Elephanta Island

Depuis Mumbai, l’excursion la plus simple consiste à se rendre en ferry à Elephanta Island. Il s’agit d’un ilot situé à une dizaine de km de la ville (plus proche de Navi Mumbai en fait). Composé de 2 collines, il abrite l’un de plus exceptionnels ensemble de grottes. La première présente des sculptures magnifiques réalisées entre les Vème et VIIème siècles de notre ère. Il faut compter un minimum de 4 h si tout s’enchaine bien avec 1 h de ferry pour l’aller, la visite puis le retour.

L’ile doit son nom à une gigantesque statue située à l’entrée du site, lorsque les Portugais y débarquèrent au XVIème siècle. Abimée, elle se trouve aujourd’hui à l’entrée du dr Bau Daji Lad Museum.

Départ pour à Elephanta Island

L’ile d’Elephanta s’atteint par bateau depuis Navi Mumbai ou depuis Gateway of India. Juste derrière l’arche, des escaliers bondés de revendeurs peu amènes, descendent vers les ferrys. Autour du monastère, les rabatteurs harcèlent le touriste pour lui vendre des excursions. Or nul n’est besoin de payer un intermédiaire ou un guide qui ne dira rien de plus que le contenu des panneaux mis en place par l’Unesco sur l’ile. Par ailleurs, cette excursion ne s’impose pas si le temps n’est pas de la partie.

Juste derrière la Gateway of India, les ferrys partent selon remplissage à partir de 9h.  Il n’y a donc pas d’horaire précis. Il faut compter une bonne heure de navigation pour atteindre l’ile classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987.

 Les 10 premières minutes de navigation sont les seules intéressantes avec vue sur l’hôtel Taj et la porte d’Inde. Après quoi le paysage devient morne sauf pour les amateurs de pétroliers et gazoducs.

A l’arrivée, un petit train attend les gogos. Je dis bien les gogos car il  s’arrête au pied de la montée et ne sert donc pas à grand-chose sinon à éviter de cuire sous le lourd soleil.

Visite des grottes

Une fois les marchands du temple passés et la grosse montée derrière soi, on accède dans le saint des saints. Après la billetterie un sentier mène très rapidement à la grotte numéro 1 la plus belle. Elle justifie l’excursion. C’est la seule en effet qui dispose de hauts reliefs sculptés à même le basalte. Les sculptures remontent au Ve et VIIe siècle. Elles racontent des légendes de l’hindouisme. Malheureusement beaucoup sont endommagés.

L’ensemble du temple rupestre suit le tracé d’un mandala.

En entrant dans cette grotte on fait face au magnifique monolithe Trimurti Sadashiva  (Shiva à trois têtes). La grotte elle-même est traitée comme un mandapam avec un sanctuaire un peu désaxé creusé autour d’un gros lingam. D’autres représentations de Shiva, ornent l’ensemble rupestre. Sur la droite, un Nataraja fait face au yogishvara (Dieu des Yogis). Ils sont considérés comme les reliefs les plus accomplis de l’ensemble.Cet article donne une description détaillé des sculptures.

Les sculptures sont d’une finesse et d’une qualité artistique remarquables. Je le souligne car à première vue je n’étais pas motivée par la visite d’Elephanta d’Island. Pourtant, si vous connaissez Mahaballipuram,

Les sculptures d’Elephanta les précèdent de près de deux siècles et révèlent une finesse et une délicatesse incomparables.

Puis le chemin mène aux grottes 2, 3, 4, et 5 sans intérêt majeur sinon les colonnes excavées. La 3 conserve néanmoins une ampleur et une organisation intéressantes.

 Les grottes 6 et 7 se trouvent à l’extérieur du site un peu dans les herbes folles. En revanche, un petit sentier assez raide monte jusqu’au deux canons britanniques. Ce dernier serpente à travers les saletés qui dieu merci épargnent le site lui-même.

