Sikkim bis

Pour faire suite à mon article justifiant un voyage au Sikkim, me revoilà avec quelques précisions sur la région. C’était un royaume indépendant jusqu’ à son annexion par l’Inde en 1975. Il est alors devenu le 22ème état de l’Union alors même qu’il subissait des poussées migratoires de la part des Tibétains eux-mêmes annexés par la Chine. Ce rapide survol historique permet de comprendre pourquoi bien qu’indienne, la région tranche par rapport au reste du pays.

S’équiper

Malgré ces mouvements politiques, le Sikkim a su conserver son calme paisible, ses populations autochtones et ses fantastiques paysages. C’est une région plus égalitaire que le reste du pays avec moins de misère absolue mais partout une vraie pauvreté. La vie y est dure à l’écart des villes et du modernisme. N’y attendez pas le haut débit, le confort absolu partout. Certains homestay ne disposent pas de draps. La plupart des maisons n’ont pas de chauffage malgré des hivers rudes. Et l’eau chaude est sporadique hors des grandes chaines hôtelières. Il vaut mieux venir préparé et vous équiper de sac à viande, bonnets, pulls, savon entre autres.

Circuler au Sikkim

Circuler n’est pas bien facile. Les taxis et voitures avec chauffeur locales sont incontournables. Ils sont seuls habilités et capables de rouler sur ces terrains dangereux. En outre, ils sont pour la plupart tout à fait excellents et sont seuls à connaitre les règles de la conduite en très haute montagne. Le choix se fait entre taxis collectifs ou privés. Des jeeps attendent que les 10 places soient occupées avant de partir. Les voitures avec chauffeurs sont en général des SUV en bon état et les taxis locaux de petites Suzuki.

Sur les routes, il faut souvent avoir le cœur accroché, entre les ravins, les écroulements de roche et toujours s’attendre au pire, ralentissement, éboulement, disparition de la route emportée par un torrent soudain ou un bloc de montagne.

4 régions pour 1 Etat

Le Sikkim se partage entre 4 régions. L’est se déploie autour de la capitale de l’état, Gangtok et de la frontière « sino-tibétaine ». Il faut des permis pour le Sikkim en général mais aussi pour des zones précises comme le lac Tsomgo. Nathula pass est quant à lui interdit aux étrangers car la frontière reste sensible.

Le sud tourne autour de de la capitale culturelle Namchi et des lieux religieux. Ainsi Ravangla avec son énorme bouddha parc. Il faut aimer le concept flambant neuf orienté vers le tourisme local. Pour autant, le lieu n’est pas inintéressant en ce qu’il explique tout l’itinéraire du Bouddha et du bouddhisme.

A l’ouest, on est dans le domaine de la montagne avec des villes d’altitude comme Pelling et Yuksom. Les rares routes sont en général bonnes lorsqu’ elles existent. En effet les glissements de terrain abondent et les routes se transforment facilement en torrents ou en carrières à ciel ouvert. En général, il faut doubler les temps de route estimés.

 Le nord, la plus grande zone du Sikkim, domaine de la haute montagne, est largement vide et peu carrossable. Les routes relient uniquement Lachen et Lachung. Elles sont fermées une grande partie de l’année. Ces 2 villages ne sont accessibles qu’en période touristique.

Un état tibétain au sein de l’union indienne

A la frontière de plusieurs Etats, le Sikkim occupe un emplacement stratégique voire disputé. Assez pour être fortement militarisé, en tous cas sur sa frontière sino- tibétaine. Toute la région orientale fait l’objet d’un contrôle par l’armée. Les camps militaires se succèdent et la BRO (border road organisation) fait en sorte que les routes restent impeccables pour faciliter le déploiement des chars. De ce fait il est plus aisé de monter au Nathula pass à près de 5000m que de pratiquer les routes plus occidentales.

Cet ancien royaume à la croisée du Népal, du Tibet et du Bhoutan, enserré par les chaînes montagneuses, a vécu dans la quiétude du bouddhisme tibétain du XVIIème au milieu du XXème siècle. Religion née en Inde, migrée en Asie du Sud-est puis venue au Sikkim via le Tibet, le Bouddhisme reste lié au Royaume. Celui-ci a vu prospérer les différentes écoles tibétaines.

Loin des temples hindous habituels en Inde, les routes du Sikkim se bordent de drapeaux de prière.

moulins de prières

Les Lung-ta consistent en de petits tissus colorés, accrochés les uns aux autres, sur lesquels sont inscrits les mantras. Les dar chog sont des grandes bannières verticales de tissu, avec des inscriptions de textes sacrés. Ils s’accrochent à de très hauts mâts dans les sites religieux. Bercés par le vent, ils diffusent les prières. Dans les monastères, on trouve également des moulins à prières. En tournant, les prières sacrées, enfermées à l’intérieur, s’envolent. Le paysage religieux abonde également en pierres de Mani.

Drapeaux dar chog verticaux

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