ferry, mieux vaut vous attendre à une traversée de type boat-people sans horaires réels. Le tarif de traversée est de 20rp/ pers mais vous risquez de vous faire extorquer beaucoup plus. Je vous mets donc la photo du panneau qui annonce les 20 rp. Le premier point de passage se trouve à proximité temple Vittala, le 2nd derrière le temple Virupaksha. La traversée est courte mais folklorique.

Les sites payants à Hampi, conseil pratique

Hampi, ville fortifiée fondée peut être au IIIe siècle, plus vraisemblablement aux VIème ou VIIIème siècles. Construite sur des rochers de granit rose autour de la rivière Anegundi, elle a connu son apogée entre les XIV et XVIème siècles. Puis elle fut envahie et détruite en 1565 par les sultanats du Deccan. C’était une ville prospère et puissante que les chroniqueurs perses ou portugais de l’époque considéraient comme la seconde plus grande du monde après Pékin. Les ruines ont été redécouvertes en 1800. Les fouilles continuent dans ce site déclaré sur la liste de l’Unesco en 1986 et considéré comme la capitale de l’empire Vijayanagara. Seuls les monuments principaux (temple Vittala, étables des éléphants et enclos Zenanal) et le musée sont payants (600rp pour les étrangers). Ils ouvrent de 8.30 à 5pm. Le ticket pour les 3 sites se prend à la journée. Bonne nouvelle on peut l’acheter en ligne pour éviter la queue ! Voici le site sur lequel acheter votre billet, en ligne comptez un petit rabais de 10%.

Se nourrir et se loger à Hampi

Si une petite faim ou une petite soif vous assaillent, le mieux est de regagner un des grands parkings Vittala ou Virupaksha. Vous y trouverez des petits stands de fruits, boissons, snacks. Mieux encore, le village de Kamalapur offre quelques troquets sommaires.  Rien de transcendent, mais de quoi éviter l’évanouissement. En revanche, pour les fins gourmets, Hampi n’est pas la meilleure destination.

Si vous n’êtes pas un routard aguerri, préférez l’un des hôtels de Hospet ou de la rive gauche. En étant conscient des problèmes de transports, ne visez pas trop bas. L’hôtellerie coute cher autour de Hampi. De fait, Il vaut mieux loger à Hospet que dans les Guest House très sommaires autour du site archéologique.

Je vous donne Rendez-Vous la semaine prochaine pour plus de détails de visites.

Autour de Mysore

Cette excursion autour de Mysore, vise à compléter ma première approche éblouie de la cité jardin aux accents moghols. La semaine dernière, je vous ai présenté une balade dans Mysore. La semaine précédente un article sur les palais qui assurent son renom.

Plan de l’ile Srirangapatna

Alors aujourd’hui il s’agit de héler un chauffeur et en route pour la boucle du fleuve Kaveri , à 15km de Mysore, et plus précisément Srirangapatna pour de merveilleuses découvertes naturelles et patrimoniales.

Cap au Nord donc vers les méandres étonnants de ce grand fleuve du sud. Long de plus de 800km il prend sa source dans le plateau du Dekkan pour traverser le Karnataka puis le Tamil Nadu où il forme un delta, à la hauteur de Tanjore pour se jeter enfin dans le golfe du Bengale. Au Nord de Mysore, il s’élargit en un véritable lac et offre des points de vue spectaculaires. Fleuve sacré du sud, le fleuve Kaveri est le sujet de nombreuses légendes.

Excursion vers Sirangapatna

On peut commencer cette excursion autour de Mysore à Sirangapatna, une ile fortifiée sur la rivière Kaveri. Ici, se trouvait la capitale de Haider Ali et son fils Tipu Sultan à la fin du XVIIIeme siècle.

 Ceux-ci furent les derniers monarques indiens à opposer pendant plus de trente ans, une farouche résistance aux ambitions anglaises. S’il ne reste que peu de vestiges du fort, le grand général Tipi Sultan y a laissé sa trace.

On peut tout à fait commencer cette excursion par la pointe occidentale de l’ile avec le fantastique temple Ranganathaswamy.

Le temple Ranganathaswamy

 Les photos y sont interdites, et on n peut attester visuellement de l’ambiance. Cependant, l’atmosphère et la ferveur sont prenantes. On pouvait encore circuler au milieu des fidèles fin 2022. Mais la permissivité du clergé s’atténue ces temps-ci.