Mahabalipuram

Mahabalipuram ou Mamallapuram est l’un des grands sites du Tamil Nadu, voire le plus connu. Il est d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Ce fut, entre le Vème et le VIIIème siècle, la grande ville portuaire des Pallavas. Cette dynastie avait établi sa Capitale à Kanchipuram. La ville tire d’ailleurs son nom du Roi Pallava, Narasimha Varnam 1er, surnommé « Mamalla » (le grand guerrier).

Outre le fameux bas-relief de 27m sur 9m, la Descente du Gange, de nombreux temples ont été taillés directement dans les falaises de granit entre les 7eme et 8emes siècles.

Mamallapuram est un site compliqué si on l’aborde sans préparation. Alors, pour mieux le comprendre, voici les 5 zones à ne pas manquer.

On peut acheter un ticket global a la première entrée (notamment aux temples du rivage) qu’il faut composter à chaque guichet.

La motte de beurre et autour

 On peut commencer, ou finir, par Le butterball ou motte de beurre, rocher qui se tient en équilibre depuis plus de 1200 ans. Cette boule de granit de 6,5m pèse 250t et ne bouge pas. Plusieurs théories farfelues expliquent ce prodige. Certains ont invoqué des extra-terrestres. La légende raconte que le fils de Krishna aurait volé du beurre, l’aurait envoyé dans le ciel puis fait tomber sur terre.

Cependant, une explication plus scientifique considère que La friction entre la base et le rocher le maintient en place. De plus, c’est la seule roche non sculptée par les Pallavas.

 En contrebas, des reliefs ornent des roches monolithes. Puis, en remontant derrière le temple de Ganesh, deux temples en hauteur dédiés à Shiva.

Une fois monté vers la Grotte de Trimurthi, on voit des sculptures de Brahma, Vishnu et Mahaeschwara. De là, On rejoint le phare, qui offre une belle vue sur la plage.

L’impressionnant relief de Mahabalipuram, la pénitence d’Arjuna

En sortant côté motte de beurre et en longeant sur la droite, on accède au Krishna mandapa. Il s’agit d un pronaos excavé avec des sculptures impressionnantes. Des reliefs illustrent la traite de la vache sacrée et Krishna élevant la fille de Govarghana.

Juste avant d’y accéder, se déroule l’exceptionnel relief de 27x10m, taillé dans un énorme roc de granit. Ce chef d’œuvre de l’Art Antique indien date du VIIème siècle. Les spécialistes le considèrent comme le plus grand relief du monde. Selon l’interprétation, on l’appelle Pénitance d’Arjuna ou descente du Gange. Ce bas-relief représente une multitude de scènes de la mythologie hindoue ainsi que des scènes de la vie quotidienne.

Au centre de l’œuvre, des naga (serpents mythiques capables de prendre une forme humaine) s’insinuent dans une crevasse, dans laquelle coulait autrefois de l’eau. Elle symbolise le fleuve sacré, le Gange. Ce relief illustrerait en fait un passage du Mahâbharatha.

Sur la gauche, on repère aisément un homme qui se mortifie, debout sur une jambe, les deux bras en l’air. Et là, deux interprétations s’opposent :

  • Pour les uns, il s’agirait d’Arjuna, le héros de la fameuse épopée du Mahâbhârata. Celui-ci ferait pénitence afin d’obtenir du Dieu Shiva (debout à sa droite) le Pasupatha Astra, l’arme la plus puissante de Shiva. Elle permet de tuer les Dieux. Dans l’épopée, Arjuna la désire pour vaincre ses cousins les Kauraves.
  • D’autres défendent l’idée que l’homme faisant pénitence, serait le Sage Bhagîratha. Celui-ci souhaite obtenir du Dieu Shiva, qu’Il fasse couler l’eau du Gange sur la Terre.

Les 5 Rathas

 Plus loin, en continuant la route jusqu’au bout de Mahabalipuram, on atteint un autre enclos avec Les 5 rathas, référence aux 5 frères pandavas ou 5 panchas (5 en sanskrit). Il s’agit d’un ensemble de petits temples creusés directement dans la roche, du haut vers le bas. Le Roi Pallava Narsimha Varman I (630-668 après J.-C.), a construit ces édifices monolithiques aux VIIème et VIIIème siècles. Plus exactement il les a fait excaver.

