Singapour représente une destination facile au départ de Chennai. Avec 2h30 de décalage horaire, 4h20 de vol, on débarque directement au 23e siècle. Ce changement d’échelle et de monde est idéal pour un séjour totalement dépaysant. Singapour est en effet l’une des villes les plus propres, l’une des mieux organisées au monde. Mais aussi l’une de plus onéreuses.
Dès l’aéroport Changi, on entre dans la modernité et la beauté avec le « Jewel », un centre commercial sur le thème de la nature. Ce complexe grandiose né de l’imagination fertile de l’architecte Moshe Safdie s’articule autour du Rain Vortex, une cascade intérieure haute de 7 étages entourée de passages en hauteur. D’emblée le ton est donné dans cette ville cosmopolite aux multiples racines et soucieuse de mettre en scène la luxuriante nature locale.
Construite sur des iles à l’extrême sud de la péninsule malaise, Singapour est en effet un lieu de confluences culturelles et commerciales, à la hauteur de l’Equateur. On y circule entre des parcs admirablement paysagés, des immeubles aux architectures avant-gardistes au creux desquels se nichent quelques petites enclaves préservées.
La ville jardin
Ce qui frappe en arrivant de Chennai est la beauté et la multitude des espaces verts ainsi que la propreté. Si vous ne passez qu’une journée dans la ville monde de Singapour, les jardins de la Baie sont incontournables,
Gardens by the bay
Cet immense parc admirablement dessiné est globalement gratuit . Il faut compter une bonne demi-journée pour parcourir les différents jardins thématiques et découvrir les supertree Grove, les jardins « Tulipmania » ou « Orchid Extravaganza. » Ou déambuler au milieu de la chaine animalière sculptée par les formidables Marc et Gillie rencontrés à Londres.
Les 12 super trees ( super arbres) se trouvent dans une sorte de clairière. Ils jouent le rôle de méga capteurs solaires. L’énergie ainsi recueillie sert à alimenter le parc. Il est possible d’acheter un billet pour marcher en hauteur d’un arbre à l’autre. Le soir un fantastique son et lumière, gratuit, y prend place.
La Forêt de nuages est, elle, payante et onéreuse. Elle recrée en intérieur l’environnement humide tropical. On fait le tour du dôme sur un sentier en haut des arbres et autour d’une cascade.
Marina Bay
La promenade qui relie les 3 jardins en bord de baie – Bay South, Bay East and Bay Central – permet d’admirer Marina Bay. Plus que de jardins on devrait parler ici de promenade plantée. On y voit la fameuse statue fontaine du Merlion, mi poisson mi lion, l’emblème de Singapour. Elle date de 1972. Le poisson représente le village de pécheurs originel alors que le lion évoque le nom de la ville qui signifie « la ville du lion » en malais.
De là, on voit clairement l’immense complexe Marina bay Sands . A défaut de loger dans le luxueux hôtel et de profiter de la spectaculaire piscine infinie on peut se contenter du centre commercial dessiné aussi par Moshe Safdie, avec son casino, son centre de convention, et son musée des arts et sciences, tous logés dans les 3 tours de 57 étages.
Singapour, la cosmopolite
Kampong Glam, le quartier malais
Au début du 19e Kampong Glam était un quartier musulman. Y habitaient le Sultan de Johore (au sud de la Malaisie) ainsi que des communautés arabes et javanaises. Le petit souk est devenu un quartier vibrant et multiethnique avec de nombreux cafés, restaurants et boutiques d’artisanat blotties dans des petites bâtisses art deco. Il faut se perdre dans la jolie Haji Lane piétonnière. Quelques monuments culturels parsèment le quartier comme la Mosquée du Sultan, Malay Heritage Centre et le Vintage Camera Museum avec sa jolie façade.
Quartier chinois
Thian Hock Keng Temple, ou Tianfu Temple est le temple bouddhiste le plus ancien de Singapour. Construit dans le style traditionnel de Chine du sud sans clou et bien restauré, c’est un régal avec ses sculptures de dragons et phénix et ses toits en pagodes étagés. Les photos y sont interdites.
Aujourd’hui, près des trois quarts des habitants de Singapour sont d’origine chinoise. Mais les premiers colons sont arrivés dans la cité Etat au début du XIXe siècle. C’est ici qu’ils se sont installés, près de la rive au sud de la rivière. Même si ce quartier porte le surnom de Chinatown, à l’image de cet état insulaire, c’est un endroit particulièrement cosmopolite. Il abrite par exemple deux mosquées. La mosquée Al Abrar et la mosquée Jamae jouxtent le temple hindou Sri Mariamman. Celui-ci est très coloré et consacré à la déesse Kali. On voit aussi entre les marchés et magasins chinois, des temples taoïstes et bouddhistes.
Little india
Il s’agit probablement de l’endroit le plus coloré de la ville, avec ses maisons bigarrées comme la fameuse Tan Teng Niah House (maison d’un marchand chinois). Le Tekka Centre, grand marché couvert de fruits légumes viandes et poissons rappelle l’Inde du sud. Tout comme les arcades commerçantes et l’Indian Heritage Centre. On se croirait à Chennai. On y voit des temples hindous et des monastères bouddhistes comme Le Sakya Muni Buddha Gaya. Dans ce petit monastère surnommé le « temple des 1000 lumières » se trouve une statue de Bouddha de 300 tonnes et de 15 mètres de haut.
Le Sri Srinivasa Perumal Temple est lui consacré à Vishnu. Son imposante Gopuram de 20m de haut est décorée de nombreuses sculptures des incarnations de Vishnu.
Vous voilà munis pour une première journée dans cette étonnante cité état. Je vous retrouve la semaine prochaine pour compléter cette première approche des incontournables de Singapour.