Au sortir du temple, se dressent de timides vestiges d’un Palais de Tipi sultan. Un peu plus loin sur la route, le lieu de son ultime combat puis des réservoirs d’eau. On accède alors à deux monuments merveilleux : le palais d’été du sultan et le mausolée construit en hommage à sa mère.

Le Palais d’été de Tipi Sultan, merveille d’une excursion autour de Mysore

peintures de Daria Daulat Bagh

 Le Palais d’été de Tipi Sultan ou Daria Daulat Bagh consiste en un petit bâtiment au centre d’un jardin paradisiaque. Ouvert en véranda, il abrite de merveilleuses peintures du XVIIIème siècle. Elles empruntent à la fois l’art Moghol et à la peinture occidentale. Les ravissants coloris, les paysages raffinés et les maharadjas représentés de profil, rappelle l’art de cour Moghol. A l’inverse, les scènes de bataille, avec des armées presque archaïsantes montrent l’intérêt porté à l’art européen. La délicatesse des mises en scène, l’’élégance des perspectives architecturales, tout concourt à faire de ces fresques un chef d’œuvre pictural.

Fresques du palais de Tipi Sultan

La tombe de Gumbaz, le Taj mahal du sud

Le Mausolée de Gumbaz

Toujours sur l’Ile de Sirangapatna, se dresse l’hommage rendu par Tipi Sultan à ses parents et notamment sa mère, Gumbaz. Sur le chemin, on passe devant une très élégant mosquée. Ses minarets élancés proches de l’architecture stambouliote font face aux vestiges du fort.

Mosquée Tipi Sultan

Les tombes de Hyder Ali et sa femme Gumbaz remontent à 1784. Après sa mort, Tipi Sultan rejoignit ensuite ses parents en 1799. Ces jolis mausolées de dentelle de pierre blanche de style persan, se dressent au milieu des jardins Lalbagh .

Mausolée de Gumbaz

Une excursion aux allures de promenade

On regagne alors la rive sud du fleuve Kaveri pour découvrir un aspect plus naturel. Ici cascades et parcs animaliers se succèdent.

le fleuve Kaveri

Si vous aimez la nature et les oiseaux, vous pouvez faire une halte au Sanctuaire d’oiseaux Raganattitu.

Des tours d’observation disséminées le long de la promenade aménagée le long du fleuve permettent d’observer les oiseaux rassemblés dans les arbres.

Plus loin, commence le Barrage Krishna Raja Sagara. Sa construction en 1924 a créé un lac, lieu de nombreuses activités nautiques. Outre les balades en bateau, on peut y visiter le temple du coucher du soleil. Flambant neuf il offre de magnifiques vues sur le fleuve à la tombée de la nuit. Cet arrêt permet de patienter jusqu’à l’heure du son et lumières aux Jardins Brindavan.

Brindavan Gardens

Ce magnifique Jardin paysager, orné de fontaines et pavillons .

 s’éclaire les soirs le temps d’un spectacle  lumineux. Car la musique elle est aléatoire. Certains visiteurs attestent d’une féerie musicale. D’autres n’ont entendu que les clapotis. Quoiqu’ il en soit, le spectacle des jets d’eau éclairés dans ce parc en pente douce est tout à fait magique. On peut en outre l’agrémenter d’un petit cocktail depuis la terrasse de l’hôtel  délicieusement désuet, Royal Orchid.

Le Royal Orchid domine les jardins Brindavan

Attention néanmoins à ne pas attendre la fin des illuminations pour éviter la cohue à la sortie du parc.

Mysore bis

Et pourquoi pas un Mysore bis ? Après avoir vanté les Palais de Mysore, je pensais parler des environs. Mais, je reste sous le charme de cette ville et vous propose de vous y promener encore un peu dans ce « Mysore bis ». Aujourd’hui, je voudrais m’attarder sur quelques haut lieux et monuments de la ville..

un mouton dans les rues de Mysore
Jolie recontre dans les rues de Mysore

La colline Chamundi

Gopuram du temple Chamundi, à Mysore
Temple de Chamundi

Située à une dizaine de km de la rivière Kauveri, Mysore a été construite au pied d’une colline surmontée par le temple Chamundi. Très vivant, il fait l’objet d’un véritable chemin de pèlerinage pour les fidèles qui montent à pied. Vous pouvez tout à fait vous y faire déposer si la montée abrupte vous rebute.

