Le Royaume de Toulouse a disparu il y 1600 ans. Le Musée Saint-Raymond lui consace jusqu’au 27 Décembre une superbe exposition.
https://saintraymond.toulouse.fr/Wisigoths-Rois-de-Toulouse_a1193.html
Le parcours présente 220 objets et évoque le peuple, puis le passé wisigothique de la ville rose. Il se clôt sur les dernières découvertes archéologiques,. On découvre notamment Seysses, nécropole fouillée en 2018 à une vingtaine de km au Sud-Ouest de Toulouse.
Un ton décalé pour une exposition sérieuse
La présentation, et surtout l’audiophone, peuvent déconcerter par leur familiarité et leur caractère humoristique.
Pourtant, le propos est clair et précis. Il s’agit de présenter ce peuple germanique originaire du Nord de l’Europe et repoussé vers le Sud, à partir du IIIe siècle. Panneaux et objets attestent des conquêtes wisigothiques. De nombreux commentaires permettent d’en savoir plus sur ce peuple méconnu en France, car défait par les Francs.
Après le sac de Rome en 410, le roi Althaulf épouse Galla Placidia sœur de l’empereur Honorius. Celle-ci nous est connue pour son merveilleux mausolée, à Ravenne : https://www.ravennamosaici.it/ Il accepte alors de s’installer dans le Sud-Ouest de la Gaule et fait de Toulouse sa capitale.
Le Royaume de Toulouse va prospérer entre 419 et 507.
Mais, en 507, Clovis remporte la bataille de Vouillé et les Francs repoussent les Wisigoths hors de Gaule. Ils occupent, pillent et détruisent Toulouse. Les Wisigoths se réfugient alors en Espagne et font de Tolède leur nouvelle capitale. Ils en seront chassés par la poussée arabe en 711.
Le Royaume wisigothique de Toulouse
La Toulouse wisigothique hérite de la Tolosa antique, elle en conserve le plan, la voirie, le rempart, les équipements publics, les quartiers d’habitation, tout ce qui a survécu aux bouleversements politiques et économiques antérieurs.
Au Nord-ouest de la ville entre Garonne et rempart, les Wisigoths aménagent au Ve siècle un complexe monumental possible siège du gouvernement. Avec les églises Saint Pierre des Cuisines, Saint Sernin et la Daurade (nom dû aux mosaïques dorées) se dessine un quartier wisigothique. Les nouveaux occupants s’approprient la cité antique. Les archéologues ont identifié un possible palais non loin de la très remaniée Saint Pierre aux Cuisines.
Dans les faits, on a donc peu de vestiges wisigothiques. Subsistent quelques nécropoles essentiellement fouillées depuis une vingtaine d’années. Elles recèlent des peignes, fibules et plaques-boucles typiques des populations germaniques. Ce dont attestent les coutumes dans les nécropoles fouillées, comme les crânes déformés ou les sarcophages en tronc évidés.
Au final, loin de la légende des bandits sauvages, les Wisigothiques se sont insérées dans des régions riches de la Gaule romaine qu’ils ont contribué à faire prospérer.