Les Cinq Rathas portent les noms des légendaires Pandavas, les frères qui se battent contre leurs cousins Kauraves dans le Mahâbhâratha: Yudhistara, Arjuna, Bheema (grand chariot rectangulaire), Nakula & Sahadeva et de leur épouse commune Draupadi (à l’entrée). Ces édifices incomplets n’ont pas été consacrés. En revanche, ils ont été creusés comme des modèles, et n’étaient pas utilisés pour le culte.

Les statues d’un éléphant (le véhicule d’Indra), du lion (le véhicule de Durga) et du taureau Nandi (le véhicule de Shiva) jouxtent les rathas.

Le clou de Mahabalipuram, les temples du rivage

 De l’autre côté de la route et près de la plage, se dressent Les temples du rivage. Ce sont 2 fantastiques temples pyramidaux dédies à Vishnou et Shiva. Une magnifique allée de taureaux Nandi (monture de Shiva) y mène.

Ce sont les plus anciens temples construits du Tamil Nadu. Ils s’opposent en cela aux temples précédents taillés directement dans la roche ou creusés.

 La construction de ceux-ci daterait de 700-728 ap JC, à l’époque où Mahabalipuram était une importante ville portuaire, sous le règne des Pallavas. Ce processus témoigne de la cohabitation des deux courants principaux de l’hindouisme. 

 Deux sanctuaires sont dédiés au Seigneur Shiva. Le plus grand se dresse a 18m avec son lingam symbole de Shiva et haut relief de Somaskanda (le trio Shiva, son épouse Parvati et leur fils, Skanda). Le second est consacré est consacré à Vishnu, représenté dans sa posture couchée, sur le serpent Sesha. Le troisième est arrasé. Le dernier grand tsunami a mis a jour les vestiges d’autres temples aujourd’hui recouverts par la mer et le sable.

Les sculptures qui ornent les tours sont nombreuses et délicates.  Un lion se dresse au milieu de l’ensemble, Vahana, monture de la déesse Durga.

Les deux temples encore debout, très bien conservés sont certainement le lieu le plus célèbre du Tamil Nadu. L’affluence des Week-ends et jours fériés peut donc dérouter.

Chemins cathares

Un itinéraire de randonnée et une route départementale empruntent les chemins cathares. Je fais suite ici à mon article de la semaine dernière sur les châteaux. Voicien effet une promenade en cette belle région occitane. Pour profiter de ces 36 cités et citadelles en toute quiétude, il faut se hâter. Car la zone a déposé une demande de certification UNESCO. Une fois labélisés, il y a fort à parier que les chemins attirent une foule de visiteurs.

On peut cheminer en voiture le long de la route panoramique D117 de Foix à Perpignan. Ou, pour les plus courageux, à pied …

Un itinéraire occitan 

Je vous propose de nous intéresser au contexte politique social et religieux du catharisme. Il est intrinsèquement lié à l’Occitanie. Au XIIe siècle en effet, des raisons religieuses et politiques expliquent la flambée hérétique dans la région. On utiliseait autrefois le terme de Languedoc,. Aujourd’hui, on lui préfère l’Occitanie. Dans les deux cas, on se réfère à une langue et une culture bien particulières : celle de la langue d’Oc.

Pourquoi les cathares : La dissidence religieuse apparaît dans la Chrétienté occidentale

L’an mil voit se manifester de nombreuses hérésies. Elles prennent de l’ampleur dans les 3 siècles suivants. Bogomiles (Bulgares au 10es) Pauvres de Lyon, Vaudois du Jura, béguins, patarins du centre de l’Italie, tisserands, Albigeois, Cathares. Ils sont les différentes faces de la dissidence religieuse médiévale

Ces communautés prêchent un retour au modèle d’Eglise des premiers temps du christianisme et d’opposition à la reforme grégorienne. Ils seront systématiquement persécutés. Le Nord de la France, l’Italie du Nord et du centre n’échappent pas à cette condamnation de l’Eglise romaine. Pas plus qu’à sa hiérarchie au prétexte qu’ils ne respectent pas les idéaux du Christ.  Mais le mouvement s’implante surtout en  Languedoc.  Pourquoi ?