La vue d’en haut y est spectaculaire. Néanmoins, je vous conseille d’emprunter à l’aller ou au retour le chemin. Le temple, consacré à la Déesse Durga est bondé les fins de semaine. Les Gopurams sculptées sont monochromes contrairement à celles du Tamil Nadu. En outre, elles ne comportent en général que la divinité honorée dans les lieux. Leur couleur jaune évoque l’or dont certaines pouvaient se parer. Des piliers et murs sculptés soulignent son importance pour les fidèles.

Statue géante du taureau Nandi, sur la colline Chamundi à Mysore
Taureau Nandi

A mi-chemin, une énorme statue du taureau Nandi. Depuis la terrasse, se dessine les pelouses du palais royal. Au pied de la colline, si vous aimez marcher sur les grandes routes, vous pouvez regagner le palais ou prendre un véhicule pour vous y mener.

marche colorée par les pélerins sur la colline Chamundi Mysore
Marches marquées par les pélerins sur la colline de Chamundi

Marché et autres édifices religieux de Mysore

Autour du Palais, se concentre en fait l’essentiel de l’activité de la ville. On y découvre en effet le marché Devajara, le terminal de bus, l’hôtel de ville et les commerces.

Poudres multicolores au marché de Mysore
Couleurs du marché de Mysore

Le marché, très vivant comme toujours en Inde, se cache derrière les façades des rues principales, comme Sayyaji Rao rd.  Ce dédale de ruelles couvertes explose de mille couleurs. On voit le sens esthétique et chromatique typiquement indien dans la disposition des étals, des légumes et fruits. Un régal pour les yeux et les photographes. Les épices et surtout le santal ont également assis la notoriété de la ville.

D’ailleurs, c’est à l’entrée de ce marché que se trouvent les innombrables vendeurs de la sucrerie dont raffolent les Indiens du Sud, le Mysore pak. Déjà un peu lourd et très sucré en temps ordinaire, il se déguste chaud dans la boutique Guru. Cependant, attention ce peut être un peu compliqué pour nos estomacs européens.

couleurs de sfruits du marché de Mysore
Marché de Mysore

Au-delà de ce quartier central, s’étendent parcs et quartiers d’habitations. Ainsi, la cathédrale Sainte Philomène, fait penser à une sorte de réplique de Westminster abbaye. Plus que les clochers néo gothiques peints en gris pour ressembler a du granit , c’est la perspective qui rappelle l’abbaye anglaise. L’intérieur de la cathédrale, blanchi à la chaux, recèle cette chaleur joyeuse propre aux églises indiennes.

Cathédrale ste Philomène Mysore
Cathédrale Sainte Philomène, Mysore

Toujours, dans la perspective, une très jolie mosquée fait face à une roseraie et annonce le souk musulman. Au milieu des moutons, la grosse communauté musulmane (près de 1/5e de la population de la ville) rend cette zone très active. Ici la population, les étals, les restaurants rappellent le moyen orient.

Mosquée à Mysore
`Mosquée à Mysore

La nature dans la ville

Pour ceux qui ne voudraient pas commencer trop loin leur exploration de la luxuriante région du Karnataka , le Karanji lake offre une halte de choix. Construit par un des rois de Mysore au pied de la colline Chamundi, il constitue aujourd’hui une réserve aviaire. Ce beau lac jouxte également le zoo  Chamarajendra, très réputé pour ses guépards fugueurs…

Il est également tout proche du Lalita Palace, déjà évoqué dans mon article précédent.

un singe
Singe à Mysore

Mysore offre un peu le meilleur des mondes. Un vrai dépaysement, une grande variété, dans une ville au climat plus sec que la côte du Tamil Nadu. D’ailleurs, on y marche sur les trottoirs à l’ombre des arbres. Je m’emballe. On n’est pas non plus en Europe mais quelle douceur de vivre par rapport à la majorité des villes du sud. Et vous pouvez tout simplement vous régaler des affiches et de la délicieuse écriture locale au Karnataka, le Kannada,

écriteau en kannada, l'ecriture du Karnataka
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