Ce second article sur le Londres victorien aborde la modernité victorienne et donc les transformations de la cité. https://visitesfabienne.org/londres-victorien/
En effet, en 70 ans de règne de la Reine Victoria, la ville bousculée par la révolution industrielle, se modernise. Les structures et infrastructures de la cité changent radicalement et rapidement. Car le 19ème siècle est le siècle des inventions et des ingénieurs.
Ville moderne et industrielle, Londres devient alors la capitale d’un immense empire. La ville se transforme et se modernise fondamentalement. Reconstruite après le grand incendie de 1666, agrandie à la période géorgienne, elle doit s’adapter à la Révolution industrielle et à l’accroissement démographique. Les constructions se multiplient dans cette ville qui est devenue la plus grande du monde avec 6 millions de maisons nouvelles en un siècle. Le chemin de fer, le métro, les égouts, des boutiques, et des infrastructures modernes apparaissent.
De nouvelles infrastructures
La modernité victorienne consacre les ingénieurs. Au premier rang desquels, s’illustrent deux véritables génies d’origine française : Brunel père et fils et Bazalgette.
La gloire des Brunel
Marc Brunel, le père originaire de France, creuse le premier tunnel sous la Tamise. Son fils Isambard se joint rapidement à lui. Il reprend ensuite le flambeau de son père pour s’attaquer à l’énorme chantier du chemin de fer. Bientôt les gares entourent Londres et permettent de relier le réseau de villes moyennes et de centres industriels. En dehors de Charing cross et de Victoria Station, toutes ces gares, éloges de la modernité, se trouvent en effet à la lisière de la ville d’alors. Elles permettront de raccorder des zones autrefois périphériques au centre de la capitale. Londres s’accroit effectivement énormément. Isambard s’illustrera également dans la construction de bateaux et du fameux pont suspendu de Clifton https://visitesfabienne.org/destinations/royaume-uni/bristol-la-ville-ou-il-fait-bon-vivre-2/
Bazalgette, le sauveur de Londres
A Joseph Bazalgette revient l’enorme chantier des égouts et de l’assainissement de la capitale ainsi que l’aménagement des quais et des ponts. L’ingénieur conçoit l’idée d’endiguer la Tamise alors horriblement polluée pour accélérer le débit du fleuve et le doubler d’un système d’égout. Appelé en renfort après l’épisode de la grande Puanteur de 1858, il résout ainsi le souci d’hygiène et accélère la transformation de la ville.
La période victorienne coïncide en outre avec la construction de ponts sur la Tamise. Autrefois difficilement franchissable, le fleuve est en effet réduit en largeur et voit les ponts se multiplier http://www.engineering-timelines.com/why/bridgesOfLondon/bridgesLondon_08.asp
Les équipements
La seconde moitié du 19ème siècle se caractérise par la modernisation de la ville entrée dans l’ère industrielle.
– Cette modernité apparait dans les rues avec le mobilier urbain le long des nouveaux axes de circulation. Surtout, la ville s’éclaire. Si le gaz est utilisé dès les premières années du siècle l’éclairage électrique apparait en 1878 le long des quais.
– le commerce évolue avec la création des premiers grands magasins. La BBC a publié un très bel article sur la question : https://www.bbc.com/culture/bespoke/story/20150326-a-history-of-the-department-store/index.html
– l’une des grandes inventions londoniennes est le métro, dès 1890. La première ligne, Metropolitan, relie les gares dans la périphérie nord de la capitale.
– Enfin la modernité se lit à travers les nouvelles activités londoniennes. Typique de l’époque la presse prend un essor considérable. Les journaux de Fleet Street éditent deux éditions par jour. L’engouement pour la presse est tel que les pauvres peuvent louer le journal plus ou moins cher selon l’heure de location et encore moins cher le lendemain. Les illustrations permettent à tous d’avoir accès à une forme d’information. Le sensationnel nait d’ailleurs autour des meurtres de Jack the ripper.
L’exposition universelle et l’Albertopolis
Tout un quartier a vu le jour à l’époque victorienne et pris le nom du Prince Consort fraichement décédé. L’Albertopolis est en effet né en hommage à la modernité autour de l’exposition universelle de 1851. C’est à cette occasion que fut construit le célèbre Crystal palace. Malheureusement démonté, il ne reste que les magnifiques grilles d’accès.
En revanche le quartier et les fantastiques musées ouverts pour l’occasion sont encore là, témoins d’une vraie volonté culturelle. Outre les musées, le mausolée d’Albert, époux décédé de l’inconsolable reine Victoria et le Royal Albert Hall restent des hauts lieux de la vie londoniennes.
Trois énormes musées de Kensington apparaissent aujourd’hui comme témoins de l’Exposition universelle et des grandes avancées du 19e siècle. J’en parlerai davantage dans mon prochain article.
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