Le Contexte politique et social occitan

Au XIes, le riche et puissant Comté de Toulouse concurrence le Royaume de France. Il affirme son indépendance face à la couronne mais aussi à la puissance de l’Eglise. Le cadre juridique, politique et religieux y est en effet relativement libertaire.

Les principautés féodales méridionales sont particulièrement poreuses. Essentiellement la famille Trencavel, seigneur et maître de presque tous les territoires concernés par l’hérésie cathare. La société y diffère des contrées du nord. Egalitaire et cultivée, elle parle occitan. Elle est marquée par des questionnements sur l’engagement religieux. Le clan familial, le matriarcat, l’importance et la reconnaissance de la femme y sont nets. La croisade va exacerber un régionalisme fort marqué par la haine de l’envahisseur nordique.

Pourtant, Les nombreuses dissensions entre les seigneurs locaux favoriseront l’effondrement du Languedoc.

Chateau de Montségur

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Randonnée le long du chemin des bonshommes

De multiples agences proposent des randonnées à travers la région pour découvrir ces « citadelles du ciel ». Cette expression vient de Michel Rocquebert. La région l’utilise pour la labélisation

Néanmoins, il est possible d’organiser soi-même la découverte en logeant dans de petites auberges. Les guides, cartes IGN RandoPyrénées.com  (Sentier cathare carte 9, GR 10 et 11) et sites donnent suffisamment d’informations pour s’en sortir seul.

Le Sentier Cathare suit en continu chemins et de pistes sur près de 200 km sur les GR®367 et 367a. On peut relier à pied, en douze étapes, la Méditerranée (Port la Nouvelle) à Foix, en passant de château en château. Le sentier longe  les 7 citadelles dites du vertige. Il s’agit d’Aguilar, Padern, Quéribus, Peyrepertuse, Puilaurens, Puivert, Montségur, et la citadelle de Carcassonne.

carte des chateaux cathares

Des paysages impressionnants

-Un chapelet de forteresses défensives

Des Corbières au piémont des montagnes d’Ariège à la vallée de l’Aude et au plateau de Sault, il offre une grande variété de paysages. On passe des lagunes littorales, coteaux viticoles, garrigues, forêts, gorges et sommets pyrénéens, nids d’aigles construits sur d’impressionnants promontoires rocheux. Aguilar, Lastours, Montségur, Peyrepertuse, Puilaurens, Quéribus et Termes forment autour de Carcassonne un ensemble défensif longtemps réputé imprenable. Ils ont été restructurés dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Des constructions féodales occupaient auparavant ces sites.. La Cité de Carcassonne et ses châteaux sentinelles de montagne constituent l’une des premières constructions en série inspirées du modèle de fortification promu par le roi Philippe Auguste et perpétué par ses successeurs capétiens.

Château de Puilaurens

– Des Ruines romantiques

Au centre de cet arsenal défensif, se situe la Cité de Carcassonne. Elle compte 52 tours, deux enceintes, 3 km de remparts. Occupé depuis le VIème siècle avant JC, le site vit s’édifier un château comtal au XIIème siècle. Puis, Philippe III le Hardi et Philippe IV le Bel, modernisèrent ses fortifications. C’est au 19e s que Viollet-le-Duc, se vit confier une restauration d’envergure en 1853.

Après le Traité des Pyrénées en 1659, cette ceinture défensive entre la France et l’Espagne, s’est disloquée. Ces citadelles contrairement aux châteaux des seigneurs locaux, représentent des places isolées et difficiles d’accès abritant uniquement des garnisons. Abandonnées, leurs murs éventrés et leurs ruines ont attisé la mythologie romantique voire ésotérique de la fin du 19e siècle. 

13 autres châteaux complètent le panorama:Châteaux de Durfort, Niort, Pieusse, Roquefixade, Usson, Hautpoul, Miramont, Padern, Puivert, Saissac, Miglos et Villerouge-Thermenès

surtout, si vous voulez écouter la conférence, contactez moi.