La Galerie d’art islamique du Louvre

Voici une petite visite parisienne, dans le 8eme département la Galerie d’Art islamique du Louvre.

https://www.louvre.fr/departments/arts-de-lislam

Elle fait suite à mes articles sur le Musée de l’Aga Kahn, http://visitesfabienne.org/wordpress/musee-de-laga-kahn-toronto/, et le musée de Doha http://visitesfabienne.org/wordpress/musee-dart-islamique-de-doha/

Une des plus importantes collections au monde

Le Louvre abrite l’une des collections les plus importantes au monde. Elle est exposée sur deux niveaux, dans des bâtiments ouverts en 2012.

Il s’agit de la dernière extension du château du Louvre fondé par Philippe Auguste au XIIe siècle fortifié puis aménagé par Charles V, Francois Ier.

Jusqu’à Louis XIV, les rois relièrent les deux édifices l’un à l’autre par un passage direct : la grande galerie d’Henri IV. Le prolongement sous Louis XIII de l’aile ouest de la Cour Carrée marque le point de départ d’un projet ambitieux mené à son terme par Louis XIV puis Louis XV. Le monument prend alors son aspect actuel.

Après la Révolution, en 1793, le Museum central ouvre au public dans la Grande Galerie et le Salon Carré. Le musée s’étend désormais. Les appartements d’été d’Anne d’Autriche accueillent les sculptures antiques. Puis, naissent les salles du musée Charles X et l’aile rue de Rivoli sous Napoléon III. Les collections envahissent peu à peu l’édifice.

Lors de la Commune, en 1871, un incendie détruit les Tuileries qui seront démolies en 1882. La disparition de ce palais marque l’acte de naissance du Louvre moderne. A l’exception du Ministère des Finances, le pouvoir quitte en effet le Louvre qui peut se vouer essentiellement à la culture. Le projet « Grand Louvre », entraînant un remodelage complet du musée, est alors lancé.

Des arts musulman aux arts islamiques

C’est en 1893 qu’une section des « arts musulmans » est créée au musée du Louvre qui s’aggrandit. Il devient un département à part entière dans les salles actuelles réouvertes en 2012.

La collection d’art islamique se compose de métaux, de céramiques, d’ivoires, de tapis, de miniatures, d’orfèvrerie, des textiles. L’ensemble recouvre mille deux cents ans d’histoire sur trois continents. Ces 20 000 objets abondent en calligraphies, motifs géométriques et floraux.

Les collections s’exposent de manière chronologique. Les œuvres datant du VIIe au XIe siècle se trouvent au rez-de-cour tandis que l’on peut admirer les œuvres du XIIe à la fin du XVIIIe siècle et la prestigieuse collection de tapis  au sous-sol.

L’Art Islamique

Musée de l’Aga Khan, à Toronto

Ouvert en Septembre 2014, le Musée de l’Aga Kahn a été construit à Toronto par le grand architecte japonais Fumihiko Maki.  Vladimir Djurovic a conçu les jardins. Et l’architecte indien Charles Correa s’est chargé du centre ismaili  (avec salle de prière et centre culturel) . C’est le Premier Musée sur le continent américain à être entièrement consacré à l’art islamique. Et il est somptueux et passionnant!!!

La collection comprend plus de 1000 pièces superbes sur plus de 1000 ans d’histoire de la civilisation islamique de la péninsule ibérique à la Chine. L’exposition permanente se situe au RDC du bâtiment. Elle s’articule autour d’une cour. Une belle boutique, mène à la billetterie. On y trouve également un café très agréable. La salle Bellerive avec sa belle collection de céramiques complète ce RDC.  Au 1er  étage des expositions temporaires font vivre les lieux.

/http://www.agakhanmuseum.org/

L’exposition permanente :

L’expansion de l’Islam est évoquée par une projection concise et bien faite sur le mur d’accès aux salles d’expositions. On y voit une succession de cartes depuis la naissance de l’Islam au VIe/VIIe s, jusqu’ aux différentes dynasties et zones d’influence.

Une vitrine explique ensuite la naissance et la diffusion de l’écriture au moyen de Corans des VIIe et VIIIe siècle. Parmi ceux-ci, une page de l’exceptionnel Coran bleu de Kairouan (Xe). Des compilations illustrent l’extraordinaire apogée des sciences arabes. (comme le canon de Médecine, copie d’un feuillet de Ibn Sina- Avicenne)

Les dynasties syro-égyptiennes et iraniennes :

Seldjoukides et fatimides XIIe sont ensuite abordées par des objets, tiraz, candélabres, poutres…

Un recoin nous parle des Omeyyades de Syrie puis d’Espagne et de leurs particularités. Par exemple, le lien avec les religions avoisinantes, ou l’extraordinaire développement des sciences et des arts aux XII/XVe. On peut admirer astrolabes et muqarnas. Alors qu’une vitrine expose un magnifique et rarissime kaftan, témoin de l’invasion mongole.

La section suivante est consacrée à la Syrie et l’Iran après le 16e : céramiques manuscrites et importance du bois. Les albarelles (pots à pharmacie) sont typiques de la période. Les portes et plafonds de bois se retrouvent du Caire à la côte syro-palestinienne.

La Turquie ottomane

Celle-ci accorde une grande place à la céramique aux  XVI- XIXe siècl. C’est ce qu’illustre une très belle tuile  vernissée représentant la Kaaba, ainsi que des plats.

Les tapis et les somptueux manuscrits caractérisent  le raffinement de la période Safavide dans l’Iran du XVIIIe siècle. On en a un exemple avec  le Shanameh du Shah Tahmasp (exemplaire fastueux du Livre des Rois dont les pages ont été dispersées à travers le monde) remontant au XVIIIe. Mais aussi des pages de calligraphie, un Kashkul (récipient pour recueillir les aumônes).

Des portraits princiers et cadeaux diplomatiques illustrent La période suivante (la dynastie Qajar XIXe). L’Hindoustan  apparait en revanche au travers de miniatures et objets de luxe, dont une  magnifique aquarelle de 1628 représentant Shah Abbas et 3 de ses fils.